The Heroic Age
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Traduire ou être traduit [PV Nate Wade & Yitzhak Anavim]

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Message  Nathaniel Wade Dim 2 Aoû 2015 - 8:14





Mutants²


Au fils de la discussion, j’entrevois une grande maturité chez Yitzahak qu’on ne perçoit pas de prime abord dans cet étudiant à l’apparence insouciante. Dire qu’il cache son jeu est un raccourci que je ne prendrais pas. Mais il devient évident, pour qui sait observer et prendre du recul, que le jeune homme qui me fait face a la capacité de se poser et de faire une analyse de ce qui l’entoure d’une rare pertinence. Cela ne me rend pas méfiant, bien au contraire. Je n’aime pas les gens qui étalent leur intelligence, avérée ou pas, comme d’autre leur confiture sur une tartine. Je n’y vois pas de tromperie, mais qu’un juste équilibre d’interaction avec les autres, et dans le cas présent avec moi.

L’étudiant tente de voir le côté positif de ma mutation et l’usage que je pourrais en faire au quotidien. Si dans l’absolu, il n’a pas tort, ou plutôt entièrement raison, son analyse ne prend pas en compte l’aspect émotionnel que l’on peut avoir vis-à-vis de ses capacités. J’ai eu la malchance d’accumuler les expériences négatives. Si bien que j’éprouve toujours une réticence à exploiter ce don même pour une tache banale comme récupérer une télécommande sans lever mes fesses du canapé. Je n’arrive pas à avoir ce détachement et cette insouciance que semble avoir Yitzahak. D’un certain côté, j’envie sa force de caractère qui lui permet de mettre de côté ce qui le mine et d’avancer.

Je ne peux m’empêcher de faire une grimace quand il évoque la possibilité de pouvoir me téléporter pour me sauver d’un danger ou d’agir sur des armes… S’il savait… Oui, cela m’a sauvé et sauvé Max… Mais à quel prix ? J’ai l’impression d’avoir vendu mon âme au diable en « déplaçant » le cœur de cet allemand hors de son corps. Sans parler du fait, que maintenant, je n’aurais pas un gouffre à la place du cœur si je n’avais pas eu à me téléporter et ainsi croiser le chemin d’un être que je suis incapable d’oublier. Je souris quand même devant les louables efforts d'Yitzahak pour me faire voir le bon côté de la médaille.

Quand il m’avoue à demi-mots avoir lui aussi flirter avec le côté sombre du gêne X, je comprends que je faisais un peu fausse route sur sa personnalité. Et que tout gentil qu’il puisse paraitre, il peut également se montrer plus retors. Je ne sais pas qu’en penser. Il a l’honnêteté de le sous-entendre et qui suis-je pour le juger ?

- En effet rien est simple, dis-je en le paraphrasant.

Lui aussi a failli devenir qu’une « machine », un vulgaire outil pour d’autres gens sans scrupules. Mais il semble avoir repris le contrôle de sa vie et de son libre arbitre. Je devine sous le couvert de ses mots, qu’il use de l’illégalité sans vraiment de complexe. Est-il condamnable ? Ou juste une personne qui s’adapte à son époque ? Je me renvoie ma propre image, et me dis que finalement je cherche à me donner une pureté que personne n’est capable d’avoir. La nature humaine, mutation ou pas n’est pas faite pour cet idéal dont on nous colle les exemples au cinéma. Accepter mon individualisme et mon égoïsme primaire serait pour moi la plus grande des avancées. Alors lorsque je comprends qu’Yitzahak a volontairement agit à l’encontre de la loi pour un but auquel il croit, je ne peux me permettre de le juger et de le condamner. En fait, coincé dans mon carcan moralisateur, il me met sans le vouloir en défaut avec moi-même. Cela fait si longtemps que j’aurais dû avoir ce questionnement avec moi-même que je ne lui en veux pas qu’il pointe de manière inconsciente mes propres failles. Je sens le danger de cette remise en cause. Je vis depuis si longtemps dans ce mode nivelé et sans remous. Le danger, et la violation « de la bonne morale » je les avais vécus avec Max. Et dieu sait que la pensée d’aller contre l’ordre établi peut-être grisante. Mes coucheries avec lui n’avaient-elles pas été plus jouissives car justement établies comme tabou absolu pour l’époque ? Et maintenant ? Autre époque, autres tabous ? Me servir de mes capacités sans entraves ? Du remue-ménage dans le salon me fait consulter ma montre. Je dois bientôt reprendre mon poste.

- Je dois y retourner. J’ai apprécié de te rencontrer Yitzahak, dis-je en reprenant l’anglais. Je comprendrais que tu ne souhaites pas t’attarder après la fin de ces conférences ennuyeuse, mais si cela te dit d’aller manger quelque chose dans un endroit moins guindé… Je termine dans deux heures.

Je m’étonnais moi-même. Enfin depuis des mois j’arrêtai de faire la taupe et provoquai moi-même une ouverture.



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Message  Yitzhak Anavim Lun 10 Aoû 2015 - 17:47

Tout ce que je lui raconte pour l'aider à relativiser le potentiel « criminel » de son pouvoir ne lui donne pas de folles révélations. Un peu normal. Quand un mutant a une vision très négative de son pouvoir, ce n'est pas parce qu'il en ignore les avantages, mais parce qu'un traumatisme quelconque lui montre surtout du négatif. Et, à en voir la tronche qu'il tire, même l'idée de sauver une personne grâce à ses capacités ne l'enchante pas vraiment. Je ne peux pas trop deviner ce qui le travaille, à part, peut-être, qu'il a déjà tenté d'aider quelqu'un et que tout ne s'est pas passé comme prévu. Avant de pouvoir creuser la question, je suis bien obligé de passer par des lieux communs. Parfois, ça suffit. Tous les mutants ne se lamentent par à cause de blessures profondes. Certains sont juste de gros trouillards qui trouvent bien confortable de gémir « la société ne veut pas de nous », sans avoir jamais rien tenté pour se faire intégrer. Mais Nathaniel est plus perturbé. Je dois avancer prudemment si je ne veux pas le faire fuir et, en même temps, j'ai de meilleures chances de l'intéresser. Quand je lui avoue ne pas être tout à fait clean de mon côté, il reste assez inexpressif. J'essaye de le sonder. Le truc, c'est que je ne le connais pas assez pour interpréter son absence de réaction. Il peut tout aussi bien réfléchir à ses propres infractions que se trouver désarçonné face à un jeune homme au passif imprévu. Si je me suis lancé trop vite, c'est fichu. Vu qu'il commence à regarder sa montre, je crains sérieusement de lui avoir fait peur. Certains type détestent les embrouilles. Ça ne serait pas la première fois qu'on me fausse compagnie en réalisant que je suis le genre de personne qui attire les problèmes ou semble en avoir dans sa tête.

