Enquête chez les Morlocks (Adrian)

Les jours avaient passés depuis ma dernière mission chez les Morlocks, Cyclope m’avait touché quelques mots à ce sujet, de faire une transition de mes services vers un autre X-Man pour plusieurs raisons : Si le SHIELD ou les Vengeurs connaissent mon intérêt envers les Morlocks, ils risquaient bien plus de mettre des soldats ou des vengeurs pour essayer de m’arrêter. Selon leurs dernières propagandes, j’étais toujours Confrériste, mais aussi l’une des membres principaux de cette organisation. À mon avis, Carol avait fait juste beaucoup de pressions pour que je sois toujours sur cette liste. Cyclope avait raison sur un point en particulier, je ne pouvais plus aider directement les Morlocks, alors je devrais vraiment transmettre l’aide des Morlocks à un autre membre de notre équipe.

Cependant je devrais avertir les dirigeants des Morlocks qu’un autre X-Man allait s’occuper de leur cas. L’Institut Xavier faisait confiance aux Morlocks pour garder le secret autour de notre école. Les survivants avaient quand même survécu aux massacres des Maraudeurs grâce à la Confrérie et aux X-Men. Le SHIELD et même la Justice League n’avaient pas beaucoup bougé à l’époque. Je n’allais pas les blâmer, mais les Morlocks n’étaient jamais très ouverts aux activités du SHIELD vu la mauvaise publicité qu’il offrait aux mutants grâce aux élites intellectuels que sont Carol ou Tony Stark.

Je leur faisais confiance pour rien dire aux forces d’autorités, de toute façon, ils ne disaient pas grands choses à ceux-ci depuis qu’ils étaient exclus de la société et qu’ils vivaient dans les égouts. J’avais fais rouler deux semaines avant de retourner voir les Morlocks. Je savais que la plupart des Morlocks profitaient de la nuit et mon costume vert paraissait toujours moins durant mes sorties nocturnes. Le voyage se passait assez rapidement pour arriver vers les coins les moins fréquentés par la population. J’avais fais le tour du quartier avant de rentrer dans les égouts pour vérifier le tout.

Arrivant vers les premiers morlocks, ils m’avaient juste touché quelques mots assez sympathiques du genre comment ça va? T’as vu Killer Croc? Il a disparu depuis un moment. Ou encore le classique : Mèche blanche pour me désigner. Mais devant ces présentations basiques, les Morlocks avaient commencé de parler d’un agent du SHIELD en particulier, qui faisait tout pour se faire remarquer et surtout qui cherchait à me contacter. Ils n’avaient naturellement rien dits pour le moment, mais l’harceleur restait dans le bar des Morlocks pour encore plus les harceler.

Après avoir éclairé la lanterne sur le changement des X-Men qui allaient s’occuper de leurs cas, le cas petit agent du SHIELD m’intriguait un peu. Ils me confirmaient assez rapidement que celui-ci trainait encore au bar. Prenant ma patience et mon courage à deux mains, j’avais décidé de me diriger vers ce fameux bar pour discuter avec l’agent. Il avait du peuple pour cette soirée, mais je remarquais facilement le seul humain de la place assis sur une petite table. Je me dirigeais vers celui-ci avec mon habituel regard sévère. Son visage me disait quelque chose, mais je ne pouvais pas le replacer pour le moment. « Tu me cherchais? » C’était dit avec une voix plutôt sévère comme mon regard, ne savant pas trop ce qu’il désirait de moi, hormis essayer de m’arrêter.

J’ai la tête dure. Enfin dans les deux sens du terme. Je ne suis pas un bon candidat pour les commotions cérébrales et ma ténacité en a fait baver plus d’un. Les frasques de Rogue, quand elle s’en était prise à nos véhicules, n’étaient pas passées inaperçues et j’avais fait démarrer mon enquête de son côté, déployant des trésors d’imagination pour essayer de déterminer ce qu’elle faisait dans le secteur sans attirer l’attention de Carol qui avait la rancune plus que tenace. À force d’opiniâtreté, j’avais réussi à trouver une piste qui m’avait mené… Sous la surface. Plus exactement, dans les égouts. Chez un groupe étrange de mutants étranges. Pourquoi pas. Il fallait bien exploiter les indices qui s’offraient à vous. Même si ça peut être dangereux pour votre santé. Ces mutants-là n’étaient pas les plus sympathiques du coin. Mais bon.

