Le dossier (PV Adrian)[Phase 1 de ce RP terminée]

La nuit était déjà bien avancée. À l’extérieur, les ombres avaient envahi toutes les rues désertées depuis un moment. Ici et là, les lampadaires compensaient l’absence de la lune. Au bout de la rue, il y a cet immeuble, l’une des propriétés du Shield. À Droite de la porte d’entrée, une plaque précise que ce bâtiment est une propriété fédérale. C’est un bâtiment assez classique : carré avec des murs en briques rouges. Un reflet de l’architecture d’après-guerre des années 50. Malgré ces 6 étages, il ne se démarque pas particulièrement des autres blocs de ce quartier industriel. À l’exception d’un bon système d’alarme et deux gardiens, aucune protection particulaire est mis en place, il faut dire que ce bâtiment est plutôt destinés aux fonctionnaires et autres tâches administratives. Au dernier étage, une lumière intense émerge d’une des fenêtres. Cette fenêtre donne sur un petit bureau. Au centre de la pièce, il y a seulement deux meubles : une table et une chaise. Éparpillé un peu partout, il y a des dizaines voire des centaines de caisses. La plupart sont encore fermées. Assis confortablement sur sa chaise, Adrian étudit ces dossiers malgré les heures qui passent.

J’arrive à peine de l’aéroport. J’ai dû prendre un vol d’urgence pour venir porter ce dossier en personne. Il est prioritaire et j’hésite à le confier à n’importe qui. Connaissant bien Adrian, je sais qu’il doit encore passé une nuit au bureau. J’ouvre la porte principale avec mon badge. Rapidement, je remarque les deux gardiens somnolents bien étendus dans leur chaise, les pieds confortablement déposé sur leur bureau. Je ne me gêne pas une seule seconde pour pousser l’un d’eux qui basculant. Le bruit réveilla promptement le deuxième homme. Sous le choc les deux hommes se levèrent. L’un d’eux tenta d’expliquer la situation, mais mon regard froid et autoritaire lui bloque les mots dans sa gorge. Il est évidemment intimidé par ma présence. Assez perdu de temps avec ces minables, je les laisse dans le hall d’entrée et je gagne l’ascenseur. À peine l’ascenseur fermé, les deux gardiens s’énervent sachant très bien qu’ils avaient fait piètre figure devant leur directeur.

L’ascenseur gagne rapidement le 6e étage. Les portes s’ouvrent sur un couloir étroit bordé par des dizaines de portes autant à gauche qu’à droite. J’avance d’un pas ferme et j’ouvre violemment l’une des portes. La porte claque contre le mur. Adrian est là où je m’attendais. J’enjambe deux ou trois bottes et je lance un dossier sous le nez d’Adrian. Sur la chemise du document, on remarque facilement le sigle distinctif du Shield marqué par un seau de confidentialité. Je laisse une minute à mon agent. J’en profite pour plonger ma main dans mon manteau et je sors un énorme cigare. Je l’allume et j’aspire ce merveilleux tabac. Décidément, ces cubains savent comment vivre!

C’est un scandale! J’avais été obligé de m’exiler parce que cet imbécile de médecin de bord avait décidé de me déclarer la guerre et de me traquer partout dans l’héliporteur pour une batterie de tests que je savais parfaitement inutiles, par pur esprit mesquin et revanchard pour ma dernière évasion de son infirmerie. Je suis spolié! C’est mon plein droit de vouloir me dévouer corps et âme à mon travail. Qui plus était, mon état n’était pas SI grave : je faisais juste me remettre d’un empoisonnement. Je n’ai perdu connaissance que trois fois bon, ce n’est pas si dramatique! Le travail avait avancé car pendant que je perds mon temps à l’hôpital, il n’arrête pas, lui!

Et donc je m’étais réfugié à Washington D.C. dans un bâtiment du SHIELD où plutôt que de travailler avec mes ordinateurs chéris et le reste, je m’étais donné pour mission de passer au peigne fin des dossiers du SHIELD. Pas n’importe quels dossiers du SHIELD : plus particulièrement ceux faisant état d’enquêtes non résolues. Car voyez-vous, récemment, j’avais commencé à entrevoir une tendance, une suite de lien dans certaines affaires en cours, sur le point d’être abandonnées. Chaque piste que les agents voulaient explorer semblait soit disparaitre ou s’interrompre abruptement. Ce qui voulait dire que quelqu’un ou quelque chose venait interférer dans le processus. Et je comptais bien trouver de quoi il s’agissait. C’est mon travail après tout.

Le problème, c’était les dizaines de caisses de documents que je devais éplucher une par une car ÉVIDEMMENT ces rapports n’étaient pas classé par « résolu » et « non résolu ». Ils étaient classés par DATES. Et si un ordinateur aurait pu accélérer le processus, il faut se dire que certains de ces rapports n’avaient jamais été retranscris à l’ordinateur ou tout du moins sur des formats modernes. Autrement dit : cherches Adrian, cherches! Tard dans la nuit je continuais, infatigable travailleur, dans le calme le plus total sans aucune distraction. Ou tout du moins je le pensais (naïvement)…

Jusqu’à ce que dans un bruit de tonnerre la porte s’ouvre et claque contre le mur.

