Yitzhak Anavim
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Yitzhak Anavim
Yitzhak Anavim "I have never been mean as bad as it may have seemed. I wish I had a burden Wish that I had a dream I wish I was as simple as you seem." Bonjour ou bonsoir, mon p’tit nom à moi c'est Yitzhak Anavim ! Mais on me connait aussi sous le nom de Zack ou Yit pour les fainéasses, Nero quand je suis derrière un écran, ou Cymrod dans mon armure trop classe Je suis né le 4 août 1995 à New-York. J’ai 19 ans, plus ou moins. Un petit secret pour la route ; je suis mutant et sévissant au States . On me dit souvent que je ressemble à Luke Pasqualino. Je fais partie du groupe Confrérie,
on ne change pas le passé « J’aurais pu être un gamin sans histoire, un gosse de riche pourri gâté qui mène sa petite vie tranquille en se moquant de la plèbe, et qui hérite du boulot de ses parents comme de sa couleur de peau. Un fils de docteur est un futur docteur, un fils d’avocat se retrouvera d’une manière ou d’une autre dans les bureaux d’un palais de justice, etc. J’étais fait pour ce genre de destin. Mais je n’ai absolument pas envie de suivre la voie de mes parents. Plus monotone, tu meurs. Alors oui, bien sûr, avec leurs professions, sénateur pour ma mère, magistrat pour mon père, ils sont toujours au taquet, mais c’est vraiment trop, à la fin y’a plus rien d’autre, je les ai jamais vu s’amuser, c’est du contrôle toujours, avec l’obsession d’être une figure aussi digne dans le public que dans le privé. Pour tout dire, mes parents et moi, on ne s’est jamais compris. Je me suis même toujours demandé pourquoi ils avaient eu un enfant. Je suppose que c’était pour faire comme tout le monde, la bonne figure toujours : un magistrat crédible est un homme marié, un mariage réussi s’accompagne d’un fils, les conneries habituelles quoi. J’ai passé ma vie à les croiser. Quand ils étaient là, ils avaient des « affaires à mettre en ordre » dans leur bureau. Si je voulais leur parler, comme par hasard, le téléphone sonnait et c’était parti pour une discussion sérieuse de trois heures, quand ils n’attrapaient pas leur veste en vitesse pour dire qu’en fait, il fallait qu’ils retournent au boulot. Chez nous, pas moyen de se retrouver tranquillement autour d’un repas non plus. T’avais le frigo blindé de plats du traiteur, et le réfrigérateur chargé de surgelés. Mais je ne vous raconte pas ça pour me plaindre, c’est juste pour vous aider à situer l’environnement dans lequel j’ai grandi. Je ne voudrais pas trop vous choquer en vous annonçant cash que j’éprouve une indifférence totale pour mes parents. J’ai rien contre eux, mais ils sont un peu comme ce voisin que tu rencontres tous les jours dans la rue et à qui tu ne parles jamais, mais tu lui dis bonjour, parce qu’à force de le voir, il t’est familier. La seule chose de bien avec eux, c’est qu’ils m’ont toujours acheté tout ce que je voulais. Moi ça m’allait pas si mal. Ils me donnaient un jeu vidéo, ils avaient la paix tant que je ne l’avais pas terminé. Je faisais des caprices, ils me donnaient ce que je voulais, parce qu’ils étaient incapables de me tenir. C’est à cause de leurs difficultés avec moi qu’ils ont consulté un psy lorsque j’avais sept ans (et aussi parce que ma maîtresse se plaignait de mon indiscipline ainsi que de la manière dont je traitais parfois mes camarades.) Quand on m’a découvert un QI largement supérieur à la moyenne, ça leur a retiré un poids, ils ont dû se dire un truc comme « bah il n’y a rien à faire pour lui imposer notre autorité, il devrait pouvoir se gérer tout seul ». Je trouvais que c’était un bon deal parce que je ne les avais jamais respectés que de très loin. Après, là où je me dis qu’ils n’ont pas mauvais fond, c’est que malgré toutes leurs valeurs rigides, ils ne m’ont jamais foutu dehors et pourtant, avec un fils gay et mutant qui part complètement en live comme moi, ils auraient largement pu. Mais non, ils n’en ont jamais parlé, ils ont fermé les yeux et m’ont toujours laissé revenir chez eux. Ceux à qui je dois tout en fait, ce sont mes grands-parents paternels, les autres je m’en fiche un peu, du