J’avais décidé de commencer une bonne vieille guerre des nerfs. Tous les deux jours, je revenais poser la même question. Est-ce que Rogue est là. On me dira : Adrian, tu es fou! Si peu de subtilité de ta part, c’est étonnant! Je vais vous poser une question : si les vengeurs radicaux apprennent qu’une des plus grandes terroristes de la planète, selon eux, se trouve dans les égouts, est-ce que vous imaginez le déploiement de force aussi brutal qu’excessif auquel nous allons assister? Alors la subtilité, je la garde pour empêcher l’Initiative de découvrir ce que je fais. Rogue m’a sauvé la vie. Point. Et si je peux faire quelque chose pour sauver la sienne, ce sera un juste retour du balancier. C’est simple à comprendre il me semble. Je continuerai à poser mes questions jusqu’à ce que le chat sorte du sac. Tout simplement. Ça prendra le temps qu’il faudra. Je suis patient.

Ce soir encore, j’étais dans le bar de la place, assis à ma table, seul. Œillades méfiantes et parfois quelque gestes obscènes en ma direction : si on pensait m’intimider, j’avais connu l’incarcération chez HYDRA et AIM. Alors les regards intolérants de quelques mutants? Aussi étranges soient-ils? Il faudrait plus que cela pour que je réagisse. Certains, plus curieux que d’autres, avaient vraiment voulu savoir pourquoi j’étais là. Et à ceux-là j’avais fait le récit héroïque des actions de Rogue. Ce qui en avait impressionné plus d’un. Pas que Rogue soit héroïque. Qu’un type du SHIELD refuse de la considérer comme une terroriste. En compensation, le barman avait même fait l’effort de me servir une tasse de thé. Sans rien avoir ajouté de déplaisant ou de dangereux pour moi. Ça c’est gentil! Je sirotais ce breuvage quand je la vis avant qu’elle ne me voit. C’est un don.

« Vous m’avez sauvé la vie un jour. Une dette que je compte payer. Qui plus est, mieux vaut que ce soit moi qui vous trouve et non Carol. C’est une obsession de sa part. Toute suggestion pour faire changer votre statut se heurte à un refus franchement hostile de sa part… Alors que c’est de juridiction du SHIELD, ce genre de dossier. Vous n’auriez pas dû vous en prendre à notre matériel, vous savez?

Mais je ne suis pas ici pour vous lancer la pierre. Je suis ici parce que cela fait un bon moment que je cherche à vous retrouver. Vous m’avez sauvé la vie, je le répète. Et je ne sais toujours pas pourquoi. Ce que je sais par contre c’est que vous n’êtes pas une terroriste. La CIA fait exploser des choses elle aussi et les États-Unis vont toujours soit nier la chose ou trouver une bonne raison. Je suis ici pour parler. Alors parlons. »

J’avais sauvé sa vie? C’était pour cette raison qu’il voulait me rencontrer à tout prix? C’était quand même étrange comme ouverture pour dialoguer avec moi. Il avait fait tout ce cirque avec les Morlocks juste pour discuter avec moi sur son sauvetage? Cela faisait toujours très étrange comme désir de rencontre. Il n’était pas au SHIELD? Se faire sauver les fesses à chaque jour, cela ne devrait pas être de sa vie courante? Je restais indifférente à ces premiers mots, lui laissant juste quelques regards étranges jusqu’à temps qu’il me parle de mon statut dans le SHIELD.

Je savais très bien que Carol me détestait, Kyana me l’avait confirmée et sa campagne anti-mutante était souvent faite sur mon dos. Elle pouvait catégoriser tous les mutants comme les dangers, mais elle donnait toujours son argument principal sur mon dos et non sur un racisme simpliste. Elle agissait par vengeance quand je n’en avais totalement rien à faire. Adrian état tout mignon quand il me prévenait de ne pas en prendre au matériel du SHIELD. « Légitime défense, je ne vais pas défoncer vos trucs, si ne vous ne venez pas directement m’attaquer et vous m’avez directement attaquer, il y a deux semaines. Alors… vous n’auriez pas dût vous prendre à la Roguou, vous savez? » C’était assez adolescent comme réponse, mais cette critique de mon vandalisme contre leurs armes, quand on venait m’attaquer, c’était beaucoup trop facile.

L’agent du SHIELD continuait de me parler en disant qu’il ne voulait pas discuter de remboursement, mais bien pour dialoguer avec une conclusion qui pouvait faire rêver de nombreuses personnes. Je n’étais pas une terroriste, est-ce que le SHIELD avait des débuts de lucidité de la Confrérie malgré les années de conflits? Est-ce qu’il pouvait vraiment voir la Confrérie comme un groupe révolutionnaire et non comme un groupe terroriste comme Al-Qaeda? « Bah c’est assez simple. La Confrérie n’a jamais été un groupe terroriste, on ne cherche pas à détruire la planète ou à liquider les êtres humains. Cela pourrait t’étonner, mais on ne cherche pas des pertes civiles pour rien. Alors quand je t’ai sauvé la mise, c’est parce qu’on ne te visait pas. Cela te va comme réponse? Et pas besoin de vouloir me remettre la mise ou de me dire merci, je n’en n’ai pas besoin. » Je n’allais certainement pas offrir une réponse autour des X-Men, surtout que je respectais toujours autant la Confrérie pour leur offrir le crédit.

