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La grande menace des plantes vertes [Ivy]

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Message  Lilian D'Eyncourt Mer 22 Mai 2019 - 17:42

Qui es-tu ?
Silence. Ce n’était pas la première fois qu’il perdait le contrôle de ses pulsions. Juste la plus longue. Il n’avait jamais douté avoir quelque chose de violent enfoui au plus profond de lui, une bête qu’il ne fallait jamais réveiller sous peine de voir tous ses efforts pour s’intégrer à ce monde réduits à néant.
Qui es-tu ?
Pour autant, il devenait de plus en plus évident qu’il recevait un encouragement extérieur, même s’il restait tapis en lui. Un encouragement étrange, qui se confondait avec ses sentiments profonds, mais en exacerbant l’expression, et lui avait longtemps fait douter, laissé croire qu’absolument tout venait de lui.
Il te faudra bien un nom, décida-t-il dans le silence. Je te préviens, je suis pas doué pour ça.
« Ce n’est pas une maladie, Lilian. Un accident, peut-être. Mais maintenant, vous avez grandi ensemble. Vous n’êtes rien l’un sans l’autre. »
Délia, la plus proche alliée qui lui restait après toutes ces années, avait accepté d’étudier son cas. Ce n’était pas sa première spécialité, mais, comme elle lui avait dit dans un sourire, « les parasites », ça la connaissait, et il n’avait personne d’autre à qui s’adresser. Sa mutation devait rester confidentielle. Il n’était pas question de mettre un scientifique inconnu dans la confidence, surtout si ses pouvoirs se complétaient au bout du compte d’un lien avec une entité extra-terrestre célèbre pour sa dangerosité. Lilian avait eu connaissance des symbiotes par hasard. Ce n’était pas une espèce très répandue en ville, il fallait l'admettre. Mais, parfois, certains causaient d’immenses dégâts. A partir d’un fait divers qui lui avait curieusement fait penser à ses capacités et qui avait d’ailleurs résonné plus fortement dans son “esprit primitif”, comme si de vieux souvenirs surgissaient, il avait remonté la piste, et trouvé des similarités de plus en plus nombreuses, qu’il aurait peut-être pu nier s’il ne s’était pas mis à faire une utilisation plus fréquente de son pouvoir ces derniers mois.

Venom. Carnage. Riot. Des noms davantage connus pour leurs dégâts que pour leurs actes de bravoure. Les effets du symbiote semblaient différents d’un individu à l’autre, mais leur principal effet était généralement de dévorer l’esprit de leur hôte, quand ils ne le tuaient pas complètement en puisant dans toutes ses ressources. Lilian avait toujours pressenti qu’une utilisation trop longue et fréquente de son pouvoir risquait d’opérer des changements définitifs en lui. Il l’avait traduit, à son niveau de connaissance, par la tentation à sombrer dans une passion meurtrière s’il s’y abandonnait. Il avait tout fait pour éviter de tâtonner ses limites. Il avait porté sa mutation comme un fardeau qui lui rendait parfois service, mais qu’il ne fallait jamais déployer sans excellente raison. Mais, à cause de toutes les imprudences de Nikolaï, il était devenu impossible de continuer à se considérer comme un mutant de l’ombre, à ignorer tout le potentiel qu’il avait en lui et qui pouvait le débarrasser de menaces bien plus inquiétantes. Le souci de la préservation de sa couverture comme de sa santé mentale avait fini par passer au second plan devant son impression de devoir lutter contre des urgences bien plus graves. Il avait rapidement estimé que si sa sécurité personnelle impliquait de laisser son compagnon se faire tuer et de perdre à jamais la paix de son esprit, il valait encore mieux sombrer dans la destruction et la folie.

Mais ça n’était pas arrivé. C’était peut-être même le contraire qui se produisait. Il ne luttait plus. Ses idées devenaient plus claires. Il avait fini par distinguer quelles pensées ne lui appartenaient pas vraiment et il lui était apparu que “l’autre” en lui n’avait pas l’air de chercher à nuire à ses objectifs, au contraire, il ne s'y opposait jamais. Il s’y conformait, et les faisait siens.
« Ton symbiote était à un stade embryonnaire quand tu l’as reçu. Je ne sais pas comment c’est arrivé, à toi de me le dire un jour, mais il ne présente pas le même niveau de développement que ceux de leurs représentants connus sur Terre. Ta mutation a permis de l’accueillir, c’est certain. Il s’est développé là où elle est active en mélangeant son code génétique à celui de ton sang et en faisant évoluer ta mutation dans le sens qui l’arrangeait, en l’utilisant pour pomper le sang des gens. De ce que j'ai pu observer sur les autres cas, c'est toujours mieux que de les manger directement…, avait noté froidement Délia. Enfin… Tu n'en es pas à ce stade n'est-ce pas ?
– Pas encore, avait-il répondu nonchalamment en haussant les épaules.
– Préviens-moi quand ça arrivera. Peut-être que je te trouverais quelques têtes très laides à dévorer.  »
Délia n'avait pas cillé, comme si sa réflexion n'existait pas. En réalité, il s'agissait d'une forme d'humour entre eux, sa question, comme leurs réponses. Ils n'étaient pas sérieux. Mais ce n'était pas une certitude non plus. Ils avaient, depuis longtemps, bâti un code de conversation qui échappait probablement au commun des mortels. Elle avait repris, apparemment imperturbable :
« Peut-être qu’il avait davantage besoin de toi à l’origine… »
Non, il savait quand tout s’était produit. Le symbiote, sans doute poussé par la faim, avait trouvé le moyen de s’échapper du laboratoire de son père dans lequel se trouvait enfermé. Il n’était pas allé voir Délia sans vérifier certaines choses au manoir D’Eyncourt. Cette “chose” était là, laissée en sommeil, comme une expérience ratée, comme de nombreuses expériences que son père avait estimées infructueuses, depuis sa naissance. Avait-il été éveillé par une occasion inespérée de trouver un hôte ? Sans doute. L’instinct de ces créatures semblait très puissant. Elles étaient adaptées à la survie, et suivaient une logique d’évolution et de renforcement constant. Le symbiote l’avait sauvé tout en scellant son destin avec le sien.
« ... Mais aujourd’hui, vous êtes indissociables. Il n’a connu que toi, et il ne conçoit probablement pas d'autre existence que celle-là. Vous devez apprendre à cohabiter sereinement. En plus, tu es l'adulte de la relation, ça m'a tout l'air d'un adolescent, il a besoin de toute ton attention pour ne pas mal tourner. » Elle lui fit un sourire moqueur, et redevint aussitôt sérieuse. « Je ne crois pas que tu aies à redouter son développement. Plus maintenant en tout cas. Pas après ce que tu as fait et ce que tu feras, n’est-ce pas ? Je sais que tu ne serais pas venu me demander de t'examiner juste à titre informatif, ça fait déjà trop longtemps que tu aurais pu et même dû le faire. »
A quel point pouvait-il utiliser son pouvoir, et le développer ? Là était plutôt le fond de sa question, et Délia l'avait deviné. Ce symbiote ne lui servait pas tellement tant qu'il restait à l'abri de ses buildings. Il avait déjà exercé ses capacités à de nombreuses reprises, bien sûr, et il les maîtrisait plus qu'il ne l'avait montré à personne. Mais il n'avait jamais eu la nécessité de se préserver de menaces qui pouvaient dépasser sa puissance. Si Nikolaï avait pris des risques, il en avait aussi pris de son côté en faisant le ménage parmi ses ennemis. Et peut-être serait-il obligé de se montrer au grand jour à force de devoir canaliser le danger. Si cela devait arriver, il fallait être préparé, et avoir, précisément, une idée de ce qu'il pouvait ou ne pouvait pas faire.
« Quels que soient tes projets, je te conseillerais bien de renoncer, mais je suis certaine que tu ne m'écouteras pas, et que ça ira au-delà de tout ce que je pourrai imaginer alors…
– Je n'ai encore rien décidé…
– Tu agis toujours au hasard, bien sûr…, souffla-t-elle peu dupe. Fais attention à toi, et ne t'abrite pas derrière ton symbiote si ça tourne mal. Maintenant, nous savons tous deux que ce sera entièrement ta faute.
– Sinon, tu as quoi en stock niveau insectes voraces ? Je suis sûr que tu as bien conçu quelque chose capable de ravager une récolte entière à lui tout seul.
– Tu veux parler de Famine ? » Le visage de Délia s'était automatiquement éclairé. Elle acceptait volontiers le changement de sujet. Elle tendit un bras vers lui et une procession d'insectes à la coque aussi luisante qu'une émeraude avancèrent jusqu'à sa paume. Des chrysomèles génétiquement modifiées pour ravager un jardin dans des délais exceptionnel. Quel intérêt ? Aucun, le simple plaisir d'améliorer au maximum chaque espèce, mais chez Délia, l'intérêt était purement scientifique.
« Tu m'en prêteras quelques uns ? J'en aurais besoin pour… un projet mineur, disons. »
Elle haussa légèrement un sourcil.
« Pourquoi pas, toujours heureuse de rendre service. Mais prends-en soin, je serais déçue qu'ils meurent avant d'avoir pu t'être utiles. »


