Tessa "Lady" Doe, Sage
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Tessa "Lady" Doe, Sage
Tessa
"La vraie sagesse est de ne pas sembler sage."
(Eschyle)
Bonjour, mon nom à moi c'est Tessa Lady Doe ! Mais on me connait aussi sous le nom de code Sage.
Je suis née le 29/02/1992 dans l’Hindu Kush, en Afghanistan. J’ai 23 ans, plus ou moins.
Un petit secret pour la route : je suis une mutante sévissant à New York, USA.
On me dit souvent que je ressemble à Kate Beckinsale.
Je fais partie du groupe X-Men.
Je suis née le 29/02/1992 dans l’Hindu Kush, en Afghanistan. J’ai 23 ans, plus ou moins.
Un petit secret pour la route : je suis une mutante sévissant à New York, USA.
On me dit souvent que je ressemble à Kate Beckinsale.
Je fais partie du groupe X-Men.
Capacités
| Psychologie
|
fiche by Anthemis.
crédits gifs & icon ;; tumblr & chester.
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Dernière édition par Lady Tessa le Mer 29 Juil 2015 - 11:29, édité 1 fois
Tessa- Messages : 500
Date d'inscription : 14/07/2015
Localisation : Institution Charles Xavier
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Informations:
Re: Tessa "Lady" Doe, Sage
Biographie
Qui suis-je ? Que suis-je ? Ce sont les deux premières questions que l’on se pose généralement. Chez moi la réponse est la même.
J’ignore ma date de naissance, j’ignore mon lieu de naissance, j’ignore qui étaient mes parents. A dire vrai je ne m’en suis jamais vraiment soucié ; d’après mon génotype, il est probable que je descende d’une famille venant des Balkans, en Europe, mais je n’en sais guère plus. Je suis née en Afghanistan, pays qui n’a pas connu la paix depuis une quinzaine d’année avant ma venue au monde, vers la fin de la seconde phase de la guerre d’Afghanistan ; je n’ai pas connue l’invasion de l’armée rouge ni le régime communiste qui lui a succédée et c’est dans le calme relatif de la troisième phase que j’ai fait mes premiers pas et dis mes premiers mots. Considérant que les combats se concentraient dans les grandes villes et que j’ai grandie dans l’Hindu Kush, une chaine de hautes montagnes, on devait être plutôt tranquilles. Ma survie a du dépendre de cela, jusqu’à ce que je sois capable de l’assurer par moi-même.
Je n’ai pas plus de souvenirs de mes jeunes années qu’une personne normale et n’ai pas réellement eues de personnes pour me parler de ce qui s’y était passé ; mon souvenir le plus marquant de l’époque, et sans doute parmi les premiers d’ailleurs, est un tremblement de terre qui m’a laissée sans toit et après lequel j’ai commencé à errer. Je ne saurais dire quand ou comment j’ai été séparée de ma famille, je sais juste que je faisais parti des orphelins lorsque la guerre est arrivée chez nous. Les combats de guérilla menés par le Front Uni islamique et national « pour le salut de l’Afghanistan » nous ont poussés à migrer toujours plus vers le nord-est, ironiquement vers les territoires du Front Uni. Mais de toute façon, que ce soit le Front Uni ou les Talibans, cela ne changeait rien : il n’y a pas de civils dans la guerre pour la survie. On dit que les enfants font d’excellents soldats et s’il n’était pas question d’être enrôlée dans quelque armée que ce soit je pense avoir confirmée cette théorie : les enfants apprennent bien plus vite que les adultes, du fait qu’ils découvrent le monde, sont plus influençables et inconscients de la véritable nature de leurs actes. Ils observent, ils reproduisent, ils s’en remettent aux autres pour juger de ce qu’ils peuvent ou non faire ; cela conduit aux démonstrations les plus sincères, dans le meilleur comme dans le pire. J’ai observé, j’ai reproduit, simplement qu’il n’y avait pas de meilleur dans la guerre. Juste la survie. La survie face aux soldats des deux camps, en ramassant leurs armes sur leurs corps ensanglantés avant de les utiliser pour en ensanglanter d’autres et en restant capable de se défendre même sans elles pour ne pas être ensanglantée, jamais. La survie face à la nature, en apprenant à me procurer ce dont j’avais besoin que ce soit en eau ou en nourriture, à faire le feu et l’abri, pour ne pas être rongée de l’intérieur, jamais. Parfois, cela se croisait ; il était tellement plus simple de se procurer la nourriture d’autrui lorsqu’il était ensanglanté. Ce n’était ni question de haine ni question d’avidité. Il n’y en avait juste pas assez pour deux. Lorsque c’était le cas alors l’autre n’était pas gênant, il pouvait même être utile.
J’ai appartenu à plusieurs groupes de réfugiés au fil des ans, tout en sachant que je n’étais pas comme eux. Je les observais comme des curiosités et des outils, ils me renvoyaient un regard de méfiance au mieux et de crainte au pire. Tant qu’ils m’étaient utiles, ils ne craignaient rien, mais lorsque les ressources venaient à manquer… je me suis parfois demandé si c’était cela qui était arrivé avec mes parents. Cela n’avait aucune importance, il n’y avait pas réellement de passé, pas plus que d’avenir, seulement l’instant présent. Je n’avais pas la moindre idée de ce qui se passait réellement, je n’avais pas le moindre intérêt pour cela non plus ; les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU contre le terrorisme ou concernant les mutants, les accusations d’enlèvement de diplomates iraniens, la non-reconnaissance du régime taliban la majeure partie des pays du monde, l’indifférence de la Justice League 2.0 pour de simples humains s’entretuant, tout cela nous était inconnu. Ils n’existaient pas plus pour nous que nous n’existions pour eux : des quantités négligeables, des choses dont on connaissait l’existence par ouï-dire au mieux. Les Organisations Humanitaires d’aides aux réfugiés, voici ce qui me concernait le plus dans ce vaste monde que je ne conceptualisais qu’à peine : elles me semblaient stupides de venir donner leurs ressources ainsi même si je ne me faisais aucune illusion quand au fait que la majeure partie devait être détournée ou réquisitionnée ; cela m’allait tant que j’arrivais à en avoir une part.
Je suis partie à leur recherche, me rapprochant des grandes villes dans lesquelles on supposait qu’elles se trouvaient ; j’avais néanmoins l’intelligence de laisser d’autres passer avant moi. J’avais toujours beaucoup appris de l’ensanglantement des autres et n’avais pas l’intention de me faire avoir. Ma survie était bien la seule qui me préoccupait jusqu’à ce que je rencontre ce qui fut l’élément perturbateur de ma vie.
Ma différence n’avait jamais été exclusivement comportementale ou capacitaire. Ma différence en était responsable, je le savais. Je le voyais, et de façon bien plus littérale que par observation de mon environnement : il me suffisait de me regarder et de regarder quiconque pour voir ce que j’avais et que lui n’avait pas, même si j’ignorais de quoi il s’agissait. Et surtout, j’étais loin de voir à quel point j’étais différente. J’étais adolescente, cela avait apporté son lot de désagréments supplémentaires et m’avait posé problème plus d’une fois, et errais en périphérie d’un village de réfugiés construit par l’aide humanitaire. J’en prélevais ma part à l’occasion, quelle qu’en soit la manière nécessaire. Les choses avaient évoluées durant les années précédentes, de plus en plus d’étrangers étaient venus et malgré toutes les langues que je maitrisais, j’en entendais de nouvelles que je ne comprenais pas. Avec ces nouvelles langues, il y avait souvent de nouvelles troupes venant représenter de nouvelles factions jusqu’à lors inconnues et si j’appris rapidement à comprendre et à identifier les unes et les autres, je découvris surtout des machines de guerre qui se faisaient plus impressionnantes que jamais avec ces nouveaux venus ; la guérilla n’en était que plus à l’ordre du jour mais, étonnamment, les étrangers se préoccupant de nous semblaient avoir la tâche plus facile à mesure que les opérations se prolongeaient.
