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To turn over a new leaf

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Message  Nikolaï M. Kolyakov Mer 10 Avr 2019 - 14:14

Droite, droite, esquive, coup dans le genou et crochet du gauche. Reprise de la garde. Observation silencieuse. Avancée brutale et coup sous le menton suivi du recul nécessaire pour finir l’enchaînement d’un violent coup de pied dans le ventre qui envoie Sergei au tapis. Je l’entends grogner tandis que j’essuie machinalement la sueur qui coule sur mon front. Il se relève néanmoins sans problème et déclare :

- Ещё Пахан ?*
-Нет, завтра*

Il hoche silencieusement la tête et j’attrape une serviette sur un des bords du ring. Après être descendu de ce dernier, je me dirige vers la douche pour me rendre de nouveau présentable avant le rendez-vous de cet après-midi. Cette petite session de
sparing m’a fait du bien – j’avais besoin de relâcher un peu de pression – mais ce n’est pas une raison pour ne ressembler rien à l’arrivée d’Ivy. Notre association a beau se porter au mieux, je ne tiens pas à la mettre au test d’un manque d’hospitalité. La Reine des Plantes est suffisamment particulière d’elle-même comme pour ne pas trop la brusquer avec des odeurs de masculinité surjouée.

C’est donc habillé sobrement d’une chemise bleu pétrole et d’un pantalon noir, le tout rehaussé d’une paire de chaussures lustrées que je ressors de ma chambre quelques minutes avant l’heure convenue. Mon regard tombe immédiatement sur Anna et cette dernière me fait de l’œil en présentant la pêche du jour sous son meilleur profil. Evidemment,  je m’approche d’elle et m’empare délicatement du mets qui m’est si gentiment offert. Le goût en est toujours aussi délicieux et je me perds dans les méandres de la nostalgie en repensant à sa naissance. Bien des événements ont eu lieu depuis.

Pour commencer, j’en ai appris bien plus que je ne croyais possible sur le règne végétal. A commencer que tout ce qui pousse n’en fait pas partie. En effet, c’est avec une surprise non feinte que j’ai appris de la bouche même de ma partenaire que les champignons sont un monde à eux seuls, au même titre que les minéraux, les végétaux ou encore les animaux. Les mycètes ou
fungi puisque c’est ainsi qu’ils se nomment réellement n’ont rien à voir avec les plantes dont ils sont bien souvent des parasites. Tel l’ergot du seigle dont est tiré l’acide lysergique à l’origine du LSD. Ce qui explique le refus catégorique qui m’a été présenté par Ivy lorsque je lui ai demandé s’il lui serait possible de me produire un produit plus puissant mais moins dangereux pour la santé. Je ne me souviens plus bien de ses paroles mais elles étaient de l’acabit suivant : « Hors de question de blesser des plantes pour sauver des humains ».

Nous avons donc fait l’impasse sur le LSD et mon choix s’est porté sur une amélioration non négligeable de ma cocaïne. En effet, cette dernière est produite à partir de feuilles de coca qu’Ivy n’a eu aucune peine à modifier pour qu’elles soient plus addictives sans pour autant augmenter les risques pour la santé de mes consommateurs. Après tout un client mort n’est plus un client. La santé de ceux-ci est donc une de mes priorités. Surtout quand on voit le prix qu’ils sont prêts à me payer pour ce nouveau venu dans ma gamme de produits de luxe. Certains m’ont demandé pourquoi je n’avais pas porté mon dévolu sur une héroïne améliorée, produit qui aurait fait fureur chez les business et célébrités fréquentant mes établissements mais je ne connais que trop les dangers imprévisibles d’une utilisation prolongée de l’héroïne pour jouer avec le feu. J’en vends très peu et mets un point d’honneur à en assurer la pureté. Une fois cela dit, je ne suis pas non plus médecin et encore moins thérapeute alors si mes clients sont suffisamment stupides pour mélanger mes produits avec la première merde venue, je ne peux décemment être considéré comme responsable de leurs actes.

Heureusement le bouche à oreille a assez bien marché pour que les gens sachent qu’il est inutile de couper mes produits, il se suffisent amplement à eux-mêmes. Je dirais même que la nouvelle gamme fournie par les bons soins d’Ivy a élargi sensiblement ma clientèle tout en fidélisant définitivement l’ancienne. Bien évidemment, tout le monde n’a pas les moyens de se payer le haut du panier mais, étant donné que je ne délaisse aucun de mes produits, tout le monde est content et moi je suis chaque jour un peu plus riche. Bref, au risque de me répéter, tout le monde est content.

A tel point qu’après plusieurs mois de collaboration, je me sens désormais prêt à tenter une nouvelle aventure aux côtés d’Ivy, à tourner une nouvelle page,
turn over a new leaf (pun intended) comme on dit dans ce pays. Je parle ici bien entendu de cette histoire de sérum capable d’amplifier les capacités physiques d’un homme. Fais-je suffisamment confiance à Ivy pour le tester sur moi ? Probablement pas. Laisser à quiconque un tel pouvoir de contrôle sur moi est bien au-dessus de mes limites personnelles. Mais une conversation détaillant un peu ce qu’elle peut faire pour moi ne fera jamais de mal. Et puis, je suis certain qu’elle aimerait avoir des nouvelles du dernier investissement en date de Kolyakov Inc. dans la sylviculture traditionnelle indonésienne. Je l’ai donc invitée à passer me voir dans l’après-midi à partir de 15 heures. Reste à savoir si elle sera ponctuelle ou se fera attendre. C’est que jusqu’à maintenant, elle a su me surprendre avec sa première venue mais, depuis, nous avons communiqué par téléphones ou ordinateurs interposés. Aujourd’hui sera donc le grand jour pour ainsi dire. Mais je ne m’en fais pas, le petit combat avec Sergei m’a mis d’humeur à échanger des plaisanteries et le soleil qui pointe le bout de son nez à travers le couvert nuageux me tire un sourire. Pour un peu, je dirais même que Lea et Anna en profitent aussi, tournant d’elles-mêmes leurs feuilles vers la source de lumière pour capter le moindre rayon. Bien évidemment, rien de tel n’a lieu dans la réalité mais il faut croire que j’ai été plus affecté par la façon de penser de mon alliée que prévu. Mais dans le fond, je ne m'n porte pas plus mal, alors tant pis !

-On remet ça, Boss ?*
-Non, demain.*
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Message  Ivy P. Isley Mer 17 Avr 2019 - 7:21


Je dirais bien que ma crédibilité est un running gag mais je dois être la seule à en rire. Difficile de savoir si c’est un point positif ou négatif. Toujours est-il que lorsqu’on me demande d’user de mes capacités pour manipuler de l’ergot du seigle, parasite des plantes du genre Poaceae, j’ai l’air d’une idiote. Bon, il y a un certain nombre d’autres situations où j’ai l’air d’une idiote mais, en affaires, je préfère éviter. Heureusement, la seule chose pire qu’une idiote est une idiote qui cherche à montrer qu’elle ne l’est pas en faisant un cours. Dans la taxonomie, qui organise la biodiversité, le second plus haut niveau de classification des êtres vivants est le règne et il y en a sept ; les trois nous intéressant étant Animalia, Plantae et Fungi. Les champignons, en troisième position, sont donc tout autant différents des plantes, et hors de portée de la phytokinésie, que le sont les animaux. Evidemment, il est possible de contourner le problème : ils comptent nombres d’espèces parasitiques, tant sur les plantes que les animaux, et affaiblir des céréales pour les rendre plus vulnérables reste possible. Ma crédibilité est sauve ? Non. Je me refuse à ainsi contaminer des gens de mon peuple s’ils n’ont pas choisi de l’être, comme l’ont fait les consommateurs de diéthyllysergamide. L’exploitation ne me gêne pas, c’est la principale interaction humaine avec son peuple comme avec les autres, mais elle doit être faite dans de bonnes conditions. Gagnant-gagnant, donnant-donnant, en somme pas de LSD m’impliquant. Quand aux épidémies d’élevages entretenues par la Famille Kolyakov, j’ai bien l’intention de sauver ses victimes mais il va me falloir bien manœuvrer si je veux persuader d’un tel changement. Je n’ai plus qu’à trouver une alternative et espérer que ma crédibilité soit dans un bon jour.

