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Le Recrutement de la Chance? [PV : Lucy Prissy]

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Le Recrutement de la Chance? [PV : Lucy Prissy] - Page 2 Empty Re: Le Recrutement de la Chance? [PV : Lucy Prissy]

Message  Aislinn D. Braddock Lun 9 Mai 2016 - 7:38


Un recrutement chanceux?

« Il avait toujours des devises importantes que je préférais souvent éviter, ce n’était pas une question d’éthique ou de moralité, mais bien éviter les idioties qu’on pouvait entendre par de nombreux crétins. Je savais que plusieurs avaient décidé de toujours catégoriser plus facilement les jeunes, les vieux, les américains, les européens de chaque pays et autres. Cette catégorisation caricaturale m’avait toujours dégouté d’une manière complète pour éviter de me mêler à la politique ou uniquement de construire des idées sur des territoires ou des peuples. Au moins, je me souvenais de ce principe quand je voulais penser pendant quelques secondes d’une génération autour de la jeunesse d’aujourd’hui. Il avait quelque chose de très important au sujet de ma famille et c’était de cette manière que je voulais m’épargner de les rencontrer.

Si Brian et Elizabeth ne connaissaient pas beaucoup de mon père, ils m’avaient quand même dis beaucoup sur ma mère, coincée dans un asile psychiatrique. Bien que je puisse comprendre les maladies mentales, les penseurs des Braddock m’avaient toujours dis que ma mère était très manipulatrice que cela soit avant ou après l’asile, et même pour ces propres enfants, alors je préférais l’éviter, surtout que avec une base d’informations était surtout qu’elle avait toujours des idées très nocives sur les catégorisations. Alors, je préférais éviter une généralisation pour la jeune Lucy. Ce que je voyais chez elle, c’était un peu différent de ce que je pouvais voir chez d’autres jeunes. Elle ne devait pas le prendre mal, parce qu’il fallait le comprendre sur plusieurs idées différentes et de mon expérience. Cet aspect risquait peut-être de la dégouter plus et je ne pensais pas qu’on pouvait être des grandes amies par son attitude d’aujourd’hui.

Elle possédait, malgré son discours, une arrogance et une vérité qui pouvaient réellement la nuire. C’était l’une des raisons pourquoi je voulais éviter de rentrer dans ce type de débats, plusieurs bien plus doués que moi, avaient déjà réfléchi beaucoup sur le monde qu’ils voyaient. Comme la Justice League de cette époque, Excalibur avait décidé d’installer des balises pour bien connaître les limites qu’on pouvait avoir. J’avais l’impression au contact de la jeune fille, qu’elle avait déjà trouvé plusieurs de ses réponses par son vécu, mais je trouvais cela très difficile à croire de mon point de vue. Elle avait quatorze ans et il existait une différence de taille entre les bandits rencontrés, ou même un assassin d’une bonne expérience, devant les ordres assassins, le régime de Doom, les seigneurs de guerre galactique ou encore ceux qui cherchaient à renverser la planète par leur longévité sur la planète. Même moi, j’avais toujours pris le temps de prendre un recul devant ce que j’ai appris de mes combats contre Bastion, contre Apocalypse ou contre Darkseid. Je ne pouvais pas tout savoir ; chacun de mes combats me permettait de modifier mon comportement devant des risques et finalement, c’était avec cette adaptation qu’on pouvait aller parfois plus loin. J’avais cet aspect en tête et je pensais que ce doute était l’une des possibilités les plus larges devant les défis que l’ACE pouvait traverser.

Je pouvais être méprisante dans ma vision, mais je pensais que la vision de la jeune Lucy était plutôt incomplète. Uniquement sa vision sur la théorie illustrait beaucoup de préjugés sur ce domaine et sur ce qu’il fallait éviter à tout prix dans une équipe semblable que l’ACE. Est-ce qu’elle croyait sincèrement être capable de tout affronter par ses pouvoirs, son sens de combat et ses connaissances acquises en dehors de la formation établie? L’une des raisons pourquoi la Justice League avait repoussé la Latvérie des frontières yougoslaves ne viennent pas de leurs adaptations, mais de la compréhension théorique des techniques et de la technologie de Victor. J’avais du mal avec cette gamine, parce que pour elle, ses idées semblaient déjà tout faites dans le marbre. Même ses devises pour moi, illustrent une certaine complaisance à une attitude particulière à aller contre l’autorité, pour le principe et sans raisons valables.

C’est alors qu’elle ouvrait sa bouche pour me déposer quelques mots. Encore une fois, j’étais restée calme sur ces propos et même indifférente. Elle se posait plein de questions différentes sur elle et sur son comportement, mais je préférais toujours le recul. Je ne pensais pas qu’elle comprenait vraiment de ce que je venais de lui dire. En plus, elle était assez chanceuse de tomber sur moi, parce que sortir une phrase pareille à Brian, c’était le refus automatique. Je l’arrêtais assez brusquement sur sa première partie.

« Lucy. Je suis venue ici en tout respect de ce que tu es et de ce que tu es capable de faire. Je te demande uniquement un respect similaire envers ce que je représente et ce que je suis. Tu ne sembles même pas consciente comment tes derniers mots peuvent être blessantes envers les buts que je me suis dédiée dans ma vie, en plus, on dirait que tu as de la difficulté à faire les liens logiques entre le dépassement de soi et la brisure de l’éthique établi. Tu parles beaucoup à travers ton chapeau et c’est l’une des raisons que cela peut être extrêmement dangereux pour toi. Non pour te faire jeter du groupe, mais bien parce que des gens combattent dans ce groupe depuis trente ans et même plus, et quand tu commences à sortir des idées dégradantes et fausses du groupe, on ne va pas vouloir travailler avec toi. Le respect est important dans un groupe, si tu ne crois pas être capable de faire ce travail pour bien travailler avec les autres, je suis désolée, mais tu dois oublier immédiatement l’idée de faire parti de l’ACE. »

C’était peut-être brusque pour elle, mais elle devrait comprendre qu’elle n’était pas au-dessus des règles, des paroles ou encore de son âge. J’avais pris sa remarque personnelle sur l’épuisement sur la moelle, illustrant une ignorance qui me dégoutait. Je faisais partie d’un groupe à cause de son idéologie, j’étais amenée à participer à une aide et au combat, à un âge similaire de celle de Lucky, alors il était normal que je pouvais paraître plus agressive. En plus, je pensais que c’était une bonne idée de l’avertir avant que ses paroles dépassent ses pensées ou ses préjugés. Avec Brian, son cas serait relativement différent. Insulter un groupe ou des groupes uni par de nombreuses discussions et avec des familles ayant concrétisées la défense pendant presque plus qu’un siècle pour plusieurs, c’était bien plus dangereux que prévu. Encore une fois, j’avais peur que son arrogance prenne beaucoup de places dans nos rangs, mais la formation risquait de bien plus la juger que moi.

Elle relançait un peu le sujet de la théorie et encore une fois, je trouvais qu’elle restait dans la caricature du modèle scolaire. Pour elle, la théorie se tournait vers des livres et les professeurs le lisant devant la classe, cela illustrait réellement un manque de connaissance. Je l’avais regardée un peu bizarrement à cette réplique, mais elle ne semblait pas trop être connectée avec le monde autour d’elle. Après son aparté sur cette partie, je lui laissais une nouvelle réponse qui avait des chances de la décevoir encore.

