Les ennuis peuvent-ils être bénéfiques ? PV Nathaniel Wade & Max Corey
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Re: Les ennuis peuvent-ils être bénéfiques ? PV Nathaniel Wade & Max Corey
Coup de Spleen
Un mouvement me sortit d’un rêve douillet que j’oubliai aussitôt quand la lumière filtra mes paupières. Je m’étirai comme un chat sous les couvertures. Max était déjà en train de s’habiller. Il semblait pressé, alors que je profitais de la chaleur agréable qui régnait sous les couvertures.
- Hey… Salut… C’est le grand jour, hein ? On va d’abord passer chez moi, de là je pourrai contacter mon unité. On pourra faire un brin de toilette et se changer… Tu as un endroit où aller ? Des gens à contacter ?
Oui j’avais un endroit où aller et un téléphone pour contacter mes proches… mais c’était dans un futur lointain… Je lui fis signe que non.
- Pas grave, on a le temps, tu peux m’en parler après si tu veux. Ou ne pas m’en parler… Je ne te lâche pas ok ? T’es pas seul. T’es plus seul…
Je m’étais levé pour me rhabiller. Je n’étais pas pressé qu’il me remette aux bons soins de la croix rouge ou de je ne sais quel organisme qui gère les réfugier. Mais Max pouvait avoir des ennuis s’il ne donnait pas signe de vie rapidement. Il eut la délicatesse de vérifier mes blessures et mon état général. Tant de prévenance… A part ma mère, quelqu’un en avait-il jamais eu pour moi et de manière si désintéressée ?
- Merci Max, dis-je doucement. Ça va nettement mieux après ces heures de sommeil.
Et c’était vrai, je n’avais plus la tête qui tournait, et je tenais enfin sur mes jambes. La lumière dehors était blafarde, le ciel était peut-être dégagé de tout avion ennemi, mais pas de la fumée des incendies qui ravageaient la capitale. Je suivais Max comme son ombre. Nous rasions les murs, je n’étais pas rassuré, me sentant vulnérable sans mon don. Enfin, on arriva face à une demeure typiquement anglaise.
- Voici votre palace, Nathaniel Wade.
- Merci mon seigneur, répliquais-je sur le même ton. Je me forçais de paraître détaché.
Un chien nous accueilli. Il était visiblement content de revoir son maître. J’appréhendai d’entrer chez Max. Si j’étais ravi qu’il m’invite chez lui, je n’avais pas vraiment envie d’être confronté à sa vie personnelle, sa famille, sa femme… J’entrai sous l’invitation de Max qui faisait des fêtes à son chien. Frakir me renifla et décida que je pouvais rester. Max m’abandonna un instant et disparu à l’étage. J’en profitai pour regarder autour de moi. Pas de télévision évidemment, à la place une énorme radio et un tourne disque sur le dessus. Du 33 tours… Je soupirai, le contraste de modernité et de confort était rude à encaisser. Sur un guéridon, il y avait une photo de Max. Je pris le cadre en main et contemplai son visage souriant. La photo avait dû être retravaillée, je devinai comme des coups de crayon. Je reposai le cadre délicatement en l’entendant redescendre. Je me retournai en affichant un sourire de circonstance, m’attendant à voir une madame Corey à ses côtés. Mais mon sourire s’effaça devant sa mine triste.
- Pas de fiancée, il semblerait, finalement. Dit-il en se laissant tomber sur le canapé.
Cette constatation semblait le rendre triste. Je regardai l’anneau qu’il portait. Son épouse était peut-être partie, ou pire décédée… Je m’assis à côté de lui. Je ne savais que faire, ni quelle attitude adopter. Je finis par poser ma main sur son épaule, tentant de me faire réconfortant.
- Plus tard certainement. Et tu n’as pas à t’inquiéter à cause de la guerre.
- C’est pas plus mal, je crois... Comme ça si je meurs au combat, je ne laisse pas de veuve derrière moi….
- Tu vas vivre et rendras une jolie fille heureuse quand ce merdier sera terminé, affirmai-je.
Je m’efforçais d’être optimise pour lui, pour ce qu’il avait fait pour me sauver, pour sa présence alors que je me sentais si perdu. Maw se leva et prit deux bière dans le frigo et m’en tendit une.
- Ça me fait bizarre, quand même… Je suis seul… J’arrive pas à me faire à cette idée… J’espérai… Je sais pas…
Sa déception me faisait de la peine. Il méritait d’être heureux. Sa phrase trouva écho dans mon cœur… seul… Cette idée me donnait le vertige.
- Je vais appeler mes hommes. Si tu ne veux pas parler de quelque chose, faut me le dire. On se débrouillera pour ne pas en parler… Si tu sais pas où aller, je pense qu’on peut avoir besoin de gars comme toi, et tu serais à l’abri… Les linguistes ça ne court pas les rues…
- Je…
Nous y voilà, les questions embarrassantes, les réponses que je ne peux pas donner.
- Je ne me souviens de rien… Juste de mon nom et que je parle beaucoup de langue.
Ma réponse sembla satisfaire Max qui ne se faisait absolument pas intrusif quand à ma vie, alors qu’avec son grade, il était en droit de me réclamer des comptes. C’était le mec parfait !
- Tu peux faire ta toilette si tu veux, reprit Max. La salle de bain est à l’étage. Il y a des fringues de rechange…
Me laver ! L’idée me séduit sur le champ, je laissai donc Max qui allait appeler ses hommes et montai à l’étage. Dans le couloir, un broc en métal émaillé était posé sur une commode avec des serviettes à côté. Tout me semblait désuet. Je trouvais la salle de bain à la deuxième porte. La chambre de Max était juste à côté. Je quittai mes chaussures avant d’y entrer. D’un côté un lavabo blanc et un miroir. Sur la tablette, il y avait un savon à barbe et un blaireau. Le coupe chou à côté ne me tentait pas. Contre le mur opposé, se trouvait une baignoire aux coins arrondis, bien pratique pour surtout mettre de l’eau partout. Pas de gel douche mais une sorte de savon de Marseille.
Avec un soupir je tirai sur mon pull. Il était déchiré aux coudes, bon pour être jeté, comme ma chemise. Mais pourtant je le pliai soigneusement comme s’il venait d’être lavé et repassé, ainsi que ma chemise qui le rejoignit sur la chaise vers l’entrée de la salle de bain. C’était tout ce qu’il me restait de ma vraie vie. Ça, mon portefeuille et mon téléphone. J’allumai ce dernier… pas de réseau. Mes yeux me piquèrent, troublés par une eau qui ne venait pas du ciel. Je relus les derniers messages reçus. C’était des trucs stupides mais qui prenaient la valeur d’une relique. La batterie finira par se décharger et je ne pourrais plus voir les photos, ni écouter la musique que j’aime. J’éteins et pose délicatement ce bijou d’une technologie pas encore née, sur ma chemise parfaitement pliée alors qu’elle est en lambeaux. Est-ce que j’essaye de faire semblant ? De penser que je vais me réveiller dans ce maudit appartement bruyant ?
Je sors le dernier pan de ma vie de la poche arrière de mon pantalon. Mon portefeuille. Je l’ouvre et en sors, de manière presque religieuse, ma carte d’identité. Mon nom s’étale en toutes lettres à côté de ma photo. Ma date et mon lieu de naissance me ramène à un autre Londres, un Londres où ma vie m’attend, un Londres où je ne suis plus. Je feuillette ce qui sonne comme les reliques de mon futur, permis de conduite, carte bancaire, une autre pour la bibliothèque, quelques cartes de fidélité, de la monnaie américaine qui ne dépareillerait pas en 1941, ce qui n’est pas le cas de mes livres sterling. Les billets ont changé. Je remets tout cela en place et pose mon portefeuille à côté du téléphone. Je fini de me déshabiller et vais vers la baignoire. Je pense un instant que j’aurai peut-être dû prendre des vêtements de rechange dans la chambre de Max avant, puis je me dis qu’il sera bien temps de le faire après. Je frissonne, le chauffage n’était pas allumé quand on est arrivé. J’ai vraiment hâte d’une bonne douche chaude.
- Ahh !!
Punaise c’est froid ! L’eau chaude tarde à arriver. J’ai pourtant tiré le rideau de douche, mais j’éclabousse un peu le sol avec mes gestes désordonnés sous le jet d’eau froide qui me mord la peau. Puis pris d’un doute, je coupe l’eau et regarde le robinet. Un seul tuyau arrive du mur, je peux l’attendre longtemps l’eau chaude... Évidemment ! C’est déjà un grand luxe que d’avoir une salle de bain équipée d’une baignoire dans cette époque, alors de l’eau chaude courante... Mon cœur fait un plongeon dans mon ventre. Cette infortune souligne d’autant plus ce que j’ai perdu. Je comprends maintenant à quoi sert le broc émaillé dans le couloir.
J’ouvre de nouveau le robinet et sert les dents. Je ne vais pas ressortir tout dégoulinant de flotte et encore sale pour aller me faire chauffer de l’eau. Je serre les poings et laisse l’eau emporter la poussière et le sang de mes blessures. Quand il ne reste plus de résidu au fond de la baignoire, je ferme la bonde et m’assois. L’eau va peut-être se réchauffer un peu à mon contact, ou du moins j’essaye de me persuader que la sensation de froid sera amoindrie en bain qu’avec une douche. Je ferme les yeux, ma frange savonneuse me cache le haut du visage, le savon me pique les yeux. Les larmes jaillissent, leurs origines sont multiples. Je pose mon menton sur mes genoux et passe mes bras autour de mes jambes. Les pansements que Max m’a faits se détachent à moitié. La blessure de mon bras me lance ainsi que toutes les éraflures sur mon flanc droit. Je frissonne, il faut que je me rince mais je retarde le moment de m’asperger à nouveau d’eau froide.
- Hey… Salut… C’est le grand jour, hein ? On va d’abord passer chez moi, de là je pourrai contacter mon unité. On pourra faire un brin de toilette et se changer… Tu as un endroit où aller ? Des gens à contacter ?
Oui j’avais un endroit où aller et un téléphone pour contacter mes proches… mais c’était dans un futur lointain… Je lui fis signe que non.
- Pas grave, on a le temps, tu peux m’en parler après si tu veux. Ou ne pas m’en parler… Je ne te lâche pas ok ? T’es pas seul. T’es plus seul…
Je m’étais levé pour me rhabiller. Je n’étais pas pressé qu’il me remette aux bons soins de la croix rouge ou de je ne sais quel organisme qui gère les réfugier. Mais Max pouvait avoir des ennuis s’il ne donnait pas signe de vie rapidement. Il eut la délicatesse de vérifier mes blessures et mon état général. Tant de prévenance… A part ma mère, quelqu’un en avait-il jamais eu pour moi et de manière si désintéressée ?
- Merci Max, dis-je doucement. Ça va nettement mieux après ces heures de sommeil.
Et c’était vrai, je n’avais plus la tête qui tournait, et je tenais enfin sur mes jambes. La lumière dehors était blafarde, le ciel était peut-être dégagé de tout avion ennemi, mais pas de la fumée des incendies qui ravageaient la capitale. Je suivais Max comme son ombre. Nous rasions les murs, je n’étais pas rassuré, me sentant vulnérable sans mon don. Enfin, on arriva face à une demeure typiquement anglaise.
