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La Route de Sang [PV Riley Prescott]

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Message  Adriana Natalya Yeliseyev Ven 12 Juin 2015 - 19:36

Campagne d'Angleterre, près de Penarth.

La route défilait, les champs, les arbres, un flot de couleurs sombres et noircies par l'heure tardive, comme un appel aux ténèbres par besoin de cacher le monde de lui même. Comme un appel...

Le bruit du moteur vrombissant interminablement rythmait une certaine mélodie, bien vite tuée par la musique qui naissait de l'auto-radio. Mais après quelques dizaines de secondes, le moteur reprit sa place dans la mélodie, et s'accordait à présent avec sa meurtrière. Il faisait légèrement froid, mais cela venait sûrement de la glace gelée de la fenêtre sur laquelle Adriana avait la tête posée, sa longue chevelure ébène tombant de part et d'autres jusque sous ses épaules, voilant ses yeux de mèches rebelles et divines. Affalée sur le siège, la ceinture solidement attachée afin de pouvoir protéger sa chair en cas d'heureux accident et une couverture épaisse l'enveloppant tendrement, celle-ci avait la tête dodelinant par les secousses de la route. Cette boite de métal qui la portait loin, bien loin du lieu de son dernier méfait infernal.
A ses cotés et tenant le volant, un homme, Ethan.

Cet homme pas comme les autres, ce... mutant qui l'avait abordé il y a des semaines de cela et qui s'était épris d'affection pour cette chose qu'il croyait pouvoir parvenir à comprendre, qu'il considérait mutant comme lui. Un vagabond lui aussi. Une bêtise, une erreur, une inconscience et un piège dans lequel il s'était progressivement enfermé sans s'en rendre compte, la faute aux sentiments, des choses difficiles à contrôler et qui n'étaient pas forcément partagés. Elle ne les partageait pas car elle ne partageait rien du tout avec qui que ce soit, sauf ses intimes victimes, mais sa présence était quelque part rassurante et expliquait alors plus ou moins la raison pour laquelle elle était ici avec lui, pourquoi elle n'en avait pas fait une énième proie. A cette heure la police d'Oxford devait déjà avoir été alertée, et avait peut être même trouvé le corps de l'homme, de la femme et de la petite fille...

C'était à peu près la seule pensée qui traversait son esprit endormi par les puissants calmants qu'elle avait ingéré pour soulager sa crise d'hallucinations. Son corps était larve, affalé oui, adossé, quelque peu malmené par cette boite de métal. Pourtant elle ne cillait pas, elle ne bougeait point, elle subissait ce voyage les yeux grands ouverts. Pas un clignement de ses yeux figés lorsqu'il corrigea sa trajectoire. Il y avait dans son être et son âme un vide béant, comme une douce pommade passée sur un coeur mort, rendant sa personne si confortable, si vide de tout sentiment, de toute émotion et même de toute perception autre que celui du froid de la glace, contrastant avec la chaleur que procurait le chauffage de la boite de métal. Pendant quelques longs instants pourtant, les arbres ténébreux au delà de la route furent remplacés par l'image d'une cave.
Une cave où se trouvait assis un homme, un homme dont le visage souriant de toute son horreur était amputé de moitié, ne laissant que la chair transparaître d'une face rongée et sanglante. L'homme souriait bien, une carcasse à peine vivante sans souffrance de sa blessure extravagante, qui serrait si fortement dans sa main gauche redressée un couteau de boucher que sa peau, à force de trop de pression, prenait une couleur violacée. Une autre main posée sur la table de chevet devant lui, il fixait Adriana de son imperturbable sourire forcé sur son visage par des files invisibles accrochés aux lobes de ses oreilles. Une unique lampe tenant de longs fils électriques approximatifs balançant au plafond, éclairait l'individu et sa table sur une étroite zone. Finalement il baissa le regard vers sa main, amena lentement le couteau et posa la pointe sur le bois en l’écharpant, s'y fixant pour finalement abaisser le reste en un tranchant bourreau et presser la peau morte avant de la déchirer. La consistance rougeâtre si familière en sortie en un éclat transcendant alors qu'il poursuivait son oeuvre, séparant dans le crissement de l'arme ses doigts au niveau de la seconde phalange du reste de sa main. Il ne réagit pas, ses mains ne se crispèrent pas jusqu'à la cassure de ses os et ne tremblèrent pas plus. Il charcutait son membre comme l'on découpait une côte de veau bien cuite et prête à être déchiquetée par les dents d'un inconscient, inconscient de ce qu'avait subit la bête promise à ce funeste destin.