Histoire de la ménager pour mon entrée, ma téléportation à New York City se fait dans Central Park et non directement sur le lieu de rendez-vous. J’ai ainsi tout loisir de me remettre du passage dans l’autre dimension, de me relever sur mes chaussures à talons et des dépoussiérer mon pantalon de toile verte. Le pendentif vert stylisé en une fleur du collier de bronze revient se poser dans l’ouverture en V laissée par ma veste à simple boutonnage de velours noir, laquelle ne couvre qu’une partie de mon soutien-gorge, se réouvre au-dessus de mon nombril et me rappelle que, sans même parler du temps nuageux, il fait encore froid dans cette région du monde. J’aurai dû y penser lorsque j’ai choisi de porter le standing de l’Iceberg Lounge. N’ayant plus forte impression à faire en tant que Poison Ivy, je ne me couvre pas de sumac vénéneux afin d’éviter toute allergie accidentelle ; de toute façon, cela ne m’aurait pas tenu plus chaud. Dans une même idée, ma peau à cette teinte humaine qui me permettrait de passer inaperçu, quand bien même j’attire les regards. Bon, il n’y a pas que des hommes et une bonne partie de ceux qui me perçoivent se demande plutôt si je n’ai pas froid ou si je ne suis pas idiote. Si. Au deux. Qu’importe. Le trajet jusqu’à l’appartement de Nikolaï ne devrait pas me prendre cinq minutes, le temps de sortir du parc, de traverser la rue et je serais au chaud. Et à l’heure : je n’ai peut-être pas eu la présence d’esprit de considérer le décalage saisonnier mais celui de l’horaire, oui.

Le printemps s’éveille même si c’est timidement mais, parmi les influences végétales m’entourant, il en est une que je cherche plus particulièrement. Elle me fait sourire. Elles me font sourire. Vous me faites sourire, mes chéries. Je peux sentir votre santé comme la chaleur qui vous entoure. Je peux sentir les rayons du soleil, aussi timide que la température, venir vous caresser à travers la baie vitrée. J’arrive tout de suite.

Ce ne sont pas Tic et Tac qui gardent l’entrée de leur patron. Quand bien même il est probable que j’ai croisé les agents de sécurité parmi l’équipe d’intervention la première fois où je suis venue ici, je n’ai réellement retenu que les deux sentinelles qui m’ont ouverte la porte et servie la boisson. Difficile de savoir si le malaise des deux trentenaires qui grandit à mon approche provient de leur improvisation en manutentionnaires ou de ma seule réputation, toujours est-il qu’ils me reconnaissent. Ils sont mignons dans leur tension et je les salue avec charme, n’ayant besoin d’aucun contact pour qu’ils m’ouvrent la porte. Après des remerciements, j’entre. Je ne fais pas attention à la décoration de l’appartement, qu’elle ait changée ou non ne m’intéressant pas, et dirige mes yeux directement vers celles qui emplissent mon âme d’une joie double. Mes chéries, comme vous êtes belles ! Je vous dirais bien que vous avez grandit mais faire de l’ironie en pensée est contradictoire, puisqu’on ne peut penser l’inverse de ce que l’on pense. Qu’importe, vous êtes en pleine santé et cela fait plaisir à ressentir.

« Monsieur Kolyakov. »

Ma salutation est charmante mais brève, ne s’accompagnant ni de poignée de mains ni de bise : si je tourne regard et sourire vers lui, c’est vous qui m’intéressez le plus. Cependant, comme lorsque l’on vient dans une maison avec un chien, il faut s’occuper de la salutation qui s’impose avant de pour le faire avec les autres. Ayant eu le temps de voir sa tenue sombre et sobre mais néanmoins détendue ainsi que le fruit qu’il tient en main, mon sourire change et je m’arrête face à Nikolaï. Il s’occupe bien de vous, vous vous occupez bien de lui, on travaille ensemble. Gagnant-gagnant, donnant-donnant, c’est encore mieux lorsque c’est avec l’un des rares humains décents.

« Ravie de voir que vous allez bien. »

Tout en écoutant sa réponse, je détourne les yeux de lui pour les poser sur vous, mes chéries, pour lui signifier mon intention de venir à votre contact. Qu’il s’écarte ou non, je ne tarde pas à le faire tout en continuant de l’écouter ; vous n’avez pas besoin de mon ouïe et je suis capable de faire deux choses à la fois. C’est sur vos feuilles que je commence à laisser courir mes doigts en une caresse que je voudrais aussi douce que le soleil mais qui me fait me retirer comme si je m’étais brûlée ; je suis froide, certes. Excuse-moi Lea, je n’y pensais plus. Frottant mes mains, je continue de vous couver du regard en un examen qui est plus pour vous admirer que pour savoir que vous allez bien, mon empathie me le disant déjà. Je ne pose aucune question, n’ayant pas envie d’avoir des problèmes et sachant que Nikolaï signifiera la raison de ma présence lorsqu’il le jugera nécessaire.
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Message  Nikolaï M. Kolyakov Mer 15 Mai 2019 - 14:08

Elle est aussi splendide qu’à notre dernière rencontre. Plus humaine en apparence mais il suffit d’observer son attitude pour savoir que le fond est le même. La façon dont elle se préoccupe immédiatement des jumelles à peine entrée dans la pèce ne laisse aucun doute sur l’importance hiérarchique des présents à ses yeux. Son sourire n’en est cependant pas moins authentique et je le lui rends avec aisance, tout comme sa salutation.

-Je vous renvoie le compliment. Et vous remercie d’avoir répondu présente à mon appel.

Déplaçant un fauteuil jusqu’aux filles, je lui fais signe de prendre place, imaginant sans peine qu’elle sera plus à son aise près de ses semblables. Quant à moi, après avoir rapproché un autre fauteuil, je m’installe tranquillement face à elle et commence mes explications sans perdre futilement de temps en bavardages inutiles.

-Je pense en effet le moment venu de faire un point sur notre association. Cela fait bientôt un an que notre collaboration a commencé et il est désormais temps de regarder objectivement nos réussites et nos échecs pour envisager la suite sereinement. Je suis dans ce business depuis trop longtemps comme pour ne pas savoir que le pire ennemi d’une alliance réussie est la négligence.

En effet, cette dernière est bien plus risquée que la traîtrise qui a, en réalité, fort peu de chances d’arriver une fois les termes du contrat acceptés par les deux parties. Car, c’est lorsque les données de départ changent que les partenaires peuvent voir leurs intérêts se dissocier. Il convient donc de renégocier les termes de manière régulière pour s’assurer une coopération sans accroc.

En temps normal, s’il s’était agi d’une réunion d’affaires habituelle, j’aurai alors sorti mon livre de comptes pour comparer pertes et profits et déterminer ce qui nécessitait changement mais la situation suppose une gestion différente. Je me contente donc de poursuivre mon discours avant de laisser la parole à mon invitée.


-De mon côté, je ne pourrai être plus satisfait de notre échange. Mes finances légales comme illégales ne se sont jamais mieux portées et si certains n’ont pas hésité à jaser sur la soudaine conscience écologique de Kolyakov Inc., force est de constater que les chiffres ne mentent pas. La forêt indonésienne et ses habitants de tout genre se porte mieux, de même que les coffres familiaux. Gagnant-gagnant comme vous aimez à dire.

Terminant ma pêche avant que le jus poisseux ne tâche ma chemise, j’enroule le noyau dans un mouchoir un peu épais sorti de ma poche que je dépose ensuite sur l’accoudoir du sofa.

