Entrainement Morsien (Adrian Eversfield)

Je ne suis pas contre apprendre de nouvelles choses, mais je crois qu’il va être fortement déçu de voir que je suis en train de m’endormir à place d’apprendre de trucs technologiques pour savoir comment réparer un ordinateur. Je fais aussi confiance aux autres vengeurs pour faire ce travail si on se retrouve en face d’un ordinateur gigantesque pouvant exterminer tous les surhumains. À ce que je sais de mes coéquipiers, Natasha, Jess et Stark ont les connaissances pour détourner des réseaux et des ordinateurs. Moi j’ai des compétences pour écraser des camions ou encore combattre de nombreux ennemis costauds. Je crois que si Adrian me parle plus des points faibles des armures de l’HDRA, je vais être plus capable de l’écouter que parler d’ordinateurs.

Il faut quand même comprendre quelques éléments autour de ma vie : Malgré que je sois dans les Vengeurs aujourd’hui, j’ai toujours été plus proche d’une militaire qu’une spécialité dans la vie civile. Aujourd’hui, je doute peut-être plus qu’un soldat moyen, mais jamais je vais me multi-diversifier comme plusieurs le voudraient. Déjà se diversifier au combat est quelque chose de bien plus complexe qu’on pense; vous ne pouvez pas imaginer si on commence à se lancer dans d’autres formations. Je vais peut-être paraitre comme une brute, comme une soldat ou encore comme une simple d’esprits pour plusieurs, mais je crois qu’il est bien plus important d’apprendre plus sur le domaine qu’on peut vraiment servir à place de se concentrer sur des domaines qui peuvent t’amuser, mais qui ne vont pas te former en meilleure spécialiste dans ce que tu recherches à faire.

C’est pour cette raison que je crois que la formation multitâche est une aberration dans plusieurs domaines. Si un être humain croit tout savoir sur son domaine, je ne crois pas qu’il mesure vraiment la réalité des évènements autour de lui. Tout évolue beaucoup trop rapidement pour toujours rester à jour dans notre spécialité. En tout cas, c’est un grand débat qu’on peut avoir sur de multiples domaines, mais il est le temps de me concentrer sur ma victime.

Je laisse un petit rire quand Adrian commence à me parler d’un malaise de l’entrainement entre alliés. Il est chanceux de ne pas avoir vu mes combats contre Kyana, contre Luke ou contre Valerie. J’ai toujours beaucoup respecté ce genre d’entrainements, parce que tu apprends vraiment d’un autre style et tu peux vraiment redonner un nouveau souffle à tes techniques. En plus, Adrian me parle d’éventuelle blessure, je crois qu’il comprend mal la logique de mes pouvoirs. Même si j’abaisse ma résistance, au cas de blessures, j’ai juste à reprendre mon niveau habituel pour régénérer plus rapidement.

« Ne t’inquiète pas pour les blessures physiques, c’est très rare que j’en accumule de longues dates aujourd’hui. C’est plus ma santé mentale qui est dans un état complètement merdique depuis les réunions des Vengeurs. »

Alors on commence notre entrainement doucement, parfois j’accélère la vitesse, mais reprendre une condition humaine est quand même quelque chose. Déjà qu’Adrian est plus gros que mes dernières perceptions de quand je possédais mes capacités, je dois faire aussi bien plus de mouvements pour le balancer au sol. En tout cas, je ne mets pas le niveau à fond, même si c’est bien plus physique qu’à mon habitude. Alors au fil du temps, je me dis que parfois court-circuiter des cerveaux peut être une méthode sympathique pour blesser une personne. On n’a pas besoin d’émissions pour enfants dans le but de faire une idiotie digne de ce nom.

Adrian mélange donc un moment entre l’immobilisation policière traditionnelle et un foutu coup de poing sur le nez. Même s’il n’est pas aussi puissant qu’un coup de Luke ou de Kyana, je le sens quand même passé. Il existe dans des situations de combat où tu peux renforcer quelques de tes muscles avant de te faire cogner dessus. Et ce coup, je ne l’ai vraiment pas vu venir. Le craquement reste assez solide et je tombe au sol. Bon Adrian n’est peut-être pas le meilleur combattant, mais c’est un expert pour démolir des nez. Arrivée au sol, je tiens mon nez pendant quelques secondes en voyant Adrian accourir vers les premiers soins de l’infirmerie.

Je ne m’en fais pas trop pour le nez, il me suffit de remonter ma résistance pour guérir de mes blessures. Cependant, je veux le replacer correctement comme dans tout bon film de boxe. Je vérifie juste comment le nez est placé avant de lancer un petit cri de douleur pour le replacer. Il a quand même un méchant bleu dessus, mais je ne m’en fais pas trop car cela risque de partir bientôt. Je vais régler ce problème plus tard.

« Adrian! Quand je parle d’immobilisation policière, c’est que tu dois me mettre au sol, pas me donner un coup de poing sur le nez. Ce n’est pas très policier! Tu peux me ramener de la glace? »

Je le dis pour rire, parce que comme je le connais, il doit commencer à prier Dieu dans son coin pour le pêché d’avoir frappé une fille ou de pleurer comme une madeleine. J’espère juste qu’il va revenir et je ne vais pas aller chercher dans les toilettes parce qu’il va se sentir trop coupable.