côté de ma mère, ça ne parle que de fric, avec le doyen à la tête d’une multinationale et tout ça. Chez mon père, ils sont plus modestes, plus humains et plus intelligents aussi. Papy Levi, c’est juste l’homme le plus génial du monde. Si vous le rencontriez, vous n’en douteriez pas un instant. Il est docteur en Histoire, et il enseigne dans les plus grandes universités du monde. Il connait tellement de choses que même moi avec mon pouvoir j’aurais pas la prétention de l’égaler un jour. Vous devriez l’entendre parler de l’Histoire romaine par exemple, il vous happe d’un coup, avec ses yeux tous pétillants et sa tendance à faire de grands gestes comme s’il vivait lui-même l’événement. Les meilleurs souvenirs de mon enfance, ils sont avec lui. Y’a toujours un tas de trucs géniaux dans sa cave. Je m’attendais toujours à trouver des objets magiques là-dedans. J’ai aussi fait plein de voyages avec lui. Pendant que mes parents se la coulaient douce dans des grands hôtels, nous, on se faisait de supers excursions. Et enfin, je passais tous mes étés avec lui en Israël. C’est grâce à lui que je suis si attaché à mes origines d’ailleurs. A la base, malgré mon nom et ma gueule d’arabe, je ne suis pas techniquement juif. En fait, j’ai une situation familiale un peu bizarre. Ma mère est une américaine pure souche de famille protestante et mon père est juif, parents Israéliens, origines iraniennes. Sauf qu’il a un peu tourné le dos à ses racines, ce qui a donné un mariage mixte. Pourquoi m’appeler Yitzhak alors ? Là j’ai envie de dire, pour la même raison que certains parents vont baptiser leur fille Cunégonde sans se dire que peut-être que ça risque de pas trop lui faciliter la vie. Ma mère a dû trouver ça un peu exotique, ça allait bien avec le nom de famille, c’est graphiquement plus marrant qu’Isaac, puis ça faisait plaisir aux beaux-parents qui n'avaient quand même pas très bien pris l’union faite quasi dans leur dos au mépris total des traditions. Quand j’y pense, j’ai du mal à croire que mes parents aient pu faire un truc comme ça. Je les vois essayer de coller désespérément au modèle américain, alors que dans ce pays où tout est fragmenté en communautés, leur couple, c’est du grand n’importe quoi, limite un acte de rébellion ultime. Rien que pour ça, je ne peux pas dire que je n’admire pas ma mère, même si j’aurais quand même préféré qu’elle se convertisse. Non parce que maintenant, imaginez-vous deux minutes à ma place « Salut ! Je m’appelle Yitzhak Anavim ! » « Ah oui, t’es juif ? » « Non… ». Et avec ma tête et mon nom, tous les juifs me sautent dessus, rien qu’à l’école, les premiers à me parler, c’était toujours des juifs comme par hasard. Ils avaient repérés mon nom dans la liste et direct ils se disaient que ça allait être la grande amitié. Au début, ils ne te posent aucune question, ça leur vient pas à l’esprit qu’avec un nom tel nom, tu puisses ne pas l’être. Mais ensuite, faut expliquer, c’est toujours super gênant. J’aurais pu surmonter ça si je ne m’étais pas exclusivement identifié à la famille de mon père. Seulement, je me sentais exclu du coup, et en Israël c’était pire que tout. J’avais pas moins de sang juif qu’un clampin né d’un mariage mixte avec la mère juive et le père goy mais non, moi j’avais pas le droit, fallait que je fasse mes preuves. Heureusement qu’ils sont plutôt libéraux dans ma famille, on m’a laissé me convertir sans faire d’histoires… Je l'ai fait avant tout pour être plus proche du seul parent que je me reconnaissais vraiment, c’est-à-dire Papy Levi. Ce qui m’intéressait, c’était d’avoir un statut clair. Parce que pour le reste, on peut pas dire que je sois vraiment croyant, puis les petits rituels, ça me passe complètement au-dessus. Je suis le premier à commander un double-cheese dans un fast-food, et un accro aux ordinateurs comme moi ne peut ne serait-ce qu’effleurer l’idée de respecter shabbat. Mais enfin, je dois donner ma biographie donc tenter de raconter ma vie de manière chronologique et avec des événements précis. On va dire que là globalement, vous avez de quoi vous faire une idée de ce qu’a été mon enfance