-Quant à vos prouesses génétiques, je dois me reconnaître totalement sous le charme de vos capacités. Suffisamment même pour entendre ce que vous auriez à me proposer concernant la possibilité d’améliorer les capacités physiques de mes hommes. Je ne vous insulterai pas en prétendant être à l’aise avec l’idée mais le principe m’intrigue pour le moins. Et la connaissance est une denrée de laquelle je ne me lasse jamais.

Faisant inconsciemment craquer mes cervicales légèrement tendues de la séance de sparing, je termine en lui laissant la main.

-Mais avant d’en exiger plus de votre part, à votre tour de me faire part de vos remarques et/ou réclamations.

Après tout il n’est que justice qu’elle puisse s’exprimer avant que je ne commence à demander quoi que ce soit. Sans compter que je pars pour le moment du principe qu’elle est satisfaite de notre alliance mais rien ne me dit que ce soit effectivement le cas. Je m’explique. Non pas que je doute un instant que, si elle avait été réellement mécontente, j’aurai été au courant avant aujourd’hui mais il est possible qu’avant d’accepter de m’aider, elle exige une contrepartie en retour. A vrai dire, c’est si elle ne le faisait pas que je me méfierai. Personne n’agit pour le bien d’autrui et savoir trouver le bon équilibre est ce qui assure des associations durables. Quiconque commence à accepter un peu trop se révèlera un jour ou l’autre ou trop faible en tant qu’allié ou bien trop dangereux lorsqu’il exigera le retour de bâton.
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Message  Ivy P. Isley Ven 24 Mai 2019 - 5:06


Je ne suis pas certaine d’avoir fait un compliment mais cela ne m’empêche pas d’accepter distraitement son retour. Quant à répondre présente à l’appel, cela me semble logique. Je ne dis pas que je ne suis pas une personne très occupée, je ne dis pas non-plus que j’apparais toujours quand on me convie. Je ne dis rien, moins parce que c’est sans doute mieux ainsi que parce que je ne trouve rien à dire. Peut-être suis-je plus influencée par la léthargie hivernale que je ne le pensais, peut-être pas. Qu’importe.

Occupée à me réchauffer les mains, je me détourne de vous, mes chéries, lorsque le bruit de mobilier qu’on déplace nécessite mon regard. Mon sourire se destine à nouveau à Nikolaï, dont la compréhension de mes priorités s’accompagne d’une volonté de me mettre à l’aise. J’apprécie l’attention et obtempère donc à son invitation, m’asseyant. Votre tuteur est vraiment quelqu’un d’appréciable, les filles. Rares sont les gens à se montrer galants envers moi sans être sensibilisés à mes phéromones, pour ne pas dire une majorité de cette seconde catégorie n’a pas la présence d’esprit de l’être non plus. Sauf quand je le demande, évidemment. Après, peut-être ai-je tord d’y voir un acte à moitié désintéressé : si cette rencontre est intéressée et que Nikolaï a tout à gagner à ce que je sois à mon aise, je pense qu’il y a réellement de la bienfaisance dans le déplacement des sièges à votre côté. Il a pleinement le contrôle de la conversation et l’utilise pour s’adapter à moi, non essayer de me faire m’adapter à lui. Son attention lui vaut la mienne et je le regarde alors qu’il poursuit sur des appréhensions qui ne m’auraient même pas traversé l’esprit. Faire le point, si. Regarder objectivement nos réussites et nos échecs, aussi. Envisager la suite sereinement, j’en suis moins sure. Quant à savoir que le pire ennemi d’une alliance réussie est la négligence… voilà qui expliquerait plusieurs accrocs de mon passé. Je fais ce que j’ai à faire puis laisse les choses grandir par elles-mêmes sans être dépendantes de moi, ne m’intéressant qu’à "faire le point" par la suite pour n’y réintervenir que si le besoin s’en fait de nouveau sentir. Si je perçois cela comme du bon sens, j’anticipe qu’on puisse le voir comme de la négligence. Il me faudra donc retourner au Congo prochainement.

Ayant tourné mon regard vers vous à mes considérations bien plus lointaines, je continue d’écouter votre tuteur dont le discours se poursuit. Il ne pourrait être plus satisfait de notre échange, je perçois clairement le compliment cette fois même s’il me reste à savoir s’il s’agit d’une formule ou d’une preuve que je me suis améliorée dans mes relations avec les humains ; même si ceux œuvrant aux marges de la loi me semblent plus prompts à la satisfaction que ceux l’ayant entre leurs mains. Sans doute parce qu’ils y gagnent quelque chose, contrairement à ceux aidant les autres à gagner ledit quelque chose. Qu’importe, il ne semble y avoir de "mais" pour venir nuancer le propos, seulement un développement de celui-ci. Tout se passe comme prévu du côté de Kolyakov Inc. Et "la forêt indonésienne et ses habitants de tout genre se porte mieux, de même que les coffres familiaux" ; gagnant-gagnant comme j’aime à le dire, j’attends de connaitre plus de détails pour le savoir.

Je reste silencieuse alors que son fruit impose à Nikolaï une nouvelle pause dans son discours, passant brièvement mon regard sur lui avant d’en revenir à vous. Mes mains me semblent assez chaudes pour reprendre le contact interrompu et je te félicite, Anna, pour bien t’occuper de ton tuteur comme lui s’occupe de ta sœur et toi. Je suis curieuse de savoir si vous produisez autre chose que des pêches et m’en vais donc regarder vos branches et les fleurs qui y ont été fécondées. Je n’ai même pas besoin de me lever pour ce faire, comme quoi votre mètre de haut n’est pas tant un désavantage. Vous n’êtes pas convaincues… pourtant vous n’avez nulle concurrence pour capter le soleil… à part l’une-l’autre. Il faut vraiment être des sœurs pour se faire concurrence sur une denrée qu’on a plus qu’assez pour deux et qu’on partagera à la fin. Vous êtes mignonnes !

Mon sourire ne quitte plus mes lèvres, passant de vous aux compliments de votre tuteur en une journée qui ne peut que mal se terminer. J’ai plusieurs idées sur le comment mais je le découvrirai trop tôt, pour l’heure je profite donc du charme. ; le vôtre, le mien, celui de Nikolaï. Ce dernier est prêt à passer à une nouvelle étape ; après une modification de cocaïne pour qu’elle soit plus stimulante et addictive, il est intéressé par une nouvelle possibilité biochimique : l’amélioration de ses hommes. Sincère, le jeune parrain évoque ses appréhensions et il me revient une nouvelle fois de me vendre. Voir de faire un cours qui sera moins ridicule pour moi que celui sur les champignons.

« Mais avant d’en exiger plus de votre part, à votre tour de me faire part de vos remarques et/ou réclamations.

- Je ne vois pas comment je pourrais être plus satisfaite de la santé des filles, dis-je sans le regarder, une branche fleurie sous les doigts et le regard. Concernant celle de la forêt indonésienne, cependant, il me faudra plus de détails. »

Je demande cela avec douceur, consciente qu’internet apporte nombre de nouvelles sur "l’achat d’une conscience écologique par Kolyakov Inc." mais qu’il ne connait que la partie émergée de l’iceberg. Or, c’est appréciable de demander le résumé de celui-ci lorsqu’on le peut ; chose d’autant plus vraie que je ne m’embarrasse pas des considérations légales ou immorales de ce pays corrompu. J’ai abandonné l’idée de lutter contre la corruption mafieuse en constatant l’impasse avec les Last Sons, la transformant en un outil de changement avec l’aide de Nikolaï. Reste à savoir jusqu’où ce changement ce porte.