C’est l’un d’eux qui changea ma vie. Tout a commencé par un frisson, comme si on m’effleurait. Inédit et inexplicable ; par conséquent dérangeant et agressant, me mettant en alerte quand bien même je savais être seule dans ma planque. Cela a continué, me poussant toujours plus sur la défensive alors que je refusais encore et toujours cette sensation de contact. J’ai essayé tout ce qui m’est venu à l’esprit pour la faire partir, allant jusqu’à partir moi-même ; rien n’y a fait. Alors, j’ai finie par l’accepter, simplement. Une autre voix dans ma tête, c’était encore une fois de l’inédit dont je me serais bien passée. Une voix qui me parla. Elle m’expliqua qui elle était, ce qu’elle était : Charles Francis Xavier, mutant télépathe américain. Elle participait à l’aide humanitaire mais avait été prise dans un éboulement et, blessée, elle s’acharnait à envoyer des appels télépathiques pour qu’on lui vienne en aide ; appels que j’avais captés parce que j’étais comme lui, mutante et télépathe. Elle voulait me guider jusqu’à elle, elle voulait que je l’aide. La vie d’autrui ne e pouvait m’importer qu’en un cas de figure et il se trouvait qu’elle pouvait m’aider, m’aider à me sortir de cette guerre ; elle m’avait percé à jour, sans même être présente physiquement, une étrangeté qui ne fit qu’accroit mon intérêt pour elle. Ne plus avoir à lutter pour ma survie, une sacrée promesse en échange de la sienne, de survie. Une promesse qu’elle me montra possible, me dévoilant les souvenirs d’une école qu’elle avait crée plus de quarante ans auparavant. C’était un autre monde et le marché fut conclu. Je suis allée l’aider, déblayant les décombres et l’en extrayant, voyant qu’elle n’était pas comme moi mais plus semblable qu’aucun autre être ne l’avait été jusqu’avant. La voix ne quitta pas ma tête, me guidant jusqu’à de ses amis. Tous mutants, pour la plupart liés entre eux par un esprit de camaraderie entrainé. Je ne savais pas qui ils étaient ou ce qu’ils étaient et cela m’indifféraient car j’avais la parole d’un homme en qui, étonnamment, j’avais confiance ; ça ne m’était jamais arrivé avant et je ne m’en étais même pas rendu compte de suite mais le plus important était qu’il tienne parole. Ses amis semblèrent me considérer différemment que les humains au début, même si la méfiance voir la crainte revinrent chez certains après qu’ils m’aient vu ensanglanter de sang froid un bandit alors même qu’ils mettaient en fuite le reste de la bande qui attaquait le convoi de vivres. L’un d’eux me dit une phrase qui me marqua, bien que je ne la compris pas, à l’époque : les X-Men ne tuent pas.
Lorsque Charles Xavier fut rétabli, n’ayant plus ses jambes à perdre de toute façon, il me conduisit jusqu’à son Institution « pour jeunes surdoués » ; terme qui, même sans désigner la mutation, me concernait de toute façon. J’émigrais aux Etats-Unis d’Amérique en tant que réfugiée afghane, même si la procédure se complexifia lorsqu’il fut question que j’obtienne une identité ; j’avais un nom, oui, mais c’était tout. Ni acte de naissance, ni même le moindre souvenir de mon nom de famille : j’étais Tessa, juste Tessa. J’eu donc le droit à un passeport en tant que Tessa Doe, nom auquel je trouvais une certaine musicalité car il sonnait bien même si sa valeur n’était qu’administrative, et appris ma date de naissance grâce aux capacités psychométriques d’un mutant.
Ce fut ainsi que le 5 Septembre 2005, j’intégrais l’Institution Charles Xavier pour jeunes surdoués ; c’était le début des péripéties que seraient la découverte et l’adaptation à ce nouveau monde.
Les débuts furent difficiles. Mon optique n’avait pas réellement changée quand bien même les règles de vie l’avaient fait. Néanmoins l’abondance des ressources et l’absence de lutte pour la survie garantissait que je ne serais pas un danger à défaut de ne pas être un problème. Xavier avait depuis bien longtemps diagnostiqué mon trouble de la personnalité et tacha de me suivre psychologiquement pour que je puisse en guérir. Je n’avais aucune objection à ce qu’il change ce qu’il m’expliquait être une mauvaise chose, cela n’était qu’un moyen pour parvenir à ce monde qu’il m’avait promis et faisait donc implicitement parti du marché. De même que le fait de me mêler aux élèves et de suivre des études même si les uns comme les autres ne m’intéressaient pas réellement ; ce et ceux qui m’intéressaient, c’étaient les X-Men. Malgré cela, ma vie à l’Institution était comme l’imposait le cadre : j’allais en cours afin d’y faire acte de présence et de justifier qu’on me garde, je respectais le règlement afin qu’on ait aucun motif pour m’exclure, je consultais régulièrement Xavier et accomplissais ce qu’il me demandait d’accomplir en accomplissant le minimum… je vivais en parfait parasite, remplissant ma part du contrat afin de continuer à bénéficier de celle que m’avait promise le directeur de cette Institution. Pourquoi aurais-je fais plus vis-à-vis de ce qui ne m’intéressait pas ? A dire vrai, il y avait bien une raison : échapper à l’ennui. Je n’étais pas comme tous ces élèves que je croisais dans les salles communes, j’estimais valoir tellement mieux. Et je le prouvais, à mes yeux, n’hésitant pas à les escroquer et les manipuler tout en prenant bien garde de ne jamais transgresser les règles ; le règlement était, à l’instar des autres, un outil dont je pouvais user à ma guise pour accomplir ce que je souhaitais. De temps à autres, il m’arrivait néanmoins de dépasser les bornes ; que ce soit par irresponsabilité ou tout simplement « crise de rébellion » aussi stupide que naturelle. Bien entendu mon suivi psychologique cherchait à prévenir cela et il y avait punition, quand bien même j’étais toujours à prouver logiquement que je n’avais rien à me reprocher. J’étais là pour vivre, je n’avais rien à y faire de particulier, pas d’avenir ou de projet. Très rapidement, le moyen de « canaliser » mes tendances à la délinquance fut trouvé ; le pire étant que je fus volontaire. Cette solution miracle ? Devenir une X-Woman.
Mais avant d’en venir à cette partie, je souhaiterai parler de la personne avec qui j’ai partagée ma chambre durant mes cinq années d’études à l’Institut. Pourquoi ? Parce qu’elle est surement la mieux placée pour avoir pu constater les changements dans mon comportement et y a partiellement contribué. Elle s’appelait Agnees Gayre. Une écossaise que les mystères de la génétique avaient faite blonde, pour son plus grand damne d’ailleurs, mais dont il était impossible de douter de l’origine une fois qu’elle ouvrait la bouche, moyennant que l’on connaisse l’accent des Highlands. Intelligente et sociable, jalouse et maladroite, elle se définissait comme « adorable jusqu’à l’éruption » ; une belle manière de dire qu’elle était du genre à réagir très vite, explosant comme un volcan, et qu’elle se montrait attachante malgré tout le reste. Une fois l’intérêt pour l’informatique et les technologies, la dépréciation de la rousseur qu’elle n’avait pas et une tendance à la pyromanie ajoutés à la personnalité de cette pyrokinésiste, il était assez aisé de comprendre pourquoi on m’avait expédiée dans son dortoir : si les X-Men ont cultivés et canalisés mes talents, elle a tâché d’en faire de même de ma personne là où la théorie de Xavier ne pouvait aller. Les premiers mois, Agnees n’était rien de plus qu’un numéro divertissant dont je pouvais disposer à loisir. Ce que je faisais, bien évidemment. Nos âges étaient si proches qu’elle avait cette naïveté et ce besoin de reconnaissance adolescents qui me faisaient défaut, m’offrant de parfaits moyens de l’instrumentaliser et de lui faire vivre des mésaventures dont elle se serait bien passée. Et pourtant, elle continuait de revenir vers moi, pas par obligation mais par une chose qui ne m’était pas familière quand bien même j’avais pu la croiser dans les camps de réfugiers : l’altruisme. Elle me parlait de chevelure, elle me parlait de fringues, elle me parlait de mecs, elle me parlait d’avenir, elle me parlait d’amitié… toutes ces choses que faisaient les filles « de notre âge ». J’allais dans son sens ou non fonction de ce qui m’arrangeait, apprenant ou me contentant d’occuper mon temps. Elle n’était rien de plus et ironiquement c’est lorsque je lui ai clairement dit en face qu’elle est devenu autre chose. C’est difficile à conceptualiser pour des personnes normales, je le sais, mais il faut imaginer que je n’avais pas le moindre affect pour elle, pas même une pointe de ceux que je feignais ; elle n’avait jamais eu le statut de personne ou même d’animal, elle n’existait que par rapport à moi et aurait pu disparaitre que j’aurai trouvé autre chose. Lorsque je lui ai déclaré cela durant une crise de colère… il c’est passé quelque chose dont j’étais incapable de fournir une description à l’époque. Même en parler aujourd’hui est difficile. Je n’ai pas compris mais face à son regard, face à ses larmes, face à son visage, face à sa détresse, quelque chose n’allait pas. Quelque chose, en moi, n’allait pas. Cela vous parait naturel d’être en phase avec vos émotions mais ça ne l’est pas pour des personnes comme moi. Lorsqu’elles s’agitent sans que vous les compreniez, lorsqu’elles deviennent trop fortes, c’est un état dont il faut se débarrasser. Et comment le faire lorsqu’on est déjà en crise ?
