Steven Universe, tu connais mec? (Adrian)

Adrian tombe facilement dans la folie, quel que soit le sujet, que cela soit dans le fatalisme le plus prononcé de son travail ou dans les jeux vidéo, il avait vraiment besoin d’un petit congé vu comment il essaie de se croire imbattable dans ce domaine. Il ne connait certainement pas mon énorme de talents pour chacun des jeux que je me suis achetée, que cela soit pour Mortal Kombat ou sur GTA Online. Mais il fait bien de me sous-estimer, je vais complètement lui démolir la gueule quand on va arriver à cette fameuse confrontation. Le gars du SHIELD qui croit juste qu’un robot peut le vaincre dans ce domaine, je vais lui apprendre quelques techniques apprises dans les jeux impossibles de Bob l’Éponge. J’aime toujours étonner les gens, et lui… c’est Adrian, il doit se concentrer uniquement sur des vieux jeux des années 90, qui buguaient complètement l’ordinateur de la période du Moyen-âge des PC.

Moi, je suis bien plus moderne, je connais les vieux jeux, mais je connais aussi les nouveaux jeux et ainsi que les plus difficiles qui sont plus fournis aux masochistes. Si Adrian joue vraiment à des jeux complètement impossibles comme Cat Mario, je comprends bien mieux sa dépression.

« Je vais faire mon regard colère et me transformer en super-saiyen pour te démonter complètement comme au combat. Continue à sous-estimer mon grand talent dans les jeux vidéos, ta défaite va être encore plus alléchante et glorifiant pour la suite! »

Il peut toujours me provoquer, mais je sors toujours mes crocs pour répondre. Je suis quand même Samantha Parrington, la geek bizarre des Vengeurs qui a trainé pendant une dizaine d’années dans le SHIELD avant de rejoindre les Vengeurs. Je n’avais certes pas les talents d’espionnages ou de combats de Natasha, mais j’avais quand même une grande base dans l’informatique.

Je n’ai pas joué autant qu’un geek traditionnel, mais je me suis bien rattrapée dans ma carrière dans le SHIELD. En plus, j’ai beaucoup plus de temps à améliorer mes capacités de jeux vidéo vu que je ne fais plus d’analyses ou que je ne fais plus de voyages dans des coins inconnus de la planète pour récolter des informations complètement ennuyeuses. Il commence ensuite à parler à certains membres du SHIELD pour une mission mystérieuse et dangereuse, ensuite il parle directement du BPRD.  

Je reste silencieuse pendant tout ce passage, profitant beaucoup du petit-déjeuner à place de m’occuper des opérations actuelles. Si on a besoin de moi dans des missions, ils vont me demander directement et non attendre de tous se faire tuer comme des débutants. Enfin je l’espère qu’ils sont assez brillants pour ça. Puis, c’est le temps de sortir la musique dramatique et la fameuse invitation mystère d’Adrian. Regardez papa et maman, je suis capable d’avoir même des amis qui peuvent m’inviter pour des petites soirées sans que je leur casse des ras. Ouais, j’ai des amis complètement bizarres, mais c’est avec les marginaux qu’on peut sauver la planète et non avec des gens qui se conditionnent pour éviter d’affronter le danger. Je ne critique pas la recherche de normalité, mais parfois il faut savoir se mouiller les mains dans ce combat, on doit s’attacher à des gens qui acceptent ce petit sacrifice personnel.

« Je suis touchée Adrian, mais je ne sais pas… si je le mérite. Tu vois, je sais que tu me respectes beaucoup et tu pourrais te sentir honorer de ma présence, mais est-ce que tu es vraiment prêt mentalement de me supporter pendant plus que deux heures? Le défi risque d’être assez difficile et Val a encore des séquelles psychologiques de cette expérience. Alors Adrian, je veux bien t’accompagner, mais les risques sont énormes. Tu es sûr de vouloir mettre ta vie au danger de cette façon? »

Je suis extrêmement sérieuse, je ne crois pas qu’il est conscient ce qu’il veut faire avec moi, car c’est vraiment dangereux pour sa vie et je veux quand même lui prévenir pour qu’il appelle ses assurances avant.

« J’ai survécu à la tyrannie de Fury : je te survivrai aussi. Mais c’est bien que tu me sous-estimes, tu ne seras que plus étonnée devant ma prodigieuse résistance. Après moi je t’offre ça de bon cœur hein! Je suppose, sinon, que je pourrais me faire cloner et utiliser ma doublure pour pouvoir profiter d’encore plus de bonbons. Et puis je ne suis pas un Hopkins : je suis un Eversfield! »

Pour plusieurs, un nom de famille se limite à définir son importance au niveau du statut social. Pour moi, c’est ce que je suis et la philosophie qui vient avec. Être un Eversfield c’est bien plus qu’avoir juste un nom cool. C’est savoir faire preuve de courage et d’abnégation dans la vie. Et si pour préserver la santé mentale du monde je dois endurer Samantha, je l’endurerai la tête haute et le regard tourné vers l’horizon! Car il ne sera pas dit qu’Adrian Carlyle Eversfield avait oublié ses devoirs face à l’Humanité. Oh ça non. Sacrée Samantha. Il y a des jours où je me demande si elle est née dans le bon univers.

