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Des deux côtés de la ligne jaune

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Message  Ivy P. Isley Mer 29 Aoû 2018 - 8:02


L’appartement est un duplexe, occupant le premier et le second étage d’un bâtiment de la 5ème Avenue de Manhattan, et sa baie vitrée donne directement sur le sud de Central Park ; j’arrive à y deviner le lac et la réserve naturelle qui se trouve au-delà, peut-être que de l’étage au-dessus je pourrais voir le sud du zoo également. Je suis bien plus intéressée par cet endroit, dont je perçois la bonne santé physique et sociale à la différence des autres arbres de rue pour la majorité esseulée, que par le reste de l’appartement dans mon dos. Le salon est grand et éclairé par le soleil matinal, la lumière se diffusant très bien sur la décoration noire et blanche, moderne et minimaliste, heureusement secondée par des éléments d’une esthétique et de couleurs différentes. En entrant, je n’ai pas fait vraiment attention aux tableaux accrochés aux murs, l’art abstrait ne me parlant pas vraiment, mais j’ai offert un sourire séducteur à la caméra de surveillance. L’alarme silencieuse déclenchée, j’ai tranquillement défait mon trench-coat noir pour dévoiler mon sumac vénéneux, imitant la forme d’un body corseté dont l’encolure horizontale, sans bretelles, laisse les bras et les épaules complètement nus tandis que le décolleté, en V, ne couvre guère plus ma poitrine. Sans plus me presser, j’a accroché ma veste au porte-manteau et délaissé mes chaussures sur le côté. Ce n’est qu’ensuite que je me suis préoccupée de ceux qui pourraient me suivre par la porte, faisant croitre mon symbiote le long de mon bras avant de le faire s’accrocher à la caméra comme à la lumière de l’entrée et à la poignée. Délaissée là, la liane avait, parmi ses trios de feuilles pétiolées, des grappes de fleurs closes de quelques millimètres chacune.

« La vue est belle mais je crains qu’elle ne soit qu’un palliatif à l’absence de végétal dans votre environnement, commence-je avec cordialité alors que mes yeux se détournent du parc pour fixer le reflet de celui à qui je rends visite. Je comprends qu’un animal soit trop contraignant mais, rassurez-vous, une plante est une compagne plus discrète et tout autant présente. Ce sera mon cadeau pour vous. »

Tout comme les policiers traditionnels, les vigiles humains sont obsolètes dans un monde comme le nôtre. Logés dans le quartier et intervenant si une personne non autorisée pénètre dans l’appartement qu’ils surveillent via vidéo, les quatre hommes de main de l’équipe d’intervention jouent tout de même leur rôle. Cela me laisse une certaine perplexité les concernant : je ne sais pas si je dois les estimer ou les mépriser pour continuer à vouloir faire face comme ils le font. Cela peut être de la bravoure et du professionnalisme comme cela peut être de la stupidité et de l’inutilité. Après, comme tous bons hommes de main, ils sont sans doute les pions dans un jeu plus vaste et servent donc à tester l’ennemi et à le manœuvrer tandis qu’il n’est pas dit qu’il n’y ait pas quelques pièces maitresses parmi eux, la différence entre humain et surhumain ne se faisant pas toujours au premier coup d’œil. Cependant, je ne me suis pas embarrassée à découvrir qui est capable de quoi : lorsqu’ils ont ouvert la porte, mon piège s’est déclenché et les fleurs de mon sumac vénéneux ont écloses également. Chacune de leurs respirations rapides a inspiré un peu plus de mes phéromones alors qu’ils me braquaient sous les regards tranquilles de leurs deux collègues faisant les sentinelles devant la porte, précédemment sensibilisés. Tous m’ont crue lorsque j’ai dit que la violence était inutile car je voulais simplement parler à leur patron, moyennant une forte première impression, et ils ont évidemment coopéré lorsque je leur ai demandé d’aller me chercher une jardinière et du terreau ; afin de faire le cadeau suscité.

« N’en tenez pas rigueur à vos hommes, reprends-je en me retournant vers mon interlocuteur pour lui faire face, joignant les mains dans mon dos à la manière d’une jeune femme et plaçant mes jambes en croix. Je suis certaine qu’ils font de leur mieux et peut-être pourrais-je les aider, si cela vous intéresse. »

Pour certains, je suis l’être le plus toxique de la planète. Pour d’autres, je suis une personne qui peut apporter beaucoup à la planète. Personnellement, je pense être d’autant plus toxique que je veux apporter quelque chose, étant donc problématique lorsque l’ordre établit ne souhaite pas changer. Je suis prête à forcer le changement et c’est pour cela que l’on peut me trouver contrôlante, cela a pris du temps mais je l’ai enfin compris. Me le reprocher reste cependant hypocrite car, si les humains étaient massacrés comme les plantes le sont, je ne crois pas que beaucoup de super-héros chercheraient une transition pacifique plutôt que de simplement déclarer la guerre au "monstre" responsable. Qu’importe cependant, j’userai des moyens à ma disposition pour faire avancer la protection du monde végétal. Je ne suis pas manichéenne, je me moque d’être considérée comme d’un bon côté ou d’un mauvais. En Amérique et en Afrique, je peux faire avancer les choses par la collaboration et le message, je le fais donc. En Asie non, je fais donc autrement. Diana n’a pas eu une mauvaise idée avec cette histoire d’aller voir le gouvernement indonésien afin qu’il m’offre la forêt ; je me doute bien qu’il ne la donnera pas gratuitement, même s’il m’a utilisée pour justifier sa tyrannie sur les mutants, les femmes et la forêt, mais il la donne aux entreprises qui le corrompent. Et, à m’être plus en détail intéressée aux mafias gravitant autour de la forêt amazonienne comme de l’Indonésie, j’ai identifié mes cibles. Maintenant, il me faut mon interface pour interagir avec et, plutôt que de m’allier avec des locaux pour que l’on puisse encore me blâmer, je vais introduire une nouvelle espèce dans le milieu.

« Je suis ici pour négocier avec vous, poursuis-je alors que je libère mes bras et commence à m’avancer d’une démarche sensuelle vers mon interlocuteur. J’aimerais que vous soyez un philanthrope, le bienfaiteur d’une nation entière… J’aimerais que vous m’aidiez à protéger deux peuples, esclaves et massacrés… J’aimerais m’assurer que ça vous soit profitable… »

Peut-être est-ce d’avoir grandi à Gotham mais je trouve les mafieux beaucoup plus compréhensibles que la plupart des super-héros. Leurs motivations, à défaut d’être toujours très claires, sont simples : il s’agit de leur intérêt personnel. Cet égoïsme n’est pas différent de la plupart des gens qui veulent "vivre leur petite vie" si ce n’est qu’il inclut être prêt à nuire et c’est là qu’est la chose que j’apprécie le plus chez les mafieux : la confiance n’est pas une valeur sacrée. Elle n’est pas exclue de leur monde mais n’est pas au centre non plus et l’on peut donc interagir sans elle. C’est même recommandé puisque la confiance doit non seulement se gagner, chose qui en tient du bon sens selon moi, et est plus sécurisante, puisque les deux partis gardent des objectifs communs afin de n’avoir de raison de se trahir l’un l’autre. Je trouve cela plus saint qu’une relation basée sur la confiance mais je crains fort que mon psy ait beaucoup de chose à redire là-dessus. C’est un autre point que j’apprécie chez un certain nombre de criminels, ils ne jugent pas ; je l’apprécie évidemment aussi chez les gens "normaux" qui en sont capables mais ils sont par définition même plus normés, donc plus prompt à juger ce que ne l’est pas. Et, assurément, je ne le suis pas.

« Je suppose que vous me connaissez, tout comme je vous connais : de réputation, dans une mesure certes limitée mais suffisante, conclus-je avec connivence en m’installant sur son canapé, jambes repliées contre moi et bras apposés sur le dossier pour que je puisse le regarder sans le faire fuir à l’approcher. Le "Renard moscovite", un lieutenant mafieux influençant les deux côtés du Pacifique et de l’Atlantique. A moins que vous ne préfériez "Nikolaï Mikhaïlovitch Kolyakov", magnat du gaz dirigeant la filiale américaine d’une entreprise familiale tenue par son frère ainé en Russie et propriétaire de casino pour son compte personnel. A votre tour : dites mon nom. »

Je m’amuse. Cela fait très longtemps que je n’ai pas ainsi pu m’amuser dans une interaction sociale, confiante en moi comme dans le fait que cela ne me sera pas jeté à la figure. Je suis manipulatrice, là je le montre. Là, je cherche à contrôler la situation pour qu’elle soit à mon avantage, comme tout manipulateur ce doit de le faire. Là, je tente mon interlocuteur afin de l’amener à réagir et de savoir comment le prendre pour arriver là où je veux. Là, je suis partiellement dans le personnage sur lequel tout le monde fantasme. Poison Ivy. Ecoterrorisme originaire de Gotham City, la ville aux plus dangereux criminels du monde, ayant fait son premier coup d’éclat en 2008 pour avoir attaqué le G20 de Washington. Arrêtée en 2011 par les Vengeurs, alors qu’elle tentait de créer une bombe avec l’aide d’une entreprise d’armement reconvertie quelques années plus tôt dans le matériel médical, et fin 2016 par les Last Sons, alors qu’elle avait partiellement régénéré la forêt de l’île de Sumatra qui sortait de deux années d’incendie et après avoir organisé des mouvements sociaux au Congo puis rejoint le Wakanda. Enfermée à la Prison Oméga pendant que le gouvernement indonésien en fait l’ennemie public numéro un et discrimine les femmes et les surhumains, elle réapparait un an plus tard au Maroc afin d’éviter un conflit entre le gouvernement local et un sorcier qui avait créé une oasis en plein Sahara puis s’en va au Mexique afin d’essayer de s’allier aux Luchadores. 2018, après un passage au Genosha pour aider au programme de reforestation et d’agriculture urbaine de celui-ci ainsi qu’aux lancement de projets analogues sur le reste du continent Africain, elle est autorisée à intervenir en Amérique du Sud. C’est déjà une bonne base et on peut facilement l’approfondir en faisant des recherches, découvrant ainsi Pamela Ivy Isley : docteure en biochimie considérée comme une future génie de la botanique dans les années 90, torturée à mort et transformée en mutée empoisonnée par son fiancé, ayant alterné être patiente à l’Asile d’Arkham avec être sans domicile fixe dans Robinson Park à Gotham City, où elle a été responsable de l’empoisonnement d’une quinzaine d’enfants des rues, puis être l’écoterrorisme suscitée. Fin 2016, peu avant son arrestation par les Last Sons, le consensus scientifique a été fait sur la sensibilité des plantes et cela met en doute sa condition de malade mentale. Milieu 2018, alors qu’elle se trouvait au Genosha, elle a fait une conférence sur le sujet de la sensibilité végétale au sein du premier TEDxGENOSHA. Résumé ainsi, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi Diana et Exodus considèrent que j’erre chaotiquement. Pour moi, tout est cohérent mais c’est peut-être pour ça que je suis folle.

