The Heroic Age
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Traduire ou être traduit [PV Nate Wade & Yitzhak Anavim]

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Message  Nathaniel Wade Lun 2 Nov 2015 - 9:38





Âmes solitaires


Je me suis totalement planté sur la personnalité de Yitzhak. J’ai un sentiment un peu confus entre la honte d’avoir cru que…  et celui d’être vexé d'avoir trop compté sur mes qualités de linguiste pour discerner sa personnalité. J’essaye de faire bonne figure et de rattraper ma bévue. Bon sang ce que je n’aime pas ce genre de situation… Comme je le dit, je ne suis pas quelqu’un de complexe. Toutefois, c’est moi qui nous ai mis dans l’embarra, je fais donc amende honorable et laisse toute latitude à l’étudiant de décider de la suite.

La minute de gêne passée, Yitzhak vient à mon secours avec une de ses fabulations qui m’avait initialement induit en erreur. Il sur-joue ostensiblement, plus de confusion possible. Il semble d’accord pour passer un moment plaisant et aller nous amuser avec les jeunes et un peu moins jeunes qui peuvent traîner dans la boite en dessous de nos pieds.

La soirée repart sur un ton amical et ouvert. Nous finissons nos verres et assiettes et descendons à la boite de nuit. L’heure n’est pas encore à la forte fréquentation, mais ce n’est pas un souci pour cette boite qui donne plus dans le genre salle de spectacle, que pure boite de nuit. Un groupe d’amateur joue sur scène, plus tard ils seront remplacés par des pros puis enfin par un DJ qui poursuivra les festivités jusqu’au petit matin. Je suis Yitzhak jusqu’au bar où il commande un Mojito. J’hésite sur la carte. Je ne sais pas si je choisis du soft ou quelque chose de plus alcoolisé. Je n’aime pas perdre le contrôle de mes moyens, mais j’avoue qu’une légère euphorie due à l’alcool aide à dégeler les moments gênants. La soirée ne fait que commencer, il est fort probable que l’on boive de nouveau. J’opte donc pour un soft drink légèrement alcoolisé. Je trinque avec Yitzhak et me retourne pour voir la scène, les coudes posés sur le comptoir derrière moi.

Mon compagnon de soirée s’inquiète du genre de musique que l’on sert ici. C’est vrai que je ne me suis pas enquis du style de musique qu’il apprécie. J’ai proposé le lieu surtout en fonction de mes propres goûts. Attitude par très galante de ma part… J’espère donc que ce n’est pas un fan de R’n’B, car il va être déçu.

- On joue surtout du rock, du folk au heavy metal, bien qu’ils réservent le pur métal sur des soirées à thème. Tout le monde n'est pas forcément fan.

Pour agrémenter mes dires, le groupe présent attaque un morceau de Texas. La chanteuse assure bien. C’est donc parti pour un bon rock alternatif. Je souris à l’allusion sur mon charme et réponds d’un clin d’œil à son invitation.

- Je comptais bien ne pas laisser s’échapper une si jolie princesse ! Si Shareaza veut bien me suivre…

Je le nargue un peu et vide mon verre d’un trait avant de rejoindre les danseurs déjà présents sur la piste. Finalement, j’ai bien fait de prendre un verre léger. Le rythme de « Detroit City » se prête bien à un déhanchement tranquille, mais rythmé. La soirée commence doucement, du monde afflue. Certains se posent pour regarder et écouter les musiciens, la foule des danseurs n’est pas encore trop dense. Je n’ai pas regardé si Yitzhak m’avait suivi. Un frôlement dans mon dos me fait me retourner. A son sourire, j’en déduis qu’au moins la musique lui convient.



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Message  Yitzhak Anavim Lun 9 Nov 2015 - 19:50

Je sais que je ne dois pas trop forcer sur l'alcool mais il me semble normal de prendre un deuxième verre pour prouver que j'envisage la soirée de manière parfaitement détendue. Après, on verra. Je crois que je peux espérer ne pas trop partir en vrille. C'est vrai, c'est un peu différent de mes dernières soirées en boîte. J'y vais avec quelqu'un que je connais là. Depuis le début de l'après-midi, d'accord, mais c'est quand même mieux qu'un rendez-vous fixé à l'arrache avec quelqu'un dont je n'ai qu'une photo de profil avantageuse et un pseudo ridicule. J'ai un peu plus de motivations pour me tenir correctement, même si je peux avoir des manières de lâcher prise assez extrêmes pour ne plus me souvenir de rien. Au pire, je suis heureusement pas du genre à devenir violent. La violence, j'en ai fait mon quotidien, alors dans une fête, je la laisse en berne. Le but, c'est de l'oublier. Mon souci, c'est que j'ai déjà présenté deux visages différents à Nathaniel. Si je pars sur un autre registre, il va commencer à sérieusement se demander si une des particularités de ma mutation n'est pas de me faire aussi absorber la personnalité de plusieurs personnes à la fois. Je vais essayer de gérer. D'abord, je commence tranquillement par une question assez générique dans ce type de situation. Je me doute bien que vu le nom du lieu, il y a plus de chances de danser sur du rock que sur du rap mais je reste méfiant. Le mot « rock » est très vaste, et c'est devenu assez à la mode aussi. Alors, dans le doute, je préfère me préparer à l'avance si je dois, par exemple, passer la nuit avec des remix moyens de classiques des années 70 et 80 qui finissent par rendre à moitié fou. Mais apparemment, c'est mieux que ça. Il y a de tout, et même un groupe sur scène pour faire des reprises. Je saurais pas nommer de tête le groupe qui passe, mais je suis à peu près sûr que je peux ranger ça dans du pop rock anglais des années 80. ça me va, j'aime bien ce genre de trucs entraînant, puis faut quand même y aller pour me contrarier musicalement.

– Cool, ça me va, puis ça me change aussi ! Vu l'enseigne, j'aurais été un peu déçu de venir ici pour me taper les standards qui tournent dans les boîtes cette saison.

