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Avant la richesse et la gloire [Tessa]

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Avant la richesse et la gloire [Tessa] Empty Avant la richesse et la gloire [Tessa]

Message  Casey Nordin Sam 31 Aoû 2019 - 8:50

Quand Casey avait été recueilli par les mutants de l'institut Xavier, il ne faisait aucun doute pour lui que son nouvel objectif dans la vie serait de devenir un x-man. Il avait alors quatorze ans, peu d'autres perspectives, et gratitude assez grande envers ses nouveaux protecteurs pour consacrer le restant de ses jours à faire leur fierté. Quatre ans plus tard, il n'en était plus aussi certain. C'en était terminé de son idéalisation du célèbre groupe mutant comme de son envie de plaire à ses représentants. Ou, plutôt, on ne lui faisait pas la place qu'il avait espéré. Certains, comme Sage, prétendaient qu'il fallait de la patience, qu'il était peut-être à l'institut depuis plusieurs années, mais qu'il n'en restait pas moins très jeune. Alors, combien de temps encore pour vivre et accomplir des choses qui en valaient la peine ? Les preuves qu'on attendait de lui ne semblaient pas convenir à son idée personnelle de réussite. Ce qu'on voulait, c'était finalement le garder en cage en le forçant à avancer dans un chemin prédéterminé. Parfois, il ne se sentait pas si différent des animaux de dressage que l'on frappait au moindre pas de travers. Il avait fait des efforts, puis d'autres, corrigé des erreurs, était parti sous le coup de la frustration, revenu, reparti, et finalement, au mois de décembre dernier, il n'était plus revenu du tout. L'essentiel de ses affaires était resté à l'institut, preuve que sa décision avait été soudaine et pas vraiment définitive. Décembre tenait une place importante dans son esprit, puisque ce n'était pas seulement le mois de Noël, c'était aussi celui de son anniversaire, puis d'une année qui se termine. Enfin, il lui semblait de manière confuse que s'il vivait toutes ces choses importantes à l'institut, il s'engagerait pour une autre année, et, après une nouvelle contrariété qui faisait peser sur lui l'impression de ne pas être à la hauteur des attentes que l'on posait sur lui, il préférait encore envisager autre chose, un nouveau départ. A l'institut, il restait un adolescent de quatorze ans. Les gens n'arrêtaient jamais de vous connaître tel qu'ils vous avaient vu la première fois, sauf si on leur donnait le temps d'oublier. Il fallait parfois prendre une distance nécessaire plutôt qu'attendre une chance que personne ne vous donnera. C'était ce qu'il avait décidé en prenant la décision de ne pas revenir.

Hors de l'institut, Casey s'était formé un groupe d'amis et connaissances. Il avait le skate, la musique, la vidéo, et beaucoup d'autres choses. Il vivait un peu au jour le jour, dans une coloc pas vraiment légale qu'il avait intégrée. Ce n'était ni le grand luxe, ni la grande vie, mais ça lui convenait. D'une certaine manière, il le voyait comme un retour à la normalité. Les murs qui s'effritaient, le papier peint jauni en lambeaux, les vieux meubles de récupération, le désordre et la saleté constante lui rappelaient le monde dans lequel il avait passé une partie de son enfance. Les colocataires qui semblaient défoncés la moitié du temps n'étaient pas si différents de son ancien voisinage non plus, à part qu'ils étaient encore jeunes pour songer à s'amuser et considérer que c'était leur façon à eux de profiter de la vie. D'ailleurs, la plupart venaient même de milieux sociaux meilleurs que le sien mais, comme lui à l'institut, ils n'y avaient pas trouvé leur place et leurs perspectives d'avenir n'étaient pas aussi resplendissantes qu'ils l'avaient espéré. Le principe de vie en commun l'avait amusé au début. Il rencontrait du monde, les têtes se renouvelaient souvent. Les soirées imprévisibles jusqu'à la moitié de la matinée ne le dérangeaient pas, même s'il restait assez clean. Ce qu'ils faisaient les regardait, mais il ne tenait pas à prendre des substances qui lui donnerait un visage aussi délabré que l'immeuble avant les vingt-cinq ans. Il ne voyait pas l'intérêt. Et c'était pourtant cet intérêt qui l'avait peu à peu faire déchanter. L'alliance pour s'en sortir qu'on lui avait promis au départ ne fonctionnait pas du tout. Malgré les discours de ses colocataires, tous s'appliquaient à faire l'exact contraire qu'améliorer sa vie. Il avait tenté d'aller à contre-courant au début, en essayant de gagner de l'argent par-ci par-là, et il trouvait toujours des volontaires pour réaliser une idée dangereuse à diffuser ensuite sur les plate-forme vidéo. Mais, si ça ne servait qu'à le faire vivre modestement d'un mois à l'autre, cela en prenant parfois beaucoup trop de risques. Enfin, pas des risques pour lui, mais pour les autres. Chad en avait pris pour plusieurs semaines d'arrêt à cause d'une fracture à la jambe qui avait coûté très chère, et qu'il s'était senti obligé de payer. Ils avaient aussi trouvé le moyen de mettre le feu dans une pièce. Depuis, Linda dormait dans une chambre qui sentait encore le brûlé, avec les meubles carbonisés qui avaient pu être sauvés. S'il y avait un mort un jour, c'était clair que sa petite affaire allait tomber à l'eau sans avoir eu le temps de décoller.