Les choses ont changé après ce jour-là, le suivi psychologique c’est poursuivi avec un véritable investissement de ma part et j’ai réellement commencé à échapper à mon trouble. Découvrir le monde est une chose complexe mais se découvrir soi-même n’est guère plus facile. Les goûts et les couleurs ne se discutent pas ; il faut pourtant bien le faire lorsqu’ils nous ont indifférés durant la totalité de notre vie. J’entrais dans l’adolescence à ma façon, je pense. Me chercher, en tant que personne comme dans mon rôle, a demandé nombre d’effort et de patience. Après tout, j’étais toujours une délinquante adepte de l’escroquerie et de la manipulation quand bien même j’essayais de m’améliorer niveau sensibilité ; et morale aussi, même si je suis lucide que ce fut un échec cuisant. Je n’ai jamais regrettée ma tirade cruelle, véridique mais cruelle, envers Agnees mais j’ai taché qu’elle se sente bien, qu’elle aille bien ; cela me faisait aller bien également. C’était cela, l’amitié ; enfin, en partie. Une autre partie impliquait que, là où je m’étais servie d’elle pour me divertir, on doive se divertir ensemble et pour le coup je fus servie. Elle me fit partager tout ce qui était important pour elle en un temps record, cherchant ce qui me plairait dans le lot pour insister dessus une fois la découverte faite. Ce fut aussi sportif qu’adorable, je pense. Très maladroit aussi, par moment : il n’est jamais bon, lorsqu’une personne tente de nous expliquer quelque chose à propos d’une chose qui la passionne, de lui dire qu’on en sait plus qu’elle sur le sujet. Oui, Agnees me fit partager sa passion pour l’informatique et les technologies, sur lesquelles ma mutation pouvait être agaçante. Ensemble, nous avons construit le premier modèle de Cyberlunettes, pour me permettre d’exploiter un peu mieux mes capacités cyberpathiques comme d’avoir la classe purement et simplement. C’était important d’avoir la classe et l’un des autres accessoires incontournable pour cela fut le manteau long : depuis The Matrix, c’était devenue la nouvelle cape que seuls les Super-Héros Old School, un synonyme poli de Has Been, portaient encore. Même si cela partait déjà loin, on ne tarda pas à faire pire par volonté anticonformiste de simplement changer de registre de conformité : ainsi se rajoutèrent News-Rock, tour-de-cou et corset, par mouvance gothique. Ma couleur favorite tomba rapidement sous le sens avec le mystère du noir, je la portais déjà sur la tête mine de rien, quand au reste ce fut l’occasion d’expérimentations parfois… spéciales. Sans déprécier le haggis, spécialité écossaise alliant de l’intérieur de mouton farci avec de encore plus d’intérieur de mouton parce qu’ils n’avaient pas grand-chose d’autres dans les Highland, je me suis plutôt tournée vers quelque chose de mangeable comme la spécialité américaine ; et oui, même chez McDo, cela restait plus mangeable ce qui était dire. En parlant de spécialités américaines, le Western prouva une fois encore que nous avions bien raison avec nos longs manteaux quand aux Disney… et bien disons que s’il fallait les avoir vu une fois dans sa vie. Pas comme si on avait le choix. Je m’arrêterai sur la Belle et le Clochard qui me marqua à vie : outre le fait que je savais ne pas apprécier les animaux, j’héritais du surnom de « Lady » de part une imitation un peu trop bien réussie du personnage ; mais il n’est pas moyen que je la refasse aujourd’hui, merci mais non merci. Mais passé le côté « animal de compagnie » qui n’était rien de plus qu’un règlement de rancune de la part de mon amie, Lady restait relativement classe une fois placé devant mon prénom ; et oui, ce n’était pas ce jour-là qu’Agnees réussirait à m’avoir ! Le haggis avait suffit. Nos aventures « normales » continuèrent durant toute ma scolarité et ma construction personnelle à l’Institut, en parallèle de mon apprentissage d’X-Woman.
Si une amie était nécessaire pour avancer à son côté, une mentor l’était également pour montrer le chemin. Je ne remercierais jamais assez ma tutrice X-Woman pour avoir sue me guider comme elle l’a fait, ne se contentant pas de me permettre d’exercer mes talents criminels dans un cadre contrôlé mais tâchant de m’apprendre à les utiliser pour de bonnes raisons. Elle n’était guère plus vieille que moi, une jeune femme gentille et douce, très empathique et toujours à l’écoute, aussi intelligente que facile à prendre au dépourvue lorsqu’elle ne s’y attendait pas. Tout le contraire de ma personne en sommes mais son influence n’en a été que plus positive, une fois qu’elle ce fut habituée. J’entrais cependant parfaitement en écho avec son côté rationnel là où elle raisonnait plutôt avec Agnees lorsqu’il s’agissait de perdre le contrôle de ses émotions, même si nous n’étions que des élèves parmi d’autres. Amicale, elle m’a enseignée nombres de choses tant vis-à-vis de la « famille » des X-Men que de la vie en générale. C’était une surdouée de l’informatique, chose pour laquelle ma colocataire et moi-même étions sure de la côtoyer en cours et au-dehors. Je nous pense encore aujourd’hui ses meilleures élèves dans le domaine, surtout moi, même si je ne saurais dire si c’est à tord où à raison ; mais comme elle le disait, avec affection je le sais, j’étais une tricheuse. Ma mutation faisait quasiment tout pour moi, depuis des capacités d’apprentissage tout simplement inhumaines à une dextérité qui ne l’était guère moins. Cela ne m’empêcha pas d’éprouver de la difficulté face aux efforts prolongés mais me facilita grandement tout ce qu’elle put me demander. Beaucoup l’auront reconnue, ma mentor fut Katherine Pryde ; les premiers chrétiens romains avaient rattaché l’étymologie de ce nom au grec katharos, signifiant « pur » et cela lui allait bien à mes yeux. Ce fut elle qui m’expliqua la valeur de cette maxime qu’était « les X-Men ne tuent pas », ainsi que les notions qui lui étaient liées comme les difficultés qu’il pouvait y avoir à respecter cela ; et cela était l’ultime preuve d’une grande pureté de cœur et d’âme. Si je savais que jamais je ne pourrais les avoir, je fis le vœu de respecter au mieux cette volonté comme elle-même l’aurait fait et pour elle, en l’honneur de cet enseignement humain qu’elle m’avait donné. Kate me fit découvrir la gymnastique en plus de me forcer à m’améliorer en escalade et en athlétisme, m’aidant à mettre à profit mes capacités naturelles dans un style de combat proche d’une danse, domaine qu’elle pratiquait également. Je réussi rapidement à me rapprocher de son niveau, un peu trop rapidement peut-être puisqu’il me fut par la suite impossible de m’améliorer : l’intégration de nouvelles disciplines de combat me permit de me diversifier, jamais de la battre. Ce n’était pas mon but d’ailleurs, je préférais faire sa fierté que la dépasser. Elle était ma tutrice, l’une des rares professeures de qui j’acceptais les choses sans discuter ; ce ne fut pas le cas avec tous et surtout pas avec les anciens membres de la Justice League, qu’ils soient X-Men ou simples intervenants. Je les trouvais hypocrites d’avoir dissout leur groupe vis-à-vis de l’absence d’effort mondial pour changer la donne au niveau de l’aide humanitaire alors même qu’ils avaient ignorés les besoins des civils durant la Guerre d’Afghanistan. Non, je ne leur demandais pas de s’y être impliqué en prenant parti, comme le président de l’époque avait pu le leur demander, simplement de comprendre le fait qu’il n’y avait pas de civils dans la guerre pour la survie : ils n’avaient pas fait d’humanitaire ni n’avaient aidés ceux qui en avaient besoin à mes yeux. Même en passant le fait qu’ils avaient pour un certain nombre des capes, j’avais ce malaise envers eux qui me fit la plupart du temps ignorer cette volonté de transmission de savoir ; je pouvais le récupérer après de toute façon. J’ignorais s’ils voyaient dans les X-Men des successeurs potentiels, après tout le groupe que j’aspirais à rejoindre avait été fondé au moment où la Justice League commençait à péricliter et plusieurs X-Men comme Charles Xavier lui-même avaient été membres ou soutiens de l’équipe internationale, mais je ne voulais ni de cette filiation ni de cet héritage.
En parlant de Charles Xavier, il fut pour moi cette figure patriarcale propre à l’Institut tout autant que l’une des personnes me permettant de me sortir de mon trouble de la personnalité. Son suivit psychologique dura durant toute ma scolarité et il ne perdit jamais ni patience ni espoir. Avec mes progrès, il endossa également le rôle de professeur en m’enseignant l’utilisation et l’éthique de la télépathie. Se fut grâce à lui que je découvris ma passion pour l’eau et entamais la natation, me créant cette bulle d’isolement et de paix que je ne pouvais réellement avoir nulle part ailleurs, ou encore que je compris comment je voulais m’intégrer à la structure des X-Men et aider à la réalisation de son idéal. J’avais connue la guerre et je voulais l’éviter autant que faire se pouvait, oui, ainsi pus-je mettre à profit ce que j’étais afin de pouvoir arpenter une voie que peu d’autres X-Men parcouraient. Certes, ce chemin n’était pas forcément le plus adéquat avec les valeurs que Katherine m’avait enseignées mais j’avais toutes les prédispositions pour : l’infiltration. Agir sous couverture, être une espionne, mentir et surveiller ; j’étais douée pour cela, je m’estimais même être parmi les meilleurs. Ce n’était pas jouer avec le feu, à mes yeux, mais user de tout ce que la nature m’avait donné, en bien ou en mal, afin de faire ressortir les objectifs bénéfiques que nous suivions tous. C’est dans cette optique que je suis devenue X-Woman, adoptant le nom de code Sage. Il aurait pu m’être donné en raison des connaissances que j’avais accumulées tout au long de mon existence mais en réalité il en tenait simplement au fait que je doive être sage, dans le sens « arrêter mes conneries » ; c’était là l’une des phrases qu’on m’avait le plus répété à mes débuts et, oui, Agnees eu son mot à dire le moment venu, même si elle-même ne parvint jamais à devenir X-Woman.