Poussant un hurlement typiquement moi, je dû battre le record de saut en hauteur, manquait de faire tomber une pile de document et constatai qu’un nouveau venait d’apparaitre magiquement sur mon bureau. Me retournant pour réprimander sévèrement le fautif, je constatai qu’il s’agissait de mon supérieur bien aimé (insérer ironie ici). Fury. Bien sûr. Qui se pointait ici comme s’il était seigneur et maitre de l’endroit. Ce qui n’était pas tout à fait faux. Et il savait que je détestais quand il faisait ça. Mais il me sortait toujours une excuse du genre : c’est pour les réflexes ou je ne sais trop. Lui et moi ne nous aimions pas particulièrement. Moi je voulais à tout prix éviter des morts… Lui voyait ces morts comme des risques acceptables. Une vision irréconciliable des choses.

J’allais consulter ce nouveau dossier quand je constatai que, violant au moins trois points du règlement intérieur du SHIELD, Fury était en train de… FUMER?! Directeur ou non, ce fut plus fort que moi. Je le réprimandai. Le règlement bon sang!

« Directeur Fury?! Avez-vous perdu la tête?! FUMER! Dans une pièce pleine de documents papiers. Des documents confidentiels donc précieux. Il est interdit de fumer dans les locaux du SHIELD! Il est interdit d’être en possession d’une flamme vive près de documents d’archive! Et il est très mauvais pour la santé de fumer, POINT! Éteignez ce cigare immédiatement avant de déclencher l’apocalypse! La plupart de ces documents n’ont pas de duplicatas dans nos ordinateurs! »

La journée avait été longue. Le vol avait été infect. J’avais été obligé de prendre un avion de ligne, coincé dans la classe économique entre deux énormes porcs. J’avais bien essayé de baiser l’une des agentes de vol, mais la mignonne m’avait plutôt bousier les couilles avec son genou. Ah, j’adore les vilaines filles! Heureusement que j’avais réussi à lui soutirer une bonne bouteille de cognac. La vie n’est pas si injuste.

À peine atterrit, je ne retournais pas dans un agréable bar entouré de jolies filles, mais dans un minable bureau en désordre. Adrian est surprit par mon entré et il sursaute. Je n’ai jamais eu de considération pour les gens qui se font surprendre. À la guerre, se faire surprendre est synonyme de mort. Je suis entouré d’imbécile... Et pourtant je dois lui remettre ce dossier. Allez bon, je lui balance sous le nez et dans moins de deux je serai dans mon lit.

À peine mon bon cigare allumé, voilà cet analyste qui me fait la morale. Il se prend pour qui le gamin? Je sais très bien qu’il sait qui je suis… Mon œil le dévisage. J’inspire une grande bouffée de cette merveille cubaine et je relâche un immense nuage de fumée blanche. La pièce est immédiatement envahit par celle-ci.  Ici, je suis le boss.

- Gamin, tu ne réalises pas qu’ici il y a une putain de bombe sous ton nez – Dis-je d’une voix grave.

D’une main ferme, le cigare bien coincé entre les doigts, je claque le dossier qui se trouve sous le nez de mon agent. Je me penche vers Adrian. Nos visages ne sont plus qu’à quelques pouces l’un de l’autre. Mon regard borgne est insistant et il se plonge dans le sien.

- On aura tout le temps de nous soucier de notre mort après ça.

Je me redresse libérant ainsi le dossier secret qui avait été coincé sous ma main. Il faut que je me détendre, je suis définitivement trop stressé ces temps-ci. Je regarde autour de moi. C’est un véritable bordel et je n’ai pratiquement aucune place pour m’assoir. Du revers de la main, je pousse légèrement l’une des boites libérant ainsi une belle place sur le pupitre. D’un geste détendu, j’y dépose l’une de mes fesses. Confortablement assis, je me remets à mon cigare et j’enchaine trois ou quatre bouffés rapides. Ce cigare goutte le ciel. Je jette un regard à gauche et ensuite à droite. Peut-être au fond là-bas. Nah, encore une boite de preuves remplis de dossiers archivés! Je cherche un truc, mais décidément, ici il n’y a que des boites ici.

- Alors gamin, il faut sucer qui ici pour boire un verre? – Dis-je avant d’immortaliser sur mon visage un sourire aussi faux que les seins de Pamela Anderson.