- Voici votre palace, Nathaniel Wade.
- Merci mon seigneur, répliquais-je sur le même ton. Je me forçais de paraître détaché.
Un chien nous accueilli. Il était visiblement content de revoir son maître. J’appréhendai d’entrer chez Max. Si j’étais ravi qu’il m’invite chez lui, je n’avais pas vraiment envie d’être confronté à sa vie personnelle, sa famille, sa femme… J’entrai sous l’invitation de Max qui faisait des fêtes à son chien. Frakir me renifla et décida que je pouvais rester. Max m’abandonna un instant et disparu à l’étage. J’en profitai pour regarder autour de moi. Pas de télévision évidemment, à la place une énorme radio et un tourne disque sur le dessus. Du 33 tours… Je soupirai, le contraste de modernité et de confort était rude à encaisser. Sur un guéridon, il y avait une photo de Max. Je pris le cadre en main et contemplai son visage souriant. La photo avait dû être retravaillée, je devinai comme des coups de crayon. Je reposai le cadre délicatement en l’entendant redescendre. Je me retournai en affichant un sourire de circonstance, m’attendant à voir une madame Corey à ses côtés. Mais mon sourire s’effaça devant sa mine triste.
- Pas de fiancée, il semblerait, finalement. Dit-il en se laissant tomber sur le canapé.
Cette constatation semblait le rendre triste. Je regardai l’anneau qu’il portait. Son épouse était peut-être partie, ou pire décédée… Je m’assis à côté de lui. Je ne savais que faire, ni quelle attitude adopter. Je finis par poser ma main sur son épaule, tentant de me faire réconfortant.
- Plus tard certainement. Et tu n’as pas à t’inquiéter à cause de la guerre.
- C’est pas plus mal, je crois... Comme ça si je meurs au combat, je ne laisse pas de veuve derrière moi….
- Tu vas vivre et rendras une jolie fille heureuse quand ce merdier sera terminé, affirmai-je.
Je m’efforçais d’être optimise pour lui, pour ce qu’il avait fait pour me sauver, pour sa présence alors que je me sentais si perdu. Maw se leva et prit deux bière dans le frigo et m’en tendit une.
- Ça me fait bizarre, quand même… Je suis seul… J’arrive pas à me faire à cette idée… J’espérai… Je sais pas…
Sa déception me faisait de la peine. Il méritait d’être heureux. Sa phrase trouva écho dans mon cœur… seul… Cette idée me donnait le vertige.
- Je vais appeler mes hommes. Si tu ne veux pas parler de quelque chose, faut me le dire. On se débrouillera pour ne pas en parler… Si tu sais pas où aller, je pense qu’on peut avoir besoin de gars comme toi, et tu serais à l’abri… Les linguistes ça ne court pas les rues…
- Je…
Nous y voilà, les questions embarrassantes, les réponses que je ne peux pas donner.
- Je ne me souviens de rien… Juste de mon nom et que je parle beaucoup de langue.
Ma réponse sembla satisfaire Max qui ne se faisait absolument pas intrusif quand à ma vie, alors qu’avec son grade, il était en droit de me réclamer des comptes. C’était le mec parfait !
- Tu peux faire ta toilette si tu veux, reprit Max. La salle de bain est à l’étage. Il y a des fringues de rechange…
Me laver ! L’idée me séduit sur le champ, je laissai donc Max qui allait appeler ses hommes et montai à l’étage. Dans le couloir, un broc en métal émaillé était posé sur une commode avec des serviettes à côté. Tout me semblait désuet. Je trouvais la salle de bain à la deuxième porte. La chambre de Max était juste à côté. Je quittai mes chaussures avant d’y entrer. D’un côté un lavabo blanc et un miroir. Sur la tablette, il y avait un savon à barbe et un blaireau. Le coupe chou à côté ne me tentait pas. Contre le mur opposé, se trouvait une baignoire aux coins arrondis, bien pratique pour surtout mettre de l’eau partout. Pas de gel douche mais une sorte de savon de Marseille.
Avec un soupir je tirai sur mon pull. Il était déchiré aux coudes, bon pour être jeté, comme ma chemise. Mais pourtant je le pliai soigneusement comme s’il venait d’être lavé et repassé, ainsi que ma chemise qui le rejoignit sur la chaise vers l’entrée de la salle de bain. C’était tout ce qu’il me restait de ma vraie vie. Ça, mon portefeuille et mon téléphone. J’allumai ce dernier… pas de réseau. Mes yeux me piquèrent, troublés par une eau qui ne venait pas du ciel. Je relus les derniers messages reçus. C’était des trucs stupides mais qui prenaient la valeur d’une relique. La batterie finira par se décharger et je ne pourrais plus voir les photos, ni écouter la musique que j’aime. J’éteins et pose délicatement ce bijou d’une technologie pas encore née, sur ma chemise parfaitement pliée alors qu’elle est en lambeaux. Est-ce que j’essaye de faire semblant ? De penser que je vais me réveiller dans ce maudit appartement bruyant ?
Je sors le dernier pan de ma vie de la poche arrière de mon pantalon. Mon portefeuille. Je l’ouvre et en sors, de manière presque religieuse, ma carte d’identité. Mon nom s’étale en toutes lettres à côté de ma photo. Ma date et mon lieu de naissance me ramène à un autre Londres, un Londres où ma vie m’attend, un Londres où je ne suis plus. Je feuillette ce qui sonne comme les reliques de mon futur, permis de conduite, carte bancaire, une autre pour la bibliothèque, quelques cartes de fidélité, de la monnaie américaine qui ne dépareillerait pas en 1941, ce qui n’est pas le cas de mes livres sterling. Les billets ont changé. Je remets tout cela en place et pose mon portefeuille à côté du téléphone. Je fini de me déshabiller et vais vers la baignoire. Je pense un instant que j’aurai peut-être dû prendre des vêtements de rechange dans la chambre de Max avant, puis je me dis qu’il sera bien temps de le faire après. Je frissonne, le chauffage n’était pas allumé quand on est arrivé. J’ai vraiment hâte d’une bonne douche chaude.
- Ahh !!
Punaise c’est froid ! L’eau chaude tarde à arriver. J’ai pourtant tiré le rideau de douche, mais j’éclabousse un peu le sol avec mes gestes désordonnés sous le jet d’eau froide qui me mord la peau. Puis pris d’un doute, je coupe l’eau et regarde le robinet. Un seul tuyau arrive du mur, je peux l’attendre longtemps l’eau chaude... Évidemment ! C’est déjà un grand luxe que d’avoir une salle de bain équipée d’une baignoire dans cette époque, alors de l’eau chaude courante... Mon cœur fait un plongeon dans mon ventre. Cette infortune souligne d’autant plus ce que j’ai perdu. Je comprends maintenant à quoi sert le broc émaillé dans le couloir.
J’ouvre de nouveau le robinet et sert les dents. Je ne vais pas ressortir tout dégoulinant de flotte et encore sale pour aller me faire chauffer de l’eau. Je serre les poings et laisse l’eau emporter la poussière et le sang de mes blessures. Quand il ne reste plus de résidu au fond de la baignoire, je ferme la bonde et m’assois. L’eau va peut-être se réchauffer un peu à mon contact, ou du moins j’essaye de me persuader que la sensation de froid sera amoindrie en bain qu’avec une douche. Je ferme les yeux, ma frange savonneuse me cache le haut du visage, le savon me pique les yeux. Les larmes jaillissent, leurs origines sont multiples. Je pose mon menton sur mes genoux et passe mes bras autour de mes jambes. Les pansements que Max m’a faits se détachent à moitié. La blessure de mon bras me lance ainsi que toutes les éraflures sur mon flanc droit. Je frissonne, il faut que je me rince mais je retarde le moment de m’asperger à nouveau d’eau froide.
Nathaniel Wade- Messages : 61
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Max Corey- Messages : 155
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Re: Les ennuis peuvent-ils être bénéfiques ? PV Nathaniel Wade & Max Corey
Réconfort mutuel
Un bruit me fit relever le nez de mes genoux. La chienne de Max venait de forcer la porte qui fermait assez mal. Elle fit le tour de la salle de bain, reniflant à tout va, puis me fixa étrangement. Je lui fis une grimace, ce qui sembla la décider à sortir. Mais avant, cela elle s’arrêta devant mes affaires soigneusement pliées sur la chaise près de l’entrée. D’un seul coup elle se saisit de mon portefeuille et fila à l’anglaise.
- Hey !
Saloperie de clebs ! J’entendis Max qui appelait son chien. Merde ! S’il regardait dans mon portefeuille, il allait comprendre que quelque chose clochait avec moi… J’essayai de réfléchir aux salades que je pouvais lui sortir puis y renonçais. Par respect pour Max. Il m’avait sauvé et accueilli chez lui. Il m’avait aussi fait comprendre que je pouvais garder mes secrets pour moi, il se fiait à son instinct avec moi. Je devais lui rendre la pareille et lui faire confiance. Devoir m’accrocher au premier inconnu qui passe…
- Hey, t’es pas un vrai ange, alors inutile de tenter des trucs idiots comme de prendre un bain glacé.
Je ne l’avais pas entendu arriver. Je vis qu’il avait deux grands brocs d’eau chaude. Sa prévenance fit couler mes larmes de nouveau. Je me sentais pathétique de chialer comme un gamin, mais j’étais à bout. Cette histoire était trop dure à encaisser. Je ne suis pas un héros, juste un mec lambda avec un pouvoir qui pourrait me rendre riche, mais cela ne m’intéresse pas. Je me facilite les choses avec, mais sans plus. Max reposa mon portefeuille à côté de mon téléphone sans d’autres mots que pour excuser sa chienne.
- Désolé pour le portefeuille. Frakir pensait pas à mal… mais elle est inexcusable…
- Ce n’est pas grave…
- Bon…. Si on s’occupait un peu de cette foutu chaleur que tu sembles fuir comme la peste ? Je t'ai pas sortis de ce trou plein de poussière pour que tu choppes une pneumonie...Tu vas m'avoir sur le dos tant que tu iras pas mieux...
Je l’observai à travers ma frange pleine de mousse. Il était franc et naturel. Il aurait dû me poser mille questions sur mon téléphone portable et pourtant il n’en faisait pas cas et j’étais pratiquement certain qu’il n’avait pas ouvert mon portefeuille. C’est un chic type et je me dis que j’ai vraiment eu de la chance d’être tombé sur lui. Il commença à verser l’eau chaude dans la baignoire pour que je m’habitue, puis progressivement sur moi. La sensation était divine après ce froid glacial. Je me laissai choyer comme un gosse qui a un gros chagrin. Sans pudeur je laissai mes nerfs me lâcher. Ce n’était certainement pas la manière la plus noble d’évacuer mon stress, mais j’avais la sensation que Max ne me jugerait pas d’après le piètre spectacle que je lui offrais.
- Nate. Je dis pas que mes hommes ne poseront pas de questions. Mais là, on est que tous les deux…
Je hochai la tête tout en regardant mes orteils. Je ne voulais pas penser à plus tard. Mais c’était sans compter sur Max qui me prit doucement le menton pour que je le regarde.