OUF! Elle va bien. Elle n’est pas blessée. Enfin. Trop blessée. Adrian, espèce de Neandertal brutal!  Blesser Sam! On devrait te lapider avec du petit gravier! Maladroit! Ah tu mériterais bien la flagellation toi! Oh et puis zut. C’était un accident à la fin. Ce n’était pas volontaire. Alors il fallait que j’arrête de m’en prendre à moi-même pour des trucs comme ça. Je travaillais fort là-dessus, pour prendre plus d’assurance et arrêter de me sentir coupable pour quelque chose dont je ne suis pas responsable. Amènes lui la trousse de premiers soins et la glace et arrêtes de paniquer Adrian. Il faut que tu finisses par grandir un peu. Arrêter de te faire manger la laine sur le dos. Parce que oui. Quand on agit en « good guy » les gens en abusent. Pas forcément consciemment mais bon.

Ce qui nous ramène à moi qui retrouve mon calme presque instantanément et qui ramène à Sam la glace et la trousse de premiers soins. Adrian, comment peux-tu même penser à protéger les gens que tu aimes si dès qu’il leur arrive quelque chose, tu paniques? Malgré tout ce que j’ai pu faire de ma vie, je me rends compte que je suis loin d’être… Comment dire… À la hauteur. Enfin. Disons que nous sommes en situation périlleuse. Je vais plus m’inquiéter de la santé de mes alliés que de ma propre sécurité. Et c’est particulièrement dangereux car je me rends compte que ma tendance à trop m’en faire me fait faire des erreurs, ce qui met en danger mes alliés. Et je ne veux plus qu’on me voit comme le type sympa, naïf et un peu maladroit. Les événements récents ont prouvé hors de tout doute raisonnable que mes certitudes avaient la solidité d’un château de cartes.

Il est temps que ça change.

Je m’entraine avec Sam aujourd’hui et je compte expérimenter bien plus que tomber sans me casser le coup. Je dois m’endurcir psychologiquement aussi. Regarder la tâche comme une nécessité. Cesser de m’en faire avec des peut-être et des il se pourrait que. Je lui tends ce qu’elle me demande et ma décision est prise. Trop longtemps je me suis concentré sur une vision trop idéaliste des choses. Trop longtemps j’ai cherché à être plus catholique que le Pape. Cet incident m’a fait réaliser tellement plus que je ne l’aurais imaginé. Il faut un déclencheur pour mettre quelque chose en marche. Et là… C’est fait.

Il est temps de quitter le petit monde onirique que tu idéalises Adrian.

« Well… Plus de peur que de mal, c’est parfait. C’est idiot de s’en faire autant. Je n’aurais pas dû. Of course. Tes pouvoirs. J’aurais dû considérer la chose dans l’équation. Chose certaine il semble que ces leçons de boxe de l’oncle Thadeus ont enfin servit à quelque chose. Let’s continue, shall we? Il faudra plus qu’un coup de poing sur le nez pour neutraliser la grande Samantha Parrington, pas vrai? »

Je me replace en position de combat, bien déterminé à poursuivre l’entrainement. Plus d’hésitation. Plus de doute. Il faut que tu renforces ton mental Adrian. Pas le choix. Ta faiblesse pourrait leur coûter la vie. Alors le plus simple c’est encore d’arrêter d’être faible et de tout faire pour y arriver. Pour Sam. Pour la TARGE. Pour le monde en général. On a dit un jour : un esprit sain dans un corps sain. Innovons. Un esprit fort dans un corps fort…

Je ne suis pas pour les changements de comportements majeurs, de quitter notre Monde pour essayer de se réconforter dans un autre. J’ai toujours eu beaucoup de difficultés pour les personnes qui animaient des créations culturelles sur la réalité. Je peux comprendre qu’il est parfois bien plus difficile pour les gens d’accepter des évènements tragiques ou encore des deuils difficiles, mais j’ai toujours eu un grand avis à ce sujet. Je suis contre un changement total d’après un seul comportement, je peux facilement comprendre cette envie d’Adrian de vouloir agir plus, de se renforcer ou encore de se remettre en cause. Je ne dis pas cela pour insulter Adrian, mais je le vois toujours avec une certaine perception d’adolescence avec ce type de réflexion. Il est un grand enthousiaste, un grand optimiste et un grand idéaliste, mais la confiance en soi se construit après. Je sais très bien que je ne suis pas la personne à laquelle qu’on se réfère comme modèle, mais j’ai toujours croyance que les gens construisent des modèles sur l’anticonformisme et non sur la stabilité. J’ai toujours un grand espoir d’incarner quelque chose dans l’Histoire pouvant redonner un second souffle.

Je n’ai peut-être pas l’intelligence d’Adrian, je n’ai peut-être pas la sagesse de Valerie et je n’ai peut-être pas les expertises de Jessica, mais je crois vraiment en mes moyens. Non par prétention, ni par reconnaissance, parce que c’est que j’ai décidé d’être comme ça. J’ai décidé de construire mon propre nom, j’ai décidé ce qui doit rester dans ma vie ou encore ce qui doit s’écarter. J’ai décidé d’écarter la référence de mes parents de ma vie, parce que je n’ai pas aimé être conduit vers un modèle. J’ai décidé de conserver et d’en garder dans l’Armée Américaine. Je refuse souvent de suivre des ordres qui suivent clairement une perception de temporaire.

J’ai accepté souvent de servir ce pays, non parce qu’il était sur la commande de Bush ou encore parce que l’Armée Américaine était la meilleure, juste parce que malgré toutes les critiques qu’on peut lui porter, il m’a souvent apporté des réponses. Les États-Unis peuvent être accusés de plusieurs maux, mais on peut quand même présenter une certaine fierté par ce qu’il a amené pour la création de l’ONU ou de sa libération du Royaume-Uni. Je sais que beaucoup de gens aiment voir les patriotes comme un bloc monolithique sans vies, mais je pense qu’ils s’animent beaucoup par des valeurs différentes.