« Vos concurrents semi-légaux ne doivent pas apprécier votre venue, j’espèce que cela ne déclenche pas de déconvenues problématiques. Quant aux autorités locales, vous avez laissez clair que, malgré l’investissement qu’elles réclament, vous faites des bénéfices. Reste donc l’utilisation des terrains, tant ceux des cessions gouvernementales que les parcs nationaux victimes de "catastrophes naturelles" obtenus via des droits de réhabilitation. Enfin, les conditions de vie des humains locaux. »

L’amélioration des conditions de vie des deux grands peuples d’Indonésie, à savoir les végétaux et les humains, m’intéressait au début. Faute de mieux, j’ai consenti à laisser à Nikolaï la discrétion sur sa manière de gérer la main d’œuvre humaine. Difficile pour lui de faire pire que les acheteurs fonciers arrivant dans des villages avec des valises de billets pour les offrir aux chefs de clan en présence d’élus locaux, de policiers ou de l’armée, afin d’acquérir leurs terres pour, une fois que ceux-ci ont dépensé leur maigre part du butin, les faire travailler comme journaliers ou simplement les traiter comme des squatteurs et les expulser au mieux, comme des voleurs et les faire arrêter au pire. Entre, d’un côté, la malnutrition créée par la prise en tenaille entre les plantations et la déforestation qui repousse toujours plus loin les gibiers et, de l’autre, l’impossibilité de faire grève puisque les emplois sont signés au jour-le-jour et que les entreprises n’hésitent pas à faire venir les citoyens d’autres îles pour prendre les postes que refuseraient les locaux, j’ai du mal à concevoir comment Nikolaï pourrait aggraver les conditions de vie de ses employés. Cependant, une fois encore, qu’il les améliore relève de son choix et non du mien ; choix qu’il déclare avoir fait. L’engagement envers moi en tient à deux points. D’une part, sur les parcelles exploitables, il s’assure que les végétaux abattus pour satisfaire la consommation humaine le soient sans être un danger pour leur communauté et après avoir eue de bonnes conditions de vie ainsi, s’il le souhaite, qu’il abandonne la monoculture ; sachant que, d’après une étude publiée dans le Courrier international en juillet 2016, trente mille des quarante mille plantes médicinales identifiées au monde poussent en Indonésie, il y a un commerce à faire même si l'on ne cherche pas à implanter les erythroxylum coca que j'ai modifiées. D’autre part, sur les parcelles à réhabiliter, qu’il entreprenne de véritables actions de réhabilitation plutôt qu’une culture sur brulis guère différente de celle des parcelles exploitables. Après, si ces deux points assurent que sa part du marché soit tenue, je suis aussi curieuse de savoir quel est le moyen rentable pour lui d’être tout de même bienfaisant envers ses congénères.

Mes chéries, vous me pardonnerez l’indiscrétion mais je me permets de mettre les mains sur vos jupes buissonnantes ; elles vous vont si bien et cachent tout supplément alimentaire qui pourrait vous être fait mais sont tout autant décoiffées chez l’une que chez l’autre.
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Message  Nikolaï M. Kolyakov Mar 2 Juil 2019 - 10:51

Sans surprise, elle exige des précisions concernant mes affaires indonésiennes. Je me lève donc et récupère le dossier que j’avais laissé sur une étagère en prévision de ses demandes. On y trouve quelques photographies satellite des parcelles forestières sous mon contrôle, le contrat type proposé aux paysans locaux en charge de mes plantations, ainsi qu’un résumé détaillé du processus allant de la coupe des arbres jusqu’au replantage des nouvelles générations. Je lui tends pour qu’elle le feuillette à sa guise mais commence d’abord par répondre aux plus évidentes de ses questions.

- Mes concurrents ont appris à s’adapter à ma venue ou ils ont fait faillite. Car, étrangement, lorsque l’on offre un salaire correct, les employés se pressent à votre porte pour un travail. Je peux donc me permettre de les faire travailler dans des conditions non seulement décentes mais même avantageuses autant pour eux que pour moi puisqu’ils sont suffisamment nombreux pour se relayer au fur et à mesure qu’ils partent respectivement en pause. J’ai ainsi rapidement été le seul exploitant à pouvoir faire tourner mes fermes H24. Ce qui a de plus permis de mieux suivre le rythme de vie des végétaux et humains en évitant de travailler lors des grosses chaleurs en compensant par des horaires de nuit.

Bon, pour être tout à fait honnête, certains de mes charmants voisins ont bien essayé de se débarrasser de mes plantations en faisant brûler mes parcelles mais c’était sans compter sans ma prévoyance naturelle. Chacune de mes propriétés est en effet équipée de ce qui se fait de mieux en termes d’équipement de vidéo-surveillance. De plus, j’ai laissé plusieurs de mes hommes sur place pour assurer la sécurité des lieux. Ainsi, non seulement les quelques tentatives ont été très rapidement maîtrisées mais Danila, que j’ai laissé en charge sur place, a parfaitement su prendre l’initiative nécessaire pour s’assurer qu’il n’y aurait pas de nouveau problème. Je ne sais pas exactement ce qu’il a fait et, à vrai dire, je m’en fiche assez royalement, l’essentiel étant que cela a parfaitement fonctionné. Je n’ai pas eu à m’inquiéter de nouveau de cette question et c’est bien pour cela que Danila était payé, je suis donc parfaitement satisfait de son service. Sans compter que si Ivy avait été mise au courant de la situation, elle l’aurait probablement gérée avec bien de moins de discrétion donc l’un dans l’autre, tout est bien qui finit bien.


- Une fois cela dit, je ne prétendrai pas que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes non plus. L’administration ne se gêne pas pour me compliquer la tâche en exigeant régulièrement de nouveaux formulaires pour prouver tel ou tel titre de propriété sans quoi je me verrai dans l’obligation de payer une nouvelle taxe. Bien évidemment, les formulaires en question ne sont qu’écrans de fumée, il s’agit en réalité là d’une manière polie de m’exiger des pots-de-vin toujours plus élevés. Rien dont je ne puisse pour l’instant me charger mais je cherche néanmoins une manière légale de les faire arrêter. Il ne conviendrait en effet pas que je passe pour la poule aux œufs d’or. Mais je ne voudrais pas non plus leur donner l’occasion de me mettre à la porte sous prétexte que j’aurai agi d'une façon peu à leur goût. Mes équipes légales sont donc à pied d’œuvre depuis plusieurs mois déjà pour trouver la faille dans laquelle nous ne tarderons pas à nous engouffrer dès que l’occasion se présentera.

Et ce jour-là, ils comprendront pourquoi on m’appelle le Renard moscovite. Tel mon animal fétiche, je sais patienter et patienter jusqu’à ce que ma proie en oublie jusqu’à mon existence. Et là, je frappe et je frappe fort. Mais le moment n’est pas encore venu, pour l’instant la question qui se pose est plutôt de savoir si je me lance dans l’homme de main amélioré. Je reviens donc à mes affaires.

-Ses réponses vous satisfassent-elles ou voulez-vous plus d’informations ? Je n’ai pas l’essentiel des données à portée de main mais, si vous êtes prête à patienter quelque peu, je peux tout avoir récupéré en moins d’un quart d’heure sur mes serveurs.

C'est que j'avais pensé à imprimer l'essentiel en prévision de la discussion en cours mais n'avait pas considéré utile de tout récupérer en espérant - peut-être à tort - que la conversation ne s'attarderait pas sur ces questions. Mais je suppose que ce sera à elle de décider de cela. J'attends donc sa réponse patiemment.
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Message  Ivy P. Isley Sam 6 Juil 2019 - 11:21


Mon regard dérive de vous, mes chéries, dès que Nikolaï le capte à l’aide d’un dossier. D’une main, je l’attrape et le soupèse, laissant l’autre à vérifier la terre dans laquelle vous vous trouvez. Votre parrain, lui continue de parler. Introduire un nouvel animal dans un milieu contraint toutes les autres espèces à s’adapter. Les comportements des proies se modifient, de même que leur nombre, et les prédateurs locaux en subissent tout autant de conséquences. Chez les humains, cela se nomme le dumping, si ma mémoire est bonne ; cependant Koliakov Inc. pratique plutôt du "Uping". Le salaire correct attire chez lui, les conditions décentes maintiennent chez lui. Ses fermes tournent "H24", me laissant moins d’inquiétude sur les relais des humains que sur l’éventuel surmenage de certaines plantes. Inquiétude immédiatement endiguée par l’exposition du suivi de rythme des végétaux et des humains. Que demander de mieux ? Les questions apportent des problèmes. Cela étant, c’est un plaisir d’entendre que les choses avancent, s’améliorent. Je ne manifeste pas grand-chose, sourire déjà procuré par nos retrouvailles les filles, mais, si je ne suis pas fière que la situation progresse, j’en suis satisfaite. Contente. Heureusement, peut-être pas, mais ce n’est pas ce que je recherche.