Une secousse plus forte que les autres la fit se cogner légèrement au verre, mais elle n'avait pas plus bougé pour autant, ni cligné des yeux. La scène passait dans sa tête comme un doux téléfilm du dimanche que l'on contemplait assis confortablement sur le canapé, muni d'un verre quelconque et dans la douce chaleur du foyer. Elle en savourait les éclats de chair et le parcours du sang frais sur le bois en en percevant jusqu'au goût cuivré. L'exquis au plaisir de l'esprit malade qui l'emportait à l'autre bout de sa réalité présente.
Lorsque les doigts intacts de l'homme à ses cotés caressèrent ses cheveux, elle fut brutalement sortie de sa savoureuse hallucination bien plus douce que les précédentes, et quand ils atteignirent sa nuque en un affectueux touché, elle ferma finalement les yeux pour apprécier cette autre douceur. Douceur si éloignée de celles morbides qu'elle appréciait habituellement et pourtant si rassurante de par la main de ce quasi-inconnu qui avait quitté sa ville et prenait tous les risques pour une quasi-inconnue.

« Tu n’avais pas sommeil ? Nous arrivons bientôt. Une petite demi-heure encore et on oubliera pour un bon moment les longs trajets en voiture. On pourrait trouver un restaurant ouvert en arrivant … ça te tente ? Les anglais sont doués pour les desserts parait il. Moi en tout cas, j’ai bien envie d'un cheese-cake. »

Les paroles d'Ethan traversèrent son ouïe comme un écho lointain, parvenant depuis un rêve flou et étrangement animé. Aucun son ne sorti de la bouche de la jeune femme, celle-ci restant légèrement entrouverte vibra l'espace d'une demi-seconde avant de se figer à nouveau entièrement et définitivement. Ses yeux se rouvrant restaient de pierre, cachant le profond gouffre de son âme pas plus cohérente qu'un trou noir déchirant l'espace galactique, en un glorieux précipice.
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Message  Invité Ven 12 Juin 2015 - 22:03

C’était impossible. Pourtant, c’était indéniablement réel. C’était précisément pour cette raison que cela lui était insupportable. Elle devait savoir. Elle devait en avoir le cœur net. Quand Singularity s’était rendue en Angleterre, c’était dans un but précis. Prendre quelques vacances. Son intégration chez les X-Men avançait bien mais parfois, elle voulait du temps pour elle. Et comme au moins deux des mutantes influentes de l’Institut venaient de l’Angleterre, sur un coup de tête, elle avait décidé d’aller y faire un tour. Jamais elle ne se serait attendue à être tirée du lit en plein milieu de la nuit par une signature psychique qui techniquement n’était plus depuis longtemps. C’était elle. Mais c’était impossible. Elle l’avait vu mourir. En même temps, le lien les unissant ne pouvait être brisé. Inexplicablement, c’était elle. Et elle était souffrante.

Elle avait donc fait comme au bon vieux temps : elle avait opté pour un véhicule rapide qui lui permettrait d’aller là où elle voudrait. Elle avait, autrement dit, volé un véhicule de police. Plusieurs pensent que c’est le pire des choix, les transpondeurs, les GPS, toutes ces choses permettant de retracer un véhicule de ce genre. C’était un problème quand vous ne savez pas comment les désactiver, les brouiller, les fausser ou les rendre inopérant. Singularity n’avait pas été conçue pour échouer. Elle savait quoi faire et comment le faire. Et elle avait dû le faire vite. Quand elle avait vu ce policier se garer devant le pub, elle l’avait attiré dans une ruelle en feignant de pleurer avant de l’assommer et de lui prendre son uniforme, ses effets et le reste. À une autre époque, elle l’aurait simplement assassiné. Les X-Men lui avaient montré une alternative.