et même un bout de mon adolescence. C’est une période dont j’aime bien parler parce qu’elle est assez heureuse au final. Après, ça a vraiment mal tourné. On va dire que je suis resté un gosse sans histoire jusqu’à mes treize ans. J’avais une vie plutôt normale, pas mal d’amis à l’école, des petites-amies pour faire bien, mais, ça me branchait pas plus que ça et fatalement, je me suis tourné vers les gars. A la limite, on aurait pu dire que j’étais assez précoce. Mais moi, vous pensez bien que je ne pouvais pas m’arrêter à ça. Il m’en fallait plus. J’ai fait un truc vraiment inconscient, je me suis aventuré tout seul dans un quartier gay, j’sais pas trop, je me prenais pour Justin dans Queer as Folk, sauf qu’il avait 17 ans et pas 14 ans (j’arrondis, j’en étais pas loin à ce moment) et que j’étais pas dans une série. Dans la réalité, tu tombes pas facilement sur un type bien, et si c’est un connard, il faut surtout pas croire qu’il va se bonifier en cours de saison. En fait, j’ai rencontré un type pas tellement plus âgé que moi. Il s’appelait Jason, il avait dix-neuf ans et le profil type d’un fils à papa non-assumé qui voit ses penchants comme une perversité absolue. Ça m’a un peu fait craquer, j’ai joué les tentateurs et, pif paf pouf ça a dérapé. Il avait déjà eu d’autres mecs avant et ce n’était pas censé être un truc sérieux. Mais voilà, je l’ai revu. Au début, on s’était mis d’accord sur le fait qu’il n’y aurait jamais que des plans culs de temps en temps, et moi, comme c’était mon premier, je pouvais pas me dire « non mec, ce genre de truc, ça marche pas ». Puis j’étais bien avec lui, vraiment mieux que chez mes parents. Il avait son propre appart’, et c’est vite devenu un prétexte pour ne pas rentrer chez moi. Je ne sais pas trop à quel moment on s’est mis à former un couple, mais, même si notre statut n’a jamais été clair, surtout pour lui, ça a fini par y ressembler. Tout nous opposait, et pourtant je suis tombé complètement raide dingue de lui. Je l’ai réalisé quasiment en même temps qu’une autre découverte pas mignonne du tout. Le fils à papa, c’était pas le fils d’un quelconque PDG. Le bel appart, tout ça, il était financé par de l’argent complètement illégal. Eh oui, je pense que vous commencez à deviner, j’avais mis le pied en plein dans un territoire de mafieux, la chance ! J’étais sacrément en colère quand j’ai appris après quatre mois qu’il trempait dans des affaires que je ne pourrai jamais cautionner. Je lui ai dit clairement tout le mal que je pensais des gens comme lui, il était au bord des larmes, et voilà qu’il a réussi à m’attendrir et me garder… après c’était fini, j’étais trop attaché. Des scènes de crises comme la première, il y en a eu beaucoup, et moi je devenais cinglé à rester avec un type qui faisait derrière mon dos des trucs innommables, mais j’étais incapable de claquer la porte une fois pour toutes. Il y a eu des séparations plus ou moins longues, où on ne se donnait plus de nouvelles pendant des semaines, des mois, où je déprimais, où je faisais absolument n’importe quoi, à sombrer dans une débauche qui n’était pas de mon âge, à m’arracher quasiment la peau au couteau dans les moments de crise les plus violents, etc. Je vais vous épargner les détails. J’en suis vraiment pas fier. Et mes parents ne comprenaient pas ce qui se passait bien sûr. La vérité, c’est que je n’étais pas tombé sur un type méchant, mais sur un faible, et les faibles, ça te bouffe. On l’avait élevé pour en faire un bon sujet, un parfait soumis, pas un héritier, parce que c’était le cadet de quatre frères, mais celui qui Jamais n’oserait se rebeller, fomenter des intrigues pour prendre le pouvoir etc. Je me suis mis en tête, du haut de mes quatorze ans que j’allais l’aider à se sortir de là. Et mes pouvoirs se sont révélés à cette période un jour où j’ai failli mourir parce que j’avais essayé de le suivre. J’étais entré dans un quartier trop mal fréquenté pour moi, et vu ma dégaine, on m’est rapidement tombé dessus. J’étais l’intrus, petit gosse perdu facile à dépouiller. Manque de chance pour le lascar de seize ans qui me menaçait