Lorsque j’en ai fini avec vos jupes, je récupère les nombreux papiers et me lève du siège. Maman a du travail, je vous dirais bien d’être sages le temps que je finisse mais je sais que vous le serez. Et puis je ne m’en vais pas loin : je contourne le fauteuil puis la table basse, direction l’espace libéré par l’attention précédente. Nikolaï contraste son bilan, les institutions gouvernementales voulant leur part des améliorations offertes à leur peuple. Si Kolyakov Inc. a les moyens de payer plus ses employés, c’est qu’il les a pour payer plus les parasites. Mon sourire se fade même s’il ne s’agit de rien d’étonnant ; si Nikolaï veut rester le gentil de l’histoire, cela a un prix. Toujours. Actuellement, votre parrain se plie aux exigences d’une corruption gloutonne et fait son possible pour trouver une protection légale. Tandis que je m’assieds, mes yeux se lèvent au ciel ; le mafieux cherchant des recours légaux pour limiter la corruption gouvernementale, c’en dépasse presque Gotham. Cependant, s’il est une chose que ma ville natale m’a apprise, c’est que la loi est une illusion. Si les équipes légales trouvent une faille, elle aura tôt fait d’être changée pour que ceux détenant le pouvoir continuent de faire ce qu’ils veulent. Jambes en sirène, j’ouvre le dossier devant moi.

Je regarde une à une les photographies satellite avant de les étaler, une à une toujours, sur le sol devant moi. S’en suit le contrat de travail, que je pose au centre de toutes et duquel je les rapproche. La méthode de foresterie reste plus longtemps dans mes mains le temps que mes yeux la parcourent.

« Ces réponses vous satisfassent-elles ou voulez-vous plus d’informations ? Je n’ai pas l’essentiel des données à portée de main mais, si vous êtes prête à patienter quelque peu, je peux tout avoir récupéré en moins d’un quart d’heure sur mes serveurs.

- Les deux propositions ne sont pas exclusives : je suis enchantée de vos résultats et curieuse de toutes les informations que vous accepterez de me donner. Si je peux me permettre, déléguer la mission de récupération. Je ne doute pas que le quart d’heure soit suffisant à ce que je vous présente l’amélioration de vos hommes. »

Je dis cela assez négligemment, comparant la méthodologie avec les images pour essayer de faire des liens et faire un retour constructif ; chose qui sera facilité lorsque j’aurai le détail des plantations afin de transformer mon buisson de feuilles volantes en véritable arbre. Sans les quitter du regard, je poursuis.

« Sans doute connaissez-vous la drogue de combat nommée "Venom" ; celle qui confère une super-force et une super-résistance, signature de Bane. Si la quasi-totalité de la substance est contrôlée par les cartels de Santa-Prisca, il existe une forme moins développée nommée "Viper". Sans entrer dans les détails, elle permet une conversion du calcium pour booster les muscles, offrant une super-force mais diminuant la résistance osseuse. Selon le dosage, elle peut être létale. Lorsque je travaillais avec l’Advanced Weapon & Equipments, société gothamite de création, de test et de commercialisation d’armes, je leur ai réclamé l’ouverture d’un secteur de pharmacologie pour "étudier le Viper". Ça a été le précurseur de leur reconversion médicale mais j’ai recréé la formule par rétroingénierie. En me basant sur ma propre physionomie, j’ai pu l’améliorer. Ma formule altère le système immunitaire afin qu’il s’adapte aux éléments qu’il devrait éliminer. A défaut de pouvoir les reproduire comme je le fais, le corps devient cependant capable de les consumer pour accroitre sa force, son endurance, sa vitesse et son agilité à des niveaux proches des miens ; au-delà de ceux d’un athlète et d’un gymnaste olympique. En plus d’une résistance surhumaine aux toxines. Si je n’ai rien pu faire pour augmenter la résistance des tissus, l’amélioration du corps pour traiter les éléments chimiques lui permet un facteur guérisseur mais je n’ai jamais pu faire d’études dessus. Les gothamiques exposés à ma formule n’étaient pas intéressés par être observés et j’avais moi-même mieux à faire. A moins de se faire stériliser au sein d’un milieu cliniquement stérile, comme avant une opération médicale, on est constamment exposés à des éléments étrangers ainsi les améliorations sont constantes. Evidemment, mes capacités ayant été capables d’affecter des dieux, ne vous attendez pas à ce que vos hommes y soient immunisés ; notamment celles dépendants d’hormones, non de toxines, contre lesquels le système immunitaire ne réagira pas. Ils seront néanmoins plus résistants. Aux toxines toujours. Concernant l’Indonésie, j’ai deux propositions d’amélioration à votre méthodologie. Soit utiliser la méthode du chablis, que vous pouvez accélérer en réduisant les arbres morts en copeau pour qu’ils se décomposent plus vite, mais cela implique que vous n’exploiteriez plus leur bois à l’exportation. Soit remplacer l’utilisation des machines par celles de chevaux de traits. Les rendements sont moindres mais ils favorisent la productivité ; des sols grâce à l’engrain et à la pâture comme par le fait qu’ils ne les tassent pas, donc qu’il est plus facile pour les plantes de prendre racines, comme des hommes, dont la plupart est positivement influencée par la présence d’animaux. Cela demandera certes une adaptation et de l’entretien mais contribuera à la réduction de votre empreinte écologique et à des conditions plus que décentes. Je suis consciente que la méthode est plus appropriée à une forêt tempérée qu’à une forêt tropicale, notamment considérant le nombre de plantes empoisonnées, mais c’est une alternative viable pour compenser l’absence des nutriments fournis par la première. »

Et oui mes chéries, je suis plus intelligente que j’en ai l’air. Heureusement, je sais. C’est pas dur, je sais aussi. Merci du soutien…
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Message  Nikolaï M. Kolyakov Jeu 11 Juil 2019 - 11:32

Je sais différencier une requête d’une suggestion et perçois aisément l’ordre dissimulé sous la proposition d’Ivy. Un SMS plus tard, j’ai chargé Olga de nous ramener l’essentiel des documents et peut accorder l’intégralité de mon attention aux propos qui me sont adressés. Et autant dire qu’ils sont passionnants. Un dérivé du Viper modifié pour fonctionner de manière similaire à la physionomie de Miss Isley, absorbant toutes les toxines qui lui sont envoyées pour, non seulement se créer une résistance à ses dernières, mais également renforcer son propre organisme. Les possibilités offertes par une telle substance sont infinies et je dois retenir mon esprit de s’envoler vers des cieux encore trop éloignés. Pourtant, même les limites énoncées ne réussissent à ternir mon enthousiasme à l’écoute des capacités accordées. Je me sens tel l’adolescent excité découvrant l’immensité des options s’offrant à lui à travers ses pouvoirs. La même sensation de puissance incontrôlée m’envahit à l’idée de disposer d’une telle arme que lorsque j’ai réellement pris conscience de ce que ma télépathie signifiait.

Je n’ai néanmoins plus seize ans mais presque le double, je sais donc retenir mes pulsions pour reprendre contact avec la réalité. Pour commencer rien ne dit encore qu’Ivy me fournira ce que je demande malgré ses promesses. Par ailleurs, se pose la question très sérieuse de savoir qui j’équipe d’une telle capacité. Choisis-je de m’en charger moi-même, étant mine de rien le mieux placé pour assurer ma propre sécurité ou bien décidai-je qu’il s’agit d’un risque trop grand que je préfère voir un de mes hommes prendre ? La difficulté étant alors de savoir à qui je fais suffisamment confiance pour ne pas abuser d’un pouvoir pareil. Dimitri sans le moindre doute. Mais suis-je prêt à mettre sa santé en danger si la substance venait à avoir des effets secondaires non encore observés ? Certainement pas. Il fait partie des quatre seuls hommes auxquels je confierai ma vie les yeux fermés, hors de question donc de prendre le moindre risque inconsidéré avec leur santé.