Je restais debout durant mon petit monologue pour qu’il comprenne ma position que je n’allais certainement pas rester longtemps. Il voulait peut-être parler, mais je n’avais pas envie de rentrer dans de grands débats philosophiques ou politique avec Adrian. J’étais sûr qu’il allait me demander d’assister à mon procès pour des crimes. « Honnêtement, je n’ai pas trop envie de discuter. Tu es déjà chanceux que je donne un peu de mon temps pour venir te voir à place de m’occuper des Morlocks. Mon statut ne me dérange pas vraiment dans le SHIELD, car malgré le conflit de l’autre soir, je ne cherche pas directement de disputes avec votre groupe de sécurité. Alors si tu veux convaincre un supérieur ou Carol pour changer mon statut, dites-leur juste de tourner la page. »

« Faire changer Carol d’idée? C’est trop drôle! Il faut que je la note quelque part celle-là et que je la dise à Samantha. Ou Valérie. Ou Kyana. C’est positivement hilarant! Allons. Vous savez qu’elle ne va pas vous lâcher tant qu’elle vivra. Je confesse que j’ai dû falsifier certains rapports pour éviter qu’elle s’acharne trop sur vous. Que voulez-vous : j’avais besoin de votre opinion professionnelle. »

Le fait que Rogue n’ait pas été mentionnée dans mes récents rapports avec la Confrérie laissait à supposer deux choses : un changement d’allégeance de la mutante ou un bête oubli relevant de l’amateurisme le plus pur. Ce qui était loin d’être leur genre. Conséquemment, peut-être qu’elle serait davantage en mesure de m’aider à y voir plus clair avec ce groupe de mutant dans le mode opératoire différait radicalement de celui de la Confrérie. Des coups d’épée dans l’eau? Peut-être. Rogue n’avait aucune raison de m’aider mais raisonnons comme suit : elle m’avait sauvé la vie une fois sans avoir de raison de le faire autre que sa bonne conscience. Là je venais la voir de mon plein gré pour obtenir un coup de main. Ce n’était pas garanti mais… J’avais des chances pour obtenir un coup de pouce, même un petit serait plus qu’apprécié.

S’il y avait un autre groupe mutant d’envergure en opération, il fallait absolument que je fasse quelque chose pour que d’autres innocents se retrouvent avec une étiquette de terroriste. Une tâche qui devenait de plus en plus ardue maintenant que certains vengeurs que je ne nommerai pas se mettaient à interférer avec notre travail d’enquête. C’était devenu vite ridicule. Je passais plus de temps à trouver de nouveaux moyens de faire en sorte que mes rapports nécessitent un niveau d’accès que le vengeur moyen n’a pas qu’à vraiment faire mon boulot. Il fallait vraiment que les modérés commencent à prendre plus de place avant que la situation ne devienne absolument invivable. Et je ne dis pas ça pour me « victimiser ». Simplement, ils travaillent pour nous et non l’inverse. Une réalité que certains d’entre eux semblent oublier sur une base régulière, à mon grand dam.

« Je prends un risque en vous disant cela mais que serait la vie sans un peu de piquant? Voilà plusieurs mois que j’analyse des dossiers, certains beaucoup plus anciens que d’autres faisant état d’intervention d’un groupe de mutants que le SHIELD a classifié comme des agents de la Confrérie. Au vu de la différence de modus operandi, je suis convaincu que ces mutants ne sont pas des terroristes.

Le problème, vous le devinez, c’est qu’avec des extrémistes comme Carol, qui disposent d’une base de fans loyaux au sein des forces de l’ordre et du SHIELD, j’entends des rumeurs comme quoi une consigne de « tirer à vue » risque de tomber. En lui et place de tenter de capturer les agents ennemis. Dans ce cas, des gens qui ne sont pas des agents ennemis. Maintenant que les choses soient bien claires. Deux choses en fait.

