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Les ennuis peuvent-ils être bénéfiques ? PV Nathaniel Wade & Max Corey

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Message  Nathaniel Wade Lun 16 Mar 2015 - 7:13





Paratonnerre
à ennuis


Londres, 1er mars 2014.

Je sors d’une réunion avec l’éditeur qui m’emploie. Je lui ai rendu ma traduction sur le premier volume d’une trilogie d’un auteur chinois célèbre. Il veut une traduction faite par un occidental et  non pas par un natif du pays d’origine. Il semble satisfait et c‘est tant mieux, car ce vieux débris conservateur m’a sorti de mon loft new yorkais pour un deux pièces minable dans le quartier de Chelsea à Londres. La tuyauterie fait un bruit d’enfer dès que quelqu’un ouvre un robinet quelque part dans l’immeuble, les murs sont humides et je passe sur mes colocataires à six pattes. J’avais dû quitter mon confort, car ce vieil anglais souhaitait pouvoir parler de vive voix avec ses traducteurs lors des réunions de travail. « Plus efficace » il disait. J’étais certain qu’il masquait ainsi son incapacité à utiliser le panel de possibilités qu’offre le multi média de nos jours.

C’est bien parce qu’il me payait des honoraires scandaleux et le loyer du logement d’appoint que j’avais remis les pieds dans cette ville que j’avais fui après mon enlèvement par un groupe terroriste pour m’obliger à subtiliser un stock d’arme aussi bien gardé que les joyaux de la couronne. Si j’avais obtempéré sous la menace d’une arme sur ma tempe, j’avais fait foirer la manœuvre en « oubliant » de déplacer les percuteurs avec le reste des armes. Une petite pièce qu’ils n’ont pas vue immédiatement comme manquante, une petite pièce sans laquelle une arme devient totalement inutile. Mais le temps qu’ils s’en aperçoivent, j’avais déjà fui. Ce tour de passe-passe m’avait valu mon exil sur le continent américain et restreint mon travail sur les traductions écrites. Mais je ne me plaignais pas de ma vie qui était relativement confortable. Cette histoire remontant à quelques années, je m’étais dit que les anciens protagonistes de cette affaire devaient être loin à présent. J’étais donc revenu dans la ville qui m’avait vu naître, relativement confiant.

De toute manière, je reste concentré sur le travail à faire, je n’ai pas envie de m’éterniser dans cette ville que je trouve maussade. Je ne sors donc que pour m’aérer quand mes yeux commencent à se croiser sur les idéogrammes que je dois traduire. L’histoire traitée par ces ouvrages est ennuyeuse au possible. Je viens de reposer mes documents à l’appartement et je ressors pour aller manger un bout. Mon ventre crie famine. Il faut aussi que je songe à appeler mon père, on se voit si rarement…

***

A quel moment cela a merdé ? Je n’ai pas vu ce fourgon se garer près de moi. Tout s’est passé si vite, qu’avant qu’un signal alarme sonne dans ma tête, j’avais déjà rejoint Morphée. Le réveil n’est pas confortable. J’ai mal à la nuque à cause d’une mauvaise position tenue trop longtemps. Je suis ligoté sur une chaise en acier dont les pieds sont visés au sol. Un mal de crane me lancine entre les tempes, je bouge un peu, gémi de douleur et une lampe s’allume de manière brusque. Je suis aveuglé. Des gens sont là, trois ou quatre, je vois mal à cause de la lampe. Un homme me parle, sa voix bourdonne, j’annone une question, en retour je reçois de l’eau dans la figure. C’est déplaisant, mais cela a le mérite de rallumer toutes les lumières de mon cerveau.

