The Heroic Age
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Rien n'est jamais vraiment derrière nous

3 participants

Aller en bas

Rien n'est jamais vraiment derrière nous Empty Rien n'est jamais vraiment derrière nous

Message  Nikolaï M. Kolyakov Sam 2 Mar 2019 - 5:41

Sept ans que je suis sur le sol américain et je ne supporte toujours pas l’hiver new-yorkais. Le temps est tellement imprévisible. Un matin, vous vous réveillez au son d’une tempête de neige à faire pâlir de terreur le plus bourru des Sibériens et le lendemain c’est un soleil quasi printanier qui vous aveugle. Quant au thermomètre, ses montées et descentes donneraient le tournis à quiconque. Au pays au moins, je savais à quoi m’attendre. De novembre à mars, je ne quittais pas la chapka et la question était réglée. Ici, je dois me préoccuper de choisir une tenue adaptée au temps chaque matin. Comme si je n’avais que ça à faire ! Et étant donné la gorge de princesse dont je suis pourvu, je ne peux décemment pas faire l’impasse sur la question sous peine d’attraper une crève du feu de Dieu.

Enfin, essayons d’être positif, au moins la folie de la Saint Valentin est terminée depuis quelques jours. Plus de cœurs et chérubins à tous les coins de rue, plus de couples oubliant brusquement que rien ne les oblige à infliger leurs ébats amoureux à la moitié de la ville et surtout plus de publicité agressive pour « un bouquet de roses à moitié prix » ou « LA bague pour tout changer ». Quoique je dois avouer avoir longuement hésité à en offrir une à Dimitri avant de lui déclarer qu’il était urgemment temps de changer de coupe – les favoris, ça ne lui va Pas. Du. Tout – mais j’ai trop craint les répercussions. C’est qu’il est rancunier le bougre !

Bref, tout ça pour dire qu’étant donné que ni Lilian ni moi ne sommes particulièrement friands de fêtes commerciales – non pas qu’on manque de romantisme mais lorsqu’il est imposé à date fixe, très peu pour moi – je ne suis vraiment pas mécontent que toute cette charade soit derrière nous. Parce que, croyez-moi, travailler efficacement lorsque la moitié de vos hommes passe plus de temps à chercher un moyen de s’assurer que Madâââme sera satisfaite le 14 plutôt qu’à faire son job peut se révéler plus difficile qu’il n’y paraît. Heureusement la plupart de mes lieutenants sont dotés d’un minimum de professionnalisme mais si je dois entendre Arkady évoquer une fois de plus à quel point la nouvelle parure de sa femme met ses yeux en valeur, je vais me le faire. Ou plus simple encore, je vais lui refourguer le dossier Santinelli, ça lui fera les pieds à cet imbécile.

Parce que oui, croyez-le ou non, les Ritals ont recommencé à me casser les pieds. Après trois ans, j’étais convaincu qu’ils étaient passé à autre chose, surtout qu’il est désormais évident qu’on ne joue pas dans la même cour. Mais c’était sans compter sur l’anévrisme de ce bon vieux Giovanni en août dernier. Depuis que le
Padre a passé l’arme à gauche, ses trois fils se foutent sur la gueule pour essayer de prendre sa place. Et, l’un d’entre eux, a cru bon d’essayer d’étendre le domaine familial sur mes terres pour montrer à ses frangins que lui au moins il n’a pas peur des Ruskovs. Grossière erreur si vous voulez mon avis mais, que voulez-vous ? Il faut croire que la progéniture est moins dotée en termes cérébraux que le géniteur.