Un, je ne vous demanderai pas de trahir vos principes. Vous ne voulez pas m’aider, soit. Je trouverai ailleurs. Je finis toujours par trouver. Deux, tout ce que vous direz est considéré off the record. Je veux sauver des vies, pas en détruire. À défaut de m’aider, prévenez-les. À défaut de me dire ce que je veux savoir, mettez moi sur une piste, donnez-moi un indice. Mais je ne peux pas simplement laisser tomber l’affaire. »

Dès qu’il répondait à mes premières remarques, j’avais quelques points qui m’intéressaient. Soit ils étaient stressés, soit il cherchait vraiment des informations sincères. Samantha et Valerie, tout le monde connaissait si on avait regardé une fois la télévision depuis 2011. Mais il venait quand même de casser l’omerta autour de Kyana. Les X-Men savaient qu’elle travaillait avec l’organisation, mais les autres organisations restaient assez basiques au niveau de l’information. Peut-être que c’était uniquement par maladresse aussi, il avait beaucoup trop d’options pour être capable de juger convenablement son comportement.

Il avait raison sur le point que rien ne risquait vraiment changer pour tout le monde. Personne ne pouvait réellement changer l’avis de Carol, elle était complètement bornée sur la plupart de ses opinions. Adrian venait de me dire qu’il falsifiait des informations pour m’effacer de quelques rapports pour éviter que Carol devienne de plus en plus folle à mon égard. « Tu sais à place de changer des rapports pour la calmer, essayez plus l’approche thérapeute dans une asile psychiatrique, cela va peut-être plus l’aider. En plus, elle me cogne peut-être des clous, mais à voir comment elle fustige contre Wonder Woman et son étudiante, je ne lui donne pas beaucoup de chances de survies dans les prochaines années. » Et pour être honnête, Carol pouvait être bien puissante quand on n’était pas préparé, mais il avait des moyens très simples de la vaincre. Je craignais bien plus Hulk, Thor ou She-Hulk que Carol personnellement.

Je lui laissais une chance de continuer malgré que j’aie envie de partir pour éviter de me ramener avec la réputation d’être un ami du SHIELD. Il me prenait pour sa source d’information ou quoi? Il cherchait peut-être des indices sur les X-Men ou sur un autre groupe, mais cela restait assez vague vu sa description. Il avait plusieurs groupes qui réagissaient selon des normes différentes de la Confrérie. Ce qui me faisait sourire était surtout la remarque de toujours trouver ce qu’il cherchait. C’était quand même très beau de rêver dans les Agents du SHIELD.

Je ne voulais pas paraitre méchante, mais honnêtement, le SHIELD avait quand même Jessica Drew dans le groupe et elle ne semblait offrir aucune information pouvant blesser la Ligue des Assassins, la Confrérie ou les X-Men. Même chose pour Kyana et Valerie, le SHIELD s’en servait, mais ils ne semblaient pas vraiment les connaître. « Je trouve cela terriblement arrogant de prétendre toujours trouver quand je perçois réellement une méconnaissance totale de la situation des mutants aux États-Unis ou dans le Monde. Le SHIELD pouvait avoir des informations intéressantes à une époque, mais soyons clairs dès le début…

Vous ne connaissez pas grand-chose. Que cela soit sur Vandal Savage, que cela soit sur la Justice League, que cela soit de la Ligue des Assassins ou que cela soit de la Main. Vos connaissances se limitent par ce que vous trouvez quelque chose de partiellement intéressant durant des enquêtes, mais regarde autour de toi.

Tu peux observer de nombreux regards qui ne semblent pas t’apprécier, tu sais pourquoi au moins? Non parce que tu fais parti du SHIELD ou que tu côtoies Carol, mais bien parce que vous avez ignoré ce groupe pendant près de trois décennies. Parce qu’un groupe a essayé de les exterminer et le SHIELD n’a pas levé un petit doigt pour en savoir plus. Et tu viens ici pour savoir des informations sur moi ou sur des divers groupes, quand clairement, les Morlocks vous servent juste comme outils pour rejoindre d’autres sources.

Il avait un moment où tu pouvais sauver plein de vies, il avait un moment où la Justice League n’était pas arrivée à temps pour sauver ce groupe, mais le SHIELD n’a rien fait, uniquement parce que les gens à sauver étaient paumés et ils ne pouvaient pas vous aider.

Les gens que vous sauvez, c’est uniquement des gens qui vous servent à bien paraitre devant les politiciens ou les médias, ce n’est pas des gens qui veulent se faire une vie dans leurs coins. Alors honnêtement, pourquoi je vous donnerais des informations quand cela va servir juste pour remplir des données dans un coin de bureau? Il existe une tonne de groupes de mutants différents, des plus extrêmes au plus humanitaires, mais je pense sincèrement quel que soit le groupe, ils ne veulent pas le SHIELD soit dans leurs jambes par l’idée que vous vous servez d’eux et non que vous allez les aider.