Mes lèvres rosées forment un sourire charmant alors que mes yeux verts fixent le jeune homme non loin de moi, pour lequel j’ai gardé ma peau d’une couleur humaine et j’ai bouclé ma belle chevelure rousse qui me coule le long du visage comme du corps, atteignant mes cuisses lorsque je suis debout.
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Message  Nikolaï M. Kolyakov Sam 15 Sep 2018 - 16:51

Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer. Rester calme. Ne rien montrer. Pas d’agacement. Pas de panique. Rien. Je suis un roc imperturbable. Inspirer. Expi.. Oh et puis merde ! Non, je ne suis pas calme. Ça ne sert à rien de faire semblant. J’ai beau avoir des années d’entraînement en termes de contrôle de mes émotions, je suis actuellement incapable de cacher la contrariété élevée, pour ne pas dire la franche exaspération qui s’est emparée de moi face à la situation présente. Car la question qui s’impose clairement au vu des évènements est la suivante : pourquoi Diable est-ce que je m’évertue à payer un service de sécurité soi-disant digne de ce nom alors qu’on rentre chez moi comme dans un moulin ? D’abord Nyssa al-Ghul, fille du Démon elle-même, et maintenant Poison Ivy, écoterroriste de renommée mondiale. Devrais-je en déduire que j’attire les femmes fatales dans tous les sens du terme ? Ça pourrait être flatteur si ce n’était pas tout bonnement insupportable.  

C’est que j’apprécie mon intimité et, au-delà de cette dernière, ma sécurité et n’apprécie guère de voir le tout venant s’inviter chez moi sans la moindre gêne. Sans compter que, pour un simple mafieux à l’ambition certes importante mais aux moyens encore limités, je commence à trouver que j’attire un peu trop les convoitises des puissants. D’abord Boldarev et ses Last Sons, puis la proposition des Hellions par l’entreprise de la délicieuse Miss Williams, suivie de la terrifiante avance de la Ligue et maintenant c’est à une criminelle recherchée mondialement de vouloir mon aide. Je vais finir par croire que quelqu’un cherche à se débarrasser de moi sans laisser de traces et me met sur le chemin des personnes les plus dangereuses au monde, me laissant profiter un temps de mes alliances avant que je ne finisse comme simple dégât collatéral dans une guerre me dépassant.

D’ailleurs, en parlant d’être dépassé, l’attitude actuelle de mes hommes, au-delà d’un profond déplaisir, me laisse pour le moins perplexe. Pourquoi aucun d’entre eux ne réagit à la présence d’une menace évidente ? S’ils faisaient preuve d’une quelconque inquiétude face à l’abîme représentant la différence de niveau entre eux et l’adversaire du jour, je pourrais comprendre mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Ils ont l’air parfaitement contents, pas inquiets pour un sou. Pour un peu, je dirais presque qu’ils ont l’air… heureux.

Mon incompréhension doit se lire sur mon visage car la réponse à mon absence de question ne tarde à venir de la bouche de notre invitée surprise. Réponse pour le moins cryptique qui ne fait rien pour diminuer ma méfiance déjà au plus haut niveau possible. J’écoute néanmoins la suite du propos sans baisser ma garde un seul instant. Et autant dire que ça commence fort. Moi un philanthrope ? Le bienfaiteur d’une nation, le sauveur de deux peuples, rien que ça ! Je crois qu’elle s’est clairement trompée de porte. Je ne fais pas dans le social. Ni même dans l’humanitaire. Non pas que je n’ai aucun cœur mais la seule valeur que je reconnais sans discuter ce sont les espèces sonnantes et trébuchantes et il ne semble pas en être question. Bien que la mention d’un profit possible m’amène à écouter la suite.

D’aucuns pourraient se surprendre de ma patience et se demander pourquoi je ne réagis pas, exigeant qu’elle quitte ma demeure sur le champ avant que je ne l’en déloge moi-même mais c’est oublier deux éléments cruciaux. Tout d’abord, j’en suis tout bonnement incapable. Si Poison Ivy s’est déplacée jusqu’à moi et que je suis encore libre de mes mouvements et mes pensées, c’est qu’elle a quelque chose à me demander et chercher à l’interrompre serait contreproductif pour nous deux. Par ailleurs, déclarer que, par-delà mon énervement, ma curiosité n’a pas été piquée dès que je suis entré dans la pièce et y ait remarqué sa présence, serait un mensonge éhonté. Or, je n’ai pour habitude de mentir que lorsque cela m’est bénéfique et telle n’est pas la situation. Je la laisse donc poursuivre sans commenter, si ce n’est par de micro-expressions qui viennent périodiquement déformer le froncement de sourcils qui me caractérise pour le moment.

Alors qu’elle déroule mon CV telle une directrice de ressources humaines se demandant si m’engager est le choix stratégique pour son entreprise, je me surprends à ressentir une certaine fierté d’être ainsi sur le radar d’une femme certes dangereuse mais pour le moins impressionnante. En effet, comme elle l’a très bien dit, si je ne connais pas l’intégralité de ses exploits et déboires, j’en sais assez pour ne pas cacher la satisfaction que me procure mon surnom prononcé par une telle célébrité. Mais satisfaction et méfiance n’étant pas mutuellement incompatibles, je la laisser terminer avant de prendre la parole à mon tour, sur le même ton conversationnel, comme si elle ne s’était pas introduite chez moi par effraction en court-circuitant – apparemment sans violence, ce qui est déjà une amélioration par rapport à ma dernière intrue – mes gardes les uns à la suite des autres.


-Et quel intérêt aurais-je à réciter l’évidence, autre que vous amuser j’entends ? Vous déclarez avoir une proposition à me faire et bien je vous écoute. Car je doute qu’une femme aussi bien informée que vous semblez l’être puisse s’être trompée à ce point sur mon compte pour penser m’amadouer avec de beaux principes. Vous n’êtes pas venue jusqu’à moi pour me proposer de sauver le monde, pas seulement, ou alors vous vous êtes sévèrement égarée en chemin, Miss Ivy.

Un sourire digne d’un magazine pour adolescentes prépubères étire mes joues, venant répondre à sa façade de jeune fille rangée, tandis que mon regard reste toujours aussi froid, laissant bien clair que je ne suis pas prêt à rentrer son jeu. Elle n’est pas là pour me blesser sinon, elle l’aurait déjà fait. Une fois cela dit, qu’elle en vienne aux faits. Si elle cherche un nouveau jouet, qu’elle aille voir ailleurs, je ne suis pas intéressé, j’ai déjà mon taré fait maison pour les soirées prises de tête et plus si affinités. Maintenant, si elle a une proposition d’affaires intéressante, je suis tout ouïe. Et ce même si elle vient de la tristement célèbre Poison Ivy. C’est que je n’ai pas pour habitude de discriminer sur les goûts et couleurs. Je serai en effet fort mal placé pour le faire.  
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Message  Ivy P. Isley Mar 18 Sep 2018 - 6:12


Comme un parfum, je ne laisse jamais indifférent. Il n’y a rien de pire que de laisser indifférent, que de n’être qu’un élément de plus destiné à disparaitre, noyé dans la multitude. Nikolaï se souviendra de moi, peut-être se fera-t-il tout un film sur mes actions et mes motivations mais il se souviendra de moi. Colère et dégout, j’y suis habituée et n’en tiens pas réellement compte ; la position défensive habituelle sera contournée, j’y veillerai activement contrairement à l’habitude. Je sais où je veux aller et il y a une raison pour laquelle on commence ainsi. Enfin, une raison supplémentaire à mon incroyable capacité à irriter les gens. Plus que marquer mon interlocuteur, je l’emmène à dresser au mieux ses défenses dès le début de notre rencontre afin de les contourner par la suite ; on pourrait s’attendre à ce que ce soit mal habile, surtout de la part d’une manipulatrice comme moi, de ne pas chercher à endormir ces obstacles pour arriver là où je le souhaite. Soyons logique : j’endormirai les défenses mais le faire dès le début est à la fois impossible lorsque j’agis à visage découvert et, surtout, leur laisse l’occasion de se réveiller par la suite. Or, calmer l’alerte qu’on a soi-même déclenchée permet de minimiser les risques de récidive. A expliciter ceci, je comprends pourquoi beaucoup de super-héros restent sur leurs premières impressions me concernant : comme je n’essaie pas de les manipuler, ils en restent à leur alarme et sont persuadés que je le fais. L’ironie devrait être ma forme préférée d’humour, considérant combien elle s’attache à moi. Qu’importe.

Comme un mystère, je sème le doute. J’en joue donc, profitant du fait que je sois dans la position où mes réponses seront écoutées et non seulement entendues. L’incrédulité nait de l’espoir mais je sais ce que je fais, répondant à la motivation première et compréhensible qui me met tant à l’aise avec les criminels : l’intérêt personnel. Cela ne dissipe pas le doute, au contraire. Cela ne dissipe pas non plus la méfiance mais le dialogue avec celle-ci est commencé. Le dialogue qui n’aboutira pas à sa disparition mais à sa nuance, ne visant nulle confiance mais bien l’évaluation des risques et bénéfices mutuels ; avec, évidemment, l’emphase sur les seconds. Je ne cherche pas une croyance aveugle, je cherche une intelligence constructive. L’un de mes travers, sans doute, même si j’ai compris l’intérêt de me montrer digne de confiance envers certaines personnes. J’apprends, à défaut de réellement changer. Peut-être même que je régresse actuellement, je suis certaine que quelques personnes seraient déçues si elles savaient ce que je fais ici ; heureusement, nombre d’autres personnes auraient ainsi la confirmation d’avoir eu raison sur mon cas depuis le début, ce qui serait plus satisfaisant pour leur confiance en elles et en leur jugement. D’une même manière à la satisfaction que manifeste le jeune homme non loin de moi, me répondant de manière à créer un écho chez moi.

Il entre dans mon jeu et m’y tient tête sans me rejeter. S’il le fait malheureusement d’une question, Nikolaï cherche à instaurer le doute afin de garder un semblant de contrôle et énonce comprendre. Il se positionne dans le scepticisme ; non celui qui conduit à tout rejeter en bloc mais plutôt celui qui, conforme à la définition, se borne à ne pas trancher tout de suite. Il va aussi flatter mon égo, me considérant comme semblant bien informée là où il est généralement plus simple de me montrer à quel point je me suis trompée, et me renvoie à une erreur que j’ai beaucoup faite : penser convaincre les gens avec seulement mes principes. Ce n’est pas le cas ici mais c’est vrai que j’ai trop misé sur la volonté d’amélioration par le passé et que cela m’a desservi, bien que je pense avoir déjà appris de cette erreur. Je ne serais pas ici sinon. Non, je ne suis pas venue jusqu’au Renard Moscovite pour lui proposer de seulement "sauver le monde", l’expérience me dit que ça ne fonctionne pas comme ça. Oui, il a partiellement dit mon nom ; magnifique conclusion à quelques phrases agréables, continuant de jouer mon jeu tout en me tenant tête. Le tout avec politesse et sans agressivité. J’aime.

Ce que j’aime moins, en revanche, est la seconde partie de son hypothèse. Je me suis sévèrement égarée en chemin, des années durant. J’ai erré, c’est compris, c’est irréfutable. Le fais-je encore ? Le fais-je ici ? Cet… "égarement de bonne conduite" conduira-t-il à ce que l’on me renie jusque dans les territoires qui ne sont absolument pas concernés par lui ? Les preuves de mes détracteurs envers moi ne m’intéressent pas, c’est de toute façon par absence de dialogue avec eux que je me cherche de nouveaux partenaires. Mais mes partenaires actuels… Diana s’est tenue responsable pour mon échec en Indonésie et pourrait donc m’en vouloir d’ainsi agir. Exodus est plus nuancé dans ses considérations et me voir retourner dans le milieu d’où je viens ne devrait pas le détourner des raisons pour lesquelles je le fais. Alida… j’ignore comment elle réagira. Amara, je ne pense pas qu’elle ait eu d’illusion sur comment j’ai obtenu les informations sur les cartels sud-américains et c’est du même ordre d’action ce que je fais ici ; si ce n’est qu’ici, je négocierai la contrepartie d’entrée de jeu plutôt que d’avoir une dette à payer plus tard, ce qui est sécurisant. Raisonner pourquoi je le fais est ce qui m’a conduit ici et ne répond nullement à mes interrogations. Au moins ne les ai-je pas posées.