Et c’est pour cette raison que je ne vais jamais renoncer à ma nationalité, à mes idées ou à ce que j’ai fais dans l’Armée. C’est pour cette raison que je suis de cette façon aujourd’hui. Alors pour après, on peut me poser la question : Qu’est-ce qui me reste après? Pourquoi je suis aussi différente d’une Carol qui a suivi un parcours similaire que le mien? Je ne fais que rarement le compte de mes années. J’ai eu trente ans le 20 Février dernier, et quand je regarde derrière moi, je pense avoir réussi quelque chose de plus. À dix ans, j’étais déjà malheureuse et désillusionnée. À vingt ans, j’étais en Irak sur une guerre aujourd’hui des plus critiquées. Et à trente ans, je suis ici avec Adrian et en train de soigner mon nez.

Quand je suis revenue en Irak vers mes vingt-trois ans. Je pense que j’ai beaucoup appris. Je n’ai jamais tué quelqu’un en Irak. J’ai vu des gens mourir, des frères d’armes, des enfants avec ou sans grenades, des fidèles de Saddam et ainsi que de nombreux autres. Chacun a appris de cette expérience, des gens se tournent vers le rejet et la violence comme Carol ou Riley, d’autres s’approchent plus de la voix pacifiste et rebelle, et la plupart des militaires reste entre les deux. À mon retour, je pense c’est à ce moment que je me suis retrouvée le plus seul à traverser une frontière. Je ne crois pas qu’Adrian voit la réalité, il a vécu une vie bien plus fantastique que la mienne avec sa carrière SHIELD.

C’était peut-être avec de la souffrance, mais il est bien plus proche des actions héroïques que moi. Non parce qu’il sauve des vies, mais parce qu’il le pense. À mon retour en Irak, je n’étais pas vraiment une héroïne, j’étais un soldat, une militaire, qui avait bien un salaire après mission ou encore de l’aide pour me retrouver, mais c’était différent de l’expérience du SHIELD. Et malgré tout ça, je reste toujours une militaire qui fait des actions et qui cherche parfois ses justifications dans son passé de militaire.

Je ne vais jamais changer ça, parce que je l’ai accepté dans ma vie. Et cela peut paraitre stupide et enfantin, mais les émissions pour gamins font autant parties de ma vie que ma vie dans les militaires. Quand j’ai connu les grands moments de solitude après le retour de la mission, et non durant. J’ai connu plusieurs amis aux combats qui sont décédés aux États-Unis et non en Irak. J’avais besoin parfois un moment de me retrouver et avec le travail d’agente de sécurité pour une entreprise, c’était des émissions qui pouvaient me faire rire qui m’ont redonné l’envie, surtout sur les réflexions sur la mort, sur les traumatismes et sur la vie d’une autre manière. J’accepte volontairement qu’Adrian voit ce type d’émissions comme une stupidité, mais c’est très différent pour moi.

C’est peut-être idiot à penser, mais l’une des raisons pourquoi je me suis présentée dans le SHIELD ; c’était par le moment où j’ai retrouvé le sourire avec plusieurs types d’émissions qualifiés pour enfants. Je n’avais peut-être pas de référence en arrivant, mais j’en ai trouvé plusieurs. Que cela soit les références du SHIELD comme Sharon ou Adrian, ou encore les références Vengeurs comme Valerie et Kyana. Et je ne vous parle même pas de mes différences que je peux avoir avec Valerie et Kyana. Je pense que cela étonnerait beaucoup de gens que je leur annonce, que ce sont les meilleures amies que je pouvais avoir.

Alors pourquoi une telle pensée pendant que la glace coule sur mon nez? C’est très simple, c’est parce qu’au fil du temps, pendant des moments les plus inattendus, je porte une réflexion à ce qui me permet de me construire. Je n’ai jamais changé, je me suis construite. L’être humain ne change pas, il se construit en tout temps, gardant ses principes, son expérience et ses idées qui se construisent dans les même temps que lui. Adrian s’en fait beaucoup trop pour un petit entrainement. Alors je commence juste à lui faire un petit câlin respectueux.

« Ne t’en fait pas pour le nez, il est sur l’assurance des Asgardiens. Laisse-moi juste quelques minutes pour le nez, tu dois l’avoir cassé et si je relâche la pression, il va avoir du sang partout. »

Peut-être qu’il va le prendre plus intime et peut-être que cela l’est, mais je lui donne uniquement un petit bisou sur la joue avant de reculer de quelques centimètres pour recommencer à parler.

« Tu fais des projets intéressants depuis la réunion? Ou tu continues à faire des rapports que je ne lis malheureusement pas? »

Il va peut-être se sentir insulter par mon humour, mais est-ce qu’il me voit vraiment lire des rapports du SHIELD ou des gouvernements pendant plusieurs heures pour connaitre les moindres détails de chaque grand mystère?  

Je suis de ceux qui croient que le changement est notre plus grande force. Qu’il soit progressif ou radical, il faut changer, évoluer, se transformer. Contrairement à des gens comme Samantha, qui ont connu la guerre et le pire de l’humanité, j’ai eu une vie plutôt… Facile. Né dans une grande et riche famille avec un héritage plus que respectueux, une existence quand même paisible y compris au SHIELD, j’avais connu la souffrance, l’amertume et la déception mais surtout par rapport interposé. Pas directement. Je traitais les données, j’analysais le problème, je le rapportais puis j’espérais que l’on fasse le nécessaire pour aider. Certes, Certes, j’avais été torturé et violenté lors de plusieurs de mes captures par l’ennemi mais les os finissent par se ressouder et la chair par guérir. Le temps arrange bien des choses. Ceci dit…

On parle d’une vie, la mienne, contre celle de centaines de personnes. Il n’y a pas de comparaison possible entre les deux. Aucune. Je n’ai rien d’un héros. Je travaille avec des données. Elles sont là. Elles existent. Il suffit de voir les liens. De voir les corrélations. De traiter les données. Sam met sa vie en danger tous les jours. Moi? Je suis à mon poste, confortablement installé, en sécurité. Surtout que récemment Fury m’a interdit de retourner sur le terrain tant et aussi longtemps que je refusais de me conformer au code médical du SHIELD donc je suis encore MOINS à risque. Je sais comment je suis perçu et la mauvaise image que je donne. Je suis le rêveur, le naïf, l’idéaliste. Les gens comme moi… Ne servent plus à rien. La société, le monde, l’humanité a fait son choix. Les actions, trop souvent violentes, ont remplacé les mots.