« Lucy, tu es trop dans les préjugés et c’est choquant même pour moi. Cela m’étonne parce qu’honnêtement, même si tu ne lis pas les livres d’histoires, tu as juste à regarder les documentaires sur les formations que la plupart des équipes connues demandent. Tu as déjà suivi les documentaires comment la Justice League a repoussé Victor Von Doom de la Yougoslavie? Ou l’entraînement de plusieurs, comme ma cousine Valerie? On dirait que tu ne sembles pas vraiment savoir ce que tu vas faire. La théorie, c’est autre chose que demander des prises de combats ou son inventeur… tu vas voir durant les formations, mais ne laisse pas tes préjugés parlaient. »

Je n’aimais pas beaucoup corriger les jeunes, mais j’avais l’impression quand même de subir beaucoup de provocations dans les paroles de la jeune Lucy. La jeune française me remercia de cette chance offerte, mais j’avais beaucoup de difficultés avec la deuxième partie de son discours. Sa personnalité parlait beaucoup, et par cette idée qui se concrétise autour de sa raison. J’avais beaucoup de mal à la voir dire : Si votre éthique ne vous plait, il faut le renier pour le dépasser. C’était souvent de cette manière qu’on allait à l’extrême sans penser aux conséquences, mais ce n’était pas à moi de lui expliquer cette idée, je n’étais pas trop douée pour donner les cours et franchement, je ne pensais pas avoir la patience pour se coltiner les réflexions de Lucy.

« Alors, c’est parfait. Tu vas bientôt recevoir les informations supplémentaires pour les cours et les autres aides. N’oublie pas quelque chose d’important Lucy, ce groupe est constitué de plusieurs membres et il faut savoir prendre en compte la construction d’un groupe qui s’est construis par plusieurs personnalités différentes. Il faut toujours se remettre en doutes et c’est avec ce doute qu’on réussit souvent à mieux s’adapter contre nos ennemis. Je t’encourage aussi à lire un peu plus, non uniquement sur l’Histoire de l’Europe ou de la France autour de la sécurité, mais bien les tactiques de la Justice League contre de nombreux ennemis. Tu vas avoir que la théorie sert d’une manière très impressionnante après coup. »

Je ne parlais pas uniquement des ennemis avec des pouvoirs impressionnants, mais aussi ceux qui possédaient des talents dans le martial ou dans la tactique. Les groupes avaient compris à comment les défaire et parfois c’était intelligent de voir comment ceux-ci avaient faits à place de les voir comme arriérés. »
Aislinn D. Braddock
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Message  Lucy "Lucky" Prissy Ven 13 Mai 2016 - 10:06


Je me sens vidée, pourtant on est encore dans mon matin. C’est d’avoir pleurée, je pense, car ça ne soulage ni n’apaise mais ça vide tout simplement, ni en positif ni en négatif. Je regarde Madame Braddock et détourne le regard à son reproche, clignant doucement des yeux avant de fixer le vide en pinçant les lèvres. Je suis chanceuse, oui ; je suis cheatée niveau chance. Mais cela me conduit parfois dans des situations que le commun ne croisera jamais. C’en est une car je ne crois pas qu’aucune autre personne de mon âge dénuée de pouvoirs ou de passif intéresserait le moins du monde mon interlocutrice, l’Excalibur ou l’ACE. Je suis chanceuse mais pas capable de me débrouiller correctement avec ce que ma chance m’offre, balle rebondissante exceptée.

Je savais que j’allais regretter ma question sur les attentes de l’ACE et ça n’y manque pas. Je suis consciente que ces mots peuvent être blessants, j’espère juste qu’ils ne seront pas blessants pour rien car ma question est véritable, il ne s’agit ni d’une provocation ni d’une volonté de manquer de respect. Juste de comprendre. Quand on parle de forcer une éthique commune, de devoir savoir la dépasser au besoin et de punir cette transgression, il me semble légitime de vouloir savoir s’il s’agit là d’un sacrifice consenti des membres à leur travail ou simplement d’une hypocrisie de celui-ci envers eux. Et plutôt que d’avoir la réponse, j’ai un fragment d’Aislinn derrière l’impassibilité froide et distante de Madame Braddock.

Des difficultés à fait les liens logiques entre le dépassent de soi et la brisure de l’éthique établi, il faudra y revenir ; c’est justement parce que les deux sont liés que je doute de l’intention réelle de l’ACE. Et je parle de mon point de vue parce que j’en ai pas d’autre, parce que je ne sais pas comment ça se passe réellement dans une telle organisation. Madame Braddock me parle de l’absence d’importance de mes choix, donc de ma volonté, et du fait que je doive me conformer à ceux des autres membres de l’équipe pour moi ; je suis sensé le prendre comment ? Comme de la normalité ou de l’endoctrinement ? Je suis dangereuse pour moi et pour mes proches, je le sais et je le regrette. J’essaie de m’y améliorer mais c’est pas facile quand on n’a plus l’occasion de le faire ou qu’on n’a pas encore le recul pour le comprendre. Le respect est important dans un groupe, je suis entièrement d’accord et c’est bien la seule chose que je n’ai pas dû manquer avec la Cour des Miracles : je l’ai manipulée, je lui ai menti, je l’ai abandonnée, je l’ai trahi, mais je n’ai jamais cessé de respecter ses membres. Mais je n’ai jamais cessé d’aimer mes amis, quand bien même je dépréciais leurs idées et leurs non-actions. Et c’était réciproque sans quoi ils ne seraient jamais venus à mon secours.

Je choque Madame Braddock, cela me fait revenir vers elle du regard et c’est positif. Si ce que je disais était dénué de sens et déconstruit, cela ne conduirait qu’à des réactions dégradantes. Si ce que je dis choque c’est que ça remet en question des perspectives. Non, je ne lis pas les livres d’histoire ou les mémoires des Vengeurs sur la Justice League et j’ignorais que, Vengeurs exceptés, il suffisait de regarder la télé pour connaitre les formations des super-héros ; ça me semble tellement con de dévoiler ses méthodes à tous quand on sait que les adversaires se trouvent dans le lot. Les Last Sons et la Latvérie ont au moins ça de positif qu’ils protègent leurs membres et les forces, la Justice League avait ça aussi je pense. Et niveau des deux derniers, la seule chose dont je me souviens des cours d’histoire suscité c’est que von Doom a battu la League. Quand à Valerie Braddock, elle a eu le nom, elle a eue l’éducation, elle a eu l’entrainement… comme pour les familles de militaires, je ne suis pas certaine qu’elle ait un jour envisagée une autre vie que celle-là et son nom comme sa lignée lui ont facilité les accès à ce monde. Même si Aislinn Braddock n’a pas été aussi porteuse d’espoir et prometteuse au niveau des médias, je pense que leurs parcours sont similaires. Mais je n’en dirais rien, je ne les connais pas et je n’appartiens pas à leur monde. Mes parents sont des gens normaux et, j’ai beau m’être convaincue que j’étais plus, je ne pourrais jamais être entièrement certaine que ce soit le cas.

Alors c’est parfait, cette conclusion est tellement horrible qu’elle me semble parfaitement logique. C’est parfait que mon avenir ne se résume pas à mes choix mais aux choix des autres pour moi. C’est parfait qu’on soit pas foutue de se comprendre avec la première personne que je croise de l’organisation pour laquelle je vais m’engager alors même que quelques minutes plus tôt il était question d’oublier immédiatement l’idée de faire parti de l’ACE. C’est parfait que j’entre dans un cursus que je crains scolaire sachant que j’attends simplement mes seize ans pour avoir le droit d’arrêter l’école. C’est parfait que j’ai encore plus de questions, insultantes ou pas, sans réponses alors même que je les ai posées. La seule chose qui me semble parfaite c’est qu’Aislinn va pouvoir déléguer et laisser d’autres s’emmerder avec mon cas ; son travail est fait, elle a recruté. Mais elle laisse tout de même des conseils car, derrière la froideur et l’indifférence de Madame Braddock, il y a toujours une personne.