De retour à New-York, Lilian s'était invité sans autorisation dans le bureau de Nikolaï, en profitant d'une de ses énièmes absences professionnelles. Il était temps d'avoir une discussion en tête à tête avec ses collaborateurs douteux qui s'étaient imposés sans lui laisser réellement de choix dans sa vie, dans leur vie, mais qu'il était « capable de gérer » sans avoir besoin de ses observations et avis. Il s'approcha de la plante laissée par Poison Ivy, dont il n'avait jamais apprécié la présence, et qu'il ne fallait surtout pas tourner pour ne pas froisser la dame. Comme il n'était pas tout à fait un voleur, il déposa un bouquet de roses avec un petit cœur tracé à la main sur un papier au milieu. Nikolaï allait sans doute s'énerver, paniquer, mais moins que s'il n'avait pas une idée claire du coupable qui se cachait derrière l'odieux forfait. Ensuite, bien sûr, il le maudirait de toute son âme. Tant pis. Il sortit ensuite pour se rendre dans un quartier parfaitement mal famé et sordide où il était toujours possible de tuer les oreilles indiscrètes qui tenaient vraiment à s'attarder. De toute manière, il était désormais capable de repérer, sentir et évaluer des présences à un kilomètre à la ronde sans grands efforts, c'était l'une des premières chose qu'il avait affûtée pour traquer les membres du clan Santinelli. Il avait posé la plante dans l'appartement d'un immeuble désaffecté qu'il avait aménagé pour d'autres occasions, placé une pancarte « Help ! » devant, ainsi que les insectes dans une boite de verre à côté et pris une photo pour l'envoyer avec les coordonnés du lieu, suivie de la phrase « Aide nous ou ils nous mangeront avant ce soir ! » Prenait-il des risques insensés en dérangeant la terrible Poison Ivy ? Non, parce qu'il ne cherchait pas la guerre dans l'immédiat, il voulait simplement… discuter, et utiliser une méthode conventionnelle n'était certainement pas drôle, en plus de dépendre du bon vouloir de la jeune femme. Il avait suffisamment joué sa carte de la discrétion pour n'attirer personne jusqu'à présent. Mais aujourd'hui, c'était à lui de la convier et, si elle déclinait l'invitation, au pire, il se débarrasserait une fois pour toute de la présence envahissante de ses plantes. Alors il se cala dans un vieux fauteuil, tira une cigarette et attendit en se laissant distraire par le nombre de vies qu'il parvenait à percevoir autour de lui lorsqu'il y prêtait attention. Il pouvait même sentir la frustration des chrysomèles qui tournaient en rond dans leur cage de verre, et la faim impossible à satisfaire qui les tiraillait.


Dernière édition par Lilian D'Eyncourt le Jeu 13 Fév 2020 - 12:14, édité 1 fois
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Message  Ivy P. Isley Mar 28 Mai 2019 - 8:01


Les bruissements sont quasiment imperceptibles, ceux de la plante comme de mon symbiote. Du bout des orteils, je pousse délicatement les feuilles trifoliolées et dentées afin de glisser mon pied nu au-dessous. Le contact de la terre s’en vient d’abord sous les pointes, puis sur la voute plantaire. Le mouvement se répète, de l’autre côté. Le son aussi. Percevoir les bruits des plantes comme des animaux est difficile, je fais de mon mieux pour ne pas déroger à la règle. Même les chants d’oiseaux sont absents, ceux-ci sans doute trop occupés à chasser leur repas sur les terrasses et les jardins au-delà de la lisière. Seuls mouvements et vents, légers, murmurent ça et là. Le dernier porte les senteurs messagères des résidents de cet environnement. La forêt est jeune mais néanmoins calme, protégée et préservée par une privatisation désintéressée.

Un nouveau bruissement alors que je m’accroupie et tends mes mains couvertes de sumac vénéneux vers la personne qui me fait face. Je la salue sans un mot et continue de lui faire avoir conscience de ma présence, mes doigts parcourant les limbes précédemment évités. Hermaphrodite et auto-fertile, il m’est impossible de considérer ce Fragaria vesca comme une dame ou un monsieur ; qu’importe. La caresse coure le long du pétiole puis remonte les tiges jusqu’au fruit rouge petit et fragile. Une fraise des bois, la plus ancienne connue de l’Homme. Spontanée dans les bois et leurs environs, c’est une espèce très présente dans l’hémisphère nord dont la culture a été délaissée au profit de Fragaria ×ananassa, qui produit la plus grosse et transportable fraise de jardin. L’espèce se porte toujours bien cependant, ses faux-fruits tant délicats au toucher qu’au goût. Un index et un pouce sur l’un d’eux, les autres sur la tige, je cueille délicatement.

De nouveaux bruissements, indélicats et bruyamment accompagnés d’un souffle court. Je n’y réagis pas réellement, même si j’anticipe que l’empressement mène à moi. Le personnel de maison de mon hôte c’est fait à ma présence, ne cherchant pas plus à me comprendre qu’il ne le fait de son maître mais s’accommodant de mon étrangeté sans rien dire. J’en fais de même ainsi, tant qu’il ne s’est pas adressé à moi, je le laisse exister sans poser de question. Cela apporte des problèmes. Lui aussi, apparemment ; c’est lui qui le dit. Toujours la petite fraise entre ma langue et mon palais, j’en cueille une autre tandis que monsieur "il y a un problème" reprend son souffle. Qui sait depuis combien de temps coure-t-il les bois à ma recherche… lui, surement. Il n’en fait pas la remarque, cependant. Lentement, je me redresse pour lui tendre le fruit dans le creux d’une main qui perd de sa couleur verte. Vivement, il me montre le téléphone qu’il tient dans son gant. Je ne raffole pas de cette technologie. Tout en comprenant ses utilités pratiques et en ne comprenant pas le besoin de toujours pouvoir faire plus avec ce substitut d’ordinateur, je ne suis guère attirée par un outil qui permette de me déranger à tout moment et de suivre mes mouvements constamment. Après, le majordome est témoin que cet appareil appartenant à sa demeure m’est tout de même dérageant et localisateur considérant qu’il me l’apporte. L’échange se fait accompagné d’un bref remerciement.

Les bruissements cessent. Chaque individu végétal au sein de cette forêt retient son souffle. Moi incluse. L’extérieur de mes sourcils remonte tandis que l’intérieur s’abaisse et se rapproche, que mes paupières supérieures s’ouvrent et s’en rapprochent. Mes lèvres s’étirent, ma mâchoire s’entrouvre. J’ai peur.

Lea et Anna sont là, jumelles d’à peine plus d’un mètre partageant une jardinière qu’elles couvrent avec leurs robes amples de feuilles buissonnantes dont leurs troncs torsadés s’échappent avant de libérer leurs banches souples aux fleurs de toutes les formes et couleurs des arbres fruitiers. Lea et Anna sont là, dans cet environnement si différent de la baie vitrée de l’appartement de leur tuteur, de leur protecteur, de leur… père. Lea et Anna sont là, derrière une pancarte signifiant leur besoin d’aide, à côté d’une boite de verre contenant des chrysomèles d’une espèce m’étant inconnue. Lea et Anna sont là, sur cette photo, accompagnées d’une adresse et d’une menace. J’ai peur.

Ma peau est d’un vert qui n’égal pas celui des insectes. Ma toxicité est à son paroxysme mais j’ignore si celle que mes filles sont capables de libérer dans leurs feuilles sera suffisante à repousser leurs agresseurs prémédités ; ce sont mes filles, cela devrait être rassurant. Cela ne l’est pas. La personne qui a mis la situation en place me connait. Très bien. Trop bien. Les gens conscients du lien entre les plantes d’appartement de Nikolaï Kolyakov et moi se comptent probablement sur les doigts d’une main, peut-être de deux si l’on inclut son service de sécurité. Toutes doivent pouvoir trouver le numéro laissé à l’entrepreneur pour pouvoir joindre mon point de chute actuelle. Lesquelles peuvent avoir un quelconque intérêt à faire cela ? Je n’en sais rien. J’ai peur.

Je ferme la bouche. Je ferme les yeux. Je ferme les poings. Les végétaux m’entourant traduisent aussi bien ma tension que mon propre corps mais j’ai besoin de réfléchir, de rester cohérente. Nikolaï. Il n’a pas tenu sa promesse de protéger mes filles mais peut-être est-il dans une situation aussi délicate qu’elles. S’il ne l’est pas, peut-être ignore-t-il la situation. Quoi qu’il en soit, le moyen le plus simple de savoir est de demander. Les questions apportent des problèmes, ceux-ci ont de l’avance.

« Décroche… »

Rien au numéro de contact. A quoi bon inventer des machines pour pouvoir déranger n’importe où et n’importe quand si elles ne le font pas dans les moments les plus urgents ?

« Olga, c’est Pamela Isley. Je sais que je ne dois pas appeler ce numéro mais… Pamela Isley… le docteur Isley… Poison Ivy. Je dois parler à Nikolaï. Maintenant. »

Rien à son numéro professionnel, sa secrétaire personnelle ne sachant où il est. A quoi bon inventer des machines pour pouvoir déranger n’importe où et n’importe quand si elles ne le font pas dans les moments les plus urgents ?!

Je raccroche sèchement puis constate que mes mains tremblent. Laissant là ma balade, laissant là ma cueillette, laissant là le majordome, je cours. J’oublis souvent à quelle vitesse je suis capable de courir mais les bruissements, les craquements, les végétaux environnants me le rappellent. Pourtant, c’est insuffisant. J’aimerai courir plus vite, arriver plus vite, débouler plus vite dans le bureau de celui qui m’accueille et m’expédie de par le monde dès que j’en fais la demande. Je le fais dès que je lui fais face et, sans me poser de question voir se poser de question, je ne lui face plus face.

Le téléphone amortit ma chute alors que, à l’instar de la paume de mon autre main, il rencontre le sol de l’appartement de Nikolaï. Silence, enfin presque. Je me remets de la téléportation puis me remets debout en constatant ma solitude en ce lieu. Par Dame Nature... où est-il ? Les questions apportent des problèmes et je vais le laisser aux siens le temps de régler les nôtres, à défaut de savoir si je ne deviendrais pas le sien par la suite… Regardant à nouveau la photo et le message téléphonique, je prends une grande inspiration. L’adresse m’est inutile. Mes chéries, j’arrive. Et je ne viens pas seule.