Autour de nous, les gens en pause commencent à se lever. Je me maudis d'avoir lancé des trucs dans la limite du temps imparti. Maintenant, je n'ai plus vraiment les moyens de rattraper ça si je me suis vautré. Et s'il m'a mal jugé, je fais comment pour l'empêcher de parler ? Je peux toujours prétendre que je plaisantais, mais je préfère éviter d'en arriver à ce genre de ruse débile, même si je suis devenu un menteur professionnel par la force des choses. Du coup, quand il m'invite ouvertement à le retrouver à la fin de sa dernière conférence, je suis un peu surpris. Ok, c'est ce que je cherche à faire depuis tout à l'heure, mais je suis trop mal à l'aise avec une grosse partie de moi-même pour garder la confiance quand je me dévoile un peu trop. J'adore faire perdre leurs moyens aux gens, mais j'ai depuis quelques années le souci de les perdre un peu aussi quand ils prennent les devants à ma place. Donc, je le fixe un instant, un peu bête, et il doit croire que je trouve sa proposition carrément déplacée. Mais je me reprends vite avec un grand sourire, sincèrement ravi.

– Comme tu le dis, ce sont les conférences qui sont ennuyeuses, pas toi. Je te suivrais où tu voudras dans deux heures alors. Bon courage pour ton dernier round ! Je dirais bien que je t'écouterais avec passion mais je crois que je dois rejoindre mon collègue à un autre truc.

Bon, j'en fais peut-être un peu trop. Je retrouve un registre plus relâché. Quand on vient de peser ses mots comme je l'ai fait quelques minutes plus tôt, ça fait un bien fou. Je lui fais un signe de la main avant d'examiner un plan pour savoir dans quel amphi je dois aller. Là, tout de suite, je suis parfaitement heureux et content de moi. J'ai obtenu une partie de ce que je voulais. Collin le remarque d'ailleurs tout de suite à mon air réjoui. Il sait déjà que la suite de l'histoire risque de ne pas lui plaire, mais sa curiosité le pousse quand même à demander sur un ton blasé :
– Pourquoi tu souris comme ça ?
– Parce que je retrouve le beau traducteur dans deux heures. - Je lui mets deux doigts devant les yeux pour accentuer l'effet. - Je risque de partir un peu plus tôt que prévu du coup…
– Mais tu m'avais dit… Mais tu… Comment tu peux t'amuser à flirter ici ? Sérieux, tu m'énerves.
Ce que j'aime avec Collin c'est qu'il a besoin de signifier sa colère par des mots au cas où elle passerait inaperçue. Et même dans ces moments, il donne plus envie de rire qu'autre chose. Je l'attrape un peu brusquement par l'épaule pour lui coller un bisou sur la joue.
– Allez boude pas, tu sais que je t'aime bien aussi.
– C'est bon, casse-toi…
Il se dégage mollement et, comme si toute sa contrariété était passée, se met à me parler avec enthousiasme de ce que je viens de rater. Il y a plus important qu'un combat perdu d'avance contre ma mauvaise volonté, il faut qu'il vide son sac. Je suis un des seuls interlocuteurs crédible de sa vie, je suis trop précieux pour qu'il se paie le luxe d'une embrouille avec moi.

Après avoir salué un Collin résigné, je gagne la sortie du pavillon d'exposition. Il fait encore super beau dehors, c'est un samedi si mal utilisé. Enfin, je dis ça, mais j'aurais tout aussi bien pu le passer enfermé chez moi sur mon ordinateur. C'est juste que, puisque je me suis donné la peine de sortir, j'aurais mieux fait d'aller ailleurs. La dernière conférence est assez confuse dans ma mémoire. Je me suis un peu lancé à l'aveugle avec Nathaniel. J'ai une vague idée de ce que je peux attendre de la suite et, en même temps, absolument rien ne sonne très prudent si les choses se passent mal. Alors j'ai passé en révision les informations à révéler, à ne pas révéler, les comportements à éviter, en me demandant aussi comment je suis censé réagir dans le cas où, comme Collin le pense, le rendez-vous se révèle tout sauf professionnel. J'en sais rien. Il m'arrive de changer d'objectifs en cours de route, ou les remettre à plus tard. Je trouve les gens capables de prévoir au millième près un plan complètement tarés. Je suis du genre à m'adapter, mais, connaissant tous les caprices de mon esprit, j'essaye d'anticiper un minimum là où pourraient me conduire chaque nouvelle situation. Je ne peux pas m'amuser à faire entrer trop d'inconnus dans ma vie. Hors Confrérie, personne ne me connaît vraiment, et mes confidences changent selon les rapports que j'ai avec les uns et les autres. Je suis obligé de tenir des fiches pour savoir où j'en suis. Pour l'instant, j'ai assez de souplesse mentale pour ne pas m'emmêler, mais il ne faudrait pas trop en rajouter.
Je vais vers Nathaniel dès que je l'aperçois.

– Alors, j'ai raté des choses intéressantes dans l'autre salle ? Tu connais un coin où se poser ?

Je connais toujours des « coins » où aller, mais ils sont rarement très tranquilles. Quand je vais en ville, c'est plus pour attraper de la distraction immédiate que discuter en toute intimité avec quelqu'un, sauf quand je dois bosser sur un projet avec une équipe, mais là, tout de suite, la bibliothèque me semble assez peu idéale.


Dernière édition par Yitzhak Anavim le Ven 21 Aoû 2015 - 13:51, édité 1 fois
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Message  Nathaniel Wade Jeu 13 Aoû 2015 - 5:21





Mutant²


Yitzhak apporte un peu de spontanéité dans ce monde d’attitudes affectées, courantes dans les salons de conférenciers. Notre conversation a pourtant été sérieuse à un moment donné. J’aimerais tant pouvoir relativiser comme lui, avoir ce recul qui fait que les événements glissent sur vous, mais ne s’y accrochent pas. Pouvoir vivre une partie de ma vie en égoïste hédoniste, mais cela ne me ressemble pas. Je me remémore ce que j’ai fait depuis mon retour de Londres… Traduire du chinois ancien, lire quelques livres en attente, décliner l’invitation de la libraire… Je ne peux pas dire que je sortais vraiment avec cette fille, disons qu’on comblait nos solitudes respectives de temps à autre. Je refais ce constat amer qu’avant de connaitre Max, je ne me suis jamais vraiment fixé avec quelqu’un. Je me suis cru amoureux, mais cela n’avait pas duré plus que le reste, pitoyable aveuglément de jeunesse. Maintenant, je sais tout le poids de ce sentiment. Il vous enflamme le cœur aussi surement qu’il vous l’arrache, comme pour cet allemand que j’ai assassiné. Hémorragie perpétuelle sans pouvoir trouver le repos de la mort.