D'ailleurs, je ne suis pas assez sorti cette saison pour les connaître par cœur, mais ça reste quand même plus des musiques qui tournent en fond sonore pour moi que des choses que j'apprécie vraiment. Mais j'y vais pas pour me faire des amis, juste pour avoir un défoulement immédiat et sûr. Sinon, je choisirais les lieux avec plus de soin. Donc, c'est vrai, ça mérite que je profite du changement. Je reviens doucement vers Nathaniel. Il me répond en entrant dans le jeu cette fois et je suis assez rassuré. Un instant, je me suis demandé si avec le coup de tout à l'heure, il ne risquait pas de craindre que je recommence mon numéro pour le rembarrer. Si j'étais d'humeur cruelle, je pourrais, mais il faudrait qu'il m'inspire nettement plus de mépris. Puis le fait qu'il m'appelle princesse me fait sourire, ça me rappelle mon expédition avec Nikolaï, où je l'avais appelé Anastasia. On a beau être dans un contexte plus apaisé, je ne suis même pas sûr de me trouver dans une situation plus normale. J'ai même la pensée fugace que je serais vachement plus dans mon élément au milieu d'une fusillade.

J'attrape mon verre pour le suivre sur la piste. Pas la peine de déjà commencer par des cul-sec au rhum. On dit toujours que les coktails sont pas assez chargés avant de finir par-terre, je vais pas faire l'imbécile. Nathaniel se laisse vite emporter par la musique. Je crois qu'on a épuisé les sujets de conversation pour le moment et qu'on y réfléchira éventuellement plus tard. Je suis les ondulations des quelques danseurs présents en vidant peu à peu mon verre. Une chanson passe. D'autres gens commencent à affluer. Je les observe, en notant que certains ont des tenues plus appropriées que la mienne pour passer une soirée. Ça y est, je me sens devenir superficiel. Je n'étais pas censé révéler d'autres propriétés de ma mutation ce soir mais j'ai l'impression stupide que je ne serais jamais tout à fait dans l'ambiance avec le haut que je m'étais choisi pour la journée. Donc, le plus discrètement possible, je profite que mon compagnon me tourne le dos et absorbe les manches de mon t-shirt et une partie de son tissus pour en faire un débardeur noir aux fibres légères, aux bords vaguement effilés. Bêtement content de moi, je termine le verre, et m'implique plus franchement sur la piste. Nathaniel semble parti dans son monde, je cherche son attention en lui effleurant doucement le dos. Il se retourne, visiblement heureux de me trouver en de meilleure disposition et, la musique aidant, je m'applique à lui faire oublier la personne brisée qu'il a entraperçue. La danse a toujours été un bon exutoire pour moi, et c'est dingue comme on peut se sentir proche de quelqu'un à force de danser à côté de lui en se laissant juste porter par la musique.

Plusieurs standards passent, certains déchaînant un peu plus les passions du public que d'autres, et les élans d'euphorie de la foule nous aident, il me semble, à nous sentir plus complices. Mais, même si nos regards se cherchent, nous gardons une certaine distance amicale. Il y a un moment pour les rapprochements, et il est trop tôt, ça ferait mauvais genre. Je finis par aller me servir un autre verre en proposant à mon « cavalier » de lui prendre quelque chose aussi. On trinque sur la piste avant de les délaisser à moitié entamés sur une table, pour les récupérer éventuellement plus tard. Je suis assez déconnecté, j'en arrive à cet état agréable où un vrai silence se fait dans ma tête et où je me laisse juste porter par l'instinct, et celui-là m'incite à effleurer de plus en plus souvent Nathaniel, l'air de rien, mais avec un sourire en coin qui ne ment pas. Et, quand après plusieurs morceaux énervés, le groupe sur scène opte pour quelque chose de plus calme mais au rythme lascivement oriental – Venus in furs de Velvet Ungerground - je me laisse porter tout naturellement. Ceux qui me connaissent bien (s'il en reste) savent qu'il ne faut pas me lancer avec ce genre de notes. Même avant de m'installer à Tel Aviv, je mimais très bien la danse orientale et c'est lorsqu'il s'agit d'improviser des mouvements dessus que je me sens toujours le plus inspiré. Avec un sourire, je m'approche du britannique pour lui souffler en hébreu en posant une main sur sa poitrine :

– Je crois qu'il est temps que je fasse honneur à mon nouveau surnom… Si tu es prêt pour ça.

Sans aller dans l'exagération non plus, je m'amuse à aller et venir vers lui, en donnant à mon corps une élasticité qui rend nos rapprochements plus francs, mais très brefs, comme si chaque collision ne servait qu'à relancer la danse. C'est un jeu auquel je suis expert. Je le cherche sans vraiment me donner, parce que j'aime me sentir désirable et laisser l'autre agir. Je garde à ma manière le contrôle avant de le perdre.
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Message  Nathaniel Wade Mer 18 Nov 2015 - 14:52





Âmes solitaires


J’aime l’ambiance de cette boite de nuit. Cela correspond à mon caractère. Le style n’y est jamais excessif, sauf sur quelques rares soirées à thème, et on n’y joue pas les niaiseries qui sont à la mode le temps qu’une étoile filante passe dans le ciel. Le choix des morceaux passés est sûr, de bon goût  et quand ils se risquent à quelques nouveautés, c’est généralement avec un franc succès. Yitzhak m’a rejoint sur la piste. Il semble vouloir s’amuser et passer une bonne soirée. J’en suis heureux. Le trouble qui s’était installé entre nous est passé. Nous voilà bien repartis pour passer un bon moment sans grand formalisme.

Les morceaux passent, les verres aussi. Je reste dans les alcools soft et une très légère ivresse me désinhibe un peu. Je me laisse aller aux rythmes des musiques qui passent. La chaleur faisant, j’ai entrebâillé ma chemise. Un regard comme celui du loup dans les Tex Avery de la part de Yitzhak me fait franchement rire. Peu à peu, j’oublie ma journée avec mes traductions ennuyeuses et me laisse porter par la satisfaction du moment présent. Le visage de mon compagnon de soirée affiche le même état d’esprit. La soirée avançant, il se fait plus proche. Je le laisse faire. Je me laisse faire. Lui laissant l’initiative de ce qu’il veut. Je n’ai pas de but précis le concernant, et dans la légère euphorie où je me trouve, ce qui lui convient me conviendra. Comme dit précédemment, je ne suis pas un garçon contrariant.

– Je crois qu'il est temps que je fasse honneur à mon nouveau surnom… Si tu es prêt pour ça.