Ou alors, peut-être est-ce un mécanisme de défense élaboré contre la folie du monde. Dans ce cas, c’est une excellente chose. Moi-même, je me trouve souvent trop terre à terre et regardez dans quel état cela peut me mettre. Du coup… Peut-être que la folie, enfin une dose de folie, est le seul remède à tout ce bordel. Mais une folie différente, qui ne soit pas complètement autodestructrice. Enfin… Il faudrait que je vois quelle quantité de sucre Samantha ingère en une semaine pour voir si c’est autodestructeur ou non. Il y a de quoi se poser des questions. Pour des raisons purement scientifiques. Bien sûr.

Mais bon. Toutes ces interrogations peuvent attendre. Le déjeuner se poursuit sans autre incident. Moi… Je réfléchis. Comme d’habitude. Des idées, je dois en avoir dix à la minute si ce n’est pas vingt ou trente. Toujours alerte, toujours vigilant. Il y a tant de dossiers à traiter, tant de travail à faire… Autant mettre à profit le temps libre et l’utiliser de façon productive. Je dois reconnaitre par contre que le changement de décor me fait du bien. Peut-être que c’est la proximité de Fury, cet infâme dictateur borgne, qui me plombe le moral. Je hais cet homme. J’ai d’excellentes raisons de le détester.

Mais bon. Nous n’allons pas parler du monstre parce que je viens d’avoir une idée bien plus intéressante encore. Dans mon état actuel, on m’a déconseillé la course mais je pourrais bien aller marcher. Prendre de l’air, changer d’air. Et si Samantha veut bien m’accompagner, elle joggera, reviendra sur ses pas et nous aurons une drôle de marche ensemble. Considérant qu’elle s’est en quelque sorte désignée pour s’occuper de moi pendant cinq semaines… Voilà le prix à payer. Se trainer un type qui est souvent pratiquement en pièces détachées. Ce n’est pas de MA faute si nos ennemis aiment me kidnapper. Je n’ai pas fait le choix conscient d’être leur cible préférée.

« J’irais bien marcher, prendre l’air, si cela ne te dérange pas. Tu voulais aller jogger, si je ne m’abuse. Ce sera juste un rythme un peu différent. Un peu d’air frais ne peut que me faire du bien après tout. Et la température recommence à être douce, ce serait dommage de ne pas en profiter. Il y a un parc près de chez toi? C’est toujours agréable de se promener dans un parc, tu ne trouves pas? »

Adrian sous-estime encore ma folie, à quel point il peut se mettre avec autant de problèmes? À quel point qu’il met sa vie en danger à chaque moment juste en trainant avec moi? C’est de la folie furieuse et il ne s’en rend même pas compte! Il ne prend pas en compte du danger autour de lui, juste en m’approchant ou en m’invitant dans une soirée. Je ne peux qu’avoir pitié pour son âme qui va se détruire pendant tout son calvaire avec moi. Il croit vraiment que Nick Fury est capable de me concurrencer? Même Fury a peur de ma magnifique chevelure blonde et de mes tabassages en règle contre les criminels. Adrian ne prends plus rien en compte, il est tombé dans la psychose sans fin! Je crois que la prochaine étape, c’est Adrian qui commence à s’habiller en Thor pour essayer de rentrer dans les Vengeurs.

« Je ne voulais que te prévenir pour prendre des précautions, mais si tu penses être prêt mentalement, si tu penses que toute ta dynastie a été prête pour affronter ma folie, je suis prête à t’accompagner. Je sais que tu calcules bien les risques, mais tu n’imagines pas les exponentielles et l’imprévisibilité qui peut arriver pendant une soirée où que je suis présente. »

J’ai réellement une autre vision du Nom qu’Adrian, pour plusieurs, le nom a toujours une importance symbolique pour la définition qu’on se fait de soit. Beaucoup de gens laissent une grande place au nom de cette famille qui peut être essentiellement une fierté de la représenter. La fierté d’avoir une représentation aussi importante dans l’Histoire ou la fierté juste que ce nom représente un Espoir pour quelques personnes ou la population. Adrian était dans ce ton, il peut être fier, je ne vais pas lui faire la morale car ma vision est différente. Hopkins possède aussi ce trait particulier chez elle. Ma petite canadienne adorée n’est pas fière de toutes les actions engendrées de sa famille dans l’Histoire, mais elle est fière de l’éducation qu’elle a reçue.