Ma fille ne fait pas la différence entre la théorie et les méthodes d’apprentissage par explication. Et elle a de grandes difficultés avec ces méthodes, ce qui la met en échec scolaire. D’après sa mère, qui est psychologue, les autres méthodes fonctionnent normalement et elle a même des prédispositions pour l’induction, l’essais-erreur et l’immersion.

Traduit en français ça veut dire que je raisonne ce qu’on me dit beaucoup plus que je devrais et qu’il vaut mieux que je comprenne par moi-même afin d’être en accord plutôt que de m’imposer une vérité parce qu’elle est vérité ou alors qu’on me laisse me démerder et apprendre sur le tas. C’est pour ça que sur les matières « théoriques » je suis une merde, qu’en langues je me ramasse des notes pourries alors que je suis la plus apte à tenir une conversation dans les deux que je pratique et qu’en technologie ça passe comme le paradoxe du singe savant : ça prend du temps mais ça fini toujours par marcher.

Je regarde Papa en pouvant enfin mettre des mots sur le fait qu’on ne se parle pas beaucoup ; Maman est dans l’explicatif, elle règle les problèmes par la parole parce que c’est son job. Papa, s’il peut gueuler et il le fait très bien, il sait qu’il n’en a pas besoin car une tarte dans la gueule suffit. Pas besoin de me dire pourquoi Papa me gifle parce que généralement je le sais aussi bien que lui et ça me frappe bien plus que tous les discours moralisateurs de Maman ; dans tous les sens du terme. Je lui fais un petit sourire de remerciement avant d’en revenir à la seule personne qui a réellement une considération ici.

Aislinn, je suis désolée de vous avoir blessée. Mais ma question était sincère. Je sais pas ce que je vais faire. Je sais pourquoi j’essaie… et je sais qu’il y a de mauvaises raisons dans ce pourquoi. Je sais que je suis blessante sans m’en rendre compte, je l’ai beaucoup fait… beaucoup trop fait même. Et c’est pour ça que j’ai du mal avec le dépassement de soi et la brisure de l’éthique établie. Les liens logiques que je fais entre les deux c’est qu’ils sont liés parce qu’à chaque fois que j’ai cherché à me dépasser j’ai brisées cette éthique qu’on partageait avec mes coéquipiers. Je m’en rendais pas compte sur le coup. J’ai toujours du mal à m’en rendre compte je pense. Mais j’ai confiance en mes proches, en mes amis, pour me le dire. Ce que je comprends pas avec l’ACE c’est que vous les avez dit comme exigeant le respect de l’éthique ainsi que la possibilité de la briser mais qu’il y aurait des sanctions  si on ne la suivait pas. Comment peut-on condamner un membre de son équipe parce qu’il a fait ce qu’on attendait de lui ?

J’ai malmenée la Cour des Miracles et je comprends qu’on ne veuille pas cela à un niveau professionnel ; mais même à un niveau non-professionnel je ne veux pas de ça. C’est même pas une question de risques ou de dangers, c’est juste une question de faire souffrir mes proches. Si je ne fais pas exprès de blesser les gens ou de les trahir ce n’est pas que parce que je ne suis pas douée, c’est parce que je ne veux pas le faire également. Si je voulais blesser et trahir, ça serait bien plus facile. Pas forcément mieux fait mais bien plus facile à faire.

Je regarde Madame Braddock avec les épaules basses et le dos courbe, ignorante de si elle va me répondre ou s’en tenir à sa conclusion. Peut-être que son « alors c’est parfait » était lié à la compréhension de ce qu’a expliqué Papa, ça ne serait pas étonnant que l’intervention humaine soit illusoire face à une surhumaine capable de faire et de vivre plus que lui ne pourra jamais, et qu’il est préférable, pour que je n’aggrave pas mon cas, d’attendre la formation et de voir ce qu’il en ressortira. Mais Aislinn m’a demandée la sincérité et j’ai fait de mon mieux et de mon pire pour la lui donner. Même si cela lui indiffère ou la choque, j’espère qu’elle le reconnaitra.

J’aimerai ajouter quelque chose, genre un trait d’humour pour adoucir la question, mais à peine entrouvre-je la bouche que déjà mes mots meurent sur mes lèvres. Je n’ai pas répondu à mon avis sur l’ACE parce que j’ai essayé de faire une blague afin de nouer du contact. Maintenant, je ne sais même plus quoi penser de l’ACE et je sais que Madame Braddock n’est pas là pour ça.
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Message  Aislinn D. Braddock Jeu 7 Juil 2016 - 7:53


Un recrutement chanceux?

« On avait toujours une tonne d’apprentissage à apprendre avant de se concrétiser vraiment sur le terrain, j’avais conscience que cela pouvait être difficile à appréhender dans la vie civile, mais elle pouvait se concrétiser dans une longue histoire des combats. Souvent avec les frasques de certains fantasmes  sur les héros ou encore sur les chevaliers modernes, il était si facile d’oublier les sentiments proscrits dans un tel groupe. Il était aussi difficile de bien contrôler les évènements qui pouvaient nous entourer dans un groupe similaire à nos buts. Les Vengeurs étaient en train de se faire rétamer violemment la gueule parce qu’ils décidaient de s’impliquer beaucoup trop sur la scène politique. Ils essayaient de faire parti du débat public, quand les criminels recherchés ou encore les conflits allaient par des histoires de dimensions, ou de mutants immortels mégalomanes, il fallait penser souvent par d’autres méthodes et souvent dépasser de ce qu’on croyait retenu de l’être humain.

Il était facile de décrire l’être humain comme irrationnel par des sentiments qui pouvaient provoquer des colères ou encore de la tristesse, mais j’avais une autre impression de ce combat. Quand on décidait de se battre par les autres, il faut savoir faire la part de nous-mêmes dans ces combats, savoir où se basent les limites qu’on s’était construit naturellement, et qui pouvait parfois être finalement artificiel. Plusieurs essayaient d’expliquer comment l’être humain fonctionnait par des limites risibles et souvent minables de son véritable progrès ou ouvertures. Par des traits faussement humains, ils essayaient de se justifier, ils essayaient de se percevoir comme une raison unique par rapport à leurs opposants, ne se rendant pas compte de la diversité ou du devoir nécessaire pour aller plus loin.

Je n’étais pas fais pour ce travail de recrutement, mais l’ACE comptait pour moi, non pour mon nom, pour ma nationalité civique ou encore pour posséder l’identification de super-héros, mais bien parce que pour moi, l’être humain était naturellement d’une grande bonté et il fallait uniquement représenter cet idéal aux autres pour convaincre de ce combat. Ce n’était pas nécessairement donner des coups ou encore battre des criminels, mais bien de faire une différence dans les différentes sociétés. J’aimais les différentes perspectives de mes combats, j’aimais savoir que toute mon expérience pouvait se faire dans un combat d’esprit plus que mes pouvoirs.

Par ces discussions, je trouvais uniquement que Lucy manquait le bateau ; elle ne semblait pas avoir fait de recherche dans le passé pour bien comprendre ce que je voulais lui dire. Elle n’aimait peut-être pas la théorie, mais je pensais que c’était une base non uniquement dans mon monde, mais aussi dans celui-ci. Je suis uniquement choquée par le sentiment que Lucy dégrade mon avis et mon expérience pour un jugement rapide sur la situation et sur les dires que je lui donnais. J’ai l’impression par la brisure qu’elle a créée entre un pseudo normalité et les groupes de défenses, elle ne voyait pas comment les liens pouvaient se faire. Pour moi, c’était comme créer la séparation entre des sportifs olympiques et la population, ou encore des militaires avec la vie civile. Pour moi, la normalité était surtout spécialisée dans une construction unique de l’être humain, délaissant les différentes marginalités. Les Familles Mutantes au Royaume-Uni pouvaient sonner étranges dans une banlieue de Paris, mais elles faisaient autant parties de l’Histoire de l’humanité que les familles brésiliennes de combats. La normalité était une conception nocive pour moi, car on essayait de délimiter les possibilités humaines par des limites prétendues comme logiques.  