Les sirènes hurlant dans la nuit, elle se lança à la poursuite de celle qui ne pouvait être, l’IA dans sa tête traquant sa proie, toute aussi curieuse pour des raisons purement « pragmatiques ». Il s’avéra que la distance les séparant n’était pas énorme et bon. Déguisée en policière, elle avait plus de chances de pouvoir arrêter le véhicule repéré par Singularity. Par l’IA. Riley elle voulait revoir son binôme. Elle avait l’impression que son cœur allait lui défoncer la poitrine. Quand enfin elle rattrapa le véhicule, elle le força à se ranger sur le côté. Par mesure de précaution, son pouvoir de négation était actif. Elle ne savait pas qui était le conducteur que l’IA lui avait montré via caméras et satellites. Une seule voiture de police n’était pas inquiétant, ce pouvait être un contrôle routier, un feu brûlé, un excès de vitesse. On n’envoie pas UNE voiture contre un criminel en fuite.

Car c’était évident que sans Singularity pour la garder relativement calme, à peu près saine d’esprit, Virtuality s’était remise à tuer. C’était donc une chance que ce soit Singularity qui l’ait retrouvé en premier. Descendant de la voiture, elle se dirigea vers le côté du conducteur. Ce dernier baissa la vitre et avant même qu’il ne puisse dire « est-ce que je peux vous aider monsieur l’agent », Singularity venait de lui tirer un dard tranquillisant dans le cou. Il vivrait. Tant qu’elle jugerait qu’elle n’avait pas de raison de le tuer. Retirant la clé de contact, elle la jeta au loin et ce n’est qu’après avoir arraché la porte du côté de Virtuality et de l’avoir mise en joue avec l’arme qu’elle avait volé au policier qu’elle prit enfin la parole, d’une voix chargée voire surchargée de colère. Qu’on se le tienne pour dit : Singularity n’était pas contente mais alors là pas du tout.


« Tu es vivante. Je devrais te tuer pour ça. Dix ans, Virtuality. DIX ANS! À souffrir de ton absence, de l’agonie d’une mort que je croyais vraie! Et tout ça pour quoi? Pour que tu puisses recommencer à tuer comme une salope de junkie en manque de sa drogue fétiche? Est-ce que tu as idée de la douleur que tu m’as causé, du traumatisme que tu m’as fait subir? Mais tu t’en fous, pas vrai? PAS VRAI?! »

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Message  Adriana Natalya Yeliseyev Dim 14 Juin 2015 - 20:19

Elle l'avait senti, migraine affolée à la douce morsure dans son esprit gangrené. Elle n'avait pas cillé, secouée par les encombrements de la route dans sa boite de métal et seuls ses yeux se tournèrent instinctivement vers l'origine de ce sentiment qui la prenait au coeur et au corps, pourtant le feu de son âme se raviva d'un coup, brutalisant son esprit embrumé. C'était un sentiment qu'elle n'avait plus connu depuis des années qui remontait à la surface comme un souffle d'air lorsque l'on s'extirpait des profondeurs océaniques. Singularity, ainsi la signature se révélait, une chose inattendue à l'excès mais mélodieuse à la perception, une senteur sans odeur vrillant ses sens, un battement de son coeur gelé frappant après des années en rejetant son manteau de poussière accumulée. Etait-ce une cruelle plaisanterie de ses sens ? Un savoureux piège de ses anciens maîtres ? Ou une glaciale vérité ? Elle aurait pu alors le savoir hâtivement en ordonnant l'arrêt de la voiture pour se diriger vers cette balise lointaine à l'aide de ses pouvoirs avantageux, mais n'en fit rien car elle savait que c'est la balise qui viendrait à elle.