Durant un moment dans ma vie, j’avais le choix de prendre partie de la fierté des Parrington ou non. Et j’ai choisi que non. Mon père voulait commander ma vie, il voulait que je devienne une bourgeoise, conceptualisée pour des réunions politiques ou des sommets économiques. Il a toujours détesté que je devienne une militaire à place de suivre le modèle paternaliste qu’il voulait faire de moi.

Je sais très bien qu’il profite maintenant de mon succès pour vendre des produits et donner un petit financement aux Vengeurs, mais je ne fais que l’ignorer, car il a toujours ignoré ce que je voulais être. Peut-être que je vais retrouver cette fierté qui compose toujours autant Adrian quand mon père va se réveiller un peu, mais en ce moment, le nom de Samantha Parrington s’est construit par lui-même et non par les autres.

Adrian et moi continuons à manger, pendant que celui-ci avait eu une petite idée encore. Il voulait encore éviter le jogging pour faire une petite marche tranquille dans un parc. Il m’argumente des discours simples sur la température et se promener dans un petit coin. Habituellement quand je fais mon jogging, j’aime faire le tour des bâtiments, car j’aime me sentir comme dans Rocky et j’aime être capable de rentrer parfois dans le moule.

« Ouais, il y a un petit parc proche, mais si on se fait une grande marche, on peut se rendre jusqu’à Central Park, mais cela prend du temps. Alors tu veux peut-être juste visiter le petit parc à coté. »

Je commence à prendre les déchets du petit-déjeuner pour les mettre dans une poubelle proche et me préparer à sortir. Je ne vais pas trop m’opposer à sortir pour une promenade, je connais un peu les trajets qu’on peut faire pendant une petite pause pour relaxer. J’aime toujours me promener dans des coins mal fichus de New York ou dans la nature, dépendant de mon humeur et de la musique sur mon Ipod, j’espère uniquement qu’Adrian va être à l’hauteur de mes musiques.

Marcher jusqu’à Central Park? Pourquoi pas. L’exercice pourrait me faire du bien et si je me fatigue trop en cours de route parce que j’ai la fâcheuse tendance à trop m’en demander sans doute ne s’objectera-t-elle pas à une pause. Il y a tant de choses à voir et à faire dans une grande ville comme New York. Ce ne sont pas les divertissements qui manquent, ça c’est sûr. Il suffit d’ouvrir les yeux et de regarder un peu partout et ça saute presque au visage. Et en même temps, c’est bien d’apprivoiser un peu plus cette grande métropole où nous sommes basés la plupart du temps. Bah oui!

Et puis elle ne l’a probablement pas remarqué mais j’ai de nouvelles chaussures propres, plus adaptées à la marche. Non les anciennes étaient très belles, très classe mais marcher plus d’un kilomètre avec relevait de la torture. Et j’exagère à peine. Maintenant, je pourrai me rendre jusqu’à Central Park de façon plus confortable. Et mon complet est aussi plus aéré que ce que je porte d’habitude. Parfois il faut penser au côté utilitaire des choses si on veut pouvoir passer une journée qui ait de l’allure. Transpirer dans un complet hors de prix, ce n’est pas exactement glamour… Enfin, à mon avis ce n’est pas très glamour. On me corrigera si je me trompe. Quoi que… J’en doute.

J’aide Samantha à débarrasser la table parce que bon. Je suis bien élevé moi. Ce n’est pas le fait qu’elle soit une femme qui me pousse à l’aider mais bien la plus élémentaire des politesses. De toute façon, si l’envie lui en prenait, je sais très bien que Samantha serait capable de me transformer en confiture d’Adrian. Je sais très bien que ça n’arrivera pas cependant. À bien y penser, on devrait avoir peur de bien des gens. Moi… Je ne me sens pas intimidé par Samantha. Peut-être que je suis fou. Ou blasé de la vie, en un sens, ce qui fait que je la vois de ma façon un peu particulière. Dans un cas comme dans l’autre, pour être parfaitement honnête, je n’en ai rien à faire. Je suis qui je suis et je sais m’accepter comme tel. Je ne vais pas me refaire pour faire plaisir au monde.

« Dis-moi Samantha, as-tu déjà eu comme moi cette vision comique d’avoir un café Internet? Toi et moi, propriétaires, réunis par notre amour des jeux vidéo, à défier la clientèle : si tu bats mon score sur tel jeu, tu as droit à un café gratuit! Il me semble que ce serait un plan B amusant quand j’en aurai marre du SHIELD. J’étais en train de remplir un rapport l’autre fois et cette idée est juste apparue comme ça. Pouf!