- Ça a pas l’air d’aller.. Tu peux me dire ce que tu veux, si ça te soulages… ça restera entre nous…
- Il… n’y a rien à dire… je suis juste… perdu.
Perdu, et voilà que ça coule de nouveau, je suis une vraie fontaine. Cela m’agace de ne pas arriver à mieux me maitriser. D’habitude, je ne… d’habitude, je n’atterris pas dans le passé en pleine guerre. On me tamponne doucement les yeux. Max… Je lui passerai bien mes bras autour du cou, si ça n’allait pas le tremper et si ce geste n’était pas passible de la prison à cette époque.
- Je sais, la guerre ça fait ça aux gens… ça nous fait ça… Et faut pas en avoir honte. On pleure, on a peur, on a envie que ça s’arrête. Mais ça s’arrêtera, je te promets. En attendant, je vais tout faire pour te mettre à l’abri, dac ?
- Dac… Merci Max.
A cause de la fraicheur de l’eau, je m’étais lavé grossièrement. Maintenant que la température était devenu agréable, c’est Max qui prit en main de me nettoyer soigneusement. Je me laissai faire bien trop abattu pour avoir une quelconque volonté et ses mains qui s’affairaient sur ma peau me rassuraient. Il s’occupait de moi avec autant d’amour que si j’étais son enfant. Et avec mon état de détresse actuel, je buvais chaque geste avec avidité. Je me moquais qu’il me voit nu, et il ne semblait pas en faire cas. Je sortis enfin de la baignoire propre et réchauffé. Max changea mes pansements après m’avoir entouré d’une grande serviette.
- Je crois que je vais faire comme toi. Un bon bain, pour se retrouver comme neuf, ou presque… Tu pourras me refaire mon pansement au crâne ? Mes fringues sont à côté, sert toi…
- Oui, bien sûr. Merci pour ce que tu fais pour moi Max.
C’est justement quand je regardai ce qu’il avait comme « fringues » que l’expression me choqua. Ce mot argotique… L’anglais est ma langue maternelle, c’est celle dont je connais le mieux les origines et les changements au cours du temps. Puis je me dis que je me faisais des idées, ce mot existait peut-être déjà en 1941. Pendant que je m’habillai, j’entendais Max se glisser dans l’eau de l’autre côté de la cloison. Il utilisait la même eau que moi. A mon époque cela aurait eu un côté intime alors que là c’était juste une logique pratique et économique.
Finalement ce n’était pas si pire, les affaires de Max étaient à ma taille et j’avais trouvé de quoi avoir un look pas trop différent de celui que j’avais habituellement, bien que je préfère nettement les pantalons avec une coupe plus ajustées. Je redescendis à l’étage en dessous et remis du bois dans le poil. J’avisai la radio et son tourne disque. Je tournai le bouton de la radio, mais le crachoti qui en sortit me fit vite l’éteindre. Un disque était déjà posé sur la platine, certainement un des préférés de Max. J’observai le mécanisme avec soin, tournai la manivelle pour tendre le ressort, et posais délicatement le bras articulé avec une aiguille d’acier sur le disque de cire, les saphirs viendraient plus tard dans les années cinquante. Une musique se diffusa par l’unique haut-parleur, un titre de Duke Ellington. Les trompettes et clarinettes donnaient vraiment un air de l’époque, pas de guitare électrique ni de batterie.
- Ça va mieux ? Me demanda Max qui descendait pas vraiment coiffé. Je vais t’embaucher pour me relooker, comme disent les français…. Je ne ressemble à rien…
J’avais envie de lui dire qu’il n’avait pas besoin de vêtement pour ressembler à quelque chose à mes yeux, mais il aurait pu se sentir gêner par une telle remarque. En le regardant mieux, il ne semblait pas vraiment à son aise dans ces vêtements, quand à cette affaire de relooking…
- Mes hommes seront là au mieux ce soir, plus probablement demain matin… Faut qu’on s’occupe en attendant… Je ne sais même pas ce que je vais leur dire… J’ai oublié la moitié des trucs… Je me rappelle même plus ma mission dans le détail… J’ai vaguement des souvenirs… ça semble me revenir au fur et à mesure que j’en ai besoin. Ne flippes pas, hein, mais ma maison par exemple. Je me suis rappelé uniquement ce matin ou elle était. Je ne voulais pas t’inquiéter.
Sa manière d’articuler les diphtongues, ses coalescences entre certains phonèmes… J’arrêtai de décortiquer son accent pour me rendre compte du sens de ses phrases. Je n’étais pas le seul à me sentir perdu
- Je vais finir chez les fous… en tout cas je vais perdre mon rang. Un lieutenant sans mémoire, autant dire que ça va pas le faire… Dit-il en s’affalant sur le canapé.
- Non, tu viens de me dire que ta mémoire revient quand tu en as besoin, dis-je doucement en m’accroupissant devant lui. Tu m’as dit que tu ne me lâchais pas, et bien la réciproque est vrai, continuai-je en lui prenant les mains entre les miennes. Je t’aiderai ok ! Si je peux te traduire quelque chose qui puisse te faire bien voir auprès de ta hiérarchie. Et si jamais tu perds ton grade, je trouverai un travail, n’importe quoi. Je te dois la vie Max, tu peux me demander n’importe quoi ok ?
Je me relevai et le serrai contre moi. Au diable si cela ne se fait pas, j’en ai assez de cette retenue à avoir.
- Je vais dans la cuisine préparer notre repas pour tout à l’heure, toi repose toi et arrête de penser. Et… avant cela je dois refaire ton pansement, me repris-je soudainement en voyant une goutte de sang perler sur sa tempe.
M’occuper de Max me permit d’oublier ma situation. A son tour, il se laissa faire. En ayant tout ce qu’il fallait, je puis lui faire un pansement digne de ce nom.
- Repose toi maintenant, c’est un ordre soldat, dis-je en rangeant ce que j’avais déballé. Je lui collai un bisou sur le front et parti dans la cuisine.
C’est en passant la porte, que je me rendis compte de mon geste, j’avais agi sans réfléchir. C’est un peu confus que fouillais un peu de partout pour tenter de faire un bon repas, ou du moins quelque chose qui lui remette du baume au cœur. Je mis la main sur des pommes de terre et des pommes. Dans un placard, je trouvais de la farine.
Je failli faire exploser la maison en allumant le four de la gazinière. Mais c’est que c’est dangereux ces machins-là ! Je commençais par un gratin de patates qui serait le plus long à cuir. Je ferai les pommes en crumble. M’occuper ainsi m’allait bien, je finis par faire comme chez moi et mis la table. Max me surpris en entrant sans bruit dans la cuisine. J’essayai de donner une forme de signe à une serviette mais sans succès.
- Hey !
Saloperie de clebs ! J’entendis Max qui appelait son chien. Merde ! S’il regardait dans mon portefeuille, il allait comprendre que quelque chose clochait avec moi… J’essayai de réfléchir aux salades que je pouvais lui sortir puis y renonçais. Par respect pour Max. Il m’avait sauvé et accueilli chez lui. Il m’avait aussi fait comprendre que je pouvais garder mes secrets pour moi, il se fiait à son instinct avec moi. Je devais lui rendre la pareille et lui faire confiance. Devoir m’accrocher au premier inconnu qui passe…
- Hey, t’es pas un vrai ange, alors inutile de tenter des trucs idiots comme de prendre un bain glacé.
Je ne l’avais pas entendu arriver. Je vis qu’il avait deux grands brocs d’eau chaude. Sa prévenance fit couler mes larmes de nouveau. Je me sentais pathétique de chialer comme un gamin, mais j’étais à bout. Cette histoire était trop dure à encaisser. Je ne suis pas un héros, juste un mec lambda avec un pouvoir qui pourrait me rendre riche, mais cela ne m’intéresse pas. Je me facilite les choses avec, mais sans plus. Max reposa mon portefeuille à côté de mon téléphone sans d’autres mots que pour excuser sa chienne.
- Désolé pour le portefeuille. Frakir pensait pas à mal… mais elle est inexcusable…
- Ce n’est pas grave…
- Bon…. Si on s’occupait un peu de cette foutu chaleur que tu sembles fuir comme la peste ? Je t'ai pas sortis de ce trou plein de poussière pour que tu choppes une pneumonie...Tu vas m'avoir sur le dos tant que tu iras pas mieux...
Je l’observai à travers ma frange pleine de mousse. Il était franc et naturel. Il aurait dû me poser mille questions sur mon téléphone portable et pourtant il n’en faisait pas cas et j’étais pratiquement certain qu’il n’avait pas ouvert mon portefeuille. C’est un chic type et je me dis que j’ai vraiment eu de la chance d’être tombé sur lui. Il commença à verser l’eau chaude dans la baignoire pour que je m’habitue, puis progressivement sur moi. La sensation était divine après ce froid glacial. Je me laissai choyer comme un gosse qui a un gros chagrin. Sans pudeur je laissai mes nerfs me lâcher. Ce n’était certainement pas la manière la plus noble d’évacuer mon stress, mais j’avais la sensation que Max ne me jugerait pas d’après le piètre spectacle que je lui offrais.
- Nate. Je dis pas que mes hommes ne poseront pas de questions. Mais là, on est que tous les deux…
Je hochai la tête tout en regardant mes orteils. Je ne voulais pas penser à plus tard. Mais c’était sans compter sur Max qui me prit doucement le menton pour que je le regarde.
- Ça a pas l’air d’aller.. Tu peux me dire ce que tu veux, si ça te soulages… ça restera entre nous…
- Il… n’y a rien à dire… je suis juste… perdu.
Perdu, et voilà que ça coule de nouveau, je suis une vraie fontaine. Cela m’agace de ne pas arriver à mieux me maitriser. D’habitude, je ne… d’habitude, je n’atterris pas dans le passé en pleine guerre. On me tamponne doucement les yeux. Max… Je lui passerai bien mes bras autour du cou, si ça n’allait pas le tremper et si ce geste n’était pas passible de la prison à cette époque.
- Je sais, la guerre ça fait ça aux gens… ça nous fait ça… Et faut pas en avoir honte. On pleure, on a peur, on a envie que ça s’arrête. Mais ça s’arrêtera, je te promets. En attendant, je vais tout faire pour te mettre à l’abri, dac ?
- Dac… Merci Max.
A cause de la fraicheur de l’eau, je m’étais lavé grossièrement. Maintenant que la température était devenu agréable, c’est Max qui prit en main de me nettoyer soigneusement. Je me laissai faire bien trop abattu pour avoir une quelconque volonté et ses mains qui s’affairaient sur ma peau me rassuraient. Il s’occupait de moi avec autant d’amour que si j’étais son enfant. Et avec mon état de détresse actuel, je buvais chaque geste avec avidité. Je me moquais qu’il me voit nu, et il ne semblait pas en faire cas. Je sortis enfin de la baignoire propre et réchauffé. Max changea mes pansements après m’avoir entouré d’une grande serviette.