– Je suis toujours prêt…

Yitzhak accroche mon regard et son corps se lance dans une danse plus que suggestive. Je m’arrête presque de danser et focalise mon attention sur lui. Il tournoie et vient se coller brièvement à moi comme manipulé par une bourrasque de vent imaginaire. Un jeu sensuel s’installe. Je tente de l’accrocher aux hanches quand il s’approche, mais le laisse repartir comme le courant d’air chaud qu’il est. Sa silhouette callipyge, me laisse deviner un corps souple et musclé. Quand il s’éloigne, la foule des danseurs s’écarte pour mieux menacer de l’engloutir et le porter hors de mon regard. Je souris à ce jeu du chat et de la souris. Cette dernière sait se faire joueuse. Je feins l’inquiétude quand je le perds du regard, puis ferme les yeux quand une main me frôle les reins quelques instants plus tard. Je me laisse balloter par les flots et tel le pécheur patient, j’attends que ce que je convoite, arrive à ma portée.

Yitzhak bouge au grès des mouvements de la foule qui nous entoure. Certains danseurs s’amusent de notre jeu, jouant à le cacher à mon regard, ou au contraire le poussant vers moi. Je ne réfléchis plus et ne calcule rien, sinon ce jeu sensuel qui commence à me donner chaud. Le trublion semble expert dans ce jeu de séduction. Je le laisse m’emprisonner de fils invisibles laissés par ses gestes légers sur mon corps. Je profite du changement de tempo et de sa proximité pour l’attraper fermement et lui coller le nez sur mon torse. Fini de papillonner telle une walkyrie autour de moi, sans en payer les conséquences.

Je me maintiens ainsi prisonnier quelques instants, le temps que nos pas s’accordent au rythme lent du slow qui passe. Autour de nous les danseurs font de même. Le nez perdu dans ses cheveux, j’hume son odeur. Ma chemise colle à ma peau moite de sueur. Puis je desserre un peu mon étreinte. Je lui laisse la marge de s’enfuir à nouveau ou à se recoller d’avantage. Yitzhak sous ses apparences d’étudiant sans complexe a un côté sauvage assez envoutant quand il laisse cette facette de lui-même ressortir. Je ne tente pas de mener la danse, pas celle qui rythme nos pas, mais celle qui prolongera la nuit ou pas. Je ferme les yeux, ses hanches balancent souplement entre mes mains… Comme une princesse orientale. Je souris à l’image et l’imagine avec un voile transparent sur le visage. Le slow entame un tempo un peu plu vibrant, imperceptiblement je ressers mon étreinte. Ne penser à rien… surtout ne penser à rien.





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Message  Yitzhak Anavim Mer 25 Nov 2015 - 19:38

Je crois que j'ai besoin de ce genre de moment pour ne pas saturer et me perdre dans une personnalité de plus en plus confuse. Je me suis toujours vu comme quelqu'un d'assez franc envers lui-même, mais je ne crois que ce n'est plus vrai depuis un moment. Je dissimule, je me retranche, je poursuis des buts qui ne concernent plus mon existence en priorité. J'ai une certaine attirance vers l'état de machine qui n'obéit qu'à des paramètres très définis, avec l'impression d'avoir trop vécu et peu de lignes à ajouter à mon existence humaine. Mais quelque chose en moi lutte encore. Au fond, j'aimerais que cette partie de plus en plus retranchée finisse par l'emporter, sans croire vraiment cela possible, parce que je ne tiens pas en place. Je pourrais dépenser mon énergie dans des activités plus saines, et cependant, j'y prends beaucoup trop de plaisir pour m'arrêter trop longtemps. Quand on est trop avide, on s'égare. Et, malgré tout, ce soir, je me mets en pause. Je m'amuse vraiment. Je renvoie l'image sous laquelle on me connaît le mieux, celle d'un jeune homme séducteur à l’exubérance facile et distrayante. Il n'y a plus de pudeur dans mes gestes. Au contraire, ma manière de danser, mon jeu autour de Nathaniel finit par attirer l'attention des autres clients, et plusieurs s'arrêtent pour observer un spectacle improvisé. Je ne les oublie pas, tourne des regards taquins à l'un et à l'autre pour les impliquer davantage et leur faire comprendre mon petit manège. Je feins de disparaître derrière des groupes. Certains deviennent complices, d'autres me renvoient vers mon cavalier, mais toujours avec des sourires amusés.

Nathaniel se laisse guider patiemment, et c'est agréable. Il n'est plus tellement le genre d'homme vers lequel j'ai l'habitude d'aller. J'ai laissé les « gentils » de côté. Ce sont ceux avec lesquels on a le plus de chance de construire quelque chose, qui sont prêt à vous connaître, et, comme il a pu le constater un peu plus tôt, j'ai peur de ça. Alors je préfère qu'on fasse juste de moi un corps à consommer, ce qui se sent dans mon attitude. Je me rends désirable et juste désirable. Je recherche une certaine forme de mépris de la part de personnes que je ne pourrais tenir en haute estime, parce que je ne vois pas comment on pourrait s'attacher à moi et que je ne souhaite surtout pas à un gars bien intentionné de tomber dans le piège de l'infirmer. C'est déjà arrivé, ça s'est mal passé. Même si on ne peut pas dire que j'ai une idée très claire des intentions de mon traducteur, il m'a suffisamment l'air de vouloir savourer l'instant pour me laisser en paix si je veux disparaître. Je ne pense pas trop à l'éventualité de voir, à l'inverse, le piège se refermer sur moi. On s'entend bien, c'est vrai, et on peut se plaire un temps, mais je sens que nos caractères finiraient par ne pas coller de toute manière. Alors on peut bien se tenir compagnie pour une nuit ou deux si ça le fait maintenant. D'ailleurs, il me confirme que ma chorégraphie lui a plu en finissant par me coller à lui en serrant mon visage contre sa poitrine et posant sa joue sur ma tête. La peau que je sens sur l'ouverture de sa chemise est plus chaude, plus humide. C'est bizarre, mais je me sens presque ému. Les choses sont pourtant allées relativement vite, mais de manière plus « normale » je dirais. Les mots me manquent en fait. Comme pour nous encourager, le morceau qui suit continue d'être calme, et notre danse ne l'est plus qu'en apparence vu que nos corps enlacés ont déjà d'autres projets. Tant pis.