« BOIRE!? Dans les locaux du SHIELD?! Et en échange de faveurs sexuelles? C’est le SHIELD, pas la CIA ici! Et de toute façon comment le saurais-je? Je suis en exil volontaire ici pour échapper à ce bourreau de médecin de bord. Loin de mes écrans et de ma théière favorite. Curse him! Bon voyons voir ce dossier urgent. Ce sera peut-être encore plus stimulant que ce mystère sur lequel je travaille. Vraiment directeur Fury, vous peineriez à le croire et… Le dossier. »

Oh my goodness gracious. J’avais oublié ô combien notre directeur bien aimé était tout sauf conforme à son propre règlement. Et il pense peut-être me faire peur en me regardant méchamment? Au nombre de fois où j’ai dû endurer ce regard… Et ce n’est pas parce que je me suis mis à balbutier des propos incohérents que je cède à son vil chantage visuel! Je commence à lire le dossier. Oh? Intéressant. Très intéressant. Et en même temps, très inquiétant. Des photos satellites de ce qui semble être une installation privée en plein cœur du Moyen Orient… Et si je me fies à ce que je vois… Non… Pas possible… Enfin si mais non… C’est forcément une erreur! C’est…

« Directeur Fury… C’est… Un héliporteur en construction ça. Ce sont nos plans. Nos designs. Enfin… Vos plans. Mais… C’est impossible. Statistiquement impossible. Les probabilités que ces plans aient été volés frôlent le zéro absolu. Plus effarant encore… Comment se fait-il que nos satellites ne détectent la chose que maintenant? À moins que… Regardez cette section… Juste là. »

Je pointai une zone sur la photo. À première vue il n’y avait rien. C’était ridicule de pointer du vide. Mais en fouillant dans tous ces documents, je trouvai une loupe que je lui tendis et pointai de nouveau la zone sur la photo. Je pouvais presque percevoir l’irritation de Fury jusqu’à ce qu’il voit ce que j’indique. Quelque chose s’était trouvé sur une section de métal. Cela avait été effacé. Comment je le savais? Je ne suis pas le meilleur analyste du SHIELD pour rien. J’ai un sixième sens pour ce genre de choses.

Je me lève comme si on venait de m’électrocuter et je commence à fouiller dans plusieurs boites avant de revenir en brandissant triomphalement un dossier d’archive que je pose sur le bureau avant de l’ouvrir. À l’intérieur, plusieurs photos et un long rapport. Signé de ma main d’ailleurs. Quand j’étais encore en formation. Je l’avais même mit dans ma conclusion que ce mystère viendrait nous mordre les fesses… Et voilà. Encore une fois j’avais eu raison. Et je déteste avoir raison dans ce genre de cas.

« Ils ne l’ont pas construit. Directeur Fury, voici le détournement de bâtiment le plus audacieux de l’Histoire de l’humanité. Cet héliporteur qui semble en construction est en fait un en mauvais état. Il s’agit de l’Achilles. Un héliporteur du SHIELD qui a disparu sans laisser de traces avec tout son équipage à bord. La section que je vous ai montré, je la connais : tous nos héliporteurs sont identifiés sur cette section précise.

Directeur Fury. Je crains d’être porteur d’une très mauvaise nouvelle. Il se pourrait que… Nous ayons sur les bras un problème plus vaste que nous le pensons. Et s’il s’avérait que j’ai raison… Qui considérez-vous le plus dangereux entre les extrémistes du Moyen-Orient, les Last Sons, bien que je doute qu’ils trempent dans l’affaire,  la Corée du Nord et l’HYDRA? »

Je déteste ce gamin. Il est si coincé. Il devrait vraiment retirer le balais qu’il a dans le cul et relaxer au moins une fois dans sa vie. J’ai côtoyé la grande faucheuse durant toute mon existence et c’est là que j’ai compris que je devais vraiment vivre. Vivre par respect pour mes frères morts trop tôt. Allez bon, ce jeune n’est pas complètement con. En moins de deux, il soulève une piste intéressante. Ce mec a trouvé un truc alors que les autres étaient à sec depuis 3 ou 4 jours. Je savais que c’était lui dont j’avais besoin pour ce dossier spécial.

Quelques jours plus tôt, l’un de nos satellites avait pris cette photo. Situé au sud du Pakistan, on y avait trouvé ce qui pourrait être une base militaire de fortune. Rien de si rare pour la région. Mais c’était avant de voir cet Héliporteur. La panique avait alors gagné l’équipe. Il faut dire qu’un Héliporteur a une puissance de feu importante, presque qu’autant qu’une femme jalouse. Rapidement j’avais craint qu’une taupe nous ait dérobé les plans de l’un de nos véhicules. Il faut dire que le Shield est rempli de parasites depuis des lunes. Je n’ai d’ailleurs confiance en personne ici.

Heureusement, Adrian a des bons yeux. Bon, c’est facile quand tu en as deux! Il avait rapidement exclu la piste de l’Héliporteur en construction. C’était une bonne nouvelle, car cette option pouvait conduire au scénario suivant qui était la multiplication des Héliporteur chez les ennemis. Selon le jeune, on se retrouvait plutôt devant une épave ou du moins un véhicule nettement affaiblit par le temps. Un scénario nettement moins catastrophique.