Ce n’est pas de faire un 180 degrés vers le pessimisme. C’est simplement d’accepter que je ne peux changer le monde si le monde ne veut pas changer. Je peux changer des parties du monde, d’où la création de la TARGE. Malheureusement, c’est insuffisant. Il faut que je sois plus proactif. Il faut que j’accepte de regarder la réalité en face. Il faut que je m’adapte à un monde qui n’a que faire des gens comme moi. Pour sauver plus de vies. Pour protéger les gens que j’aime. Surtout pour protéger les gens que j’aime. Sam… Tu es bien plus importante que tu ne le crois et je pense que tu penses que je te juge parce que tu regardes des émissions pour enfants. Mais si tu savais ô combien j’ai de l’admiration et du respect pour toi. Je me suis réfugié dans un conte, dans une histoire. Tu as toujours été toi malgré tout ce que la vie t’a fait subir. Je vis dans le rêve Eversfield.

Et toi, tu vis ta vie. Au final, à la fin de la journée, même si tu ne lis pas mes rapports, tu peux dire que tu as fait quelque chose d’utile. Moi? J’ai écrit, compilé et envoyé des tas de données qui seront ignorées par toi et tant d’autres membres du SHIELD ou des Vengeurs. Des coups d’épée dans l’eau. Alors comme mon travail ne sert pas à la plénitude de ses capacités, je m’entraine avec toi pour devenir meilleur sur le terrain. Un jour je pourrai vraiment prétendre être utile au SHIELD plus qu’en tant que simple voix d’une idéologie agonisante. Et alors… Je suppose que je serais plus digne du respect de mes collègues. Il est difficile de se remettre en question, plus encore d’accepter un changement, de créer un clivage entre ce que l’on croit et ce que l’on fait. Mais bon. Il est temps de quitter les rêves de l’adolescence et de vraiment vivre en adulte.

J’apprécie ces gestes d’affection ou d’amitié dont me fait profiter Sam mais ce ne sera pas suffisant pour dissiper le doute, ça c’est sûr. Je laisse voir un sourire mais même pour moi, il sonne forcé. Mais bon. Ce serait idiot de lui pourrir sa journée avec mes états d’âme. Allez Adrian. Laisses la se soigner, toi, recommences à avoir une mesure d’optimisme et après… On verra bien. Il faut savoir s’accrocher et ne pas abandonner. Une dépression nerveuse n’aide personne. Je ne peux pas laisser tomber mes amis et mes collègues pour m’occuper de moi. Je dois donc devenir plus fort. Meilleur. Bienvenue au XXième siècle Adrian, tu vas devoir t’y faire. Allez. On se remet en selle, cowboy. Et si Sam fait de l’humour, moi aussi tiens. Parce que bon, je ne vais pas devenir Adrian le pessimiste non plus hein. Rire ça fait toujours du bien. C’est un peu un remède universel à bien des petits bobos.

« Bon, bon. Est-ce que je dois donner un petit bec à ton nez blessé? Et franchement Sam, je fais quelque chose de bien plus constructif que d’écrire des rapports que personne dans l’Initiative ne lit : j’écris mon autobiographie pour m’assurer que la terre entière ne me lise pas. C’est beaucoup plus classe! Plus sérieusement, j’ai quelques projets sur le feu mais tu sais. Si je te le disais il faudrait ensuite que je te tues… »

Bon, je ne vais quand même cacher ma petite déception à la réaction d’Adrian. Je sais très bien qu’il réfléchit, je sais très bien qu’il ne veut pas me faire de mal, mais bon je pense qu’il analyse très mal ce que je lui ai fais. S’il croit que le bisou était forcé, je crois que cela illustre uniquement l’incompréhension de ce que je suis rendue aujourd’hui. Quand on travaille dans le SHIELD ou dans les Vengeurs, il existe toujours une règle très différente. On ne peut pas vivre dans un système de pensée similaire aux autres, car notre rôle et nos fonctions sont un échelon « anormal ». Je pense que le plus grand problème d’Adrian ne s’expose pas par son envie de grandir, mais bien son envie de paraitre plus normal.

Il essaie de relativiser un comportement d’une personne qui vit avec une entité asgardienne en elle et qui s’oppose depuis longtemps au conformisme construit des sociétés en question. Il doit avoir d’excellentes raisons pour penser cela, mais bon, je ne vais pas lui en parler, comme je ne vais pas lui parler de ce qui m’a plus affecté à notre discussion à Washington D.C ou encore pourquoi j’avais un malaise à intervenir dans la bijouterie. Je peux comprendre parfaitement son envie de rester dans un modèle qu’il se sent réconforté, même s’il désire changer tout ça.