Et puis bon, tu n’auras pas de misère à casser un bras aux emmerdeurs, pas vrai? Là-dessus je me fie à ton expertise. Je suis plus armes à feu que combat corps à corps, si je dois me battre. Je laisse la première ligne à d’autres. Samantha Parrington : la meilleure videuse de café Internet de ce côté-ci de l’Atlantique! Ça sonne bien je trouve. Ça va les chevilles? Ce grand honneur ne te remplis pas trop d’orgueil? »

Pour ceux qui ne comprendraient pas le gag, l’Initiative est pleine de Vengeurs à l’égo surdimensionné alors que certains, comme Samantha, ont su garder une bonne mesure d’humilité. Du coup, quand je veux la faire fâcher un peu, je l’appelle miss Marvel en disant que c’est la blondeur de ses cheveux qui m’a induit en erreur… Quoi? Je peux me permettre d’avoir une langue acérée, étant physiquement moins fort qu’elle. Si je ne peux gagner la guerre physiquement, ce sera par mon incroyable sens de la répartie et mon intellect surdéveloppé. À chacun ses forces et ses faiblesses moi je dis.

C’est le temps de partir dans les formidables aventures à travers cette grande ville, on allait certainement passer à coté des ruelles peu visitée des touristes, ou encore de certaines écoles étranges. Je passe bien plus inaperçue le matin, les gens ne sont pas trop réveillés et je sais très bien que je ne suis pas la plus populaire des Vengeurs. J’ai accumulé une certaine notoriété dans la communauté plus geek, mais ils savent très bien que je veux avoir la paix pendant une grande partie de ma vie. Je peux être extrêmement gentille quand je vais au Comic Con ou quand je vais faire des tours à certains spectacles, mais je n’aime pas vraiment qu’on me dérange quand je me promène dans la rue ou quand je veux juste aller manger avec des amis.

Cependant les gens ont compris avec le temps que je ne voulais pas être inclut dans le système de vedettariat et dans les magazines Peoples. En tout cas, maintenant j’ai plus de paix que mes premières années dans les Vengeurs. Je ne prends pas de survêtement pour sortir, mon chandail de gros morse adoré est parfait pour la situation. C’est quand on commence à sortir dehors qu’Adrian commence à fumer psychiquement les pires drogues pour cette idée. Cette idée complètement folle et surtout sortie de la dimension diabolique d’Asgard. Je ne sais plus quoi penser à cette proposition!

Il fantasme qu’on fasse un café avec des jeux vidéos? Cela me rappelle presque mon premier travail dans un café miteux où les jeunes de mon âge jouaient au premier Call of Duty. Il croit vraiment que je suis capable de faire du café quand je suis incapable de faire des muffins correctement? Adrian tombe encore dans cette folie, une folie qui se répand de plus en plus dans son pauvre cerveau.

« Peut-être que si un jour, les Vengeurs ne m’aiment plus beaucoup pour me virer complètement, je vais penser à cette alternative. Mais durant toute ma vie, j’ai toujours été un soldat, alors c’est difficile de me voir dans un autre travail que celui-ci. Peut-être dans une autre vie et avec une couleur de cheveux différent, mais actuellement, je suis bien trop bad-ass pour juste me faire un café. Tu me vois vraiment à une autre place que dans les Vengeurs, dans le SHIELD ou dans l’Armée? »

Je peux toujours casser des bras, mais pour un café, cela donne vraiment une mauvaise réputation au commerce. On commence doucement à marcher dehors, on débute dans des quartiers assez dangereux habituellement, mais bien tranquilles pour le matin. Après on se retrouve dans des coins plus civilisés où on peut voir des magnifiques publicités des Vengeurs.

« Et pourquoi toi, tu ne commences pas à créer tes jeux vidéos? Cela pourrait un passe-temps exceptionnel vu que tu es selon tes dires le plus grand expert informatique de toute l’Histoire de la Galaxie! En plus, je pourrais y jouer après. »

C’est un grand défaut pour moi sur le moment, je ne veux pas lui parler de travail pour éviter de le stresser, mais c’est l’un des seuls domaines que je suis réellement d’actualités. C’est intéressant de voir l’avancée de nos ennemis et les plans de Fury ou de d’autres stratèges pour les contrer. À part les jeux vidéo, les muffins et mes entrainements, je n’ai pas réellement de grand centre d’intérêts.  

Moi? Concepteur de jeux vidéo? Voilà une idée intéressante. Après, elle déforme mes paroles, la vilaine. Je connais mes limites, évidemment. Et je sais qu’il existe des gens plus compétent que moi sur le fond, en informatique. Sur la forme? Je suis un peu artiste à mes heures. Mes solutions sont élégantes, raffinées. Ce qui n’est pas le cas de tous, je parle par expérience. Alors oui je pourrais concevoir des jeux vidéo. Le jour où j’aurai actuellement du temps pour mes loisirs qui ne soit pas bouffé par mes divertissements actuels. Et puis je suis convaincu qu’elle ferait une super barista, la Samantha. Badass ou non, c’est une fille avec le cœur à la bonne place. Pas comme Tony ou Carol. Les gens l’aiment pour qui elle est et les valeurs qu’elle représente. Pas parce qu’elle sait sourire aux caméras. Enfin, moi c’est comme ça que je le vois.