Malgré tout le bordel du bureau, Adrian sort en moins de deux un vieux dossier. Comment peut-il retrouver ce diamant dans ce tas de fumier? Ce dossier avait été monté suite à ce fameux vol historique. Je le scrute rapidement. Au fur et à mesure que lis, les événements me revenaient en tête. Ce jour-là avait été une pure connerie. Le Shield s’était fait voler un Héliporteur de près de 1 milliard de dollars. Un vol inexplicable. L’Achille, un héliporteur d’une ancienne génération nettement plus petit que le bâtiment actuellement en service, avait disparu instantanément sans laisser de trace. Aucun appel radio de l'équipage et une disparition complète de nos radars. Même la signature énergétique du bâtiment volant avait mystérieusement disparu. On aurait pu croire que le truc n’avait jamais existé. Après des mois d’analyse, l’hypothèse la plus plausible avait finalement été émise par Dr Reed Richards : le véhicule avait été téléporté dans une autre dimension. Putain, quand ta seule explication est un voyage dimensionnel, tu comprends un peu mieux la merde qui t’entoure. Bien sûr que cette hypothèse était resté secrète et qu’elle n’apparait pas du tout dans ce rapport. Il faut parfois que je filtre l’information pour ne pas créer la panique. En dehors de Dr Richards, j’étais le seul à connaitre cette hypothèse.

Je savais par contre qu’un jour ou l’autre on aurait les contre coups de cette histoire. On ne peut pas coucher avec une prostituée thailandaise sans s’attendre à devoir se gratter le lendemain. Et ce jour était venu. Visiblement, l’appareil était revenu sur Terre. Que foutait-il au Moyen-Orient ? Qu’avait-il fait depuis sa disparition? Qui avait réussi ce vol? Adrian émis quelques idées qu’en aux groupes responsables de tout ça, mais il restait tellement à découvrir. Est-ce que les voleurs étaient encore en possession de l’appareil ou il l’avait simplement revendu.  

Je me dirige vers la porte d’un bon pas réenjambant les boites qui couvrent le sol. D’un geste très large je ferme la porte qui claque. Je retourne au bureau et je sors de ma poche une petite boite métallique avec un seul bouton dessus. Je la dépose délicatement sur le bureau avant d’appuyer sur le fameux bouton. Une onde de son crépitante se fait entendre. Le son diminue rapidement pour devenir un simple bruit de fond. Un peu paranoïaque, j’utilise un brouilleur d’ondes si fréquemment que j’en porte toujours un dans ma poche. Avec ce petit machin, aucune chance qu’un micro capte quoi que ce soit de la conversation à venir.

- Oublis ce que tu sais au sujet de l’Achille… Ce dossier est un mensonge comme celui de la mort de Kennedy. La piste officieuse serait un voyage dimensionnel. Enfin, c’est l’idée de Dr Richards. J’ai jamais cru un mec aussi mou, mais j’avais rien de mieux à me mettre sous la dent. Et si l’Achille revient aujourd’hui d’un voyage dimensionnel ou temporel, je te laisse imaginer le merdier dans lequel nous sommes.

Je pris une bonne pose prenant le temps de respiré une autre bonne dose de tabac. La seconde d’après je relâche un gros nuage de fumée blanche. D’un ton calme malgré la situation, je reprends mon discours.

- Alors gamin, je te le redemande gentiment, on peut avoir un verre ici ou on va devoir traverser le dessert sans eau?

« Le… Chef de section Jones garde une bouteille d’Absinthe dans son bureau… C’est contre le règlement et j’ai rempli un rapport exhaustif à ce sujet. Il dit que ça l’aide à se concentrer. 60% d’alcool, aider à se concentrer? Ridiculous! Je veux dire… Troisième porte à gauche, bureau du centre, tiroir inférieur droit, directeur Fury. Je suppose que dire que l’alcool nuit à la santé ne servira à rien… »

Je réfléchissais à la théorie du docteur Richards. Intéressant mais… Non. Si cela s’était passé comme il le prétendait, cela aurait été capté. Le BPRD, le SWORD, quelqu’un s’en serait rendu compte quelque part, c’est évident. Non. Je pense que l’explication au contraire est plus simple encore. C’est quand c’est trop facile qu’on perd de vue l’évidence même parce qu’on se dit : c’est trop simple, ça ne peut PAS être ça. Mais bon. Je pense que j’ai le droit d’exposer ma théorie moi aussi. Surtout que pendant que Fury est allé chercher son alcool, je relis mon rapport… Et je me souviens d’un autre rapport… Que je ne retrouve pas. Fronçant les sourcils, je me connecte à partir de ma tablette à la base de données du SHIELD et je deviens livide. Il n’est pas là. Il DEVRAIT être là. Je l’ai archivé moi-même il y a toutes ces années. Et il n’y a est plus.

Fury revient et je l’attends de pied ferme. Je lui montre quelque chose sur ma tablette. Évidemment qu’il ne verra rien, c’est une série de numéros de dossiers, tous consécutifs. Rien d’anormal. Sauf que je lui montre une seconde liste avec un item surligné en rouge. Je sais, je sais, il va s’impatienter, me dire d’arrêter avec ce manège et d’en venir au but. Ce que je compte faire et pas qu’un peu d’ailleurs. Pour une fois qu’on me laisse parler!