Et puis, il y avait des comportements bien plus problématiques. La matériel technique finissait par lui faire défaut. Il n'avait pas les fonds pour s'acheter un meilleur ordinateur et, même si c'était le cas, il ne lui estimait pas une longue chance de survie dans un état acceptable à cause de son entourage. Il n'y avait pas souvent de monde pour l'aider à faire le ménage ou la cuisine et, lorsqu'il préparait à manger, on venait souvent se servir bien plus tard, en trouvant tout à fait normal d'avoir quelque chose à prendre dans le frigo. C'était très agaçant. Mais il continuait, parce que ça l'occupait. Quand il ne cherchait pas des idées pour des vidéos, il tatouait parfois ceux qui le lui demandaient. Ça avait été quelque chose d'assez simple à apprendre tout seul, surtout avec ses capacités et il y avait toujours une personne dans l'entourage des gens qu'il rencontrait pour être intéressé par un travail moins cher qu'en salon et techniquement parfait. On lui disait souvent qu'il avait largement la possibilité de se monter une auto-entreprise avec ses capacités, plutôt que faire le casse-cou en vidéo, mais ça ne l'intéressait pas vraiment. Ça dépannait juste très bien financièrement pour l'instant, et c'était une activité qui plaisait aux filles qu'il rencontrait, même si c'était un peu compliqué de demander à une fille de vous rémunérer après avoir couché avec. Parfois, l'ordre de la vie à l'institut lui manquait, mais il n'était pas question de revenir. D'une certaine manière, il avait prouvé qu'il pouvait se débrouiller seul, mais il était réaliste sur le fait que sa vie n'avait rien d'admirable. Il faudrait trouver une autre idée. Il attendait un genre d'illumination dans une chambre qu'il avait arrêter de bien tenir. De toute façon, il n'y avait pas de meubles dedans, juste un matelas à terre et toutes ses affaires posées là où il y avait encore de la place. Au moins, il n'avait jamais particulièrement le temps de s'ennuyer, il y avait toujours quelqu'un pour s'ennuyer plus que lui et proposer quelque chose, même si ça se limitait souvent à aller au skate park avec des bières, pas d'horaires, pas de contraintes ni de jugement sur sa manière d'organiser son temps. Il avait reçu plus tôt dans la journée un message pour aller faire un tour dehors d'ailleurs. Aussi, lorsqu'on frappa à sa porte, il abandonna la console portable qu'il essayait de réparer dans l'idée de la revendre (après l'avoir récupérée dans une poubelle) et attrapa son skate pour ouvrir la porte sans réfléchir.
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Message  Tessa Lun 2 Sep 2019 - 9:32


Ma New Rock s’écrase au sol.

« L’est vraiment couillon ! Il aurait pu attendre le printemps pour recommencer à fuguer. »

Sa jumelle la surplombe. La dépasse. L’imite.

« ’Tain, tu vas voir qu’il va pas être là pour son anniv’. Va passer de P’tit Frère à P’tit Con c’ui-là. »

L’une après l’autre, mes lourdes bottes marquent mon pas.

« C’est pas comme les fois précédentes. Qu’est-ce qu’il fout à revenir ? Il lui est pas arrivé quelque chose, hein ? Vous seriez allés le chercher si c’était l’cas ? »

L’un de mes mains, gantées, est la poche de mon jean, tout aussi noir.

« Je sais que tu l’espionnes. Où est-il ? Montre ! »

Les doigts de sa jumelle sont refermés autour du goulot d’une bouteille.

« Il va se tuer. Nan, déjà quand il f’sait ça à l’Institut, c’était sécurité 0, mais là… en plus j’suis sure qu’il a pas d’mec pour le soigner s’il s’rate… Qu’est-ce tu attends pour aller le chercher ? »

Toutes deux, elles accompagnent mon pas.

« T’sais quoi, vous êtes aussi gonflant l’un qu’l’autre. Mais lui au moins, quand il sait pas quoi faire de sa vie, il part essayer des trucs. Toi, d’puis la discussion avec Betsy, tu attends de mourir ! »

Ma respiration régulière, lente, soulève avec tout autant de régularité et de lenteur mon débardeur noir.

« T’as vu son passif ? Bien sur que t’as vu son passif ! Sans Diana, il s’en serait pas sorti ! Il lui faut une grande sœur alors bouges-toi le cul ! »

Ma gorge, cerclée d’un tour-de-cou de tissu noir, reste immobile.

« Au risque d’dire des conn’ries, il reproduit l’même schéma qu’à l’orphelinat. Il s’noie dans un truc pour pas réfléchir à la situation mais à tout les coups il s’retape une dépression. Qu’est-ce que tu attends ? »

Mes lèvres, pâles, closes, restent immobiles.

« T’es pas sensée anticiper les choses avec ton gros cerveau ? Tu vois pas qu’il va finir comme sa mère ? T’en a rien à foutre c’est ça ? Une personne de plus que tu regarderas brûler ?! »

Mes yeux, bleus, nus, s’arrêtent sur le squatte. Les murs qui s’effritent. Les fenêtres qui laissent voir que l’intérieur en fait de même. En plus bordélique. En moins sale.