Pour moi, Lucy ne comprenait pas ce qu’elle voulait réellement embarquer par ses propres limites. Elle pouvait prétendre beaucoup en restant ignare de plusieurs évènements historiques ou en évitant réellement les sujets autour des groupes, mais elle oubliait ainsi les fondements des groupes qui avaient façonné les codes, les éthiques ou encore les diversités. Elle avait raison sur un point ; je n’avais pas envie de m’emmerder sur une individu qui voulait faire uniquement à sa tête et qui jugé la société par ses préjugés. Je n’avais pas la patience de travailler pour aller dans la base pour lui faire voir les différents points qui me semblaient évidents à l’ACE.

Son père était intervenu peu après mes paroles pour essayer de baisser le froid. Celui-ci défendit du mieux sa fille pour les méthodes d’apprentissage et de comment celle-ci pouvant s’en sortir sur certaines zones. Je ne pouvais pas vraiment juger, je n’étais pas fais pour l’enseignement, ni pour la psychologie. J’avais uniquement laissé un regard affirmatif à son père pour lui signaler ma compréhension moyenne de sa jeune fille.

Je regardais ensuite la jeune parisienne pour savoir où elle allait mener cette discussion. Je n’avais pas réellement envie de faire parler le pragmatisme qui risquait de faire plutôt mal. Après un bref sourire à son père, elle ma laissa quelques autres commentaires pour clarifier la situation. Lucy me redemandait surtout une clarification sur ma question qu’elle ne semblait pas très bien comprendre.

« Oui, on s’est mal compris. Je crois que tu te juges beaucoup sur les préjugés que tu te mets sur tes roues pour mieux comprendre ce que je t’ai précédemment dis. Quand je demande de briser les éthiques et les mentalités que tu t’es établie, c’est parce qu’à mon avis, tu te bloques littéralement dans tes préjugés pour ne pas voir ce qu’il se passe autour des groupes de sécurité. Tu as commencé surtout à parler de politique, quand le sujet n’est pas du tout d’actualité pour la majorité des membres. Quand je te parle de repousser tes limites, de te dépasser en tant qu’humaine ; c’est de te dépasser des préjugés que tu t’es établie. Il faut parfois s’arrêter pour mieux comprendre le milieu que tu vas travailler, parce que c’est très différent de ce qu’on recherche pour se construire individuellement ou collectivement.

Tu établies tes propres limites à place de laisser une chance envers le système et après tu critiques le modèle que tu ne sembles pas connaître. Quand je parle de dépasser le stade humain, je te demande de réfléchir plus loin que les pensées philosophiques ou sociales qu’on peut retrouver pour éviter la marginalité. Les groupes de sécurité ne sont pas des groupes d’héros, ils sont humains et souvent complémentaires à la société de différentes manières. Laisse-toi une chance de voir plus loin que les perspectives qui te bloquent, libère toi des contraintes que tu t’es même établi pour essayer de voir plus loin que les préjugés établies par la société. Cela va beaucoup t’aider pour l’avenir, parce que ce sont des éléments qui vont illustrer non uniquement ta volonté de combattre contre certains maux, mais aussi d’avoir des principes cruciaux pour éviter des excès qu’on peut se faire individuellement, collectivement ou même à la population. Lucy, il est le temps de grandir et de comprendre que tes perceptions ne sont pas fondamentales, mais bien culturel et parfois artificiel. Il est temps de montrer que l’être humain est culturement bon par ce que l’ACE veut faire.  »


Ce n’était pas politique pour moi, c’était logique et humain. L’ACE ne faisait pas parti d’un mouvement politique, il faisait parti de l’être humain. On nous regardait parfois comme des modèles ou des héros, mais je préférais nous percevoir comme des exemples. C’était la leçon d’apprendre d’eux, mais aussi de nous. Dans ce travail, il fallait souvent se rappeler derrière ces visages de défenses, on avait un vécu expérimenté, mais le groupe s’unissait surtout par un esprit coopératif qui laissait ainsi une grande place à ce qu’on cherchait réellement dans ce groupe : Représenter et être humain.   »
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Le Recrutement de la Chance? [PV : Lucy Prissy] - Page 2 Empty Re: Le Recrutement de la Chance? [PV : Lucy Prissy]

Message  Lucy "Lucky" Prissy Dim 10 Juil 2016 - 12:10


Je déglutis au regard d’Aislinn ; qu’on ce soit mal comprises devrait être rassurant mais cela ne l’est pas. Simplement parce que je m’attends parfaitement à ne pas avoir de réponse à ma question, pourtant sincère. Si la sincérité est à sens unique, ce n’est qu’un moyen de manipulation.

Je suis incapable de comprendre sa formule avec les préjugés sur mes roues pour mieux comprendre ce qu’elle m’a dit. Et je comprends qu’elle ne veuille pas que je me bloque inutilement mais si ces barrières sont faites par nature et moralité, les briser revient à me trahir et à trahir ce en quoi je crois. Je conçois pouvoir me tromper et c’est bien pour ça que j’essaie d’avoir un esprit critique, pour ne pas tout considérer parce qu’on me le dit ; j’ai des valeurs en communs avec celles prônées par l’Excalibur et la Justice League tout comme j’en ai qui soient plus personnelles, je ne veux pas avoir à renier ni les unes ni les autres. Peut-être changeront-elles avec le temps et les personnes que je côtoierai mais je ne veux pas qu’on me force à les changer, pas par volonté de refus de l’uniformité mais par crainte qu’elle ne me conduise à l’encontre de ce que je veuille faire.

Okay, les groupes de super-sécurité doivent être aussi impliqués politiquement que les panthéons divins durant les millénaires passés mais sont-ils complètement indépendants ? Les conséquences de la politique influencent toujours les vies des gens que j’observe, les décisions de quelques uns impactent une majorité et celle-ci y réagit en bien ou en mal. J’ai du mal à voir comment on peut vivre hors de cela, hormis l’autarcie. Mais me dire que les groupes de super-sécurités ne respectent pas les lois qu’ils sont sensés défendre me fait sacrément peur même si, je crains, c’est également ce que je viens chercher.

Me dépasser dans ce que je sais et dans ce que je conceptualise, je crois que je commence à comprendre. Là où Madame Braddock parle de repousser des limites, elle doit parler de progresser et non de transgresser. Ça ne transparaissait tellement pas dans son discourt que je l’ai compris autrement et j’espère ne pas me tromper à nouveau. Je comprends le principe de prendre du recul pour observer les choses, je sais que je suis merdique là-dedans sans quoi la Cour des Miracles aurait finie bien différemment. Sans quoi nous n’aurions pas été jugés comme nous l’avons été. Sans quoi Arlequin n’aurait pas été tué. En voulant faire au mieux j’ai créé le pire, ça m’empoisonne et me fait craindre tellement plus.

Je soupire à l’évocation du système, pour moi il m’a déjà condamnée, mais c’est vrai qu’à réclamer une seconde chance je devrais la donner également. Je critique ce que je perçois, si c’est faux tant mieux, mais il ne faut pas s’attendre à ce que je considère ce que l’on me dit est parole d’évangile. Je dois juste voir plus, « réfléchir plus loin que les pensées philosophiques ou sociales qu’on peut retrouver pour éviter la marginalité » ; je ne cherche pas à éviter la marginalité et c’est là que je me plante. La Cour des Miracles était marginale et elle n’a donc eu aucun appui lorsque la majorité la jugée. L’Alliance des Champions de l’Europe a tous les groupes de super-sécurités nationaux ainsi que les institutions politiques européennes pour l’appuyer.  C’est ça la clé.