Je sens votre présence, mes chéries. Maman est là et tout va bien se passer. Je sens votre présence et celles de toutes les plantes qui vous entoure, urbaines mais principalement sauvages, grandissant malgré la ville et ses humains plus que grâce à eux. Peut-être ceux-ci s’inquiéteront de les voir grandir grâce à une force invisible, envahissant l’extérieur du bâtiment dans lequel vous vous trouvez en suivant les stries des briques, évitant les ouvertures.

« Allô Nikolaï, c’est Ivy. Je me permets de vous laisser un message pour savoir comment est-ce possible de vous voler Lea et Anna sans que votre équipe de surveillance ne décide d'intervenir, efficacement ou pas. »

A percevoir les présences se répandre, je me fais une image mentale toujours plus précise des lieux ; quand bien même la précision reste limitée. Je repère néanmoins votre place dans l’immeuble et les végétaux ayant répondu à mon appel s’amasse vers celle-ci. Fissures et systèmes d’aération sont investis au même titre que les escaliers de secours tandis que toujours plus de lianes entournent les fenêtres extérieures. Debout dans l’appartement de Nikolaï, me tenant à la place où vous devriez être, j’arrive toujours plus vers vous mes chéries.

« Allô Nikolaï, c’est encore Ivy. Je me demandais si l'une de vos connaissances sachant pour la filiation des filles aurait intérêt à vous trahir. »

Les lianes et les herbes anormalement allongées et mouvantes commencent à émerger des conduits et des murs, se répandant silencieusement autour de la pièce dans laquelle vous vous trouvez. Je suis là mes chéries, encore un peu de patience. Et d’efforts. Il va vous falloir faire un effort pour maman. Promis, tout va bien se passer. Pour vous, en tout cas.

« Allô Nikolaï, c’est toujours Ivy. Je voulais vous avertir que je risque d’être un peu super-héroïque avec le kidnappeur. »

La porte est bloquée. Les fenêtres sont cernées. Les aérations obstruées. Sous la porte, mes végétaux grouillent. Sur les vitres, mes végétaux grouillent. Dans les murs, mes végétaux grouillent. D’un même mouvement, tous s’aventurent dans la pièce. Une diversion pendant que vous, mes chéries, devenez mon avatar. Sur toute votre écorce, des poils s’échappent et se mettent à sécréter une gouttelette collante à leur extrémité, piège à mucilage que les feuilles de vos robes déploient également. Les torsades de vos troncs se mettent à grandir tandis que celles de vos branches fleuries changent de direction pour venir s’entrelacer. Elles forment ainsi un bassin puis un buste, couverts d’un body de fleurs, avant de passer à des bras et une tête, tous d’un roncier épineux capable d’emprisonner un membre. Ne tarde pas à l’encadrer les longs poils d’une chevelure héritée des Denreocnide Moroides, glissant jusqu’aux cuisses et s’enroulant autour des bras, tandis le visage dénué d’yeux se précise toujours plus, affichant une expression de colère froide.

« Allô Nikolaï, par souci de transparence, je vais vous faire le résumé en direct des événements. Ainsi, il vous suffira d’écouter votre boite vocale pour tout savoir. »

Les bruissements frémissent de partout.
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Message  Lilian D'Eyncourt Mer 19 Juin 2019 - 7:38

Si Lilian détestait une chose, c’était bien la prise de risques. Même s’il n’en donnait pas toujours l’impression, il savait ce qu’il faisait car rien n’était plus désagréable que le sentiment d’appréhension face à une situation non-maîtrisée. Poison Ivy était un adversaire dangereux. Il ne doutait pas qu’elle pourrait le mettre en difficultés, mais il ne redoutait pas pour autant une confrontation. Elle devrait comprendre qu’en venir à de telles extrémités n’aurait aucun intérêt. De ce qu’il avait pu étudier par ailleurs de la “collaboratrice” de Nikolaï, il n’était pas dans son style courant d’assassiner. Elle préférait empoisonner lentement et durablement. Bien sûr, elle pouvait changer de stratégie en découvrant que sa méthode préféré rencontrait une résistance, mais ce serait suffisant pour gagner le temps nécessaire. Depuis qu’il avait approché les plantes pour les kidnapper, Lilian ne respirait plus comme un humain, par le nez. Sous leur air inoffensif, les plantes pouvaient être des armes mortelles dans le bureau de son compagnon. Et, à ce qu’il sache, Nikolaï n’était pas immunisé comme lui à la plupart des poisons. Il prenait l’air directement par la peau. Ce qui entrait dans son sang était purifié. Ce qui passait par son système respiratoire avait plus de chances de le déranger, même sur une courte période. Il ne prendrait pas de risques inutiles par bravade. D’ailleurs, l’esprit de bravoure avait plus tendance à accélérer la mort qu’à la retarder. Les plantes d’Ivy avait dérangé son organisme un court instant en accélérant plus vite qu’à l’ordinaire la régénération de ses cellules pour en chasser les toxines. Puis, comme il le prévoyait, son symbiote s’était adapté pour ne plus les laisser passer. L’air seul était récolté par la pellicule sanguine et gluante qui s’était déployée en frémissant le long de ses avant-bras.

Il maîtrisait parfaitement les lieux dans lesquels il se trouvait. L’immeuble désaffecté lui appartenait depuis quelques années déjà, sans que personne n’en sût rien. Derrière sa personnalité mondaine, en existait une autre, attirée par une certaine forme de simplicité et de dépravation et qui suffoquait quand elle restait trop longtemps dans un monde acté par les faux semblants. Il avait aménagé son univers sordide, spartiate, pour fuir la société, disparaître à ses yeux quand elle lui devenait trop pénible, pour n’être rien d’autre qu’une sorte de zoneur au milieu d’une humanité errante. Les junkies et autres alcooliques misérables qui squattaient les lieux n’avaient pas la moindre idée de son identité, et c’était très bien pour lui. Il leur apportait régulièrement des liqueurs qui les changeaient de leurs canettes écoeurantes à quelques cents, ou de nouvelles drogues à tester prises dans les stocks de Nikolaï, et c’était très bien pour eux. Il n’avait jamais envisagé de les aider à sortir de leur situation, elle faisait d’eux des personnes intéressantes pour ce qu’il en attendait d’un point de vue social. D’un côté beaucoup plus pratique, leur rendre les lieux assez intéressants pour qu’ils ne souhaitent pas les quitter et attirent d’autres mânes, lui permettait de garder une réserve de sang frais en permanence. Avec leur esprit constamment embrumé et leur corps affaibli, ils n’y avait rien d’anormal à leur prendre assez de sang pour qu’ils s’évanouissent de temps en temps. Et si, comme aujourd’hui, il avait la nécessité d’en prendre une quantité assez grande pour les tuer, ils n’auraient pas la possibilité de s’en rendre compte non plus. Il avait d’ailleurs tout pris à l’un d’entre eux, celui avec lequel il se sentait le moins d’affinités évidemment, un peu plus tôt dans la journée pour être au meilleur de sa forme. C’était regrettable, mais il fallait faire avec les moyens dont on disposait.

L’immeuble délaissé lui permettait aussi de s’entraîner à l’abri des indiscrétions. Il s’était intéressé à une manière d’investir au maximum les lieux ces dernières semaines, avec une stratégie déjà appliquée pendant ses incursions dans la mafia italienne. Son sang restait une extension de son corps, et des morceaux de son symbiote pouvaient survivre à l’intérieur. C’était une chose qu’il avait constaté depuis plusieurs années, mais qui avait une réelle utilité seulement dans les activités d’infiltration, jusqu’à présent. Il pouvait, grâce à cette capacité, étendre considérablement ses perceptions, sauf pour la vue, et augmenter son champ d’action. En restant suffisamment longtemps dans un même lieu, il pouvait répandre son sang sans se fatiguer. Il suffisait d’agir peu à peu, en laissant ses capacités de régénération faire son travail pour augmenter la quantité. Les gouttes de sang constellaient le bâtiment. A l’intérieur, comme à l’extérieur, de légers pigments sombres coloraient la pierre, et se propageaient comme une colonie de fourmi, avec plus d’intensité, bien sûr, dans son “appartement”. Qu’importe où Ivy arriverait et comment elle se manifesterait, il ne lui laisserait pas de réelle opportunité pour le surprendre. Cependant, il ne sentait rien. Pas de rythme cardiaque, pas de circulation sanguine étrangère qui s’approchait avec détermination de son immeuble. L’attaque fut végétale, ce qui l’arrangeait un peu moins. Poison Ivy ignorait tout de ses capacités, il avait gardé l’espoir de l’avoir à sa portée pour la neutraliser rapidement. Avec les plantes, il devait utiliser des moyens moins radicaux, car l’attaque était bien végétale. Il sentait quelque chose qui glissait et s’étirait le long des murs pigmentés du bâtiment, pour se diriger vers lui. C’était une sensation plutôt étrange, comme si des bouts de sa peau qui étaient chatouillés sur des dizaines de mètres par une centaine de tiges et racines. Comme il n’avait pas d’intérêt à avoir des sensations aussi dispersées, il laissa une partie du  sang accompagner les végétaux dans leur progression et rassembla l'autre à la base ou au plus proche de leurs racines. Lilian restait parfaitement calme. Il n’avait pas été jusqu’à prévoir la situation en détail, mais il n’avait pas envisagé de situation impossible à maîtriser ce qui, de son point de vue, revenait au même. Tant qu’il ne révélait pas son pouvoir, les plantes de Ivy restaient des proies faciles poursuivies par un serpent silencieux. Et si elle percevait quelque chose d’anormal autour d’elle, elle n’avait pas la possibilité de savoir de quelle manière cela se manifesterait. Garder des points de pression le plus longtemps possible pour jouer avec le mental d’un adversaire était toujours essentiel. Rien de tel qu’avancer ses pions dans l’ombre de l’autre tant qu’il ne pensait pas en avoir déployé suffisamment. On pouvait en déployer tout autant, et même en prévoir davantage.