« Tu sais, Tess, j’ai essayé. J’ai réellement essayé. J’en peux plus. »

Mes bottes se mettent côte à côte.

Mes mains s’arrêtent au même niveau, de part et d’autre.

Ma respiration reste égale.

Ma gorge déglutit.

Mes yeux clignent.

Casey ouvre la porte, se retrouvant face à moi. Il est en bien meilleur état que les colocataires avec qui il fait ses vidéos. Il fait de son mieux pour vivre et pour l’heure y arrive. Pour combien de temps ? Qu’importe, cela fait plaisir de le revoir. De quoi laisser échapper un fin sourire. Lui demander comment il va. L’écouter en silence raconter ses aventures. Lui répondre. Lui dire qu’on ne lui en volait pas d’être parti de l’Institut, car c’était son choix. Lui dire qu’il pouvait être fier de lui : s’il était resté auprès des services sociaux, il aurait été mis à la porte à sa majorité or, d’une certaine manière, il a prouvé être capable de s’en sortir. Pour combien de temps ? Qu’importe, il avait des chances de se construire, et savait où aller sinon. Lui avouer que le premier entrainement X-Men auquel j’avais pensé les soumettre, avec Leandra, était un stage de survie en milieu sauvage. Certes, le sauvage était limité dans leur squatte, quoiqu’insectes et difficultés soient plus présentes qu’à l’Institut, mais cela faisait des mois que Casey survivait. Pour combien de temps ? Qu’importe, tant qu’il réussissait. Lorsque je lui avais parlé de patience, il ne s’agissait pas d’attendre. Il s’agissait de se donner le temps, de se préparer. Moi aussi, considérant mes capacités, j’avais trouvé en la scolarité à l’Institut une perte de temps prodigieuse. Moi aussi, j’avais été un problème. Histoire de le régler, ils m’avaient mise dans les élèves X-Men. Histoire de le régler, ils m’avaient mise en compagnie d’une forte-tête à mon niveau mais pleine de bonne volonté, elle. Pour combien de temps ? Qu’importe, je comprenais sa situation. Moi aussi, après ma majorité, j’avais quitté l’Institut. Plus que le loft, qui restait sur le terrain du manoir, je m’étais aventurée au sein du SHIELD ; espionner, mentir, être égale à moi-même tout en servant les intérêts des X-Men. La distance ne changeait rien. Moi aussi, j’avais voulu rejoindre les X-Men pour m’intégrer. Moi aussi, je ne savais pas où j’en étais. Pour combien de temps ?

Probabilité : impossible.

Mes paupières se rouvrent. Les murs qui s’effritent. Les fenêtres qui laissent voir que l’intérieur en fait de même. En plus bordélique. En moins sale.

Je me baisse jusqu’au palier. Je pose la bouteille. Jus de tamarin, 0,75L.

Viendra un temps où quelqu’un la remarquera. La portera à l’intérieur. Viendra un temps où Casey la verra. Quelque soit son état. Alors, il se souviendra. Alors, tout aura été dit.
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Message  Casey Nordin Mar 10 Sep 2019 - 18:04