Autour de nous, les gens commencent à bouger, un œil à ma montre me dit que le temps a finalement passé vite en compagnie de cet étudiant. Alors quand je l’invite à poursuivre notre discussion, après la fin de mon travail, je suis ravi qu’il accepte. Je souris à son « Je te suivrais où tu voudras dans deux heures », sa manière de s’exprimer a changé. Ses mots, le vocabulaire et même l’inflexion de sa voix, il est de nouveau un étudiant comme les autres, moins sérieux, plus charmeur.

Je suis de retour dans mon bocal. J’attrape la bouteille d’eau et en vide presque la moitié en quelques gorgées. Il est important que mon débit de parole reste fluide. Du regard, je cherche Yitzhak, mais ne le trouve pas. Il y a beaucoup de monde et de là où je suis, j’ai plein d’angles morts. Je ne lui ai pas précisé où on devait se retrouver. Mais c’est un garçon qui me semble plein de ressources, je ne doute pas que lui me trouvera. J’installe mon casque sur les oreilles et bascule le commutateur. Le micro de celui que je dois traduire est ouvert. Il y a pourtant une led verte qui indique que j’entends ce qu’il dit, mais le type continu de parler de ses magouilles financières.  Je ne sais pas si c’est de la bêtise ou si c’est un fait exprès. Par prudence, je coupe et attends que ce soit lui qui demande la ligne. Les russes ont tendance à se montrer expéditifs envers les curieux.

Je termine ma bouteille d’eau. C’est avec un plaisir non négligeable que je mets sur OFF ma console de dialogue. J’en ai ma claque de leur discours sans intérêt et de leur pur effet d’annonce. Dire que les ânes qui écoutent ont applaudi… Je m’extirpe de la salle avant qu’on ne me mette le grappin dessus et vois Yitzhak arriver vers moi.

– Alors, j'ai raté des choses intéressantes dans l'autre salle ? Tu connais un coin où se poser ?

– Tu n’as rien raté du tout ! Tu m’excuses une minute, besoin d’éliminer, dis-je en montrant ma bouteille d’eau vide que je lance dans une poubelle.

Dans les sanitaires, j’en profite pour virer ma cravate et déboutonner quelques boutons de ma chemise afin de pouvoir enfin respirer. Je me passe de l’eau sur le visage et me frotte les cheveux. Je n’aime pas cette coiffure sage qui s’impose pour ce genre de travail. Max aimait bien mon « décoiffé sauvage » comme il disait. Il m’appelait son tigre…. Je m’ébroue. Il faut que j’arrête de penser à un gars mort depuis plus de soixante-dix ans, un gars que j’ai lâchement quitté il y a à peine quatre mois. Je regarde mon moi du miroir. Passer à autre chose va être dur. Mais il va bien falloir que j’arrête de vivre comme un fantôme. Quand je sors et vois le regard d’Yitzhak s’éclairer,– j’avoue avoir été un peu long –, je sais dans quel endroit je vais lui proposer d’aller. Un lieu où lui avec son look d’étudiant et moi avec mon costard on ne devrait dépareiller ni l’un ni l’autre.

- Une assiette de nachos ou des quésadillas au Hard Rock Café qui se trouve à trois blocs de là ça te dit ? A l’étage, ils ont une salle de concert qui fait discothèque suivant les jours. Mais pour l’instant j’ai la dalle !

D’emblée je propose l’éventualité de poursuivre la soirée plus tardivement. Je me botte les fesses mentalement pour bouger de mon mode de vie qui vire au troglodyte. Dehors le soleil est éclatant, quand Yitzhak me fait remarquer que nous sommes un samedi, je me dis qu’en effet il y a d’autres lieux que les salles de conférence pour passer un week end agréable. Puisque mon nouveau compagnon de la journée a dit qu’il me suivrait où je voudrais, j’avance dans la direction du célèbre restaurant. Peut-être que cette rencontre fortuite va arriver à dégager le ciel nuageux que j’ai dans le cerveau.



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Message  Yitzhak Anavim Ven 21 Aoû 2015 - 15:19

Pendant que je l'attends, j'ai le temps de me demander s'il ne s'est pas lâchement défilé, mais ça m'étonnerait quand même, ou alors il est plus instable et bizarre qu'il n'en donnait l'air. Quand il refait surface, je note qu'il a retouché son look du mieux qu'il pouvait pour pas trop ressembler à un mec qui sort du bureau. Ça lui va mieux d'être un peu moins guindé, on aurait presque envie de l'aider à se débrailler encore plus, mais je vais pas commencer avec ce genre de réflexion facile. Je dois rester correct, enfin j'essaye. Je lui souris, me la boucle, et je le laisse me faire sa proposition. Il opte pour une valeur sûre, pas de prise de risques si ce n'est que le lieu risque, un samedi soir, d'attirer des hordes de touristes peu inspirés, mais si ça devient vraiment insupportable, on pourra toujours se réfugier ailleurs. Enfin… C'est pas que j'ai déjà prévu de passer toute la soirée avec lui, mais il me parle déjà d'une piste de danse, alors on dirait que ça a l'air sérieux. J'en suis content et, en même temps, je ressens un peu de malaise à l'idée des intentions qui m'ont d'abord attirés vers lui. Les choses se passent bien, mais elles ne se passent pas comme prévu. Mon traducteur semble se jeter à corps perdu dans l'occasion de passer une nuit amusante, et ça devient délicat de le faire redescendre avec des histoires de mafieux qui torturent et tuent des mutants. Au final, je crois que je vais surtout jouer un rôle de soutien moral pour l'instant. J'aurais pas l'idée de m'en plaindre non plus, il y a des personnes qu'on a envie de consoler plus que d'autres, et puis, j'ai besoin de me changer les idées, de faire de nouvelles rencontres aussi, dans le fond. Ça fait une paye que je me suis pas autorisé une escapade de manière aussi consciente. Généralement, je suis trop défoncé pour recoller les morceaux dans ma tête, une stratégie débile pour que j'ai pas besoin de m'attacher ou de trop me compliquer socialement les choses en tout cas.

– ça me va, rien ne vaut une nourriture saine et équilibrée avant de faire des folies de son corps !

Je lui lance ça en toute ironie avant de le suivre vers la sortie, pour le genre de marche toujours un peu gênant avec quelqu'un qu'on connaît peu. Il faut aller d'un point à un autre, donc ce n'est en soi pas très long, mais assez pour qu'arrêter de parler une dizaine de minutes jette comme un froid. Heureusement, j'ai l'art d'occuper les vides avec du blabla inutile, comme rappeler qu'il fait beau – juste au cas où ça se remarque pas -, que c'est quand même incroyable qu'autant de gens aillent s'enfermer de leur plein gré un samedi après-midi pour des conférences, et d'autres choses assez inutiles pour mettre tout le monde d'accord. De toute manière, il y a trop de monde, trop de bruit dans les rues pour engager un semblant de débat.
En fin d'après-midi, le lieu n'est pas encore trop peuplé. On passe rapidement au comptoir pour demander des nachos et des boissons, et on va se trouver une banquette dans un angle relativement tranquille. Maintenant, la difficulté d'engager une véritable conversation se pose. Retourner direct dans la discussion telle qu'on l'a laissée, quand j'évoquais mes mystérieuse activités illégales, ne me semble pas la meilleure des idées. Si Nathaniel a décidé de me connaître plus en détail, je suppose que le sujet reviendra sur le tapis en temps venu. Je préfère miser sur une amorce plus légère.