Et donc nous voilà en train de nous promener, tranquillement, sans trop de presse. C’est quand la dernière fois que j’ai fait ça? Je ne me souviens même plus. Mais il reste et demeure que j’aurais préféré avoir mon arme de service avec moi. Avant, je me disais qu’une arme n’était pas nécessaire mais à force de toujours me faire enlever… Pas le choix. Ce que je trouvais comme un obstacle à un dialogue sincère et une approche diplomatique est devenu pratiquement indispensable. Non mais c’est vrai, à la fin… J’en ai marre de toujours finir en piètre état parce que tous les salopards de la planète ont décidé que ce serait plus simple de faire parler l’analyste vedette que le vengeur moyen. Évidemment je ne l’avais pas amené avec moi en allant voir Samantha mais… Je commençais à regretter cette décision. Pas parce que je ne faisais pas confiance à Sam.

Juste que j’en avais marre de me sentir inutile. De toujours être celui qu’on sauve. Je voulais pouvoir me sauver tout seul. Apparemment, ce n’était pas au goût de nos ennemis. Je ne dirais pas que j’étais jaloux de Samantha, de Kyana, de Valérie et des autres mais… Il m’arrive parfois de me demander si je ne serais pas davantage utile au monde si moi aussi j’avais des super pouvoirs. Enfin bon. À moins de me jeter dans une cuve de déchets radioactifs et espérer chopper autre chose qu’un cancer, je doute très fortement être autre chose un jour qu’Adrian le nerveux. Enfin bon. Chassons ces pensées. Ce n’est pas le bon état d’esprit pour cette promenade avec Samantha. Il faut rester positif. Et puis j’ai au moins une bonne qualité : je fais des super muffins. Je suspecte même Samantha de venir piquer le plateau au SHIELD quand j’en fais…

« Toi, ma beta testeuse? Il va falloir tout un plateau de muffins en guise de dédommagement alors. Ça prend du temps tester un jeu vidéo, identifier les bugs, tout ça… Mais je prendrai ton idée en considération. J’aimerais faire un jeu de stratégie. Ou un RPG peut-être. Je verrai bien. En tout cas si je fais un RPG, je mets un morse en easter eggs, rien que pour toi. C’est promis. Non, non.

Ne me remercie pas. Cela fait partie de ma magnificence naturelle. Mais plus sérieusement… Avec le bordel qui se passe en ce moment, je serai chanceux de pouvoir même coucher l’idée sur le papier. Désolé. Je ne veux pas t’embêter avec le boulot. Oh sinon… Une rumeur tenace circule comme quoi… Euh… Comment dire… Tu te serais trouvé un petit ami? Si oui, bravo. Si non… Une personne aussi exceptionnelle que toi, pourtant… »

Ça, c’est réellement possible, je pourrais peut-être devenir testeuse de jeux vidéo à place de servir le café. J’ai bien testé de nombreux jeux quand j’étais au ComicCon, surtout dans les jeux de combat, parce qu’ils sont toujours assez amusants. C’est peut-être les jeux que j’achète le plus pour mes soirées avec les Vengeurs cools. Adrian vise bien plus les jeux de stratégie et RPG, mais je pourrais éventuellement l’aider, Asgard était reconnu pour son savoir universel dans tous les domaines! Tous les gens pouvaient reconnaître cette force des Asgardiens… ah non, en réalité, ils sont juste complètement attardés. Ils ne font que se battre contre des ennemis peu intelligents et développés surtout pour foncer vers les ennemis sans réfléchir. Les Vengeurs suivent un peu la même logique que les Asgardiens, c’est pour cette raison que j’apprends plus de Val et de Kyana, que mes connaissances cumulés grâce à l’Entité. Elles m’ont permit à augmenter beaucoup plus mon martial qu’Asgard ou la totalité des Vengeurs.

Adrian reste assez différent de mes autres contacts, peut-être une attache de ce que j’étais vraiment avant, mais je ne peux pas réellement le définir. Je lui fais juste assez confiance pour qu’on se promène dans la rue ensemble sans chercher à lui casser le bras. La différence avec Adrian et le reste du membre des SHIELD, c’est surtout qu’Adrian ne m’a jamais trop vu différente depuis que je suis rentrée dans les Vengeurs avec cette entité. Je déteste surtout quand il commence à se déprécier autant, même quand il le pense en se promenant avec moi.