– Hey Mike !
La porte s'était ouverte sur un jeune homme aux cheveux mi-long coiffé en arrière par un bandeau qui portait un jean troué par l'usure et tenait un pack de bières bon marché. Casey l'accueillit avec un grand sourire en tapant dans sa main valide.
– La forme, mec ?
– Ouais, ça va. T'as vu, on a dépassé les 10 000 vues !
– Grave, ce débile devrait se péter la jambe plus souvent, c'était un truc de dingue.
– On est bons pour notre projet de voyage, j'espère qu'il sera rétabli d'ici là.
– Y'a intérêt. Mais ça devrait être bon, c'est pas avant six mois si tout se passe bien, il aura le temps de se péter l'autre jambe s'il veut même.
– Mouais… – Casey hésita un instant sur la réaction à avoir face à ce qu'il semblait considérer comme une plaisanterie de mauvais goût. – ça va être énorme ! J'ai hâte de faire des trucs de dingue en snow.
– A condition de gérer. Je te rappelle que tu as pris cette décision parce que je t'ai dit que j'avais fait du ski à 10 ans hein…
– Bah, je vois pas ce que ça peut avoir de si différent d'un skate. Et plus on sera débutants, plus on aura l'air cool de gérer, pas vrai ! On y va !
– Sûr ! T'as pas prévu de retrouver Sarah là-bas j'espère ?
– Non, je pense que je vais arrêter de la voir.
– Sage décision, ça sert à rien d'essayer de choper des filles avec leurs darons derrière.
– C'est clair.
Il soupira et quitta sa chambre sans fermer la porte. En passant l'entrée, Mike buta sur une bouteille en plastique.
– C'est quoi ce truc ? Ça se boit ?
– Donne.
Casey lui arracha la bouteille de tamarin des mains. Il avait du mal à croire en la réalité de ce qu'il voyait, de ce qu'il pouvait en déduire.
– Il se passe quoi ? On dirait que t'as vu un fantôme.
– En quelque sorte..., murmura-t-il. C'est juste, que ça me rappelle quelqu'un avec qui j'ai goûté ce truc un jour.
– Une fille ?
– Heu… Oui. Enfin
Il allait ajouter que Tessa était plutôt une prof qu'une « fille », au sens où l'entendait Mike, mais ce n'était pas le terme exact. Il ne savait pas s'ils avaient eu ce genre de relation un jour, mais si ça avait été le cas, ça ne l'était plus. Il ne savait pas vraiment ce qu'elle était aujourd'hui. Une femme qui lui avait beaucoup appris, qui lui avait parfois donné l'impression de le comprendre, d'être une sorte de meilleure amie, et qui avait aussi éveillé des sentiments tout à fait opposé, des sentiments qui l'avaient poussé à quitter l'institut. Ce serait bien dans son style étrange de revenir devant chez lui pour déposer un détail qui l'a marqué dans leur relation passée, le souvenir d'un rituel qu'il avait gardé quelques temps, quand il venait lui tenir compagnie en lui apportant des boissons et des friandises de toutes les épiceries étrangères qui croisaient sa route. Était-ce pour lui signifier que ça lui manquait ?
– Elle s'appelle comment ? demanda Mike pour meubler le silence.
– Tessa.
– Vu comme tu cogites pour une simple boisson, je crois que ça veut dire que tu devrais la contacter, sauf si elle a vraiment déposé ce truc d'elle-même. Là, c'est que c'est une sacrée tordue.
– Je crois juste qu'elle n'est pas douée pour les grands discours.
– Et tu vas faire quoi ?
– J'en sais rien.
– T'as qu'à l'inviter au skate park.
– Quoi ???
– J'ai dit non pour Sarah mais ta Tessa là, je la connais pas. Donc j'ai rien contre avoir la suite de ton histoire bizarre en direct.
– C'est pas… – Il voulait à la fois contredire Mike mais n'avait pas la moindre idée de la manière dont il pourrait le faire sans entrer dans une foule de détails et précisions qui allaient le perdre. Il avait toujours gardé le secret de l'Institut pour lui, et il n'était pas doué pour mentir. – C'est un truc que je dois régler seul. On s'est quittés en froid il y a plus de six mois, je peux pas lui dire de passer comme ça dans un coin qu'elle fréquente jamais en plus. On bouge ? Tu sais que je t'attendais pour tester ma nouvelle caméra ?
– C'est comme tu veux !

***

Il avait attendu deux jours avant de prendre sa décision. Tessa était venue jusque chez lui pour lui envoyer un signe. Il comprenait l'effort que ça devait représenter pour elle. Mais qui seraient-ils, une fois de nouveau en face à face, après cette pause ? Le bon temps à l'institut lui manquait parfois, mais au final, le bon temps correspondait surtout aux moments qu'il passait en sa compagnie ou avec sa coloc en marge de l'école pour mutants. Quand elle ne lui prenait pas la tête, bien sûr. Il était parti avec l'impression que rien de ce qu'il ne ferait n'irait jamais assez bien, parce qu'il en avait peut être assez, aussi, de cette relation mentor/élève. Sa liberté n'était pas incroyable, ceci dit, il y tenait. Il avait des projets. Ils allaient bientôt rassembler un fonds suffisant grâce à leurs efforts et à des dons de gens qui les suivaient pour s'offrir un séjour dans les rocheuses. Il avait trouvé des gens pour s'intéresser à lui sans attendre à plus que ce qu'il estimait pouvoir leur donner. Et cela ne l'empêchait pas de vouloir toujours se surpasser. Il avait son groupe. Ce n'était pas aussi cool que faire partie d'un groupe de x-men, mais c'était déjà ça. C'était mieux que l'impression de ne faire partie de rien. Alors pourquoi revenir ? Peut-être parce qu'il était injuste de nier de bloc tout ce qu'ils avaient vécu et tout ce qu'elle avait pu lui apporter. Il avait fait une pause nécessaire. Il pouvait bien arrêter de faire « le sale gosse » et venir prendre de ses nouvelles. Si Tessa était bien aussi une amie, ça ne se faisait pas de l'abandonner de cette manière. Alors, il revint à une heure où elle était habituellement présente, avec la bouteille de tamarin.

– Salut…, dit-il un peu gêné quand elle lui ouvrit. Je crois que tu as laissé ça chez moi…

Chez lui... En quelques mots, il réalisait déjà combien les choses étaient déjà différentes.  


Dernière édition par Casey Nordin le Mar 1 Oct 2019 - 10:13, édité 1 fois
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Message  Tessa Sam 21 Sep 2019 - 6:18



7h. Je suis alitée. Mes yeux s’ouvrent. Je prends mes Cyberlunettes.

8h. Je suis assise. Mes yeux sont couverts. J’observe le monde à travers mes lunettes comme les écrans de mon observatoire.

12h10. Je suis allongée. Mes yeux sont fermés. Je profite d’une bulle paisible et libératrice alors que l’eau m’entoure à chaque longueur.

13h35. Je suis debout. Mes yeux sont couverts. Je rentre au loft afin d’y faire mon repas et de retourner à mon observatoire.

17h30. Je suis alitée. Mes yeux se ferment. Je m’endors.