« C’est scandaleux! Quelqu’un a effacé un de mes rapports pour le remplacer par… Un extrait d’une déclaration faite par le SHIELD au président américain, dans la foulée de la disparition de l’Achilles. Le texte complet est disponible soixante-trois documents plus tard. I knew it! Ne jamais faire confiance au système! Heureusement que j’avais fait une copie! Directeur Fury, j’ai une autre théorie à vous proposer.

Revenons dans le temps. Le jour où l’Achilles a disparu, vous étiez au Royaume-Uni avec plusieurs officiels du SHIELD. Conséquemment, quelqu’un a profité de votre absence pour faire ce mauvais coup. Et je peux le prouver. Quand l’Achilles a disparu, nous vous avons contacté directement à Londres. Cependant, avant votre retour, nous avons reçu la visite d’une délégation du gouvernement américain.

Le secrétaire à la défense, un amiral, deux généraux, un membre de la sécurité du territoire… Bref une belle brochette de gens furieux hurlant à une menace à la sécurité nationale américaine. Je vous rappelle que l’Achilles avait été en partie financé par le gouvernement américain. Mais je me souviens d’une autre personne. Il s’est présenté comme conseiller du président. Un certain John Brown. »

Je marquai une pause parce que je pouvais voir que notre directeur bien aimé s’impatientait. Mais quoi? Je ne pouvais pas en arriver au nœud du problème sans un préambule expliquant les incongruités ayant mené à la réaction du rapport disparu! Et puis zut! Il va prendre son mal en patience et m’écouter! Point final!

« Ce qui était particulier c’était que ce John Brown faisait peur à toutes ces huiles lourdes. Un peu comme quand vous fixez un de nos agents. Ce qui m’a fait me poser une question : en quoi un civil peut terrifier un militaire d’expérience. J’ai donc fait mes recherches… Et John Brown n’existe pas. Ou tout du moins s’il existe bel et bien… Il a réussi à passer entre les mailles de nos filets.

Et donc quand vous êtes revenu au pays, John Brown et les autres étaient déjà partis. J’ai rédigé mon rapport mentionnant justement les incohérences vis-à-vis de ce mystérieux conseiller et fait acheminer le tout à votre bureau. Et en transit, le rapport a été remplacé. Maintenant, la grande question : comment fait-on disparaitre un héliporteur? En implantant un virus dans les données du SHIELD. Un virus qui je le crois…

Est encore actif. Au moment où l’Achilles était lancé, le virus devait déployer à l’échelle mondiale une contremesure qui le ferait disparaitre de la carte. Pourquoi nous avons réussi à le prendre en photo? À cause d’une faille dans le virus. Sans son nom et numéro de série, ce n’est plus l’Achilles. Et je pense que c’est précisément ce qui s’est passé. Mieux encore : je peux le prouver. Regardez… »

À l’aide de ma tablette, je rédigeai un court rapport qui allait comme suit : John Brown est probablement notre seul lien logique avec la disparition de l’Achilles. J’envoyai le tout aux archives. Le rapport fut archivé mais à l’ouverture du rapport, depuis la base de données du SHIELD on pouvait lire : Aucune activité suspecte au moyen orient. Intensifiez l’observation du continent asiatique. Quelqu’un ou quelque chose, quelque part, interceptait nos communiqués pour pouvoir publier ce qui lui plaisait.

« Maintenant, il est possible que l’Achilles ait été transféré de dimension également. Je ne peux confirmer ou infirmer cette théorie. Dans tous les cas… Désirez-vous constituer une équipe pour récupérer l’Achilles? Il n’y a pas grand-chose que je puisse faire avec toutes ces boites. Si je réintègre l’héliporteur, nous travaillerons avec un système compromis. Conclusion, il me faudrait un système vierge…

Mais à moins d’avoir quelques millions de dollars sous la main et un bunker de surplus pour s’installer tranquille… Je vois mal comment je pourrais m’attaquer au virus. Et il va me falloir une équipe… Des techniciens et des scientifiques. J’ai des suggestions mais… on parle d’une task force pour neutraliser un virus et tenter d’élucider un mystère assez vieux quand même. Et quiconque a fait le coup va venir pour nous.