Je finis par relâcher mes bras et recule de quelques pas pour m'adosser à une colonne comme si j'avais besoin de souffler. Mais finalement, je lui tends la main et le tire brusquement vers moi avec un regard décidé quand il la saisit. Je le reprends à nouveau contre moi, passe mes lèvres sur sa gorge, au bord de ses lèvres pour l'inciter à m'embrasser, comme je l'ai poussé à me prendre dans ses bras. Ceux que j'appelle les « gentils », faut les guider. Je n'aime pas prendre toutes les décisions, j'aime laisser croire que les initiatives viennent de l'autre, même si personne n'est dupe, et c'est ce qui est si grisant. Je ne me souviens plus exactement de la dernière fois où j'ai vraiment embrassé quelqu'un. De manière non brutale et fonctionnelle je veux dire. Là, je n'ai pas assez bu pour oublier, je suis assez intéressé par l'homme face à moi pour vouloir y aller en douceur sans que ça représente une étape obligatoire et un peu ennuyeuse. Ça marche pas trop mal. Je finis vraiment par me convaincre que je peux aller plus loin avec lui et y prendre assez de plaisir pour ne pas changer d'avis au milieu d'un moment gênant. Mais soudain, la boîte dans laquelle de plus en plus de monde s'agite me semble moins appropriée. Alors, je choisis d'être plus direct.

– Tu habites loin d'ici ?

Et s'il ne veut pas me recevoir chez lui, je lui laisse le soin de trouver autre chose. Je ne peux pas lui proposer de venir chez moi, ça pourrait le faire fuir en courant. Déjà, parce que c'est un souk sans nom, mais aussi et surtout parce qu'il risque de penser direct que je suis un terroriste avec un casier judiciaire long comme le bras. J'ai des portraits de « types à abattre » sur mes murs, des brochures d'articles de journaux sur la mafia, des listes de noms avec certains barrés en rouge et des armes, démontées ou pas, qui traînent normal au milieu des fringues de la veille et avant-veille. Donc c'est pas que je veuille paraître impoli, mais je peux vraiment pas.


Dernière édition par Yitzhak Anavim le Lun 14 Déc 2015 - 17:57, édité 1 fois
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Message  Nathaniel Wade Mar 8 Déc 2015 - 15:26





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Peu à peu j’oublie le monde extérieur, et les circonstances qui m’ont mené ici. L’alcool et l’ambiance aidant, pour la première fois depuis des lustres, je me sens bien et je me divertis sans arrières pensées. Enfin ! Cette paix de l’âme est un luxe que je savoure avec avidité. Je n’ai aucune idée si je reverrais un jour Yitzhak et globalement cela ne me crée pas de stress ou d’état d’âme particuliers. Je crois ou plutôt je souhaite que l’étudiant qui m’accompagne est dans la même lignée d’intention. Vivre le moment comme il se présente, il sera bien temps plus tard de voir la suite, si suite il y a. Enfin je l’espère, car je plie bagage à la moindre prise de tête.

Je le laisse venir et partir au gré des mouvements que provoquent la musique et les autres danseurs. Attentif, je me laisse séduire, et goute à ce libertinage mutuellement consenti. Quand je me fais plus impatient, le plaquant contre moi, Yitzhak plie et m’accompagne dans une danse sensuelle. Le flirt se fait un peu plus osé. J’aime la mesure qu’il garde et la subtilité qui maintient de notre jeu mature. La soirée n’est pas terminée et j’ai toujours eu en horreur les conquêtes faciles, même si cela ne doit durer que le temps d’une soirée. Le vite murgé, et vite ba*sé n’est pas ma tasse de thé. Je reste un indécrottable hédoniste qui aime savourer le plaisir de l’attente et de la tentation. Un jeu de va et vient spirituel avant de potentiellement devenir charnel.

Sa fragrance personnelle est subtile, comme sa façon de se laisser aller sur moi. Son lâcher prise est contrôlé et contrôlant. Mon corps réagit à cette proximité bien agréable. La musique reste dans un rythme langoureux qui rythme le mouvement de nos hanches. Tandis que mon cavalier s’écarte et s’adosse à une des colonnes qui borde la piste, je perçois une demande muette. Il est évident que nous n’allons pas nous regarder dans le blanc des yeux toute la soirée. Alors quand il me tend la main, pour finalement mieux me recoller contre lui, je comprends le message. Plus de risque que je me mange un mur comme au restaurant où j’avais eu l’indélicatesse d’aller trop vite en besogne.

J’offre mon cou à ses lèvres qui grimpent sensuellement jusqu’aux commissures de mes lèvres. Tandis qu’une de mes mains se fraye un chemin sous son t-shirt pour le coller contre moi, l’autre le cueille à la nuque. J’attrape ses lèvres offertes avec les miennes et mêle nos souffles. J’apprécie comment son corps se fait souple contre le mien. Pas de geste grossier, juste ce que la décence nous permet dans un lieu public, je m’enivre des sensations qu’il fait naitre dans mon corps. Je n’attends rien de lui, sinon que le désir de passer une bonne soirée. Soulagés d’un quelconque protocole ou de promesses à tenir, il est aisé de s’adonner au pur plaisir de l’instant. Pour moi, il n’est qu’un simple étudiant croisé par hasard, pour lui peut être un pari de pouvoir se faire un gars légèrement plus âgé qui le sont de ses conquêtes habituelles. Qu’importe nos raisons, sa peau est douce et chaude sous mes doigts, j’ai envie de plus. Alors quand il me demande innocemment si j’habite loin, j’hésite. Non pas que je ne souhaite pas « passer  le pas », mais pour juger si le ramener chez moi est une bonne idée. Y a bien la garçonnière d’un ami qui est à deux bloc de là, mais cela m’obligerait à donner des nouvelles... et des explications sur ma rentrée précipitée de Londres. Je n’en veux pas à mon ami de ce donnant-donnant, mais depuis mon retour je fuis mes anciennes connaissances, ne fréquentant que celles qui se moquent royalement de ce que je fais ou pas… Les plus futiles en quelque sorte.

- A quatre stations de métro.

Le regard de mon compagnon semble s’éclairer. Je suppose qu’il doit cohabiter avec quelques autres, rendant le fait de ramener quelqu’un dans sa chambre, plus ou moins lourd de questionnement futur.

L’air frais du dehors nous surprend, alors qu’Yitzhak se met à frissonner sous le brutal changement de température, je l’attrape et le colle contre moi, lui collant le nez dans mon cou et faisant un barrage dérisoire au froid avec mes bras.

- La prochaine station est à deux cent mètres par là.