Un instant, j’envisage de charger Arkady de cette mission, lui qui est à la fois un homme à qui je fais pleinement confiance - puisqu’il est un de mes trois sous-lieutenants - sans avoir pour lui l’attachement que j’ai pour Dimitri, Sergei, Anton ou Anatoly. Mais je ne suis qu’à moitié convaincu. Outre qu’il est le seul de mes hauts gradés à être marié – une magnifique Portoricaine au caractère on ne peut plus trempé que j’apprécie autant pour sa bienveillance que sa verbe – et que je serai incapable de faire face à Maria et aux jumeaux s’il venait à lui arriver quelque chose alors que j’aurai pu l’éviter, Arkady manque trop de maturité malgré sa petite quarantaine pour être en charge d’un tel pouvoir. Qui sait quel genre d’âneries il serait capable de tenter « pour le fun » ?

Maxim et Grigori seraient mon deuxième choix. Je leur dois bien ça après tout ce que je leur ai fait voir depuis leur assignation comme gardes de ma porte. Sauf que le fait qu’ils aient déjà succombé aux phéromones d’Ivy une fois me laisse circonspect. J’aurai trop peur qu’ils finissent sous son contrôle total. A la place Lev et Vassili, en charge de ma protection rapprochée et recrutés comme les deux précédents par Dimitri lui-même, me semblent tout désignés pour la tâche. Si je dois désormais vivre dans un monde de mutants et autres surhumains, il conviendrait que les hommes en charge de ma protection soient plus que cela, des hommes j’entends. Et si jamais je vois que cela fonctionne avec Lev et Vassili, je pourrai toujours amener Maxim et Grigori à faire de même. Après tout, force est de constater que c’est constamment chez moi que je suis surpris. Bon, il faut mettre de côté l’incident avec Jasmine mais qui pouvait décemment penser que je serai attaqué à un gala de charité pour l’UNICEF ? C’est juste vicieux.

Perdu dans mes pensées, je réalise qu’Ivy a terminé de me présenter la suite de ses propositions sur l’Indonésie et que je n’en ai pas écouté un traître mot. J’ai bien un vague souvenir d’une histoire de chablis mais c’est tout. Ne me démontant pas, je vais donc tranquillement chercher les informations qu’il me manque dans les pensées de ma vis-à-vis. Le premier choc avec le fouillis de ses pensées superficielles est quelque peu déconcertant mais je passe vite outre et arrive au souvenir très récent qui m’intéresse. Je réécoute donc en interne les propositions qui m’ont été faites quelques secondes plus tôt en externe.

Les deux options sont rapidement écoutées et soupesées. L’idée de me passer des revenus de la vente du bois de chauffe me déplait fortement. La biomasse est certes une bonne alternative au gaz naturel mais je ne me suis pas lancé dans cette affaire par simple altruisme, si je n’y gagne pas quelque chose, je ne suis plus intéressé. Je préfère donc largement la deuxième alternative. Non pas qu’elle soit évidente à mettre en place, bien au contraire, mais avant de la refuser net, je voudrai en savoir un peu plus.


- Je n’ai jamais travaillé avec la force animale, l’exploitation du gaz ne pouvant se passer de machines, l’idée ne manque cependant pas totalement d’attrait. Fournissez-moi les explications nécessaires lorsque vous le pourrez et je m’y intéresserai de plus près. Je n’assure nullement de me plier à votre suggestion mais vous pouvez être assurée que j’étudierai sérieusement la proposition.

Après tout, la sylviculture n’est qu’une branche mineure de mon activité et, si elle est un peu moins rentable mais m’assure une alliance renforcée avec Poison Ivy, je n’ai qu’à y gagner.

- Concernant le dérivé du Viper, si vous êtes d’accord, j’aimerai que vous en parliez plus en détail avec moi en présence de Galina Oleva, ma chimiste en chef. Vous l’avez déjà rencontrée lors de notre première alliance puisqu’elle est en charge de la création et distribution de mes produits. Sa deuxième casquette de médecin sera des plus utiles pour s’assurer de l’absence de tout effet non désiré sur les hommes en charge du premier test.

Accessoirement, sachant comment elle m’a rabâché les oreilles pour que je l’autorise à rencontrer une nouvelle fois Ivy, pour je cite « pouvoir discuter avec un incroyable génie à l’anatomie tout bonnement fascinante », je suis sûr de pouvoir ensuite lui exiger une dette en échange. Bah quoi, il ne faut jamais perdre le nord !
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Message  Ivy P. Isley Jeu 18 Juil 2019 - 15:25


Le silence suit mes paroles. Cela ne me gêne pas. J’ai beaucoup parlé et n’ai eu d’autre structure dans mon propos que l’enchainement d’un sujet à un autre, guère étonnant donc qu’il faille un temps à Nikolaï pour considérer le tout. Je ne tarde pas à me retourner vers lui, désintéressée de ces feuilles dont l’analyse a été faite en parallèle de mes explications. Son air absent disparait rapidement, laissant place à sa concentration. Vous savez, mes chéries, ça me rappelle une autre vie ; cette incapacité de la plupart des autres étudiants, et professeurs, à accomplir efficacement plusieurs tâches à la fois. C’était frustrant, quand j’étais encore chez les Isley, de ne pouvoir lire en plein cours ; chose qui ne m’a jamais empêché de suivre les dires de l’enseignant ou de prendre en note la partie qui était importante dans ceux-ci. Globalement, avant les études supérieures, c’était ennuyeux, tant les enseignements que les gens. Pendant celles-ci, cela allait mieux. L’ennui était toujours présent mais le plus grand laxiste professoral me laissait plus de possibilités et les autres étudiants étaient intéressants pour tester mes produits. C’est bien là que l’analogie s’arrête : les gens de Nikolaï ne sont pas cobayes, mes produits sont finis. Surtout qu’il ne s’agit plus de perfectionner mes phéromones de contrôle. Je reste surprise que personne n’ait découvert comment j’ai réussi à les faire d’ailleurs, après plus de vingt ans. Cela dit, j’ai une explication : personne n’a eue l’idée que j’ai eue, tout simplement. Pas assez d’intérêt pour la nature.

Un point que partage la firme Kolyakov, d’après Nikolaï. Ou plutôt partageait, considérant notre alliance. L’exploitation de gaz ne peut se passer de machine et remplacer celles-ci dans l’exploitation de la forêt "ne manque pas totalement d’attrait". Sans doute le fait qu’elle laisse l’occasion de retransformer les cadavres, chose qui semble si sacrilège lorsqu’il s’agit de ceux d’humains mais si normale lorsqu’il s’agit de ceux de l’entièreté du reste du règne du vivant. C’est une constatation, non un reproche, après tout je suis moi-même assise devant les corps retransformés de membres de mon peuple. Mes yeux continuent de fixer le jeune homme alors qu’il continue de parler, m’incitant à fournir les explications lorsque je le pourrais. Quant à n’assurer nullement de se plier à mes suggestions, c’est une chose que j’ai accepté et je serais mal avisée de m’en plaindre. Votre parrain étudiera sérieusement la proposition, je n’en doute pas : c’est dans son intérêt.