Les groupes de sécurité sont des héros mais les héros sont le meilleur de ce que l’être humain peut être à mes yeux et qu’ils s’intègrent à la société est une obligation pour que celle-ci les accepte. Ils ne luttent pas contre le système et ne se moquent pas des décisions politiques, ils les utilisent à leur avantage en échange de leur protection. C’est pour ça que chaque état veut sa propre équipe afin d’avoir des super façonnés à son image par conscience que, à l’instar de la Justice League par le passé, ils n’obéiront à rien ni personne d’extérieur.

Je pense que j’arrive à abaisser mes œillères mais c’est effrayant. Effrayant de possibilités. Effrayant d’hégémonisme. Je veux me placer au niveau des adultes et je veux être traitée comme tel, je prends juste en pleine gueule ce que ça signifie. L’adolescence, ça doit être se prendre pour une adulte et sans entrevoir ce qu’être adulte signifie ; mon expérience comme la recherche de professionnalisation font donc de moi une jeune adulte, une personne se prenant en pleine gueule ce que le monde est et ce qu’être adulte y signifie. Comme les autres, il est probable que je regrette rapidement cela.

Je regarde Aislinn alors qu’elle conclu avec une phrase de son ambigüité habituelle. Je crois que c’est juste une habitude à prendre en fait.

Je pense que je comprends. Mais je perçois aussi que l’artificialité ne s’applique pas qu’à mes perceptions, la culture est également une construction et le bien me semble définit par un rapport aux lois et à la morale. Jusqu’ici, je n’ai jamais cherché à définir l’être humain : les criminels que j’appréhen… que j’aidais à appréhender n’étaient pas moins humains que les gens que je côtoyais et que j’aimais. Ils étaient criminels parce qu’ils transgressaient les lois, ce n’était pas plus compliqué que ça. J’ai fait des excès oui, je les regrette. Je ne vous en parlerai pas parce ce n’est pas ce qui vous intéresse, des candidats comme moi vous devez en voir des dizaines avec du mieux et du pire donc je conçois parfaitement que… ben vous passiez outre tout ce qui fait la personne pour vous concentrer sur la candidature. Bref.

Je vais tellement mettre les pieds dans le plat que je pourrais faire une descente au JO d’hiver dans la catégorie surf ou monoski. Papa m’intime le silence d’un discret mouvement de main mais je l’ignore ; la sincérité, ce n’est pas que des grands sentiments et du positif, ça peut être aussi beaucoup de merde quand on n’est pas habitué à évacuer.

Je vous remercie de la chance que vous m’offrez, je tâcherai de faire de même. Toute artificielle qu’elle soit, je pense que ma culture a plus en commun avec la votre que ce qui a été dit jusqu’ici. Lorsque je l’ai dépassée par le passé, cela a donnés mes excès. J’ai été jugée et condamnée pour des choses que je ne considère pas comme tel et me condamne seule pour celles qui sont véritables. On n’appartient pas à la même réalité. Dans la mienne les gens font ce qu’ils ont à faire pour vivre et c’est parfois dur de joindre les deux bouts, quand un handicapé se casse la gueule sur un passage piéton les gens le regardent en se demandant s’il a besoin d’aide, quand un type se fait tabasser les gens détournent le regard en espérant de pas être mêlés à cela. Dans la votre les gens se battent pour des enjeux dantesques et peuvent y perdre comme y retrouver la vie, quatre personnes peuvent repousser une invasion venue d’un autre monde, des dieux peuvent s’unir à des extraterrestres pour prôner des valeurs humanistes. J’admire ce que vous pouvez faire… mais j’ignore si mon esprit est capable de l’appréhender réellement.

L’Alliance des Champions de l’Europe cherche à représenter l’être humain de culture européenne ; les représentants d’Excalibur sont ceux du Royaume-Uni, les Brigadiers Chimériques ceux de la France, les Hargreeves ceux de l’Allemagne, etc. et, malgré cela, vous cherchez à montrer que vous êtes Européens avant tout. Vous avez des valeurs humanistes, vous êtes des figures protectrices et des exemples pour la société européenne. Vous êtes des monuments, les nouveaux panthéons de notre époque. Les médias retranscrivent cette mythologie moderne, je ne pense pas qu’ils arrivent réellement à toucher ce qui fait de vous des gens comme tout le monde. Lire sur vous ou sur l’ACE me donnera à voir l’image que d’autres veulent donner sur vous. Je préfère apprendre à vous connaitre et me faire mon propre avis.

Je ne veux pas représenter qui ou quoi que ce soit, je ne veux pas être un exemple ; ce n’est pas quelque chose que je dois vouloir, c’est aux autres de se reconnaitre ou non en moi, dans les valeurs qui me portent. Je fais la démarche inverse de vous : j’agis pour des raisons qui me sont personnelles en suivant des principes qui le sont tout autant et chacun est libre de se positionner par rapport à ça. Je n’ai jamais été juge dans ce que j’ai fait parce que c’était au-delà de moi, cela me dépassait. J’aidais à appréhender ceux qui transgressaient les lois afin que ceux chargés de les faire respecter puissent le faire plus facilement et que les rues soient plus sures pour ceux qui les respectent. Il se trouve que l’on n’a pas toléré cela de la part d’adolescents et qu’on nous a demandé de laisser les professionnels faire ; pour vous laisser faire, entre autres.

Quand je vous entends parler, j’ai l’impression que vous vous battez pour une idéologie avant de le faire pour des gens. Je déteste les idéologies car il s’agit d’une hypocrisie tel qu’on l’emploi. On utilise un mot signifiant « la parole aux idées » pour désigner un système normatif de principes, de valeurs, d’idées préconçues à appliquer sans discernement et sans état d’âme. Je suis pas capable d’adhérer à ce genre de choses car je raisonne toujours tout et que je crois être capable d’accepter la différence. Je suis capable de changer dans mes croyances par apprentissage avec les autres mais… ben je veux pas des valeurs et des principes standards. Vous avez raison quand vous dites que mes choix n’importent pas et que ce sont les choix  des autres qui importent : les politiques imposent aux masses leurs décisions, les patrons imposent leurs conditions à leurs employés, vous imposez vos critères à vos recrues. C’est normal, c’est le rapport de force. Mais je ne veux pas que cela me force à renoncer à mon libre-arbitre ni de me renier pour correspondre à une image, toute aussi belle qu’elle soit.

Je ne suis surement pas à la hauteur de vos attentes. Je n’aspire pas à l’ACE pour changer le monde ou incarner quoi que ce soit. Je ne crois pas en vous de manière aveugle et ne veut pas devoir me conformer à des codes préétablis. Vous semblez être une bonne personne, Madame Braddock, j’aurai aimé que vous transparaissiez plus derrière votre rôle. Je vous remercie de vos conseils et de votre patience, vraiment. J’espère que vous n’attendez plus rien de moi et j’ai une dernière question pour vous. Pensez-vous… pensez-vous sincèrement qu’il y ait une place au sein de l’Alliance des Champions de l’Europe pour une personne qui en partage des valeurs et des principes mais refuse de se conformer à tous parce qu’elle préfère être l’être humain qui lui est naturel d’être plutôt que de représenter l’être humain que le groupe veut donner à voir ?