Il fut tout de même surpris de voir une des plantes même qu’il avait récupéré s’agiter. Par prudence, il renforça la pellicule sanguine autour de son corps, mais resta parfaitement immobile. De toute manière, il n’avait pas la nécessité de quitter son fauteuil, son sang symbiotique bougeait pour lui. Visiblement, Poison Ivy partageait la même opinion en ce qui concernait ses plantes. C’était presque vexant, si ça n’avait pas été pour l’essentiel contrariant. La plante grandissait, se développait pour prendre un apparence de plus en plus féminine. Les insectes restaient quand à eux derrière leur cage vitrée qui s’était elle-même entourée de sang. Il n’aurait besoin que d’une pression légère pour la soulever et si la plante était plus coriace que prévue, le symbiote pouvait toujours offrir une résistance renforcée aux créatures de Délia, même s’ils avaient peu de chance de survivre longtemps à la cohabitation. Quand une forme végétale humaine lui fit face, il s’exprima sans marquer la moindre émotion, avec une attitude insolente qui ne semblait pas avoir conscience de la situation, quoiqu’elle lui était simplement d’un parfait naturel.

- Excusez-moi de ne pas être un expert en expression végétale, mais je crois devoir saisir une volonté de mimer la colère. Or, sans dire que je ne trouve pas la démonstration intéressante… et sans doute du plus bel effet dans un cabaret, il me semble que l’intérêt principal d’un kidnapping n’est pas d’avoir un échange avec… l’être (?) qu’on enlève ?

Il lui aurait bien lancé un regard interrogateur, mais il n’y avait plus grand chose de très visible sur son visage. Il ne se serait pas permis d’être à découvert. D’abord parce qu’il n’était pas encore disposé à révéler son identité quand il utilisait ses capacités, mais aussi parce qu’il ne tenait pas à se faire crever les yeux ou aveugler. En apparence très calme, il restait sur la défensive, prêt à intercépter n’importe quel mouvement problématique si Poison Ivy n’avait pas la même civilité que lui, comme son introduction le laissait présager. Il avait donné un adresse, elle aurait pu avoir le bon sens de faire comme tout le monde et s’y présenter en frappant urbainement à la porte.


Dernière édition par Lilian D'Eyncourt le Mar 16 Juil 2019 - 12:20, édité 1 fois
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Message  Ivy P. Isley Mer 3 Juil 2019 - 7:38


« J’ai appelé les végétaux environnant du point de rendez-vous. Les filles s’y trouvent. C’est un immeuble, il ne me semble pas du meilleur état. Des fissures dans les murs, des circuits de ventilation inopérants. Je n’y aide pas, à faire passer mes suivants par là. C’est… visqueux. Sur les murs, intérieurs comme extérieurs. Des traces de je-ne-préfère-pas-savoir-quoi. Ça colle en plus, j’en ai plein les lianes. L’odeur est étrange, familière, ferreuse… du… sang ? Par Dame Nature, ça a dû être un massacre. Plus je me rapproche des filles, plus il y en a. Attendez. J’entends quelque chose. Des… des… murmures incohérents, discussions esseulées, gémissements extatiques. Une maison de drogues. Finalement, peut-être que l’adresse vous parlera. Je vais vous envoyer la photo. Celle du kidnappeur. Que je n’ai pas pensé à vous envoyer avant, non. Si vous aviez décroché pour me le demander, ça m’aurait aidé. Ça m’aurait pas fait paraitre plus intelligente que maintenant mais je dois pas le paraitre de toute façon à vous laisser un message à rallonge sur votre boite vocale… vous allez probablement m’avoir rappelée avant d’arriver jusqu’ici. Si ça se trouve, vous regarderez juste la photo. C’est même probable… pff… Bon, je récupère les filles. Jusqu’ici, à part un multiple homicide de parias, je ne crois pas qu’on puisse m’accus… merde. Y’a quelqu’un. Oui, bon, c’est logique qu’il y ait quelqu’un. Il faut bien garder les otages. Oh, et la boite d’insectes sur la photo, elle est aussi trempée de sang. Donc le massacre a dû avoir lieu après la prise, ou alors le type est digne d’Arkham. Si ça se trouve, il veut me faire porter le chapeau pour m’y renvoyer. Sa voix ne trahit aucune émotion. Pour résumer, il me provoque. Ironie, insinuation que j’ai plus ma place dans une maison frivole, question rhétorique et ironique. Je l’apprécierai presque s’il n’était pas… disons… une menace.

- Ta propre démonstration l’est bien plus,
répond-je à travers mon avatar, ma voix parfaitement retransmise. Je me demande ce qu’en diront le N.Y.P.D. puis le S.H.I.E.L.D. lorsqu’ils arriveront sur les lieux, pas toi ? »

Les questions apportent des problèmes, il n’y a aucune raison qu’ils soient toujours pour moi. Prévenir le SHIELD me permettra également de m’innocenté, même si toute personne compétente devrait comprendre que je ne suis pas à l’origine du bain de sang. Ni méthodologie, ni motif. Quant à répondre à ma question, le NYPD et le SHIELD auront l’occasion de voir de leurs yeux ce qu’une scierie est aux miens : un abattoir.

« Je lui retourne le compliment, dis-je au téléphone et à la boite vocale de Nikolaï. Je crois qu’il s’agit de celui qui est derrière tout cela. Je tenterais bien de vous avoir un nom mais, on va pas ce mentir, c’est d’autant moins ma priorité que ça ne va aboutir à rien. »

Une "jambe" après l’autre, mon avatar se déracine et pose pied sur ce sol sanglant toujours plus parcouru de végétaux en provenance de la porte comme de la fenêtre proche. Végétaux qui charrient toujours plus de sang et s’intéressent à celui qui couvre la boite de verre, se faufilant dessus pour former une coque bois qui, si elle ne saurait être protectrice bien longtemps, devrait me permettre de gagner du temps. Un peu. Devrait. De trois-quarts tournée vers la direction d’où provient la voix de l’interlocuteur, j’appose la main la plus proche sur la hanche au-dessous alors que les secondes s’en vont saisir et recouvrir la jardinière de mes filles, tel un immense marteau végétal. Mon visage mimétique reste, lui, tourné là où la politesse le veut.

« Evidemment, enlèvement d’enfants végétaux ne sera pas considéré comme un crime, puisqu’il n’est pas dirigé contre des humains. Mais… tu ne me sembles guère porté sur le ménage. Et je suis certaine que ce dans quoi je patauge est issu de l’agriculture biologique, n’est-ce pas ? »

Poussant délicatement la noix sanguinolente des plantes impliqués, mon avatar s’assied se le rebord de la fenêtre, gentiment délimité par les individus suscités. J’ignore si mon interlocuteur a compris que ma perception de la lumière environnante est loin de ce qu’on peut nommer la vue, mes sens principaux étant donc le toucher et l’ouïe, mais je fais de mon mieux pour le cacher. La tête de mon avatar se penche sur le coté alors que celui-ci se penche en avant, démontrant un décolleté fort peu séduisant mais gardant l’attitude de cabaret.

« Cela étant, ça nous prouve ta dangerosité. Ainsi que ton sens de la mise en scène, presque gothamite. Je me permets de supposer ton intellect à la mesure de tout cela. Je pourrais respecter tout cela… seulement tu me menaces… et tu menaces l’un de mes alliés.

- Je sais que ses agents de sécurité sont, disons, dérisoires dans un monde comme le nôtre,
reprend ma voix, en provenance d’un monticule se formant prêt de la porte cette fois. Mais ils apportent une touche sympathique et serviable. Tic et Tac sont des plus charmants, quoiqu’interchangeables. J’espère que le sang ci-présent ne leur appartient pas.

- Je me suis permis de demander si le sang appartenait à vos hommes de main,
dis-je simplement à Nikolaï. Il n’y a aucun signe d’effraction dans votre appartement mais ils ne font pas les pets devant votre porte et personne ne vient me demander ce que je fais là. La seule dont je connaisse le sort c’est Olga : je l’ai eu au téléphone pendant que je cherchais à vous joindre. Ce qui fait qu’on est deux, d’ailleurs. Quand vous en aurez fini avec moi, appelez-là. Mais uniquement quand vous en aurez fini avec moi, il y a des priorités. »

Je n’utilise pas les véritables noms des deux sentinelles qui m’ont accueillie pour la première fois, principalement parce que je ne les ai pas retenus. Et que je n’ai pas l’intention de dévoiler ceux que je connais. Dimitri et Olga, figures parentales jouant respectivement le rôle de bras droit et de secrétaire, Anton, un tchétchène balafré des plus méfiants, Anatoly, un taciturne qui feint d’être toujours à son aise, Sergei, un séducteur suicidaire mais possiblement le plus intelligent du lot, et enfin Danila, en charge des activités légales comme illégales de la branche de foresterie de l’Empire Kolyakov en Indonésie. C’est mince mais c’est déjà beaucoup, je pense. Je n’en suis pas certaine. Qu’importe.

Le second avatar se dresse pleinement, similaire au premier dans sa silhouette dérivée de la mienne. Composé exclusivement des racines et des lianes, il n’a ni tronc ni écorce pour composer ses jambes et semble entièrement fait de cet épineux roncier dont est composé le haut de l’autre avatar. Nulle chevelure de Gympie-Gympie cette fois, bien que toutes les épines soient semblables à ses feuilles : en forme de cœur, faisant environ une demi-douzaine à une dizaine de centimètres au plus long et au plus large, avec des bords finement dentés. Evidemment couvert des petites ampoules de silice. Nul bustier fleuri, même si les formes restent indéniables pour l’heure.