avec son couteau de poche, pas moyen de m’intimider. J’ai jamais aimé coopérer, et surtout pas pour me faire délester de mon i-phone. Alors je l’ai mis au défi d’utiliser son arme en songeant qu’il n’avait probablement pas la capacité de me tuer en un coup. Je voulais résister à la douleur et je me suis tellement bien concentré que j’ai absorbé la lame. Le sang n’a pas coulé pour moi, mais pour l’imbécile qui a découvert la mutation avec moi. Oui, tout m’est tombé dessus d’un coup. T’ajoute une crise d’adolescence précoce sur tout ça et t’obtiens un sacré bazar dans ma tête. J’ai pété un câble, je l’ai quitté le jour du nouvel an, parce qu'on a pas idée d'être heureux un 1er janvier. A partir de là, je me suis enfoncé dans un gouffre sans fin. J'ai essayé de me reprendre en me prenant un séjour prolongé en Israël pendant les fêtes de Pessah. J'ai même voulu devenir croyant pour me trouver d'autres repères. Finalement, ça m'allait pas plus. En juin, je suis revenu parce que sans lui, j’avais perdu le goût de tout. C’était pas une bonne idée qu’un gars excessif comme moi tombe amoureux, surtout que le premier amour c’est le pire à ce qu’on dit, mais après j’en sais rien, je me suis pris une telle claque avec cette histoire que je doute avoir la capacité de retrouver ce genre d’état. Enfin bref, osef du sentimentalisme, je suis revenu au lieu de m’habituer définitivement à son absence parce que j’avais appris que son père s’était fait tuer dans un règlement de comptes. Sur le moment, il avait l’air mieux, libéré du tyran, installé dans un studio plus modeste, prêt à retrouver une vie normale. J’y ai cru. Mais il m’avait encore menti par omission. Son père était sur la sellette depuis un moment et celui qui le soutenait financièrement, c’était un autre mafieux, son parrain qu’il disait. Et ce nouvel « ennemi » l’avait repris sous sa coupe, enchaîné à nouveau sous prétexte que son paternel avait encore énormément de dettes à régler. Trois mois de bonheur et on retombait au point de départ. Je ne savais pas ce qu’il faisait. Parfois il rentrait dans des états à faire peur et c’était évident qu’il s’était fait passer à tabac, mais je n’obtenais jamais de réponses. J’ai aussi fait connaissance de la fille du fameux parrain un jour qu’elle était chez Jason, peu de temps avant Noël. On a vite sympathisé, elle avait le même âge que moi. J’ai compris qu’il la tyrannisait aussi. J’ai voulu l’aider, j’ai commencé à avoir de l’influence sur elle, parce qu’elle avait un esprit bien plus combattif que celui de Jason, mais ça n’a servi à rien. Un jour de mai, elle a disparu. Ce qui lui est arrivé ? J’ai jamais su. J’ai essayé de la retrouver mais je me suis fait chopper parce que j’avais atterri dans un endroit top secret et vu des choses que personne n’était censé voir. Ils m’ont fait passer un sale moment. Ils avaient un mutant qui envoyait des ondes de choc directement dans le cerveau. Quand j’y pense, je crois que se faire couper une jambe, c’est rien du tout à côté de ça. Sans ma mutation, je serais pas là pour vous en parler. Bon enjoy ! Let’s go to Tel Aviv now babyboy ! Mon histoire avec Jason s’est terminée progressivement mais je l’ai super mal vécu. Soudain, je me retrouvais comme vidé de toutes sensations, seul, sans aucun but auquel m’accrocher. J’avais perdu tous mes amis d’enfance et n’avais plus aucun intérêt à les retrouver. Il s’était passé trop de choses entre temps. Déjà que je faisais des efforts à l’époque pour me mettre à leur niveau, c’est-à-dire que je faisais le gros gamin débile (et je continue d’ailleurs, ça m’aide à être social), avec mon vécu, je ne pouvais pas revenir vers eux. J’avais affronté des trucs qu’ils pouvaient pas comprendre et ça me donnait juste l’image du dépressif irascible de service en classe. J’avais perdu mon mec et ma meilleure amie, parce que même si j’ai assez peu parlé de Vanozza, la fille du parrain, c’était ce qu’elle était devenue pour moi. Le plus terrible, ça a été de me dire que je n’avais rien pu faire. Forcément, à quinze ans, j’avais un champ d’action super limité, mutant ou pas. Mais ils payeront. C’est