21h30. Je suis alitée. Mes yeux s’ouvrent. Je prends mes Cyberlunettes.

22h30. Je suis assise. Mes yeux sont couverts. J’observe le monde à travers mes lunettes comme les écrans de mon observatoire.

2h35. Je suis allongée. Mes yeux sont fermés. Je glisse dans la baignoire pour m’immerger de nouveau.

3h. Je suis alitée. Mes yeux se ferment. Je m’endors.

7h. Je suis alitée. Mes yeux s’ouvrent. Je prends mes Cyberlunettes.

8h. Je suis assise. Mes yeux sont couverts. J’observe le monde à travers mes lunettes comme les écrans de mon observatoire.

12h10. Je suis allongée. Mes yeux sont fermés. Je profite d’une bulle paisible et libératrice alors que l’eau m’entoure à chaque longueur.

13h35. Je suis debout. Mes yeux sont couverts. Je rentre au loft afin d’y faire mon repas et de retourner à mon observatoire.

17h30. Je suis alitée. Mes yeux se ferment. Je m’endors.

21h30. Je suis alitée. Mes yeux s’ouvrent. Je prends mes Cyberlunettes.

22h30. Je suis assise. Mes yeux sont couverts. J’observe le monde à travers mes lunettes comme les écrans de mon observatoire.

2h30. Je suis allongée. Mes yeux sont fermés. Je glisse dans la baignoire pour m’immerger de nouveau.

3h. Je suis alitée. Mes yeux se ferment. Je m’endors.

7h. Je suis alitée. Mes yeux s’ouvrent. Je prends mes Cyberlunettes.

8h. Je suis assise. Mes yeux sont couverts. J’observe le monde à travers mes lunettes comme les écrans de mon observatoire.

12h10. Je suis allongée. Mes yeux sont fermés. Je profite d’une bulle paisible et libératrice alors que l’eau m’entoure à chaque longueur.

13h35. Je suis debout. Mes yeux sont couverts. Je rentre au loft afin d’y faire mon repas et de retourner à mon observatoire.

14h04. Je suis assise. Mes yeux sont couverts. Je souris à ce que m’affiche l’un des écrans de surveillance de mon loft.

14h05. D’une main, j’ouvre la lourde porte de bois sur un adulescent gêné et ce souvenir qu’il a rapporté. Que j’ai "laissé chez lui". Cela lui fait plus bizarre à dire que moi à entendre. "Chez lui". Un sentiment qui pourrait soulever tant de questionnements. Passés, présents, futurs. Des choses que j’anticipe, dont je perçois les possibilités. Doucement, je prends une inspiration nasale. Mes yeux bleus ne quittent pas Casey, même lorsque je lui ouvre complètement la porte et l’invite à entrer de cette même main visible. Je lui laisse encore quelques instants pour réfléchir à son "chez lui", ayant depuis longtemps mes conclusions à ce sujet.

« Si jamais tu as besoin d’aide pour le rendre plus conforme aux normes de salubrité, n’hésites pas à demander. »

Je ne referme pas la porte tout comme je laisse Casey avancer à son rythme dans le familier vestibule, son seuil couvert de tapis et accompagné de porte-manteaux et chaussures. Petit changement depuis la dernière fois, le salon se trouvant au fond a changé de table basse. Le plan de travail de celle-ci se tire pour dévoiler un coffre contenant des verres ainsi que des boissons ne nécessitant pas d’être au frai ; alcool, principalement. C’est d’autant plus remarquable que je l’ouvre et en extirpe deux verres, un pour chaque partie du plan de travail qui se rapprochent ensuite lorsque je referme celui-ci. Ce n’est qu’ensuite que je me redresse et, de biais recommence à regarder l’autre mutant.

« Inutile de chercher tes mots, tout a déjà été dit. »

Ma voix est douce lorsque je dis cela. C’est rare. Mon sourire fin, bien qu’inhabituel, l’est moins. Je fais silence. S’il ne sait pas quoi dire, ce n’est pas mon cas. Cependant, je ne dirais rien. J’agirais. Je récupérerai l’un des verres, lorsqu’il aura été servi, et m’en irai deux salles plus loin, côté entrée. L’Atelier, Casey y a déjà été. Nous n’en sommes cependant jamais arrivés à une possibilité pourtant évoquée dès notre première rencontre. Je prends une inspiration, consciente que je vais parler beaucoup. Avec douceur.

« Aujourd’hui, tu n’en as plus besoin pour t’aider avec ta mutation. Tu as réussi par toi-même. Tu n’en aurais jamais eu besoin pour être élève X-Men, que tu veuilles ou non toujours l’être. Tu aurais réussi sans. Tout comme tu réussis à te construire hors d’ici. »

Je marque une pause. Je fixe Casey, séparée d’un élément qui pourtant me défini aux yeux de beaucoup et dissimule les miens à ceux-ci. Pas aujourd’hui.