Je pense que notre relation va toujours s’accumuler avec plein de malaises sans qu’on se le dise vraiment. Je peux bien engueuler Carol gratuitement parce qu’elle me fout plein de malaises, mais c’est assez différent avec Adrian pour éviter que je monte le ton. Adrian a juste du mal avec des personnes qui sortent un peu de ses analyses ou encore d’un système connu. Je ne vais pas trop lui en vouloir, au moins, il fait quelques efforts pour faire quelques blagues.

« Il faudrait plus faire des documentaires ou des films à place de faire des rapports ou ton autobiographie. Quand le SHIELD fait environ cent rapports par jour, il ne faut pas vraiment s’étonner que les personnes décrochent après deux mois. »

Je ne lui réponds même pas le commentaire sur le nez, parce que je suis bien trop occupée à le soigner ce pauvre nez en question. Je suis quand même une femme extrêmement respectable et intelligente pour aller sur des sujets bien plus importants. Adrian me parlait de ses projets bien trop secrets pour me sortir une réplique digne de James Bond.

« Je pense qu’il serait plus dangereux que je découvre tes projets secrets plus tard par moi-même que tu me le dises maintenant, parce que les chances de mortalité sont bien plus nombreuses pour toi que pour moi. Surtout si tes projets secrets sont des trucs comme interdire mes muffins ou encore bannir la pizza de Domino’s. »

« Non, non, rien d'aussi machiavéliquement néfaste pour ta superbe psyché voyons. Oh puis bon. Je peux bien te le dire. Un de mes projets. J'ai mis sur pied un groupe secret qui vise à améliorer le transfert d'informations entre les divers groupes existants sur terre et aux alentours. Last Sons, Confrérie, BPRD, groupes de défense mutants, au moins une faction intergalactique… Si on peut éviter les conflits, c'est parfait. La TARGE a été créée en ce sens. C'est ma fierté. »

Ah ça pour en être fier, j'en suis fier. Parce que pendant que nous débattons stérilement de quelle partie du monde nous devons protéger et comment, je gère un énorme réseau d'informations pour permettre aux divers groupes d'agir sur les territoires qu'ils considèrent comme de leur juridiction. On dira ce qu'on veut de la Confrérie mais elle sait défendre son territoire et même si en général je ne transfère que des données brutes, des données qui n'ont pas forcément été optimisées pour nos espaces de stockage, cela les aide plus souvent qu'autrement. Techniquement je ne transmet aucun document classifié. Des données topographiques, ce genre de choses qui nous permettent d'avoir une meilleure idée de ce qui nous attend… Je ne suis pas le plus grand spécialiste en informatique mais je sais comment obtenir des données des satellites civils quand j'en ai besoin. C'est à dire souvent. Si je peux aider, je le fais. La politique ne devrait pas interférer dans les vies qu'on peut sauver.

Et oui. Je suis fier de mon projet. Je suis fier de mon idée. Et si je dois mourir pour avoir osé me tenir debout et avoir tendu la main à ceux qui sont moins enclins qu'on le pense aux hostilités, je suis prêt à faire ce sacrifice. Parce que j'aurai fait quelque chose au lieu de simplement attendre qu'on finisse par voter sur la marche à suivre. Et si Sam peut ne pas être d'accord avec moi, je le conçois mais je ne changerai pas d'idée. Je n'abandonnerai pas ce que j'ai entrepris. Ce sera mon legs. Ce ne sera certainement pas un monument qui passera à l'histoire mais ce sera peut-être la base pour quelque chose d'encore plus grand que moi. J'espère. J'aimerais. On doit toujours laisser le monde en meilleur état que quand on est entré dedans. À chacun sa vison des choses. À chacun son œuvre. Et moi, c'est le choix que j'ai fait. Pour mes compatriotes. Pour l'humanité et peut-être, qui sait, pour ma propre conscience. Ça… Je n'en suis pas tout à fait certain. Mais ce n'est pas grave, pas vrai?

[color:3bf3=4e93e6] « Je peux vraiment mettre l'intégralité de mon expertise à profit dans ce projet et très sincèrement, je trouve ça vraiment stimulant. Mais bon. On ne va pas parler de ça des heures durant pas vrai? Parlons plutôt de cette merveilleuse idée que tu as eu, de faire un long métrage sur nos vies vraiment trop cool, pour reprendre tes termes. Qui tu veux pour jouer ton rôle? À moins que tu n'aies des talents d'actrice dont tu ne m'as jamais parlé? Sam, la star cachée d'Hollywood… »

J'avoue que l'idée est amusante. Un film sur l’Initiative. Le budget en effets spéciaux pour diminuer les chevilles enflées de Carol par contre… Rien que ça, ça va en faire une super production. Je préfèrerais et de loin jouer mon propre rôle par contre. Ce n’est pas par vantardise mais je trouve que hélas, trop souvent, les acteurs ont tendance à jouer des personnages en deux dimensions. À coup sûr on va me jouer comme une tête en l’air ultra naïve et maladroite, genre le second rôle comique. Alors non merci. Sam par contre… Il va falloir quelqu’un de sacrément en forme pour tenir le rôle parce que bon hein. C’est notre char d’assaut sur pattes. Si je suis plus l’aspect technique et intellectuel, Sam, elle, est l’aspect physique. Allons, je ne dis pas qu’elle est idiote franchement non! Elle est plus intelligente que bien des gens que je connais. Je la respecte Sam. Je trouve que c’est une femme merveilleuse. Et un jour, qui sait. On finira peut-être par harmoniser nos visions un jour! On fait déjà un super duo sur le terrain!