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Message  Yitzhak Anavim Lun 14 Déc 2015 - 20:25

Quand on se laisse enflammer par l'ambiance d'une soirée, il est toujours pénible de devoir s'interrompre pour envisager un plan de repli. Nathaniel hésite un instant quand je lui suggère – sans trop lui laisser le choix – de m'emmener chez lui. Il n'essaye pas de me retourner la question. En toute logique, un homme de son âge doit avoir un appartement à lui, et l'étudiant que je suis vit chez ses parents au pire, ou dans une chambre qui laisse juste la place à un matelas étroit au mieux. Je doute qu'il souhaite prendre le risque. Mais est-il cependant prêt à me dévoiler tout un pan de sa vie ? Je ne suis ni un voleur ni un squatteur, ceci dit, je suis curieux, alors je ne prétendrais pas être la meilleure personne à recevoir. J'aime analyser les petits détails des intérieurs, retenir les adresses, les codes d'entrées, c'est toujours plus fort que moi. Parce que « on ne sait jamais, ça peut toujours être utile ». Et d'ailleurs, ma conquête pourrait m'être autrement utile un jour. Ça motive mon envie de ne pas la laisser trop réfléchir en glissant une main sur la peau de sa hanche en attendant sa réponse. L'autre raison, c'est que dans l'autre cas, on va se retrouver à chercher un hôtel, marcher longtemps pour rien, hésiter sur les enseignes, et finir dans un truc assez décevant. Pour une fois que ça se passe à peu près bien, j'aimerais éviter de galérer. Heureusement, il me donne une réponse décidée, brève et claire. Je ne peux retenir un sourire moitié satisfait, moitié rassuré. Quatre stations, c'est vraiment tout proche.

Dehors, la nuit est tombée. Il fait un peu plus frais et comme j'ai changé de tenu entre temps, on ne peut pas dire que j'y étais préparé. Alors je frissonne un peu sur le coup, pas grand-chose, mais ça suffit pour que Nathaniel ait un genre de geste protecteur avec son bras. Je n'ai pas excessivement froid, être contre lui ne va pas empêcher le vent de souffler sur moi, mais je ne dis rien. Dans un monde parfait et tout mignon, j'aurais un petit ami pour s'inquiéter de moi. Et vu que je ne reçois pas, en règle générale, beaucoup d'attentions de ce registre, j'ai envie d'en profiter. J'aime un peu bêtement l'illusion que ça renvoie dans le regard de tous ces gens qu'on croise et qui n'en ont probablement rien à faire. On pourrait croire qu'on s'entend bien, qu'on essaye de construire quelque chose ensemble. C'est fou toutes les idées qu'on peut se faire. J'en joue dans le métro. Je ne vois pas ce qu'on pourrait se dire entre quatre stations, je n'ai pas envie qu'on se retrouve dans ce genre de blanc gênant où on réalise que, malgré nos rapprochements, on est loin de partager une vraie complicité. Alors je lui tiens les mains, continue à l'embrasser. Je me sens tellement tranquille que je relève à peine le soupire ouvertement exaspéré que pousse un type du wagon au moment où les portes de notre station s'ouvrent. Et c'est un petit exploit personnel. J'aurais pu lui casser le nez sur une des barres de la rame pour moins que ça dans une autre humeur. Là, ça ferait tâche, Nathaniel pourrait réviser l'opinion qu'il a de moi et je ne suis pas convaincu que le moment soit bien choisi.

Je ne suis pas plus perturbé que ça par le fait d'entrer dans chez quelqu'un d'autre. Des appartements, j'en ai vu défiler pas mal, que ce soit pour un coup d'un soir, ou juste entraîné dans le mouvement d'un groupe alcoolisé. Je me suis réveillé dans des piaules miteuses comme dans des lofts superbes. J'avoue que je préfère le deuxième choix. Dans l'autre, j'ai tendance à me barrer le plus vite possible. Je crois qu'aujourd'hui, ce sera dans la moyenne acceptable, ou on m'a menti et traducteur est un grand métier d'avenir. En tout cas, je laisse Nathaniel me guider. J'ai pas forcément envie de me retrouver dans un interlude où l'autre se sent obligé de parler de l'aménagement de sa cuisine et de son salon, de s'excuser pour le lit défait et ce genre de bêtises qui ne permettent jamais de faire une bonne transition quand le but est juste de reprendre les choses là où on les a laissées. Si on doit parler de nos vies, de ce qui nous a amenés à passer une nuit ensemble, on le fera plus tard. Là, j'ai rien envie de savoir. Les choses sont simples, et c'est très bien comme ça. Alors je glisse une main sous sa chemise pendant qu'il tourne la clé de sa porte, puis une autre, et je me laisse aller contre son dos en joignant mes doigts sur son pantalon. En posant ma tête sur son épaule, je lui murmure :

– Qui eût cru qu'on pouvait gagner un grand pouvoir de séduction en traduisant des russes dans des conférences ultra techniques et barbantes ? Avoue que tu n'aurais jamais parié là-dessus.

Pour l'instant, je veux juste plaisanter un peu s'il faut parler un minimum pour garder un bon contact humain. L'évolution de la journée est assez amusante, et je ne saurais dire lequel d'entre nous deux en est le plus surpris. J'ai un sourire en coin, et un regard effronté quand il se retourne, toujours dans un jeu de semi-contrôle parfaitement assumé.
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Message  Nathaniel Wade Mar 22 Déc 2015 - 9:20





Âmes solitaires


Ce n’est pas dans mes habitudes de ramener quelqu’un chez moi, mais pas non plus une exception. J’ai souvent l’avantage d’avoir un logement indépendant et plutôt correct par rapport à mes partenaires. Je n’ai rien qui ait vraiment de la valeur sinon mon ordinateur ou ma console. Mes données importantes sont sauvegardées sur un cloud, plus dans la crainte d’un crash système que d’un vol. Sans parler du fait qu’il faudrait une bonne demi-douzaine de traducteurs pour comprendre mes données stockées. J’ai bien quelque livres rares, mais je ne suis pas matérialiste, et un livre ça se remplace. Je crois que la seule chose qui pourrait éventuellement intéresser Yitzhak, c’est ma collection de jeu vidéo dont la majeure partie nécessite l’accès à mon compte Steam.

Dans le métro, Yitzhak joue son rôle de petit copain d’un soir. Il ne s’embarrasse pas de prélude ou de précautions que l’on prend généralement quand on aspire à une relation longue durée. Je réponds à ses sollicitations, amusé de l’exaspération d’un des passagers face à notre non-retenue. Ça aussi me convient. Ce soir, je n’ai pas envie d’être le gentil Nate qui colle à l’ordre moral. J’ai envie de profiter de l’instant présent et du plaisir qu’Yitzhak semble accepter de partager avec moi. Il joue au libertin, je suis sur la même longueur d’onde. Je le crois suffisamment intelligent pour nous éviter toute prise de tête ultérieure.