Après cet instant d’absence involontaire, je me concentre de nouveau sur Nikolaï. Son sourire est un parfait contraste avec son regard. Ses lèvres fines, quasiment féminines, se plissent avec un charme superficiel tandis que ses yeux noisette, légèrement renfoncés, révèlent toute la profondeur de sa méfiance. Entre eux se trouve un nez prononcé et autour d’eux un visage assez allongé du fait d’un menton légèrement avancé et couvert d’une barbe de trois jours, probablement aussi entretenue que ses sourcils ou ses cheveux savamment décoiffés. Au-dessous, un cou plutôt fin posé sur de larges épaules introduit à une silhouette grande et athlétique… mes paupières clignent puis mes yeux s’en reviennent aux siens, mon sourire lui répondant toujours. Mon silence aussi. Lentement, ma joue se pose contre mes avant-bras, toujours appuyés sur le dossier du canapé dont je prive le propriétaire. Debout, immobile, il fait magnifiquement face mais il n’arrive à faire guère plus, pour l’instant. Je n’ai pas poussé ses défenses en m’approchant de lui, ne voulant pas qu’il se sente prisonnier, et, à défaut de connaitre son sentiment, son immobilisme n’est pas une bonne chose : s’il est immobile dans ses gestes, il le sera probablement aussi dans notre conversation.

« Mr Kolyakov, je vous en prie : faites comme chez vous. »

Quel intérêt a-t-on à énoncer l’évidence, autre que m’amuser ? M’amuser me suffit, personnellement. C’est relativement rare. Cependant, si mon amusement a une utilité c’est encore mieux. En l’occurrence, je lui en vois une. Une qui peut aider mon interlocuteur à reprendre un peu de contrôle sur la situation, puisque lui laissant l’initiative de le faire, tout en sous-entendant que j’ai encore une longueur d’avance. Longueur d’avance assez perceptible cependant : je viens avec les propositions. Propositions qui peuvent prendre du temps à être négociées et il vaut donc mieux s’installer de façon adéquate.

« Si cela inclus prendre un rafraîchissement, je ne suis pas contre un verre d’eau. »

Toujours assise de biais sur le canapé pour avoir mes jambes contre moi et mes bras sur le dossier, je relève néanmoins la tête afin de continuer à observer Nikolaï, consciente qu’il peut m’amener à totalement revoir ma position s’il joue bien de l’espace ; son espace, quand bien même je me suis posée en plein milieu.

« J’ai deux autres demandes. Je souhaiterai savoir si l’expansion de la firme Kolyakov, tant dans de nouveaux pays que dans de nouveaux secteurs, est une décision réservée à votre frère. J’insisterai également pour que vous évitiez les questions : si vous avez quelque chose à demander, réfléchissez à votre manière de le faire. Merci. »

Les questions apportent des problèmes, Papa a toujours eu raison là-dessus. C’est le souvenir et l’enseignement le plus vivace que je garde de lui. Si les officiers de police ne lui avaient pas posé des questions, je suis certaine qu’il ne serait pas mort. Si je n’avais pas posé des questions aux officiers de police, je suis certaine qu’ils n’auraient pas détruit mes compagnes d’alors. Je fais de mon mieux pour trouver les réponses seule ou formuler autrement lorsque je dois savoir quelque chose mais cela n’est pas toujours suffisant. J’espère que ça le sera dans cette négociation. Après Nikolaï en a déjà posé une… je dois me méfier de mon amusement.
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Message  Nikolaï M. Kolyakov Dim 7 Oct 2018 - 14:06

« Faites comme chez vous ». L’ironie est mordante et je ne peux retenir un « Trop aimable » mielleux avant de prendre effectivement place dans le sofa faisant face au canapé actuellement occupé par mon invitée surprise. Je ne m’attarde cependant pas plus sur cette provocation facile, trop impatient de savoir ce qui a amené Poison Ivy jusqu’à moi. Mais qu’elle n’espère pas un instant me voir oublier cet affront ô combien facile ; j’ai un humour limité lorsqu’on se fiche ouvertement de moi. Heureusement pour elle, pour le moment, il me semble peu productif de lui faire sentir à quel point je goûte peu à son humour douteux.

Ainsi, lorsqu’elle exige un verre d’eau, je fais signe aux imbéciles plantés à l’entrée de se charger du service. Quitte à ce qu’ils aient tout bonnement abandonné leur poste, qu’ils se rendent tout au moins utiles. Et sans grande surprise, ils s’empressent d’exécuter mon ordre, se marchant presque dessus pour être les premiers à servir la charmante Ivy. Ç’en serait presque risible si ce n’était si pathétique. Je me retiens néanmoins de faire le moindre commentaire de peur de couper ma compagne dans son élan. Ce qui serait fort dommageable pour mes intérêts immédiats consistant à comprendre ce que Diable elle peut bien me vouloir.

Information qu’elle semble peu prompte à m’offrir,sans s’assurer tout d’abord que je suis bien celui qu’elle recherche. En effet, alors même qu’elle me refuse la moindre réponse claire et précise et va même jusqu’à m’interdire de poser la plus simple des questions, elle s’en donne à cœur joie de son côté, cherchant à en savoir le plus possible sur mon compte plutôt que d’en venir à l’objet de sa visite. Une attitude qui, laissons les choses bien claires, risque rapidement de me fatiguer. Et lorsque je suis fatigué, je deviens rapidement expéditif. Or qui dit expéditif, dit désagréable.

Par conséquent, pour éviter les conséquences fort peu appréciables d’une crise de ma part, je m’efforce de déduire ce que je peux des implicites de ses propos. Elle désire savoir dans quelle mesure je dépends d’Alekseï pour ce qui est des directions à donner à l’expansion de l’empire familial. Question loin d’être stupide lorsqu’on sait à quel point les relations fraternelles sont loin d’être cordiales. Qu’elle se rassure néanmoins, c’est pour cette exacte raison que nous sommes assez indépendants l’un de l’autre d’un point de vue affaires. Car s’il y a une chose sur laquelle nous nous entendons c’est le bien être de l’entreprise.

A partir de là, nous ne sommes jamais d’accord sur la manière d’y arriver – Alekseï aime à être le plus fort, je préfère être le plus rusé – mais force est de constater que nous avons tous deux suffisamment de sens commercial pour que l’empire soit des plus florissants. Ainsi, lorsque je me suis étendu en Asie, je n’ai pas demandé l’avis d’Alekseï. Et, s’il n’a nullement apprécié que j’agisse dans son dos alors qu’il est techniquement à la tête du business, il s’est contenté de me passer un coup de fil hargneux plutôt que de me mettre réellement des bâtons dans les roues, trop conscient que, sur le long terme, il aurait bien plus à perdre à me contredire qu’à me soutenir. Alors, bien entendu, on ne peut pas exactement dire que j’ai apprécié de me faire insulter au téléphone pendant une demi-heure mais si c’est le prix à payer pour faire affaire avec les Last Sons et enculer ces connards de la Main, je suis prêt à cela et bien plus. Je lui ai cependant laissé bien clair que la prochaine fois qu’il m’appelait pour m’insulter, cela se paierait. C’est que je ne suis plus l’adolescent craintif vivant dans la peur constante de la prochaine crise de colère de son père ou frère. Je suis un parrain capable de s’entretenir avec des personnalités parmi les plus dangereuses que cette planète connaisse, et le jour où j’en aurai assez de vivre dans l’ombre – tout au moins officielle de mon frère – il conviendrait qu’il courre vite.

Mais l’occasion n’est pas à planifier une vengeance plus que méritée contre mon aîné. Pour l’instant, je cherche à savoir ce que peut bien désirer de ma part la belle plante face à moi. Et autant dire que je ne suis pas du genre patient. Alors, pour une fois, sûr que je ne risque pas de rencontrer de résistance dans un esprit qui, s’il sera certainement des plus surprenants, n’est nullement protégé contre une quelconque attaque psychique, je m’adonne à ce que je fais de mieux : me mêler de ce qui ne me regarde pas. En l’occurrence l’esprit de la jolie écoterroriste face à moi. Et la situation ne pourrait y être plus propice.

Nous sommes en effet face à face et ses défenses sont clairement aussi basses que possible puisqu’elle croit être en terrain conquis. Il me suffit donc de continuer notre conversation comme si de rien n’était, lui donnant ainsi l’impression de contrôle tandis que je me gorge en réalité du moindre de ses secrets. Elle a cru s’introduire chez moi, je m’en vais lui prouver le contraire. Mais, pour commencer, il est temps de ne lui répondre qu’à moitié. Après tout, elle se refuse à m’offrir la plus simple des réponses sans y rajouter une dose de mystère inutile, pourquoi donc ne pas lui rendre la monnaie de sa pièce ?


-Alekseï, comme bien d’autres, aime à penser que j’agis pour lui. Je vous conseille de ne pas faire la même erreur lorsque vous vous déciderez enfin à en venir aux faits.
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Message  Ivy P. Isley Mer 10 Oct 2018 - 6:06


Je suis trop aimable, je sais… c’est sans doute pour cela que très peu me trouvent aimable : je le suis trop, donc je ne le suis pas. Cela fait plaisir à entendre néanmoins, le ton comme les paroles m’assurant un jeu même s’il est un peu plus grinçant que précédemment. Suis-je allée trop loin ? Je ne pense pas… un peu de frustration n’en rendra la suite que plus agréable. Suite qui commence d’un mouvement de Nikolaï, celui-ci s’installant effectivement face à moi. Cela n’inclut pas de rafraîchissement cependant et j’en deviens donc impolie avec ma demande, bien qu’il y accède. Difficile de retenir un agrandissement de mon sourire et un pouffement à voir sa manière de le faire, interpellant ses deux portiers désormais serveurs… duo qui n’arrange rien à l’agacement de leur patron à mettre ainsi du cœur à l’ouvrage pour les bénéfices de quelqu’un d’autre. Observer la scène me conduit à me rappeler que mon premier pouvoir est d’être tellement sexy que personne n’est sensé pouvoir me résister, ce qui rend plus incroyable encore mon talent à énerver les gens puisqu’il outrepasse cette capacité. Trop aimable… je le renverrais bien au jeune homme mais je m’en abstiens.

J’en reviens donc à Nikolaï, mon buste suivant le mouvement de ma tête et mes jambes glissant le long du canapé jusqu’à ce qu’un pied nu touche le sol. Cuisses croisées d’aise, je poursuis une main sur le genou et l’autre dans ma chevelure. Je ne suis pas surprise de fatiguer avec mes demandes : l’une d’elle est peut-être castratrice ou infantilisante tandis que l’autre réclame une gymnastique mentale que peu font. Trouver des réponses sans poser de question est néanmoins faisable, c’est ce que je viens de lui démontrer. Deux demandes… aucune question. Oui, je sais, dis comme ça, ça fait névrosée. Si cela peut vous rassurer, je ne crois pas qu’on me l’ait diagnostiquée la névrose, sans exclure que j’en possède une ; il faudra que je pose la question à quelqu’un de qualifié. Désormais que le consensus scientifique a été fait sur la sensibilité végétale, il va être plus difficile de me considérer comme folle par mon affiliation aux plantes ainsi devra-t-on me trouver autre chose pour que je le reste. C’est cependant hors sujet pour l’heure. Certes, le sujet je n’y viens pas encore : je fais du suspens après avoir fait du teasing… dommage que les préliminaires agacent tant mon interlocuteur. Cela étant, on avance tout de même.