– Pour une fois que je sors en société, j'ai beaucoup de chance de tomber sur quelqu'un dont la soirée semble aussi remplie que la mienne. J'espère que personne n'aura à souffrir d'un faux plan par ma faute !

Je m'inquiète avec trop de désinvolture pour que ce soit crédible, mais c'est une manière de détendre l'ambiance et de forcer l'autre à en rajouter aussi, comme ça, j'ai de quoi en apprendre un peu mieux sur son mode de vie. Je vous ai dit, il a la réaction d'un mec qui a vraiment besoin de compagnie et, comme je suis curieux, je veux en savoir un peu plus là-dessus, ce qui nous ramènera peut-être à sa mutation, ou juste à des confidences qui n'auront peut-être pas énormément d'utilité, mais pourquoi pas. J'ai souvent besoin de parler aussi, et j'ai de la fascination pour les histoires des autres, même si ça m'amène à me retrouver dans des situations bizarres, comme me mettre à raconter un bout elliptique de ma vie à un mafieux russe dans un parc, juste après une fusillade. On ne peut pas tellement dire que je choisisse bien le moment ni les personnes mais j'aime justement ce point, le fait de ne pas prévoir et laisser les choses se tisser d'elles-mêmes, en particulier si cela ne doit mener à rien de bien sérieux. Là, je ne saurais trop dire. Je fonce juste tête baissée. Nathaniel n'a pas l'air trop louche, je pense que je peux me rapprocher un peu de lui sans me demander si je devrais le tuer ou le trahir un jour comme Nikolaï. Ça se voit qu'il est plus du côté des gentils, quoiqu'il ait pu faire.
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Message  Nathaniel Wade Lun 24 Aoû 2015 - 12:28





Mutant²


Trois blocs de pâté d’immeuble, ça fait tout de même une petite trotte. Nous sommes au centre-ville de New York, le trottoir a beau être large, il faut constamment louvoyer entre les gens qui arrivent en face. C’est une manière de marcher très familière aux new-yorkais qui avancent dans la plus grande indifférence des autres. Plus de huit million de personnes vivent ici. C’est la plus grande ville des États-Unis. La ville la plus anonyme aussi.

Yitzhak a l’art de parler… pour ne rien dire. Je souris à ce qu’il me dit, acquiesce et relance ce qu’il faut. Il semble s’investir de la tâche de meubler les silences. L’être humain a horreur du silence et encore plus des blancs dans une conversation. Fait étrange pour le polyglotte que je suis, je ne suis pas gêné par ces moments où une conversation s’essouffle entre deux relances. Mais un silence accepté entre deux personnes, dévoile souvent une intimité entre elles, avec la non-nécessité de se justifier de ne rien avoir à dire. Puis bien sûr, il y a les bavards… Je soupçonne mon ami du jour d’en faire partie. Son babil me convient parfaitement. Si je l’ai convié à manger, c’est bien pour m’aérer la tête et me sortir des soucis et autres problèmes graves.

Mon ventre clame son contentement quand on passe notre commande. C’est un fait que l’odeur de nourriture me confirme, j’ai faim. En voilà une bonne maladie. Nous naviguons entre les tables pour nous trouver un coin tranquille. Je regarde la décoration et note qu’ils ont de nouvelles pièces en exposition.

– Pour une fois que je sors en société, j'ai beaucoup de chance de tomber sur quelqu'un dont la soirée semble aussi remplie que la mienne. J'espère que personne n'aura à souffrir d'un faux plan par ma faute !

– Je ne pense pas que le reste de pizza, avec qui je pensais passer un tête à tête ce soir, me fera une scène tragique de mon lâche abandon.

La question est à peine subtile et tout à fait classique pour savoir où on met les pieds. Ma réponse me dévoile un peu. La soirée s’annonce plutôt légère. Je détaille mon vis-à-vis sans vraiment m’en cacher. C’est le genre de gars qui a suffisamment de bagou  pour être à l’aise en toute situation. Peu farouche, il semble avoir le contact facile. Avec sa peau mate et ses cheveux un peu en bataille devant les yeux, il a un petit côté sauvage qui n’est pas déplaisant. On doit faire un sacré contraste, moi avec une allure sage accentuée par mon costard et lui en « normal  étudiant». Mais je crois qu’il voit au-delà de mon apparence et comprend que ce n’est pas ma tenue de tous les jours, surtout que bossant à domicile, il m’arrive de ne pas faire l’effort de m’habiller. L’arrivée de nos assiettes interrompt mon détail sans honte de la personne de Yitzhak.

– Je m’excuse, mais j’ai vraiment trop faim

Je me jette littéralement sur mon assiette et enfourne une poignée de Nachos. Au diable les manières et de toute façon ce lieu n’est vraiment pas protocolaire. Je torpille ainsi la moitié de mon assiette sous le regard amusé de l’étudiant. Je souris d’une manière penaude, un peu comme un gamin pris en faute. Mais côté nourriture, il ne faut pas m’en compter. D’ailleurs à ce sujet, il serait peut-être bien que je reprenne mes footings matinaux, si je veux encore voir mes pieds dans dix ans. Alors que je m’essuie les lèvres avec la serviette en papier, je cherche un sujet de conversation. Je n’ai pas envie de reparler de nos mutation, ce n’est pas pour moi un sujet de détente. Ce qu’il fait au campus, je m’en moque un peu, alors je lui retourne sa question précédente de manière plus directe.

– C’est spécialement ce soir que tu es esseulé, où quelqu’un t’attend habituellement ? Tu ne me semble pas être du genre solitaire.

Pas vraiment timide, une belle gueule, il doit forcément avoir un « accompagnement » permanent ou non quelque part. Dans un sens, je préfère ça, à la libraire qui espère un peu trop de moi.