- Je crois que je vais faire comme toi. Un bon bain, pour se retrouver comme neuf, ou presque… Tu pourras me refaire mon pansement au crâne ? Mes fringues sont à côté, sert toi…
- Oui, bien sûr. Merci pour ce que tu fais pour moi Max.
C’est justement quand je regardai ce qu’il avait comme « fringues » que l’expression me choqua. Ce mot argotique… L’anglais est ma langue maternelle, c’est celle dont je connais le mieux les origines et les changements au cours du temps. Puis je me dis que je me faisais des idées, ce mot existait peut-être déjà en 1941. Pendant que je m’habillai, j’entendais Max se glisser dans l’eau de l’autre côté de la cloison. Il utilisait la même eau que moi. A mon époque cela aurait eu un côté intime alors que là c’était juste une logique pratique et économique.
Finalement ce n’était pas si pire, les affaires de Max étaient à ma taille et j’avais trouvé de quoi avoir un look pas trop différent de celui que j’avais habituellement, bien que je préfère nettement les pantalons avec une coupe plus ajustées. Je redescendis à l’étage en dessous et remis du bois dans le poil. J’avisai la radio et son tourne disque. Je tournai le bouton de la radio, mais le crachoti qui en sortit me fit vite l’éteindre. Un disque était déjà posé sur la platine, certainement un des préférés de Max. J’observai le mécanisme avec soin, tournai la manivelle pour tendre le ressort, et posais délicatement le bras articulé avec une aiguille d’acier sur le disque de cire, les saphirs viendraient plus tard dans les années cinquante. Une musique se diffusa par l’unique haut-parleur, un titre de Duke Ellington. Les trompettes et clarinettes donnaient vraiment un air de l’époque, pas de guitare électrique ni de batterie.
- Ça va mieux ? Me demanda Max qui descendait pas vraiment coiffé. Je vais t’embaucher pour me relooker, comme disent les français…. Je ne ressemble à rien…
J’avais envie de lui dire qu’il n’avait pas besoin de vêtement pour ressembler à quelque chose à mes yeux, mais il aurait pu se sentir gêner par une telle remarque. En le regardant mieux, il ne semblait pas vraiment à son aise dans ces vêtements, quand à cette affaire de relooking…
- Mes hommes seront là au mieux ce soir, plus probablement demain matin… Faut qu’on s’occupe en attendant… Je ne sais même pas ce que je vais leur dire… J’ai oublié la moitié des trucs… Je me rappelle même plus ma mission dans le détail… J’ai vaguement des souvenirs… ça semble me revenir au fur et à mesure que j’en ai besoin. Ne flippes pas, hein, mais ma maison par exemple. Je me suis rappelé uniquement ce matin ou elle était. Je ne voulais pas t’inquiéter.
Sa manière d’articuler les diphtongues, ses coalescences entre certains phonèmes… J’arrêtai de décortiquer son accent pour me rendre compte du sens de ses phrases. Je n’étais pas le seul à me sentir perdu
- Je vais finir chez les fous… en tout cas je vais perdre mon rang. Un lieutenant sans mémoire, autant dire que ça va pas le faire… Dit-il en s’affalant sur le canapé.
- Non, tu viens de me dire que ta mémoire revient quand tu en as besoin, dis-je doucement en m’accroupissant devant lui. Tu m’as dit que tu ne me lâchais pas, et bien la réciproque est vrai, continuai-je en lui prenant les mains entre les miennes. Je t’aiderai ok ! Si je peux te traduire quelque chose qui puisse te faire bien voir auprès de ta hiérarchie. Et si jamais tu perds ton grade, je trouverai un travail, n’importe quoi. Je te dois la vie Max, tu peux me demander n’importe quoi ok ?
Je me relevai et le serrai contre moi. Au diable si cela ne se fait pas, j’en ai assez de cette retenue à avoir.
- Je vais dans la cuisine préparer notre repas pour tout à l’heure, toi repose toi et arrête de penser. Et… avant cela je dois refaire ton pansement, me repris-je soudainement en voyant une goutte de sang perler sur sa tempe.
M’occuper de Max me permit d’oublier ma situation. A son tour, il se laissa faire. En ayant tout ce qu’il fallait, je puis lui faire un pansement digne de ce nom.
- Repose toi maintenant, c’est un ordre soldat, dis-je en rangeant ce que j’avais déballé. Je lui collai un bisou sur le front et parti dans la cuisine.
C’est en passant la porte, que je me rendis compte de mon geste, j’avais agi sans réfléchir. C’est un peu confus que fouillais un peu de partout pour tenter de faire un bon repas, ou du moins quelque chose qui lui remette du baume au cœur. Je mis la main sur des pommes de terre et des pommes. Dans un placard, je trouvais de la farine.
Je failli faire exploser la maison en allumant le four de la gazinière. Mais c’est que c’est dangereux ces machins-là ! Je commençais par un gratin de patates qui serait le plus long à cuir. Je ferai les pommes en crumble. M’occuper ainsi m’allait bien, je finis par faire comme chez moi et mis la table. Max me surpris en entrant sans bruit dans la cuisine. J’essayai de donner une forme de signe à une serviette mais sans succès.
Nathaniel Wade- Messages : 61
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Max Corey- Messages : 155
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Re: Les ennuis peuvent-ils être bénéfiques ? PV Nathaniel Wade & Max Corey
Funny time
Ok! J’avais l’air du couillon fini avec ma serviette censée ressembler à un cygne. Mais j’avais plutôt un canard boiteux entre les mains. Je voulais tant lui rendre le réconfort qu’il m’avait donné. Je n’ai rien à lui offrir que ce que j’ai sur le dos et ce que je sais faire. Je ne sais pas me battre, ni tenir une arme. Mes seules armes sont les mots. Si je parle couramment une dizaine de langue, en bafouille par trop mal cinq autres, je sais dire je t’aime dans plus de trente langues. Je sais choisir la meilleure pour parler des couleurs du matin ou celle adaptée pour rassurer et cajoler. Nul besoin de comprendre le sens des mots, leur musique suffit. Mais quel est le poids du son de mes mots quand le bruit des bombardements les couvre ?
J’ai dû réveiller ou affoler Max avec la gazinière, car il arrive un peu apeuré dans la cuisine. Il sourit en me voyant bricoler ma serviette que je finis par replier normalement. Pourtant Mathilde m’avait expliqué plein de fois comment faire. Cette fille était capable de vous créer une table de conte de fée avec trois fois rien. Mathilde… Elle avait un vernissage cette semaine… enfin dans soixante-treize ans. J’y serai bien allé si je n’avais pas été coincé à Londres pour cette traduction. Elle et son fiancé étaient vraiment des gens sympathiques, des artistes un peu bohèmes. On se faisait parfois des trips amusants, moi récitant des poèmes dans une langue orientale, elle en danseuse du ventre et lui à la cithare. Cette insouciance me manquait. On ne se rend compte de la valeur de tels moments que lorsqu’on les perd. Max furète, humant ce que j’ai préparé. Il me semble aller mieux et si mon attention pouvait lui réchauffer un peu le cœur, cela réchaufferait le mien en retour.
- Merci, Nate, j’en ai déjà l’eau à la bouche…
- Ce n’est pas grand-chose, juste des patates et des pommes dis-je modeste.
Je suis agréablement surpris quand il me prend soudainement dans ses bras. Son étreinte se veut fraternelle, « virile », mais je ne peux m’empêcher de savourer le contact de sa main qui s’attarde sur ma nuque.
- Et merci pour le reste, aussi… Je crois que toi et moi, au milieu de ce merdier, c’est comme deux solitudes qui se rencontrent… On va prendre soin l’un de l’autre, jusqu’à ce qu’on comprenne ce qui nous arrive…
Max est là devant moi, je sens sa retenue, lui qui m’a pris pour un ange hier, ne sait pas la valeur qu’il prend petit à petit à mes yeux. J’aime sa manière de se préoccuper de moi, sa façon de se préoccuper des autres avant de lui-même. J’aime aussi cette fragilité que je perçois sous son rôle de lieutenant et son contrôle apparent. J’aime qu’il me laisse entrapercevoir ses faiblesses. Loin de le diminuer à mes yeux, ça ne le rend que plus beau… plus désirable. Je romps le contact visuel, faisant semblant de m’affairer. Max part changer le disque. Je ne reconnais pas l’interprète de la musique qui se diffuse, mais les mots me prennent aux tripes. Je ne peux m’empêcher de repenser à ce que les mutants ont subi. La haine juste parce qu’on nait différents. Je n’ai pas souffert de cette mise à l’écart car je n’ai eu conscience de mon don qu’à l’âge de dix-sept ans, don que j’ai étouffé de longues années. Je me suis renié moi-même, m’effrayant moi-même de ce que j’étais, un monstre. Peu de gens savent que je suis un mutant. Même mes parents l’ignorent. J’ai été incapable de leur dire… Ethan coupé en deux… Ils auraient compris… Mon frère serait mort de cette chute, mais mon intervention l’a fait souffrir et fait vivre une terreur sans nom. Ses cris me hantent parfois les mauvaises nuits. Je sursaute quand Max revient.
- Cette voix me bouleverse, et c’est une guerrière bien plus grande que je ne le serai jamais. Elle combat le lynchage et prône les droits civiques.. Voilà une guerre qui vaut la peine…A Billie Holiday.
Je trinque avec lui.
- A Billie Holiday.
Un silence gênant s’installe. Je ne sais quoi dire. Je connais mon histoire, mais j’ai peur de me trahir. Et je ne peux pas m’en tenir uniquement à l’histoire, cela ferait bien trop impersonnel, trop immatériel. J’aimerai rassurer Max, lui dire que les allier vont gagner cette guerre. Qu’officiellement elle s’arrêtera le 8 mai 1945, dans quatre ans… C’est long quatre ans de guerre. Soudain une boule me noue le ventre. En posant le regard sur la veste de treillis de Max posée sur le dossier d’une chaise. Je revois cette scène atroce dans le film « Il faut sauver le soldat Ryan », celle du débarquement sur la plage d’Omaha Beach m’avait bouleversée par son réalisme, reflétant une triste réalité : la première vague d’hommes à débarquer avait été décimée. Où sera Max ce jour-là, ce fameux 6 juin 1944. Je veux lui dire, l’avertir de ce que ça allait être… Mais que lui demander ? De déserter ? Et puis il faudrait qu’il me croie sur parole. J’ai la capacité de lui prévenir son avenir ou du moins des évènements de l’histoire. Mais je dois me taire, si cela venait à se savoir, dieu sait quelles conséquences que ça pourraient avoir sur le futur. Je l’entraine donc sur des questions de goût, sur ce qu’il apprécie manger, ses couleurs préférées. Cela ne m’engage en rien de répondre et peut coller avec ma présumée amnésie. La fin de la journée s’étire doucement, le repas est cuit. Je sors le gratin du four avec précipitation. Le chiffon avec lequel je le tiens est mince, mais il arrive à bon port sur la table en valsant un peu. Max et moi rions un peu fort… on a pas mal trinqué, quand on a eu éclusé son stock de bière, il avait déniché une bouteille d’eau de vie de cerise. L’alcool aidant, on plaisante beaucoup. Je ne suis pas ivre, je garde encore la maitrise de ce que je dis, bien que je dois laisser passer quelques anachronismes. Mon crumble obtient un gros succès auprès de Max qui en reprend même deux fois. Je suis content de le voir détendu. Il ne semble plus penser aux conséquences de ses problèmes de mémoires, ou du moins ne m’en fait plus part. Je me lève pour débarrasser, la terre vacille.