Je ne comprends même pas pourquoi Hopkins reste chez vous, surtout vu comment vous la traitez et que vous laissez une pourriture parler de son défunt père sans conséquences. Alors de un, si tu veux vraiment servir le Monde dans ton organisation, il existe plein de gens que vous ne connaissez pas grand-chose qui peuvent mieux vous aider que moi et de deux, si tu veux vraiment savoir des informations sur les groupes, essayez de les aider à place de juste vous en servir pour faire de l’échantillonnage.

Alors on est rendu à ce point : Qu’est-ce que tu vas faire vraiment pour aider les Morlocks ou les mutants si je te donne des informations sur l’un de leur groupe? »

« Je vous retourne le compliment. Que d’arrogance de votre part de penser connaitre quoi que ce soit à mon sujet et ce que je fais au sein du SHIELD. Vous êtes encore pire que moi si ça se trouve. Déjà je ne sais pas où vous prenez vos informations mais je ne suis pas un agent. Je suis un analyste et c’est deux mondes complètement différents, notamment en termes de pouvoirs d’action.

Ensuite, en partant du principe que vos sources sont toujours d’actualité, vous auriez dû avoir au moins deux rapports de la Confrérie, un de Lady Maximoff concernant ma visite en Somalie et un autre d’une confrériste dont je tairai le nom qui est un peu mon agent de liaison avec le groupe. Ils vous auraient surtout parlé de mes activités hors SHIELD et de ce que je suis en train de faire pour tenter de rectifier un certain nombre de choses.

Mais pour vous divertir, ne nous perdons pas dans qui sait quoi sur qui et qui est arrogant face à quoi. Déjà, vous avez bien cerné la question. Ce que JE vais faire. Pas le SHIELD. Moi. J’ai à ma disposition une task force composée de vengeurs modérés et d’agents du SHIELD qui ne sont pas lessivés par Fury et qui comme moi savent très bien que l’Initiative est une grosse blague bien sinistre qui dure depuis trop longtemps.

Cette task force donc peut être déployée rapidement en soutien avec les délais de déploiement standard qu’avait anciennement la Justice League ou les Vengeurs avant les frasques de certains dont je tairai le nom. Contrairement à l’agenda politique de Fury, nous ne choisissons pas qui nous sauvons en fonction de ce que cela nous rapporte. Je pourrais vous donner des chiffres mais je suis sûr que cela vous ennuierait.

Vous pensez que je serais venu jusqu’ici, que j’aurais pris ces risques et falsifier ces rapports si je venais au nom du SHIELD? Connaissant Fury, le périmètre grouillerait en ce moment d’agents. Demandez à vos amis. Le calme plat. Personne ne sait que je suis ici car je ne suis pas ici pour le SHIELD. Je suis ici pour la même raison que je suis allé voir la Confrérie en Somalie : pour tenter de rectifier un problème. »

On me dira : Adrian, tu es naïf. Adrian, tu prends des risques pour ta santé. Adrian, tu… Vous pouvez dire ce que vous voulez. Moi j’ai décidé d’agir. Est-ce la bonne chose à faire? Je suis convaincu que oui. Est-ce que ça va me sauter au visage? Sans doute. Mais ce qui m’amuse moi c’est que tout le monde passe son temps à me prendre de haut et en définitive, je me rends compte que malgré leurs espions et le reste… Ils ne connaissent rien de moi. Je n’ai pas l’arrogance de dire ou penser qu’on devrait me connaitre mais soyons sérieux : quand vous décidez de mordre à l’hameçon et que vous êtes un poisson qui a la chance d’étudier en détail le pêcheur, vous le faites. Rogue aurait pu demander à un certain nombre de personnes qui j’étais. Elle aurait pu demander aux morlocks depuis combien de temps je venais ici. Elle aurait pu m’espionner à loisir, étudier le cas.

Mais à la place, elle me sortait un discours réchauffé, remâché et régurgité sur le SHIELD, tout ça en étant complètement à côté de la plaque. Elle peut bien me faire un historique du SHIELD. J’en connais plus sur l’organisation que même certains agents seniors. J’ai lu et vu des choses à faire frissonner même les plus solides. Je sais que le SHIELD est pourri. Corrompu. Un cancer qui étouffe la vraie liberté, la vraie démocratie, la vraie justice. Ce qui continue de m’étonner c’est que personne ne sait pour la TARGE, à l’exception que ceux dont je désire qu’ils sachent. La Confrérie l’ignorait et elle dispose d’un des meilleurs service de renseignements au monde. HYDRA ne semble pas le savoir : aucune de nos installations n’a subi d’attaque. C’est tout simple : tous regardent le SHIELD avec tellement d’attention qu’ils ne voient pas ce qui se passe juste à côté!

La question que moi je me pose : suis-je en train de perdre mon temps?