Adrian peut bien se montrer très créatif avec ce projet. Il a construit un groupe digne des grands complots de gouvernement pour faciliter le transfert des informations. Je ne suis pas contre pour passer des informations au BPRD, c’est un organisme que je fais assez confiance parce que je dois souvent faire des expériences chez eux pour mieux comprendre mon pouvoir autour de la mort. Les Asgardiens sont vraiment débiles pour expliquer des pouvoirs, c’est cool de donner une puissance brute, mais cela serait cool d’expliquer les autres pouvoirs comme cheval, l’ouverture de portail sur les morts ou encore les lueurs autour de gens qui peuvent crever bientôt. Au moins, le BPRD me sert comme un recueil digne de Wikipédia et leurs intentions ont toujours été bons. Je ne connais pas toutes leurs histoires, mais ils ont toujours été les plus sincères que je vais faire des tours à Boston dans leur quartier général.

Les Last Sons ne me dérangent pas vraiment, mais le manque de transparence du groupe est vraiment problématique. Je peux comprendre l’envie de rester plus discret en général, surtout vu que l’Asie doit avoir plein de problèmes avec la Main. Mais honnêtement pour le reste, on peut critiquer de beaucoup des Vengeurs, on sait au moins qui sont les membres du groupe et quoi s’attendre. Quand Carol intervient, on s’attend toujours à plusieurs conneries possibles pendant que si c’est Rogers qui intervient, on va avoir le droit à un discours entre perdu et essai de se moderniser. Pour les Last Sons, on ne sait pas vraiment quoi s’attendre d’eux, mais cela ne doit pas être aussi pire que la Main, que l’HYDRA ou encore que la Confrérie…

Alors quand on parle du loup, je commence à faire une petite grimace sur l’idée de prendre la Confrérie pour son projet. Je me demande juste de la logique de ranger la Confrérie au même niveau que les autres groupes. Je peux faire confiance à la plupart des groupes, mais la Confrérie, c’est l’organisation qui a crucifié des politiciens en 1998. C’est aussi le groupe qui vise souvent des civils à travers la planète. Oui ils défendent la Terre, mais ils ne défendent pas vraiment la vie. Pour moi, la Confrérie est au même niveau que l’HYDRA. Ils peuvent défendre le territoire, juste parce que cela leur profite, mais aussi que cela ne les aiderait pas de voir une planète détruite. Mon regard change quand il parle de mettre la Confrérie, je ne fais même pas attention aux mentions sur les groupes de mutants de défenses ou encore sur une faction galactique étrange.

« La  Confrérie… Pourquoi la Confrérie? Ils peuvent bien défendre la Terre, mais ils font du terrorisme assez brutal. Tu ne te souviens pas quand ils ont crucifié les politiciens en 1998 avec les discours révolutionnaires et la mort de plusieurs politiciens. J’ai beaucoup de mal à les voir aussi moraux que l’HYDRA ou que la Main. Tu crois vraiment qu’on peut les faire confiances? »

C’est légitime pour moi de poser la question. C’est naturel que je déteste un groupe qui s’est opposé au système mondial avec violence. Je suis capable de voir les mutants d’une manière positive, Valerie et Kyana ont prouvé leurs valeurs dans les Vengeurs comme Ororo et Northstar ont prouvé leurs valeurs dans la Justice League, mais je ne pense pas que Wanda Maximoff ou Mystique peuvent vraiment travailler avec les humains sans arrières pensées. C’est un groupe de suprématie mutant, je ne le vois pas autrement que cela.

Je peux comprendre sa fierté d’aller plus loin pour chercher une certaine cohésion mondiale, mais je ne vais jamais accepter de travailler avec des membres de la Confrérie. Je change un peu mes idées quand il extrapole l’un de mes concepts pour parler de films autour du SHIELD. Je crois vraiment qu’il sous-estime beaucoup le pouvoir d’Hollywood pour faire autant de films. Ils sont bien capables de faire un film sur le SHIELD et je ne crois pas que cela va baisser les chevilles de Carol. Il ne faut pas oublier que le SHIELD est aussi divisé que les Vengeurs et certains vont toujours chercher à politiser cette organisation.

« Je ne suis pas trop pour les films, déjà que le marketing des Vengeurs en fait trop avec les Gardiens du Globe qui cherchent à effacer la Justice League. Et en plus avec tous les films qu’ils veulent sortir avec la création des Vengeurs, je pense même si on fait un film sur le SHIELD, certains voudraient réécrire un peu l’Histoire comme les responsables de marketing des Vengeurs. Sinon, je ne sais pas trop pour l’actrice, je n’aime pas trop les films et comment ils choisissent des acteurs pour des films sur des soldats. Tu voyais une actrice pour moi? Et toi tu pensais quel acteur pourrait prendre ton rôle? Chuck Norris? »

Chuck Norris est roux, mais il faut quand même concéder qu’il pourrait être totalement bad ass en agent du SHIELD et pas besoin de Captain America pour chasser les membres de l’HYDRA. Adrian a peut-être les cheveux noirs, mais Chuck Norris pourrait parfaitement l’incarner.

Je comprend sa réticence, son hésitation encore davantage et je respecte cela. Qu'on le veuille ou non, et je t'en pries Sam, ne le prends pas mal, elle reste une militaire et inconsciemment, ils ont davantage tendance à faire une fixation sur un élément précis. Prenez par exemple la baie des cochons. Des années après, certains membres de l'armée américaine ont continué d'en vouloir aux Cubains, de s'en méfier et de vouloir leur reconnaître quelque bonne intention que ce soit. Ce n'est pas être borné, non. La mort est un élément qui altère considérablement la perception des choses et je comprends que l'exemple qu'elle me cite puisse encore être frais à sa mémoire.

Sauf que c'était en 1998. C'était il y a 17 ans. Il faut en revenir à un moment donné.