Ce qui veut dire : mettre volontairement la vie en danger du personnel de sécurité du SHIELD dans l’espoir de capturer un assassin ou un groupe de mercenaire engagé par un intermédiaire pour le compte du mystérieux commanditaire derrière le vol de l’Achilles… Dont nous ignorons toujours l’identité et les motifs réels. Ça fait énormément de ressources pour régler UN problème… »

En moins de deux, j’ai quitté la pièce.  De l’absinthe, c’est mieux que rien. Cette boisson me rappelle l’Espagne et un diner avec le fameux Général Franco. J’avais tellement abusé de l’alcool ce jour-là que je n’ai pas pu remettre les pieds dans ce pays avant la mort du mec en 1975. Assez simplement, je trouve une bouteille de 750ml jamais ouverte. Elle est exactement là ou Adrian me l’a dit. J’en profite et je ramasse un verre en même temps que je saisi le flacon. Je fais un détour par les chiottes. Ma vessie est si pleine que mon jet est incontrôlable. On dirait que je n’ai pas vidé le réservoir depuis des semaines. Comme à l’habitude, je laisse derrière moi une zone de guerre souillée. Sans même me laver les mains, je retourne au bureau d’Arian. Je dépose délicatement le verre sur le bureau. D’un geste habile, j’enlève le scelle de la bouteille. Je verse un bon 3 ou 4 onces de ce nectar dans ce verre. D’un geste brusque, je le pousse vers mon collègue. Le mouvement fait déborder un peu d’alcool, mais celui-ci termine tout de même sa course devant ma cible. Par maladresse, l’un des dossiers d’Adrian est mouillé par le liquide éjecté. Je le regarde d’un aire niait et je tente de me racheter par un large sourire marqué par toutes mes dents blanches. Mes bonnes manières amicales me poussent à soulever ma bouteille vers lui. Sans tarder, d’un simple geste, je porte la bouteille à mes lèvres et je descends quelques gorgés avec appétit.

-Ah putain 60%, c’est aussi chaud que le meilleur des culs! Allez boit, camarade! Dis-je d’un ton mi-autoritaire mi-farceur, les sourcils complètement froncés par le goût de l’alcool.  

Adrian balais assez rapidement la théorie de Richards. Assez arrogant de sa part quand on pense que Dr Richards est l’un des plus grands génies de ce monde. Mais bon, je ne m’en fait pas, je suis pareil. Je crois simplement ce que mon œil voit! Les mecs intelligents comme Richard, Stark, Banner ou même Adrian pensent selon des schémas limités par leurs connaissances et leurs paradigmes. Le plus drôle? Les cons agissent de la même façon! Passons. La théorie d’Adrian se tenait. Ses arguments étaient logiques et crédibles. Je devais donc l’ajouter à ma liste déjà bien trop longue des hypothèses concernant l’Achille. Adrian m’expose en détails ces observations. En fait, il prend un temps fou à me raconter tout ça. Heureusement pour moi que je peux ponctuer ces phrases avec l’absinthe ou mon cigare cubain.

Il avance un nom : James Brown. Ce serait selon lui un pseudonyme. Je n’y accorde pas trop d’importance, j’ai peu d’espoir de retrouver sa trace. Ça vaut tout de même le coup de vérifier l’info. Il surenchérie sur la possibilité d’un virus. D’une façon général, j’ai toujours envisagé cette option. Je savais bien qu’un jour où l’autre les systèmes informatique du Shield serait compromis. Le Shield est pourrit depuis des années par les taupes et les imbéciles. Un virus informatique n’était au fond que la suite logique du cancer qui ronge mon organisation. C’est d’ailleurs pour ça que j’hésites à utiliser les ordinateurs. Je suis de la vieille école. Pour moi, et pour tous les espions, un ordinateur, une base de données ou un système informatique sont des bombes ambulantes qui risquent d’exploser à tout moment.

Adrian demanda gentiment quelques millions et une équipe pour explorer sa théorie. Il se prend pour qui le môme? Il me prend pour Midas? Il croit que je chie de l’or comme ce vieux grec?  Le Shield est sous financé depuis des lunes. Même si je le voulais, je ne pourrais pas combler ses attentes. Surtout qu’actuellement je dois encore fouiller et contre vérifier une demi-douzaine d’hypothèses toutes aussi crédibles.

-Gamin, tu as tapé le jackpot! Sur quelles merdes tu travail? Je m’en fou! Elles attendront. Tu es un petit génie, ça se voit. Tu as carte blanche pour dénicher ce Mister Brun et son virus.

Dis-je avant de prendre une pause bien marqué par une énième et dernière bouffée cubaine. D’un ton plutôt alarmiste, je poursuis :

-Une équipe ou du matos pourrait compromettre tes recherches. Ce mandat doit rester confidentiel. Tu n’aborde la question avec personne. Tu ne consignes rien dans nos systèmes, mais tu peux réquisitionner ce dépotoir aussi longtemps que tu veux. Si tu trouves quelque chose, alors là on pourra négocier. Je sais que ce n'est pas nécessaire de préciser que tous nos échanges devront avoir lui en personne.

Alors que je balance le cadavre de mon cigare à peine fumant dans le verre d’Adrian, j’enchaîne, mon œil bien ancré dans les siens, avec ce qui pourrait être aussi bien une menace évidente qu'un encouragement maladroit. :

-Utilise ton jugement, gamin… Car je n’hésiterai pas une seule seconde à te botter les fesses si tu gaffes. Si tu n’es pas à la hauteur de cette mission, tu peux me remettre ton badge immédiatement.