- Oulà ! Dis-je en me retenant à la table.
Avec précaution et aidé de Max, je débarrasse et commence à faire la vaisselle. Le deal est que je lave et il essuie. Ça dégénère quand je lui tends une assiette mal rincée. Il la remet dans la cuvette plein de mousse. Je ne vois pas venir son geste mais je me retrouve avec de la mousse sur le bout du nez. Max est plié en deux en voyant mon air déconfit.
- Ah ! C’est ainsi ! Dis-je faussement fâché.
A mon tour, je récupère de la mousse et lui en tartine les joues.
- Et voilà un beau père Noël, dis-je satisfait de mon œuvre.
Le shampooing mutuel se poursuit dans une bataille de mains et s’arrête quand je manque de me casser la figure. Le sol est trempé et glissant de mousse. On se tient par l’épaule, des larmes aux yeux tant à cause du savon que de notre hilarité.
- Je propose que je termine la vaisselle et que tu nettoies le sol, après tout c’est toi qui as commencé. Dis-je en reprenant un peu mon sérieux.
Je finis par m’affaler dans le canapé une fois terminé de ranger la vaisselle. Max passe derrière moi pour nettoyer le sol puis vient me rejoindre.
- Quoi ? Me demande-t-il alors que je le regarde hilare.
Je récupère le torchon que j’ai oublié sur mon épaule et me penche vers lui pour lui essuyer la mousse qui est restée accrochée à ses cheveux à côté de son oreille.
- Y en reste là, dis-je puis là, dis-je de nouveau en frottant encore.
Je répète mon manège plusieurs fois, le barbouillant plus qu’autre chose jusqu’à ce qu’il me bloque le poignet. Je rends les armes immédiatement, sa prise est forte et m’arrache un « aïe ». Il s’excuse, il ne souhaitait pas me faire mal.
- Pas de soucis, je l’ai cherché un peu.
Je baisse les yeux brusquement gêné. L’alcool m’a désinhibé. Je pique même un fard que je tente de masquer en m’étirant et en baillant. Je suis repu, la chaleur diffusée par le poêle donne une ambiance agréable. Je m’endormirai presque si ce canapé n’était pas si inconfortable. En fait il est fait pour qu’on se tienne assis droit comme des i, ce qui est loin de ma position actuelle ou du moins celle que je désespère faire.
J’ai dû réveiller ou affoler Max avec la gazinière, car il arrive un peu apeuré dans la cuisine. Il sourit en me voyant bricoler ma serviette que je finis par replier normalement. Pourtant Mathilde m’avait expliqué plein de fois comment faire. Cette fille était capable de vous créer une table de conte de fée avec trois fois rien. Mathilde… Elle avait un vernissage cette semaine… enfin dans soixante-treize ans. J’y serai bien allé si je n’avais pas été coincé à Londres pour cette traduction. Elle et son fiancé étaient vraiment des gens sympathiques, des artistes un peu bohèmes. On se faisait parfois des trips amusants, moi récitant des poèmes dans une langue orientale, elle en danseuse du ventre et lui à la cithare. Cette insouciance me manquait. On ne se rend compte de la valeur de tels moments que lorsqu’on les perd. Max furète, humant ce que j’ai préparé. Il me semble aller mieux et si mon attention pouvait lui réchauffer un peu le cœur, cela réchaufferait le mien en retour.
- Merci, Nate, j’en ai déjà l’eau à la bouche…
- Ce n’est pas grand-chose, juste des patates et des pommes dis-je modeste.
Je suis agréablement surpris quand il me prend soudainement dans ses bras. Son étreinte se veut fraternelle, « virile », mais je ne peux m’empêcher de savourer le contact de sa main qui s’attarde sur ma nuque.
- Et merci pour le reste, aussi… Je crois que toi et moi, au milieu de ce merdier, c’est comme deux solitudes qui se rencontrent… On va prendre soin l’un de l’autre, jusqu’à ce qu’on comprenne ce qui nous arrive…
Max est là devant moi, je sens sa retenue, lui qui m’a pris pour un ange hier, ne sait pas la valeur qu’il prend petit à petit à mes yeux. J’aime sa manière de se préoccuper de moi, sa façon de se préoccuper des autres avant de lui-même. J’aime aussi cette fragilité que je perçois sous son rôle de lieutenant et son contrôle apparent. J’aime qu’il me laisse entrapercevoir ses faiblesses. Loin de le diminuer à mes yeux, ça ne le rend que plus beau… plus désirable. Je romps le contact visuel, faisant semblant de m’affairer. Max part changer le disque. Je ne reconnais pas l’interprète de la musique qui se diffuse, mais les mots me prennent aux tripes. Je ne peux m’empêcher de repenser à ce que les mutants ont subi. La haine juste parce qu’on nait différents. Je n’ai pas souffert de cette mise à l’écart car je n’ai eu conscience de mon don qu’à l’âge de dix-sept ans, don que j’ai étouffé de longues années. Je me suis renié moi-même, m’effrayant moi-même de ce que j’étais, un monstre. Peu de gens savent que je suis un mutant. Même mes parents l’ignorent. J’ai été incapable de leur dire… Ethan coupé en deux… Ils auraient compris… Mon frère serait mort de cette chute, mais mon intervention l’a fait souffrir et fait vivre une terreur sans nom. Ses cris me hantent parfois les mauvaises nuits. Je sursaute quand Max revient.
- Cette voix me bouleverse, et c’est une guerrière bien plus grande que je ne le serai jamais. Elle combat le lynchage et prône les droits civiques.. Voilà une guerre qui vaut la peine…A Billie Holiday.
Je trinque avec lui.
- A Billie Holiday.
Un silence gênant s’installe. Je ne sais quoi dire. Je connais mon histoire, mais j’ai peur de me trahir. Et je ne peux pas m’en tenir uniquement à l’histoire, cela ferait bien trop impersonnel, trop immatériel. J’aimerai rassurer Max, lui dire que les allier vont gagner cette guerre. Qu’officiellement elle s’arrêtera le 8 mai 1945, dans quatre ans… C’est long quatre ans de guerre. Soudain une boule me noue le ventre. En posant le regard sur la veste de treillis de Max posée sur le dossier d’une chaise. Je revois cette scène atroce dans le film « Il faut sauver le soldat Ryan », celle du débarquement sur la plage d’Omaha Beach m’avait bouleversée par son réalisme, reflétant une triste réalité : la première vague d’hommes à débarquer avait été décimée. Où sera Max ce jour-là, ce fameux 6 juin 1944. Je veux lui dire, l’avertir de ce que ça allait être… Mais que lui demander ? De déserter ? Et puis il faudrait qu’il me croie sur parole. J’ai la capacité de lui prévenir son avenir ou du moins des évènements de l’histoire. Mais je dois me taire, si cela venait à se savoir, dieu sait quelles conséquences que ça pourraient avoir sur le futur. Je l’entraine donc sur des questions de goût, sur ce qu’il apprécie manger, ses couleurs préférées. Cela ne m’engage en rien de répondre et peut coller avec ma présumée amnésie. La fin de la journée s’étire doucement, le repas est cuit. Je sors le gratin du four avec précipitation. Le chiffon avec lequel je le tiens est mince, mais il arrive à bon port sur la table en valsant un peu. Max et moi rions un peu fort… on a pas mal trinqué, quand on a eu éclusé son stock de bière, il avait déniché une bouteille d’eau de vie de cerise. L’alcool aidant, on plaisante beaucoup. Je ne suis pas ivre, je garde encore la maitrise de ce que je dis, bien que je dois laisser passer quelques anachronismes. Mon crumble obtient un gros succès auprès de Max qui en reprend même deux fois. Je suis content de le voir détendu. Il ne semble plus penser aux conséquences de ses problèmes de mémoires, ou du moins ne m’en fait plus part. Je me lève pour débarrasser, la terre vacille.
- Oulà ! Dis-je en me retenant à la table.
Avec précaution et aidé de Max, je débarrasse et commence à faire la vaisselle. Le deal est que je lave et il essuie. Ça dégénère quand je lui tends une assiette mal rincée. Il la remet dans la cuvette plein de mousse. Je ne vois pas venir son geste mais je me retrouve avec de la mousse sur le bout du nez. Max est plié en deux en voyant mon air déconfit.
- Ah ! C’est ainsi ! Dis-je faussement fâché.
A mon tour, je récupère de la mousse et lui en tartine les joues.
- Et voilà un beau père Noël, dis-je satisfait de mon œuvre.
Le shampooing mutuel se poursuit dans une bataille de mains et s’arrête quand je manque de me casser la figure. Le sol est trempé et glissant de mousse. On se tient par l’épaule, des larmes aux yeux tant à cause du savon que de notre hilarité.
- Je propose que je termine la vaisselle et que tu nettoies le sol, après tout c’est toi qui as commencé. Dis-je en reprenant un peu mon sérieux.
Je finis par m’affaler dans le canapé une fois terminé de ranger la vaisselle. Max passe derrière moi pour nettoyer le sol puis vient me rejoindre.
- Quoi ? Me demande-t-il alors que je le regarde hilare.
Je récupère le torchon que j’ai oublié sur mon épaule et me penche vers lui pour lui essuyer la mousse qui est restée accrochée à ses cheveux à côté de son oreille.
- Y en reste là, dis-je puis là, dis-je de nouveau en frottant encore.
Je répète mon manège plusieurs fois, le barbouillant plus qu’autre chose jusqu’à ce qu’il me bloque le poignet. Je rends les armes immédiatement, sa prise est forte et m’arrache un « aïe ». Il s’excuse, il ne souhaitait pas me faire mal.
- Pas de soucis, je l’ai cherché un peu.
Je baisse les yeux brusquement gêné. L’alcool m’a désinhibé. Je pique même un fard que je tente de masquer en m’étirant et en baillant. Je suis repu, la chaleur diffusée par le poêle donne une ambiance agréable. Je m’endormirai presque si ce canapé n’était pas si inconfortable. En fait il est fait pour qu’on se tienne assis droit comme des i, ce qui est loin de ma position actuelle ou du moins celle que je désespère faire.
Nathaniel Wade- Messages : 61
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Max Corey- Messages : 155
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Re: Les ennuis peuvent-ils être bénéfiques ? PV Nathaniel Wade & Max Corey
Les murs porteurs
la fatigue accumulée par la charge émotionnelle me laissait comme faible et démuni. L’intermède amusant avec Max avait été comme une éclaircie dans ce cauchemar éveillé. Mais…
Passé l’ivresse, passée l’ardeur
Dont les fruits n’ont plus de saveur
[…]
Lassé de mentir, de faire l’acteur
Quand on est plus à la hauteur
Restent les murs porteurs
Des amis en béton
[…]
Pour surmonter ses peurs
Ou vaincre ses démons
- Nate, j’ai pas de très bonnes nouvelles… Tu as du entendre…. Il va falloir tout barricader, et se terrer jusqu’à demain matin. Avec ces consignes, mes hommes ne viendront pas ce soir… Je ne suis même pas sûr qu’ils viennent. Il faudra surement les rejoindre nous-même demain…
- Ok, on les rejoindra...