L’histoire se répète… On veut utiliser mon don pour un vol. Je prête à peine attention à qui ils sont, mais leur but est semblable que les autres fanatiques avec leurs armes.  Je refuse, les coups commencent à pleuvoir. Je finis donc par abdiquer, je ne suis pas un héros moi. Par contre cette fois, on ne me dit pas ce que je dois déplacer. Ils me montrent la photo d’un coffre et me donne juste un volume théorique à déplacer. Ils me font comprendre qu’ils sont au courant pour ma ruse avec le stock d’arme et me font donc travailler en aveugle. Je sens que cette affaire est mal partie. Je ne sais pas ce qu’ils veulent voler, mais vu le coffre et les dispositions de sécurité autour, le stock d’arme de la dernière fois, c’était de la rigolade… Je fais semblant de coopérer et tente de réfléchir à un plan d’évasion. Le coup est pour le lendemain, je dois sortir de là rapidement.

***

Déplacer le nœud de la corde qui me retenait m’a demandé de l’adresse, car je devais faire attention de ne pas me déplacer un bout de chaire avec. J’y suis donc allé morceau par morceau, déplaçant des morceaux de corde ailleurs, sur un autre espace-temps. Je ne me donnai pas la peine de leur donner une destination finale. Le reste fut un sprint jusqu’à la porte que je déplaçai pour la repositionner juste dans mon dos. Je n’aimais pas user de mon don dans la précipitation, cela augmentait ma marge d’erreur. Mais je devais sauver ma peau. Une balle siffla à mon oreille. Je partis comme le lapin pressé d’Alice au pays des merveilles. Une fois dehors, j’eus du mal à m’orienter et filai un peu au hasard. C’était une zone industrielle déserte, une friche industrielle comme on en trouve beaucoup. Je ne savais pas où je me trouvai, le soleil était éblouissant en cette de journée.

L’air me brûlait les poumons, je sentais les muscles de mes cuisses se raidir, la crampe n’était pas loin. Une rafale de balle me motive à accélérer. J’essaye de les freiner en leur collant des obstacles grâce à mon don, mais la course me prend bien trop d’énergie pour que cela soit efficace. Je bifurque dans une ruelle, vingt mètres plus loin je me rends compte de l’erreur, c’est un cul de sac. Je tâte le mur du fond et me concentre. Je suis fatigué, j’y vais donc par bout. Mon cœur se serre quand j’aperçois certains de mes poursuivants de l’autre côté du mur. Je suis cerné. Je me retourne dans l’intention de me rendre, mais une balle m’érafle le bras. Je dois à un ultime réflexe d’éviter la slave qui suit. Je suis coincé comme un rat. Mon cœur bat à la chamade, je vais me faire buter sans autre forme de procès. Je me suis enfuis, je suis au courant de leur plan, ils ne laisseront pas de témoin vivant.

L’angoisse me noue le ventre quand j’entends les pas s’approcher de la poubelle derrière laquelle je me cache. Je regarde le sol, puis autour de moi, aucune issue sinon… de me déplacer moi-même… Depuis la mort de mon petit frère, je n’ai jamais réutilisé mon don sur une personne. Je l’ai fait sur des animaux, mais je ne peux pas risquer une erreur sur un être humain. Deux mètres, la mort se rapproche… C’est de l’inconscience, je suis épuisé, j’ai mal de partout à cause des coups, une blessure au front m’aveugle presque avec le sang qui coule. La balle n’a fait qu’effleurer mon bras, mais ça fait un mal de chien…

Je n’ai pas le choix et ouvre un trou dans l’espace-temps au moment même où mon poursuivant dépasse la poubelle qui me cachait à sa vue. La lumière s’éteint brusquement, un froid intense me fait trembler. Je n’ai jamais utilisé mon don sur moi. Je me concentre sur le sol de la cuisine de l’appartement à Londres comme destination. La sensation est étrange, mon corps ne sent aucun appui nul part, c’est comme si j’étais dans le vide, pourtant je n’ai pas la sensation de chuter. J’ai un moment de doute, j’aurai pu choisir mon appartement à New York, mais c’est trop loin. En théorie cela ne devrait pas faire de différence, mais je n’ai jamais déplacé des objets sur une si longue distance. Mes interrogations me font perdre ma concentration. L’arrivée est brutale, à la place du carrelage marronnasse attendu, je m’érafle tout un côté sur du béton brut parsemé de gravats.