Elle resta au contraire affalée sur son siège, douce et pauvre fille affaiblie par un mal illusoire qu'elle s'était inventée, celui de la mélancolie tranchée par l'espoir noir de revoir ce visage qui avait été si cher à son attachement sadique. Cette agression de ses sens provoqua une nouvelle hallucination doublée d'un souvenir, qui la transporta loin, loin d'ici vers sa maison natale : assise sur cette chaise, contre ce bureau de chêne offert par ses parents adoptifs pour son douzième anniversaire, une plume noire à la main garnie d'encre et une feuille blanche parsemée d'une écriture oubliant le respect des lignes et des marges, se répandant à travers le support de part un seul mot illustré et démultiplié chaotiquement à tel point qu'il recouvrait quasiment l'intégralité du papier : Mensonge. La petite fille qu'elle était reprit son mouvement, la plume oppressant la page pour déverser une nouvelle coulée d'encre en répétant ce mot qui obsédait son esprit, sa longue chevelure ébène tombant de parts et d'autres jusque sous ses épaules, voilant ses yeux de mèches rebelles et divines dans cette innocente robe blanche qu'elle portait enfant. La robe, maintenant à la taille de sa stature adulte qu'elle avait acquise d'un coup dans son rêve éveillé, était imprégnée d'une tâche de sang à sa poitrine, à l'emplacement de son coeur.

Singularity...

Il y avait dans son être et son âme un vide béant, comme une douce pommade passée sur un coeur mort, rendant sa personne si confortable, si vide de tout sentiment, de toute émotion et même de toute perception autre que celui du froid de la vitre gelée de cette voiture contre laquelle elle était toujours appuyée dans la réalité, contrastant avec la chaleur que procurait le chauffage du coin de la chambre dans son rêve hallucinatoire. Le temps passa, des minutes, puis davantage, et davantage encore dans ce silence vacillant entre réalité et rêve tandis que cette signature qu'elle percevait comme étant son ancienne amante se rapprochait maintenant à grande vitesse. Puis la voix de son compagnon de voyage qu'elle avait pratiquement oublié se fit entendre :

« Merde, les flics. »

L'homme jeta un regard au rétroviseur, crispant les traits de son visage et jurant en murmure, le stress de cette interpellation au milieu de cette route de campagne désertique bordant la forêt l'accablant de crainte. Mais ce n'était pas la police, Adriana le savait. Elle resserra la couverture contre elle sans un mot, ses yeux glissant lentement vers le rétroviseur près d'elle, de l'autre coté de la vitre. Elle était là...
La voiture ralentie, imitée par le véhicule de police, avant de s'arrêter sur le bas coté. Adriana aurait pu le prévenir, elle aurait pu l'alerter et lui demander d'accélérer, de filer le plus loin possible ne serait-ce que pour sa vie à lui qu'elle savait compromise par l'arrivée de celle que l'on appelait notamment RIP, ironiquement. Mais elle ne le voulait pas, elle attendait ce moment depuis très, très longtemps.

« Je m'en occupe, reste calme et garde le silence, je te promets que ça va bien se passer. » Ajouta l'homme.

Quand la silhouette de ce qui aurait du être un policier sorti de la voiture, Adriana détourna les yeux pour revenir face à elle, vers le second versant de la forêt. Elle n'hallucinait plus et pour autant elle ne montra aucune manifestation, ni émotion ni sentiment, ni crainte ni espoir. Elle se contenta d'attendre, de percevoir cette faux-policière s'approcher, d'entendre le bruit de la manivelle que faisait tourner son "ami" mutant pour abaisser la vitre de leur vieille voiture. Elle perçue le faible râle surpris de l'homme qui venait d'être frappé par le dard, et elle ne bougea pas. La faux-policière fit le tour de la voiture et saisit la poignée de la portière d'Adriana pour la déboîter littéralement d'un geste rageur, l'envoyant s'écraser contre un arbre plus loin et elle, ne bougea pas de son siège, sentant la fraîcheur du dehors la prendre subitement alors qu'elle n'était plus confinée par la boite de métal. Son regard demeura dans le vague.