Je vis pourtant dans une époque trouble, la balle qui devait m’atteindre en plein front aura fini sa course dans le mur qui se trouvait derrière mon dos quand je me suis « déplacé » à l’infime seconde près. La vie me punit-elle pour avoir fui la mort, me replongeant dans les dangers ? Suis-je condamné à mourir ? Est que ce cauchemar éveillé n’est que la conséquence d’avoir osé braver la mort. Mon abattement doit être visible sur mon visage, Max essaye de me rassurer.
- T’inquiètes pas, Nate. Je te lâche pas. Aide-moi à tout barricader, puis je veillerai en bas, tu pourras dormir tranquillement dans mon lit. Je serai bien sur le canapé.
Son dévouement est admirable. Mais je dois lui dire… Qu’il est vain de me protéger. Je deviens persuadé que je n’ai pas à être en vie. Je suis une anomalie dans ce temps. Ma présence est un non-sens. Je ne fais que lui apporter complications et tracasseries alors que ce beau lieutenant a ses propres soucis. Son amnésie lui vient certainement de cette blessure au front. Je l’aide néanmoins à barricader la maison, non pour moi, mais pour sa sécurité à lui… Je suis voué à mourir prochainement, c’est d’une évidence flagrante. La mort se rattrape comme elle peut, en me collant dans une situation de condamné.
- Je dors là, comme ça tu peux dormir sur tes deux oreilles…
Non ! Je ne sais quoi lui dire. C’est à moi de veiller, à moi de me prendre la prochaine balle. Les jappements du chien me sortent de ma torpeur, il semble bien décidé à nous veiller. Je ne sais pas si je suis heureux ou dépité par la situation. L’idée de dormir de nouveau serré contre Max est promesse d’apaisement, mais en me collant à lui est-ce que je ne le mets pas en danger ?
Quand Max se déshabille, je ne peux m’empêcher de laisser traîner mes yeux. Dieu qu’il est désirable… Mais je me souviens de sa déception de constater qu’aucune fiancée ne l’attendait dans sa maison. A mon tour, j’ôte les vêtements qu’il a eu la gentillesse de me prêter et viens me glisser entre les draps à ses côtés. Je frissonne quand ma peau entre au contact des draps froids. Est-ce ma dernière nuit ? Me réveillerai-je seulement au matin ? Je n'ai pas mémoire que les allemands avaient pu infiltrer l’Angleterre avec des groupes armés. La paranoïa me gagne. L’histoire ne se modifie-t-elle pas juste pour m’abattre ? Quand je lève les yeux sur Max qui m’observe, la main calée sur sa joue, j'ai envie de me blottir contre lui pour y cacher ma détresse et cette certitude de n’être qu’en sursis et que toute tentative de survie est vouée à l’échec.
- Tourne-toi, sur le ventre… Me dit-il doucement.
J’obéis sans poser de question, puis quand je sens ses mains me frictionner le dos, je comprends qu’il a pris mes tremblements pour un signe de froid, alors que c'est de la pure terreur. Est-ce de la lâcheté que d’avoir peur de mourir ? Ses mains sont fermes sur ma peau, chaude et presque douce. Mes tremblements finissent par s’estomper. Je me laisse bercer par cette caresse, m’imaginant d’autres intentions plus douces pour oublier ma peur. Je m’endors bien après Max, rassuré par le poids de son bras sur mon dos et de la chaleur de son corps collé au mien. Je me persuade qu’il ne pouvait y voir là qu’un simple geste fraternel.
Il fait sombre, non c’est l’obscurité totale. J’ai froid, mon corps semble flotter. Je suis nulle part, ou plutôt dans une sorte de néant. Je crie, j’appelle, mais le son de ma voix semble être aspiré dès qu’il passe mes lèvres. Puis je comprends l’horreur. Je me suis « déplacé » dans le néant. Je suis nul part, en dehors du temps. Je ne sens pas mon cœur battre, je… ne peux pas bouger… Je suis prisonnier d’une éternité immuable, conscient mais comme mort. Je vais devenir fou à passer l’éternité dans le noir, seul, enfermé dans mon corps. Je hurle, mais mon cri n’est que silence. L’enfer n’est pas le monde plein de flammes dont l’homme se fait souvent la représentation. Non, l’enfer est vide, l’enfer est le zéro absolu, l’enfer est solitude et immobilité…
…
......
Je refuse ! Je rejette ce destin ! Je veux vivre et aimer. Je veux voir les couleurs d’une aube partagée à deux, partager le chant d’une mésange et le gout d’un pain qui sort du four. Je veux rire et pleurer. Je veux exister.
…
J’entends un bruit, perçois un léger mouvement. Je me retourne et vois deux magnifiques yeux verts qui me regardent.
La nuit est calme. Une sueur glacée me couvre le corps. A mes côtés Max respire à un rythme régulier. Son souffle contre ma nuque me rassure, il bouge un peu dans son sommeil. Je serre sa main que j’avais fini par prendre dans mon sommeil, son bras toujours calé sur mon dos. Il est une réalité rassurante. Doucement je me retourne pour lui faire face. La chambre est juste éclairée par la lueur obombrée de la lune. J’observe le visage de Max, ses traits au repos, il est magnifique. J’hésite et tergiverse. Que puis-je faire contre un destin si celui-ci m’est imposé ? Alors je décide de profiter du moment, c’est peut-être le dernier, ou le premier d’une longue vie. Je suis perdu, égaré dans un temps qui n’est pas le mien. Avec une infinitude de douceur, je passe ma main sur sa hanche et vient la caler au creux de ses reins. Mon genou vient couvrir sa jambe qu’est légèrement remontée en appuis stable sur le lit. Mes lèvres se collent à la racine de ses cheveux sur son front. Tempi si je me fais rejeter quand il se réveillera, mais l’illusion d’être deux le temps d’un moment me permet d’appréhender ce futur incertain un peu plus sereinement. Tout ceci n’est peut-être qu’une mise à l’épreuve.
Passé l’ivresse, passée l’ardeur
Dont les fruits n’ont plus de saveur
[…]
Lassé de mentir, de faire l’acteur
Quand on est plus à la hauteur
Restent les murs porteurs
Des amis en béton
[…]
Pour surmonter ses peurs
Ou vaincre ses démons
- Nate, j’ai pas de très bonnes nouvelles… Tu as du entendre…. Il va falloir tout barricader, et se terrer jusqu’à demain matin. Avec ces consignes, mes hommes ne viendront pas ce soir… Je ne suis même pas sûr qu’ils viennent. Il faudra surement les rejoindre nous-même demain…
- Ok, on les rejoindra...
Je vis pourtant dans une époque trouble, la balle qui devait m’atteindre en plein front aura fini sa course dans le mur qui se trouvait derrière mon dos quand je me suis « déplacé » à l’infime seconde près. La vie me punit-elle pour avoir fui la mort, me replongeant dans les dangers ? Suis-je condamné à mourir ? Est que ce cauchemar éveillé n’est que la conséquence d’avoir osé braver la mort. Mon abattement doit être visible sur mon visage, Max essaye de me rassurer.
- T’inquiètes pas, Nate. Je te lâche pas. Aide-moi à tout barricader, puis je veillerai en bas, tu pourras dormir tranquillement dans mon lit. Je serai bien sur le canapé.
Son dévouement est admirable. Mais je dois lui dire… Qu’il est vain de me protéger. Je deviens persuadé que je n’ai pas à être en vie. Je suis une anomalie dans ce temps. Ma présence est un non-sens. Je ne fais que lui apporter complications et tracasseries alors que ce beau lieutenant a ses propres soucis. Son amnésie lui vient certainement de cette blessure au front. Je l’aide néanmoins à barricader la maison, non pour moi, mais pour sa sécurité à lui… Je suis voué à mourir prochainement, c’est d’une évidence flagrante. La mort se rattrape comme elle peut, en me collant dans une situation de condamné.
- Je dors là, comme ça tu peux dormir sur tes deux oreilles…
Non ! Je ne sais quoi lui dire. C’est à moi de veiller, à moi de me prendre la prochaine balle. Les jappements du chien me sortent de ma torpeur, il semble bien décidé à nous veiller. Je ne sais pas si je suis heureux ou dépité par la situation. L’idée de dormir de nouveau serré contre Max est promesse d’apaisement, mais en me collant à lui est-ce que je ne le mets pas en danger ?
Quand Max se déshabille, je ne peux m’empêcher de laisser traîner mes yeux. Dieu qu’il est désirable… Mais je me souviens de sa déception de constater qu’aucune fiancée ne l’attendait dans sa maison. A mon tour, j’ôte les vêtements qu’il a eu la gentillesse de me prêter et viens me glisser entre les draps à ses côtés. Je frissonne quand ma peau entre au contact des draps froids. Est-ce ma dernière nuit ? Me réveillerai-je seulement au matin ? Je n'ai pas mémoire que les allemands avaient pu infiltrer l’Angleterre avec des groupes armés. La paranoïa me gagne. L’histoire ne se modifie-t-elle pas juste pour m’abattre ? Quand je lève les yeux sur Max qui m’observe, la main calée sur sa joue, j'ai envie de me blottir contre lui pour y cacher ma détresse et cette certitude de n’être qu’en sursis et que toute tentative de survie est vouée à l’échec.
- Tourne-toi, sur le ventre… Me dit-il doucement.
J’obéis sans poser de question, puis quand je sens ses mains me frictionner le dos, je comprends qu’il a pris mes tremblements pour un signe de froid, alors que c'est de la pure terreur. Est-ce de la lâcheté que d’avoir peur de mourir ? Ses mains sont fermes sur ma peau, chaude et presque douce. Mes tremblements finissent par s’estomper. Je me laisse bercer par cette caresse, m’imaginant d’autres intentions plus douces pour oublier ma peur. Je m’endors bien après Max, rassuré par le poids de son bras sur mon dos et de la chaleur de son corps collé au mien. Je me persuade qu’il ne pouvait y voir là qu’un simple geste fraternel.
Il fait sombre, non c’est l’obscurité totale. J’ai froid, mon corps semble flotter. Je suis nulle part, ou plutôt dans une sorte de néant. Je crie, j’appelle, mais le son de ma voix semble être aspiré dès qu’il passe mes lèvres. Puis je comprends l’horreur. Je me suis « déplacé » dans le néant. Je suis nul part, en dehors du temps. Je ne sens pas mon cœur battre, je… ne peux pas bouger… Je suis prisonnier d’une éternité immuable, conscient mais comme mort. Je vais devenir fou à passer l’éternité dans le noir, seul, enfermé dans mon corps. Je hurle, mais mon cri n’est que silence. L’enfer n’est pas le monde plein de flammes dont l’homme se fait souvent la représentation. Non, l’enfer est vide, l’enfer est le zéro absolu, l’enfer est solitude et immobilité…
…
......