Je parlais de groupe, d’organisation bien plus puissante qu’il pouvait le croire et il me revenait directement en parlant de lui. Est-ce qu’il voyait vraiment des contrastes sur ce qu’il venait de dire? Oui je ne le connaissais pas, mais je savais bien plus d’informations sur les ennemis qu’il pourrait l’intéresser en masses. Je commençais à l’applaudir ironiquement quand il me revenait dessus sur sa petite personne. « Je te parle de groupe ou d’influence importante et tu me parles de toi… tu ne vois pas la différence? » Il me voulait quoi sincèrement? Oui je lui avais sauvé la vie, mais il semblait me prendre pour une étudiante attardée à qui on faisait des résumés de son boulot.

Il avait peut-être rencontré Wanda et d’autres confréristes, mais c’était encore tomber dans mon indifférence. Un grand média sérieux pouvait parler avec Wanda, elle aimait la publicité pour rejoindre des citoyens lobotomisés par les médias de grande masse. « Je n’ai pas le temps de lire des rapports, j’agis moi. » Cela ne brisait jamais ma couverture, de toute façon, il fallait savoir quelques informations sur ma vie dans la Confrérie. J’avais toujours appris plus tard la norme de lire et d’écrire comme les autres. C’était surtout venu avec l’éducation de l’Institut Xavier.

Après il commençait de me parler de son fameux projet révolutionnaire pour la planète entière avec son Task Force spécialisé comme dans les jeux vidéos. J’avais compris l’essentiel du message, le SHIELD était un gros bordel où ils calculaient surtout sur une franche extrémiste et non sur une franche conciliante. Mais cela allait changer quoi? Les agents venaient quand même d’un milieu similaire et à place de réfléchir sur mon discours, il venait juste d’écarter un problème important. Il allait faire quoi des mutants? Il allait faire quoi des Morlocks? En sommes, il proposait juste une organisation qui avait plus de libertés et en recherche d’humanisme avec une autorité semblable.

Il avait l’impression que mon discours était une rabâche de vieille critique, mais est-ce qu’il se remettait en questions pourquoi je rabâchais ces idées? Non, c’était de la critique primaire sans réellement de recherches pour. Mais pourquoi les gens répétaient ce discours? Est-ce que c’était uniquement des arguments pour critiquer ou des idées que le SHIELD n’avait jamais modifié leurs erreurs du passé? Adrian voulait peut-être changé la donne, mais je n’y croyais sincèrement pas.

« Et le problème c’est quoi? C’est que tu ne sais pas des informations sur un groupe mutant? Que le SHIELD est affilé avec des connards? Que l’influence politique et médiatique commence à devenir négative? Que la Confrérie n’est pas un groupe de terroriste? Tu essaies de rectifier quoi au final? Et encore une fois, pourquoi je t'aiderais sincèrement à avoir des informations sur un ou des groupes mutants? »

« Je ne vois pas pourquoi vous n’aideriez pas, en fait. Peut-être que je manque de clarté, peut-être est-ce un manque de détails mais ce que je suis en train d’essayer de vous dire c’est que le groupe dont je vous parle œuvre activement pour combattre la désinformation du SHIELD. À plus court terme, toute assistance en personnel ou en matériel que nous pouvons faire vous est offerte en bonne foi.

Le problème qui me préoccupe c’est que si pour le moment je ne peux sauver, en un sens, la réputation de la Confrérie, c’est qu’un autre groupe de mutant sans historique répertorié avec le SHIELD va porter une étiquette qu’il ne mérite pas. Si essayer d’empêcher des arrestations arbitraires et des persécutions vous apparait comme une perte de temps, soit. Peut-être est-ce simplement moi qui vois mal les choses.

Vous m’avez sauvé la vie et je vous dois au moins une once de confiance. Si j'ai tenté de prendre contact avec vous c’est qu’instinctivement, je sais que vous en savez plus que vous ne le révélez et que vous savez de qui je parle. Je suis analyste. C’est mon travail de trouver des liens où il n’y en a pas. Vous êtes un chainon de taille dans ce casse-tête. Mon travail est de sauver des vies. Mutantes ou humaines ou autres. »

Est-ce que je faisais fausse route? Alors là j’en doute. Rien n’arrive par hasard. Je le sais très bien. Le fait que Rogue m’ait sauvé, dans une séquence d’événements qu’elle n’avait sans doute pas prévu, la ramenait sur le devant de la scène dans ce mystère que je tentais d’élucider. Et je savais qu’il me faudrait du temps. Beaucoup de temps. Tout ceci n’allait pas se régler instantanément. C’était une affaire qui mettrait sans doute des mois avant d’aboutir car je n’étais pas dupe : quiconque était derrière cette série d’actes avait pris grand soin d’effacer ses traces ou tout du moins, de faire le moins de vagues possibles. Hélas pour eux, je suis le meilleur analyste du SHIELD et ce qui aurait pu passer pour des actes isolé finit par m’apparaitre comme une toile interconnectée. Et je me dis toujours que c’est ce don qui finira par me tuer. Tôt ou tard.