un peu à cause d’eux que j’ai décidé de devenir vraiment plus fort. J’ai commencé à bidouiller des trucs dans mon coin, à apprendre seul le fonctionnement des technologies de pointe. Seulement, je manquais d’expérience et de matériel, mon père s’appelle Anavim, pas Stark. J’ai arrêté d’aller en cours (encore oui). Quand tu pars dans des recherches sur la robotique et tout ce délire, les cours de maths et de chimie niveau lycée ça fait bien marrer. J’ai toujours été autodidacte, pas ma faute si les autres avancent trop lentement et qu’on ne va jamais vers des trucs réellement utiles. Ma vie a commencé à se résumer à des tentatives d’amélioration physiques ratées et des heures de jeu sur des mmorpg. En gros, je déprimais complètement. Je me suis dit que j’avais besoin de changer d’air. Les souvenirs à New-York m’étouffaient sévère, j’en ai parlé à mes parents, qui savaient vraiment plus quoi faire de moi, et ils m’ont laissé prendre un aller simple pour Israël. Des cousins m’ont accueilli en novembre, j’ai obtenu la double nationalité sans trop de problèmes vu que toute ma famille l’avait et j’ai doucement commencé à me régénérer le cerveau, à laisser tout le bordel des deux dernières années de côté. Seulement, y’a fallu que je déconne encore. J’avais gardé une idée fixe en tête, celle de devenir plus fort. Au bout de deux mois, je m’ennuyais déjà, j’avais besoin d’action. Je me suis débrouillé pour entrer en contact avec le Mossad. Et j’ai pris des risques d’ordre informatique pour ça en plus. Je ne vous détaillerai pas mes combines, le plus important étant le résultat final : j’avais réussi à attirer leur attention, il fallait bien sortir l’artillerie lourde pour qu’ils se penchent sur le cas d’un ado de seize ans. Je n’avais pas l’âge requis pour travailler pour eux. Ceci dit, quand je leur ai parlé en détail de ma capacité à fusionner avec les atomes, ils ont commencé à réviser les questions d’éthique. Dans leur tête, ça a dû donner un truc du genre « c’est un mutant, pas un humain, donc on n’est pas soumis aux mêmes règles non ? ». J’ai joué là-dessus, sur le fait que je pouvais juste devenir une arme pour eux, puis j’avais quand même réussi à infiltrer leur système, ils pouvaient difficilement me laisser filer sachant que les gars du hamas seraient trop heureux de me récupérer. Dans le secret le plus absolu j’ai donc intégré une cellule officieuse de l’armée, celle où on retrouve quelques mutants et des scientifiques ultra calés, en avril. Vous vous demandez peut-être à ce stade quel était mon engagement politique dans l’histoire. Je vais pas faire un long discours sur le conflit israélo-palestinien, je suis pas là pour faire de la polémique et aujourd’hui, franchement, j’ai envie d’oublier un peu tout ça. Sachez juste qu’au fond, j’avais quand même le sentiment de servir une cause juste. Enfin, je vais vous raconter… Je cherchais de la technologie de pointe à intégrer à mon corps et sur ce plan, j’ai pas du tout été déçu. La plupart des engins que j’utilise aujourd’hui sont estampillés Tsahal, alors autant dire que ça déconne pas. Je suis devenu Cymrod, une véritable arme humaine. A ce moment, j’avais déjà réussi à recréer des composants électroniques à l’intérieur de mon organisme. Rien de très fou, des gadgets pour faire de la lumière et autres trucs niveau collège, mais, vu tous les composants impliqués, ils étaient fascinés. Du coup, ils ont voulu voir jusqu’où cette mutation pourrait aller avec les bonnes connaissances scientifiques. Ils m’ont aidé à comprendre de quelle manière transformer la matière en armes fonctionnelles et parfaitement adaptées à ma mutation. J’ai été bichonné comme une jolie petite machine, formé au combat et tout ça. Au début, j’étais aux anges. La simulation pendant les exercices, c’est toujours amusant. En vrai, ça l’est nettement moins. Mais la ligne de conduite reste assez stricte. J’ai rien à me reprocher, j’ai pas tué de civils. La plupart du temps, j’étais juste là pour repousser des petites attaques pas bien méchantes, et cela le plus discrètement possible parce que je restais une arme spéciale à