Discussion Démonique? [PV : Léviathan]

Chère Rachel,

Ta première déclaration nous met en accord : l’idée n’est pas d’effacer nos différences mais de les accepter. J’acquiesce. Forcer les différences, voici qui me laisse un sourire amusé ; un sourire qui poursuit à la suite de tes paroles sur le conservatisme et le rejet. Tu n’es pas une experte dans le domaine et c’est plus important d’accepter nos différences, je m’abstiens d’acquiescer de nouveau. Il n’est pas besoin d’être expert en quelque chose pour poser des questions pertinentes.

- On ne pousse pas, l’Académie comme les Hellions accueillent humains et mutants à égalité. Le but est de s’assumer, de se revendiquer. Oui, les visions conservatrices déprécieront cela comme elles déprécient n’importe quelle nouveauté, n’importe quel changement ; elles ne seraient pas conservatrices sinon. On ne peut être aimé de tout le monde et le racisme continuera, c’est la majorité qui importe.

Tu te perds dans tes pensées même si je ne te laisse pas réellement faire, continuant de parler. Le hasard fait bien les choses, voici qui te laisse à réfléchir est la réponse mitigée et le sourire poli me renvoient à tes raisons d’être là. Qu’importe, nous les passons rapidement.

Ton scepticisme est visible et je regrette de ne connaitre tes pensées le concernant, sans doute sont-elles des plus pertinentes. Les paroles que tu me partages, elles, entrainent de nouvelles réactions. Ne pas pouvoir le contrôler ou le pratiquer d’une certaine façon me fait sourire un instant, même si je t’accorde du regard a facilité des abus. Trouver un bouc émissaire avec le communautarisme est en effet plus simple s’il est exclusif, puisque tout exclu est candidat, et la recherche d’exclusivité me semble logique également ; c’est un extrême. L’exemple d’Israël me fait sourire, confirmant l’un de mes dires précédents. Il y aurait à préciser quelques points mais je ne le fais pas, me contentant de continuer à marcher.

On s’approche du Manoir Graymalkin et j’en suis aise, tout autant que dans le sujet que je reprends. Ta réponse est rapide et m’amuse profondément. Je t’écoute donc avec le sourire en considérant tes mots, mon visage me trahissant comme il se doit. Tu crois qu’on ne peut pas vraiment s’accorder sur ce sujet, je te crois sur parole. En parler comme une normalité meurtrière est un point de vue intéressant, même si je suis légèrement de biais par rapport à lui : il a permis les clones et les Sentinelles, c’est un moyen précurseur. La galvanisation par l’idée d’être différent et de combattre l’ouverture comme l’opposition, voici qui va une nouvelle fois dans mon sens. Ils préféraient rappeler leurs différences à la place de coopérer, devenant si obsédés par ce sentiment que cela ne servait plus à rien de parler de respect ou de différence ; ça me rappelle quelqu’un.

- Je suis d’accord que l’éducation est le meilleur biais de construire quelque chose, utilisant les éduqués pour qu’ils fassent à leur tour. Mais la construction de l’identité, assumer ce que l’on est, c’est important également. Le communautarisme dont tu me parles est exclusif, il ne cherche pas l’acceptation de soi pour accepter les autres ensuite, il cherche à rejeter les autres d’abord pour ne pas s’interroger sur soi-même. Lorsque tu éduques, tu crées une communauté grâce à tes enseignements : tu partages une culture et des savoirs spécifiques. Sinon, la communauté universitaire n’existerait pas, par exemple. Mais cette communauté peut être ouverte à l’autre, aux autres communautés ; c’est ce que l’Institut et l’Académie font.

Je ne tiens pas particulièrement à te rappeler de mauvais souvenir, comprendre m’intéresse plus. Je pense faire l’un comme l’autre, c’est tout du moins la confiance que je manifeste alors que je marche. Atteindre le seuil de l’Institution me fait m’arrêter pour regarder l’architecture du manoir, déglutissant un instant. C’est accueillant, tout comme toi Rachel, et je te remercie de ton changement de sujet qui attire mon attention comme mon visage.

- Les loisirs de chacun sont à la discrétion de chacun. L’Académie encourage les étudiants à s’investir dans la vie associative ainsi il y a pas mal de clubs spécialisés et on peut en créer de nouveaux. Avec la diversité des locaux, on a accès à beaucoup de matériel, notamment au niveau des sports et de l’informatique. La maison des étudiants a les divertissements classiques et, personnellement, l’équitation me plait beaucoup.

Mes mots sont prononcés alors que je te suis dans le grand hall, détaillant celui-ci des yeux et gardant le visage assez tendu malgré le contentement de parler d’un lieu qui m’est manifestement cher. Difficile de dire ce qui me tend même si mon silence s’accompagne un instant de ce mépris ironique qui me colle à la chaire. Je l’efface rapidement cependant, te rattrapant afin de ne pas laisser trop de distance.

- De votre côté ? Le domaine a l’air moins grand que notre campus mais Xavier doit être généreux niveau matos. Je suis curieuse de vos activités, et de comment tout est organisé. Avez-vous des plans ou autre type d’aides pour les nouveaux venus ?