À défaut de convaincre Rogue, j’espère lui faire voir que je suis sincère. Que je pense ce que je dis et que j’aspire vraiment à tenter de rétablir de vraies valeurs dans ce groupe que je n’ai présenté que de façon très vague. Unis, nous sommes une force impossible à stopper. Divisés comme nous le sommes, Confrérie, Last Sons, SHIELD et le reste, nous ne ferons jamais le poids contre une menace capable de nous frapper tous simultanément. Depuis ma rencontre avec ce Starlord… J’avais décidé d’accélérer la cadence pour la construction et le déploiement de la TARGE. Plus vite nous prendrons contact avec des alliés potentiels et qu’un vrai libre échange d’informations va s’installer, plus vite nous pourrons démolir ce tissu de conneries véhiculé tantôt par un gouvernement, tantôt par un groupe d’individus. Oui. C’est optimiste et naïf. Mais l’espoir fait vivre.

« Ce serait tellement plus simple si vous pouviez lire mes pensées. Voir ce qu’il  a là-dedans. Les mots seuls ne sont rien. Nous le savons tous les deux. Les actes sont 90% de la chose. Maintenant, Rogue, à moins de vouloir jouer à donner un test à l’autre à accomplir pour prouver sa bonne foi, pouvez-vous m’aider? Je le fais à genoux si ça vous amuse mais j’ai besoin de votre aide sur cette affaire. Je me contenterai de miettes d’indices s’il le faut. »

Il essayait de m’expliquer son point de vue, mais j’avais un gros problème dans ce discours, oui il pouvait le justifier par une autre organisation, mais est-ce que lui se rendait compte du danger autour de trop d’informations sur les groupes mutants? Ce n’était pas aussi simple qu’un petit jeu d’information que les services secrets pouvaient faire. Il avait beaucoup de choses à endommager avec la connaissance des X-Men d’un juste agent du SHIELD. C’était bien facile à lui expliquer, mais je ne crois pas qu’il comprenne réellement en quoi les X-Men pouvaient autant aider la société. L’Institut Xavier avait déjà les moyens de faire de l’aide humanitaire seuls et il fallait le comprendre, alors pourquoi livrer des informations au SHIELD ou à l’un de leurs agents?

On risquait de perdre beaucoup plus en vendant des informations à un groupe affilé du SHIELD que rester dans la discrétion. On ne pouvait pas être aveugle, dans le futur de Rachel, l’Institut Xavier s’était fait détruire parce qu’une personne avait vendu des informations sur notre école. Alors c’était un bon début de garder l’omerta autour de notre organisation. « On dirait que tu prends cela comme un petit jeu. Oui tu me parles de sauver des vies, mais je ne crois pas que tu te rends compte des informations qui pourraient mettre en mal la Confrérie ou d’autres organisations de ce genre. Je pense sincèrement que n’importe quel mutant de n’importe quel organisation aime mieux se faire arrêter sous une fausse bannière que de vouloir livrer des informations sur leur groupe. Ce que tu me demandes, c’est de te donner des informations peut-être pour une cause sincère, mais que peut-être plus tard, cela va tomber dans de mauvaises mains et à cause de cette journée, on condamne une organisation qui veut bien faire. Alors, qu’est-ce qui est le mieux pour le collectif? Garder le secret ou prendre un risque que cela déborde massivement dans l’avenir en relevant quelques informations? »

Je ne voulais pas être méchante par ces mots, mais comment il pouvait m’assurer de sa bonne volonté avec l’Arme X, Vandal Savage, Norman Osborn ou Alexander Luthor qui financent activement le SHIELD? De toute façon, il était évident que les X-Men rentraient aussi dans le compte de l’illégalité, autant que la Confrérie, pour sa vigilance illégale. Spider-Man avait encore plusieurs sommes sur sa tête uniquement par ce crime. Alors c’était simple de dire qu’il aille sauver des vies avec des informations supplémentaires, mais est-ce qu’il se rendait compte qu’il pouvait causer bien plus de maux que de bien pour plusieurs X-Men?