« Des muffins et des pizzas aussi, sinon je ne vais pas pouvoir faire ce travail trop longtemps. Comment on peut survivre sans, sinon? »

Il ne faut pas blaguer quand même, on doit avoir des éléments essentiels pour survivre dans cette vie. Alors un Adrian bien trop dépressif, une Val complètement déstabilisée, une Kyana qui se promène autour, un gros Bob pour combattre, plein de jeux vidéos, de la pizza et finalement des muffins sont essentiels. Comment on peut rêver à faire une vie incroyable sans ce genre d’éléments?

Puis il commence à me parler des rumeurs dignes d’écoles secondaires, mais cela ne me surprend pas des membres du SHIELD, ils ont toujours été assez étranges. Je le regarde assez bizarrement durant cette rumeur. Je ne sais pas qui l’a parti, mais cela doit être Nathan, celui qui ne rase jamais sa barbe, il adorait partir des rumeurs. Aucun homme n’a essayé de s’approcher de moi pour réellement commencer une relation sérieuse… euh… depuis des années.

« Tu me vois vraiment avec un gars? Le SHIELD n’a pas beaucoup changé pour se faire toujours des petits ragots durant leurs pauses. Non je n’ai pas de copains, les gens autour de moi sont trop bizarres pour m’attirer. En plus, je ne crois pas que j’attire physiquement ou mentalement beaucoup les autres, surtout avec les tops modèles des Vengeurs qui se font un calendrier. Je ne suis pas vraiment dans le style des blondes pédantes comme Carol. Mais merci pour le compliment, c’est gentil. Et toi tu t’es trouvé une copine depuis le temps? Je suis sûr que Nat ou Jess pourraient être dans ton genre! »

Je lui cogne doucement son épaule en rigolant comme une gamine diabolique tout en continuant notre petite marche dans la ville.

Moi? Une petite amie? Dans cette vie? Oula mais elle rêve en couleur. Elle est défoncée par je ne sais quelle drogue. Elle a essayé de renifler les vapeurs de shampoing de Carol ou quoi? Adrian Carlyle Eversfield. Avec une petite amie. Rien que la construction de la phrase faut hausser les sourcils. Non je pense que je suis un cas désespéré en fait. Je veux dire… Je suis l’excentrique de service. Le mec qu’on va voir parce que c’est un pro de la mort qui tue mais… Ce n’est pas le genre de personne qu’on inviterait à sa fête ou à son mariage. Vous voyez un peu de quoi je parle? Mais bon, on s’y fait avec le temps. Ceci dit je me suis toujours dit : Adrian, si tu finis avec une copine, avec ta chance, l’apocalypse va arriver peu après. Et vous savez quoi? Je suis convaincu de ne pas avoir tout à fait tort. Je vous le dit moi. Ce n’est même pas une blague.

Elle mentionne Jessica et Natasha… Mais là c’est du pur délire! Ce sont des femmes admirables, très intelligentes, fortes et fières. Des personnes qui méritent d’avoir à leur côté… Des gens normaux. Pas moi. Moi je ne suis pas normal. Je me connais : je serais probablement invivable. Je suis bien trop pointilleux et tatillon sur certaines choses. Et ça c’est si j’ai une bonne journée. Avec la tonne de stress que j’ai sur les épaules? C’est encore PIRE. Mais bon. Nous ne sommes pas là pour parler d’une vie amoureuse fictive, pas vrai? Cela pourrait devenir embarrassant pour moi. Je sais, je sais. Hahaha. Adrian n’a jamais embrassé une femme. Adrian est ceci. Adrian est cela. Excusez-moi de faire passer l’humanité avant ma petite personne égoïste! Nous n’avons pas tous comme objectif de fonder une famille ou d’avoir du sexe. C’est clair?

Et je m’égare encore. Non en fait il fallait se concentrer sur cette brave Samantha. Elle était un peu spéciale elle aussi. Et alors? Elle avait plus de noblesse dans son gros orteil que certaines personnes dans leur corps entier. Alors oui. Oui elle avait le droit au bonheur que pouvait procurer une vie de couple saine, pleine et entière. Si tant et si bien qu’elle en avait un minimum envie. Et dans une société comme la nôtre, si ce n’était pas un homme, ce pouvait tout aussi bien être une femme. Ce n’était pas grave. Ce n’était pas un crime. Et très personnellement, qui étais-je pour juger de ses choix et de ses préférences? D’accord, je suis Adrian Carlyle Eversfield, agent du SHIELD extraordinaire mais quand même. Au-delà de cela, je ne suis qu’un être humain et ma façon de penser ne devrait pas dicter à un autre humain comment mener sa vie.