Je pense ce qui fait souvent défaut aux Héllions, ce n’est pas qu’ils ont moins de membres que nous ou encore que certains d’entre eux aiment jouer à la provocation devant les autres groupes, mais bien qu’ils ne prennent pas assez d’exemples sur ce qu’on a vu avant dans d’autres univers. Ils ont peut-être des membres venant de d’autres univers pour retrouver des histoires alternatives et charmantes, mais je pense que malheureusement, notre univers est proche d’un certain problème autour des idées de la provocation et du populisme, cela peut plus nous toucher que l’échec de William Stryker. Mon avis reste donc assez simple sur cette idée, en connaissant l’univers de Jasmine où son New York a été détruit, ou encore par la toxicité possible dans l’univers de Paladin et bien sûr mon univers avec Stryker, on dirait que la machine du populisme est une arme bien plus meurtrière que les armes ou que les fous dangereux. Si je ne connais pas encore un univers où on retrouve des similitudes pro-mutant avec le populisme, proche de Genosha, j’ai des craintes élevées de voir de nous voir tomber dans les mêmes traces. Avoir un leader charismatique, se présenter comme le sauveur et accuser les autres d’un problème, c’est rendu tellement une facilité aujourd’hui dans ce monde.

Écoutant la suite de réponse de Julia, je ne sais pas exactement où me fixer. Si la majorité l’importe, qu’est-ce qu’on fait en cas de victoire d’extrémistes? On laisse couler sans rien dire, c’était un peu le cas avec William Stryker et si on pensait que le système allait le bloquer, il a finalement retourné le système contre nous. Cela devient donc facilement difficile à retrouver dans un sens plus précis du terme. Certaines questions, je crois qu’on préfère les ignorer pour éviter de nous perdre dans les pires scénarios. Peut-être que le problème vient surtout de vouloir se limiter sur des contraintes du communautarisme afin de partir ce but. Complètement accroché à cette substance, je pense que cela peut bloquer bien plus que Julia le pense. « Mais, si ce n’était pas ça le problème en général? La recherche de notre identité est tellement rendu un problème pour des gens qu’on n’a plus l’esprit critique pour prendre un recul à nos propres valeurs. On assume quoi en général? On assume une culture, des idées et des valeurs, mais si finalement, on pouvait rechercher par nous-mêmes certaines idées. Même dans la communauté universitaire, il existe des problèmes au niveau de la méthodologie ou de la modernisation. Je ne suis pas sûre que notre société doive encore évoluer avec la question du communautarisme, pourquoi ne pas chercher à faire autre chose? » Oui, je vais me faire traiter de révolutionnaire sur cette déclaration et mon passé ou mon enfance ne m’aide pas à sortir de cette facette. Si on allait peut-être au plus profond de mon être, je pense que des questions seront très difficiles à répondre sur mon cas.

Si je ne suis pas tentée à faire de la politique ou à me montrer vindicative sur quelques questions, je suis toujours très sceptique envers ceux qui font la politique ou qui deviennent les plus vindicatifs. Si je crois que ce monde va mieux sans la gouvernance malade de William Stryker, je pense que dans un cas où ce monstre aurait gagner des élections, les X-Men auraient été obligés de déclarer un conflit. Je ne suis peut-être pas fait pour ce monde, toujours plus éloignée de mes idées ou dans mes relations personnelles qui me définissent au lieu de mon message politique. Julia Hobbes avait peut-être fini sur un message de paix entre deux communautarismes, je reste cependant sceptique sur plusieurs questions.

Au moins, on change un peu de sujets après. On se retrouve dans les loisirs possibles tant à l’Institut Xavier que dans la fameuse académie d’Emma. Dans les X-Men, on a tellement de divertissement, entre les « Sparings » possibles, le Baseball-Mutant ou le Ballon Chasseur mutant. Je pense que la plupart des sports disponibles à l’Institut Xavier peuvent être mortels en général dans la vie quotidienne, mais on n’a jamais réellement testé. Malheureusement pour mon idée d’organiser une équipe Héllion contre une équipe X-Men au baseball, Julia ne me donne pas assez d’informations pour en connaître d’avantage. « Sympa pour les chevaux, je ne pense pas qu’à l’Institut Xavier, on en possède ou que c’est dans les activités en dehors de l’Institut Xavier. » Le reste des autres activités se ressemble, mais ne m’intéresse pas énormément. Kitty a peut-être un lobby en informatique, je préfère toujours mes entraînements avec Kurt. Elle me retourne doucement la question sur ce sujet.

« Avec le nombre de X-Men et nos différents talents, on a de multiples activités selon les membres de l’Institut Xavier. Certains employés de l’Institut Xavier, qui n’ont jamais réussi à devenir X-Men, s’occupent d’une manière différente. Si des jeunes sont intéressés par la culture, par la science, par le sport ou par d’autres domaines que ceux-ci, je crois qu’ils peuvent se retrouver assez facilement. Au niveau scientifique avec Henry McCoy, c’est facile de se trouver un intérêt dans la biologie ou dans le physique. En plus, on est souvent en coopération avec d’autres groupes dont les Gardiens de la Galaxie ou des Quatre Fantastiques. Au niveau culturel et voyages possibles, c’est possible de pouvoir voir le monde grâce aux différents établissements à travers les différents pays. Sinon nos deux écoles se ressemblent dans l’idée de divertissement ou d’activité, mais pour les Héllions… Vous avez des sports ou des activités ensemble? » Cela doit être ennuyeux un groupe qui existe juste pour se battre ou pour faire de la politique. Je l’ai déjà vécu pendant ma guerre et ces moments étaient souvent très délicats. Je sais que c’est parfois difficile de se sortir de son monde et de ses idées. C’est pour cette raison que je lui demande spécifiquement cette question. Est-ce que les Héllions peuvent aller en dehors de leurs objectifs pour s’amuser un peu?

FICHE SINENOMINEVULGUS