« Cependant, si tu veux toujours des Cyberlunettes… elles t’attendent. Et t’attendront. »
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Message  Casey Nordin Mar 1 Oct 2019 - 11:30

Comme à son habitude, Tessa reste impassible. Elle n'a pas l'air surprise de le trouver derrière sa porte, ni heureuse, ni contrariée. Elle se contente de l'inviter à entrer. Même si Casey a fini par s'habituer à ce comportement, la situation particulière le fait vaguement hésiter. Quelques mauvais souvenirs reviennent, il n'aurait pas été contre un petit mot d'encouragement pour être bien certain de ne pas entrer en terrain hostile. Tout ce qu'elle lui dit quand il passe la porte concerne son « chez lui », et son propos n'a rien de très avenant. Dans l'idée de Tessa, il s'agit peut-être de lui signifier qu'elle se soucie de l'environnement dans lequel il vit, mais la réflexion sonne plutôt comme une façon de souligner son inaptitude à trouver quelque chose de correct, de se débrouiller décemment sans son aide. Il préfère donc s'abstenir de répondre et commencer cette prise de contact par une nouvelle affirmation de son rejet. Parce qu'il se sent légèrement vexé. Non, il n'a pas besoin de son aide. Son existence actuelle lui convient très bien, il n'a pas besoin de vivre dans le grand luxe pour se sentir bien. Allaient-ils vraiment reprendre comme si rien n'avait changé ? Même si ça ne plaisait pas à la mutante, elle devait arrêter de se sentir responsable de lui. C'était précisément ce qui l'avait fait fuir, cette impression d'être traité comme un incapable dont les décisions ne convenaient jamais,  pas parce qu'elles n'étaient pas bonnes pour lui, mais parce qu'elles ne plaisait pas à Tessa et ce qu'elle considérait comme la bonne manière d'agir. Malgré tout, des différences sont à noter. Cette fois, ils ne boiront pas quelque chose qu'il lui apporte mais ce que Tessa décide de leur servir, et elle prend la décision de sortir de l'alcool. Sans doute une manière de lui montrer qu'elle considère qu'il a grandi. Puis, elle lui dit de ne pas chercher à parler. Effectivement, des excuses ne serviraient à rien. Son départ et sa longue absence ont été assez éloquents. Il n'aurait pas intérêt à ajouter des excuses et n'avait d'ailleurs pas une immense envie de le faire. La raison de sa venue était plutôt de lui montrer qu'il avait compris, d'une certaine manière, son invitation et qu'elle comptait toujours pour lui. Il était prêt à reprendre contact avec elle si elle souhaitait le faire avec lui. Ils auraient simplement pu prendre de leurs nouvelles mais, tout rapport normal était compliqué avec Tessa. Elle avait probablement observé l'essentiel de loin et n'avait pas d'intérêt à connaître les détails.

Une fois les verres servis, Tessa l'invite à le suivre vers l'atelier. Elle commence à lui parler de manière assez vague d'une chose dont il n'a plus besoin pour sa mutation parce qu'il avait réussi seul. Vraiment ? C'était bien loin de ce qu'elle avait pu dire avant son départ, et il n'était pas convaincu d'avoir réussi quoique ce soit de grandiose aux yeux de la x-woman depuis qu'il avait quitté l'institut. Il maîtrisait mieux son pouvoir qu'avant et passait moins pour fou, mais l'amélioration avait commencé avant. Et, pour ce qui était de ses capacités, il n'aurait su dire. Il ne suivait plus d'entraînements réglementaires mais, d'un autre côté, les x-men ne lui auraient jamais permis de prendre tous les risques qu'il avait pris pour tester ses limites, comme descendre de longues routes pleines de virages prévues pour des voitures en skate, et faire à peu près tout ce qui semblait proche de le tuer s'il échouait. La salle des dangers n'avait jamais été assez dangereuse pour lui. Aucune autre validation que le réel ne lui permettait de croire en ses capacités.
Son regard s’écarquilla quand elle en vint enfin à ce qui motivait son discours. Les cyberlunettes ! Bien sûr qu'il en avait besoin ! On avait toujours besoin de quelque chose qui pouvait améliorer ses pouvoirs. Les écrans des verres pouvaient lui permettre de superposer plus d'informations à la fois que ne le pouvaient ses yeux tous seuls. Et puis, c'était aussi une question de look. Le fait de posséder un tel objet mettait en avant son pouvoir d'une manière plus visible et plus cool que sans. Même s'il n'y avait plus vraiment pensé ces derniers mois, considérant que ça n'avait été qu'une belle promesse, l'envie d'en possédait se raviva aussitôt dans son esprit.

– C'est vrai ?? Tu les as vraiment faites ??

Il ne fallut pas le lui dire deux fois pour qu'il se précipite dans l'atelier afin de découvrir l'invention par lui-même et vouloir en tester les fonctionnalités.

– Wahou ! C'est génial ! Tu as mis quelles fonctionnalités ? On les utilise comment ? Tu peux me montrer ? Je peux vraiment les garder ?

Il enchaînait les questions tout en touchant déjà sur tout ce qu'il était possible d'activer pour constater les nouvelles possibilités de cet accessoire. Est-ce que ça voulait dire que Sage avait toujours des projets pour lui ? Avec un tel cadeau, il était vraiment clair que tout avait été dit. Il était prêt à accepter n'importe quelle mission ou exercice pour pouvoir tester ce nouveau gadget et faire toutes les excuses qu'on lui demanderait pour avoir le droit de le garder !