J’obtins mon rang d’X-Woman en l’an 2010, peu avant les événements qui conduisirent l’Initiative à se révéler au monde alors que Vengeurs et extraterrestres se déchiquetaient au-dessus de Manhattan. Le Projet Initiative existait depuis presqu’une décennie et avait pris en importance suite à la dissolution de la Justice League, l’impossibilité de contrôle sur les Quatre Fantastiques et les échecs de tentatives de créations d’autres groupes sensés reprendre le flambeau ; cependant, avant la Bataille de New York il aurait été difficile de voir un nouveau groupe de super-héros prendre réellement « la relève », dans les médias tout du moins. Parce que les X-Men n’avaient pas chômés sans jamais être sortis de l’ombre : entre la protection des Morlocks contre les Maraudeurs et les confrontations avec Purificateurs, Confréristes et autres, les missions et les diverses subdivisions indépendantes étaient toujours plus nombreuses. Il aurait peut-être même été possible de prétendre à une légitimité vis-à-vis de cette organisation que tous cherchaient à remplacer ! Les consignes restant à l’action clandestine cependant, il valait mieux chercher à surveiller les nouvelles forces en présence et l’Initiative se plaçait première d’entre elle. Le SHIELD ignorait notre existence et notre groupe ne lui faisait pas confiance ainsi donc cette mission me semblait simplement faite pour moi. Il me fallut pas mal de préparations pour effectuer cette mission et je pris bien soin de les tourner à mon avantage : user d’une fausse identité ne fut pas nécessaire, il était plus simple de me naturaliser américaine, quand à ne pas mêler l’Institut autrement que comme l’école privée où j’avais faite mes études cela me permis d’obtenir la transformation des écuries inutilisées en loft et d’ainsi bénéficier d’un logement personnel, quand bien même il était situé à Graymalkin Lane. Une fois les dispositions prises pour que je puisse mener ma vie en parfaite autonomie comme la personne normale que je ne serais jamais, je pus me présenter au recrutement et passer les tests d’entrée au SHIELD ; je ne doutais pas pouvoir intégrer l’Initiative mais s’eut été une grande erreur car ma mission était de surveiller, ce que je fis sans excès de zèle. Mes résultats furent suffisants à entrer et je parviens à cacher la facilité de la formation d’agent, laquelle n’avait rien de comparable avec celle des X-Men, avant de simplement faire ce que faisaient tous les Agents de la section d’analyse. Un accès aux ordinateurs et du recoupement de données pour informer les Vengeurs, quoi de mieux pour observer en silence et confortablement installée ? J’y étais bien mieux qu’à finir en cape et corset dans une société secrète tentant de dominer le monde, surtout que si le corset pouvait être cool mon avis sur la cape était inchangé. L’infiltration ne fut pas difficile, à dire vrai, mais je ne m’attendais pas à ce que je découvrir par la suite.
L’arme de service était cool, un beau Berretta 92, et les puzzles de données à recouper afin de prévenir des attentats et autres menaces similaires également mais lorsque je repense au SHIELD, je ne peux m’empêcher de me dire que c’est comme jouer au scrabble avec un bouillon de pates alphabet : il y a de tout mais jamais moyen d’en faire quelque chose. Le meilleur côtoie le pire et ce à tous les niveaux que j’ai pu observer. On pourrait croire que ça équilibre mais pas du tout. Malheureusement. A se demander comme ils ont pu réussir à tuer le Leader de la Confrérie… ah oui, le fils de ce dernier l’a trahi pour rejoindre les Vengeurs. Ils sont grands et ils sont beaux, les nouveaux protecteurs du monde. Pas étonnant que de l’autre côté du globe ça en ait fait réagir plus d’un et que nombre de pays aient cherché à s’émanciper plutôt qu’à participer ; je ne parle même pas des autres organisations qui pourraient en être alliés, comme le BRPD… Comme quoi dans le milieu on savait reconnaitre les aptitudes de chacun. Les Vengeurs originels avaient peut-être une bonne intention mais ils ont très vite dérivés ; ils se sont empêtrés dans les dépenses inutiles au lieu de consolider leurs acquis et d’adapter leurs infrastructures à leur recrutement afin de maximiser leur efficacité, nécessitant ainsi toujours plus de financements. Je sais que les X-Men sont très bien financé et exclusivement par du privé mais ils ont le contrôle sur leur argent et l’utilise bien, quelques membres financent le reste de l’organisation et ainsi celle-ci peut-être réellement indépendante. Mais peut-on véritablement blâmer les Vengeurs puisque dès l’origine, ils étaient conçus pour être l’instrument du SHIELD, lui-même affilié au gouvernement des USA ? Les politiques ont fait ce qu’ils n’avaient pu faire avec la Justice League comme les Quatre Fantastiques. L’Echec des Vengeurs à devenir ce qu’ils se revendiquent être ou aspirent à être, fonction du Vengeur, était tous simplement marqué dans leur construction. Pourtant il y en est pour lutter afin d’améliorer les choses, c’est peut-être le plus triste là-dedans. Etre dans le SHIELD m’en a apprit beaucoup sur le système et les Vengeurs me semblent être les Héros que la société occidentale mérite : non ceux qui la sauveront mais ceux qui la représenteront, en bien comme en mal, et ne la changeront jamais. Il y aura toujours une minorité pour pourrir les efforts d’une autre minorité avec une majorité indifférente au milieu ; et je ne me réfère pas à leurs idéologies mais à leurs comportements, exclusivement. Ai-je vraiment besoin d’entrer en détail sur ceux-ci ? Les mêmes noms reviendront toujours.
Avec les années, il fut d’autres noms à venir qui me laissèrent dubitative jusqu’à ce que j’entrevois la manœuvre : comment des recrues potentiels des X-Men pouvaient-elles vouloir rejoindre l’Initiative ? Etaient-elles ignorantes à ce point-là ? Pourtant ce n’était pas faute de rapporter les problèmes internes à cette organisation. Désiraient-elles participer à cette puissance brute n’étant guère plus que l’instrument d’intérêts personnels externes ou internes au groupe lui-même ? Peut-être. Peut-être pas. Avoir une infiltrée au SHIELD chargée de surveiller l’Initiative c’était une chose, avoir d’autres personnes à l’intérieur des Vengeurs avait le double avantage de pouvoir les influencer et les surveiller en même temps ; j’avais été trop timide dans ma démarche mais il ne fallait pas me parler d’espoirs, juste d’objectifs. Peut-être que certains X-Men croyaient au potentiel utilitaire des Vengeurs, tout du moins autant que les politiques qui les finançaient, et espéraient changer la donne. S’ils améliorent le groupe, c’est toujours cela de pris, tandis que s’ils doivent couvrir les X-Men je suis certaine qu’ils le feront. Nous sommes une famille, les Vengeurs sont un travail ; le choix est généralement des plus simples chez la plupart des gens.
Ma mission au SHIELD connue donc une fin prématurée, après cinq années de « bons et loyaux services ». J’y avais rencontrés des gens que j’appréciais, d’autres que je dépréciais, j’y avais eu des bonnes et des mauvaises expériences comme dans tout mais je ne me suis pas retournée lorsque j’ai quittée. Le Directeur du SHIELD avait fait un beau discourt unificateur pourtant, vraiment motivant et soutenu par la bonne volonté naïve du chef des Vengeurs, mais je ne m’y sentais plus à ma place depuis qu’on avait menacé de détruire l’Héliporteur suite à des actions injustes d’une Vengeresse. Oui, il m’a fallu plusieurs mois pour bien jouer la remise en question sur le SHIELD, de ses actions, légitimités et « tout ça » afin de déposer une démission. Une démission acceptée puisqu’après tout, j’étais une petite fourmi besogneuse parmi tant d’autres ; douée certes mais nullement indispensable. Je pense que l’on dira la même chose plus tard lorsque, mes études reprises, je conduirais une thèse sur l’étude des capacités mutantes. Une raison parfaitement logique de me faire retourner à cette école voisine de mon habitation et qui pourra m’occuper. Evidemment, il y aura dans les ombres de cela une nouvelle participation au combat des X-Men, sous une forme plus classique car je ne pense pas accepter de nouvelles missions d’infiltration long terme : il n’est rien de plus efficace que de perdre une chose pour se rendre compte de sa valeur. Hors, sans avoir perdues ni maison ni amies, l’éloignement c’est fait plus sentir qu’il ne l’était probable et il est temps que je fasse ce que j’attribue aux gens normaux. Il est temps que je m’occupe plus de ma famille que de mon boulot. J’ai hâte de revoir Agnees, qui n’en a pas encore finie avec ses études d’informatiques, et les autres. Il me faudra choisir une tenue d’X-Woman et des équipements mais j’ai déjà une idée. Quelques armes à feu dotée de munitions chimiques afin de respecter le fait que les X-Men ne tuent pas, un couteau parce qu’il s’agit du premier instrument de survie et un nouveau modèle de Cyberlunettes plus perfectionnés seront une bonne base, quand à la combinaison de molécules instables, elle sera noire et s’accompagnera de toute la panoplie de mon adolescence ; si je dois jouer avec l’élite de l’élite, cela sera avec classe.
Qui suis-je ? Que suis-je ? Ce sont les deux premières questions que l’on se pose généralement. Chez moi la réponse est la même : je suis une X-Woman.