« Je ne suis pas les êtres que tu as enlevé, affirme froidement mon second avatar. Es-tu satisfait ?

- J’ai presque mis les filles à l’abri.
»
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Message  Lilian D'Eyncourt Mar 16 Juil 2019 - 14:23

Sa démonstration était peut-être plus intéressante, mais il n'était pas certain qu'elle puisse figurer au programme d'un cabaret, ou alors d'un cabaret d'un genre très spécial, songea-t-il de manière tout à fait détachée en s'interrogeant sur la répartie de Poison Ivy. Elle passa ensuite aux menaces en lui signifiant que son attitude risquait d'attirer l'attention du N.Y.P.D et du S.H.I.E.L.D. De son côté, il n'avait pourtant rien fait de très grave. L'immeuble lui appartenait, le sang qui se trouvait dessus aussi. Si sa mutation avait été connue, on lui aurait tout a plus mis un avertissement pour ses goûts en décoration qui perturbaient l'ordre public. Comme il n'était pas déclaré, il allait simplement éviter de rendre l'immeuble trop rouge au regard des voisins. Le vrai problème était donc celui des plantes qui envahissaient anormalement la pierre.

– Disons que je crains qu'ils n'apprécieront pas mon sens de l'esthétique, et qu'ils se demanderont pourquoi Poison Ivy s'amuse à attaquer des propriétés désaffectées.

A l'évidence, la femme-plante pensait se trouver en présence d'un fou, ce qu'il ne saurait lui reprocher. Il était compliqué de trouver une cohérence à son attitude, surtout quand on pouvait croire qu'il venait d'assassiner froidement un groupe de personnes après avoir volé les plantes d'un mafieux et menacé la reine des poisons. Il n'y avait aucune logique d'ensemble à cela, et découvrir la progression de ses déductions allait être amusant. Lui préciser qu'il était le propriétaire des lieux ne servirait à rien, ou peut-être à lui éviter d'appeler le S.H.I.E.L.D et de se retrouver dans des problèmes avec eux. Comme il n'y avait rien de très illégal à « kidnapper » une plante, surtout celle de son compagnon, pour l'amener chez soi, ce serait son affaire pour justifier son attitude face à une simple « plaisanterie ». Déjà, elle se retrouverait ridicule, et, avec cette histoire digne d'une cour de récréation d'école primaire, elle passerait pour encore plus folle qu'on ne le pensait. Lilian n'avait pas prévu d'appliquer un plan aussi sournois et cruel, mais, dans les milieux criminels, la délation aux autorités était une chose assez peu pardonnable. Donc, si elle voulait user de ce genre de bassesse, ce serait une punition bien méritée pour elle.
Les tentatives d'appel à la raison de Poiso Ivy tombaient à plat, mais c'était plutôt prévenant de sa part, il fallait l'admettre. Et elle n'en oubliait pas de faire de l'humour, ce qui ne la rendait pas d'aussi désagréable compagnie que prévu. Il se demandait à quel point elle était capable de contrôler ses émotions négatives. Ici, la situation était assez étrange pour inciter n'importe qui au calme.

– Tout est parfaitement naturel, je ne donne pas dans les effets spéciaux.

Son sens de la mise en scène, comme elle le mentionna plus tôt, n'était plus à prouver même sur le plan professionnel. Il n'aimait pas décevoir les personnes qu'il recevait, ni leur offrir une entrevue tristement banale. La répétition déprimait les gens sans qu'ils ne s'en rendent compte. Il pensait à eux.

– J'ai voulu créer un cadre familier, car il me semble bien qu'à Gotham, l'art de recevoir est presque aussi développé que les entrées spectaculaires. Cependant, je ne crois encore avoir menacé personne, à part des plantes… En quoi serais-je une menace pour Nikolaï ? Devra-t-il payer de sa vie le manque sa négligence envers tes protégée ?

Ivy parlait, mais elle bougeait aussi beaucoup. Elle était comme une dompteuse qui cherche à apaiser un animal sauvage pour lui échapper en traître. Elle pensait sans doute endormir sa vigilance et tenait vraiment à mettre ses plantes hors de danger. Ensuite, peut-être se montrerait-elle moins disposée à la discussion, moins présente tout court. Il était hors de question de la laisser faire. Il se tourna pourtant vers le nouvel homoncule végétal qui réclamait son attention. Ce n'était pas très grave. Le sang autour de la fenêtre qu'envisageait Ivy faisait son chemin, et une membrane gluante, élastique, recouvrit peu à peu l'encadrement tandis qu'il poursuivait, lui aussi, la conversation comme si de rien était. Ainsi, elle avait trouvé un surnom adorable aux agents de sécurité remarquables par leur inefficacité de Nikolaï, et pensait toujours que le sang résultait de massacres, ce qu'il n'avait pas prévu de contredire tout de suite.

– Le sang est encore moins rare que les plantes en ville. Même si je reste convaincu que l'inutilité de Piotr et Anton mérite un châtiment, tu crois sincèrement que je me serais embêté à les tuer, emporter leur sang dans des bocaux pour le jeter sur le sol de l'appartement ? Voyons,Ivy, ça n'a positivement aucun sens.

Si ses souvenirs étaient exacts, les prénoms des hommes en service ce jour étaient exacts. Mais qui disait qu'il ne venait pas aussi de donner des noms russes au hasard pour perturber la femme-plante ? Sauf si elle connaissait jusqu'aux prénoms du personnel de Nikolaï, ce qui ne semblait pas le cas, il pourrait encore l'ennuyer de manière amusante. Dans l'autre cas, ce n'était pas dramatique, ils ne pourraient pas parler si les masques ne finissaient pas par tomber. Le problème actuel était que Ivy n'était toujours pas en chair et en os dans cette pièce. Elle lui dit cependant observer qu'il ne s'adressait plus à la jardinière qu'il avait kidnappée. Bon sens de l'ironie décidément. L'entaille qui tenait lieu de bouche sur son visage couvert de sang eut un sourire amusé.

– Je trouve cet avatar moins réussi, mais j'apprécie l'effort… Cependant, je n'ai pas plus convié un enchevêtrement de ronces. Le problème avec vos avatars est qu'on ne peut pas leur offrir de tasse de thé, ce qui est une source d'angoisse immense pour mes racines anglaises.

Si ni l'un ni l'autre ne cédait, il était évident que cette discussion, pour aussi charmante qu'elle soit, risquait de mal tourner. Lilian restait calme et aimable, en parodiant. Il était cependant très peu disposé à passer le reste de cet « entretien » avec un substitut de Poison Ivy. Ce qui était amusant dans un premier lieu finirait bien par devenir très insultant dans la seconde moitié de l'échange.


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Message  Ivy P. Isley Sam 20 Juil 2019 - 11:59


Le kidnappeur craint que les forces de l’ordre n’apprécient pas son sens de l’esthétique, cela me semble une évidence. Quant à se demander pourquoi je "m’amuse à attaquer des propriétés désaffectées", les Vengeurs auront tôt fait de le demander en personne, donc d’avoir les réponses. Je n’ai guère de crainte là-dessus, d’autant qu’il ne s’agit pas vraiment d’une attaque. Et si elle est perçue comme tel, je n’aurai même pas à inviter qui que ce soit à intervenir : ils le feront de leur propre initiative. Le temps est donc mon allié, puisque mon ennemi est présent sur les lieux.

« Il confirme avoir tué des gens pour obtenir le sang, dis-je froidement au répondeur de Nikolaï. Aucune idée de si ce sont les vôtres. Il parle de Gotham mais en étranger. Il souligne le fait que je vais encore passer pour la méchante de l’histoire, quel manque d’imagination. Qu’importe. Il se prétend ne pas être une menace pour "Nikolaï". Notez la familiarité. Ou le manque de respect. J’espère que cela réduit le nombre de suspects…

- Ce sont ses protégées,
répond mon second avatar avec légèreté, alors que le premier reste assis contre la fenêtre défoncée. Peut-être même ses filles. J’ignore jusqu’où il comprend qui elles sont, ce qu’elles ressentent. Cependant, je ne leur infligerai pas la perte de leur parrain.

- Il veut savoir si votre négligence, et c’est son mot pas le mien même s’il marque un point, va vous perdre. Je suis si stupide que cela qu’on puisse penser me retourner aussi facilement contre mes alliés ? Les questions apportent des problèmes, n’y répondez pas merci. Attendez… c’est quoi ce délire ? Le sang… le sang se glisse dans mon dos… enfin, pas le mien, celui des filles. Je vous expliquerai… par Dame Nature, cette sensation… c’est… brrr… Hémokinésiste. C’est un autre indice plutôt important. Le kidnappeur contrôle le sang. Ça explique le massacre. Il veut bloquer la retraite des filles, elles sont toujours à l’intérieur.
»

Je prends une grande inspiration en me passant la main sur le front, me retenant de faire les cent pas dans l’appartement de Nikolaï. Nombre de plantes ont utilisé la fenêtre où est assis l’avatar lié aux filles pour entrer dans la pièce, défonçant le verre en prévision d’une sortie. A présent que le sang tache de faire une nouvelle vitre, l’avatar comme les végétaux luttent pour maintenir l’ouverture. Ou s’embourber dedans, cela m’irait aussi, tant qu’ils gardent un contact avec l’extérieur. Quelle immonde sensation, mon corps en tremble. Mon avatar aussi. Le dégoût s’affiche sur mes trois visages. La crispation gagne tous mes muscles. Mon audition n’en reste pas moins effective.