[To be continued]
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Message  Tessa Sam 5 Oct 2019 - 12:51


Je vois l’hésitation, logique. Je vois la dépréciation, regrettable sans doute. Je vois la vexation. Je vois le refus. Je vois l’interrogation. Je vois la surprise. Je vois le renfrognement continuer. Je vois… trop de choses. Très peu d’êtres peuvent comprendre. Un seul, de ceux que j’ai actuellement découverts. Ce n’est pas Casey.

Ce n’est pas Casey mais cela ne signifie pas qu’il n’a aucune importance. Sinon je n’aurais pas réveillé le souvenir. Sinon je n’aurais pas proposé de l’aider à améliorer son lieu de vie. Sinon je n’aurais pas accompli ce que nous devions faire à deux, seule. Seule.

Je vois l’hésitation, à mes mots. Je vois la dépréciation, à ses réflexions. Je vois le doute, à ses conclusions. Je vois la surprise, à ma révélation. Je vois la joie. Je partage la joie.

« C'est vrai ?? »

Je souris.

« Tu les as vraiment faites ?? »

Seule.

Je vois Casey se précipiter dans l’Atelier. Casey se précipite dans l’Atelier. Je vois les réactions que Casey pourrait avoir. Casey a l’une d’elle. Evidemment, nous sommes à l’opposé. Lorsque je lui proposais mon aide, il l’a pris négativement. Moi pas. Alors que je lui offre un cadeau, il le prend positivement. Moi pas.

« Wahou ! »

Pourquoi ? Pourquoi les ai-je faites ?

« C'est génial ! »

Cela peut l’être. Cela peut ne pas l’être. Dépendant du pourquoi.

« Tu as mis quelles fonctionnalités ? »

Je vois trop de choses. Je vois comment les choses fonctionnent. Pourraient fonctionner.

« On les utilise comment ? »

Je vois les possibles, j’anticipe les futurs qui pourraient être et j’agis pour favoriser certains.

« Tu peux me montrer ? »

Je vois une intersection, à chaque instant. Je vois tous les chemins qui s’offrent à moi, à chaque instant. Je vois ce que j’ai à faire pour essayer d’en emprunter un. Je vois si cela fonctionne.

« Je peux vraiment les garder ? »

J’ai vu cela. J’ai agi en fonction. Pourquoi ?

***

La salle est étonnamment grande lorsqu’on considère le bâtiment dans lequel elle se trouve, suffisamment pour que les tables et le bar soient accompagnés d’une petite scène en fond de salle. Des locaux s’y produisent, un guitariste et chanteur, un violoniste et un bassiste canalisant le chaos animé d’autres locaux et éclipsant les discours des écrans encastrés entre les présentoirs derrière le bar. Le bois est l’élément principal de la décoration : il se retrouve au sol et aux murs, seul le plafond encore carrelé, et compose le mobilier comme les instruments de musique.

Dos au spectacle et face au mur mitoyen de l’entrée, j’ai choisi l’un des bancs aux sièges rembourrés. Mon manteau est posé à mon côté. Une puis l’autre, les branches de mes lunettes sont pliées et celles-ci sont déposées au côté de mon verre sans même que je cesse un instant de donner sens à l’expression "lire une personne comme un livre ouvert".

Mes yeux d’un bleu à l’intensité glaciale fixent Jubilation.

Mes lèvres s’ouvrent.

Des mots, beaucoup. Beaucoup trop. Pour moi.

« Afin de minimiser les risques de conflit, tu as trois possibilités principales : réclamer l’autorisation d’agir, au risque de te la voir refuser. Agir et présenter tes résultats, au risque de les voir dénigrés. Cesser d’agir et attendre qu’on vienne te chercher, au risque que ce ne soit pas le cas.

- C’est ton choix.
»

***

Je suis assise. Mes yeux sont couverts. J’observe le monde à travers mes lunettes comme les écrans de mon observatoire.

« T’es pas sensée anticiper les choses avec ton gros cerveau ? Tu vois pas qu’il va finir comme sa mère ? T’en a rien à foutre c’est ça ? Une personne de plus que tu regarderas brûler ?! »

***

Ces moments-là sont toujours fascinants. Conserver une telle lucidité alors que l’on n’a plus aucun contrôle est paradoxal.

Je me redresse en prenant une grande inspiration puis lâche une toute aussi grande expiration. L’éruption est passée. La table basse y est passée. Je regarde les débris clairsemer mon salon. Je regarde mes mains, toujours tremblantes. Je relâche le fragment du plan de travail que je tenais précédemment. Je m’assois calmement sur l’un des canapés.