J’ignore ma date de naissance, j’ignore mon lieu de naissance, j’ignore qui étaient mes parents. A dire vrai je ne m’en suis jamais vraiment soucié ; d’après mon génotype, il est probable que je descende d’une famille venant des Balkans, en Europe, mais je n’en sais guère plus. Je suis née en Afghanistan, pays qui n’a pas connu la paix depuis une quinzaine d’année avant ma venue au monde, vers la fin de la seconde phase de la guerre d’Afghanistan ; je n’ai pas connue l’invasion de l’armée rouge ni le régime communiste qui lui a succédée et c’est dans le calme relatif de la troisième phase que j’ai fait mes premiers pas et dis mes premiers mots. Considérant que les combats se concentraient dans les grandes villes et que j’ai grandie dans l’Hindu Kush, une chaine de hautes montagnes, on devait être plutôt tranquilles. Ma survie a du dépendre de cela, jusqu’à ce que je sois capable de l’assurer par moi-même.
Je n’ai pas plus de souvenirs de mes jeunes années qu’une personne normale et n’ai pas réellement eues de personnes pour me parler de ce qui s’y était passé ; mon souvenir le plus marquant de l’époque, et sans doute parmi les premiers d’ailleurs, est un tremblement de terre qui m’a laissée sans toit et après lequel j’ai commencé à errer. Je ne saurais dire quand ou comment j’ai été séparée de ma famille, je sais juste que je faisais parti des orphelins lorsque la guerre est arrivée chez nous. Les combats de guérilla menés par le Front Uni islamique et national « pour le salut de l’Afghanistan » nous ont poussés à migrer toujours plus vers le nord-est, ironiquement vers les territoires du Front Uni. Mais de toute façon, que ce soit le Front Uni ou les Talibans, cela ne changeait rien : il n’y a pas de civils dans la guerre pour la survie. On dit que les enfants font d’excellents soldats et s’il n’était pas question d’être enrôlée dans quelque armée que ce soit je pense avoir confirmée cette théorie : les enfants apprennent bien plus vite que les adultes, du fait qu’ils découvrent le monde, sont plus influençables et inconscients de la véritable nature de leurs actes. Ils observent, ils reproduisent, ils s’en remettent aux autres pour juger de ce qu’ils peuvent ou non faire ; cela conduit aux démonstrations les plus sincères, dans le meilleur comme dans le pire. J’ai observé, j’ai reproduit, simplement qu’il n’y avait pas de meilleur dans la guerre. Juste la survie. La survie face aux soldats des deux camps, en ramassant leurs armes sur leurs corps ensanglantés avant de les utiliser pour en ensanglanter d’autres et en restant capable de se défendre même sans elles pour ne pas être ensanglantée, jamais. La survie face à la nature, en apprenant à me procurer ce dont j’avais besoin que ce soit en eau ou en nourriture, à faire le feu et l’abri, pour ne pas être rongée de l’intérieur, jamais. Parfois, cela se croisait ; il était tellement plus simple de se procurer la nourriture d’autrui lorsqu’il était ensanglanté. Ce n’était ni question de haine ni question d’avidité. Il n’y en avait juste pas assez pour deux. Lorsque c’était le cas alors l’autre n’était pas gênant, il pouvait même être utile.
J’ai appartenu à plusieurs groupes de réfugiés au fil des ans, tout en sachant que je n’étais pas comme eux. Je les observais comme des curiosités et des outils, ils me renvoyaient un regard de méfiance au mieux et de crainte au pire. Tant qu’ils m’étaient utiles, ils ne craignaient rien, mais lorsque les ressources venaient à manquer… je me suis parfois demandé si c’était cela qui était arrivé avec mes parents. Cela n’avait aucune importance, il n’y avait pas réellement de passé, pas plus que d’avenir, seulement l’instant présent. Je n’avais pas la moindre idée de ce qui se passait réellement, je n’avais pas le moindre intérêt pour cela non plus ; les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU contre le terrorisme ou concernant les mutants, les accusations d’enlèvement de diplomates iraniens, la non-reconnaissance du régime taliban la majeure partie des pays du monde, l’indifférence de la Justice League 2.0 pour de simples humains s’entretuant, tout cela nous était inconnu. Ils n’existaient pas plus pour nous que nous n’existions pour eux : des quantités négligeables, des choses dont on connaissait l’existence par ouï-dire au mieux. Les Organisations Humanitaires d’aides aux réfugiés, voici ce qui me concernait le plus dans ce vaste monde que je ne conceptualisais qu’à peine : elles me semblaient stupides de venir donner leurs ressources ainsi même si je ne me faisais aucune illusion quand au fait que la majeure partie devait être détournée ou réquisitionnée ; cela m’allait tant que j’arrivais à en avoir une part.
Je suis partie à leur recherche, me rapprochant des grandes villes dans lesquelles on supposait qu’elles se trouvaient ; j’avais néanmoins l’intelligence de laisser d’autres passer avant moi. J’avais toujours beaucoup appris de l’ensanglantement des autres et n’avais pas l’intention de me faire avoir. Ma survie était bien la seule qui me préoccupait jusqu’à ce que je rencontre ce qui fut l’élément perturbateur de ma vie.
Ma différence n’avait jamais été exclusivement comportementale ou capacitaire. Ma différence en était responsable, je le savais. Je le voyais, et de façon bien plus littérale que par observation de mon environnement : il me suffisait de me regarder et de regarder quiconque pour voir ce que j’avais et que lui n’avait pas, même si j’ignorais de quoi il s’agissait. Et surtout, j’étais loin de voir à quel point j’étais différente. J’étais adolescente, cela avait apporté son lot de désagréments supplémentaires et m’avait posé problème plus d’une fois, et errais en périphérie d’un village de réfugiés construit par l’aide humanitaire. J’en prélevais ma part à l’occasion, quelle qu’en soit la manière nécessaire. Les choses avaient évoluées durant les années précédentes, de plus en plus d’étrangers étaient venus et malgré toutes les langues que je maitrisais, j’en entendais de nouvelles que je ne comprenais pas. Avec ces nouvelles langues, il y avait souvent de nouvelles troupes venant représenter de nouvelles factions jusqu’à lors inconnues et si j’appris rapidement à comprendre et à identifier les unes et les autres, je découvris surtout des machines de guerre qui se faisaient plus impressionnantes que jamais avec ces nouveaux venus ; la guérilla n’en était que plus à l’ordre du jour mais, étonnamment, les étrangers se préoccupant de nous semblaient avoir la tâche plus facile à mesure que les opérations se prolongeaient.
C’est l’un d’eux qui changea ma vie. Tout a commencé par un frisson, comme si on m’effleurait. Inédit et inexplicable ; par conséquent dérangeant et agressant, me mettant en alerte quand bien même je savais être seule dans ma planque. Cela a continué, me poussant toujours plus sur la défensive alors que je refusais encore et toujours cette sensation de contact. J’ai essayé tout ce qui m’est venu à l’esprit pour la faire partir, allant jusqu’à partir moi-même ; rien n’y a fait. Alors, j’ai finie par l’accepter, simplement. Une autre voix dans ma tête, c’était encore une fois de l’inédit dont je me serais bien passée. Une voix qui me parla. Elle m’expliqua qui elle était, ce qu’elle était : Charles Francis Xavier, mutant télépathe américain. Elle participait à l’aide humanitaire mais avait été prise dans un éboulement et, blessée, elle s’acharnait à envoyer des appels télépathiques pour qu’on lui vienne en aide ; appels que j’avais captés parce que j’étais comme lui, mutante et télépathe. Elle voulait me guider jusqu’à elle, elle voulait que je l’aide. La vie d’autrui ne e pouvait m’importer qu’en un cas de figure et il se trouvait qu’elle pouvait m’aider, m’aider à me sortir de cette guerre ; elle m’avait percé à jour, sans même être présente physiquement, une étrangeté qui ne fit qu’accroit mon intérêt pour elle. Ne plus avoir à lutter pour ma survie, une sacrée promesse en échange de la sienne, de survie. Une promesse qu’elle me montra possible, me dévoilant les souvenirs d’une école qu’elle avait crée plus de quarante ans auparavant. C’était un autre monde et le marché fut conclu. Je suis allée l’aider, déblayant les décombres et l’en extrayant, voyant qu’elle n’était pas comme moi mais plus semblable qu’aucun autre être ne l’avait été jusqu’avant. La voix ne quitta pas ma tête, me guidant jusqu’à de ses amis. Tous mutants, pour la plupart liés entre eux par un esprit de camaraderie entrainé. Je ne savais pas qui ils étaient ou ce qu’ils étaient et cela m’indifféraient car j’avais la parole d’un homme en qui, étonnamment, j’avais confiance ; ça ne m’était jamais arrivé avant et je ne m’en étais même pas rendu compte de suite mais le plus important était qu’il tienne parole. Ses amis semblèrent me considérer différemment que les humains au début, même si la méfiance voir la crainte revinrent chez certains après qu’ils m’aient vu ensanglanter de sang froid un bandit alors même qu’ils mettaient en fuite le reste de la bande qui attaquait le convoi de vivres. L’un d’eux me dit une phrase qui me marqua, bien que je ne la compris pas, à l’époque : les X-Men ne tuent pas.