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Message  Yitzhak Anavim Mar 1 Sep 2015 - 18:08

On me dit souvent que je ne suis pas très subtile, mais je cherche assez rarement à l'être, même si j'en fais un minimum pour que la discussion reste amusante et donne un peu plus de liberté de réponse à la personne en face. Il est assez normal de chercher à savoir où en est la vie d'une personne qu'on rencontre, mais lui demander cash « Alors ? Célibataire, en couple, marié ? » c'est le meilleur moyen d'obtenir des informations impersonnelles, et le but n'est pas de cocher des cases dans une fiche de renseignements. Là, Nathaniel ne me confirme pas seulement qu'il est seul, il me montre aussi qu'il a de l'humour et, par la même occasion, valorise un peu ma présence à ses côtés pour la soirée. Oui, je l'ai un peu cherché aussi, mais j'aime obtenir des flatteries faciles. Ça m'arrache un vague sourire de contentement. Il m'examine à nouveau, sans le dissimuler ni se montrer trop insistant non plus. Je ne pense pas qu'il essaye de me faire comprendre quelque chose, il m'évalue, et j'en suis au même stade. Au stade où on ne sait pas ce qu'il y a à attendre des prochaines heures. Par habitude, je suppose qu'il doit penser que je ne suis pas repoussant, mais plus jeune que lui, à un moment de ma vie qu'il a l'impression d'avoir dépassé depuis longtemps. C'est vrai qu'on dépareille un peu. Il pourrait être un jeune professeur en langue et moi son élève. Mais la comparaison m'amuse plus qu'autre chose. De toute façon, pour m'avoir invité si facilement à venir boire un coup et faire la fête avec lui, je doute qu'il soit de ce genre à se sentir obligé de jouer les adultes ultra sérieux depuis ses vingt-cinq ans.

Le service arrive rapidement et nous n'avons pas vraiment le temps de poursuivre. L'attention de mon ami traducteur est très vite détournée par ces délicats triangles dorés que sont les nachos et je m'intéresse à ma propre part avec, cependant, beaucoup moins d'appétit que lui. Je ne sais pas si c'est la retombée du stress ou s'il a jeûné depuis la veille, mais il ne m'a pas menti en se disant affamé. Ce n'est pas moi qui le lui reprocherait, j'ai souvent le même genre d'attitude. Certains ont même peine à croire que je puisse rester aussi mince et manger autant, mais ce n'est pas si compliqué. C'est juste que je mange n'importe comment et que j'oublie souvent de le faire. Puis, je vais éviter de vous dire combien je peux brûler de calories à la minute en utilisant toutes les ressources de mon pouvoir, ça risquerait de faire mal.

– Je pense que je ne m’inquiéterai pas tant que tu ne commences par à essayer de manger tes propres doigts.

Je dis ça en plaisantant mais, sérieux, ça peut arriver quand on se précipite, et c'est vraiment un moment nul d'ailleurs. Quand Nathaniel s'est enfin remis de sa fringale, il repart sur la discussion là où elle en était restée, si on peut vraiment parler de discussion. Mais ça va finir par s'amorcer. Au début, on se demande comment on va réussir à occuper une heure, puis deux heures sont passées sans qu'on ait rien calculé. Ou alors, ça veut dire qu'on a plutôt intérêt à ne plus jamais se revoir. Enfin, on s'en sortait bien dans la salle d'exposition, donc je suis confiant. Il essaye d'en savoir plus sur moi, en me faisant remarquer que je semble être ce genre de gars toujours bien entouré. C'est vrai, je sais y faire en apparence, et si les choses s'étaient passées autrement, j'avais toutes les chances de devenir le type même de la personne populaire. Mais aujourd'hui, je fais juste semblant. Je ne sais pas si je peux dire que mes relations de la Confrérie sont particulièrement proches de moi. Abby a une place spéciale, cependant, on reste coéquipiers avant tout. J'hésite un peu, parce que je n'ai pas envie de lui servir un gros mensonge, et je ne suis pas d'humeur à livrer une trop grande vérité. Du coup, je garde un air détendu. C'est ce que je fais en général, je joue les mecs insouciants et volontairement superficiels. C'est un bon compromis, vu qu'on sait toujours, quand une personne tient ce rôle, que c'est une position chargée de non-dits.

– Il n'y a pas de personnes en particulier qui m'attendent, si ce n'est quand je leur demande de le faire. Je suis venu à la conférence avec un camarade de promo, j'aurais pu rester avec lui mais j'ai préféré partir avec toi. Je suis sûr que je pourrais m'incruster dans plusieurs fêtes ce soir si je le voulais, mais pour l'instant, je ne suis pas convaincu de la nécessité de ma présence dans un groupe d'étudiants déchirés. Après, je prends rarement le temps de discuter, ça ne fait pas de mal de temps en temps. Je préfère l'imprévu.

Je me sens dans une situation un peu délicate et, actuellement, mon but principal est de ne pas tourner les choses de manière à passer pour un gros paumé ou un vrai connard. Et pour ça, j'ai l'impression de jouer à l'équilibriste. Le jeune britannique ne doit pas se sentir trop spécial – ce serait un peu embarrassant – ni devenir un imprévu acceptable au milieu d'autres imprévus – ce serait vexant. Je tempère donc comme je peux, en gardant un sourire aimable, de quelqu'un qui semble vivre au jour le jour sans se poser de questions. Il ne sera probablement pas dupe mais qu'importe, il lui faudra creuser pour tomber juste, même si j'avoue que je trouve que ma dernière phrase sonne un peu bizarre. Si je ne discute pas beaucoup, qu'est-ce que je peux bien faire à part entretenir un répertoire sorties alcoolisées et aventures sans lendemain ? Même moi, je n'ai pas de réponses plus valorisante et crédible à cette question. Après, je me suis coincé tout seul. Si je ne voulais pas me retrouver embourbé dans une conversation sur une vie irracontable, il ne fallait pas que j'accepte d'aborder le sujet. Pour cela, je préfère éviter de poser encore une question retour à Nathaniel. Ça finirait par manquer sérieusement de naturel. Je préfère le laisser à sa propre inspiration et attraper mon verre en attendant, même si je sais que je ferais mieux de rester calme sur l'alcool si je ne veux pas ruiner d'ici quelques heures toutes mes chances de collaborer un jour avec lui, sauf s'il tombe totalement sous mon charme, mais avec les énormités que je pourrais lui sortir, j'en doute un peu.


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Message  Nathaniel Wade Ven 11 Sep 2015 - 10:24





Mutant²


Je ne sais absolument pas comment va finir cette soirée. Sans être un maniaque du calcul à long terme, j’ai généralement une ligne de conduite et je prévois un minimum ce que je vais faire ou ne pas faire. Et globalement lorgner du côté des étudiants de vingt ans était une barrière que je ne franchissais pas et cela pour un tas de raisons dont la principale est une phase de vie différente. Ceux de l’âge d’Yitzhak sont tournés vers le présent ou le futur très proche, à l’inverse de moi qui ai passé cette période instable. Mais mon incursion dans le passé, ces mois passés auprès de Max, ce retour dans mon présent sans lui, m’ont haché le cœur et la raison. Une part de moi est morte, ou trop meurtrie pour envisager une quelconque relation sérieuse. Stabilité, pérennité ou relation durable n’est pour moi plus engageable…  Mon cœur est resté en 1941 auprès d’un homme qui est mort.

Alors que je dévore mon assiette sous l’œil franchement amusé de l’étudiant que j’ai invité, je me demande ce que je veux faire de ma vie si toute reconstruction à deux est impossible. Continuer à vivre en ermite comme je le fais depuis mon retour de Londres ? Ou céder aux futilités sans lendemain ? Cela ne me ressemble pas, ce n’est pas dans mon caractère malgré un côté hédoniste, je reste globalement sérieux dans le fond.