Bon. Qu’il déplace mes dossiers, d’accord. Qu’il fume, je grince des dents. Qu’il boive, je lève les yeux au ciel. Qu’il en mette sur mes dossiers je m’échauffe. Mais là… Trop c’est trop. Est-il devenu fou? Moi, sans mes ordinateurs, mes écrans, mes bases de données, à traquer l’homme invisible? Mais c’est de la folie pure! C’est absolument impossible! C’est comme essayer de vider l’océan Pacifique avec une cuillère à soupe! Et rester dans ce bâtiment qui semble sortit d’un document d’archive sans vraiment de matériel de technologie de pointe? Absolument hors de question. C’est une farce. C’est sûr que c’est une farce. D’ailleurs je laisse entendre un rire nerveux, attendant la chute de la blague. QUOI!? Parce qu’il est sérieux en plus? Bon. Il va falloir lui donner un petit cours de logique 101 parce que là… Quand même… Il y a des limites.

« Directeur Fury… Je peux comprendre que ma précédente requête prenait en compte des paramètres quasiment utopiques mais il doit y avoir un entre deux. En gros, vous me demandez de m’attaquer à un virus informatique… Sans ordinateur. Parce que vous avez dit et je cite : Tu ne consignes rien dans nos systèmes. Ce qui en un sens est impossible si je veux régler ce problème. Laissez-moi clarifier.

Chaque action posée par un membre du SHIELD sur son ordinateur de travail est consigné dans nos bases de données. Si je veux m’en prendre au virus, je dois trouver son code source ou son vecteur d’infection. Ce qui nécessite inévitablement un ordinateur. Du SHIELD ou autre. Si autre, équipé de telle façon que je me retrouverais à avoir accès au système sans identifiant du SHIELD. Ce qui est ILLÉGAL. »

Je marque une pause pour calculer quelque chose dans les airs. Purement mental hein. Pas de calculatrice, rien de rien. Moi et ma tête. À froid… Il y a environ sept millions sept cent vingt-sept mille quatre cent dix-sept possibilités de point d’entrée pour ce virus. Je ne peux PAS vérifier chacune de ces possibilités manuellement. Avec un ordinateur, disons six mois, un an? Avec les bons outils de recherche, les bons paramètres et un algorithme en béton armé. Avec la pleine puissance de l’informatique du SHIELD? Entre un et trois mois. Mais je ne peux pas faire ça sans assistance de nos systèmes, quitte à le faire en mode minimal. Qui plus est… L’Achilles ne va pas attendre que je retrouve John Brown pour… Pour quoi en fait? Il faudrait que j’enquête avec nos systèmes en partant du principe que le virus a un défaut. Je pourrais le piéger avec un leurre et…

« Le virus… Je pourrais le piéger, ce n’est pas un problème. L’analyser me prendra quelques jours. Mais ce John Brown va s’en rendre compte. D’ailleurs si ma démonstration a produit les effets que je voulais, il va tenter de modifier son virus. Et pour ce faire il ne peut le réinsérer que d’un seul point : la salle des serveurs de l’héliporteur! Autrement même avec les bons accès il va déclencher des alarmes.

Oh my goodness gracious! Directeur Fury! Nous pourrions tendre un piège au ou aux traitres! Il faut retourner impérativement sur l’héliporteur! Non. Il faut que VOUS retourniez impérativement sur l’héliporteur et que vous stoppiez ces terroristes. Moi… Je vais avoir besoin de ressortir encore quelques documents d’archive. Et je dois parler au docteur Richards. Sa théorie et la mienne pourraient être liées… »

J’ignore c’est quoi le secret. Mon secret. J’ai toujours fait ça. Je force les gens à devenir meilleur. À dépasser leur propre limite. À réussir ce qu’ils croyaient impossible. J’ai vu un homme, la moelle épinière en miette, se remettre à marcher simplement par ce que je lui ordonnais. Je suis le seul qui pourrait même commander la grande faucheuse. En moins de deux, les neurones de l’agent Eversfield  s’étaient activés. Au début, il était stressé. Les contraintes semblaient abusives voire impossibles à surmontées. Je crois qu’un problème est un labyrinthe géant. Les idées percutent les murs. Elles se perdent. Reculent, avance inconsciemment, parfois pendant des mois ou même une vie, et un jour, on tourne un coin et la lumière apparait au bout d’un couloir. On avance vers elle, inquiet. Prudemment. On croit rêver. On peine à y croire tellement le désespoir nous a envahis.  Adrian avait trouvé la sortie de son labyrinthe en quelques secondes. Il me présente brièvement son idée. Elle a du potentiel et elle mérite d’être approfondie. C’est un mec brillant, mais jamais je ne lui dirai.

-Allez gamin, tu as assez travaillé. Il est tard. Tu sauveras le monde, mais ça attendra à demain.

Je regarde ma montre, et je remarque qu’il est exactement 2h37.