Le geste d'une arme brandie dont la sécurité sautait, marquant cet instant et un temps de silence durant lequel il n'y eut toujours aucune vrai réaction de la part de la ténébreuse et meurtrière brune. Enfin, ses yeux se décidèrent à se relever pour se plonger dans ceux de celle qui aujourd'hui, la jugeait pour ses crimes. Elle était spectatrice de ces retrouvailles, observant sa bien aimée exploser ses sentiments et déverser un flot de tristesse et de colère si vite que l'impuissance de l'intelligence artificielle organique qui habitait son corps était criante, des émotions qui avaient plongé son entité aux profondeurs de son être. Cela, elle l'appréciait tant, car Adriana n'était pas aussi froide dans son esprit qu'elle ne pouvait l'être de visu.
Elle était si heureuse de la revoir, ces yeux bruns vindicatifs et à la fois si aimants, cette chevelure châtain soyeuse à l'apparence tranchante comme appareillages de fer ciselé, cette plastique mêlant musculature franche et solide à la sensation laiteuse de sa peau dont elle avait si clair souvenir. Et sa poitrine, oui, sa poitrine généreuse cachant un thorax résistant comme l'acier. Qu'il était bon de réentendre sa voix et qu'importait alors qu'elle associe avalanche de reproches à l'amertume, une voix était une voix et la sienne avait toujours eu le don de faire symphonie dans le coeur de la monstrueuse Adriana.

Elle ne dit rien, tout du long, elle se contenta de rester de marbre, ses yeux dans les siens, voilés de mèches rebelles. Quant elle eu finie, un nouvel instant de silence s'installa, puis un rire vint alors doucement, mais sûrement du fond de la gorge de la brune. Un rire amusé qui la prit d'un coup comme si elle avait entendu une blague hilarante alors qu'elle se redressait quelque peu sur son siège en fermant les yeux.

« Ah... » Soupira t-elle quand son rire eu fini de répondre pour elle. « Sin... tendre coeur, quel affreusement doux plaisir que celui de te revoir. »

Sa voix cristalline et charmeuse avait rétorqué à son tour d'une affection évidente, comme si elles s'étaient quittées hier et avec autant de tendresse à son égard que dans leurs souvenirs.

« Pourquoi ? Mon ourson, pour toi. Tout a toujours été pour toi, depuis le moment où tu as instillée la lumière dans mes ténèbres, je n'ai eu de cesse de tout faire pour préserver cette lumière, même dans mes moments les plus chaotiques et douloureux. Et aujourd'hui que nous nous retrouvons enfin, tu veux me tuer parce que je suis en vie ? »

Elle sorti délicatement une main de sa couverture emmitouflée et vint caresser du bout des doigts le canon que Sin pointait sur elle en ayant porté le regard sur l'arme, sa tête s'étant installée contre le siège.

« J'ai toujours aimé ta façon expéditive de raisonner. Si simple, si facile, logique ou illogique, peu importe. Mais tu as raison, je suis une salope meurtrière junkie vivante... tout comme toi. Parce que nous sommes pareils. »

Elle ramena son regard à celui de Sin, puis fit disparaître sa main sous la couverture.

« Est-ce que tu vas le faire ? Tu vas me tuer ? »

Il n'y avait aucune appréhension, ni le moindre rejet de cette possibilité. Elle en était curieuse, quand bien même elle savait que son aimée ne ferait jamais ça, la fierté pouvait amener ce qui ne pouvait être fait comme quelque chose d'accompli. Et si elle avait les moyens en dépit de la négation de se défendre de cela, elle n'en fit rien. Elle était trop tentée de le savoir.
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Message  Invité Dim 14 Juin 2015 - 21:54

Elle ne pouvait pas le faire. Elle le savait. Virtuality aussi. Elle ne pouvait faire de mal à son binôme, encore moins la tuer. C’était quelque chose qu’ils n’avaient jamais réussi à contourner. C’était quelque chose que leurs concepteurs n’avaient su éviter. Quand Singularity avait commencé à s’occuper de Virtuality, veillant sur son esprit fragile, ils avaient perdu un instrument. Virtuality devenait un levier à utiliser contre Singularity… Mais le levier s’était avéré encore plus impossible à contrôler que leur star montante. Et ce n’était pas faute d’avoir essayé. À coup de drogues, en essayant d’utiliser d’autres cobayes du projet pour contrôler leurs esprits, en torturant Virtuality pour tenter de la pousser à haïr Singularity et vouloir la dominer… Mais rien n’y fit. Au contraire, plus ils essayaient, moins ils réussissaient.