– Je pense que je ne m’inquiéterai pas tant que tu ne commences par à essayer de manger tes propres doigts.

Je ris de sa réplique. Je dois avoir l’air d’un gamin dans le corps d’un adulte. Mais en fait je m’en moque. Oui c’est cela, je me moque bien de l’impression que je peux lui donner car je n’attends rien de lui en particulier. Ce constat est plutôt libérateur et me délie de tout rôle à jouer. Yitzhak m’explique qu’il est venu avec un ami, qu’il aurait possiblement plusieurs manières de passer sa soirée avec d’autres étudiants mais qu’il a préféré accepter mon invitation, curieux de cet imprévu. Finalement, il est un peu dans la même démarche que je suis en train de prendre. Pourtant derrière son aisance apparente, il semble tâtonner son approche vers moi. Cela se sent à l’intonation de sa voix, les mots qu’il répète ou ceux qu’il utilise et qui ne sont visiblement pas de son registre habituel. Les tics de langage sont révélateurs et trahissent leur propriétaire aussi surement qu’un sérum de vérité… pour peu qu’on soit un linguiste chevronné. Comprendre au-delà des mots, lire la gestuelle… parler n’est pas seulement aligner des mots et des phrase en plaçant sa langue correctement dans sa bouche. Parler c’est dire quelque chose tout en cachant ce qu’on ne veut pas dire. Sur le papier, c’est la calligraphie qui ajoute des informations supplémentaires, à l’orale la gestuelle est une immense source de renseignement. Il est évident que je l’intrigue et lui plais, mais quelque chose le retient. Son langage passe d’un de ces états à l’autre. C’est imperceptible pour quelqu’un qui n’a pas l’habitude d’étudier le langage. Déformation professionnelle oblige, j’analyse constamment mes interlocuteurs.

Alors qu’il prend son verre pour justement s’occuper la bouche car il est arrivé à une impasse d discussion, ou plutôt à un saut à franchir, je m’essuie consciencieusement les doigts sur la serviette en papier à l’emblème du Hard Rock Café. Nous en sommes à ces transitions qui font que la soirée s’écourte ou bien continue. Pour celui qui maitrise l’art du verbe, il est si facile de déstabiliser l’autre. Mais ce n’est pas ce que je souhaite faire. Je pourrais le mettre mal à l’aise et le pousser dans ses retranchements pour que soit il avoue sans fard son but initial ou… se couche et trouve une pirouette pour partir de manière élégante. Mais je ne suis pas ce genre d’homme. Je suis le trop bon, trop con, celui qui dit difficilement non, un couillon gentil en somme. Sans être un mouton, je suis loin d’être celui qui dirige l’autre.

J’attends qu’il finisse de boire, le menton calé sur la paume de ma main. Je me suis décidé de ce que je vais faire ce soir ou plutôt de ce que je ne vais pas faire, c’est-à-dire rentrer sagement chez moi. Alors je plonge mon regard dans le sien et pose ma main sur la sienne quand il lâche enfin son verre.

- Quel genre d’imprévu te ferait plaisir Isaac ?

J’utilise sciemment la manière américaine de prononcer son prénom. Ce que tous ses amis non juifs font couramment. Mais il sait que je suis capable de le prononcer correctement dans sa langue d’origine. Le langage est un message, en m’expriment ainsi je deviens plus familier et gomme notre différence d’âge, le fait qu’il soit encore dans les études et moi non.



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Message  Yitzhak Anavim Mer 30 Sep 2015 - 19:34

Son silence pendant que je bois me laisse un doute. Je me demande si je n'ai pas eu l'air trop bizarre à peser mes mots comme ça, s'il n'est pas en train de réfléchir à la meilleure manière de me coincer ou de me lourder gentiment. J'ai peut-être l'air sûr de moi, mais mon assurance en public n'est qu'un souvenir du gamin arrogant que j'ai été. C'était facile de se dévoiler avant. On se sent toujours plus sûr de soi quand on manque d'expérience. Après deux ou trois petites folies, on se croit puissant. On fait des mystères avec des secrets minables qui ne gâchent absolument rien quand ils sont découverts. C'était l'époque où je savais qui j'étais, pensais connaître mes limites. Aujourd'hui, je ne sais pas vraiment où je dois me positionner sur l'échelle sociale, je ne suis même pas sûr de pouvoir retourner dans le rang. Sans parler de mes activités terroristes et criminelles, j'ai fait trop de conneries, je vous jure. J'arrive à les comprendre, mais pas à les expliquer clairement. Les gens n'aiment pas les vies sentimentales trop compliquées, ça vous fait toujours passer pour un dégénéré. Quand je me débats pour donner une explication, on essaye de m'en faire cracher une autre, et ça m'énerve. Parce que je me sens en phase avec mes problèmes jusqu'à ce qu'on me rappelle que ma manière de les gérer en me livrant à n'importe qui sur un coup de tête n'est pas normale, acceptable, et, surtout qu'elle me range dans une catégorie de personnes définitivement insensibles et instables. J'ai toujours peur de finir du côté des irrécupérables quand je parle trop. Je lutte pour garder l'espoir de retrouver un peu plus de stabilité un jour, ressembler à un humain avec un semblant d'avenir et non un déchet bon pour l'asile. Avant, j'avais plus de fierté que ça.

Mais je sais que j'ai un pète dans la tête. Ça fait un moment que ça dure. Au début, c'était pas grand-chose, juste un peu de cynisme et une plus grande capacité de détachement. J'arrivais quand même à draguer des mecs normalement, en me donnant la peine de les connaître. Je pensais que ça allait passer. En fait, c'est venu insidieusement, par facilité et paresse j'ai arrêté de faire des efforts, franchi mes limites tellement de fois que je ne sais plus comment revenir en arrière. Je n'ai pas abordé Nathaniel pour le séduire, mais je savais qu'en le suivant, il pourrait se passer quelque chose. L'idée ne me déplaît pas, seulement, quand il pose franchement sa main sur la mienne en prononçant mon prénom à l'anglaise, je ne fais plus le malin comme avec Collin une heure plus tôt. Je flippe un peu. Si les habitudes peuvent vite revenir, il est aussi facile de les perdre et là, à ce moment, j'ai le vieux réflexe de me dire que je n'ai pas assez bu pour ça. Quand je suis sobre, je fais des sous-entendus à des mecs avec lesquels je suis à peu près sûr qu'il ne se passera rien, ou des types aussi chaotiques que moi. Je ne pourrais pas vous dire pourquoi, mais Nathaniel ne m'évoque pas d'instinct une personne destroy. Il a une fragilité certaine, mais c'est pas suffisant, je me sens quand même en décalage et j'ai peur de m'y perdre, d'en montrer plus que je ne le voudrais ou de me retrouver bloqué. Quel imprévu me ferait plaisir ? Le genre qui me ferait sortir de ma bulle de solitude j'imagine, je demanderais pas grand-chose pour commencer, du style me réveiller après une nuit assez nette et dont j'aurais plaisir à me souvenir, mais c'est niais et pathétique. Je le regarde un instant avant de lui répondre. J'essaye de retrouver le naturel du gars désinvolte que je suis censé être. Une ombre est sans doute passé dans mon regard, le temps d'accuser le coup, mais je me rattrape vite en lui tournant un sourire en coin à la fois équivoque et moqueur.