« Moi je t’aime comme tu es. Dans… Dans le sens d’apprécier, évidemment. Il n’y en a pas deux comme toi. Certains diraient : c’est encore heureux pour le monde mais qu’est-ce que le monde connait de la vraie Samantha Parrington. Et puis du reste, ce n’est pas comme si leur opinion importait, pas vrai? Moi je t’encourage à rester toi-même. Et puis tu sais… Si tu ne te trouves pas un copain…

Ce sera peut-être une copine. Qui peut savoir. La vie est tellement pleine de surprises. Qui aurait pu croire qu’un jour je finirais analyste vedette? Mauvais exemple. Qui aurait pu croire que tu finirais avec une asgardienne dans le crâne? Mais encore là… Tu es bien plus euh… Cool qu’elle. Je doute que cette entité sache apprécier la pizza à sa juste valeur. Sainte pizza, protégez nous du mal… Ou quelque chose comme ça. »

Adrian a peut-être le plus gros problème que l’Humanité peut avoir, il se voit parfois comme un humain en détresse dans un monde d’héros : faible, mais toujours aussi précieux et parfois il se voit anormal. Je crois que c’est un peu l’histoire de la plupart des êtres vivants de notre planète. Parfois on rentre dans une petite crise existentielle où on ne sait pas vraiment où se placer dans notre lignée. Adrian doit être dans une crise existentielle à long terme ou ses réflexions sont parfois nombreuses et colorées, toujours en recherche sur lui-même. Recherchant parfois l’appui des gens et parfois une certaine solitude, Adrian a un seul problème, c’est que parfois, il ne semble pas être capable de se placer au centre de ses nombreuses disputes internes. Le Monde n’a jamais été normal, tous les gens ont besoin d’une certaine anomalie pour être capable de traverser des grandes épreuves.

Souvent des gens adorent la fiction, ils se voient pavaner dans des rêves devant des films ou encore devant une littérature poussée. Tout est complètement différent d’une personne à l’autre. Je déteste qu’on me voie d’une façon différente de ce que j’essaie d’être. Je suis Sam, la gamine qui n’a jamais grandie, qui a eu le malheur de tomber sur une mauvaise journée et sur une mauvaise entité. J’ai décidé de le transformer en une bonne journée et une bonne entité, malgré ce que certains peuvent penser de cette journée. J’ai connu des personnes exceptionnelles dans mon travail dans le SHIELD que cela soit avec Jessica, Nat, Clint, Adrian et même Carol. Chacun a apporté un élément différent dans ma vie pour mieux me comprendre, comme je crois que j’ai apporté quelque chose de bien plus entier que mon prénom ou mes idées en eux.

Après j’ai rencontré mes deux amies les plus précieuses : Valerie et Kyana. Deux êtres extrêmement étranges, pouvant être capable surtout du meilleur et d’une combattivité rare. Oui Hulk ou Thor peuvent être puissants, mais ils n’ont pas la volonté de Val ou de Kyana. Je sais très bien qu’elles peuvent tout faire pour moi, comme je peux tout faire pour elles. Elles me cachent des choses, je me montre souvent franche et ouverte, mais parfois certains sujets sont plus fragiles que d’autres. Je ne vais pas parler de mon père, sauf si on me le demande directement... Elles me comprennent comme Adrian peut me comprendre.

Les seules interventions médiatiques que j’ai accepté dans ma vie, la seule fois que j’ai décidé de porter un masque, c’est juste pour aller voir des gamins malades. Rêve d’Enfant ou l’Aide pour le Cancer, je n’en ai rien à faire de l’organisation, mais j’aime beaucoup l’innocence du regard de l’enfant malade. Ils nous voient comme des héros, comme des gens qui sauvent des millions de vie vies, ou qui combattent fièrement pour un but. Ils nous voient comme John Shepard, comme John Cena ou comme Winston Churchill. Ils voient des Héros, des gens qui souhaitent leur bonheur et leur guérisson, mais aussi à le bonheur à leurs proches. Ils croient en nous, à notre humanité, mais aussi à ce rôle d’Héros.

On ne donne pas juste des beaux combats ou des belles photos, on donne de l’Espoir. Superman représente quelque chose de très grand à ce Monde, bien plus qu’un drapeau ou un livre d’Histoire. Même Wonder Woman représente un grand visage de l’Humanité, je peux le penser, car je le crois, même si elle me déteste complètement.

J’écoute un moment Adrian et je me rends compte de quelque chose. Il est étrange. Très étrange dans toute cette discussion. Il ne me parle pas comme un enfant malade rêve de moi, il ne me parle pas comme un fan me voit, il ne me parle pas comme un supérieur me perçoit, c’est différent. Je reste quelques secondes silencieuses à tout son discours sur moi-même. Et pour une rare fois, je lui pose une question avec le ton le plus sérieux possible.