Peut-être qu’il allait mal le prendre, mais j’étais logique avec une pensée de bien commun pour les X-Men et des mutants. « Cela pourrait être vraiment cool que je t’aide, mais comprend moi bien. Plusieurs groupes qui cherchent à être incognito aiment mieux tromper l’autorité que de donner leurs véritables couleurs. Je sais que tu peux être extrêmement fiable et je crois à ta sincérité, mais crois-moi, plusieurs groupes ont connu des problèmes majeurs juste en fournissant quelques informatiques basiques au SHIELD ou à une autre autorité gouvernementale. La personne pouvait être la plus sincère au monde, mais les gens autour de cette personne ne l’étaient pas. Peut-être que ces personnes ne sont pas actuellement dans ton organisation, mais un jour… ils pourraient l’être. Et grâce à certains mutants, on sait très bien que des groupes vont se faire exiler ou exterminer dans l’avenir à cause des informations qui ont atteint des bureaux de connards. Et sérieusement, je n’aime mieux pas prendre de chance. Tous les groupes que je risque de te fournir des informations sont dans l’illégalité, alors tu risques plus de poser des problèmes que nous aider.

Alors désolée, mais je ne pense pas pouvoir t’aider et je ne vois pas comment t’aider sans risquer de mettre en danger des organisations qui me tiennent à cœur. » C’était pour une rare fois assez gentil pour éviter de paraitre trop méchante devant ce petit agent nerveux.  

« Je ne prends rien pour un jeu Rogue. Et confidence pour confidence, j’ai l’impression que vous perdez de vue que la force vient par le nombre. Les menaces de notre siècle ne sont pas confinées qu’à la terre. Vous le savez. Je le sais. Il existe des forces surnaturelles et extraterrestres qui conspirent pour notre destruction. Et avec tout le respect que je dois à la Confrérie, au BPRD et aux autres groupes…

Ils sont trop peu nombreux pour repousser efficacement une menace capable d’attaquer partout en même temps. Désolé mais c’est la vérité. Et avant de vous insurger, non. Non le SHIELD n’est pas en meilleure position. Pas plus que les Last Sons ou aucun programme issu d’un gouvernement. Le libre échange d’informations peut causer des dégâts, oui. Mais regardez comment un secret peut causer la destruction. »

Honnêtement? Je ne m’étais pas attendu à ce que cet entretien dure aussi longtemps. Pourquoi? Parce que c’était une tentative inspirée par le sentiment du moment. Comme on dit en anglais : a shot in the dark. Et pourtant…Cela semblait porter ses fruits. Un minimum. Rogue n’avait rien nié et tout dans ses paroles et son comportement indiquait qu’elle savait exactement de qui je parlais. Ce qui pouvait vouloir dire deux choses. Elle était confiante en l’habileté de ce groupe à m’échapper et donc se moquait bien d’infirmer quoi que ce soit ou alors peut-être qu’elle pensait pouvoir me dissuader et donc une part d’honnêteté avait été mise sur la table pour faciliter la digestion de cette réalité dure à avaler. Envisager un arrêt des recherches. Jamais. Je trouverai. Même si ça me tue. J’ai été jusqu’en Somalie pour parler à la Confrérie. Je trouverai.

Tout semble indiquer une forte présence aux États-Unis et par recoupement je suis capable de restreindre mon cercle de recherche. Je trouverai. C’est une question de temps. Et comme Rogue semble penser que je suis inoffensif, tant mieux. Le personnel de la TARGE fait partie de l’élite des analystes et des scientifiques du SHIELD. En cherchant tous ensemble, nous trouverons. Nous devons apporter un message de paix, tendre la main, faciliter le partage de l’information et ainsi pouvoir éviter encore plus de catastrophes et de malheur dans le monde. Le SHIELD a échoué dans sa mission. La TARGE ne compte pas faire la même chose. Déjà, nous ne sommes pas politisés et ensuite, nous sommes tous capables de faire passer le bien du plus grand nombre avec notre propre existence. Et défendre la terre vaut plus qu’un groupe mutant.

« Je comprends votre point de vue. Je n’y adhère pas mais je le respecte. Et parce que j’ai mon propre point de vue, je vais continuer à chercher. Et je trouverai. Tôt ou tard. Même si c’est la dernière chose que je ferai de mon vivant. Je vous l’ai dit. Je finis toujours par trouver. Ce n’est pas par vantardise. C’est un fait. Le sort du monde est en jeu et je ne peux pas simplement baisser les bras parce que bien…

Je suis un Eversfield. Et nous n’abandonnons jamais. Je vous remercie pour votre temps, en tout cas. Et encore merci de m’avoir sauvé la vie. Et en toute sincérité, si jamais je puis vous être utile, n’hésitez pas à me le faire savoir. Je vois dois une vie après tout. On me dira : tu passes ton temps à te faire sauver. Oui. Par mon propre camp qui a l’obligation en un sens de le faire. Vous n’aviez pas cette obligation. »