« Je peux vous expliquer dès maintenant mais je suppose que vous préférez des explications papiers. Peut-être même qu’elles seront appréciables concernant le Viper modifié. Si vous avez un stylo, je vous l’emprunte bien volontiers. »

Nikolaï renchaine sur le sujet et c’est une demande cette fois. Rencontrer de nouveau sa chimiste en chef, dont je vais tâcher de retenir le nom cette fois, afin qu’elle fasse office de médecin concernant les hommes "en charge du premier test". Mes lèvres se fendent en un sourire fin face à l’absence de confiance, nouvelle manifestation de bon sens selon moi. J’ignore qui seront les hommes suscités, peut-être Tic et Tac puisqu’ils sont déjà familiers de mes créations ; quoi qu’ils en bénéficient moins que leur patron. A dire vrai, cela ne m’intéresse pas. Le parrain est libre de confier les fruits de notre alliance à qui il veut, c’est sa partie et non la mienne. Je ne pense pas que ce soit de la confiance. Même ainsi améliorés, les humains ne sont pas une menace réelle pour moi. Enfin, pas plus que leurs congénères : une balle serait aussi douloureuse de la part d’un amélioré et d’un non-amélioré, tandis que l’inoffensif coup du premier ne fera pas beaucoup plus mal chez le second.

« Si Mlle Oleva pouvait arriver avec les données de vos serveurs, tout serait au mieux. »

Toujours par terre, je continue de regarder Nikolaï en attendant la prochaine étape de notre rencontre : qu’elle soit Olga, Galina ou le stylo. J’espère recevoir le dernier avant l’arrivée de la première sans avoir la moindre idée de quand la seconde a été prévue ; une autre fois peut-être.

« Maintenant, toute sérieuse que soit ma proposition, je suis curieuse de savoir si l’amélioration de vos hommes entre dans le cadre du projet indonésien, et comment si tel est le cas, ou s’il s’agit d’une nouvelle collaboration. »

Votre parrain considère-t-il que la nouvelle gamme de cocaïne soit suffisante à payer l’investissement dans la forêt primaire sud-asiatique ou faut-il encore fournir, en plus des deux bénéfices précédents, un troisième élément pour "équivaloir" ? Je ne le formulerai pas ainsi pour des raisons évidentes mais il me faut savoir. Ma proposition première incluait nombre de possibilités et il a fait son choix en leur sein. Maintenant, reste à voir s’il revient sur ses choix afin d’augmenter ce qu’il tire de notre alliance sans avoir à en fournir plus de son côté. C’est une question de bon sens là encore, à mes yeux toujours. Quel que soit l’affection que vous lui portez et la décence que je lui trouve, il faut une certaine prudence lorsque l’on interagit avec les humains : ils seront toujours prompts à vous prendre autant qu’ils parviennent. Que cela soit d’un côté ou de l’autre de la ligne jaune. Et je ne parle même pas des closes implicites d’un contrat oral, comme quand Wonder Woman m’a tenue rigueur de ne pas avoir donné autant que ce qu’elle n’a pas dit attendre de moi. Je ne referais pas ces erreurs avec Nikolaï.

Je reste au sol, une main en appui en compagnie de mes jambes et l’autre prête à récupérer le stylo pour que j’annote l’arrière des feuilles que votre parrain m’a donné, activité à laquelle je m’adonnerai dès qu’il m’en donnera l’occasion. Cela aussi ça me rappelle des vies passées. Les études comme Arkham. Mais je ne vais pas vous embêter avec des pensées parasites, mes chéries. D’autres parasites me concernent plus. L’augmentation des rendements de ses fermes indonésiennes de Koliakov Inc. ne m’intéresse pas : la forêt n’en sera pas plus bénéficiaire qu’elle ne l’est actuellement, qu’on l’exploite avec des chevaux ou des machines. Si ma préférence va à la première méthode, pour des raisons écologiques, je n’en perds pas de vue que la sécurité est assurée. Enfin, pour le projet indonésien. Pas pour les Poaceae infectés par le Claviceps purpurea ; les graminées victiment de l’ergot du seigle, afin de produire l’acide lysergique dont est dérivé le LSD. J’ai une bonne mémoire, pour les choses importantes. Que votre parrain exploite les cadavres de notre peuple, mes chéries, je ne peux l’empêcher. Qu’il abatte des membres de notre peuple, non plus. C’est ainsi que l’Humanité exploite les choses, en détruisant, en consommant. Cependant, j’ai bien l’intention de mettre un terme à ses élevages épidémiques. Je dois juste trouver comment.
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Message  Nikolaï M. Kolyakov Ven 23 Aoû 2019 - 12:07

Je réponds instinctivement à sa demande de stylo, lui tendant celui que je viens de sortir de la poche interne de ma veste tandis que j’enchaîne sur l’intervention de Galina. Et sa remarque sur l’utilité d’obtenir sa présence en même temps que l’arrivée des données exigées précédemment me tire un demi-sourire. Les grands esprits se rencontrent. C’est exactement ce que j’avais prévu.

J’ai en effet exigé de Galina qu’elle passe me voir en début d’après-midi, lui précisant qu’Olga la laisserait entrer quand elle serait la bienvenue. Je n’ai pas précisé la raison de sa convocation mais cela n’a rien d’inhabituel que je lui demande des comptes sans prévenir à l’avance. C’est là la meilleure façon de savoir vraiment où en sont mes affaires plutôt que de laisser aux gens le temps « d’arranger » la réalité avant l’inspection. Non pas que j’ai le moindre doute sur l’efficacité de Galina, mais il serait mal venu de faire preuve de favoritisme à son égard. Ainsi, je m’apprête à prévenir Olga qu’elle peut faire entrer Galina lorsque la dernière demande d’Ivy me prend par surprise.

J’arrête net mon mouvement et fixe mon regard sur elle. Elle n’a toujours pas récupéré le stylo que je lui ai tendu, ne l’ayant probablement pas remarqué. Il faut dire que son esprit ne fonctionne pas comme le mien, accordant une importance différenciée aux choses et aux êtres. Pas de surprise de ce côté-là et pourtant je n’ai pas vu venir la lucidité de sa question. Pour une raison malvenue, je m’étais plus ou moins convaincu que la naïveté dont elle fait preuve vis-à-vis de certaines situations sociales était équivalente à une faiblesse facile à exploiter. Elle vient à l’instant de me détromper. Certes elle n’accorde pas la même valeur que moi aux situations mais cela ne signifie nullement qu’elle ne comprend pas l’importance d’un échange équivalent. Bien au contraire.

Dès que cette réalisation s’empare de moi, l’idée d’essayer de lui mentir m’apparaît comme stupide au possible. Non pas que je me pense incapable de l’embrouiller – les mots sont mes meilleurs alliés et mentir m’est presque aussi naturel que respirer – mais j’estime trop sa personne pour l’insulter ainsi. Sans compter que lorsqu’elle finirait par comprendre la supercherie – et je n’ai pas le moindre doute que ce jour finirai par arriver tôt ou tard – toute la confiance si durement acquise partirait en fumée et je le regretterais amèrement. Lui tendant plus clairement le stylo, j’admets donc la réalité de la situation.


- Il serait facile d’essayer de vous faire croire que l’amélioration de mes hommes a pour but de mieux protéger les terrains sous mon contrôle en Indonésie. Il n’est même pas impossible qu’à terme je ne mette pas vraiment cette idée à l’œuvre. Néanmoins, ce n’est pas pour cela que je remets le sujet sur le tapis. La raison en est bien plus prosaïque : j’aimerai me sentir moins démuni face aux surhumains que je fréquente de plus en plus.

Prenant un instant pour mettre mes idées en ordre et essayer d’être le plus clair possible, je jette un coup d’œil par la véranda, admirant le paysage new-yorkais magnifiquement illuminé par le soleil printanier.