C’est incroyable de voir comme, après un certain point de rupture, les choses sont plus faciles. Je me sentais vidée et j’ai atteint un stade supplémentaire que je ne saurais décrire. C’est une sorte de vide, les choses s’écoulent naturellement en un mélange de volonté de les dires et d’incapacité à les retenir. J’ai quasiment tout brûlé à la sincérité, n’y apportant qu’un refus pour ne pas aggraver les choses, et je continue de fixer Aislinn en sentant clairement que c’est la fin pour moi.

Mon engagement est fait et reste à savoir si j’ai des chances de réussir ou non. J’essaierai quoi qu’il arrive car je sais que je retomberai sur mes pattes, je veux juste avoir une idée de combien je vais en chier pour cela.
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Message  Aislinn D. Braddock Ven 29 Juil 2016 - 0:05


Un recrutement chanceux?

« On encaissait quand même beaucoup quand on affrontait une « réalité » appartenant souvent aux autres. Malgré tous les évènements de mon passé, j’avais confiance à une bonne foi les rencontres que je pouvais avoir dans l’avenir. Lucy semblait avoir un double-problème, elle était toujours aussi tournée vers elle et elle pensait sincèrement avoir des réponses sur tous les comportements possibles. Il avait quelque chose d’agaçant dans cette discussion par une répétition de certaines phases dans une argumentation qui semblait passer outrageusement dans le vide. Pour une individu qui n’aimait pas la théorique, Lucy semblait borner dans sa théorie et surtout dans ses nomes. Je trouvais cela quand même extrêmement étrange de voir cette construction culture d’une future étudiante d’avoir des préjugés aussi forts sur tout ce qu’elle pouvait l’entourer.

Bien que sa première réponse puisse me plaire, la deuxième partie me dérangeait évidemment. Je me posais réellement des questions sur comment elle passait son temps et surtout comment sa gueule pouvait sortir parfois des âneries que je trouvais réellement débiles. J’étais sûr qu’elle pouvait être extrêmement intelligente, mais en ce moment, je ne pouvais qu’avoir un petit dégout sur les dires de Lucy. Habituellement, ces mots représentaient souvent l’aspect des médias démagogiques cherchant surtout un certain aspect envers des panthéons modernes, mais laissant une place aux valeurs parfois complètement dépassés d’une autre époque. Cela pouvait être parfois gênant de voir des citoyens toujours aussi calqués sur un aspect bien trop traditionnel de ce qu’on pouvait être.

Dès les premiers mots de la deuxième partie, mon visage changea. Je n’aimais pas ses mots que je retrouvais aujourd’hui dégradant pour ce que les membres de l’ACE représentaient. « On n’appartient pas à la même réalité. » Sa comparaison me faisait mal au cœur, elle préférait imaginer ou fantasmer des images sur la plupart des membres de notre équipe que leur donner un crédit supplémentaire. À place de nous voir comme des individus normaux, on était dans les affaires dantesques et multidimensionnelles. On ne connaissait pas les difficultés d’atteindre les deux bouts ou encore de se poser des questions quand un handicapé tombe. On était beaucoup trop éloigné de ces problèmes. Par ces dires, j’avais juste laissé un lourd soupire pour illustrer d’abord mon désaccord sur ces illusions.

Cela pouvait être des compliments, mais je les voyais comme des insultes et non comme une réalité qu’on pouvait être. Après cette vision de Dieux qu’elle pouvait posséder, je me retapais le discours le plus désagréable que je pouvais entendre. Représenter des nations? Est-ce qu’elle était au moins consciente que la plupart des membres de chacun de nos groupes n’était même pas européenne? Est-ce qu’elle était consciente du détachement des forces de la sécurité dans le but de représenter des européens? On dirait que pour elle, tout se représentait sur la nation et sur un conflit avec les différents groupes. J’avais les yeux qui tournaient dès ce monologue surtout par le désintérêt que je pouvais avoir pour un tel discours. On dirait que malgré tout ce qu’elle recherchait, elle ne voulait pas se permettre de voir un groupe comme naturel à la société. On était beaucoup trop grand pour apparaître comme une réalité. Elle pouvait autant critiquer les médias qu’elle voulait, Lucy semblait favoriser les médias dans cette vision. Pour elle, on était beaucoup trop grand pour exister réellement, on manquait ainsi le réalisme de la vie moderne.

Elle avait de la rancune contre le monde, elle avait de la rancune parce que les autorités avaient décidé qu’elle avait fait trop de bordels. Et j’avais toujours l’impression que cette rancune était dirigée contre nous, parce qu’elle ne se remettait pas en question, elle voulait uniquement avoir raison sur ses combats. Elle me dégoutait. Oui. Elle me dégoutait sincèrement dans tous ses critiques, parce que finalement, j’avais l’impression d’avoir tomber sur tout ce qu’elle critiquait. J’étais encore plus animée contre elle quand elle osait prétendre que je me battais pour une idéologie et ironiquement, elle tombait sur la théorie pour expliquer son dégout des idéologies.

Elle faisait même un tour sur la théorie marxiste des ordres et des éthiques établies par la classe bourgeoise, et elle me dégoutait encore. J’avais juste l’impression de tomber sur une personne qui ne voulait rien savoir des autres et cherchait uniquement à se faire approuver pour ce qu’elle faisait. Lucy venait quand même de me donner l’un des discours qui me dégoutait le plus, non uniquement sur sa théorie, mais bien sur sa méconnaissance de certains codes. Est-ce que pour Paris, l’ACE était juste un panthéon pour faire beau? Est-ce que pour Paris, on ressemblait uniquement aux machines déconnectées de la vie? J’avais un dégout dans le discours de Lucy, parce qu’à l’entendre, j’avais l’impression que pour elle, on n’avait pas d’humanités à cause de nos pouvoirs. Je la laissais terminer, mais montrant un regard plutôt désobligeant pour tout ce long monologue.

J’avais laissé un autre soupire à ce moment, une impression de vide m’avait envahi non parce que Lucy m’avait bousculée dans la perception de la vie, mais parce que j’avais l’impression qu’elle en avait rien à faire des autres. Des valeurs standards, des normalités hautaines ou encore des éthiques des politiciens, on dirait que tout était complètement fomenté dans sa tête, que toutes les réponses étaient déjà trouvées.

« Lucy... je ne sais pas comment tu fais, mais à force de t’écouter, je n’ai pas trop envie de continuer. Je fais des efforts pour me montrer le plus acceptable pour ta personne, mais on dirait que tu réponds à toutes les questions dès le début. Tu sais… quand tu sors qu’on ne vient pas de la même réalité, je crois que tu as manqué un bateau important de tout le savoir que les Curies ou les Braddocks ont travaillé depuis 1960. Est-ce que tu es consciente de comment cela peut être vu comme déconnecté et même insultant de dire des propos de ce type?

Tu sais quoi de notre réalité, Lucy? En plus, ne vient pas me dire que tu ne peux pas connaître nos réalités, tu n’as pas besoin de regarder des médias de masse pour savoir nos défis individuels ou encore de ce que nous sommes construis. On dirait quand je te rencontre, tu n’as jamais vécu ou vu de groupe de défenses avant aujourd’hui. Tu représentes même tous ce que les médias veulent te faire croire. Les roux sont irlandais et ils ont un drôle d’accent, les anglais se promènent avec un monocle et ont la bénédiction de la Reine. Les français sont chiants et se plaisent surtout dans le foot. Tu es consciente que tout le système que tu calques, laisse juste voir l’idée d’une représentation nationale d’une manière caricaturale ou non de ce que l’ACE est réellement?