- P’tin ! je suis où ?

J’ai la tête qui tourne et la gerbe. D’ailleurs ça n’attend pas, j’ai juste le temps de me pencher sur le côté  pour vomir ce qui reste de mon dernier repas. Je pose mes fesses sur le sol, je suis lessivé et dans un sale état. A côté de moi il y a un bout de la poubelle que j’ai emmené avec moi. Au moins j’ai sauvé ma peau. Le ciel est voilé alors qu’il faisait un super soleil. Je commence à m'inquiéter de savoir où je me trouve. Je ne suis pas certain qu’on me laisse monter dans un bus, je suis plein de sang, j’ai le côté droit tout éraflé, du sang coule le long de ma joue et mon bras… Je me redresse péniblement en me tenant au mur de brique juste à côté, mais je m’affale aussitôt sous le bruit d’une explosion. De la terre et des gravats me pleuvent dessus. Mais que ce passe-t-il ? Je m’ébroue et me relève. Je vacille, j’ai la tête qui tourne. Je marche dans la ruelle où j’ai atterri, au bout, sur une rue de plus grande importance, deux voitures noires passent à toutes vitesses. Ce sont des vieilles voitures aux calandres arrondis. Je sors mon téléphone, j’ai dans l’idée d’appeler mon père. Évidemment, je n’ai pas de réseau, pas la moindre petite barre allumée.

Quand je débouche dans la grande rue, je crois que ma mâchoire est prête à se décrocher. Je suis en plein tournage d’un film  de guerre. Si j’en crois la tenue d’un militaire qui passe et de l’infirmière qui le suit, ils tournent un film sur la deuxième guerre mondiale. Je suis étonné de ne pas être au courant de ce tournage vu l’ampleur des décors. C’est très réaliste. Je cherche les caméras en vain. Est-ce une reconstruction historique ? Mais même, il devrait y avoir des gens… dans une tenue normale. Et l’immeuble à côté de moi est vraiment entier, ce n’est pas juste une façade. Une sirène hurle, les gens se mettent à courir. Quelqu’un passe à côté de moi et me hurle de me cacher. Il doit penser que je fais partie des figurant à cause de mes blessures…

L’avion qui me survole arbore la croix gammée du Reich… La reconstruction historique s’arrête là, la bombe qui tombe est bien réelle… Je m’en rends compte à l’explosion dès qu’elle touche le sol. Le souffle me renverse. Je rebrousse chemin et retourne dans la ruelle presque à quatre pattes. Une frayeur sans nom me prend les tripes. Assis par terre, je me tiens la tête entre les mains. J’essaye de me calmer et de réfléchir posément. Le vent m’amène une feuille de journal qui se coince entre mes jambes. Je la prends et lis la manchette. Des larmes me brûlent les yeux. La date qui s’étale en caractère gras me renseigne sur le lieu où j’ai réapparu. Si je suis toujours à Londres… je me trouve pendant la période du Blitz quand la Luftwaffe a pilonné la capitale anglaise pendant plusieurs mois. La une du journal qui montre des photos de Londres dévasté date du 28 février 1941… J’ai fait un bond en arrière de soixante-treize ans ! Mon don a merdé. Est-ce à cause de l’état de fatigue ?

Une nouvelle explosion fait de nouveau pleuvoir des gravats sur moi, je me protège la tête avec les bras. Je suis perdu. Je pense à mon téléphone portable bien inutile, tout comme ma carte bancaire. J’essaye de saisir les fils du temps, mais j’ai tout de suite la nausée. Et si mon don ne marchait pas dans cette dimension ? Nouvelle pluie de poussière, je rentre la tête dans mes épaules. Soudain une main se pose sur mon épaule. Je sursaute et recule précipitamment comme un animal acculé. Je m’entaille la paume des mains


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Nathaniel Wade
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Message  Max Corey Mar 17 Mar 2015 - 14:02