Le trajet est rapide. Je remarque le regard appréciateur de mon partenaire d’un soir sur mon immeuble. Notre différence sociale s’affiche, mais il n’en fait pas cas et de mon côté je ne pavoise pas sur la résidence plutôt cosy où je loge. Je gagne bien ma vie, je ne m’en vante pas, mais je n’en ai pas honte non plus. J’ai ce que je mérite d’avoir, mon raisonnement sur ma situation s’arrête là. Je ne cherche pas à avoir plus ou mieux. Je n’ai aucune ambition de richesse, je ne sauverai pas non plus le monde comme tous ces héros qui vont et viennent affublés de tenues plus ou moins… pertinentes.

Yitzhak se colle dans mon dos comme un koala sur un arbre blindé de bouffe. Ses doigts s’infiltrent sous ma chemise. Je ferme les yeux à moitié, comme un chat qui savoure une caresse.

- Qui eût cru qu'on pouvait gagner un grand pouvoir de séduction en traduisant des russes dans des conférences ultra techniques et barbantes ? Avoue que tu n'aurais jamais parié là-dessus.

- J’aurais en effet parié sur une fin de soirée bien plus ennuyeuse… Et on ne croise pas la  princesse Shéhérazade à tous les coins de rue non plus.

J’ai tourné la tête pour croiser son regard effronté. Je lui fais un sourire en coin. Tu ne perds rien pour attendre mon petit père à jouer les allumeurs. Je me baisse et lui attrape l’arrière des cuisses pour le hisser sur mon dos. Je lui fais une allusion sur les princesses qu’il faut porter car ce sont des personnes délicates. Je referme la porte du pied, me déchausse du bout des orteils puis hésite quant à savoir où je lâche mon chargement. Le salon ou la chambre ? Problème cornélien qui ne dure qu’une poignée de secondes. Ma chambre ferait peut-être un peu cérémonial, il sera toujours temps de s’y rabattre pour dormir quelques heures confortables. Le canapé nous tournant le dos, j’y dépose doucement mon Yitzhak-Koala par-dessus le dossier. Je balance ma veste puis lui attrape les pieds pour lui enlever ses chaussures.

- Hum… Chatouilleux ? Intéressant!

Alors que le jeune homme semble denier cette faiblesse évidente, je m’affale sur lui, l’emprisonnant de tout mon poids. Le nez dans son cou, je m’enivre de son odeur, un mélange entre son parfum et sa transpiration.

- La vie n'est qu'un songe ! Mais je t'en prie, ne me réveille pas.

Je lui murmure en hébreu le bout de proverbe yiddish qui me vient à l’esprit. C’est juste pour le plaisir, la beauté du langage et du fait qu’il comprend ce que je lui susurre. Etant linguiste, je connais un monceau de phrases belles et flatteuses, mais nous ne sommes pas là pour parler d’amour, mais pour faire l’amour. La nuance a son importance. Je me redresse et l’attire sur moi pour lui enlever son tee shirt. Mes doigts parcourent sa peau mate, et mon regard se fait gourmand attirant mon koala personnel à venir s’attarder sur mes lèvres. Les vêtements tombent au hasard de nos mouvements. La pile de livres qui était sur la table basse s’effondre dans un bruit mat quand j’y allonge Yitzhak dessus. Il frissonne au contact du verre securit. Accroupi entre ses jambes, je me charge de le réchauffer dans une torture faite de luxure. Ses reins qui se cambrent sont ma récompense.




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Message  Yitzhak Anavim Mar 29 Déc 2015 - 19:10

L'endroit est assez confortable, peut-être mieux que ce à quoi je m'attendais, mais je n'ai pas le temps de faire une évaluation détaillée de l'appartement. Je crois qu'il est plutôt dans les normes de l'intérieur d'une personne versée dans la littérature, pas d'excès de décoration, des livres qui traînent un peu, rien pour créer un réel malaise comme un abus de bibelots de mauvais goût ou des icônes religieuses tous les trois mètres cube. Je me sens juste assez à l'aise pour poursuivre sans hésitation. On se murmure des banalités et plaisanteries de circonstance. Tout est paradoxalement aussi impersonnel que réconfortant. Je suis un peu surpris qu'il me soulève sur son dos en prétendant vouloir jour les chevaliers servant jusqu'au bout. On m'avait encore jamais fait le coup. Il est vraiment étonnant finalement. C'est comme si son écart dans un quotidien monotone le rendait un peu fou, lui donnait envie de faire tout ce qui lui passe par la tête tant qu'il en tire du plaisir et de l'amusement. Ça me va, ça a un côté plutôt touchant, et j'aime avoir l'impression d'être responsable de ce genre de changement. Question de satisfaction personnelle. Puis, j'avoue, c'est toujours intéressant de voir ce que donne quelqu'un qui décide de se lâcher, surtout dans l'intimité. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que Nathaniel n'a plus envie de perdre son temps. Une ultime pensée pudique le retient de m'emmener dans sa chambre mais, une fois sur le canapé, il ne me laisse même pas le temps de me déshabiller. Et c'est pas que je sois excessivement chatouilleux, mais j'ai pas l'habitude qu'on aille jusqu'à se donner la peine de me déchausser. De toute façon, je n'ai plus mon mot à dire. Le britannique a décidé de prendre sa revanche sur mon comportement de la soirée et c'est parfait, c'est juste ce que je voulais. Je ne résiste pas, je me laisse écraser par son corps en éprouvant sa force et en relâchant la mienne.