-À cette heure, tu peux avoir un maximum d’amour pour un minimum d’effort. Je te conseil le Red Dance Club sur la 8e. C’est pas très loin d’ici. C’est un peu dangereux,  mais c’est là que l’on trouve les plus belles filles. De la viande de première qualité et ce pour presque rien. Dis que c’est moi qui t’y envois et ils te donneront un verre propre. Bonne nuit, Gamin.

J’échange un regard calme et reconnaissant avec mon agent. Je crois que d’ici peu il aura exploré sa piste et avec un peu de chance nous seront plus avancé sur la situation entourant l’Achille et John Brown. Je tourne les talons et d’un pas assuré je quitte la pièce. Je reprends l’ascenseur. Aussitôt les portes ouvertes, je remarque les deux vieux gardiens assoupis comme à mon arrivé. Certaine chose ne changeront jamais. Je termine les goûtes restantes  de la bouteille d’absinthe et je la lance délicatement sur le bureau des gardiens qui sursautent aussitôt. Je n’ai pas de temps à perdre avec eux.

De mon côté, j’ai encore un truc à régler. Le président a inventé un voyage d’affaire dans l’ouest du pays. Pourtant il passe la nuit avec sa maîtresse à moins de 25 km d’ici. À cette heure, sa femme doit déjà dormir. Elle me pardonnera de la réveiller. Elles me pardonnent toujours.

Suis-je en train de rêver? Fury qui ne dit pas quelque chose de désagréable ou qui ne fait pas preuve d’un humour trop grinçant? Lui et moi, c’est deux mondes. Il pense comme un militaire, il voit le monde comme étant plein de dangers. Je vois le monde comme étant un grand ensemble où les échanges nous permettent de grandir, de nous améliorer. Notre diversité fait notre force. Il est plus vieille école dans son approche : je suis partisan des nouvelles technologies. Mais bon. C’est mon patron. Il faut bien faire avec. Malgré tous ses défauts, il est compétent. Enfin je suppose : le SHIELD tient encore debout non? Remarquez qu’il est loin d’être parfait le SHIELD… Mais bon. Encore une fois. Je suppose que pour ce soir je peux mettre de l’eau dans mon vin. De toute façon, toute cette histoire va nécessiter pas mal de réflexion si je veux y voir plus clair.

Je manque de m’étouffer avec une gorgée d’eau (car j’ai souvent une bouteille à portée de main) quand il me propose d’aller finir la nuit avec une ou plusieurs péripatéticienne. Mais il est fou à lier! Moi, Adrian Carlyle Eversfield, en compagnie de ce genre d’individu? Non, je ne porte pas de jugement gratuit. Simplement, je vois difficilement ce que je gagnerais à aller là-bas. Je dois remettre de l’ordre dans les dossiers que je consultais et commencer à organiser mentalement mon plan d’action pour venir à bout d’une partie de ce curieux puzzle. Je sais pertinemment que ce sera un travail de longue haleine. Mais je refuse d’abandonner pour autant. Je ne peux pas abandonner en fait. Si je ne le fais pas, qui le fera? Ce n’est pas pour me vanter mais… Je suis toute une pointure dans mon domaine. Et étant un peu parano je me réfère au bon vieux proverbe.

On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Tout simplement. Alors ce sera moi et… Moi contre une vaste machination qui dure depuis des années. Je suppose que je devrais être inquiet mais… En vérité je trouve ce défi très stimulant. J’ai hâte de m’y attaquer. Repousser ses limites, être confronté à un ennemi autant sinon meilleur que vous… Ça n’a l’air de rien mais j’aime beaucoup ce genre d’épreuve. C’est je crois un des meilleurs aspects de mon boulot : quand on croit avoir tout vu, on découvre quelque chose d’autre. Mais je compte bien triompher. Je ne compte pas me rendre sans combattre. Je ne sais pas si je peux gagner cette manche dans une partie bien avancée mais cela ne m’empêchera pas d’essayer, je vous le promets. Abandonner ne fait pas partie de mes principes. Il va se frotter à un ennemi qui ne lâche pas facilement le morceau, ce John Brown.

Donc… Je salue poliment le directeur du SHIELD, je le regarde quitter la pièce et plus déterminé que jamais, je me mets au travail. Je redonne au bureau un aspect fonctionnel. Peu m’importe l’heure. Je suis investi d’une mission et je compte bien tout faire pour arriver à des résultats optimaux. Aujourd’hui : mettre en attente une enquête personnelle en cours. Demain matin, redéfinir mon plan d’attaque. Demain après-midi, je me mets au travail et je déclare à guerre à mon ennemi invisible. Je le forcerai à montrer le bout de son nez. Mais le plus important… Entrer en communication avec mes contacts. La salle des serveurs du SHIELD doit être surveillée en tout temps. L’ennemi sait ou se doute que quelqu’un sait pour l’Achilles. Et je compte bien capturer son ou ses agents quand il se jettera dans un piège que j’ai involontairement placé. Il faut le faire quand même.

Je suis Adrian Carlyle Eversfield. Et je réussirai ma mission.