cacher. La plupart du temps, j’étais davantage réclamé par les services secrets pour mes capacités cérébrales d’ordre informatique ou humain. J’étais leur petit agent prodige quoi. Mais ils m’avaient quand même bien martelé le crâne avec leur paranoïa. On devient fou à bosser là-dedans. Il y a des complots potentiellement dangereux de partout, qui vont du tir provocateur de lance-roquette à Gaza qui va te tuer trois moutons, à la menace nucléaire qui va te faire tout péter. Donc les mecs, ils sont à cran tout le temps, t’as l’impression que chaque nouvelle menace va provoquer la fin de l’Etat. Je peux pas dire si c’est à tort ou à raison, des deux côtés ils sont dans la logique « si on cède une fois on est mort », un truc que je peux comprendre assez bien vu que je fonctionne comme ça aussi. Et fatalement ça m’est monté à la tête, j’ai raisonné de la même façon. Quand ils ont fini par me dire qu’ils allaient étudier plus sérieusement les atomes que je générais pour voir quelle énergie je pouvais libérer, juste au « cas ou », par simple curiosité scientifique. L’autre idée, déjà énoncée depuis un moment, était de comprendre suffisamment ma mutation pour l’appliquer à des êtres humains. J’ai trouvé ça normal, j’étais consentant. C’est une rencontre en décembre qui m’a fait méchamment quitter la bulle dans laquelle je m’étais enfermé. Je passais une soirée banale à Tel Aviv dans un club gay branché où je n’avais théoriquement rien à faire (mais pour les limites d’âge, je trouve toujours à m’arranger) et je me suis retrouvé à discuter avec un mec de vingt ans qui me plaisait vraiment bien. En fait, même s’il était pas mal, c’était pas le physique qui nous avait attiré l’un vers l’autre mais un genre d’impression mentale. Il y avait un truc dans son regard qui me renvoyait bizarrement à moi. D’habitude, je dégage rapidement les mecs qui essayent de me parler dans ce genre d’endroit. Niveau social, Jason m’a épuisé. Bref, toujours est-il qu’avec lui c’était différent. J’avais l’intuition qu’il aurait des choses à m’apprendre, d’une certaine façon. Il s’appelait Hicham, et il s’est senti assez vite en confiance pour me dire qu’il avait de la famille en Palestine. Il a essayé de polémiquer là-dessus d’ailleurs, mais pour une fois, je me suis pas jeté droit sur les provocations, je me suis contenté d’écouter ce qu’il avait à dire en devinant un point de vue plus extrémiste qu’il ne le laissait paraître à travers les grandes lignes de son discours. Je me suis dit qu’on lui avait monté la tête dans l’autre sens et au final, il y avait des choses qui se valaient dans l’autre sens. Puis, il s’est passé un truc que j’ai pas compris sur le moment. A force de rapprochements, je m’étais penché pour l’embrasser, il y a répondu avec une violence très déstabilisante, genre le mec ultra chaud, et il m’a repoussé en me disant que ce serait trop mesquin de sa part de coucher avec moi. Il s’est barré comme ça. La réponse est venue un mois plus tard, sur le terrain. Ils étaient plusieurs à avoir infiltré une base tenue au secret et, évidemment, la mission consistait à les arrêter. Les ordres donnés étaient assez clairs, il n’était pas question de prendre des risques pour essayer de les capturer vivants s’ils refusaient de capituler. On m’avait posté à l’entrée d’un labo. J’ai jamais su ce que je gardais, mais c’était hyper important, c’était pour ça que les intrus étaient là. De toute manière, ça n’aurait rien changé à ce qui s’est passé. Soudain, Hicham était devant moi, même pas surpris de me trouver là. Il a dit qu’il était un peu déçu, sans être étonné. J’aurais pu répliquer ce genre de truc aussi. Son regard disait qu’il irait jusqu’au bout. Il a pointé une arme sur moi et m’a dit de dégager. J’ai vu ses yeux se durcir d’un coup, abandonner toute humanité et… ils se sont figés, voilés, révulsés. Il est tombé sur moi. La vérité, c’est que j’ai même pas attendu qu’il commence à appuyer sur la gâchette, j’ai senti qu’il allait le faire, c’est tout. Sur le moment, j’ai réagi comme un parfait soldat. Un ennemi te menace avec une arme ? Il est prêt à tirer ? Alors y’a pas