Il me murmure des mots en hébreu qui n'ont pas concrètement de sens, mais me traversent d'un étrange sentiment de nostalgie. Je souris un peu et, en même temps, je lutte pour ne pas m'abandonner à des pensées qui peuvent vite me parasiter quand je cherche à quitter une vie qui ne tourne plus qu'autour d'histoire de batailles et de vengeance. Je ne veux pas tout gâcher, encore, en me laissant envahir par le doute, l'idée que ce que je fais est parfaitement inutile, juste une illusion pour combler un vide qui sera de nouveau là dans quelques heures. Mais j'en ai besoin. Et, après tout, je suis resté lucide, je n'ai pas vraiment perdu le contrôle, j'ai réussi à suivre une personne avec laquelle j'ai tissé un réel lien social, peut-être que je m'améliore ? Je n'ai pas cette peur de décevoir mon partenaire qui inspire plus la panique qu'autre chose. Je ne veux surtout pas me décevoir moi, rater un possible tournant que je pourrais saisir maintenant. Et ça m'incite à m'abandonner, à l'embrasser, le déshabiller et le caresser en retour. Nos gestes se font plus vifs. Je lui fais assez clairement sentir que je n'ai pas envie de douceur. Lui non plus, puisqu'il finit par m'étaler sur la table sans la dégager. Elle est glaciale, et j'aime cet inconfort. J'ai une vague pensée qui me rappelle que je dois éviter les mouvements trop brusques sur la surface si je ne veux pas que mon amant entende tinter mes os d'acier, mais m'en tiendrait-il vraiment rigueur maintenant ? Je m'agrippe plus fort à lui et, puisque rien ne doit compter, je sombre dans les mauvaises habitudes, j'ai des mouvements plus précis, énergiques pour l'inciter à me faire mal dans ce qui n'est qu'un jeu érotique. C'est ma manière de perdre le contrôle, certains diront peut-être d'exorciser toutes les morts que je porte en moi.

Quand, après le premier coit, je me redresse un peu étourdi sur la table couverte de buée, je suis prêt à être ce partenaire jetable qui remballe vite ses affaires et disparaît dans la nuit. J'ai pas envie de devenir une présence gênante. Alors j'ai un regard un peu hésitant vers Nathaniel, mais il n'a pas l'air particulièrement pressé que je m'en aille. Je ressens ce que j'ai déjà soupçonné un peu plus tôt, il porte une solitude assez lourde, il a plus besoin de compagnie que ce qu'il voudrait admettre, et moi aussi. Il me murmure qu'on passera probablement mieux le reste de la nuit dans son lit. Quand il me reprend dans ses bras sur le matelas, je me dis qu'on pourrait presque terminer comme ces personnes qui ne se quittent plus à force de coucher ensemble pour balayer leurs problèmes, ne savent pas vraiment si elles en sont venues à s'aimer ou s'apprécient seulement. Ça ne serait clairement pas une bonne chose. Mais, à l'heure actuelle, je suis faible. Ça ne m'empêche pas de finir par rouler sur lui et le couvrir de baisers, pour la version soft. Un peu plus tard, je ne sais pas pourquoi, j'ai envie de parler, ou peut-être de casser l'ambiance, et une question un peu bizarre m'échappe :

– Il y a quelqu'un que tu essayes d'oublier ?

J'aurais pu me demander ça à moi même. C'est peut-être ce qui m'incite à engager un semblant de discussion qui n'ira peut-être pas très loin. Au final, on n'a jamais parlé de nos passés sentimentaux, juste de nos présents. Je n'ai pas voulu savoir sur quel genre de terrain je m'aventurais pour ne pas me sentir freiné par une quelconque révélation gênante. Maintenant, ça m'est un peu plus égal, j'ai même envie de pouvoir me faire une idée plus nette, ça pourrait éviter de mauvaises interprétations futures par exemple.


Dernière édition par Yitzhak Anavim le Lun 18 Jan 2016 - 15:49, édité 1 fois
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Message  Nathaniel Wade Mer 13 Jan 2016 - 15:54





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Je laisse mon cerveau au vestiaire et me focalise sur mes sens et les reactions de mon corps. Je me transforme en pur hédoniste égoïste, tout en faisant partager mon plaisir à mon partenaire. A mon tour de réagir à ses caresses et ses baisers. Notre but est commun et purement charnel. Yitzhak est agréable à regarder et son corps souple qui se cambre sous mes caprices est parfait pour me lessiver l’esprit et la mélancolie dans laquelle je me terre depuis mon retour de Londres. Je m’étais juré, la première fois que j’avais quitté cette ville, que jamais je n’y remettrai les pieds. J’avais cédé aux caprices de ce client et voilà que la capitale britannique remonte d’un cran dans les lieux qui ne me rappelle que souffrance, tristesse et frustration.

Mon compagnon d’un soir me fait comprendre, qu’il ne souhaite pas de douceur. Je n’ai pas l’âme d’un pur dominant, mais quand c’est demandé et raisonnable, je me plie aux désirs de mon partenaire. Je reste d’abord timide dans mes gestes, mais Yitzhak m’entraine dans une danse érotique qui m’emporte dans une fougue que je ne me connais pas, sans doute due à cette période d’abstinence absolue. Alors je le prends sur cette table dure et froide. La pièce n’est perturbée que par nos respirations haletantes, de ma montre qui claque à intervalles régulier contre le verre. Une vague de chaleur m’entoure, une image tente de s’imposer à moi, un visage… j’accélère la cadence et chasse les souvenirs douloureux et ce vide qu’ils laissent en moi. Je dévie mon attention sur celui qui me procure du plaisir et qui se mord la lèvre, concentré dans l’effort de retarder la jouissance au plus loin. Jouissance qui m’électrise violemment, irradiant tout mon corps, anesthésiant pour quelque temps les blessures de mon l’âme.

C’est souvent le moment le plus gênant dans ce genre de rencontre furtive. Je suis chez moi, la position la plus facile. Alors même si je n’attends strictement rien de cette rencontre, ni une éventuelle prochaine fois, j’ai assez de respect pour celui que je tiens dans mes bras pour l’inviter à rester passer la nuit. Nous pouvons très bien nous quitter au matin, après un copieux petit déjeuner comme des gens un peu civilisés. Yitzhak accepte, je l’entraine donc dans ma chambre. Nos corps se retrouvent sous la couette. Après le plaisir du sexe, vient celui du confort et d’une chaleur à partager. Rapidement, il se pose sur moi et laisse traîner ses lèvres sur ma peau. Placidement, je me laisse faire et savoure cette simple sensation d’être l’objet de l’attention de quelqu’un d’autre. D’une main, je lui caresse les cheveux. Je ne sais pas ce qu’il se passe dans sa tête, et égoïstement, je ne souhaite pas le savoir… Pas maintenant, plus tard peut être, si un plus tard se dessine un jour.

- Il y a quelqu'un que tu essayes d'oublier ?

Je soupire et lui fait un sourire un peu désabusé.