Le suicide de masse d’une équipe complète de scientifiques avait été un message clair de la part de Virtuality qu’ils ne la forceraient à faire du mal à « son ourson ». La mise à mort brutale d’un superviseur de projet et de son escorte lourdement armée par Singularity fit clairement comprendre qu’elle ne les laisserait pas faire de mal à sa protégée. Et donc, au lieu de tenter de les contrôler en les montant l’une contre l’autre, ils avaient décidé de voir et d’attendre. Au final, ils n’avaient pas regretté les résultats. Mais une chose s’était avérée claire : même en psychose complète, Virtuality ne pouvait faire de mal à Singularity et même si c’était pour sauver sa propre vie, Singularity ne pouvait faire de mal à Virtuality. Le simple fait de pointer une arme sur son binôme avait été un effort mental colossal. Sans la confusion de son esprit, elle n’y serait jamais parvenue.

Car c’était elle. C’était vraiment elle. Sa protégée. Son amante. Son binôme. Adriana Natalya Yeliseyev. Si elle était soulagée de la retrouver, elle lui en voulait tellement, en même temps… La douleur de l’abandon, l’agonie de cette mort qu’elle avait pensé réel, son cœur volant en éclat pour se cristalliser en autant de fragments glacés pour enfin voir son âme devenir trou noir, un catalyseur pour une haine sans nom pour ceux qui lui avait pris celle qu’elle aimait… Et au final tout n’avait été qu’un autre mensonge. Comment avait-elle pu lui faire cela, la trahir ainsi, la… Elle se mit à voir rouge, un rouge foncé presque noir, mêlant une décennie d’émotions négatives qui voulaient sortir, devaient sortir sous peine de la consumer entièrement… Poussant un cri de rage, purement primal, non distillé, brut, Elle fit feu trois fois en direction de Virtuality…

Sans jamais la toucher. Et connaissant les compétences de tir de Singularity, c’était impossible qu’elle manque sa cible à cette distance à moins de faire exprès. Rengainant son arme d’un geste brusque, elle se pencha vers l’avant, détacha la ceinture de sécurité de Virtuality avant de l’attraper par le col et de la sortir sans ménagement de la voiture, la tenant à hauteur de son visage, l’ire se lisant parfaitement dans son regard. Qu’est-ce qui allait se passer? Allait-elle lever la main sur son binôme? Allait-elle passer outre l’impossible? Elle tremblait presque de colère, la respiration irrégulière, animée d’un feu dévorant, à peine contenu. Sa prise se resserra sur le col de la jeune femme qui était bien plus qu’une simple humaine… Et elle l’embrassa, plaquant ses lèvres avec fougue sur les siennes, redécouvrant des choses revenues d’un passé lointain, si lointain.


« Tu sais très bien que je ne serai jamais capable de te faire du mal. Et que même si je devrais t’arracher la tête… Je te pardonne malgré tout. Je dois être une parfaite idiote de le faire mais… C’est toi. C’est vraiment toi. Tu es en vie… Ne refais plus jamais ça tu m’entends? Plus jamais! Je te croyais perdue, à jamais, privée de mon binôme pour toujours et tu… Tu étais en vie pendant tout ce temps-là!

Mais pourquoi? Je veux dire, tu dis que c’est pour moi mais… Tu sais que j’aurais donné ma vie pour te protéger… C’est pour ça que tu l’as fait pas vrai? Parce que tu savais que je refuserais de les laisser t’avoir. Que je me sacrifierais pour que tu vives. Et donc tu as fait semblant de mourir pour m’empêcher de faire ce que tu savais que je ferais… C’est brillant en fait. Vicieux mais brillant. J’arrive à peine à le croire, tu…»