J'ai parlé en face à face avec Wanda Maximoff et elle n'a pas essayé de me tuer ou de m'endoctriner. Elle aurait pu le faire, elle en avait les moyens. Les ressources. Elle avait le mobile et tout ce qui va avec pour faire de moi une victime de choix. Le truc, c'est qu'elle ne l'a pas fait. Ce qui prouve que quelque chose quelque part a changé. Elle ne sera jamais moins que la Confrérie mais je pense qu'elle peut aussi être bien plus. Je ne juges pas. Ce n'est pas mon rôle. Sous quelle autorité, de quel droit, au juste, pourrais-je m'adonner à cet exercice? Mais bon, revenons-en à Sam. Chère Sam…

« Je comprends ta réticence voire ta méfiance Sam mais ne t'en fais pas. Je ne leur transmet rien de confidentiel. Des données topographiques, de terrain. Un peu plus qu'un abonnement premium à Google Earth. Mon but est d'aider le plus de gens possibles, pas de nuire à tout le monde sans discrimination. Tu peux me faire confiance quand même. Je te promets que je suis extrêmement prudent dans le traitement de données. Je te le jure sur ma tête. Sur ma lignée si tu veux. »

Je veux la rassurer parce que je tiens à elle. Je ne veux pas que tu penses que je trahis notre lien de confiance. Jamais. Mais je ne peux rester les bras croisés à ne rien faire Sam. Tu ne peux pas humainement me demander ça. Je ne peux accepter ça. Tu as tes doutes, tes craintes, tes convictions. Moi j’ai un projet, des rêves et des aspirations. Je ne peux te demander de renoncer en ce qui te tient à cœur comme tu ne peux faire de même pour moi. Mais ne t’inquiètes pas. Surtout ne t’inquiètes pas. Je ne commettrai aucun acte qui me rendrait vraiment traitre face en mes valeurs les plus profondes. Je sais quand tirer la ligne. Je te demande juste… De me faire confiance. C’est tout.

Mais bon. Revenons-en au projet loufoque de faire un film. Moi? Joué par Chuck Norris? Et puis quoi encore! Elle en a des bonnes! C’est ce qui est génial avec Sam parfois on dirait que son imagination débordante n’a pas de limites. Mais elle a raison, ce serait franchement une mauvaise idée de faire un film sur le SHIELD ou les Vengeurs. Il y a déjà assez de conneries comme ça. Quant à une actrice pour la jouer elle… Non vraiment, je ne vois pas. Je lui aurais bien fait un mauvais gag et dire Pamela Anderson, juste pour le délire de ressortir ce nom des boules à mites mais j’ai trop peur de l’insulter accidentellement. Alors bon je préfère faire comme si non, je n’avais pas trouvé d’actrice.

« Non je ne vois pas. Aucune actrice n’est aussi badass que toi. Et Chuck Norris ne serait pas assez convaincant pour te jouer. Et puis bon, tant qu’à y être, pourquoi pas un dessin animé pour les enfants. Carol apprend ce qu’est un terroriste aux enfants. Rions avec Monsieur sourire et monsieur Fury. Sam la morse et ses amis. Les possibilités sont infinies. Mais il ne faudrait pas que je sois dans ce genre d’émissions. Je suis bien trop sérieux pour ce genre de choses… »

Je sais pour les adeptes du changement, le principe du temps est peut-être l’un des facteurs des plus faciles à oublier pour avancer. Je peux même comprendre ce principe, mais j’ai toujours eu du mal à concéder qu’il faut oublier les différents maux pour avancer. J’ai toujours eu dans l’idée qu’un monde plus moral est toujours d’essayer de corriger ce qui a été le moins moral. Et pour moi, ce qui a été le moins moral reste toujours le terrorisme violent des années 2000 de la Confrérie ou d’Al-Qaeda. Je veux bien qu’on laisse une nouvelle place à la coopération, mais dans mon idée à moi, les mutants ne sont plus écopés comme avant, parce qu’on a décidé d’avancer avec eux et non contre leur communauté. On a décidé que la Confrérie ne résumait pas les mutants, on a décidé de suivre l’ONU pour appuyer que les mutants font partis de la réalité sociale et politique.

La société a décidé de se diriger vers une acceptation sociale à place d’aller vers le chemin du différencialiste voulue de la Confrérie. J’ai toujours trouvé que leur groupe a beaucoup plus nuit les mutants que de leur redonner une bonne défense. J’ai du mal à comprendre l’idée qu’on peut les faire confiance. Cela fait peut-être 17 ans pour les États-Unis, mais cela fait encore quelques mois pour la Somalie. Uniquement des niais pourraient croire que la Confrérie a changé ce pays africain en se présentant comme les sauveurs. Ils ont quand même écarté l’élite politique et administrative sans aucuns soucis réels et peut-être avec une violence qui pourrait faire pâlir même les mecs de l’HYDRA.

Adrian veut quand même laisser la chance aux coureurs, bien que j’estime que c’est dangereux de leur laisser une chance. Je fais quand même confiance à Adrian pour qu’il estime les infos à donner et les infos à garder en privée. Je ne sais pas vraiment ce qu’il gère avec la Confrérie. La TARGE reste encore une organisation assez étrangère à ma perception. Mais si cela peut améliorer les relations avec les autres groupes légaux, il faut bien le faire.