Lorsque Charles Xavier fut rétabli, n’ayant plus ses jambes à perdre de toute façon, il me conduisit jusqu’à son Institution « pour jeunes surdoués » ; terme qui, même sans désigner la mutation, me concernait de toute façon. J’émigrais aux Etats-Unis d’Amérique en tant que réfugiée afghane, même si la procédure se complexifia lorsqu’il fut question que j’obtienne une identité ; j’avais un nom, oui, mais c’était tout. Ni acte de naissance, ni même le moindre souvenir de mon nom de famille : j’étais Tessa, juste Tessa. J’eu donc le droit à un passeport en tant que Tessa Doe, nom auquel je trouvais une certaine musicalité car il sonnait bien même si sa valeur n’était qu’administrative, et appris ma date de naissance grâce aux capacités psychométriques d’un mutant.
Ce fut ainsi que le 5 Septembre 2005, j’intégrais l’Institution Charles Xavier pour jeunes surdoués ; c’était le début des péripéties que seraient la découverte et l’adaptation à ce nouveau monde.
Les débuts furent difficiles. Mon optique n’avait pas réellement changée quand bien même les règles de vie l’avaient fait. Néanmoins l’abondance des ressources et l’absence de lutte pour la survie garantissait que je ne serais pas un danger à défaut de ne pas être un problème. Xavier avait depuis bien longtemps diagnostiqué mon trouble de la personnalité et tacha de me suivre psychologiquement pour que je puisse en guérir. Je n’avais aucune objection à ce qu’il change ce qu’il m’expliquait être une mauvaise chose, cela n’était qu’un moyen pour parvenir à ce monde qu’il m’avait promis et faisait donc implicitement parti du marché. De même que le fait de me mêler aux élèves et de suivre des études même si les uns comme les autres ne m’intéressaient pas réellement ; ce et ceux qui m’intéressaient, c’étaient les X-Men. Malgré cela, ma vie à l’Institution était comme l’imposait le cadre : j’allais en cours afin d’y faire acte de présence et de justifier qu’on me garde, je respectais le règlement afin qu’on ait aucun motif pour m’exclure, je consultais régulièrement Xavier et accomplissais ce qu’il me demandait d’accomplir en accomplissant le minimum… je vivais en parfait parasite, remplissant ma part du contrat afin de continuer à bénéficier de celle que m’avait promise le directeur de cette Institution. Pourquoi aurais-je fais plus vis-à-vis de ce qui ne m’intéressait pas ? A dire vrai, il y avait bien une raison : échapper à l’ennui. Je n’étais pas comme tous ces élèves que je croisais dans les salles communes, j’estimais valoir tellement mieux. Et je le prouvais, à mes yeux, n’hésitant pas à les escroquer et les manipuler tout en prenant bien garde de ne jamais transgresser les règles ; le règlement était, à l’instar des autres, un outil dont je pouvais user à ma guise pour accomplir ce que je souhaitais. De temps à autres, il m’arrivait néanmoins de dépasser les bornes ; que ce soit par irresponsabilité ou tout simplement « crise de rébellion » aussi stupide que naturelle. Bien entendu mon suivi psychologique cherchait à prévenir cela et il y avait punition, quand bien même j’étais toujours à prouver logiquement que je n’avais rien à me reprocher. J’étais là pour vivre, je n’avais rien à y faire de particulier, pas d’avenir ou de projet. Très rapidement, le moyen de « canaliser » mes tendances à la délinquance fut trouvé ; le pire étant que je fus volontaire. Cette solution miracle ? Devenir une X-Woman.
Mais avant d’en venir à cette partie, je souhaiterai parler de la personne avec qui j’ai partagée ma chambre durant mes cinq années d’études à l’Institut. Pourquoi ? Parce qu’elle est surement la mieux placée pour avoir pu constater les changements dans mon comportement et y a partiellement contribué. Elle s’appelait Agnees Gayre. Une écossaise que les mystères de la génétique avaient faite blonde, pour son plus grand damne d’ailleurs, mais dont il était impossible de douter de l’origine une fois qu’elle ouvrait la bouche, moyennant que l’on connaisse l’accent des Highlands. Intelligente et sociable, jalouse et maladroite, elle se définissait comme « adorable jusqu’à l’éruption » ; une belle manière de dire qu’elle était du genre à réagir très vite, explosant comme un volcan, et qu’elle se montrait attachante malgré tout le reste. Une fois l’intérêt pour l’informatique et les technologies, la dépréciation de la rousseur qu’elle n’avait pas et une tendance à la pyromanie ajoutés à la personnalité de cette pyrokinésiste, il était assez aisé de comprendre pourquoi on m’avait expédiée dans son dortoir : si les X-Men ont cultivés et canalisés mes talents, elle a tâché d’en faire de même de ma personne là où la théorie de Xavier ne pouvait aller. Les premiers mois, Agnees n’était rien de plus qu’un numéro divertissant dont je pouvais disposer à loisir. Ce que je faisais, bien évidemment. Nos âges étaient si proches qu’elle avait cette naïveté et ce besoin de reconnaissance adolescents qui me faisaient défaut, m’offrant de parfaits moyens de l’instrumentaliser et de lui faire vivre des mésaventures dont elle se serait bien passée. Et pourtant, elle continuait de revenir vers moi, pas par obligation mais par une chose qui ne m’était pas familière quand bien même j’avais pu la croiser dans les camps de réfugiers : l’altruisme. Elle me parlait de chevelure, elle me parlait de fringues, elle me parlait de mecs, elle me parlait d’avenir, elle me parlait d’amitié… toutes ces choses que faisaient les filles « de notre âge ». J’allais dans son sens ou non fonction de ce qui m’arrangeait, apprenant ou me contentant d’occuper mon temps. Elle n’était rien de plus et ironiquement c’est lorsque je lui ai clairement dit en face qu’elle est devenu autre chose. C’est difficile à conceptualiser pour des personnes normales, je le sais, mais il faut imaginer que je n’avais pas le moindre affect pour elle, pas même une pointe de ceux que je feignais ; elle n’avait jamais eu le statut de personne ou même d’animal, elle n’existait que par rapport à moi et aurait pu disparaitre que j’aurai trouvé autre chose. Lorsque je lui ai déclaré cela durant une crise de colère… il c’est passé quelque chose dont j’étais incapable de fournir une description à l’époque. Même en parler aujourd’hui est difficile. Je n’ai pas compris mais face à son regard, face à ses larmes, face à son visage, face à sa détresse, quelque chose n’allait pas. Quelque chose, en moi, n’allait pas. Cela vous parait naturel d’être en phase avec vos émotions mais ça ne l’est pas pour des personnes comme moi. Lorsqu’elles s’agitent sans que vous les compreniez, lorsqu’elles deviennent trop fortes, c’est un état dont il faut se débarrasser. Et comment le faire lorsqu’on est déjà en crise ?
Les choses ont changé après ce jour-là, le suivi psychologique c’est poursuivi avec un véritable investissement de ma part et j’ai réellement commencé à échapper à mon trouble. Découvrir le monde est une chose complexe mais se découvrir soi-même n’est guère plus facile. Les goûts et les couleurs ne se discutent pas ; il faut pourtant bien le faire lorsqu’ils nous ont indifférés durant la totalité de notre vie. J’entrais dans l’adolescence à ma façon, je pense. Me chercher, en tant que personne comme dans mon rôle, a demandé nombre d’effort et de patience. Après tout, j’étais toujours une délinquante adepte de l’escroquerie et de la manipulation quand bien même j’essayais de m’améliorer niveau sensibilité ; et morale aussi, même si je suis lucide que ce fut un échec cuisant. Je n’ai jamais regrettée ma tirade cruelle, véridique mais cruelle, envers Agnees mais j’ai taché qu’elle se sente bien, qu’elle aille bien ; cela me faisait aller bien également. C’était cela, l’amitié ; enfin, en partie. Une autre partie impliquait que, là où je m’étais servie d’elle pour me divertir, on doive se divertir ensemble et pour le coup je fus servie. Elle me fit partager tout ce qui était important pour elle en un temps record, cherchant ce qui me plairait dans le lot pour insister dessus une fois la découverte faite. Ce fut aussi sportif qu’adorable, je pense. Très maladroit aussi, par moment : il n’est jamais bon, lorsqu’une personne tente de nous expliquer quelque chose à propos d’une chose qui la passionne, de lui dire qu’on en sait plus qu’elle sur le sujet. Oui, Agnees me fit partager sa passion pour l’informatique et les technologies, sur lesquelles ma mutation pouvait être agaçante. Ensemble, nous avons construit le premier modèle de Cyberlunettes, pour me permettre d’exploiter un peu mieux mes capacités cyberpathiques comme d’avoir la classe purement et simplement. C’était important d’avoir la classe et l’un des autres accessoires incontournable pour cela fut le manteau long : depuis The Matrix, c’était devenue la nouvelle cape que seuls les Super-Héros Old School, un synonyme poli de Has Been, portaient encore. Même si cela partait déjà loin, on ne tarda pas à faire pire par volonté anticonformiste de simplement changer de registre de conformité : ainsi se rajoutèrent News-Rock, tour-de-cou et corset, par mouvance gothique. Ma couleur favorite tomba rapidement sous le sens avec le mystère du noir, je la portais déjà sur la tête mine de rien, quand au reste ce fut l’occasion d’expérimentations parfois… spéciales. Sans déprécier le haggis, spécialité écossaise alliant de l’intérieur de mouton farci avec de encore plus d’intérieur de mouton parce qu’ils n’avaient pas grand-chose d’autres dans les Highland, je me suis plutôt tournée vers quelque chose de mangeable comme la spécialité américaine ; et oui, même chez McDo, cela restait plus mangeable ce qui était dire. En parlant de spécialités américaines, le Western prouva une fois encore que nous avions bien raison avec nos longs manteaux quand aux Disney… et bien disons que s’il fallait les avoir vu une fois dans sa vie. Pas comme si on avait le choix. Je m’arrêterai sur la Belle et le Clochard qui me marqua à vie : outre le fait que je savais ne pas apprécier les animaux, j’héritais du surnom de « Lady » de part une imitation un peu trop bien réussie du personnage ; mais il n’est pas moyen que je la refasse aujourd’hui, merci mais non merci. Mais passé le côté « animal de compagnie » qui n’était rien de plus qu’un règlement de rancune de la part de mon amie, Lady restait relativement classe une fois placé devant mon prénom ; et oui, ce n’était pas ce jour-là qu’Agnees réussirait à m’avoir ! Le haggis avait suffit. Nos aventures « normales » continuèrent durant toute ma scolarité et ma construction personnelle à l’Institut, en parallèle de mon apprentissage d’X-Woman.