- Je n’ai pas la prétention de jouer à armes égales avec les mutants et autres améliorés qui peuplent le monde mais j’aimerai tout au moins, en attendant d’engager à mon tour certains d’entre eux, pouvoir assurer ma sécurité basique à leur encontre. Et en cela doter mes gardes du corps de votre sérum me semble une solution avisée. Une fois cela dit, vous l’avez bien remarqué, exigez votre aide de nouveau sans contrepartie reviendrait à nier la valeur de votre apport à notre collaboration. Vous avez déjà fourni votre part et moi la mienne en ce qui concerne l’affaire indonésienne. Ainsi, puisque je désire réellement bénéficier de votre aide en ce qui concerne le Viper – une fois que Galina aura donné son accord médical bien entendu mais je ne doute pas de votre talent – je suis prêt à écouter vos demandes. Avant que je ne fasse entrer ma chimiste et que la discussion ne prenne un tour plus technique, dites-moi donc ce que je peux faire pour vous en échange de votre expertise.
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Message  Ivy P. Isley Jeu 29 Aoû 2019 - 6:07


La réactivité et le fin sourire de Nikolaï ne trouvent pas réellement d’échos chez moi, même si je les note. Tout comme je note qu’il me tend son stylo, assis sur son siège, tout en restant là où je suis, assise par terre. Il s’en allait se lever pour me le donner, m’évitant ainsi d’avoir à le faire pour récupérer, mais s’interrompt. Ou plutôt, je l’interromps. Ma curiosité l’amène à réfléchir tant et si bien qu’il en oublie ce qu’il était parti faire. Tout en réfléchissant, je le regarde donc avec son stylo. Si au moins il l’agitait à la mesure de ses neurones, cela aurait du sens mais il le tient simplement là. Vous savez, mes chéries, avoir un haut potentiel intellectuel c’est comme marcher à 8km/h alors que la majorité des gens le fait à 4 ou 5. Dans la théorie, c’est mieux. Dans la pratique, c’est problématique. On marche plus vite que tout le monde, en effet. Du fait, on n’est pas au bon rythme. Pour imager la chose, on prendra des portes automatiques ; littéralement : comme elles sont prévues pour 4-5km/h, on se mange la vitre. Ensuite on attend qu’elles s’ouvrent et on repart. C’est ce qui se passe avec votre parrain. Il me regarde, je le regarde. Je n’arrive pas à savoir si je dois me sentir conne ou me sentir con pour lui. Dans le doute, je me sens conne. Et comme je ne sais même pas si on peut se sentir con pour quelqu’un d’autre, ça me renforce dans mon idée.

Il finit par se baisser suffisamment pour que je récupère le stylo, étant arrivé au terme de ses réflexions. La réponse accompagne l’objet et j’écoute la première tout en retournant des feuilles pour rédiger de mon écriture sinueuse. Il serait facile de me faire croire que l’amélioration de ses hommes a pour but de mieux protéger les terrains qu’il contrôle en Indonésie, je dirais bien que je le crois sur parole mais c’est là la question. Il aurait été plus facile de me faire remarquer qu’il n’est nul besoin de chevaux si les employés sont capables de tracter eux-mêmes le bois abattu ; même s’il n’y aurait donc pas le lien avec cet animal qui n’est pas nommé "la plus belle conquête de l’Homme" pour rien. En effet, travailler avec des chevaux accroit la sensibilité des ouvriers, puisqu’ils apprennent à se soucier de l’animal et à faire attention à son langage corporel, tout en augmentant leur moral, du fait des pauses plus souvent nécessaires aux hommes qu’à leurs compagnons qui semblent ainsi infatigables et motivants. Cela étant, quelques soient les idées que Nikolaï mettra en œuvre à terme, elles sont siennes ; elles ne me concernent que dans le cadre du respect de notre accord.

« La raison en est bien plus prosaïque : j’aimerai me sentir moins démuni face aux surhumains que je fréquente de plus en plus. »

Je continue d’écrire alors qu’il fait silence, ne parlant pas à mon tour. Je comprends son besoin, l’ayant conceptualisé et ressenti tout en y ayant trouvée une parade extérieure. Il tente de le faire mais je ne suis pas certaine d’être la bonne personne pour l’y aider. Ironiquement, il a moins à craindre des rivalités entre les organisations criminelles que de la prédation des organisations sécuritaires et le meilleur moyen de se prémunir de ces dernières est d’entrer dans leur système. C’est ce que je fais. Le Wakanda, peu ou prou, les Luchadores, Exodus et les Vengeurs… C’est bien de ne pas avoir la prétention de jouer à armes égales avec les mutants et autres améliorés qui peuplent le monde, leur diversité est telle qu’il y en aura toujours un pour rehausser le niveau et que les rallier demandera non seulement de l’argent mais des liens personnels ; liens qui ne doivent pas être artificiels, sans quoi ils se sentiront manipulés, mais doivent être construits volontairement tout de même. Un vrai casse-tête manquant de professionnalisme.

Sans vanter notre professionnalisme considérant que je suis en train d’écrire manuellement les informations demandées tout en étant assise par terre et qu’il nous faut presqu’une minute pour nous échanger un stylo, je trouve notre interaction plus simple et saine. La marque de respect et d’appréciation est notée, la volonté d’égalité et de collaboration est perceptible. Cela sans passer par la confiance, même si ça la construit. Une construction en cours où l’absence de confiance est un point de sagesse : mon sourire se fait fin à la précision de l’accord médical de Mlle Oleva.

« Avant que je ne fasse entrer ma chimiste et que la discussion ne prenne un tour plus technique, dites-moi donc ce que je peux faire pour vous en échange de votre expertise.

- Supposant que vous n’êtes pas dans ma tête actuellement, je vais tâcher de vous formuler ça avec une image… »

L’idée me vient rarement de faire ainsi, mes chéries, mais celle de tout à l’heure m’a inspirée. Sans doute le fait que la situation soit plus posée aide également à chercher la compréhension et l’explication. Sans parler du fait que je sois déjà appliquée à fournir des explications, écrites, me facilitant le réflexe de me rappeler que je dois faire attention au temps nécessaire à l’ouverture de la porte vitrée. Continuant de rédiger ma petite dissertation, je prends une inspiration.

« Imaginez des humains. Maintenant, injectez quelque chose à ces gens ; quelque chose qui les fait tomber enceinte. La période de gestation terminée, vous pouvez récupérer les bébés parasites tandis que les humains meurent sans avoir pu reproduire leur espèce pour la génération suivante. Je pense que vous voyez le problème. Maintenant rappelez-vous comment est produit l’acide servant à synthétiser le LSD. »

J’arrête un instant d’écrire. Je pense que l’image est valable, puisque l’ergot du seigle se sert de ses plantes hôtes pour se reproduire, laissant son sclérote passer l’hiver avant de le réactiver à la floraison desdits végétaux ; sachant que les Claviceps purpurea sont capables de se reproduire seuls comme avec plusieurs partenaires. Cependant, cet aparté n’est pas du fait de Nikolaï, contrairement à l’infection. On n’est pas sur la torture des Papaver somniferum, les pavots somnifères, mais on reste sur une maltraitance qui serait parfaitement inadmissible si elle était infligée aux humains. Même si, au final, la majorité des bébés parasites sont eux aussi tués pour récupérer une composante.

« Je sais que je ne vous ferais pas arrêter d’abattre des membres de mon peuple. Ni de réutiliser leurs cadavres. Cependant, afin de limiter le mal que vous leur infligez, j’aimerai que vous arrêtiez votre production de LSD. »

Je reprends mon écriture.

« Evidemment, c’est un manque à gagner qu’il me faudra donc remplacer. Les hallucinogènes ne manquent pas chez les plantes, même s’il ne s’agit pas d’en maltraiter d’autres pour épargner les actuelles. Prenons l’exemple des Lophophora williamsii, des petits cactus sans épines du Sud de l’Amérique du Nord. Aussi appelé peyotl, ou peryote, cela fait trois mille ans que les populations amérindiennes utilisent leurs boutons pour leurs effets psychotropes et c’est d’eux, entre autres, qu’est extraite la mescaline. Je sais, le LSD nécessite des doses cinq mille fois plus faibles qu’elle pour obtenir des effets similaires. C’est là que j’interviens. Avec mon aide, je suis certaine que des peyotls modifiés seront capables de synthétiser des alcaloïdes équivalents à l’acide lysergique. Cela réclamera des tests, cependant. Dites-moi s’il me faut vous coucher cela par écrit. »
Ivy P. Isley
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