– Je ne sais pas… Quelque chose d'un peu dingue… Imagine, après avoir bu quelques verres ici, on pourrait, en se laissant porter dans nos pas, finir à une soirée avec un grand concours de karaoké. On s'inscrit, et, dans l'hystérie générale, on rafle le prix du meilleur duo, un gros chèque qu'on claque dans l'heure même dans un jet privé. On s'envole pour Miami, on aura sans doute trop bu pour se souvenir de notre première fois dans les airs mais on aura tout notre temps quand on se réveillera dans un hôtel en bord de mer, au crépuscule d'une autre journée, si on a pas une trop grosse gueule de bois. Mais je suis un chanteur atroce, alors il faudra se résoudre à quelque chose de plus modeste.

Je lui dis ça d'un air faussement désolé en lui retournant son regard insistant. Avec un peu d'effort, j'arrive à ne pas céder à une panique de gros dingo asocial même si je dois passer par des tirades de n'importe quoi. En même temps, qu'est-ce que je pouvais bien faire d'autre ? Un mec me tient soudain la main en me fixant avec ses beaux yeux bleus, je vais pas lui mettre un vent, ça serait pas poli. Mais, d'un autre côté, j'étais pas préparé à ce qu'il me pose la question cash comme ça. Il voulait peut-être vraiment d'une réponse bien crue, sauf que je suis pas prêt à sauter le pas direct, j'ai besoin d'un petit temps pour au moins accepter le fait que je me suis définitivement laissé embarquer dans une histoire que je risque de ne bientôt plus maîtriser. Alors voilà, je me retrouve à improviser une réponse à la normande débile. Pas sûr que je sois au sommet de mon art, mais on ne pourra pas me reprocher de manquer d'imagination. Ça me détend de raconter des conneries, et même sans toutes mes réserves, je reste trop joueur pour me livrer d'un coup, quoiqu'on aura vu mieux qu'une incapacité à chanter juste comme obstacle à une bonne soirée.
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Message  Nathaniel Wade Mer 7 Oct 2015 - 12:12





Traduit ou être traduit


- Quel genre d’imprévu te ferait plaisir Isaac ?

Je sens sa main tressaillir sous la mienne. C’est très bref, car il se reprend assez vite. Mais la franchise de mon attitude l’a déstabilisé. Je ne cherchais pas vraiment cet effet, mais plus entrer dans le jeu qu’il me sort depuis le depuis. L’étudiant libertin capable de pas mal d’excès et surtout adaptable à toute situation. Mais la grenouille semble se dégonfler un peu. Dire que je suis un peu déçu  n’est pas une fausse vérité. Je ne suis pas d’un naturel rentre dedans, alors quand j’ose et que visiblement je me trompe sur ma cible, cela a un petit gout d’amertume. Celui d’avoir montré une image de moi qui n’est pas la réalité, pour finalement un retour assez tiède.

Yitzhak me déballe de nouveau son discours de jeune pas très sage et hyper cool. Mais finalement, je sais que sa causerie est corrompue. Je me vante de pouvoir cerner une personne à sa manière de s’exprimer, pourtant le jeune homme qui me fait face est bien plus complexe que ce que ses tics de langage ont pu me laisser présager. Est-ce qu’un simple allumeur ? Il m’avait pourtant semblé que non, bien que je compte tout de même sur l’aspect rencontre d’un soir et puis bonsoir.

Je retire ma main de la sienne et reprends une contenance en me saisissant de mon verre. Je ne sais pas comment réagir, ni ce dont j’ai vraiment envie finalement. Me faire un étudiant qui irait jusqu’au bout, plus par bravade que par réelle envie, n’est vraiment pas mon trip. Pourtant son approche et les quelques regards qu’il m’a lancé… Je fais durer le silence, tripotant mon verre d’un air intéressé. A cet instant, je me prête des envies de télépathie. Les relations entre les gens pourraient être facilitées avec cette faculté. Si je savais pour quelle raison il est venu me coller à la conférence, je pourrais lui répondre correctement… ou me détourner.

J’ai de plus en plus le sentiment de m’être planté sur ses intentions initiales. Est-il seulement gay ? Dieu que j’ai horreur des situations ambiguës ! Le moment informel est brisé et je suis, contrairement à lui, un très mauvais acteur. Le flottement commence à s’éterniser. Je n’ai toujours pas décoincé un mot. Le comble pour un linguiste. Diverses émotions me traversent. Sa réaction, même infime, m’a vexé. Pourquoi jouer le jeune homme libre qui « sait se faire inviter là où il le veut », pour sembler ensuite s’en effrayer quand cela marche. La colère suit cette vexation. Il faut que ça tombe le jour où je me décide de sortir de mon trou…

Toutefois, je ne suis pas du genre à mettre les autres mal à l’aise, même s’ils viennent de me coller dans une situation inconfortable. Je me dis qu’il est préférable que je reste pragmatique. Je suis là, dans un bar branché bien sympathique, en compagnie d’un jeune homme qui ne l’est pas moins, même s’il vient de me déstabiliser et je n’ai pas envie de rentrer. Voilà déjà un constat qui m’aide à réagir. De plus, il devient urgent que je l’ouvre, car mon interlocuteur commence visiblement à être mal à l’aise. Je ne sais pas ce qu’il attend de moi, mais je me refuse à le gêner d’une quelconque manière.

- Mes oreilles sont un peu mon outil de travail, donc en effet si tu pouvais t’abstenir de chanter…

Rester ouvert, tout en lui offrant une porte de sortie. C’est la manière la plus honorable que je cherche à trouver, pour nous sortir de ce moment foireux. Mon premier pas a été trop direct. Je vais donc le laisser venir, s’il en a vraiment envie. Je me fais peut être des idées sur sa réaction. Il peut être simplement été surpris. C’est vrai que je vois les choses un peu négativement en ce moment. Alors, je lui offre mon sourire le plus chaleureux.

- New York City est vaste. Il y a moyen de trouver à s’amuser. Je te propose de commencer par la boite de nuit qui est en dessous. On bougera ailleurs si l’ambiance n’est pas top. Je… m’adapte à tes envies. Je ne suis pas quelqu’un de bien compliqué. Enfin, je crois.

Je fais une mimique, un peu penaud. Je souhaite simplement m’aérer l’esprit en m’amusant et plus si affinité. Mais certainement pas… pas quoi d’ailleurs ? Pourquoi je devrais me préoccuper de ce qu’il peut penser de moi après mon geste ?