Si une amie était nécessaire pour avancer à son côté, une mentor l’était également pour montrer le chemin. Je ne remercierais jamais assez ma tutrice X-Woman pour avoir sue me guider comme elle l’a fait, ne se contentant pas de me permettre d’exercer mes talents criminels dans un cadre contrôlé mais tâchant de m’apprendre à les utiliser pour de bonnes raisons. Elle n’était guère plus vieille que moi, une jeune femme gentille et douce, très empathique et toujours à l’écoute, aussi intelligente que facile à prendre au dépourvue lorsqu’elle ne s’y attendait pas. Tout le contraire de ma personne en sommes mais son influence n’en a été que plus positive, une fois qu’elle ce fut habituée. J’entrais cependant parfaitement en écho avec son côté rationnel là où elle raisonnait plutôt avec Agnees lorsqu’il s’agissait de perdre le contrôle de ses émotions, même si nous n’étions que des élèves parmi d’autres. Amicale, elle m’a enseignée nombres de choses tant vis-à-vis de la « famille » des X-Men que de la vie en générale. C’était une surdouée de l’informatique, chose pour laquelle ma colocataire et moi-même étions sure de la côtoyer en cours et au-dehors. Je nous pense encore aujourd’hui ses meilleures élèves dans le domaine, surtout moi, même si je ne saurais dire si c’est à tord où à raison ; mais comme elle le disait, avec affection je le sais, j’étais une tricheuse. Ma mutation faisait quasiment tout pour moi, depuis des capacités d’apprentissage tout simplement inhumaines à une dextérité qui ne l’était guère moins. Cela ne m’empêcha pas d’éprouver de la difficulté face aux efforts prolongés mais me facilita grandement tout ce qu’elle put me demander. Beaucoup l’auront reconnue, ma mentor fut Katherine Pryde ; les premiers chrétiens romains avaient rattaché l’étymologie de ce nom au grec katharos, signifiant « pur » et cela lui allait bien à mes yeux. Ce fut elle qui m’expliqua la valeur de cette maxime qu’était « les X-Men ne tuent pas », ainsi que les notions qui lui étaient liées comme les difficultés qu’il pouvait y avoir à respecter cela ; et cela était l’ultime preuve d’une grande pureté de cœur et d’âme. Si je savais que jamais je ne pourrais les avoir, je fis le vœu de respecter au mieux cette volonté comme elle-même l’aurait fait et pour elle, en l’honneur de cet enseignement humain qu’elle m’avait donné. Kate me fit découvrir la gymnastique en plus de me forcer à m’améliorer en escalade et en athlétisme, m’aidant à mettre à profit mes capacités naturelles dans un style de combat proche d’une danse, domaine qu’elle pratiquait également. Je réussi rapidement à me rapprocher de son niveau, un peu trop rapidement peut-être puisqu’il me fut par la suite impossible de m’améliorer : l’intégration de nouvelles disciplines de combat me permit de me diversifier, jamais de la battre. Ce n’était pas mon but d’ailleurs, je préférais faire sa fierté que la dépasser. Elle était ma tutrice, l’une des rares professeures de qui j’acceptais les choses sans discuter ; ce ne fut pas le cas avec tous et surtout pas avec les anciens membres de la Justice League, qu’ils soient X-Men ou simples intervenants. Je les trouvais hypocrites d’avoir dissout leur groupe vis-à-vis de l’absence d’effort mondial pour changer la donne au niveau de l’aide humanitaire alors même qu’ils avaient ignorés les besoins des civils durant la Guerre d’Afghanistan. Non, je ne leur demandais pas de s’y être impliqué en prenant parti, comme le président de l’époque avait pu le leur demander, simplement de comprendre le fait qu’il n’y avait pas de civils dans la guerre pour la survie : ils n’avaient pas fait d’humanitaire ni n’avaient aidés ceux qui en avaient besoin à mes yeux. Même en passant le fait qu’ils avaient pour un certain nombre des capes, j’avais ce malaise envers eux qui me fit la plupart du temps ignorer cette volonté de transmission de savoir ; je pouvais le récupérer après de toute façon. J’ignorais s’ils voyaient dans les X-Men des successeurs potentiels, après tout le groupe que j’aspirais à rejoindre avait été fondé au moment où la Justice League commençait à péricliter et plusieurs X-Men comme Charles Xavier lui-même avaient été membres ou soutiens de l’équipe internationale, mais je ne voulais ni de cette filiation ni de cet héritage.
En parlant de Charles Xavier, il fut pour moi cette figure patriarcale propre à l’Institut tout autant que l’une des personnes me permettant de me sortir de mon trouble de la personnalité. Son suivit psychologique dura durant toute ma scolarité et il ne perdit jamais ni patience ni espoir. Avec mes progrès, il endossa également le rôle de professeur en m’enseignant l’utilisation et l’éthique de la télépathie. Se fut grâce à lui que je découvris ma passion pour l’eau et entamais la natation, me créant cette bulle d’isolement et de paix que je ne pouvais réellement avoir nulle part ailleurs, ou encore que je compris comment je voulais m’intégrer à la structure des X-Men et aider à la réalisation de son idéal. J’avais connue la guerre et je voulais l’éviter autant que faire se pouvait, oui, ainsi pus-je mettre à profit ce que j’étais afin de pouvoir arpenter une voie que peu d’autres X-Men parcouraient. Certes, ce chemin n’était pas forcément le plus adéquat avec les valeurs que Katherine m’avait enseignées mais j’avais toutes les prédispositions pour : l’infiltration. Agir sous couverture, être une espionne, mentir et surveiller ; j’étais douée pour cela, je m’estimais même être parmi les meilleurs. Ce n’était pas jouer avec le feu, à mes yeux, mais user de tout ce que la nature m’avait donné, en bien ou en mal, afin de faire ressortir les objectifs bénéfiques que nous suivions tous. C’est dans cette optique que je suis devenue X-Woman, adoptant le nom de code Sage. Il aurait pu m’être donné en raison des connaissances que j’avais accumulées tout au long de mon existence mais en réalité il en tenait simplement au fait que je doive être sage, dans le sens « arrêter mes conneries » ; c’était là l’une des phrases qu’on m’avait le plus répété à mes débuts et, oui, Agnees eu son mot à dire le moment venu, même si elle-même ne parvint jamais à devenir X-Woman.
J’obtins mon rang d’X-Woman en l’an 2010, peu avant les événements qui conduisirent l’Initiative à se révéler au monde alors que Vengeurs et extraterrestres se déchiquetaient au-dessus de Manhattan. Le Projet Initiative existait depuis presqu’une décennie et avait pris en importance suite à la dissolution de la Justice League, l’impossibilité de contrôle sur les Quatre Fantastiques et les échecs de tentatives de créations d’autres groupes sensés reprendre le flambeau ; cependant, avant la Bataille de New York il aurait été difficile de voir un nouveau groupe de super-héros prendre réellement « la relève », dans les médias tout du moins. Parce que les X-Men n’avaient pas chômés sans jamais être sortis de l’ombre : entre la protection des Morlocks contre les Maraudeurs et les confrontations avec Purificateurs, Confréristes et autres, les missions et les diverses subdivisions indépendantes étaient toujours plus nombreuses. Il aurait peut-être même été possible de prétendre à une légitimité vis-à-vis de cette organisation que tous cherchaient à remplacer ! Les consignes restant à l’action clandestine cependant, il valait mieux chercher à surveiller les nouvelles forces en présence et l’Initiative se plaçait première d’entre elle. Le SHIELD ignorait notre existence et notre groupe ne lui faisait pas confiance ainsi donc cette mission me semblait simplement faite pour moi. Il me fallut pas mal de préparations pour effectuer cette mission et je pris bien soin de les tourner à mon avantage : user d’une fausse identité ne fut pas nécessaire, il était plus simple de me naturaliser américaine, quand à ne pas mêler l’Institut autrement que comme l’école privée où j’avais faite mes études cela me permis d’obtenir la transformation des écuries inutilisées en loft et d’ainsi bénéficier d’un logement personnel, quand bien même il était situé à Graymalkin Lane. Une fois les dispositions prises pour que je puisse mener ma vie en parfaite autonomie comme la personne normale que je ne serais jamais, je pus me présenter au recrutement et passer les tests d’entrée au SHIELD ; je ne doutais pas pouvoir intégrer l’Initiative mais s’eut été une grande erreur car ma mission était de surveiller, ce que je fis sans excès de zèle. Mes résultats furent suffisants à entrer et je parviens à cacher la facilité de la formation d’agent, laquelle n’avait rien de comparable avec celle des X-Men, avant de simplement faire ce que faisaient tous les Agents de la section d’analyse. Un accès aux ordinateurs et du recoupement de données pour informer les Vengeurs, quoi de mieux pour observer en silence et confortablement installée ? J’y étais bien mieux qu’à finir en cape et corset dans une société secrète tentant de dominer le monde, surtout que si le corset pouvait être cool mon avis sur la cape était inchangé. L’infiltration ne fut pas difficile, à dire vrai, mais je ne m’attendais pas à ce que je découvrir par la suite.