Mon sourire se fait plus cordial alors qu’il me répond, ayant terminé une réflexion suffisamment intense pour réclamer sa concentration, et il me fournit un avertissement en plus de continuer de participer à mon jeu. Beaucoup de monde aiment à penser Nikolaï Mikhaïlovitch Kolyakov comme leur pion, ou plus probablement une pièce maitresse considérant son réseau, et il les laisse faire car cela sert ses intérêts. Quant à en venir aux faits…

« Merci, dis-je avec un sourire charmeur au serveur ayant réussi à se démarquer de son collègue pour m’apporter le verre d’eau réclamé, saisissant celui-ci de ma seconde main avant de venir le placer contre ma poitrine et de ramener mon visage à mon interlocuteur. Tic et Tac ci-présent agissent pour moi, votre comportement serait bien différent si c’était également le cas. Je vous remercie cependant du conseil et tâcherai de ne pas faire cette erreur-là. »

J’ai un passif de manipulation d’entreprises et de mafias, je ne le nie pas. Mes débuts dans la criminalité gothamite se sont passés ainsi jusqu’à ce qu’on fasse "l’effort" de m’expliquer que, toute marginale que je veuille être, j’avais plus à gagner à chercher des intérêts communs avec des alliés qu’à me faire ennemie de tout le monde. Une leçon valable également chez les Super-Héros, Wonder Woman me l’a appris même si la quête d’alliés ne s’est pas toujours aussi "bien passée" qu’avec elle ; mon emprisonnement par les Last Sons en témoigne. Cela étant, j’en suis avec un mafieux actuellement, même si je l’agace comme les autres, et c’est une collaboration que je cherche. Enfin, un mafieux et un homme d’affaire, même si le premier inclut clairement le second.

« Comme ma demande l’a insinué, je souhaiterai que l’empire Kolyakov s’intéresse à un nouveau secteur : l’exploitation de la forêt indonésienne. Pour résumer la situation, lorsque les fonctionnaires locaux ne peuvent pas être payés pour concéder des parties de la forêt primaire à des entreprises, celles-ci les paient pour être engagées par le gouvernement dans la "réhabilitation" de la zone protégée, généralement après un incendie d’origine criminelle. Incendie qui n’entraine jamais de poursuites judiciaires malgré les morts végétales et les crises sanitaires déclenchées chez les populations humaines ; populations exploitées via travail journalier par les entreprises suscitées qui, comme vous devez vous en douter, jouent des deux côtés de la ligne jaune. »

La culture sur brulis est tout aussi rentable que l’exploitation des bois tropicaux, sinon il n’y aurait pas un tel esclavage végétal et humain de la part de "confrères" au jeune homme qui me fait face. Après, il est peut-être maladroit de commencer avec cette exposition puisqu’elle est le problème que je veux améliorer et non le profit que je viens exposer. La structure de mon discourt a cependant déjà été énoncée : j’aimerai que Nikolaï soit un philanthrope, le bienfaiteur d’une nation entière. J’aimerai qu’il m’aide à protéger deux peuples, esclaves et massacrés. J’aimerai m’assurer que ça lui soit rentable. La première partie est donc logiquement celle où j’ai besoin de son aide.

« Evidemment, je veux que les choses changent. Pas la corruption du gouvernement, celle-ci est protégée à un niveau super-sécuritaire, mais les incendies et l’esclavage… venant de moi, trouvez cela ironique ou hypocrite comme vous le préférerez mais intéressez-y vous. »

Ponctuant ma demande d’un mouvement de tête, je m’en vais prendre une petite gorgée d’eau afin d’occuper mon silence. Je ne m’amuse plus, même si je n’ai pas la crainte de faire déraper les choses comme avec Thor, mais je tâche tout de même de conserver mon comportement. Je me penche donc en avant, décroissant mes jambes et saisissant mon verre à deux mains tandis que mes avant-bras s’appuient sur mes cuisses et que mon décolleté se fait plus présent dans le champ de vision de Nikolaï.

« Dans vos précieux conseils, vous m’avez aussi dit de ne pas vous amadouer avec de beaux principes… je n’ai donc pas à les énoncer. »

Je pense que ce n’est pas plus mal, considérant combien ma bonne volonté m’a apporté plus de problèmes que de solutions au final. Sans compter que je n’ai donc pas à répéter une nouvelle fois cette passion qui m’anime et qui a été tant critiquée, un gain de temps qui m’amène cependant à une réalisation. Je trouve les personnes n’agissant que dans leur intérêt personnel plus compréhensibles et fiables que celles déclarant agir dans un intérêt commun… sauf que j’appartiens à la seconde catégorie. Personne ne m’a jamais fait remarquer cela, sans doute par occupation à essayer de démontrer soit que je suis mes intérêts personnels soit que je m’oublis derrière les intérêts végétaux ; deux choses contradictoires s’il en est. Aujourd’hui, tout comme ma tendance au contrôle, cela me vient à l’esprit. Plus qu’en dire beaucoup sur ma fiabilité, les deux plus grandes puissances africaines n’étant pas en accord la concernant, cela en dit beaucoup sur moi-même. Ou cela en dit beaucoup sur mon décalage avec moi-même ? Les questions apportent des problèmes, toujours, alors je la tairai. Surtout qu’elle est, elle aussi, hors sujet.

« Je suis lucide : comme l’Homme ne peut arrêter d’abattre des animaux ou d’exploiter d’autres hommes pour vivre, vous ne pourrez pas stopper totalement le massacre de mes congénères. Je suis confiante cependant dans le fait que vous pourrez faire quelque chose de viable au long terme. Pour les populations agricoles, je peux vous aider à augmenter les rendements sans augmenter les surfaces, vous profiterez donc des circuits commerciaux déjà en place. Pour les populations sauvages, je voudrais simplement que vous respectiez la législation et condamniez l’utilisation d’incendies, comme cela devrait être fait. Pour les populations humaines, j’aimerai que leur niveau de vie augmente mais, malgré quelques points précis en tête, je n’ai pas l’intention de vous dire comment traitez vos propres employés ; c’est une décision propre à votre rôle, non au mien. »

Un bref clin d’œil clos cette partie comme mes lèvres, les laissant ainsi quelques secondes. Si l’empire Kolyakov offre des conditions de travail meilleures, chose facile considérant l’esclavage humain actuel, et cesse les expulsions des tribus traditionnelles comme les contrats journaliers afin que donner aux locaux une stabilité, si petite soit-elle, il peut très vite tirer son épingle du jeu. Personne ne le fait cependant car c’est vers le gouvernement que l’oligopole qui s’est créé là-bas préfère investir, non vers les populations. J’avais espéré ne pas avoir à me préoccuper de ce problème en collaborant avec les Last Sons mais les choses n’ont pas tourné ainsi. Heureusement, Nikolaï Kolyakov devrait savoir gérer cet aspect culturel sans difficulté.

Souriant et fermant les yeux, je me redresse puis m’appuis de nouveau contre le dossier. Mes jambes sont toujours l’une contre l’autre et mes poignets désormais sur les cuisses, verre en main et caressé par mes index. Mes paupières se rouvrent, mes lèvres aussi, mes épaules accompagnent le tout d’un haussement.

« Evidemment, le mot le plus important de notre affaire n’est pas "altruisme" mais "rentabilité" ; rassurez-vous, je ne l’oublis pas. Je ne sais pas si cela vous sera immédiatement rentable. Je le pense, considérant les conditions de travail indonésiennes, mais ce n’est pas mon domaine. Cependant, je me doute que les investissements de départ nécessiteront des assurances. Pour cela, comme d’éventuels bénéfices, je suis prête à vous aider sur d’autres champs de vos activités. Vous n’avez qu’à me dire où vous pensez qu’une personne comme moi puisse vous être utile. »

Alekseï Kolyakov, comme bien d’autres, aime à penser que Nikolaï agit pour lui. Je ne fais pas la même erreur : je suis prête à agir avec Nikolaï comme je suis prête à agir pour lui. Gagnant-gagnant, cela n’a pas changé. Cela n’a pas changé depuis que j’ai appris à mes orphelins à s’occuper des plantes pour qu’elles s’occupent d’eux en retour, développant l’espoir d’un écosystème viable malgré qu’ils me soient arrachés. Cela n’a pas changé depuis que j’ai collaboré avec industriels et mafieux, trouvant des marchés où ils obtenaient mon aide comme Nikolaï peut l’obtenir et où j’en retirais quelque chose au passage. Cela n’a pas changé depuis que j’ai accepté de participer à ma thérapie à Arkham, rejoignant l’équipe de jardinerie de l’asile. Cela n’a pas changé depuis que Diana m’a convaincue de ne pas passer par la révolution violente mais plutôt de me tourner vers les acteurs locaux, comme le Wakanda. Cela n’a pas changé depuis que Sebek m’a libérée de la Prison Omega pour faire l’Oasis. Cela n’a pas changé depuis que je suis allée à la rencontre des Luchadores et du Genosha ou qu’Exodus est venu à ma rencontre. Cela n’a pas changé depuis que j’ai compris que l’on vit dans un monde où, sur cent personnes, quatre-vingt-dix-neuf ne croiront pas en moi mais que l’important est de trouver celle qui va le faire, non de convaincre tout le monde. Mon premier pouvoir est d’être tellement sexy que personne n’est sensé pouvoir me résister… ainsi en suis-je venue à me préoccuper de tous. Je fais des erreurs, indiscutablement, mais j’en apprends.

Je ne sais toujours pas si je fais une erreur en venant ici mais je fixe celui qui ne doit pas non plus savoir s’il fait une erreur en m’accordant ma chance. Si c’est bien une erreur, cela pourrait me coûter la chance que d’autres m’ont accordé. Je prends le risque et je savoure cette nouvelle ironie ; une de plus.
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Message  Nikolaï M. Kolyakov Dim 4 Nov 2018 - 9:12

Le chaos. C’est ma première impression. A tel point que je me demande un instant si j’ai raté une étape de mon intrusion mentale qui m’empêcherait de donner sens au fourmillement de pensées qui m’agressent. Après tout, je manque quelque peu d’entraînement, n’ayant pas tous les quatre matins une cible sur laquelle pratiquer, Lilian mis à part mais le fait qu’il soit au courant change la donne. Pourtant, alors que j’enregistre en arrière-plan les paroles moqueuses de ma vis-à-vis, je commence peu à peu à entrevoir les fils directeurs de son esprit, pour aussi entremêlés qu’ils soient. Et autant dire que je sens le mal de tête arriver à grands pas.

Heureusement, mon habitude de circuler librement parmi les pensées de Lilian me donne une certaine aisance lorsqu’il s’agit de naviguer les milles et une parenthèses et digressions qui composent la psyché de Miss Poison. Ainsi, j’arrive sans mal à déterminer qu’elle ne me ment pas quand elle déclare n’avoir pas d’intérêt particulier à chercher à me manipuler. Pourtant, je ne peux m’empêcher de me méfier alors que des images éparses de son passé me parviennent, démontrant la dangerosité de ses capacités lorsqu’elle décide d’exiger un peu plus qu’un simple verre d’eau.