à chercher plus loin, tu le descends direct. Ça a été assez automatique en fait. La détonation a brisé quelque chose en moi. C’était comme se liquéfier, redevenir à nouveau un gamin qui ne tient pas sur ses pieds. Je me suis laissé tomber par terre avec le cadavre et je me suis mis à pleurer avec l’impression que je ne pourrais plus jamais m’arrêter. Tout ce que j’avais gardé au fond de moi sous le couvert de la violence pendant un an éclatait d’un coup. Je n’arrive pas à déterminer la nature exacte de mes regrets par rapport à cet incident. On m’a dit que j’avais bien agi : il m’a menacé le premier et n’aurait pas hésité à me tuer. J’avais peut-être eu raison, mais, c’était différent, je connaissais ce type, il m’avait parlé de sa vie, de tout ça, et je n’arrêtais pas de me remémorer notre conversation. Tout ce qu’on avait trouvé pour me remonter le moral c’était de me dire « la première fois, c’est toujours difficile ». En fait, ils étaient à côté de la plaque. Ce qui m’effrayait, c’était de me replonger dans l’état mental qui m’avait poussé à agir. Il aurait pu être mon meilleur ami, mon amant, ça se serait passé de la même façon. Y’a un truc en moi qui m’effraie vraiment, et à rester dans ce milieu, je l’avais laissé grandir sans m’en rendre compte. Il fallait que je m’en aille. Là je n’étais rien de plus qu’un pion, ils m’auraient entraîné sur la voie de la destruction, sur une pente dont je ne serais jamais revenu. J’avais beau être encore un gamin, c’était pas la peine de compter sur leurs égards. J’avais dix-sept ans, j’aurais pu en avoir trente, j’étais avant tout un mutant qu’ils avaient érigé au rang d’arme. Quand j’ai dit que je voulais rentrer aux US, ils l’ont très mal pris. Alors bien sûr, il y avait toujours les gens un peu plus sympa que les autres pour dire que, dès le départ, engager un gamin de seize ans c’était pas une bonne idée, qu’ils m’avaient demandé des choses que même un adulte aurait pu refuser, mais, avec des intérêts stratégiques en jeu, les discours de bon sens ne servent à rien. J’étais utile avec eux, dangereux dès lors que je rompais le contrat. A la limite, je pouvais jurer sur parole de ne rien dévoiler de ce que je savais, c’était pas tellement ça le problème mais ma mutation avait un potentiel énorme. Ils savaient ce que je valais et ne voulaient pas prendre le risque de me voir se retourner contre eux. Vous savez, on arrive à faire vraiment beaucoup de choses aujourd’hui, si un scientifique me faisait subir un lavage de cerveau pour me réduire à l’état d’esclave, ils étaient mal barrés. Et moi, j’ai toute suite pensé « man, s’ils en viennent à ce type d’argument, c’est qu’ils pensent à te faire la même chose aussi ! ». En fait, j’ai souvent un temps d’avance sur le raisonnement des gens. Je sais pas trop comment expliquer, mais la pensée humaine c’est un mécanisme comme un autre, une fois que tu comprends la logique des individus face à toi, tu as facilement une idée de ce que chaque réflexion mise bout à bout va donner. Ils en étaient à leur phase de séduction prudente pendant que je voyais venir une mise aux fers mentale. Du coup, j’ai joué le jeu pour leur faire croire qu’ils m’avaient encore à la bonne. Je préparais mon retour aux States à côté. Je suis revenu fin mai les mains limite dans les poches chez mes parents en sachant très bien que c’était pas parce que j’avais changé de continent qu’on allait me laisser tranquille. Mes parents n’ont jamais rien su de mon implication à Tsahal, comme ils n’ont jamais rien vu de mes relations suspectes à l’époque de Jason. Enfin, c’est pas important tout ça, je devais surtout vous dire que le Mossad avait dans l’idée de me récupérer ou de m’éliminer. Sauf qu’ils ne pouvaient pas le faire ouvertement, ça aurait été prendre des risques énormes avec l’alliance américaine, parce que dans le genre « arme et projet illégale » qui risquait de créer la polémique dans le monde entier, je me posais là. C’était pas non plus la peine de faire de la pression à mes parents. Tu touches pas à un magistrat ou à un sénateur comme ça. La seule solution était de me faire revenir