***

Casey ouvre la porte, se retrouvant face à moi. Il est en bien meilleur état que les colocataires avec qui il fait ses vidéos. Il fait de son mieux pour vivre et pour l’heure y arrive. Pour combien de temps ? Qu’importe, cela fait plaisir de le revoir. De quoi laisser échapper un fin sourire. Lui demander comment il va. L’écouter en silence raconter ses aventures. Lui répondre. Lui dire qu’on ne lui en volait pas d’être parti de l’Institut, car c’était son choix. Lui dire qu’il pouvait être fier de lui : s’il était resté auprès des services sociaux, il aurait été mis à la porte à sa majorité or, d’une certaine manière, il a prouvé être capable de s’en sortir. Pour combien de temps ? Qu’importe, il avait des chances de se construire, et savait où aller sinon. Lui avouer que le premier entrainement X-Men auquel j’avais pensé les soumettre, avec Leandra, était un stage de survie en milieu sauvage. Certes, le sauvage était limité dans leur squatte, quoiqu’insectes et difficultés soient plus présentes qu’à l’Institut, mais cela faisait des mois que Casey survivait. Pour combien de temps ? Qu’importe, tant qu’il réussissait. Lorsque je lui avais parlé de patience, il ne s’agissait pas d’attendre. Il s’agissait de se donner le temps, de se préparer. Moi aussi, considérant mes capacités, j’avais trouvé en la scolarité à l’Institut une perte de temps prodigieuse. Moi aussi, j’avais été un problème. Histoire de le régler, ils m’avaient mise dans les élèves X-Men. Histoire de le régler, ils m’avaient mise en compagnie d’une forte-tête à mon niveau mais pleine de bonne volonté, elle. Pour combien de temps ? Qu’importe, je comprenais sa situation. Moi aussi, après ma majorité, j’avais quitté l’Institut. Plus que le loft, qui restait sur le terrain du manoir, je m’étais aventurée au sein du SHIELD ; espionner, mentir, être égale à moi-même tout en servant les intérêts des X-Men. La distance ne changeait rien. Moi aussi, j’avais voulu rejoindre les X-Men pour m’intégrer. Moi aussi, je ne savais pas où j’en étais.

***

« Tu sais, Tess, j’ai essayé. J’ai réellement essayé. J’en peux plus. »

Je voudrais pleurer. J’ai besoin de pleurer. D’évacuer, par les larmes, cette boule qui s’est formée sous mon plexus. Cette boule qui me fait comprendre pourquoi on croit que l’amour réside dans le cœur. Cette peinte de cœur. Je voudrais pleurer. J’ai besoin de pleure. D’avoir, après les larmes, cette sensation de fatigue. Cette sensation d’apaisement. Je voudrais pleurer. J’ai besoin de pleurer. Jusqu’à ce que mes yeux soient deux petits pruneaux tout secs qu’un battement de paupière me donnera l’impression d’être râpeux. Je voudrais pleurer. J’ai besoin de pleurer. Je n’y arrive pas.

***

« Wahou ! »

Pourquoi ? Pourquoi les ai-je faites ?

« C'est génial ! »

Cela peut l’être. Cela peut ne pas l’être. Dépendant du pourquoi.

« Tu as mis quelles fonctionnalités ? »

Je vois trop de choses. Je vois comment les choses fonctionnent. Pourraient fonctionner.

« On les utilise comment ? »

Je vois les possibles, j’anticipe les futurs qui pourraient être et j’agis pour favoriser certains.

« Tu peux me montrer ? »

Je vois une intersection, à chaque instant. Je vois tous les chemins qui s’offrent à moi, à chaque instant. Je vois ce que j’ai à faire pour essayer d’en emprunter un. Je vois si cela fonctionne.

« Je peux vraiment les garder ? »

J’ai vu cela. J’ai agi en fonction. Pourquoi ?

Je vois… trop de choses. Très peu d’êtres peuvent comprendre. Un seul, de ceux que j’ai actuellement découverts. Ce n’est pas Casey.

Ce n’est pas Casey mais cela ne signifie pas qu’il n’a aucune importance. Sinon je n’aurais pas réveillé le souvenir. Sinon je n’aurais pas proposé de l’aider à améliorer son lieu de vie. Sinon je n’aurais pas accompli ce que nous devions faire à deux seule. Seule.

Je souris.

Seule.

Doucement, je m’approche de Casey. Il a dû découvrir que ses Cyberlunettes réagissent à l’œil, son point de focalisation servant de "curseur" et la contraction des paupières due à la concentration sur un objet permettant la sélection ; ersatz de Cyberpathie que la vivacité et l’indépendance oculaire de Casey devraient pleinement mettre à profit.

« Interface informatique, modem via satellite, caméras et micros miniatures sur les branches, projecteur holographiques 3D sur le nez, senseurs capables de détecter les résonnances télépathiques, les sources d’énergie et d’analyser les circuits électroniques intégrés aux verres photochromiques, réseau inter-Cyberlunettes de communication et d’échanges de données. »

Les Cyberlunettes de Casey s’activent pour projeter devant lui les fenêtres qu’il a ouvert ainsi qu’un clavier holographique autrement absent.

« Tu peux également avoir un contrôle vocal. »

Je n’ai besoin ni du clavier holographique ni du contrôle vocal puisque mes Cyberlunettes s’interfacent avec mon cerveau, bénéficiant d’un des "super-ordinateurs" les plus puissants au monde, mais ils pourront être utiles à Casey.

« Je vais te montrer. Et tu peux vraiment les garder. Pense à les remettre dans leur étui chaque soir, et à brancher celui-ci sur secteur pour qu’il les recharge. »

J’ajouterai qu’il ne doit pas hésiter à les utiliser pour me contacter mais il est inutile de chercher ses mots. Tout a déjà été dit.

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