Malgré ou à cause de ma méfiance, la suite s’avère immédiatement moins claire. En effet, bien qu’elle en arrive d’une bonne fois pour toutes au cœur du sujet, je dois avouer être plus que perturbé par sa démarche. Qu’espère-t-elle obtenir de moi en me proposant de m’intéresser à la forêt indonésienne ? Ce n’est pas exactement mon domaine et je sais désormais avec une totale certitude qu’elle en parfaitement consciente. J’écoute donc la suite non sans impatience. Suite qui tarde à arriver à mon goût alors qu’elle s’appesantit sur des évidences. Qui douterait un instant qu’elle veuille changer la situation ? C’est la raison pour laquelle elle se trouve ici, jusque là je n’ai pas besoin de son aide pour le comprendre. Alors que diable me veut-elle ?

Ce qui me surprend moins c’est son absence d’amertume alors qu’elle évoque la protection super-sécuritaire du gouvernement. Je sens pourtant que cela la dérange et il me faut toute mon expérience pour ne pas montrer mes émotions à la vue des quelques flashbacks qui m’apparaissent brusquement. C’est que je ne suis pas exactement naïf et sait mieux que personne à quel point il est facile de corrompre le plus droit des hommes à condition de trouver ce qu’il désire réellement – activité dans laquelle j’excelle – mais je ne m’attendais pas pour autant à voir des organisations de super-sécurité se mêler d’affaires qui les regardent finalement bien peu. La distance qui nous sépare des évènements que j’observe impunément sans l’autorisation de leur propriétaire me fait néanmoins bien vite comprendre qu’elle a eu le temps de laisser sa rage de côté pour se concentrer sur une façon productive de contourner ce problème. Et sa solution semble porter mon nom.

Sauf qu’au vu de ses débats mentaux, je ne suis pas certain d’être enthousiaste à l’idée de m’engager à ses côtés. En effet, elle me semble bien trop inquiète de la façon dont les autres la perçoivent pour être une partenaire fiable. Je m’explique. Je suis l’être le plus parano de que cette Terre ait porté ou presque et l’idée que quiconque découvre la moitié de ce que j’ai fait me traumatise au dernier degré. Cependant, mes objectifs et les moyens que je suis prêt à mettre en œuvre pour les atteindre sont des choses sur lesquelles je ne transige pas. J’agis dans mon intérêt et quiconque a à y redire peut aller voir ailleurs si j’y suis. Ce qui ne signifie pas que mes intérêts ne puissent pas s’accorder d’un bien plus général et je ne vois ainsi nul mal à aider mon prochain lorsque cela ne me nuit pas personnellement. Après tout, une bonne action est-elle moins efficace sous prétexte que les intentions qui la portent ne sont pas 100% pures ?

Ainsi, les conflits métaphysiques de ma compagne sur l’incompatibilité intrinsèque de l’intérêt commun et des volontés personnelles me laissent froid, convaincu que je suis de leur inutilité. Rien n’interdit de combiner bonne action et récompense et tout autre vision est bêtement manichéenne. Heureusement Ivy semble suffisamment lucide sur la futilité de s’attarder, même mentalement, sur un sujet sans intérêt pour continuer ses explications. Et enfin je vois où elle veut en venir en exigeant ma participation dans son œuvre.

Là où les Last Sons ne peuvent agir sans le soutien d’un gouvernement qui les finance en partie, je suis libre d’investir dans la ressource majeure que semblent être les populations locales. Peu me sied en effet l’assistance d’un gouvernement qui n’est pas le mien, quant à de futurs concurrents, tout ce qui peut leur mettre des bâtons dans les roues est bienvenu. Ainsi, je commence peu à peu à démêler toutes les implications de ce que me demande Ivy. Un élément qu’elle n’a pas pris en compte me dérangeant néanmoins, mon propre lien avec les Last Sons. Je le laisse néanmoins de côté tandis qu’elle évoque enfin ce que j’ai à gagner dans toute cette histoire. Et autant dire qu’elle semble vraiment tenir à ce que je m’implique au vu de ce qu’elle est prête à offrir. Je suis en effet loin de ne pas comprendre l’infini monde de possibilités qui s’ouvre à moi avec les pouvoirs de persuasion de Poison Ivy à mes côtés.

Mais, il ne conviendrait pas de se laisser entraîner par la douce fragrance de ses promesses, trop conscient que je suis du danger dans lequel de belles paroles peuvent m’attirer. Non pas que je doute de la véracité de ses propos, elle croit dur comme fer à ce qu’elle me dit. Mais crédibilité et fiabilité sont deux choses bien distinctes : en effet, les multiples histoires qui lui reviennent en tête prouvent sans doute aucun que les bonnes intentions ne suffisent pas toujours à obtenir les meilleurs résultats et ce pour autant de bonne volonté qu’on y mette. Ainsi, si je veux que notre collaboration ait la moindre chance d’aboutir aux résultats que nous désirons tous deux, il me revient d’être le réaliste là où elle sera l’idéaliste. Ça tombe bien c’est mon domaine de prédilection.


-Ne pas reconnaître l’intérêt de votre proposition serait contre-productif et nous ferait perdre du temps à tous les deux, je me contenterai donc de dire que vous avez attisé ma curiosité.

Un instant j’envisage de jouer avec les silences pour lire ce qu’elle pense de ma réponse dans ses pensées, mais comme je viens de l’énoncer, je n’ai pas envie de m’éterniser alors je poursuis sans arrêt.

-Nul besoin de vous préciser que l’exploitation forestière s’éloigne grandement des départements habituellement sous le contrôle de ma firme, vous avez fait vos devoirs avant de venir à moi. Malgré cela, l’idée d’un profit nouveau est alléchante. Ou plutôt ne nous voilons pas la face, l’idée de pouvoir bénéficier de vos compétences particulières si le besoin venait à s’en faire sentir. En effet, s’il s’agissait uniquement de sauver forêt et Indonésiens, j’aurai d’abord eu à faire un calcul net d’intérêts avant de me lancer dans votre aventure. Les garanties que vous m’offrez sont cependant plus que suffisantes à me faire délaisser un profit qui tarderait à venir. Se pose néanmoins une question que vous avez merveilleusement évitée : quid des Last Sons ?

En effet, nul besoin de lire ses pensées pour savoir qu’ils sont les protecteurs de l’Asie et puisqu’elle a évoqué une attention super-sécuritaire, il suffit d’un minimum de bon sens pour comprendre qu’ils sont liés à l’affaire, fut-ce de près ou de loin. Or, avant d’aller marcher sur leurs platebandes, je veux m’assurer d’avoir réellement à y gagner au change. Car, autant dire que ce que je gagne en m’alliant à eux contre la Main est bien plus rentable que toutes les exploitations forestières du monde. Mais nul besoin de rentrer dans les détails pour le moment. Je me contente donc de préciser ma pensée puisqu’elle dit détester les questions.

-Tout appréciable que soit votre aide, si elle m’attire les inimitiés du groupe de super-sécurité dominant mon continent d’origine, vous comprendrez aisément que je préfère décliner votre offre. Pour aussi philanthrope que vous pensiez pouvoir me convaincre d’être, il y a une chose que je ne serai jamais et c’est suicidaire. Ainsi, m’attirer les foudres de Boldarev et sa troupe est une action que vous ne me convaincrez pas de faire et je vous déconseille fortement d’essayer, terminai-je sur un ton bien plus glacial.
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Message  Ivy P. Isley Lun 5 Nov 2018 - 7:23


J’ai observé beaucoup de gens au travers de mon existence et la contenance impassible dont fait preuve Nikolaï m’impressionne comme me complique la vie. Les humains et leurs relations entre eux sont complexes, une complexité que j’ai toujours dû observer avant de m’y essayer. Sans éléments à analyser correctement, cependant, je me socialise en aveugle ; car je considère ce qui se passe ici comme de la socialisation, oui. Heureusement, le jeune homme accepte de me partager ses conclusions après la fin de mon propre temps de parole, lequel est respecté comme il se doit. Ne pas reconnaitre l’intérêt de ma proposition serait contre-productif, c’est sans doute sujet à débat. Je suis cependant ravie que lui prenne ce parti, puisqu’il est également le mien. Quant à avoir la curiosité de mon interlocuteur, un hameçonnage efficace mais fragile, c’est une première réussite. Mon sourire se maintient donc et mes pouces continuent de parcourir le dos du verre.

Je sais que l’exploitation forestière n’est pas dans le catalogue de services de la firme Kolyakov, sans quoi mon approche aurait été différente. Je sais aussi qu’un nouveau profit est toujours intéressant et j’ai bien compris que Nikolaï Kolyakov n’est pas contre se diversifier, puisqu’il est apte à le faire de sa propre initiative et sans en référer à sa hiérarchie. Quant à mes "compétences particulières", c’est toujours agréable de trouver quelqu’un pour les apprécier. Une personne sur cent. Une personne sans doute plus facile à rencontrer aux marges de la loi que dans les sphères suffisamment hautes pour se placer au-dessus de celle-ci. Je vaux plus qu’un calcul d’intérêts prévisionnels et, plus qu’être d’accord, j’apprécie qu’on me le dise. Cela étant, mon sourire se fade immédiatement lorsque l’avertissement est lancé : "se pose néanmoins une question".

S’il faut être pragmatique, je n’ai pas merveilleusement bien évité une question. J’ai voulu merveilleusement bien éviter toute question ; ma demande allait dans ce sens. Les questions apportent des problèmes et Nikolaï fait d’une de mes merveilles la même chose que la majeure partie des gens : il lui marche dessus sans la moindre attention. Sa question est un exemple de plus à ajouter à la longue liste de preuves que Papa avait raison ; est quel exemple ! Quid des Last Sons ? Quid des Last Sons… voici qui pourrait réduire mes espoirs en cendres. Les Last Sons l’ont déjà fait une fois et c’est effrayant qu’ils puissent le refaire, par leur simple existence, alors même qu’ils sont à des milliers de kilomètres. Je ne les hais pas, je préférerais juste qu’ils disparaissent ; qu’ils ne soient pas là. C’est le premier réflexe de toute personne confrontée à un problème mais le résoudre passe non par le souhait mais bien par l’action et l’intelligence. Comme l’Humanité, je n’ai pas l’intention de confronter ces power rangers noirs et il ne me reste donc qu’à les sortir de l’équation d’une autre manière. Le monde étant bien fait, je peux user de cette manière même qu’ils ont protégée de moi. Discrètement, mes pouces appuient désormais contre le verre, lequel me parait bien plus chaud que Nikolaï.

« Je comprends la peur que peuvent vous procurer les Last Sons ; la peur que tout "criminel" connait face à ces gens qui prennent la justice entre leurs mains, réponds-je avec connivence, restant calme et prenant bonne note du nom du directeur des Last Sons. Heureusement, comme je l’ai précédemment dit, la corruption du gouvernement est protégée à un niveau super-sécuritaire : si vous payez qui de droit, même des actes interdits par la loi ne vous vaudront pas la considération de criminel. Les Last Sons vous laisserons aussi tranquille qu’ils laissent tranquilles les autres entreprises. »

Je suis curieuse de savoir si une trop grande générosité humaniste rendrait Nikolaï Kolyakov suspect aux yeux de "Boldarev et sa troupe". Ce serait d’un sarcasme profond de condamner un mafieux faisant, qu’importe ses motivations, du progrès social et écologique là où aucune entreprise, généralement toute aussi liée à la mafia que la firme Kolyakov, n’a été condamnée à détruire les individus. Un sarcasme parfaitement adéquat avec le gouvernement indonésien, cela dit. Qu’importe, ce ne sont des choses que nous ne verrons qu’à l’avenir, sous réserve que mon interlocuteur soit réellement un grand moteur de progrès social et écologique. Il en sera un mais j’ignore jusqu’où je peux le convaincre d’être philanthrope. Jusqu’à ce qu’il me trahisse, je suppose. Nous n’en sommes pas encore là même si cette inéluctabilité me conduit à prendre une gorgée d’eau, afin de la faire passer.