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Message  Yitzhak Anavim Mar 20 Oct 2015 - 16:17

On a tous des problèmes à gérer ou un passé compliqué. Je suis plutôt bon quand il s'agit de ne faire passer aucune émotion, voire d'en inventer. Le souci avec moi, c'est que je compartimente tout. Si j'avais pensé dès le départ à aller faire du gringue à Nathaniel, pas de soucis, j'aurais pas eu cet air effarouché qui a tout cassé. Mais j'ai trop de choses en tête. Je ne sais plus si je dois renoncer à ma première idée, y revenir, et, surtout, si je peux assumer les conséquences de la suite de la soirée. J'ai pas assuré. A trop utiliser des moyens détournés, j'ai amorcé un jeu de séduction sans vraiment m'en rendre compte, et le réaliser me trouble beaucoup parce que je suis convaincu d'être resté dans la retenue. Je ne suis pas dans mon registre habituel, Nathaniel non plus à voir comme il s'est renfermé en réalisant qu'il m'avait brusqué. J'ai beau tenté de rattraper le coup pour éviter le gros malaise, c'est peine perdue. Il a foncé pour se prendre un mur, il est paumé. Tout n'est pas perdu mais… Qu'est-ce qui n'est pas perdu en fait ? Mes chances de le recruter ou de rester encore un bout de la nuit avec lui ? Faut que je débranche un bout de mon cerveau sinon je vais griller des circuits au passage, tout rater et passer pour un cinglé, ce qui ne va pas m'aider à retrouver un peu d'amour-propre. Je m'efforce de faire un point rapide. Concrètement, le plan de départ, c'est pas le moment. J'ai voulu amener les choses facilement en gagnant sa sympathie et sa confiance. Pas la peine de précipiter les choses. En soi, le consoler cette nuit n'est qu'une étape de plus, un peu imprévue, mais loin d'être une corvée. J'ai cherché à le séduire d'une manière très ouverte et libre d'interprétation, il en a donc tiré ce que je cherchais. Vous voyez, je pourrais être un manipulateur génial si j'anticipais mieux les choses. Mais je me suis embrouillé. Un coup d'avance de la part de l'autre, et tous mes masques tombent sous l'effet de la panique. Je suis trop facile à déstabiliser, c'est pas bon signe.

Et maintenant, que peut-il penser ? Que je fais semblant de lui laisser une ouverture pour pas le rembarrer parce qu'il s'est complètement gouré sur mes intentions ? Ou sinon, je pourrais être du genre à me donner de faux airs tout en ayant une sexualité incertaine, des idéaux romantiques ou une expérience proche du néant, j'ai que vingt ans, ça serait pas impossible. Et, quoiqu'il en soit, tout est là pour que Nathaniel se sente bien débile. Le pire, c'est que je ne sais pas comment clarifier les choses et éviter de passer pour une nympho frigide. Je fais n'importe quoi. J'avais espéré pouvoir discuter avec quelqu'un en lui en dévoilant le moins possible pour ne pas avoir à mentir, mais c'est un peu mort. Je vais encore devoir m'inventer une vie pour justifier mon attitude, et ne pas passer pour un type louche. J'ai quand même envie de dire que c'est dans son intérêt. Parce que si je lui donne la vraie explication, non seulement la soirée va être gâchée, mais il risque de mal le recevoir. « Coucou, tu pensais avoir rencontré quelqu'un avec qui te détendre ? Raté ! T'es avec un criminel en cavale qui serait pas contre te faire tremper dans 2/3 trucs un peu louches. » Non, c'est net que ça le fait carrément pas. Objectivement, c'est le genre de mec que j'aurais pu séduire dans un autre contexte. Et qu'il me force sans le savoir à arrêter de ne penser QUE par rapport à la confrérie ou à mes projets de vengeance, ce n'est pas une mauvaise chose non plus. Je me surmène, j'oublie presque que je suis un être humain avec des sentiments et quand ils font surface, je ne sais plus quoi en faire. Au final, je ne lui en veux même pas de prendre ton temps pour me tourner une réponse, ça me laisse le temps de corriger mon attitude future, de chasser certains objectifs, pour en mettre d'autres à la place. Il finit par sourire, et je fais de même. Apparemment, je ne l'ai pas encore assez découragé pour lui donner envie de partir. Alors soit, j'abandonne vraiment mon rôle d'étudiant, et on va faire à ma manière puisque c'est proposé si gentiment.

– Faut pas me tenter avec ce genre de déclaration, je pourrais être tenté d'en abuser pour devenir la personne la plus compliquée du monde. J'aime qu'on se mette en quatre pour moi mais dans l'immédiat, la boîte du sous-sol me va très bien et tu vois, je sais danser alors si vraiment ça manque d'ambiance, on va la mettre !

Et c'est comme si le blanc n'avait jamais existé. J'ai trouvé un regard plus pétillant, une attitude plus insolente et, maintenant que j'ai décidé d'arrêter de me prendre la tête, on ne peut pas dire que j'ai besoin de me forcer. J'ai aussi un comportement parfaitement calculé à l'avance pour les soirées. Et puis j'ai quand même obtenu en partie ce que je voulais, j'ai contourné une question trop directe et maintenant, qu'importe ce que je veux, parce que les déclarations ouvertes ne seront plus vraiment nécessaires. Je termine mon verre puis me redresse et on descend en bas. Ce n'est pas encore très fréquenté vu l'heure. Et je ne sais pas tellement d'ailleurs à quoi va ressembler la fréquentation quand ça va se remplir. Je l'imagine plutôt sage, pas du genre à finir à déambuler totalement déchiré et à moitié à poil sur le bar. Enfin, je fais pas ça, ou alors j'étais effectivement assez défoncé pour ne plus m'en rappeler. Au bar, je prends un mojito sans consulter la carte très longtemps, j'ai un budget assez illimité pour un étudiant. En attendant le verre, j'essaye de me mettre dans l'ambiance musicale du lieu, c'est toujours une occasion d'avoir une discussion plus légère.

– J'ai jamais passé une soirée complète ici. Faut s'attendre à quoi niveau playlists ? - Puis j'attrape mon verre et, comme si je venais à peine de le rencontrer, je m'appuie doucement sur le bar et lui demande : - Et puisque tu es si charmant, tu voudras bien m'accorder la première danse ?

Et bon, je suis pas forcément difficile de toute manière quand il s'agit de musiques pour faire la fête, tant qu'on me balance pas certains genres du type r'n'b ou house toute la nuit. Et sinon, je survis aussi bien en me déhanchant sur de l'electro qu'en pogotant sur du black (mais là ce sont les autres qui survivent moins bien alors j'évite), vaut mieux que ce soit pas à la carte avec moi de toute façon, il paraît que j'ai un certain don pour mettre rapidement des choses consternantes.
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