« Adrian… est-ce que tu es en train de me voir comme une potentielle copine? »

C’est lancé sans cruauté, sans mépris, sans sentiments positifs, c’est d’une neutralité parfaite pour cette fameuse question. Je sais très bien la remarque qu’il vient de me faire sur les filles, mais ce n’est pas l’intérêt en ce moment. J’aime beaucoup Val, mais c’est très différent de la vision des magazines à potins qui essaient de nous décrédibilisé pour le public télé-évangile.

« Cette entité est une arme. Elle peut être précieuse, elle peut être efficace, mais elle est surtout dangereuse. Il faut toujours que je fasse attention en mission, mais cela m’amène un lot de petit problème. Les Olympiens et les Amazones me détestent car l’Entité en moi a fait de nombreuses guerres dans le passé contre eux dans leurs dimensions. Elle ne sait pas apprécier la pizza, mais elle sait comment se battre sur Asgard. C’est une guerrière, une arme, j’ai juste ajouté les convictions à place de me laisser emporter par lage. J’espère que ce contrôle va durer longtemps… »

Quand je l’ai récupéré la première fois, l’Entité est devenue complètement folle pour pratiquement démolir une base du SHIELD et on m’a presque tué pour me contrôler. Je crois être maintenant capable de la contrôler totalement pour éviter de nouveau ce genre de désastres.  

« Am I? Je ne sais pas. Peut-être. Je ne me suis jamais vraiment posé la question. Je veux dire, je te considère comme une de mes rares amies mais je n’ai pas la prétention de dire : un jour, Samantha sera mienne. C’est tout juste si j’ose t’appeler Sam, après toutes ces années. Seulement quand je deviens trop émotif, en fait. C’est une excellente question je dois avouer… Hum… »

Est-ce que je considérais Samantha comme une copine potentielle? Je ne sais pas, honnêtement. Oh je reconnaissais énormément de qualités à mon ancienne partenaire du SHIELD et il fallait dire qu’elle avait un charme bien particulier mais… Moi, en couple? Cette simple notion m’apparaissait presque comme étant extraterrestre. Je ne suis pas très doué quand il s’agit de relations personnelles. Je suis un diplomate et un ambassadeur quand la situation le demande mais le rapport de proximité est différent. Très différent même. De façon générale, la personne en face de moi, je ne la connais pas depuis plusieurs années. Samantha c’est différent, c’est une toute autre histoire. Évidemment que nous partageons un lien commun. Je suis une des seules personnes au sein du SHIELD à toujours l’avoir défendu, à toujours avoir été à ses côtés. Entité ou non.

Mais est-ce que je pourrais dire que nous ferions un joli petit couple? Alors là… J’ai une bonne imagination mais certaines choses me sont quand même nébuleuses. Personnellement, je dois avouer ne pas me sentir à la hauteur. J’aurais trop peur de la décevoir. Il faut dire aussi que j’ai toujours eu une mauvaise estime de moi mais bon. Dans l’état actuel des choses, je pense que Samantha peut trouver mieux que moi. Quelqu’un qui partage son amour pour les trucs complètement débiles à la Bob l’éponge. Chose qui me seront éternellement insupportables, je le crains. Mais bon on ne va pas s’éterniser trois jours sur ce que je peux penser et ce genre de choses, non? Samantha est en train de m’instruire sur l’entité qui l’habite. Et ce que j’entends me laisse sans voix. En fait c’est tellement aberrant voire ridicule que j’en arrête de marcher.

« Pardon? Ils t’en veulent parce que tu es l’infortunée victime d’une possession que tu n’as jamais demandé? Mais où va le monde je te le demande. Preposterous! Je pensais que Wonder Woman avait plus de jugement que cela, franchement!  Détester quelqu’un parce que sa tête sert de domicile involontaire à une entité belliqueuse. Je suis… Je suis… Scandalisé! Je ne vois pas d’autre mot!

C’est absolument aberrant que l’on puisse te juger de façon aussi partiale! En fait tu sais quoi? Tant pis pour eux! Saches que tu aurais toujours mon soutien et ma loyauté. Et si un jour je dois te défendre en cour, tu verras ce que je leur dirai! On n’a pas idée de se montrer aussi borné! Que je sache, tu sauves le monde malgré tout, avec le don de toi et le sens de l’abnégation! C’est que… Je pourrais m’énerver quand même! »

Pourrait? Non. Me suit? Au oui. Et bon, je dois être le seul à ne pas m’en être rendu compte. Je suis rouge tomate, j’ai les poings serrés et le calme et placide Adrian s’est transformé en défenseur de la Samantha opprimée. C’est que je suis loyal à mes amis moi et que je ne laisserai pas n’importe qui les juger aussi injustement. Je préparerai une défense. Un plaidoyer. On les trainera en cour suprême ces salauds!