Après m’être penchée en avant, je me relève pour faire face au jeune homme de toute ma taille, s’élevant pratiquement à un mètre quatre-vingt. Il est une autre chose que j’ai évité vis-à-vis des Last Sons, par supposition qu’il soit déjà au courant, et je m’en vais l’aborder. Justement car, considérant qu’il est au courant, sa question est bien moins innocente et centrée sur son organisation et lui que problématique ; et m’impliquant comme problème. Je pourrais me taire, peut-être même qu’il vaudrait mieux que je le fasse d’ailleurs, mais je vais m’expliquer. Une fois de plus.

« Evidemment, mon passif avec eux peut être un problème. Je ne vous cacherai pas que notre rencontre a été contre-productive et m’a fait perdre beaucoup de temps. Voyez-vous, ma logique me disait d’aller aider d’abord les victimes et les blessés de la criminalité indonésienne sachant que, étant moi-même recherchée, ceux qui n’en faisaient pas de même ne tarderaient pas à venir à ma rencontre. Leur logique, en revanche, impliquait que la criminelle que je suis aille les consulter dans leur QG coréen pour les convaincre d’aider les personnes suscitées. Je n’ai jamais été douée avec l’administration. »

Ponctuant mon cynisme d’un sourire amer, j’entreprends de marcher en arc de cercle afin de rester à la même distance du fauteuil de Nikolaï tout en m’approchant à nouveau de sa baie vitrée.

« Quelle idée de se rendre sans combattre dans l’espoir de négocier… Elle ne m’a pas valu de procès, juste un enfermement dans leur Prison Oméga possiblement pour le restant de ma vie ; n’ayant pas eu de sentence, je n’en ai aucune idée. Qu’importe, je me suis échappée ; une chose qu’ils ont peut-être encore en travers de la gorge. Pour plaider ma cause, le petit souvenir que je leur ai laissé n’est rien comparé à ce que j’aurais pu emporter avec moi en partant : ils avaient mis à ma disposition suffisamment de candidats pour que je puisse faire mon propre groupe de sécurité. Cependant, je ne me suis évadée qu’avec un téléporteur. Je vous laisse juge de si ma bonne volonté a été gaspillée comme lors de ma reddition ou de si leur bonne foi leur permet d’accepter que je n’étais pas là pour apporter des problèmes. »

Les questions, encore et toujours, m’en ont valu de sérieux. J’ai heureusement fait la part des choses et appris de cette rencontre comme de toutes les autres, m’en allant voir les Luchadores à leur Manoir lorsqu’il a été question de travailler avec eux. Cela a fonctionné même si, outre ma plus grande prudence, la situation de l’Amazonie était meilleure que celle de l’Indonésie. Peut-être aurais-je dû retenter avec les Last Sons, d’autant plus que mon souvenir me laisse un moyen de pression inattendu. La rafflésie est un genre de plante tropicale parasite qui assure sa pollinisation par des mouches qu’elle attire via une odeur de viande en décomposition ; son rayon d’attraction pouvant aller jusqu’à quinze kilomètres. Les deux fleurs que j’ai laissées à la porte du couloir, à la Prison Oméga, se sont donc assurées que ceux qui l’ouvrent se fassent coller par des mouches durant une semaine. Petit bonus, les mouches ont également pu répandre les spores fécondées du couple sur les éventuelles plantes décoratives de la Prison voir dans Séoul même, permettant de repeupler un peu une famille de plantes en danger selon le statu de conservation UIC. Après, peut-être les Last Sons ont-ils craint qu’elles aient les mêmes effets défensifs que les rafflésies pyrophiles que j’ai laissées dans les zones protégées de Sumatra mais j’ai encore des doutes sur le fait qu’ils aient découvert cette nouvelle espèce. Les criminels qui ont déclenché des incendies, eux, ont dû entrer en contact avec les spores défensifs aux effets similaires à la berce du Caucase : une brulure épidermique laissant des tissus nécrosés et des lésions mauves nécessitant une dizaine d’années à guérir ainsi qu’une cécité définitive en cas de contact avec les yeux. La marque du pyromane, appellera-t-on cela ; un mal qui poursuivra celui-ci même si la justice humaine ne le fait pas et qui facilitera son identification si jamais elle se réveille. Un mal bien moindre que les morts végétales et humaines entrainées par les incendies, quand bien même le gouvernement local devrait le condamner voire y voir la preuve de la méchanceté des forêts. Comme n’importe quelle ville, New York City est la preuve de ce que veulent les forêts : grandir et vivre, tout simplement. Manhattan parque l’une d’elle sous mes yeux, dans son Central Park, mais elle s’y développe tranquillement. Les arbres de rue ont une vie bien plus solitaire et difficile mais ils font de leur mieux, également. Je le vois de mes yeux, à travers mon reflet sur la vitre, et je le sens ; non dans mon cœur, mais dans mon être. Tout comme je sens où se trouve mes membres. Restons concentrés sur les problèmes, cependant.

« Wonder Woman m’a dit que ceux qui pourraient me remercier, ce sont les membres du gouvernement indonésien. Ils ont construit autour de moi tout un épouvantail leur permettant de discriminer mutants, femmes et végétaux. Epouvantail désormais porté contre les organisations liées à la drogue, d’ailleurs. Cela étant, je ne crois pas que ce sera un problème pour nous : tout comme les drogues ne font pas officiellement partie des affaires de votre firme, je ne ferais pas officiellement partie de vos collaborateurs. Je n’aurais même pas le besoin de me rendre en Asie si je sais que les choses y sont faites ; tout comme avec le Wakanda et le Genosha. »

Sans rien impliquer de confiance entre nous, le fait que cela serve les intérêts des deux partis m’assure que l’autre parti agira comme convenu. Cela peut être décevant au final, comme avec Diana, mais rien qui ne saurait être corrigé avec de la bonne volonté et plus ample sociabilisation. Cependant, le Wakanda et le Genosha cet l’avantage que, à l’instar des Luchadores, ils contribuent à ma réhabilitation en m’associant officiellement à leurs projets. Même l’Initiative, et conséquemment les Etats-Unis, devrait bientôt me donner une chance.

« Je comprends parfaitement votre désir de rester hors des radars du groupe asiatique. A dire vrai, en plus de cela, j’escompte garder notre association hors de ceux africains et américains. Je risque ma "réhabilitation" à votre côté. Et, contrairement à moi, vous avez un moyen simple de négocier avec les Last Sons pour protéger votre mafia si ma présence en son sein les attire : me livrer à eux. Je ne suis pas certaine d’avoir similaire alternative pour m’en sortir, de mon côté. »

A dire vrai, si j’ai paré à toute tentative des Last Sons de m’enfermer de nouveau en m’alliant avec Exodus, je reste apte à me faire enfermée si cela permet malgré tout d’améliorer les conditions de vie et la protection de la forêt primaire indonésienne. Je ne sais pas si Nikolaï me trahirait vraiment s’il me sacrifiait pour pouvoir continuer notre projet. Ce dont je suis certaine, c’est qu’il me trahirait s’il l’abandonnait. Peut-être est-ce la marque du fait que je m’oublis derrière les intérêts végétaux. Je ne sais pas. C’est hors sujet.
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Message  Nikolaï M. Kolyakov Dim 9 Déc 2018 - 13:42

Dire que, dans un premier temps, je suis surpris que les Last Sons ferment les yeux sur des activités criminelles dans un territoire sous leur contrôle serait un euphémisme. Puis je me rappelle qui les dirige. Car Boldarev n’est pas exactement connu pour sa droiture d’esprit. C’est un homme de l’ombre, dont les exploits, pour aussi exagérés fussent-ils, démontrent qu’il est plus habitué à se jouer des règles pour les accommoder de ses désirs que l’inverse. Pourtant, qu’une fois à la tête d’un groupe de super-sécurité, il ne cherche pas même à donner le change me déroute néanmoins quelque peu. Mais l’incompréhension laisse bientôt place à l’amusement face à l’ironie d’Ivy.

Il est effectivement pour le moins comique d’imaginer que ce qui me rendrait suspect aux yeux des autorités serait d’être trop altruiste. Pourtant, quand bien même ce serait le cas, ils ne pourraient y faire grand-chose sans s’exposer eux-mêmes à des critiques internationales. L’ironie de la situation me plait. Tellement que je retiens à grand peine un sourire narquois. Heureusement pour ma couverture, la paranoïa de ma partenaire me ramène bien vite à la réalité, me laissant quelque peu surpris de rencontrer plus inquiète que moi.

Ou plutôt non, elle est pessimiste là où je suis pragmatique. En effet, si ma confiance est longue et difficile à obtenir, une fois qu’on l’a je ne la remets plus en cause… ou presque, alors qu’elle doute de tout et de tous. Certes, le peu que j’ai pu entrapercevoir de son histoire laisse aisément comprendre pourquoi, mais cela n’en reste pas moins fort handicapant.

Je suis d’ailleurs quelque peu déconcerté qu’elle choisisse d’être si ouverte avec moi alors qu’elle craint que je ne la trahisse. Non pas que j’y vois un inconvénient mais ce n’est clairement pas ainsi que j’aurais procédé à sa place si j’avais eu ne serait-ce qu’une once de l’inquiétude qui la traverse. Je lui en suis reconnaissant néanmoins. Pas parce que j’ai besoin de ses paroles pour découvrir ce qu’elle aurait à me cacher mais le fait qu’elle dévoile d’elle-même son passif me laisse entendre qu’elle n’a vraiment pas de raison de chercher à me doubler. Et c’est là un excellent signe de fiabilité.

Sa remarque cynique sur l’administration en est un autre et me tire cette fois l’esquisse d’un sourire. Elle a de l’humour, on ne peut pas lui retirer cela. Sans compter que je comprends sa frustration face à ce qui me semble tout bonnement stupide. A moins que je ne sois affecté par la puissance de ses pensées ? Quoiqu’il en soit, je ne m’inquiète pas de ce côté-là. A partir du moment où je considère qu’elle était dans son bon droit, si jamais ils m’interrogent sur ce point, je pourrai honnêtement leur répondre que je ne vois pas où est le problème. Et je doute qu’ils soient prêts à mettre ma bonne foi en doute devant un tribunal. Après tout, je ne suis pas un super-vilain qu’on peut enfermer sans procès, je sors avec un journaliste parmi les plus indiscrets qui soient, alors chercher à se débarrasser de moi discrètement n’est pas exactement une option.