« Il est prêt à utiliser le sang des citoyens newyorkais, dis-je au répondeur en devant bien admettre qu’il a une réserve d’alliés plus importante que moi, plaçant sur mes épaules la santé de je-ne-sais-combien d’humains. Il connait également les noms de vos gardes… "qui méritent un châtiment" ; ses mots, là-encore. Il dit ne pas les avoir tués. Son raisonnement justificatif se tient, même s’il inverse les étapes : il tue d’abord les gens avant de récolter leur sang dans des bocaux qu’il reverse lorsqu’il en a besoin. Méthodologie moins efficace que transporter les gens et les vider sur place mais qui montre qu’il calcule ses futurs besoins et s’organise. Difficile d’estimer son degré de… vous m’avez compris. J’espère. »

La crispation de mes avatars, à l’instar de la mienne, est plus due au sang gluant et étonnement résistant qu’au raisonnement de l’autre. Logique, puisque j’analyse ses dires pour obtenir des informations sur lui et que les conditions infligées par les humains aux plantes m’insensibilisent aux conditions que l’on peut infliger aux premiers. Celui qui construirait des meubles en corps humains serait un monstre, c’est avec des cadavres végétaux qu’il faut le faire. Qu’importe.

« Il veut m’amener sur son terrain. Il veut pouvoir me dominer physiquement, pas émotionnellement. Il parle de politesse, je n’arrive pas à savoir si c’est de l’ironie. Des origines anglaises, j’espère que ça vous parle. Au rythme où il lâche des choses, je revois mon jugement sur son identité : je peux peut-être l’obtenir.

- Vouloir m’offrir des organes séchés infusés, voilà un délice que je ne saurais rater,
reprends-je, ironique, avec mon second avatar. C’est si rare de trouver quelqu’un avec des manières, de nos jours. »

Des dominants qui veulent pouvoir s’imposer par la force à l’autre, en revanche… Mon enchevêtrement de ronces s’avance vers l’origine de la voix, piétinant dans le sang sans problème ; après tout, j’ai déjà l’impression de me baigner au travers d’un rideau sanglant, qu’importe d’y rajouter les pieds.

« Je comprends votre angoisse. Je la partage, dans son immensité. Vous avez pris mes filles, menacez leurs vies. Vous me voulez en votre pouvoir, vulnérable. Vous m’avez. Enfin, du mieux que je puisse. Je suis actuellement en France, au sein du domaine résidentiel d’un membre de l’Initiative nommé Exodus. Venez m’y retrouver si vous voulez un face à face, moi je ne puis vous le fournir. »

Mon avatar de ronces s’agenouille, le dégout faisant vaciller la crainte sur son visage sans parvenir à l’effacer. Dégoût et crainte qui se retrouvent sur le premier avatar, occuper à essayer de garder un chemin physique ouvert à travers la membrane sanglante. Dégoût qui est étouffé sur mon visage, noyé dans ma résolution.  Je ne mens pas, quand bien même j’use de demi-vérités. Si je suis certaine que croiser le Vengeur susnommé est plus dangereux que de le faire de l’hémokinésiste, je n’ai pas l’intention de m’exposer à la portée de ses pouvoirs ; même sans savoir s’il pourra manipuler mon sang. Il veut l’occasion de faire ce qu’il veut de moi, d’où son besoin de ma présence, ainsi jouer la carte d’un de mes "alliés", probablement le plus puissant, devrait lui permettre de comprendre qu’il vient de se placer dans un engrenage où les risques sont bien plus gros que ma seule adversité. Les questions apportent des problèmes, il n’y a aucune raison qu’ils soient toujours pour moi. Ma voix adopte cependant un ton empathique.

« Comprenez-vous ma propre peur ? Laissez mes filles s’en aller. »
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Message  Lilian D'Eyncourt Dim 1 Sep 2019 - 17:09

Pour trouver des réponses, les questions n'étaient jamais la meilleure solution, surtout lorsqu'on ignorait ce que l'on cherchait. Il fallait bien renoncer à tous les mensonges qui maintenaient la tranquillité pour découvrir la vérité, et provoquer des problèmes était la manière la plus efficace d'y parvenir. Pourquoi chercher à se faire mal quand tout pouvait aller pour le mieux dans le plus beau des mondes grâces à des non-dits choisis ? Les choses finissaient par se savoir un jour. Et plus le jour tardait, plus le sentiment de trahison était douloureux, en plus de la certitude d'avoir perdu son temps pour vivre dans une illusion. Lilian n'était pas un exemple de transparence avec Nikolaï. Cependant, il estimait rester honnête quand on lui posait les bonnes questions. Ce n'était pas sa faute si les gens aimaient interpréter selon ce qui les arrangeait ou se satisfaire de réponses évasives qui disaient ce que l'on voulait entendre. Les plantes de Poison Ivy étaient donc les « protégées » de Nikolaï. Pire, la dame aux poisons estimait qu'il s'agissait de ses filles, mais qu'il n'avait peut-être pas encore compris sa responsabilité réelle dans l'histoire, le rôle qu'elle comptait lui réserver. En attendant, elle préférait s'arrêter au mot parrain. Ainsi, en créant du désordre, les informations arrivaient sur un plateau, sans qu'il soit possible de les contester. En accordant que Nikolaï n'était pas au courant de son rôle de « père », il avait néanmoins minimisé la signification de ces plantes dans son bureau. Jamais il ne lui aurait avoué droit dans les yeux être leur « parrain » pour justifier de les conserver ou lui assurer qu'il entretenait une relation tout à fait professionnelle avec une simple alliée. Poison Ivy se voulait à l'évidence bien plus que cela. Et quel esprit sensé pouvait accepter ce genre d'accord suspect ? Il voulait bien accorder à Nikolaï une part de naïveté, mais certainement pas de la stupidité. Il connaissait donc l'importance de ces plantes pour la rousse. Il refusait certainement de considérer que c'était à la fois un problème moral pour leur relation et un élément sur lequel il pourrait perdre le contrôle à un moment. Dans quelle situation s'était-il encore mis pour accepter ce genre de chose ? A quel point Poison Ivy l'avait-elle mis au pied du mur voire manipulé avec ses végétaux mutants ?

Rester calme. La connaissance apportait souvent de la frustration, un sentiment d'impuissance, la sensation de perdre peu à peu le contrôle. Mais elle était nécessaire. Ceux qui se laissaient aller à la colère refusaient d'accéder à la compréhension complète des choses, car elle était toujours plus douloureuse que se mettre des œillères en jouant les offusqués. Il fallait aller au bout tant qu'il était possible d'affiner les informations. Et ensuite ? Ensuite, il n'y avait pas de plan. Tout dépendrait de son était d'esprit et humeur quand toutes les pièces seraient assemblées. Il ne s'attendait pas, de toute manière, à découvrir quoique ce fût qui puisse le réjouir. Autrement, il aurait employé des méthodes moins radicales pour faire parler Ivy malgré elle. Alors, même si elle continuait à se dérober, il conservait sa neutralité polie qui était le signe le plus certain de son hostilité, un état distancié sur lequel aucun état d'âme n'avait plus la moindre prise. Ivy répondait à son ironie, mais il était difficile de définir ce que cela signifiait pour elle étant donné qu'elle refusait de se montrer. Visiblement, l'invitation au thé ne serait pas une meilleure proposition car rien de ce qui était végétal ne trouverait grâce dans son estomac.

– Je n'ai pas encore essayé les infusions aux organes humains mais si c'est une préparation plus en accord avec vos valeurs, je suis prêt à inaugurer la recette pour plaire à une invitée.

Elle prétexta être en France, d'une manière trop soudaine et tardive pour que ce fut vrai, surtout avec les détails qu'elle y ajoutait, le nom d'un contact qui se voulait inquiétant, le schéma idéal pour refuser de se présenter devant lui. Il n'y crut pas un instant. Mais ce n'était pas ce qui faisait monter en lui une rage profonde malgré ses tentatives pour la canaliser. S'il tempérait trop, l'autre prenait la relève et tenir sa laisse n'était pas toujours évident quand on se contenait soi-même, ce qui donnait des signes contradictoires, la matière visqueuse et sanglante qui se renforçait autour de la fenêtre, mais aussi de toutes les plantes à proximité, en commençant à bouillir et la voix toujours mesurée qui reprenait :

– Il est surprenant que cette information arrive si tard dans notre conversation. Permets-moi donc de mettre en doute sa véracité. Il aurait été plus pertinent de me préciser tout de suite que tu n'étais pas assez près d'ici pour venir me voir, ne crois-tu pas ? Tu m'excuseras donc de ne pas y croire. Alors, je m'interroge sur deux choses. Si tu te penses assez puissante pour me tenir tête à distance, pourquoi faire tant de manières ? Ou je dois comprendre que tu me crains et préfère risquer la sécurité de « tes filles » plutôt que la tienne. Ce qui m'amène à une autre question… Est-ce une habitude de donner des enfants à tes alliés ? Vois-tu, j'ai bien conscience qu'on ne fait pas une fleur comme un enfant humain, mais puisque cela semble revenir au même dans notre situation, la méthode me semble quelque peu douteuse et je peine à y discerner de belles intentions.

Rester calme, encore, même s'il était certain que le point de rupture allait être atteint. C'était ce qu'il cherchait, peut-être, car quelque chose ne tournait pas rond et les gens aimaient, en général, minimiser tout ce qui relevait de l'observation. Il fallait accumuler des preuves, des éléments de compréhension, tout cela pour arriver le plus souvent à un compromis, à de la neutralité. Les meilleures décisions, celles que l'on prenait dans son intérêt primal, ne se faisaient jamais avec un panorama complet des choses. Mais il faisait un effort, parce que la meilleure décision ne lui plaisait pas, cette fois. Néanmoins, l'envie d'étouffer, écraser et ébouillanter les plantes était là aussi, et menaçait de l'emporter si rien ne parvenait à le tempérer.