Elle ne termina pas sa phrase, trop heureuse de retrouver Adriana qu’elle serra contre elle. La tête de la jeune femme reposait sur sa poitrine maintenant, comme avant, comme quand Singularity aidait Adriana à passer au travers de ses crises. Le contraste entre les deux était quand même saisissant. Singularity, tout en muscle, massive et fonceuse, perçue comme menaçante et Virtuality, plus menue, plus frêle, l’image de l’innocence pour plusieurs… Et la vraie menace dans ce binôme. Malgré tout ce que Virtuality avait pu faire, Singularity s’en moquait. C’était sa protégée et elle ne laisserait personne lui faire du mal. Se souvenant qu’Adriana avait besoin de respirer, Singularity desserra son étreinte pour ne pas l’étouffer, la reposant au sol après lui avoir donné un baiser sur le front. C’était une chose de retrouver son binôme mais…

Il y avait plusieurs problèmes qui lui apparaissaient désormais. Adriana tuait à cause de son état mental instable. Cela voulait dire qu’elle aurait bientôt les autorités aux fesses. Ensuite, il faudrait la faire sortir du pays. La ramener aux États-Unis avec elle. Relativement facile à faire mais où la cacher une fois de retour? Elle ne pouvait pas vraiment l’amener à l’Institut… Enfin si mais rien de plus incertain que de savoir si Adriana se laisserait soigner par les gens là-bas. Et ils étaient mieux de ne pas lui faire de mal ou de se montrer trop dur avec elle ou ça allait barder. Et que faire de cet individu, le conducteur? Le tuer semblait une option pratique mais peut-être qu’Adriana y voyait une utilité. Après tout, Singularity avait déjà été à la chasse au jouait pour son binôme, quand son besoin de tuer se faisait trop grand pour être maitrisé. Parlant de maitriser…

Elle réduisit la taille de son champ de négation. Elle ne voulait pas dominer Adriana. Dans cette étrange et toxique relation, c’était elle l’alpha, la dominante mais elle n’avait pas besoin de priver Adriana de ses pouvoirs pour ça. S’il fallait prendre les décisions, c’était Singularity qui le faisait. Son binôme était plus du genre à agir et réagir. Sur ce point, elle était redoutablement efficace d’ailleurs. Et puis bon, même si l’instabilité mentale de Virtuality pouvait être dangereuse, cela n’avait, curieusement, que rajouté à ce quelque chose qu’elles partageaient à deux. Même si elle était plus stable, Singularity était loin d’être un modèle d’humanité et de compassion. Même rendue plus humaine grâce aux X-Men, elle restait, fondamentalement, faite pour tuer. Adriana le lui avait d’ailleurs fait remarquer un peu plus tôt : elles étaient pareilles, au fond.


« Et tu as raison. Au fond, nous sommes pareilles. Faites pour tuer. Toi de façon impulsive, compulsive. Moi de façon calculée, réfléchie. On aura beau dire mais… Ta tendance à agir et réagir de façon parfois extrême donne un tout autre ton à notre relation. Ce n’est pas pour rien que nous étions le meilleur binôme. Nous sommes un ensemble de contradictions, d’oppositions et de contraires. C’est nous ça.

Par contre… Que fait-on du mec que j’ai endormi à coup de tranquillisant? Moi tu me connais. S’il t’a touché, il est candidat pour que je le tue. Je ne laisse personne te toucher. Tu trouvais ça drôle d’ailleurs de charmer les gardes pour me pousser à les tuer. Sadique, va. Tu es à moi ma belle… Comme je suis à toi. Si tu veux le garder comme jouet parce que tu lui trouves une utilité quelconque, je le ramène avec nous par contre. »


Prenant Virtuality dans ses bras comme une princesse, elle la ramena jusqu’à la voiture de police pour l’installer délicatement dans le siège passager. Personne ne poserait de question à une policière qui amenait avec elle une jeune femme pâle et ayant l’air malade. Si en plus elle mettait l’autre abruti en arrière, on pourrait même penser que la gentille policière avait sauvé la pauvre jeune femme d’un ignoble violeur. Hum… Mort ou vif, cet homme aurait une utilité pour ne pas attirer de soupçons. Son sort par contre restait entre les mains de Virtuality. Comme au bon vieux temps quand il fallait décider quoi faire des jouets. Durant les simulations, bien entendu. Même dans un monde entièrement virtuel, cela n’avait pas d’importance. Quand Virtuality ne voulait plus d’un jouet, Singularity en disposait. Tout pour faire plaisir à sa protégée…

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