La suite de ses propos serait d’ailleurs surement plus choquante si j’avais la moindre confiance en la « justice » censée être représentée par nos « super-héros ». Car, si je m’imagine aisément qu’elle ne me donne que sa version des faits, probablement embellie pour s’attirer ma sympathie, je ne mets pas une seconde en doute les images qui apparaissent dans mon esprit au fur et à mesure de son discours.  Et autant dire que l’hypocrisie crasse qui en ressort me laisse un arrière-goût amer en bouche. Parce qu’il semble bien que justice et démocratie ne sont que de vains mots portés en étendards par nos braves modèles lorsque bon leur semble mais qu’il devient bien vite facile de laisser de côté lorsque la situation l’exige. Et après, on veut me faire croire que ce sont les mafieux les méchants de l’histoire ? Laissez-moi rire…

Je ne peux d’ailleurs m’empêcher de la trouver trop naïve, pour ne pas dire trop gentille. Elle s’est rendue, ils l’ont enfermée et, quand elle s’est échappée, elle ne leur a pas fait payer ? Ce n’est pas moi qui aurais eu cet égard, croyez-le bien. C’est que je suis terriblement rancunier et nos amis les Last Sons devraient s’estimer heureux qu’Ivy ne le soit pas tant car je n’aimerais pas être l’idiot dans son viseur le jour où elle décidera de se venger si le léger détour que son esprit fait pour rappeler le petit souvenir laissé à ses geôliers est un exemple de ce dont elle est capable. Non pas que je sois compatissant envers le moindre des pyromanes qu’elle aura potentiellement blessé avec sa nouvelle espèce de plante incendiaire. Au contraire. Mais le fait est que je regrette de moins en moins d’avoir choisi de l’écouter si elle se propose réellement de mettre ses incroyables capacités à mon service le jour où je les nécessiterais. Parce qu’avec elle à mes côtés, pas dit qu’Alekseï ait encore de beaux jours à la tête de l’empire familial…

Mais je m’égare. Certes, l’idée de ne plus devoir me contenter de l’ombre de mon frère et de pouvoir enfin agir à ma guise est tentante, mais la question n’est pas là pour l’instant. Je me reconcentre donc au même moment que ma compagne et peut donc écouter attentivement la suite de son discours. Et je suis relativement impressionné par le degré de réflexion et préparation mis dans son plan. En effet, de ce qu’elle sait sur moi, je coche toutes les bonnes cases pour éviter de déplaire au gouvernement indonésien : homme et non muté. Bon, il y a la malencontreuse histoire des drogues mais, comme elle le dit si bien, nul besoin que nos amis asiatiques soient au courant de cette facette de mon business. Il suffit de leur faire croire qu’en tant qu’oligarque du gaz, au vu de la baisse progressive des réserves russes, je cherche désormais à diversifier ma production en me tournant vers des énergies plus renouvelables. Alors certes, replanter un arbre ne va pas immédiatement permettre à la forêt de se régénérer mais une chose à la fois. Je suis un magnat du gaz, pas un activiste de la biodiversité non plus. Et puis, trop de philanthropisme me rendrait suspect, vous vous souvenez ?

La fin de ses pensées sur sa prochaine collaboration avec l’Initiative me fait réaliser que nous avons peut-être plus de points en commun que ce que je ne pensais en la voyant s’installer dans mon salon il y a de cela quelques minutes. Car, si je compte le Genosha, le Wakanda, les Luchadores et les Last Sons, pour une soi-disant écoterroriste, elle semble avoir une capacité à travailler avec les groupes de super sécurité à peu près aussi surprenante et élevée que la mienne. C’est que je pense, sans trop me vanter, être le seul mafieux à compter dans ses connaissances aussi bien des membres des Hellions, des X-Men ou encore des Last Sons qu’une des dirigeantes de la Ligue des Assassins. La vraie différence est que je garde mes allégeances secrètes, ce qui me permet une neutralité bien pratique, là où elle cherche réellement à s’attirer les bonnes grâces de tous ses alliés.

D’ailleurs, l’idée qu’elle risque sa « réhabilitation » à mes côtés me cause des sentiments conflictuels. D’un côté, je trouve terriblement ironique qu’une femme ayant la capacité de détruire une ville d’un claquement de doigts considère que je suis de « mauvaise fréquentation ». De l’autre, je ne sais si être flatté ou vexé de sa méfiance à mon égard. Pense-t-elle réellement que, si jamais les Last Sons venaient frapper à ma porte pour me demander des comptes, je la jetterai sous les roues du camion pour mieux m’en tirer sans égratignure ? Dans le fond, ça colle avec l’image de mafieux prêt à tout pour atteindre ses objectifs que je me suis si consciencieusement construite. Sauf que j’ai un peu plus de sens moral que ça. Et avant d’abandonner une alliée je chercherai une autre option. Je ne dis pas que, face à l’absence d’alternative, je n’aurais pas recours à une telle tactique. Mais, le fait est que les Last Sons n’ont pas intérêt à me voir disparaître de la circulation s’ils veulent que notre association contre la Main se poursuive. Chose qu’Ivy ignore cependant et dont je ne peux par conséquent pas décemment lui porter préjudice. Je choisis donc de la rassurer avant qu’elle ne retombe dans des pensées morbides et trop altruistes à mon goût.


- Une alliance secrète a toutes mes faveurs. Si nous pouvons atteindre nos objectifs respectifs sans afficher notre connivence, nous ne nous en porterons tous deux que mieux. A quoi bon informer le monde entier de nos échanges alors que ce dernier est si souvent trop fermé d’esprit pour comprendre ce que nous cherchons à entreprendre ? Tant que nous savons quels sont les termes du contrat, je ne doute pas un instant que nous soyons capables de grandes choses. Sans compter que je ne voudrais pas endommager votre si précieuse « réhabilitation », rajoutais-je non sans une dose marquée de sarcasme.

Allez quoi, la perche était si bien tendue, vous n’espériez tout de même pas que je laisse passer l’occasion ?


- Pourtant je vous assure que je sais me montrer absolument irréprochable si besoin. Et, pour vous prouver ma bonne foi, j’ai même déjà en tête une potentielle raison officielle à ma présence en Indonésie, c’est dire.


Et je m’arrête là, juste par provocation. Elle qui a tenu à préciser qu’elle détestait les questions, j’ai hâte de voir comment elle va se dépatouiller pour poser celle dont elle doit mourir d’impatience d’avoir la réponse. Moi, rancunier ? Si peu !
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Message  Ivy P. Isley Mar 11 Déc 2018 - 8:21


Après l’hameçonnage par la curiosité, l’ancrage par l’humour : la froideur impassible de Nikolaï Kolyakov cède un instant à un soupçon de sourire. La conversation avance et j’en fais de même, reprenant ma mobilité tout en continuant mes paroles. Ma version de l’histoire, oui. Les Last Sons composent avec des gouvernements qui ont un usage très personnel de la justice et de la démocratie, ils sont le reflet d’une société bien différente de celles que l’on côtoie dans les pays du nord économique. La criminalité est définie par les pouvoirs en place ainsi la protection des mafias en Indonésie n’est pas le fait d’une volonté super-héroïque mais d’une corruption gouvernementale contre laquelle ladite volonté est démunie. Peut-être ai-je tort de voir les Last Sons ainsi, tels des pions, mais ils ne me semblent pas hypocrites. Après, il reste possible que mon utilisation de la corruption suscitée soit moins tolérable que celles des mafias et motive leur intervention, d’où que je préfère rester anonyme. Les remerciements ont un double-sens et je me passe de l’un comme de l’autre.

« Une alliance secrète a toutes mes faveurs. Si nous pouvons atteindre nos objectifs respectifs sans afficher notre connivence, nous ne nous en porterons tous deux que mieux. A quoi bon informer le monde entier de nos échanges alors que ce dernier est si souvent trop fermé d’esprit pour comprendre ce que nous cherchons à entreprendre ? Tant que nous savons quels sont les termes du contrat, je ne doute pas un instant que nous soyons capables de grandes choses. Sans compter que je ne voudrais pas endommager votre si précieuse "réhabilitation".

- Que voulez-vous, un cercle de soutien reprochera toujours à un addict de travailler pour un dealer, même s’il ne consomme plus, dis-je en me détournant de la fenêtre pour regarder mon interlocuteur, ayant vu mon cadeau arriver depuis le par cet restant sur le ton de l’humour afin de limiter aux mieux les problèmes apportés par sa question rhétorique.

- Pourtant je vous assure que je sais me montrer absolument irréprochable si besoin. Et, pour vous prouver ma bonne foi, j’ai même déjà en tête une potentielle raison officielle à ma présence en Indonésie, c’est dire.

- Vous êtes assurément un excellent parrain, reprends-je en m’amusant de la polysémie du terme, et je suis curieuse de votre idée, certaine qu’elle sera toute aussi excellente. »

J’ai grandi avec l’enseignement que les questions apportent des problèmes, Papa me punissant lorsque j’en posais et la vie me confirmant ce fait régulièrement, la gymnastique mentale nécessaire à éviter les formes interrogatives m’est normale. Peut-être devrais-je la présenter comme un jeu d’ailleurs, signe d’excentricité plutôt que de névrose, mais l’on ne verra que pour une prochaine fois. Avec Nikolaï Kolyakov, la demande est déjà faite. Reste à voir s’il acceptera de me la donner ou maintiendra le suspens. C’est agréable d’avoir cette provocation non en opposition agressive mais pour le plaisir du jeu ; un équilibre cependant précaire car il est aisé de vexer, même lorsque l’on ne cherche pas à blesser. Et, dans notre bras de fer verbal, il m’est possible d’heurter sans mot dire. Si, comme toujours, je m’inquiète de détruire ce que j’entreprends, je n’en laisse rien paraitre et espère que l’idée dont il est question, ou le jeu qui conduit à la taire, m’aidera. Mon jeune interlocuteur reprend du contrôle sur la conversation mais l’un de mes coups d’avance rappellera que j’en ai sur la situation.

En l’occurrence, les deux hommes de main dont l’amour transi pour ma personne facilite le transit intestinal de leur employeur s’en reviennent intervenir pour laisser entrer leurs collègues dont la différence principale en tient à ce qu’ils échangent leur place de portiers pour celle de porteurs ; ils ont la jardinière et le terreau que je leur ai demandé lorsqu’ils sont intervenus pour m’arrêter, au début de cette rencontre. Moi, j’ai un bras croisé jusqu’à l’autre qui porte mon verre d’eau jusqu’à mes lèvres fendues d’un sourire. « La vue est belle mais je crains qu’elle ne soit qu’un palliatif à l’absence de végétal dans votre environnement. Je comprends qu’un animal soit trop contraignant mais, rassurez-vous, une plante est une compagne plus discrète et tout autant présente. Ce sera mon cadeau pour vous » ; c’est ainsi que je me suis introduite auprès de Nikolaï.

« Pour vous prouver ma bonne foi, j’avais prévu un cadeau, rappelle-je dans le doute, main libre soutenant le coude de la main tenant ma boisson presque vide ; main qui désigne ensuite les nouveaux venus. Dites-leur où placer le meuble, ce sont vos employés après tout. »

Finissant mon eau alors que la scène se déroule sous mes yeux, je reste tranquille jusqu’à ce que mon tour d’intervenir soit arrivé. Je reprends alors ma marche à destination de tous ces hommes, me délestant de mon verre à celui qui voudra avoir mes remerciements souriants, puis m’agenouille doucement devant la jardinière. Alors que le terreau y est versé aussi précautionneusement que possible, même s’il est difficile de savoir si c’est pour éviter de salir l’impeccable appartement noir et blanc dans lequel nous nous trouvons ou bien mon body de sumac vénéneux comme mes portions de peau qu’il ne couvre pas, les lianes de mon symbiote croissent le long de mon épaule puis de mon bras. Les trios de feuilles pétiolées se développent à mesure que les tiges s’entremêlent et, dans ma paume, ce sont deux fleurs verdâtres de quelques millimètres qui finissent par se former. Rapidement, elles se transforment en fruits glabres et blancs à peine plus grands, deux petits fœtus végétaux fragiles et innocents que je regarde avec un sourire tendre et un émerveillement qui ne passe pas malgré les ans. Vous allez être bien ici, à l’abri des guerres du monde et des menaces des hommes. Un peu seules, sans doute, mais vous serez là l’une pour l’autre et j’espère que Nikolaï sera là pour vous également. J’hésite à lui montrer comme vous êtes déjà belles, les humains le font bien avec leurs échographies, mais je m’en abstiens ; il ne comprendrait pas. Personne ne comprend. Même pour les hommes de main pourtant sensibilisés, je dois sembler folle ; encore qu’à genou comme je suis, la vue plongeante sur ma poitrine les distrait peut-être de cette réflexion. Heureusement que vous serez bientôt là pour remonter le niveau, mes chéries.