« Bah, je sais que je peux compter sur ton intelligence, j’espère uniquement que tu privilèges plus les liens avec les groupes plus légales comme la Brigade Chimérique, Excalibur, Alpha Fllight ou encore les Luchadores que les groupes violents. Je préfère mieux travailler avec eux qu’avec la Confrérie ou un autre groupe illégal. »

Je sais déjà ce que vous allez dire : Ô que la grosse morse est complètement intolérante envers les autres! Je suis juste intolérante envers des groupes violents et souvent terroristes que cela soit sur le territoire américain que sur la planète entière. En tout cas, on peut revenir sur un sujet bien plus plaisant. On parle du grand talent de marketing d’écrire un peu n’importe quoi des studios des Vengeurs pour représenter les héros de ce siècle. Enfin, ils pensent que cela amuse tous les membres des Vengeurs de se voir comme des héros, quand la plupart reste toujours très différente de cette vision. Je suis consciente que plusieurs membres du SHIELD voudraient avoir cette même image, mais il existe toujours un grand danger de vouloir chercher à idéaliser les combats des forces de sécurité.

Il faut juste regarder les films sur les guerres américaines, c’est facile de voir la construction des images positives dans ce type de film. J’ai toujours trouvé ce monde embellit des films comme une insulte à ce que les soldats faisaient vraiment. Je trouve aujourd’hui que les Vengeurs prennent une place bien trop illusoire pour représenter notre véritable image et le vrai combat de plusieurs.  

Au moins, il vante mon coté complètement bad-ass avant tout. Je ne peux pas lui en vouloir, c’est vrai que je suis beaucoup trop bad-ass pour la nature humaine. Il donne ensuite plein de suggestions autour des émissions potables, j’espère que mon gymnase n’a pas de micro, parce que ce genre d’idées diaboliques pourrait venir à l’oreille de Carol.

« Ne va pas répéter ce genre d’idées en réunion, ils pourraient bien le faire et tu ne vas même pas être payer pour tes idées. J’imagine bien une émission où Carol explique d’une manière pratiquement professorale pour gamin pourquoi les mutants sont dangereux et surtout pourquoi elle est la meilleure. »

Elle est tellement hypocrite qu’elle pourrait le faire gratuitement et avec le sourire. De toute façon, elle le fait déjà avec les journaux papiers et télévisuels. Je commence ensuite à me préparer psychologiquement pour recommencer notre entrainement.

« Alors, tu te sens prêt pour reprendre? On reprend de base notre entrainement qu’on a laissé avant que tu me casses le nez. »

Carol n’avait pas besoin d’une émission pour enfant pour débiter des insanités. Elle le faisait toute seule, comme une grande, sur tous les médias qui voulaient bien l’entendre. Où va ce pays si tout le monde peut hurler des sottises sur les ondes et que le peuple boit ce genre de paroles comme s’il s’agissait d’une vérité absolue? C’est excessivement dangereux pour notre jeunesse, eux qui sont si influençables! Il existe très certainement de meilleurs modèles que Carol, de ceci je suis convaincu. Absolument convaincu. À la base Carol n’est pas une mauvaise personne, je l’ai déjà dit et répété. Ceci dit elle s’est laissé gagner par un dangereux extrémisme et ça c’est inexcusable.

Mais ce n’est pas à l’ordre du jour, ça. Pourquoi?

Car Sam ne perdait pas une minute, pas vrai? Déjà prête à retourner à l’entrainement. Je ne voyais pas les choses autrement. Une vraie de vraie professionnelle, notre Sam. Et il fallait bien le reconnaitre, ça ne faisait pas de tort à l’équipe. Il en fallait des gens comme Sam, bon sang. Plus je dirais parce que souvent nous avons tendance à perdre de vue la discipline nécessaire pour maintenir l’unité et la cohésion. Si on veut être parfaitement honnête, on ne peut pas dire que c’est comme ça que fonctionne l’Initiative. Il faudrait que ce soit ainsi mais ce n’est pas le cas, hélas. On ne peut pas tout avoir.

Même si des fois, on aimerait bien.

Après bon, je sais qu’elle ne dit pas ça pour être méchante mais le fait qu’elle remette sur la table l’histoire du nez m’embête un peu. Pas au point de vraiment me mettre mal à l’aise mais bon. J’ai compris, c’était un accident, c’est guéri, passons à autre chose avant que je ne recommence à avoir des remords alors que je ne devrais pas en avoir! Je me demande ce que sera la suite de l’entrainement par contre. Elle a simplement dit qu’on s’y remettait, pas ce que l’on ferait. La nuance bien que subtile est là, présente. Enfin bon je fais confiance à Sam pour que ce soit quelque chose plein de bon sens. Contrairement à ce que j’avais vu des asgardiens, plus prompts à juste foncer dans le tas, il restait à Sam tout cet esprit militaire qu’elle possédait avant de se retrouver avec une entité dans le crâne. Elle est un peu à plaindre notre Sam. Ça ne doit pas être facile tous les jours.

Je doute que l’entité asgardienne soit fan des séries animées que regarde son hôte. Pour ce que j’ai vu de ces messieurs dames, ils ont encore moins d’humour que les lords anglais et ça, ça, c’est pratiquement un exploit en soi. Je ne peux que me demander comment une civilisation qui connait si peu le rire peut réellement prospérer. Rire est sain tant pour le corps que l’esprit. Enfin. Pas à outrance mais en doses normales, il va de soi. Je précise : il y a toujours des gens pour critiquer, pour contester. Véritablement, ce n’est pas nécessaire de partir un débat sur le rire. Ce serait même futile, à mon avis.

« Bon… Et sur quoi allons-nous travailler maintenant? Maintenant que je sais comment ne plus me casser le cou, tu vas me montrer comment empêcher mes intestins de se répandre partout en cas d’éviscération? Je dis cela avec une pointe d’humour noir mais ça a bien failli m’arriver et plus souvent que je ne voudrais décemment l’admettre. Cette manie de vouloir éviscérer les gens qu’ont certains de nos adversaires… »