Je refuse ! Je rejette ce destin ! Je veux vivre et aimer. Je veux voir les couleurs d’une aube partagée à deux, partager le chant d’une mésange et le gout d’un pain qui sort du four. Je veux rire et pleurer. Je veux exister.
…
J’entends un bruit, perçois un léger mouvement. Je me retourne et vois deux magnifiques yeux verts qui me regardent.
La nuit est calme. Une sueur glacée me couvre le corps. A mes côtés Max respire à un rythme régulier. Son souffle contre ma nuque me rassure, il bouge un peu dans son sommeil. Je serre sa main que j’avais fini par prendre dans mon sommeil, son bras toujours calé sur mon dos. Il est une réalité rassurante. Doucement je me retourne pour lui faire face. La chambre est juste éclairée par la lueur obombrée de la lune. J’observe le visage de Max, ses traits au repos, il est magnifique. J’hésite et tergiverse. Que puis-je faire contre un destin si celui-ci m’est imposé ? Alors je décide de profiter du moment, c’est peut-être le dernier, ou le premier d’une longue vie. Je suis perdu, égaré dans un temps qui n’est pas le mien. Avec une infinitude de douceur, je passe ma main sur sa hanche et vient la caler au creux de ses reins. Mon genou vient couvrir sa jambe qu’est légèrement remontée en appuis stable sur le lit. Mes lèvres se collent à la racine de ses cheveux sur son front. Tempi si je me fais rejeter quand il se réveillera, mais l’illusion d’être deux le temps d’un moment me permet d’appréhender ce futur incertain un peu plus sereinement. Tout ceci n’est peut-être qu’une mise à l’épreuve.
Nathaniel Wade- Messages : 61
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Max Corey- Messages : 155
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Re: Les ennuis peuvent-ils être bénéfiques ? PV Nathaniel Wade & Max Corey
La fin ?
Je me cale contre Max comme un amant aimant. Sa chaleur m’irradie m’apportant un bien fou, celle d’une présence. Je n’ose bouger ma paume contre ses reins, de crainte de le réveiller et de gâcher ce moment. Il a quand même dû sentir mon approche dans son sommeil, car il balbutie encore ces mots étranges et bouge légèrement. La prononciation est altérée mais les mots me semblent cette fois-ci un peu plus familiers. Je n’ai pas le temps de chercher plus loin, car Max vient d’ouvrir les yeux. Son regard d’un vert si pur me regarde… tendrement ? Je vais pour bafouiller une excuse quand son bras me ramène avec force contre lui. Là, je ne peux m’empêcher de faire glisser ma main le long de son dos et d’aller me perdre sur sa nuque et ses cheveux courts. Max s’active, caressant ma peau et quand ses lèvres viennent se poser sur les miennes, j’oublie ma peur et lui rend son baiser. Il m’enlace avec une passion qui fait naitre une douce chaleur dans mon ventre, je colle mes hanches aux siennes. Je sens ses mains qui m’explorent et frémis à chaque contact. Sa bouche au creux de mon cou m’électrise, ma respiration se fait plus courte, je lui rends ses caresses. Quand ses mains empoignent mes fesses, un maelström de sensations m’envahit. Et lorsqu'il passe une jambe entre les miennes, je l’accroche d’une jambe pour la garder contre moi et agrippe mes bras dans son dos. On bascule tous les deux dans une ardeur chaude et sensuelle. Je suis heureux que finalement, il se laisse aller avec moi, mettant de côté les aprioris de l’époque. Ses mains sont douces et fermes, ses gestes sont la promesse d’un paradis de sensation. Je me tends contre lui, nos peaux se consument à se toucher. Nos envies, pressées l’une contre l’autre, battent le rythme de nos cœurs. Le regard à la dérive, j’accueille ses baisers et ses caresses. Un jappement qui vient du rez-de-chaussée vient briser cette harmonie.
Le retour à la réalité est brutal autant pour Max que pour moi. Son air affolé, le rouge sur ses joues, ses excuses et précisions sont d’autant de coups de poignard. Est-ce la blessure à sa tête qui lui donne ce comportement ? Mais, j’ai l’amertume de constater que cet égarement ne m’était pas destiné. Un frisson glacé me sert le cœur. Je me secoue quand je le vois sortir de la chambre torse nu, sa chienne est devenue hystérique en bas. J’entends le bruit des coups sur la porte, la peur revient me traverser comme une lame de fond. La voilà la sentence, la mort qui me rattrape. Je me lève et m’habille, chaque geste me semble lourd comme si la pesanteur avait augmenté. Je me lève enfin et sort de la chambre tel un condamné à mort. Alors que je descends l’escalier, j’entends la discussion qui se déroule en bas. Ce sont les hommes de Max. Je les maudis, car sans leur interruption, Max ne se serait pas réveillé et je pourrais être encore dans ses bras bercé par cette illusion de désir.
- Merde ! Max ! C’est moi, Dean ! On est venu à 4 voir ce qui se passait… Tu ne réponds à aucun de nos messages… pardon, mon lieutenant… Excusez-moi, mais nous nous inquiétions…
- Je ne comprends pas, répond max, il y avait un couvre-feu !
- Un couvre-feu mon lieutenant ? Mais pourquoi ? Ça ne va pas, mon lieutenant ?
La dernière phrase m’inquiète, je finis par descendre plus rapidement. Max semble avoir un malaise, un de ses hommes le soutient. En me voyant, le cliquetis des armes raisonnent. On me tient en joue… une nouvelle fois. Voilà, c’est vraiment la fin, c’est peut-être mieux ainsi, car il n’y a pas pire qu’un… je regarde Max… qu’un sentiment non partagé. Est-ce mon supplice suprême ? Me faire vivre ce que je n’ai encore jamais vraiment ressenti, enfin je le crois, juste avant de m’arracher la vie.
- Du calme, repos !
La voix de Max claque, les hommes reposent leur arme d’un seul geste. Mon cœur fait du yoyo dans ma poitrine.
- Je vous présente Nathaniel Wade. Je l’ai sauvé des ruines, au moment du dernier bombardement. Il a été assez gravement touché, et j’ai moi-même reçu une balle qui m’a éraflé le crâne. Je crois que nous nous sommes mutuellement sauvés la vie… Il…
Ce regard… Une fraction de seconde, nous sommes tous deux ramenés à quelques minutes avant. Il y a un siècle…
- Il est amnésique, allez y mollo avec les questions les gars. Je me porte garant de lui. Il m’a veillé… Il parle plusieurs langues, c’est un linguiste, il est précieux, veillez sur lui encore mieux que sur moi ou sur vous-même, c’est compris ?
Max s’est repris, c’est le soldat qui parle, le lieutenant. Il continue de me protéger, se porte garant de ma personne alors qu’il ne me connait pas. Ses gars me saluent dans un mouvement parfaitement synchrone qui ne laisse place à aucune improvisation. Mon moment privilégié avec Max est bel et bien terminé.
- Salut, dis-je.
- Qu’est-ce qui vous amènent les gars ? Où sont les autres ? Demande Max.
Il y eut un moment de flottement puis celui qui s’appelle Dean prend la parole.
- C’est que… Mon lieutenant, il n’y a plus que nous… On est recherché, vous vous ne rappelez pas ? On a déserté, on voulait juste protéger les gens d’ici, et plus tuer d’autres personnes… C’était votre idée… On devait se rejoindre ici…
L’ambiance se fait de plomb, Max se laisse tomber au sol désemparé. Sa mémoire défaillante le laisse totalement démuni face à ce qu’il vient d’entendre… Cette manière d’appuyer les r et d’aspirer ses h… C’est léger, et ressemble à un accent local, mais je n’arrive pas à déterminer la région de Grande Bretagne dont Dean est originaire. Une truffe humide me pousse la main, je baisse les yeux. Frakir me regarde. Ses oreilles sont couchées vers l’arrière. La chienne a peur. J’écoute ce que disent les hommes de Max, sa chienne vient de se poser devant lui, sa position est clairement protectrice, elle me regarde avec insistance. Le regard de cet animal me trouble. J'intercepte un échange de regard entre ces gars. J’ai comme un doute, je détecte un malaise, comme si ma présence gêne. J’aperçois l’arme de Max posée sur une chaise, celle où il rangé sa veste de treillis.
Si apprendre qu’il est déserteur me soulage un bref instant, je me souviens de ce qu’on faisait à ces soldats qui fuyaient le front. La cours martiale est impitoyable. Déserter l’amènerait à une mort certaine.
Quand on croit que l’on est condamné à mourir à brève échéance, on ne réagit pas de manière réfléchie, le temps même semble élastique. Doucement je prends la veste de Max avec la visible intention d’aller la lui coller sur les épaules. L’angle d’un tapis est l’excuse de ma maladresse, je heurte un des gars présents, un qui n’a encore pas ouvert la bouche.
- Es tut mir leid! Dis-je en souriant avec un air gêné.
- Es gibt keinen Schaden, me répond-il sur le même ton.
J’ai le temps de m’accroupir devant Max, Frakir s’est un peu décalée sur le côté. Je pose doucement la veste de Max sur ses épaules, il me regarde totalement perdu. Ses sourcils se crispent quand il aperçoit son arme dans ma main. Discrètement, je l’avais embarquée avec sa veste. Je le regarde en souriant gentiment, comme un ami qui veut être réconfortant. Je sens la tension dans mon dos s’intensifier. Je me fie aux réactions du chien juste à côté, elle montre les crocs. Les soldats viennent de comprendre que leur compagnon vient de les trahir en me répondant en allemand. Je parle cette langue sans aucun accent depuis l’âge de cinq ans. Je la maitrise comme ma langue natale. De ma main de libre, je caresse le front de Max, l’autre serre l’arme la cachant aux autres par mon corps. J’essaye de me rappeler les déformations, et ses intonations sur les diphtongues et je tente le gallois.
- Max ? Sie sind Feinde.
Il me regarde étonné. Je n’ai pas plus le temps, la chienne gronde les babines retroussées. Je me relève, me retourne face à ses hommes et me plante devant Max, les jambes un peu écartées. Tenant l’arme à deux mains, je vise ostensiblement la tête de ce Dean. C’est lui qui parle le plus depuis tout à l’heure. Leur chef ? La réponse est immédiate, ils me visent à leur tour. Je ne peux dévier mon regard pour savoir si Max comprend la situation. Une lueur mauvaise dans le regard du type qui me vise, me fait comprendre qu’il va me descendre. Ils sont quatre et même si le chien va visiblement m’aider, je n’aurais le temps que d’en descendre un. Leur mission est quasiment suicidaire, ils n’ont aucune crainte de mourir. Et je dois avouer, qu’à cet instant précis, moi non plus. C’est comme si je m’étais fait une raison. Ma seule préoccupation est de protéger Max. Son arme ne me sert à rien, sinon qu’à gratter quelques secondes. Mon don…
- Was möchten Sie Max? Demandai-je d’une voix dure.