Lorsque je détourne mes yeux de vous, ceux-ci suivent mon autre main dont l’index s’enfonce dans le terreau avant d’en ressortir, faisant deux trous aux deux tiers de la jardinière. Avec toute la délicatesse dont je suis capable, je vous dépose l’une puis l’autre dans le petit nid douillet et, de mon index toujours, vous borde de terre. Je m’accoude ensuite au rebord de votre petit domaine et joins les mains puis y appose ma bouche alors que vous grandissez avec une grande célérité. Je suis désolée mes chéries mais jamais vous ne pourrez atteindre les tailles de certaines de vos sœurs, il n’y a pas la place ici. Un mètre et quelque, je sais que c’est tout petit pour des arbustes… mais rassurez-vous, avec vos bases de feuilles buissonnantes donnant l’impression que vous avez des robes amples, avec votre tronc torsadé et vos branches souples aux fleurs de toutes les formes et couleurs des arbres fruitiers, vous restez les plus belles !

« Les filles, dis-je en me relevant et me tournant pour faire les présentations, voici Nikolaï Kolyakov, il sera votre parrain. Mr Kolyakov, je vous présente Léa et Anna. Ce sont des nourrices. Leurs fleurs variées leur permettent d’attirer toutes sortes de polinisateurs et elles sont capables de s’hybrider avec toutes les espèces d’arbres fruitiers au monde. Messieurs, si vous avez un fruit favori, dites-le moi et je modifierai leur ADN pour qu’elles vous en offre dès maintenant. »

Les Vitis Nutrix, surnommée la "nourrice", sont des plantes que j’ai créées lorsque j’étais SDF au sein de Robinson Park, à Gotham. Comme tous les enfants auxquels j’ai donné naissance, celles de l’époque et celles d’aujourd’hui sont différentes mais n’en restent pas moins capables de produire des fruits de saison tout au long de l’année. Elles m’ont aidé à amadouer puis nourrir les orphelins humains qui erraient dans les rues, leur offrant les fruits qu’ils aimaient sans qu’ils aient à les voler. De tous mes enfants, je crois que c’étaient celles-ci dont mes protégés aimaient le plus s’occuper ; tout comme les animaux et les autres végétaux. Avec leurs feuilles buissonnantes, jamais elles n’auraient pu concurrencer les grands arbres mais beaucoup de ceux-ci les nourrissaient via réseaux racinaires, puisqu’elles s’hybridaient avec leur propre espèce. Avec leurs feuilles buissonnantes et leur capacité à recréer rapidement celles-ci comme leurs fruits, oiseaux et insectes appréciaient également venir manger ou se loger ; et protéger au passage la plante des parasites qui pourraient lui nuire. J’ai de si beaux souvenirs de ces quelques années où, alors qu’on pouvait penser que je n’avais rien, j’avais tout. J’ai de si beaux souvenirs qu’il faut qu’ils se fadent dans la morte et les larmes, la perte seule permettant de se rendre compte de la vraie valeur des choses. Ma joie s’émiette mais mon masque demeure, mon cœur se broie mais mon cerveau se concentre sur la conversation. Au moins, mes chéries, vous ne me serez pas arrachées. Je vous donne volontairement et à quelqu’un avec qui vous aurez une meilleure vie que vous ne pourrez jamais avoir avec moi.

« De même, s’il leur faut prendre une nouvelle posture pour mieux s’intégrer à votre décoration, je le comprendrais. Voyez en vos pupilles la preuve de mon engagement comme de mes compétences. »

En appui sur ma jambe droite et chevelure détachée me descendant jusqu’aux cuisses, main contre la hanche de ce même côté tandis que celle toujours couverte de lianes vénéneuses pend à mon côté, je fais face à Nikolaï Kolyakov en attendant ses impressions.
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Message  Nikolaï M. Kolyakov Ven 4 Jan 2019 - 14:00

Un dealer ? C’est une description on ne peut plus adéquate en ce qui me concerne au vu du réseau mondial de drogue que je dirige. Cela fait-il d’elle une addict pour autant ? Pas sûr. Mais puisqu’elle tient à la comparaison, je ne voudrais pas la frustrer. Je poursuis donc en la provoquant juste ce qu’il faut et suis agréablement surpris par la facilité avec laquelle elle évite le piège. Il faut croire qu’elle ne mentait pas en déclarant pratiquer le contournement de questions depuis longtemps. J’ai d’ailleurs à peine l’occasion d’observer une ou deux réminiscences d’une enfance qui n’a rien à envier à la mienne lorsque nous sommes interrompus avant que je puisse reprendre le fil de la conversation et déclarer enfin mes intentions à défaut de répondre à une question n’ayant jamais été posée.

L’arrivée soudaine de mes hommes, clairement encore sous l’influence des phéromones de mon invitée, me perturbe l’espace d’un instant avant que l’instinct de contrôle reprenne le dessus et que je leur indique où déposer leur cargo. Quitte à ne pas pouvoir agir à ma guise, je peux au moins décider de ma propre décoration. Bon, jusqu’à ce que Lilian vienne y mettre son nez évidemment. A partir de là, je ne réponds plus de rien. Mais, il connaît mes goûts et je n’ai jamais eu à me plaindre des siens donc ça me convient.

J’observe donc le spectacle en silence, sans rien cacher de ma curiosité. Lorsque la Reine des Plantes vous en offre une, on se tait et on admire son œuvre. Et autant dire que je ne suis pas déçu de la représentation ! Les délicates attentions de la sublime rousse pour celles qui ne sont rien de moins que ses créations m’éblouissent. La tendresse avec laquelle elle manipule les bourgeons, comme il s’agissait de nouveaux nés dont le moindre souffle pourrait causer la destruction – et finalement n’est-ce pas exactement ce qu’ils sont ? – me surprend au premier abord, moi qui n’aie jamais manipulé de plantes de ma vie – le jardin familial était le royaume intouché de mère et son armée de jardiniers, quiconque faisait l’erreur de vouloir y fourrer son nez le regrettait amèrement – avant de me rappeler qui se tient face à moi. Pour Poison Ivy, la vie d’une plante quelconque vaut certainement plus que celle de n’importe quel humain. Et tandis qu’elle fait magiquement grandir celles qui seront bientôt mes protégées, je comprends mieux la fascination que lui procure le monde végétal.

Sans vraiment m’en rendre compte, je me retrouve envahi d’un amour débordant pour les deux arbustes à naître, rassuré de les savoir à l’abri du bruit et de la fureur des hommes. Subjugué par leur croissance surnaturelle, je mets un moment avant de réaliser que je me suis laissé submerger par le ressenti de ma compagne du jour. Pourtant, même une fois nos deux esprits de nouveau pleinement séparés, des résurgences de la puissance de son amour se faufilent dans mes pensées et je sais déjà que, main verte ou non, je m’occuperai comme personne des deux demoiselles désormais sous ma garde.

Ainsi, lorsque Ivy se relève, procédant à des présentations en bonne et due forme, je ne retiens pas le sourire qui s’est emparé de mes traits. Je ne suis pas connu pour être un adepte des grandes marques d’affection mais ça ne signifie en rien que je ne sois pas un grand sentimental. Demandez à Lilian si vous ne me croyez pas. Je me fais juste un devoir de ne pas le montrer en mauvaise compagnie, pour éviter que des esprits mal intentionnés ne cherche à retourner cette supposée faiblesse contre moi. Mais, en l’occurrence, je ne ressens nul besoin de cacher mon amusement face à la situation. Parce que si les arbustes face à moi sont superbes, ça ne change rien au fait que de voir Ivy s’adresser à eux comme s’il s’agissait de deux humains – ou humaines si j’en crois ses pensées et paroles – est pour le moins burlesque.

Burlesque qui atteint des sommets lorsqu’elle me donne leur parrain. L’ironie de ses propos est d’ailleurs si forte que je ne peux retenir un pouffement. Est-elle seulement consciente de la portée de ses paroles ? Apparemment pas, alors qu’elle poursuit sur les capacités particulières des Vitis Nutrix. Heureusement, elle est trop concentrée pour se vexer de mon attitude puérile et j’arrive à me reprendre tant bien que mal. Me voilà parrain végétal en plus d’humain. Comme quoi ne sait vraiment jamais de quoi demain sera fait.

Ma joie s’éteint cependant rapidement alors qu’une vague de tristesse intense s’empare de ma compagne. Me reconcentrant sur ses pensées, je vois défiler ses souvenirs et, sans me laisser emporter par ses sentiments cette fois-ci, je me promets qu’à défaut de pouvoir soulager sa peine – ce qui n’est ni mon rôle ni mon intérêt – je protègerai les nourrices qu’elle a mis entre mes mains pour éviter de lui en causer une nouvelle. Après tout, il serait de la dernière des goujateries de ne pas réaliser le degré de confiance qu’elle doit m’accorder pour me laisser en charge de deux plantes de sa création. Que dis-je, de deux plantes parmi ses préférées si j’en suis correctement le dédale de ses souvenirs. Je me lance donc, d’un ton parfaitement sérieux malgré les quelques compliments à la limite de la flatterie qui parsèment mon discours :  


-Vous me voyez on ne peut plus honoré de la confiance que vous m’offrez. Anna et Léa semblent aussi sublimes et utiles que leur mère et c’est avec grand plaisir que j’accepte la charge de leur protection. Parrain est un titre que je porte depuis désormais quelque temps et je mets un point d’honneur à protéger les miens. Elles ne seront donc que deux nouvelles additions à la famille. Quant à leur posture, j’aime à penser que mes hommes sont libres de vivre leur vie comme ils l’entendent tant qu’ils respectent les plus basiques de mes exigences, il serait donc fort malvenu de ma part de changer les règles du jeu pour ces demoiselles, terminais-je avec un sourire à demi-moqueur.

M’approchant du pot, j’observe de plus près mon cadeau et fait signe à mes hommes de le déplacer plus près de la baie vitrée. Autant qu’elles profitent du soleil au maximum. Sans compter qu’en restant sur le côté, elles ne retirent aucune luminosité à l’appartement, se contentant de lui donner une touche de verdure bienvenue.


-J’ai toujours fonctionné selon le donnant-donnant et de ce que vous me dites, elles sauront m’offrir ce que la saison a de mieux – je ne dirais d’ailleurs pas non à une pêche juteuse pour être tout à fait honnête – elles seront donc les bienvenues dans mon antre et ma famille. Quant à nous, il me semble que c’est désormais à mon tour de faire preuve d’initiative, alors permettez-moi de vous dévoiler mon plan pour m’implanter en Indonésie. Sentez-vous d’ailleurs libre d’y apporter des critiques constructives, il est après tout nouveau-né lui aussi et personne ne naît parfait.

Pas même Alekseï pour autant qu’il ait tenté de le faire croire à quiconque accepte de l’écouter.

-Car, si la Russie a beau posséder des réserves de gaz parmi les plus importantes au monde, il faudrait être inconscient pour ne pas savoir que les énergies fossiles sont par définition finies. En bon businessman personne ne pourra donc me reprocher de m’intéresser de plus près à une possible reconversion dans les énergies renouvelables. Sans compter que le green washing est très à la mode ces temps-ci.
Nikolaï M. Kolyakov
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