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Message  Ivy P. Isley Lun 2 Sep 2019 - 11:39


« Je n'ai pas encore essayé les infusions aux organes humains mais si c'est une préparation plus en accord avec vos valeurs, je suis prêt à inaugurer la recette pour plaire à une invitée. »

Je ne réponds rien, faisant mine de ne pas relever. J’ai mieux à dire, mieux à faire, mais je ne peux m’empêcher de noter, au-delà de son sous-entendu que je suis pire que lui, qu’il est prêt à adopter un point de vue similaire au mien. Je n’ai jamais essayé non plus les infusions aux organes humains mais, à défaut d’être en accord avec mes valeurs, l’idée ne va pas contre celles-ci. Je suis lucide sur le fait qu’on ne peut empêcher les êtres vivants de tuer d’autres êtres vivants pour vivre, c’est le principe même de la chaîne alimentaire. Lorsque je mange, même si je favorise les fruits pensés pour cela, il m’arrive également de le faire de légume ; analogues à la viande, à mes yeux. Ainsi, l’infusion d’humain ou de thé n’est effectivement guère différente, théoriquement. Sous réserve qu’on se rappelle que seules les feuilles du théier sont employées et donc qu’on limite l’emploie des parties à infuser chez l’être humain. En pratique, ça ne fait pas envie. Du tout.

Pas plus que la situation présente, d’ailleurs, mais celle-ci semble tourner en ma faveur. Evidemment, au moment où j’en ai l’impression, on me rappelle que ce n’est pas le cas.

« Bon, le kidnappeur a l’empathie d’un fer à souder, ça n’aide pas ; ni vous ni moi. Après il est intelligent, même si ça n’aide pas plus. Il me demande ce que je crois… je crois que donner son adresse au premier rendez-vous c’est le meilleur moyen pour s’attirer des ennuis. Surtout quand on ne veut pas aller audit rendez-vous. Mais vous avez le bon sens de le savoir et vous vous en foutez surement. Maintenant il s’interroge sur deux choses, je suis sur qu’il va faire partager… »

Si je me pense assez puissante pour lui tenir tête à distance, pourquoi faire tant de manières ? L’intelligence de me savoir plus vulnérable physiquement. Doit-il comprendre que je le crains et préfère risquer la sécurité de mes filles plutôt que la mienne ? Je ne peux rien faire pour celle de mes filles, merci à lui, mais je peux limiter la casse me concernant. Deux points allant au bon sens. Deux points m’en apprenant sur lui.

« Bon, il n’est guère habitué aux compromis, ou aux demi-mesures comme en témoigne sa préparation sanglante, et cherche à blesser émotionnellement quand on joue sur cette corde. Je suppose que ça ne vous aide pas franchement. Personnellement, cela me laisse à penser qu’il ne vient pas de votre milieu, celui de la mafia, puisque les compromis y sont plus qu’important. »

Est-ce une habitude de donner des enfants à mes alliés ? Oh, mais voilà qui est hors de portée des recherches accomplies sur ma personne. Intéressant.

« Vois-tu, j'ai bien conscience qu'on ne fait pas une fleur comme un enfant humain, mais puisque cela semble revenir au même dans notre situation, la méthode me semble quelque peu douteuse et je peine à y discerner de belles intentions.

- Que voulez-vous, je suis une mauvaise mère. Même si, dans la nature, nombre d’espèces laissent leur progéniture se débrouiller. Même les humains, une fois que leur descendance est capable de s’occuper d’elle-même, soit adulte, vous la laissez voler de ses propres ailes. N’est-ce pas ce que vos propres parents, même si je n’ai aucune idée de comment les nommer, ont fait pour vous ? »

Je m’apprête à lui parler de l’enfance que j’ai eue afin de rebondir sur son sujet de manière à entrer dans les choses personnelles et à m’approcher de son identité quand mon téléphone me signal un double-appel. M’apprêtant à le refuser car ce n’est pas le moment, je vois à temps le nom du correspondant qui tombe à pic. Correspondant dont la mesure est bien plus froide et toute aussi agressive que celle du ravisseur. Correspondant à qui j’obéis donc, le mettant en haut-parleur, tandis que mon avatar laisse à l’autre le temps de répondre.

J’ai le nom, Nikolaï l’ayant déduit bien avant que je puisse l’obtenir. J’ai l’air conne, à tenir mon téléphone en constatant combien le parrain peut effectivement s’énerver. Enfin, surtout combien il est en train de gueuler dans le vide puisque, tel que je l’avais énoncé, je ne suis pas en présence de celui qu’il veut tuer. Dommage, cela m’aurait arrangé. A l’inverse, la présente situation ne m’arrange pas : autant les éléments énoncés tout d’abord m’offrent un certain ascendant, autant la suite…

« Crois-le ou non mais Loki Odinson en personne a décidé que me kidnapper était une idée brillante pour s’assurer que toutes mes « connaissances » viennent à ma rescousse. Apparemment, en échange de ma libération, elles doivent juste accepter de jouer à la guéguerre pour les audiences de la Mojovision. Merveilleux n’est-ce pas ? Et bien puisque tu tiens tant à prouver que tu es le plus puissant de nous deux, viens donc le faire. »

Et il raccroche.

Et je reste là.

Là, téléphone tendue devant moi, en haut-parleur comme demandé. Bip… bip… bip…

Et je reste là, à me dire qu’après le coup de la France, jamais Lilian d’Elcourt ne va me croire au sujet de Loki Odinson. De mémoire, il s’agit du seigneur de guerre extraterrestre à avoir attaqué New York en 2010 et dont le plus grand exploit, en plus d’être un dieu scandinave, est d’être le premier à s’être pris une peignée de la part des Vengeurs. Je prends une inspiration puis pousse un gros soupire, raccrochant à mon tour l’appel au répondeur qui n’est désormais plus d’aucune utilité. Mes doigts me grattent mais je les passe autour du téléphone en tâchant de respirer. Par Dame Nature, c’est cela la sensation que cela fait d’être enterré dans du fumier ?

« Vous savez, reprend mon second avatar en se redressant face à son interlocuteur. Ma mère aussi s’appelait Lillian. Je crains que ce soit à elle qu’on puisse attribuer mes qualités maternelles discutables. »

Le premier avatar et les plantes occupées à s’engluer dans le film sanglant cessent de s’y débattre, les filles se relevant à leur tour tandis que mon corps frissonne sous les sensations physiques.

« Et vous, qui avez-vous à désigner pour expliquer que vous soyez "assez con pour organiser une farce pareille" ? »

Les questions apportent des problèmes, aucune raison qu’ils soient toujours pour moi. Dommage qu’ils doivent être pour Nikolaï et pas pour mon interlocuteur mais mon enjeu présentement est de faire le transfert, justement. Si les ravisseurs peuvent s’entretuer, ça me va.

« Ce ne sont pas mes mots, mais ceux de Nikolaï. "Lilian Fucking D’Elcourt, quand je mettrai la main sur toi, tu es un homme mort". »

Mon second avatar, fait de ronces, penche la tête vers l’avant et appose ses mains sur ses hanches. Mon premier avatar, celui des filles, croise ses bras sur sa poitrine. Seul parle celui de ronces.

« Vous aviez raison en disant que je n’étais plus en France. J’ai fait le déplacement jusqu’ici pour voir Nikolaï en urgence. Laissez mes filles partir et je vous dirais tout. »

C’est dommage que Nikolaï ne soit pas tombé sur mon répondeur, y laisser un message m’aurait permis de mieux le transmettre. Voir de lui donner l’idée d’appeler son camarade, sous réserve qu’il ne le fasse pas fait ensuite. Si Loki Odinson lui accorde un appel, pourquoi pas deux ? Sachant qu’il en faudra un second pour donner les détails d’où aller à la rescousse de Nikolaï, aussi. Détails qui m’intéressent : sans me prétendre en rien protectrice de Nikolaï, je fais partie de ses connaissances. Et j’ai intérêt à ce qu’il survive. Même si j’aimerai beaucoup rester en arrière et regarder ça de loin, très franchement. Si je préfère "risquer la sécurité de mes filles plutôt que la mienne", c’est pas tellement pour favoriser celle de leur parrain. D’autant que je ne vois pas ce que je peux faire contre un dieu extraterrestre. Cela étant, plus j’y réfléchirais et moins je trouverais de raison pour agir… alors que je l’ai déjà énoncée. "J’ignore jusqu’où il comprend qui elles sont, ce qu’elles ressentent. Cependant, je ne leur infligerai pas la perte de leur parrain". Par Dame Nature…
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Message  Loki Odinson Mar 3 Sep 2019 - 6:22


De retour dans l’appartement de Nikolaï, je n’ai pas besoin de faire un tour d’horizon pour voir que ce qui m’intéresse ne s’y trouve pas. Dos tourné, inattentive, la peau verte couverte d’un body végétal sans doute tout autant empoisonné tient son téléphone comme un mannequin de vitrine. La réclamation de haut-parleur, sans doute, qu’elle a fait dans une pièce vide à l’exception d’elle-même. Quelle utilité ? Je veux bien que les Humains soient plus prompts à obéir, quoiqu’en s’en plaignant parfois, qu’à réfléchir par eux-mêmes mais là… Je ne doute pas quant à sa capacité à transmettre le message, j’ai autre chose à faire que des inutilités, mais cela me semble complexifié par le fait qu’elle soit seule. Question de logique. Serrant mes doigts sur le Sceptre, celui-ci accroit légèrement la lumière de sa Gemme alors que je me plonge dans l’esprit plus humain que végétal pour avoir le fin mot de l’histoire, découvrant la résolution vacillante à aller aider Nikolaï ; chose qui tombe à pic. Tout comme Poison Ivy lorsque, donnant à sa résolution un coup de pouce d’un tour de main, j’ouvre un nouveau portail de téléportation sous ses pieds de plante verte pour qu’elle aille se planter ailleurs. Voilà qui est fait.

