La grande menace des plantes vertes [Ivy]

Sans surprise, la première évocation de la famille de Lilian d’Elcourt est écourtée. Avec surprise, mon intention de parler de la mienne pour approfondir le sujet l’est également. Cela étant, même sans avoir partager grandement, j’arrive à obtenir un nom ; pas celui qui m’intéresse, sans compter que c’est désormais superflu, mais c’est une progression tout de même. Avec plus de temps, et moins de problèmes, sans doute serait-on arrivé à quelque chose. Quoi je ne sais pas et je ne suis pas certaine d’avoir envie de savoir. Pour être pessimiste, tout cela n’a plus d’importance. Pour être optimiste, les problèmes suscités vont peut-être l’occasion de repartir du bon pied. Pour être pragmatique, c’est une merde noire car entre convaincre des problèmes et négliger l’importance tous deux suscités, il y a un problème avant même les problèmes. J’admets ma faute, j’ai posé beaucoup de questions. J’ai trouvé quelques réponses mais elles me semblent bien insuffisantes. Surtout considérant que les questions continuent et vont continuer. Surtout considérant que les réponses que je peux donner seront elles-mêmes considérées comme insuffisantes. Surtout considérant que la colère de Nikolaï est jugée amusante, que sa vie n’est qu’un bien aux yeux de son "protecteur". Suis-je la seule à le prendre au sérieux dans qui il est, ce qu’il est et ce qu’il peut apporter ?

Suffisamment de problèmes sont présents. Surtout que la réponse de Lilian d’Elcourt me fait relativiser ma conclusion à le voir extérieur à la mafia. Si Nikolaï ne vit que par la volonté du kidnappeur, c’est qu’il s’agit d’un protecteur au sens mafieux du terme. Typiquement mafieux que de réclamer un paiement en échange d’une protection. Le business de la protection est assez important à Gotham, étant la principale défense des gens et entreprises face à la super-criminalité. Je n’aurais pas pensé que Nikolaï soit victime de ce genre de racket, même si cela m’aide à comprendre son besoin d’améliorer ses gardes du corps. Evidemment, ils sont insuffisants face à quelqu’un capable d’organiser une telle "farce" et le motif n’en devient que plus clair : le contrôle qu’a Lilian d’Elcourt sur Nikolaï s’affaisse à cause de moi. M’éliminer, ou me contrôler, devient donc une étape logique. Et la réciproque devient vraie. Je ne voulais pas m’impliquer dans la partie violente de la vie de Nikolaï mais il me semble que, une fois encore, ce soit cet aspect qui régisse la vie animale. Soit.

Pour commencer, faire combattre Lilian d’Elcourt et Loki Odinson ; avec un peu de chance, cela règlera au moins l’un des problèmes. Avec beaucoup, les deux. Mais restons mesurée : convaincre le premier de la véracité du second est un défi.  D’autant plus que "il faut rester honnête avec lui, sinon il risque de ne jamais me croire"… parce qu’il m’a crue jusque-là ? C’est rhétorique, ça ne compte pas ! Pour être pessimiste, la situation est déjà foutue par ses prémices. Pour être optimiste, une histoire aussi alambiquée que celle que je dois raconter a plus de chance d’être vraie considérant qu’elle ne ferait pas un mensonge crédible. Pour être pragmatique, nous sommes bloqués.

Pour être pessimiste, il peut toujours arriver pire. Pour être optimiste, vient un moment où c’est plus facile de remonter que de descendre. Pour être pragmatique, c’est la merde.

Avant que je ne puisse tenter quoi que ce soit, ma concentration est interrompue alors que je tombe, lâchant mon téléphone comme un cri surpris et fort peu digne.