J’ai l’impression que tu te camoufles uniquement sur la simplicité, même tes combats sont le fruit d’un individualisme remplis de tes propres perceptions. En plus, tu critiques lourdement la théorie, mais tu n’as pas l’impression d’uniquement de parler de théories depuis les cinq dernières minutes? Les relations patrons-employés? Le système étatique? Les idéologies? C’est beaucoup plus théorique que l’ensemble des choses que je viens te dire.

Alors, si je comprends bien, tu veux plus de transparence de ma part? Tu veux savoir pourquoi je n’appartiens pas à ta réalité parce que je n’affronte pas les problèmes économiques de la classe moyenne? Je ne suis pas une Braddock de sang, Lucy. Je ne l’ai jamais été. Tu peux partir le violon, parce que mon père, je le connais que par sa réputation de mafieux proche d’une dangereuse organisation mutante, alors que ma mère a été placée dans un asile psychiatrique. Ouais t’as raison, ma réalité n’affronte pas les maladies mentaux comme ta réalité.

C’est pour cette raison qu’on voit autant de publicités aujourd’hui sur la prévention de maladies mentales, elle s’offre uniquement à d’autres vies. Ma réalité ne peut pas être la tienne, je n’ai pas de problèmes économiques, parce qu’on a décidé que je pouvais porter un autre nom que le mien. On a décidé que je pouvais vivre outre ce souci, mais si tu penses réellement qu’on n’affronte pas les problématiques que tu côtoies à chaque jour, je crois qu’il va être le temps de te réveiller. Marie Curie et son divorce, Valerie Braddock et ses défis individuels ou encore mélanger plusieurs de nos vies dans un seul horaire, on vit à chaque jour des défis que tu peux trouver normal, notre travail varie uniquement par nos rôles dans la société.

En parlant de d’autres réalités, tu sais que je n’ai que passé environ cinq ans dans ce monde? Je veux dire, que j’ai été transférée d’univers quand j’étais extrêmement jeune. Et je crois que tu n’as aucune conscience de ce qu’on affronte réellement. Tu crois qu’une idéologie est néfaste parce qu’elle est éloignée de ce que tu connais, mais je crains que tu as beaucoup de mal de concevoir les réalités que tu essaies de percevoir.

Je connais des millions de gens qui aimeraient bien se questionner sur comment aider un handicapé ou uniquement stressé sur comment arriver aux deux bouts. À ton âge, j’ai vu des individus comme ton père ayant uniquement les os sur la peau, et être incapable de manger à cause d’une habitude morbide de tortionnaires. L’un des premiers regards que j’ai vu, c’est cette facette, cette idée de non-retour, parce que leurs vies étaient complètement foutus même sauvés d’un camp. Quand on voit les paquets d’os autour de nous, on ne se pose pas de questions sur leurs origines ou sur quelles réalités ils préféraient avant de finir là.

Ils avaient tous un regard désespéré, quel que soit leurs origines, leurs identités civiques ou encore leurs religions, ils avaient tous le même regard. C’est à cette époque que j’ai décidé de défendre une idéologie « Sans état d’âme » comme tu disais… c’est parce que quand on les voit, on se rend compte de nouvelles réalités, on voit qu’ils sont différents sur d’autres aspects, mais on remarque d’abord qu’ils sont humains et qu’il faut combattre pour eux pour éviter de revoir ce regard. Ouais, ce sont des combats dantesques, infinies, dépassant la réflexion des individus, c’est uniquement dommage de voir ce combat s’est aussi passé à une autre époque de cette ère.

Si tu veux une réponse aujourd’hui transparente de ma personne, je dirais actuellement non. Non, tu ne peux pas être une membre de l’ACE, tu es trop bornée sur toi, toi et toi. Je ne crois même pas que tu comprends ce qui t’entoure, parce que tu cherches trop à être différente et tu as décidé de tout construire autour de toi une manière de trouver une normalité envieuse.

On peut t’expliquer en larges ce que l’ACE veut faire, mais finalement, c’est toi qui est primordiale dans ce rendez-vous. Je ne crois pas que tu es prête pour être dans l’ACE, parce que tu sembles incapable d’accepter les autres. Tu sembles incapable de me regarder et de me voir comme une humaine. Tu veux des images fantasmées de la réalité, tu veux peut-être avoir raison sur plusieurs points, je n’en sais rien, mais tu te perds Lucy. Je n’aurai pas confiance à une individu qui prône uniquement son idéologie pour son combat, parce que tu peux dire ce que tu veux, mais toi aussi, tu as une idéologie et elle semble bien plus rude que la mienne.

Je n’ai pas envie d’être aider par une personne à laquelle je ne peux pas avoir confiance ou qui voit les autres ayant des valeurs trop standards et normatifs. C’est à toi de voir si tu es capable de regarder les autres sous une autre vision que tes préjugés, aujourd’hui, c’est non pour moi, mais j’espère qu’un jour que tu vas comprendre que les groupes de défenses sont autres choses qu’une représentation basique du culte de la personnalité, de l’idéologie ou du système étatique.  »


Elle voulait une réponse plus honnête, je venais quand même de le livrer d’une manière plutôt pragmatique, mais j’avais toujours une forte impression de discuter avec une personnalité plus réactionnaire qu’elle voulait laisser croire. Peut-être que les médias aidaient beaucoup à construire ce mode de perception, je n’en savais rien, mais elle me laissait un gout plutôt amer. À la fin de ma réponse, j’avais décidé de me lever pour laisser une dernière salutation de la tête au père et à sa fille avant de quitter. Lucy m’avait surtout vidé à essayer de lui expliquer une réalité qu’elle refusait d’admettre et je n’avais pas l’énergie de recommencer mes explications.   »
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Message  Lucy "Lucky" Prissy Mer 3 Aoû 2016 - 10:07


J’agis pour des raisons qui me sont personnelles en suivant des principes qui le sont tout autant, même s’ils ont grandement été forgés par les volontés altruistes de mes parents ainsi que par les exemples héroïques de l’Excalibur et de la Justice League,  et chacun est libre de se positionner par rapport à ce que je fais, je n’ai pas à attendre de qui que ce soit une réaction précise car c’est de leur liberté que de choisir ce qu’ils pensent. Ai-je tort de considérer les choses ainsi ? Le tribunal nous a condamnés et je crois qu’Aislinn est tout autant contrariée par ce que je dis. J’essaie juste d’être sincère comme elle me l’a demandé mais cela conduit soit à de l’incompréhension, sans doute sur certains points, soit à de l’agacement, sur la majorité je pense. J’ai la représentation des Super-Héros que l’on m’a faite, oui, car je ne connais pas personnellement ceux-ci et pourtant j’essaie.

Je comprends qu’Aislinn ne veuille plus m’écouter, sans l’humour pour couvrir tout ça c’est un psychologue qu’il me faut comme interlocuteur. J’admets faire le question-réponse avec une aisance plutôt naturelle, une chose qui me fait plus grimacer que la première, et secoue la tête à la négative quand il s’agit d’être consciente de ma déconnexion et des insultes. Les « grands de ce monde », qu’ils soient politiques, industriels ou célébrités, mènent une vie différente de celles des gens lambda ; placer les super dans la première catégorie me semble naturel de par leur importance et leur influence. Mais cela importe moins que le fait que je me sois montrer insultante et blessante, ce qui n’était pas dans ma volonté ; irrévérencieuse oui, irrespectueuse non. La limite est souvent trop fine pour moi malheureusement.