Je me concentre, c’est comme attraper de l’air avec les mains. Mon front se couvre de sueur. Je vais y arriver ! Non, je dois y arriver. Un bourdonnement me lancine et enfin une tasse oubliée sur un meuble se met à vibrer, prouvant que mon don n’est pas éteint. Mais c’est bien trop faible, ce n’est pas avec ça que je vais les stopper. La suite semble se passer comme dans un ralenti alors que la réalité ne dure que deux secondes. Je baisse le bras et lâche l’arme aux pieds de Max, écarte les doigts. Je vois leurs mains raffermir leur prise sur leur arme, leur index amorce le mouvement sur la gâchette. Les percuteurs… je l’ai déjà fait sur une grosse cargaison et de bien plus loin. Ici, la distance est ridicule et ils ne sont que quatre. Mais je suis si faible, mon don si ténu, la douleur me vrille le corps…
J’entends le claquement des armes dont on presse la détente. La terre semble vaciller quand je me sens chuter. Je grimace de douleur lorsque mes genoux rencontrent brutalement le sol. Dans ma vision périphérique, je vois Frakir bondir et attaquer, la douleur suivante vient de mon épaule, puis ma joue touche à son tour le sol. Ma main s’ouvre dans le prolongement de mon bras, libérant quatre pièces de métal minuscules qui vont rouler sous un meuble. J’entends des cris de rage, et de douleur, le chien qui grogne. Mes oreilles raisonnent du bruit des armes qui claquent dans le vide, inutilisables. La nuit me recouvre, j’oublie même que j’existe.
Le soleil est à son zénith, l’herbe est haute dans ce grand champ. Je cherche Ethan qui s’est caché en s’aplatissant dans l’herbe.
- Ethan !
Je crie, mais il ne répond pas. J’ai beau me hisser sur la pointe des pieds, l’herbe le cache.
- Tu sais que Betty-saucisse à une culotte rouge avec des ronds verts ?
Son rire m’indique sa position. Je cours de toutes mes forces et le trouve enfin… mais Ethan n’a plus quatre ans mais onze, le béton d’un trottoir a remplacé l’herbe verte. Le sourire que je vois est celui de la mort.
Le retour à la réalité est brutal autant pour Max que pour moi. Son air affolé, le rouge sur ses joues, ses excuses et précisions sont d’autant de coups de poignard. Est-ce la blessure à sa tête qui lui donne ce comportement ? Mais, j’ai l’amertume de constater que cet égarement ne m’était pas destiné. Un frisson glacé me sert le cœur. Je me secoue quand je le vois sortir de la chambre torse nu, sa chienne est devenue hystérique en bas. J’entends le bruit des coups sur la porte, la peur revient me traverser comme une lame de fond. La voilà la sentence, la mort qui me rattrape. Je me lève et m’habille, chaque geste me semble lourd comme si la pesanteur avait augmenté. Je me lève enfin et sort de la chambre tel un condamné à mort. Alors que je descends l’escalier, j’entends la discussion qui se déroule en bas. Ce sont les hommes de Max. Je les maudis, car sans leur interruption, Max ne se serait pas réveillé et je pourrais être encore dans ses bras bercé par cette illusion de désir.
- Merde ! Max ! C’est moi, Dean ! On est venu à 4 voir ce qui se passait… Tu ne réponds à aucun de nos messages… pardon, mon lieutenant… Excusez-moi, mais nous nous inquiétions…
- Je ne comprends pas, répond max, il y avait un couvre-feu !
- Un couvre-feu mon lieutenant ? Mais pourquoi ? Ça ne va pas, mon lieutenant ?
La dernière phrase m’inquiète, je finis par descendre plus rapidement. Max semble avoir un malaise, un de ses hommes le soutient. En me voyant, le cliquetis des armes raisonnent. On me tient en joue… une nouvelle fois. Voilà, c’est vraiment la fin, c’est peut-être mieux ainsi, car il n’y a pas pire qu’un… je regarde Max… qu’un sentiment non partagé. Est-ce mon supplice suprême ? Me faire vivre ce que je n’ai encore jamais vraiment ressenti, enfin je le crois, juste avant de m’arracher la vie.
- Du calme, repos !
La voix de Max claque, les hommes reposent leur arme d’un seul geste. Mon cœur fait du yoyo dans ma poitrine.
- Je vous présente Nathaniel Wade. Je l’ai sauvé des ruines, au moment du dernier bombardement. Il a été assez gravement touché, et j’ai moi-même reçu une balle qui m’a éraflé le crâne. Je crois que nous nous sommes mutuellement sauvés la vie… Il…
Ce regard… Une fraction de seconde, nous sommes tous deux ramenés à quelques minutes avant. Il y a un siècle…
- Il est amnésique, allez y mollo avec les questions les gars. Je me porte garant de lui. Il m’a veillé… Il parle plusieurs langues, c’est un linguiste, il est précieux, veillez sur lui encore mieux que sur moi ou sur vous-même, c’est compris ?
Max s’est repris, c’est le soldat qui parle, le lieutenant. Il continue de me protéger, se porte garant de ma personne alors qu’il ne me connait pas. Ses gars me saluent dans un mouvement parfaitement synchrone qui ne laisse place à aucune improvisation. Mon moment privilégié avec Max est bel et bien terminé.
- Salut, dis-je.
- Qu’est-ce qui vous amènent les gars ? Où sont les autres ? Demande Max.
Il y eut un moment de flottement puis celui qui s’appelle Dean prend la parole.
- C’est que… Mon lieutenant, il n’y a plus que nous… On est recherché, vous vous ne rappelez pas ? On a déserté, on voulait juste protéger les gens d’ici, et plus tuer d’autres personnes… C’était votre idée… On devait se rejoindre ici…
L’ambiance se fait de plomb, Max se laisse tomber au sol désemparé. Sa mémoire défaillante le laisse totalement démuni face à ce qu’il vient d’entendre… Cette manière d’appuyer les r et d’aspirer ses h… C’est léger, et ressemble à un accent local, mais je n’arrive pas à déterminer la région de Grande Bretagne dont Dean est originaire. Une truffe humide me pousse la main, je baisse les yeux. Frakir me regarde. Ses oreilles sont couchées vers l’arrière. La chienne a peur. J’écoute ce que disent les hommes de Max, sa chienne vient de se poser devant lui, sa position est clairement protectrice, elle me regarde avec insistance. Le regard de cet animal me trouble. J'intercepte un échange de regard entre ces gars. J’ai comme un doute, je détecte un malaise, comme si ma présence gêne. J’aperçois l’arme de Max posée sur une chaise, celle où il rangé sa veste de treillis.
Si apprendre qu’il est déserteur me soulage un bref instant, je me souviens de ce qu’on faisait à ces soldats qui fuyaient le front. La cours martiale est impitoyable. Déserter l’amènerait à une mort certaine.
Quand on croit que l’on est condamné à mourir à brève échéance, on ne réagit pas de manière réfléchie, le temps même semble élastique. Doucement je prends la veste de Max avec la visible intention d’aller la lui coller sur les épaules. L’angle d’un tapis est l’excuse de ma maladresse, je heurte un des gars présents, un qui n’a encore pas ouvert la bouche.
- Es tut mir leid! Dis-je en souriant avec un air gêné.
- Es gibt keinen Schaden, me répond-il sur le même ton.
J’ai le temps de m’accroupir devant Max, Frakir s’est un peu décalée sur le côté. Je pose doucement la veste de Max sur ses épaules, il me regarde totalement perdu. Ses sourcils se crispent quand il aperçoit son arme dans ma main. Discrètement, je l’avais embarquée avec sa veste. Je le regarde en souriant gentiment, comme un ami qui veut être réconfortant. Je sens la tension dans mon dos s’intensifier. Je me fie aux réactions du chien juste à côté, elle montre les crocs. Les soldats viennent de comprendre que leur compagnon vient de les trahir en me répondant en allemand. Je parle cette langue sans aucun accent depuis l’âge de cinq ans. Je la maitrise comme ma langue natale. De ma main de libre, je caresse le front de Max, l’autre serre l’arme la cachant aux autres par mon corps. J’essaye de me rappeler les déformations, et ses intonations sur les diphtongues et je tente le gallois.
- Max ? Sie sind Feinde.
Il me regarde étonné. Je n’ai pas plus le temps, la chienne gronde les babines retroussées. Je me relève, me retourne face à ses hommes et me plante devant Max, les jambes un peu écartées. Tenant l’arme à deux mains, je vise ostensiblement la tête de ce Dean. C’est lui qui parle le plus depuis tout à l’heure. Leur chef ? La réponse est immédiate, ils me visent à leur tour. Je ne peux dévier mon regard pour savoir si Max comprend la situation. Une lueur mauvaise dans le regard du type qui me vise, me fait comprendre qu’il va me descendre. Ils sont quatre et même si le chien va visiblement m’aider, je n’aurais le temps que d’en descendre un. Leur mission est quasiment suicidaire, ils n’ont aucune crainte de mourir. Et je dois avouer, qu’à cet instant précis, moi non plus. C’est comme si je m’étais fait une raison. Ma seule préoccupation est de protéger Max. Son arme ne me sert à rien, sinon qu’à gratter quelques secondes. Mon don…
- Was möchten Sie Max? Demandai-je d’une voix dure.
Je me concentre, c’est comme attraper de l’air avec les mains. Mon front se couvre de sueur. Je vais y arriver ! Non, je dois y arriver. Un bourdonnement me lancine et enfin une tasse oubliée sur un meuble se met à vibrer, prouvant que mon don n’est pas éteint. Mais c’est bien trop faible, ce n’est pas avec ça que je vais les stopper. La suite semble se passer comme dans un ralenti alors que la réalité ne dure que deux secondes. Je baisse le bras et lâche l’arme aux pieds de Max, écarte les doigts. Je vois leurs mains raffermir leur prise sur leur arme, leur index amorce le mouvement sur la gâchette. Les percuteurs… je l’ai déjà fait sur une grosse cargaison et de bien plus loin. Ici, la distance est ridicule et ils ne sont que quatre. Mais je suis si faible, mon don si ténu, la douleur me vrille le corps…
J’entends le claquement des armes dont on presse la détente. La terre semble vaciller quand je me sens chuter. Je grimace de douleur lorsque mes genoux rencontrent brutalement le sol. Dans ma vision périphérique, je vois Frakir bondir et attaquer, la douleur suivante vient de mon épaule, puis ma joue touche à son tour le sol. Ma main s’ouvre dans le prolongement de mon bras, libérant quatre pièces de métal minuscules qui vont rouler sous un meuble. J’entends des cris de rage, et de douleur, le chien qui grogne. Mes oreilles raisonnent du bruit des armes qui claquent dans le vide, inutilisables. La nuit me recouvre, j’oublie même que j’existe.
Le soleil est à son zénith, l’herbe est haute dans ce grand champ. Je cherche Ethan qui s’est caché en s’aplatissant dans l’herbe.
- Ethan !
Je crie, mais il ne répond pas. J’ai beau me hisser sur la pointe des pieds, l’herbe le cache.
- Tu sais que Betty-saucisse à une culotte rouge avec des ronds verts ?
Son rire m’indique sa position. Je cours de toutes mes forces et le trouve enfin… mais Ethan n’a plus quatre ans mais onze, le béton d’un trottoir a remplacé l’herbe verte. Le sourire que je vois est celui de la mort.
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