- C’est si évident que cela ? C’est vrai que je suis mauvais comédien…

Je pose mon menton sur son crâne et dessine des arabesques sur son dos. Il se love contre moi comme un chat. C’est agréable, cette fausse sensation de ne plus être seul. Mais sa question me rappelle la réalité que je cherche à fuir.

- Le cerveau a souvent un comportement étrange. Il persiste à vous rappeler ce que vous essayez d’oublier, et enfouit dans une obscure région cérébrale, ce que vous cherchez à vous remémorer…

Je ris doucement et le chahute un peu avec mes doigts un peu baladeurs. J’ai envie de lui demander pourquoi il m’a voulu un peu brutal, mais je sens que je n’ai pas envie d’entendre sa réponse. Je ne sais pas ce qui se cache derrière la façade qu’il affiche et je crois que pour le moment j’ai envie de garder de lui, l’image d’un étudiant qui avait simplement le désir de passer un bon moment avec quelqu’un qui lui plait. Pas de promesse, pas de demain, juste le plaisir de l’instant.

***

Le jour filtre à travers le store. Je sens un poids sur moi, la chaleur d’un corps. Des cheveux me chatouillent le nez. La soirée me revient en mémoire. Nous n’avons pas assez bu pour oublier le moindre détail. La respiration d’ Yitzhak est calme. Je ne bouge pas, attendant qu’il se réveille par lui-même. J’ai un vague souvenir de lui avoir promis un bon petit déjeuner, je suis en train de me demander si je ne suis pas en panne de lait… j’espère qu’il aime le café.

Spoiler:




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Message  Yitzhak Anavim Lun 18 Jan 2016 - 17:36

Quand je lui pose ma question bizarre, Nathaniel a l'air de quelqu'un pris sur le fait. Je suis doué pour mentir, mais quand il s'agit de me rapprocher vraiment des gens, je grille toujours des étapes et j'étends le malaise au lieu de le réduire. Sur le coup, je me sens un peu déplacé. Il doit se demander si je ne suis pas en train de lui faire un reproche, de le piéger jusqu'à ce qu'il avoue avoir pensé à quelqu'un d'autre pendant qu'il se donnait. Mais je n'étais pas allé chercher plus loin. J'attends pas de belles paroles ou une opportunité masochistes pour flageller mon amour-propre. Je pensais juste au fait qu'il m'avait laissé entrer dans sa vie sans me donner l'impression d'être un séducteur aguerri, ni montrer l'envie de trouver quelqu'un en particulier. Son absence de grand discours m'avait permis de déduire qu'il ne voulait pas épiloguer sur le chapitre de l'amour, ou éviter d'en parler pour ne pas se sentir coupable. Nous avions partagé la même pudeur. Alors, vu ma situation, je voulais juste vérifier s'il partageait les mêmes sentiments que moi dans l'histoire. Au fond, la question était aussi pour moi. Depuis le temps, je crois avoir fait le deuil, mais tout dans mon attitude, mon incapacité de construire quoique ce soit affirme le contraire. Du coup, sa réponse détournée m'arrache un sourire désabusé. Ouais, le cerveau et les zones de l'inconscient, ça fout une sacrée pagaille. C'est là sans être là, les mauvais souvenirs que l'on pense effacés, comme le temps d'un bonheur simple et naïf qu'on arrive plus à retrouver. Pour qu'il s'exprime avec cette prudence évasive, il doit cacher quelque chose d'assez lourd. Ça confirme ce que j'ai ressenti quand on s'est aventurés sur des confidences plus personnelles à la cafétéria du palais des congrès. Mais je crois aussi que j'ai souvent l'espoir de rencontrer des inconnus perclus de souffrances pour me rassurer. Il faut pas qu'il se sente trop découvert, quand on cherche le mal chez quelqu'un, on le trouve forcément.

– Je me disais que tu ne serais pas allé si loin avec moi si tu n'avais pas eu la certitude que j'avais aussi d'autres problèmes en tête. C'était juste une question traître, pour vérifier…

J'essaye d'avoir l'air un peu espiègle mais le cœur n'y est pas. Nathaniel ne cherche pas à en apprendre plus sur ces « problèmes » et je ne lui demande pas davantage ce qu'est devenu son ex. Vu les têtes qu'on tire, c'est à peu près sûr que ça chargerait l'ambiance, et ça serait tout de même dommage de s'être accordé un moment d'oubli agréable pour renouer juste après avec ce qui nous mine. On préfère renouer avec une complicité plus charnelle même si, au final, nos derniers gestes avant le sommeil ressemblent plus à des marques de soutien qu'à de la tendresse.

**

Un autre de mes problèmes, c'est que je ne suis pas franchement du matin. Et là, me retrouver dans un environnement que je ne maîtrise pas, avec une personne que je ne connais pas si bien, me fait presque regretter de ne pas avoir eu la force et la volonté de rentrer chez moi dans la nuit. Heureusement que Nathaniel fait des efforts, parce que j'ai beaucoup de mal avec les « au revoir ». Sur le moment, un peu en panique, j'ai pensé à me rhabiller en vitesse et prétexter avoir un truc super important à faire pour disparaître sans avoir le temps de croiser une dernière fois son regard. Mais je me souviens que, avant de nous endormir, il m'avait répété que je pouvais rester la matinée, qu'il avait de quoi préparer un bon petit-déjeuner etc. Je sais aussi que le départ discret a tendance à échouer et donner l'air stupide quand on ne connaît pas le terrain et qu'on ne sait pas ouvrir ou fermer la porte d'entrée du premier coup. Je fais de mon mieux pour ne pas avoir l'air pressé de partir. C'est pas que je regrette quoique ce soit, c'est juste le côté sauvage qui reprend le dessus, avec ses pics capricieux de nervosité sociale. Et puis, sans doute que j'ai aussi un peu peur de trouver ce moment agréable, et de me rappeler des moments bien enterrés d'une vie à deux où tout semble merveilleux. Ça fait longtemps que j'ai pas pris le temps de prendre un petit-déjeuner par exemple, longtemps que j'ai oublié qu'il existait des repas qu'on mangeait à heures fixes d'ailleurs. Mais je garde la réflexion pour moi, je cache ma réserve, je me montre le plus aimable possible en relançant jusqu'à son se sépare la conversation sur le programme de sa journée, mes projets actuels en cours, et tout un tas de trucs parfaitement neutres. On se quitte sur « à la prochaine » sans avoir la moindre idée du sens qu'on veut bien donner à ces quelques mots.

[Fin]
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