Je sais de la réalité des Supers ce que les médias en disent, j’ai toujours quelqu’un pour rapport ce que je ne regarde pas. Je n’ai jamais vécu de groupe de défense, j’ai eu des amis avec qui on a cherché à le faire mais ça n’a pas réellement marché et la Young Force a eu le bon sens de ne pas vouloir de moi à cause de mon âge. Je n’ai jamais vu de groupe de défense de mes propres yeux, seulement des récits que je ne parviens à admettre comme parole biblique et vérité absolue tant les choses doivent être plus complexes et plus profondes qu’elles ne sont présentées. Je ne suis pas aussi contaminée qu’Aislinn le pense mais je crois voir ce qu’elle veut dire : ma vision de l’ACE est une représentation d’une extérieure, conforme à une image médiatique biaisée que je n’ai même pas suivie directement.

Je n’ai pas l’impression de faire de la théorie car c’est réel pour moi et, ce point de vue perçu, mais théorie peut devenir la pratique d’Aislinn tout aussi bien que sa pratique est ma théorie. Différence d’expérience, différence de perception, différence tout simplement. Différence qu’il faut accepter et considérer à l’égale car il n’est aucune raison pour que je vaille mieux que l’autre. J’ai, une nouvelle fois, bien merdé.

Oui, j’aimerai plus de transparence de la part d’Aislinn afin d’avoir un rapport plus humain avec elle, afin de toucher à quelque chose qui est attachant et personnel. Mais j’aurai espéré que ce ne soit pas fait par douleur même si c’est ce qui résume cet entretient depuis qu’il est commencé. Je veux savoir ce qu’est prête à me dire Aislinn Braddock parce que c’est une personne avant d’être une Championne de l’Europe ou même une surhumaine. Pas un Braddock de sang, un père qu’elle ne connait que de réputation de criminel, une mère internée… je ne sors pas le violon mais je regarde une jeune femme que je peux enfin atteindre, une jeune femme avec des problèmes, avec des regrets. Je suis triste pour elle car, même si je ne suis pas capable de ressentir ce qu’elle ressent, je le vois et j’empathie avec elle. Aislinn me montre son fantôme et je comprends pourquoi elle est tant croyante dans la supériorité des choix des autres sur les nôtres. Elle me montre aussi mon erreur, ces préjugés dont elle parle, et cite d’autres exemples de personnalités connues.

Lorsque je parlais de réalités différentes, c’était en effet une image plus proche de la théorie qu’une possibilité pratique, étant incapable de comprendre comment on peut altérer la quantité de matière au sein d’un univers. Là, Aislinn me perd encore et confirme parfaitement que je n’ai aucune idée de ce qu’ils affrontent réellement ; mais ça ne fait que creuser le fossé entre nous, là où son simple trauma de l’adoption le réduisait.

Je ne crois pas qu’une idéologie est néfaste parce qu’éloignée de ce que je connais, je crois qu’une chose dans laquelle on croit aveuglément est néfaste. Je l’ai déjà fait et je crains que ça ne me rende borné sur ce point. J’ai tué quelqu’un parce que je lui avais fait une confiance aveugle, je ne veux plus jamais faire une confiance aveugle car je ne veux plus jamais tuer quelqu’un. Je n’arrive pas à concevoir les réalités que j’essaie de percevoir, oui, et sans doute me faudra-t-il les arpenter pour le faire. Pour l’instant, elles ne creusent que le fossé.

Les images de camp de la mort que me décrit Aislinn me parlent et je me désole pour elle ; pas pour eux, non, eux ne sont que des échos et des conceptualisations, mais pour elle qui me fait face et qui témoigne. Elle dont le visage exprime ce que le cœur évacue sous la pression qu’on lui inflige, elle dont les mots retraduisent des souvenirs afin de faire naitre d’autres images dans les esprits, elle dont la personne se dévoile toujours plus.  Une personne hantée par des choses qui me dépassent totalement et qui, je crois, la dépasse également. Et c’est pour ça que, plutôt de d’admirer une image qu’elle donne, j’empathie pour la personne qu’elle est.

Non, je ne peux pas être une membre de l’ACE. Non, je ne comprends pas ce qui m’entoure. Bien. Bien parce que ça signifie qu’il me reste à apprendre à l’être. Je suis bornée, je cherche à être différente et je construis les choses en fonction de moi et de ce que je veux, toute ma mauvaise foi ne suffirait pas à prétendre le contraire. Je suis envieuse aussi, envieuse des Supers et de leurs droits, de leurs capacités, de leur exceptionnalité. Mais ce n’est pas dans ces aspects là qu’on peut se retrouver avec eux. J’ai beaucoup de faux dans ce que je pense mais j’ai du vrai aussi, notamment dans le fait qu’on ne doit pas forcer les autres à croire en nous : je n’ai pas accroché à l’ACE comme groupe de super-sécurité mais je suis en pleine empathie avec Aislinn. Je la vois comme une humaine à présent, comme la personne derrière l’image, et quelques soient mes fantasmes et mes erreurs j’ai le sentiment que ce qu’elle est est vrai.

Aislinn ne me fait pas confiance, c’est normal car nous ne nous connaissons pas ; la confiance ce gagne et je n’ai rien fait pour la mériter. Aislinn ne veut pas que je l’aide parce qu’elle n’a pas confiance, ce qui est normal par causalité. La balle est dans mon camp parce que je suis celle qui peut progresser et, au final, celle qui était primordiale dans ce rendez-vous. J’aurai aimé que ça soit différent et que, plutôt que de me placer comme au centre de la chose – puisque je le fais déjà très bien toute seule – il soit s’agit d’une interaction entre deux partis, entre deux personnes. C’est arrivé à la fin et c’est ce qui précipite la conclusion d’ailleurs.

Car nous sommes à la conclusion, je le vois bien. Aislinn salue de la tête et s’apprête à partir, Papa m’interdisant de la main de bouger alors qu’il se lève lui-même pour aller s’excuser de mon comportement. Qu’il fasse les choses dans les formes, qu’il cherche à être correct et à arrondir les angles. Qu’il raccompagne Aislinn à la porte pour qu’elle puisse repartir de ce qui a dû être l’un de ses pires entretiens. De mon côté, je me redresse pour aller à la cuisine. Je n’ai toujours pas manger et continue d’avoir la sensation de faim sans le sentiment d’envie de manger mais je m’occuperai de cela plus tard. Pour l’heure, je vole juste une tablette de chocolat dans le placard avant de rattraper les adultes pour la tendre à Aislinn.

Papa me fusille du regard et je sais que je vais me faire engueuler dès que nous serons en privé. Il m’a offerte une opportunité et tout ce que j’en ai fait c’est pousser la recruteuse à bout. Il ne comprend pas que je m’en tape qu’elle soit recruteuse et qu’elle peut bien bloquer mon dossier, ça n’a aucune importance à présent que j’ai entraperçu ce qui l’anime. Aislinn se bat par peur de revivre une horreur qu’elle a vécu, elle n’a pas eu le choix de ce combat et n’a jamais eu les soutiens que je considère comme normaux. Son action est altruiste mais sa motivation provient d’elle-même, de la personne et de son vécu. Ce sont des choses que je comprends et ce sont des choses auxquelles je suis capable d’adhérer. C’est pour ça que je tente une dernière fois ma chance, que je brave son ire et celle de mon père afin de présenter ce qui peut sembler à une incongruité. Mais le chocolat c’est bien quand on a pas le moral, moins que le Nutella mais on n’en a pas. C’est pas glamour ni même bon pour la ligne mais ça peut aider un peu.

Aislinn ne me fait pas confiance et ne veut pas de mon aide, j’espère que ça ne la poussera pas à rejeter ce présent. Il n’est pas fait pour me faire pardonner, pas plus qu’il n’est fait pour me faire bien voir. Il est fait parce qu’il peut soulager un peu et qu’il peut aider à ce que les choses aillent mieux pour elle par la suite. Je n’en dis rien, je me contente de la fixer dans les yeux en espérant qu’elle prenne la tablette de chocolat avant de s’en retourner.
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