L’arme de service était cool, un beau Berretta 92, et les puzzles de données à recouper afin de prévenir des attentats et autres menaces similaires également mais lorsque je repense au SHIELD, je ne peux m’empêcher de me dire que c’est comme jouer au scrabble avec un bouillon de pates alphabet : il y a de tout mais jamais moyen d’en faire quelque chose. Le meilleur côtoie le pire et ce à tous les niveaux que j’ai pu observer. On pourrait croire que ça équilibre mais pas du tout. Malheureusement. A se demander comme ils ont pu réussir à tuer le Leader de la Confrérie… ah oui, le fils de ce dernier l’a trahi pour rejoindre les Vengeurs. Ils sont grands et ils sont beaux, les nouveaux protecteurs du monde. Pas étonnant que de l’autre côté du globe ça en ait fait réagir plus d’un et que nombre de pays aient cherché à s’émanciper plutôt qu’à participer ; je ne parle même pas des autres organisations qui pourraient en être alliés, comme le BRPD… Comme quoi dans le milieu on savait reconnaitre les aptitudes de chacun. Les Vengeurs originels avaient peut-être une bonne intention mais ils ont très vite dérivés ; ils se sont empêtrés dans les dépenses inutiles au lieu de consolider leurs acquis et d’adapter leurs infrastructures à leur recrutement afin de maximiser leur efficacité, nécessitant ainsi toujours plus de financements. Je sais que les X-Men sont très bien financé et exclusivement par du privé mais ils ont le contrôle sur leur argent et l’utilise bien, quelques membres financent le reste de l’organisation et ainsi celle-ci peut-être réellement indépendante. Mais peut-on véritablement blâmer les Vengeurs puisque dès l’origine, ils étaient conçus pour être l’instrument du SHIELD, lui-même affilié au gouvernement des USA ? Les politiques ont fait ce qu’ils n’avaient pu faire avec la Justice League comme les Quatre Fantastiques. L’Echec des Vengeurs à devenir ce qu’ils se revendiquent être ou aspirent à être, fonction du Vengeur, était tous simplement marqué dans leur construction. Pourtant il y en est pour lutter afin d’améliorer les choses, c’est peut-être le plus triste là-dedans. Etre dans le SHIELD m’en a apprit beaucoup sur le système et les Vengeurs me semblent être les Héros que la société occidentale mérite : non ceux qui la sauveront mais ceux qui la représenteront, en bien comme en mal, et ne la changeront jamais. Il y aura toujours une minorité pour pourrir les efforts d’une autre minorité avec une majorité indifférente au milieu ; et je ne me réfère pas à leurs idéologies mais à leurs comportements, exclusivement. Ai-je vraiment besoin d’entrer en détail sur ceux-ci ? Les mêmes noms reviendront toujours.
Avec les années, il fut d’autres noms à venir qui me laissèrent dubitative jusqu’à ce que j’entrevois la manœuvre : comment des recrues potentiels des X-Men pouvaient-elles vouloir rejoindre l’Initiative ? Etaient-elles ignorantes à ce point-là ? Pourtant ce n’était pas faute de rapporter les problèmes internes à cette organisation. Désiraient-elles participer à cette puissance brute n’étant guère plus que l’instrument d’intérêts personnels externes ou internes au groupe lui-même ? Peut-être. Peut-être pas. Avoir une infiltrée au SHIELD chargée de surveiller l’Initiative c’était une chose, avoir d’autres personnes à l’intérieur des Vengeurs avait le double avantage de pouvoir les influencer et les surveiller en même temps ; j’avais été trop timide dans ma démarche mais il ne fallait pas me parler d’espoirs, juste d’objectifs. Peut-être que certains X-Men croyaient au potentiel utilitaire des Vengeurs, tout du moins autant que les politiques qui les finançaient, et espéraient changer la donne. S’ils améliorent le groupe, c’est toujours cela de pris, tandis que s’ils doivent couvrir les X-Men je suis certaine qu’ils le feront. Nous sommes une famille, les Vengeurs sont un travail ; le choix est généralement des plus simples chez la plupart des gens.
Ma mission au SHIELD connue donc une fin prématurée, après cinq années de « bons et loyaux services ». J’y avais rencontrés des gens que j’appréciais, d’autres que je dépréciais, j’y avais eu des bonnes et des mauvaises expériences comme dans tout mais je ne me suis pas retournée lorsque j’ai quittée. Le Directeur du SHIELD avait fait un beau discourt unificateur pourtant, vraiment motivant et soutenu par la bonne volonté naïve du chef des Vengeurs, mais je ne m’y sentais plus à ma place depuis qu’on avait menacé de détruire l’Héliporteur suite à des actions injustes d’une Vengeresse. Oui, il m’a fallu plusieurs mois pour bien jouer la remise en question sur le SHIELD, de ses actions, légitimités et « tout ça » afin de déposer une démission. Une démission acceptée puisqu’après tout, j’étais une petite fourmi besogneuse parmi tant d’autres ; douée certes mais nullement indispensable. Je pense que l’on dira la même chose plus tard lorsque, mes études reprises, je conduirais une thèse sur l’étude des capacités mutantes. Une raison parfaitement logique de me faire retourner à cette école voisine de mon habitation et qui pourra m’occuper. Evidemment, il y aura dans les ombres de cela une nouvelle participation au combat des X-Men, sous une forme plus classique car je ne pense pas accepter de nouvelles missions d’infiltration long terme : il n’est rien de plus efficace que de perdre une chose pour se rendre compte de sa valeur. Hors, sans avoir perdues ni maison ni amies, l’éloignement c’est fait plus sentir qu’il ne l’était probable et il est temps que je fasse ce que j’attribue aux gens normaux. Il est temps que je m’occupe plus de ma famille que de mon boulot. J’ai hâte de revoir Agnees, qui n’en a pas encore finie avec ses études d’informatiques, et les autres. Il me faudra choisir une tenue d’X-Woman et des équipements mais j’ai déjà une idée. Quelques armes à feu dotée de munitions chimiques afin de respecter le fait que les X-Men ne tuent pas, un couteau parce qu’il s’agit du premier instrument de survie et un nouveau modèle de Cyberlunettes plus perfectionnés seront une bonne base, quand à la combinaison de molécules instables, elle sera noire et s’accompagnera de toute la panoplie de mon adolescence ; si je dois jouer avec l’élite de l’élite, cela sera avec classe.
Qui suis-je ? Que suis-je ? Ce sont les deux premières questions que l’on se pose généralement. Chez moi la réponse est la même : je suis une X-Woman.
Derrière l'écran - Amaranth, la fleur rouge symbole de l’immortalité - Multi-Compte de Sif d’Asgard, ramenée par l’Ourse - Bien que créée en 1980, Sage ne possède toujours pas d’identité réelle dans le comics ; Tessa, prénom donné par Sebastian Shaw, lui est resté. Je me suis donc contenté de cela pour son pseudo, en y rajoutant un « Lady » que j’ai cherché à expliqué dans la biographie sur conseil de l’Ourse. S’il me faut rajouter le nom de famille « Doe » je le ferai. |
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crédits gifs & icon ;; tumblr & chester.
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Tessa- Messages : 500
Date d'inscription : 14/07/2015
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Re: Tessa "Lady" Doe, Sage
Rebienvenue Amaranth !
J'espère que cette fois, tu le seras, Sage... Mouahahahahah, trop d'humour !
J'espère que cette fois, tu le seras, Sage... Mouahahahahah, trop d'humour !
Walter Jensen- Messages : 342
Date d'inscription : 19/12/2014
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Re: Tessa "Lady" Doe, Sage
Il faut toujours être sage pour faire ce genre de personnages.
Rebienvenue.
Rebienvenue.
Alexander Boldarev- Messages : 51
Date d'inscription : 11/02/2015
Re: Tessa "Lady" Doe, Sage
Mais je suis Sage
Merci pour les bienvenues
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Tessa- Messages : 500
Date d'inscription : 14/07/2015
Localisation : Institution Charles Xavier
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Re: Tessa "Lady" Doe, Sage
Très bonne fiche encore, mais parfois je trouve que tu mets beaucoup dans les détails qui augmentent la lecture, mais nous donnent un peu du mal à modérer ta fiche. Ce n'est pas un défaut, loin de là, mais c'est qu'on apprécie beaucoup la base pour la fiche.
En tout cas, tu es validée pour nous.
Bon jeu.
En tout cas, tu es validée pour nous.
Bon jeu.
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