Par flemmardise de me salir les chausses dans du sang et des racines, j’expédie mon esprit seul dans la ruine digne d’un marais sanglant. Höd m’en soit témoin, c’est quand même plus pratique lorsque l’on voit. En l’occurrence, l’humain couvert d’une combinaison ensanglantée moins moulante que la moyenne des super-héros, sans doute parce qu’il s’agit d’un mâle, attendant confortablement assis. Evidemment, percevoir son esprit me laisse comprendre qu’il est étendu dans chaque goutte de sang nous environnant, tout comme celui de sa partenaire l’était dans les végétaux désormais revenus à leur normalité. Exception faite des deux avatars, éteints car on leur a retiré l’esprit : celui de ronces git au sol, après s’être effondré, tandis que celui aux bras croisés est resté contre le mur, immobile. Sachant lequel est lequel, je ne m’embarrasse pas d’eux pour l’heure et me contente de sourire au Symbiote Klyntar tout en mettant une main sur le cœur.

« Lilian Fucking D’Elcourt, je présume. Sachez-moi curieux des raisons ayant poussé vos parents à vous nommer ainsi. Mais plus tard. »

Quittant mon torse, mon poignet fait une nouvelle rotation et un troisième portail de téléportation apparait sous le siège et son propriétaire, la gravité faisant le reste. Refermant les doigts et la magie, je tourne mon visage spirituel vers l’avatar végétal constitué à partir des "filles" si importantes à cette intrigue secondaire dans la vie de Nikolaï. Vais-je les lui ramener ? Cela prouverait ma bonne foi. Ai-je envie de prouver ma bonne fois ? C’est hors sujet. Ce qui est pleinement dans le sujet c'est qu’à ramener cette poupée presque gonflable, j’offrirais un moyen de localiser mon damoiseau en détresse. Or, cela ne m’arrange pas. Le choix étant fait, il est temps de rappeler mon esprit à mon corps et de rappeler ce dernier au bon souvenir de celui grâce à qui, ou à cause de qui, tout est organisé. Loin de moi l’idée de le blâmer, il en est premier consterné, mais des remerciements seraient peut-être plus adéquat. Après, est-ce que les Humains remercient les espèces qu’ils considèrent comme inférieures des bienfaits qu’elles déclenchent en vivant leur vie ? Non, évidemment. Ainsi, par respect pour la culture Humaine, je continuerai de considérer ce que fait Nikolaï comme normal et acquis. En espérant qu’il ait fini par téléphoner à ses protecteurs, deux n’étant guère suffisants pour une Battle Royale. A la limite, si je les renvoyais s’entretuer dans l’immeuble végétal et sanglant, il y aurait peut-être du spectacle considérant que la Young Force et les Vengeurs ne devraient pas tarder à s’en mêler, me permettant peut-être un second round de Carol VS Starbucks… C’est un excellent plan de secours mais restons sur le principal pour l’heure.

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Message  Lilian D'Eyncourt Dim 8 Sep 2019 - 17:08

Ivy ne répondait pas du tout à sa question, ou il devait peut-être prendre cette histoire de « mauvaise mère » pour une habitude qu'elle avait, effectivement, à distribuer des plantes qu'elle prenait pour ses filles. Le sujet avait éveillé quelque chose en elle, sans doute qu'il touchait quelque chose de plus personnel. Ses plantes, sa famille, ses méthodes. Le ton de la conversation était en train de dévier. Ils pourraient peut-être discuter malgré l'absence de tasse de thé. La colère qui l'avait envahie restait présente, mais elle n'était pas nécessairement tournée contre cette femme étrange qui dissertait à moitié hors de propos sur l'attitude des humains envers leur descendance. Elle se permit même de le renvoyer à ses propres parents, en insistant sur le fait qu'elle ne connaissait pas leur nom. Elle voulait donc l'amener aussi sur un terrain personnel. Mais ce n'était pas nécessaire. Ce qui le dérangeait actuellement n'avait rien à voir avec son éducation. Il n'y aurait aucun intérêt à en parler, et il ne prendrait pas le risque de permettre à son interlocutrice de changer de sujet. Manque de chance pour elle, parler de lui n'était pas l'une de ses activités préférées.

– Me laisser voler de mes propres ailes ? Très certainement, répondit-il certainement en gardant l'ironie de cette affirmation pour lui-même.

Quand vos parents avaient disparu un an après votre naissance, il n'était pas faux d'estimer qu'ils vous avaient jugé assez précoce pour survivre sans eux. Mais il s'en fichait aujourd'hui. Cela n'avait plus aucune sorte d'importance. Ce qui en avait, en revanche, c'était la seule famille qu'il avait aujourd'hui. C'était Nikolaï. Il attendit donc de voir si la dame aux plantes allait reprendre, puisqu'il avait senti comme une volonté de poursuivre dans sa voix, qui s'était interrompue brusquement sur la question au sujet de ses parents, pour ne plus revenir. Lilian attendit calmement. Ce n'était pas normal, mais il n'avait pas de raison de s'inquiéter. Avant le silence, Ivy cherchait à discuter et non à attaquer. Elle avait donc sans doute eu un contre-temps qui ne concernait pas la situation. Quand elle reprit la parole, on devinait à travers sa voix plus troublée, plus tendue, un état d'esprit différent. Toujours sur le thème des géniteurs, elle lui signifia que sa mère portait le même prénom que lui. L'interruption lui avait donc permis d'obtenir cette information, ce qui signifiait très certainement que Nikolaï avait pu la lui donner. Il accueillit ce nouvel état de fait avec une pointe d'ennui, mais sans s'en émouvoir réellement. Qu'Ivy contacte son compagnon à la suite du vol des plantes était une éventualité très probable, qui ne le dérangerait pas particulièrement étant donné qu'il serait trop loin pour intervenir. Il n'avait jamais été question d'éviter le conflit. Ils allaient droit dans le mur, à trop éviter le conflit. Ivy lui fit également la confidence de quelques tensions entre elle et sa mère. Était-ce un genre de méthode pour l'amadouer ?  

– Ravi de l'apprendre, ma mère s'appelait Bethany, dit-il d'une voix parfaitement plate, comme si rien ne pouvait l'atteindre.

Le combat qui se joue avec les plantes sur le bord de la fenêtre cesse, sans doute le craint-elle moins maintenant qu'elle possède de nouvelles informations. Elle lui retourne la question. Quelle personne aurait-il à désigner pour expliquer ses problèmes de comportement ? Ou sa connerie, s'il en croyait les vraisemblables mots de Nikolaï, comme elle le lui précise ensuite. Un sourire acide fend ses lèvres quand elle lui précise la menace de mort à son encontre. Il reconnaît bien là l'impulsivité de Nikolaï dès que le contrôle des choses lui échappe, dès qu'il se retrouve confronté à une situation qui le met à mal et qu'il lui est possible de donner un coupable. Car il faudrait tout approuver sagement. Il faudrait lui laisser croire que tout irait merveilleusement bien si on ne se mettait pas en travers de son chemin. C'était d'un idéalisme aussi dangereux qu'égoïste. Et s'il devait jouer les fauteurs de trouble pour le lui prouver, il se fichait d'avoir le mauvais rôle, c'était même un rôle qui lui avait toujours très bien convenu.

– Déclarations amusantes de la part de quelqu'un qui est en vie parce que je le veux bien. – D'accord, cette déclaration était presque aussi gratuite que la précédente, même si sa part de vérité la rendait tout de suite plus inquiétante. Des personnes avaient péri pour avoir simplement passé une nuit avec lui. – J'ai organisé cette « farce » pour lui. Je suppose donc que je peux le désigner comme premier responsable de cette situation, poursuivit-il avec une pointe d'insolence.

Ivy admit ensuite qu'elle était bien à New-York. Décidément, le discours ne cessait de changer. Elle tenta une négociation plus directe. Elle avait fait un déplacement en urgence et s'il voulait bien lui laisser les plantes, elle parlerait. Mais, là encore, la ruse était ridicule. L'urgence ne s'était à aucun moment faite ressentir avant. Quelque chose dans sa voix avait changé depuis l'interruption cependant. Il lui accordait qu'il y avait peut-être urgence à présent. Donc, une urgence récente. Il ne pensait pas que les simples mots énervés de Nikolaï aient pu la mettre dans cet état de tension, dans ce besoin soudain de régler le problème de ses « filles » alors qu'elle s'apprêtait à mettre en place une discussion de vague confiance juste avant et donc, de perdre encore du temps.

– Puisque tu sais mon prénom, il faut que je t'apprenne une chose importante, il faut rester honnête avec moi, sinon, je risque de ne jamais te croire…

Il s'interrompit. Les plantes qui avaient pris la forme de Poison Ivy commentaient à se figer, se ternir, se racornir. Ils avaient été « déconnecté ». L'urgence, aussi récente qu'elle soit, était donc bien réelle. C'est bientôt une autre présence qui envahit la pièce, encore une visite à travers un avatar, mais un avatar intangible cette fois, une illusion, l'image de celui qu'il identifie comme Loki. Il le considéra avec l'impavidité de la surprise. Il ne voyait vraiment pas ce qu'un asgardien comme Loki pouvait lui vouloir, dans aucun scénario possible. Cependant, les premiers mots qu'il prononça le mire vite sur la piste. Qu'avait encore fait Nikolaï ? Et qu'avaient-ils tous avec ses parents à la fin ? Étaient-ils à ce point essentiels pour le définir ? Le dieu, ou extra-terrestre, ne lui laissa pas l'occasion de réagir. En un instant, il fut emporté il ne savait où, et le sang accroché à l'immeuble se mit à dégouliner mollement des murs, comme s'il était hanté par le mauvais esprit d'un film d'horreur.
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