dans le pays en me forçant un peu la main. Donc, je n’étais pas en sécurité, je savais que j’étais suivi et qu’ils attendaient juste le moment opportun pour me tomber dessus. C’est en partie pour cette raison que j’ai essayé d’entrer au plus vite en contact avec la Confrérie. L’autre étant, bien évidemment, que la cause mutante est encore la seule qui vaille la peine à mes yeux. Nous n’avons plus besoin des humains, ni de cette société telle qu’ils la conçoivent. Il me semble qu’il est grand temps d’ouvrir une nouvelle ère, et rien ne pourra me calmer. J’ai abandonné un combat pour en mener un autre. J’ai donc surveillé l’actualité, cherché la moindre fuite sur internet pour connaître leurs principaux lieux d’action. Finalement, je suis tombé sur un contact au mois de juillet. J’ai visé mes cibles comme ils repèrent leurs futurs membres, souvent des mutants difformes ou, du moins, frustrés par la haine des hommes. A force de discuter avec eux, de leur dévoiler peu à peu ma façon de penser, ainsi que mes compétences, et en leur laissant admirer mon pouvoir, les véritables confréristes se sont intéressés à moi. Avec mon profil, ma jeunesse, ils n’ont pas hésité très longtemps avant de m’intégrer dans leurs rangs. Depuis, on dirait officiellement que je mène une vie presque normale, j’ai rattrapé le temps perdu par mes petites déprimes en intégrant une école d’ingénieur avec l’ambition de me spécialiser dans l’armement… Parce qu’il ne faut pas croire que je me sois réellement calmé. En fait, je suis devenu pire qu’avant, toujours pas trop socialement intégré, toujours en train de chercher les problèmes, en pisant des anti-mutants pour aller leur casser la tête ou en cherchant le meilleur moyen de lancer des embrouilles chez les siciliens. Quand je pense que j’ai été retourné par mon premier meurtre, je me désespère vraiment d’être devenu le gros malade que je vois aujourd’hui dans un miroir. Oui, quand j’y pense je me fais peur. Des types que j’ai flingué de sang froid, j’en compte des dizaines, et… ça me fait plus grand-chose en fait, vu qu’ils l’avaient mérités, et que je laisse pas traîner dans la rue des gens qui menacent la grande famille des mutants, faut limiter la pollution qu’on dit, et les trottoirs sont bien assez encombrés de déchets comme ça. La seule différence, c’est que je suis le chemin qui me plait, et qui me semble le plus juste. J’ai vraiment envie de servir à quelque chose dans ce monde, en protégeant les faibles à ma façon, en préparant le changement. « A cette marée montante du meurtre, beaucoup plus acide que la vie (parce que la vie n’est pas aussi lumineuse de sang que la mort), il serait impossible d’opposer plus que des vétilles, les supplications comiques de vieilles dames. Toutes choses n’étaient-elles pas destinées à l’embrasement, flammes et tonnerre mêlés, aussi pâles que le souffre allumé, qui prend à la gorge. » (Le Bleu du Ciel, Bataille)
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Dernière édition par Yitzhak Anavim le Jeu 5 Mar 2015 - 20:49, édité 4 fois
Yitzhak Anavim- Messages : 196
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Re: Yitzhak Anavim
Bienvenue Yit!
Cela fait du bien de voir de la peau neuve dans la Confrérie.
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Talia Al Ghul- Messages : 197
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Re: Yitzhak Anavim
Bienvenue Confrériste,
Tu verras, tu rejoins les meilleurs. Nous sacrifierons une Loutre pour ton arrivée
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Azazel- Messages : 153
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Re: Yitzhak Anavim
Bienvenue sur le forum Yitzvheethvfshfdhf!
J'espère que tu vas t'y plaire!
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Wanda Maximoff- Messages : 270
Date d'inscription : 03/11/2014
Re: Yitzhak Anavim
Très bonne fiche Yit.
Agréable à lire et j'adore l'acteur.
Tu es donc validé.
Bon jeu et j'espère que tu vas t'amuser.
Agréable à lire et j'adore l'acteur.
Tu es donc validé.
Bon jeu et j'espère que tu vas t'amuser.
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