Quoiqu’il en soit, le fait est qu’en septembre dernier, alors que j’étais en déplacement officiel à L.A. pour fêter les deux ans de l’ouverture du No Game No Gain, Andrea a tenté son coup. Autant dire que ça s’est mal fini pour lui mais ça n’a pas l’air d’avoir refroidi ses ardeurs. Pire ! Ses frères ont semblé outré que mes hommes réagissent et voilà que la petite famille s’est soudain rassemblée contre l’ennemi commun, j’ai nommé votre humble serviteur ici présent. Alors, bien évidemment, ce n’est pas une guerre ouverte, ils ne sont pas assez stupides pour cela, mais le fait est qu’ils ont fourré leur nez dans mes affaires plus d’une fois depuis l’automne et ça commence à me taper sérieusement sur le système. Alors, certes, il semblerait que depuis Noël, ils soient plus calmes puisqu’aucun nouvel incident n’a eu lieu, mais ça ne veut pas dire que je ne me méfie pas. Il est bien plus probable qu’ils soient en train de préparer un nouveau coup. J’ai donc une équipe qui surveille en permanence leurs moindres faits et gestes et me rapporte tout ce qui leur paraît suspect. Autant dire que ce n’est pas le job le plus passionnant qui soit mais il est nécessaire. Alors, jusqu’à maintenant, j’y ai envoyé des hommes qui ne me sont pas essentiels mais si Arkady continue à me taper sur le système, il risque fort de le regretter. Parce que je doute qu’il ait envie de passer son mois de mars à écouter les engueulades de Silvio et sa nouvelle petite amie ou de découvrir tout ce qu’il y a à savoir sur le dernier hobby de Salvatore, j’ai nommé la reconstruction de batailles napoléoniennes en figurines. Et pourtant…

Enfin, tout ça pour dire que, désormais que les choses ont repris le cours normal de leur existence ou presque, je ne suis pas mécontent de pouvoir de nouveau déléguer correctement mes affaires officieuses. En effet, les officielles m’occupent suffisamment à elles seules. Sans aller plus loin, mon dernier rendez-vous avec Dunhill m’a laissé, en plus d’une sacrée impression de déjà-vu, un arrière-goût particulièrement amer. En effet, elle m’a expliqué que, tel que nous l’avions prévu il y a un an et demi, le bordel sans nom dans lequel les Britanniques se sont foutus avec le Brexit a fini par avoir des répercussions sur le monde des énergies. Et là où on pourrait penser que la chute spectaculaire du baril de pétrole de mer du Nord serait une aubaine pour nous autres producteurs de gaz, en réalité cela semble avoir décidé un certain nombre de gouvernements de l’Union Européenne à investir plus lourdement dans le renouvelable. Apparemment les crises sans fin au Moyen Orient, le merdier politique du Venezuela, le terrorisme au Nigéria, tout ça ne les a jamais suffisamment inquiétés, par contre un de leurs petits camarades joue soudain solo, remettant tout leur foutu marché commun en l’air, et TADAA les consciences écologiques se réveillent. Hypocrisie quand tu nous tiens.

Laetitia et moi avons donc passé plusieurs heures à déterminer notre prochaine stratégie de communication, voyant comment mettre en avant notre nouvel investissement dans la sylviculture traditionnelle et écologique – on replante un arbre pour chaque arbre abattu, c’est beau hein ? – pour essayer d’attirer le chaland européen à nous. Je crois que ce qui m’énerve le plus dans cette histoire c’est qu’il va falloir que je skype Alekseï puisqu’il est le mieux placé géographiquement parlant pour aller charmer les gouvernements d’Europe de l’Ouest. Et ce n’est pas que je ne lui fais pas confiance. Mon frère peut être délicieux lorsqu’il désire quelque chose mais je n’ai juste pas envie de passer des heures à pinailler sur le moindre détail, juste pour lui laisser le plaisir d’avoir le dernier mot. Et pour être tout à fait honnête, je crois bien aussi que je n’ai tout bêtement pas envie de voir sa tronche, mais c’est moyen comme excuse passé quatre ans. Ou alors je fais semblant d’être malade…

J’en suis là de mes réflexions hautement professionnelles lorsque je reconnais la façon de frapper à la porte d’Olga, ma secrétaire personnelle. Elle passe la tête dans l’encoignure l’instant d’après, l’air toujours aussi sévère et impeccable que toujours et déclare avec son ton habituel, celui qui donne l’impression qu’elle porte le poids du monde sur ses épaules et se demande sérieusement si elle ne ferait pas mieux de tout envoyer balader pour passer une retraite amplement méritée sur une île tropicale :

-Une Jasmine Sparks demande à vous voir Monsieur. Je lui ai dit que vous étiez occupé mais elle a insisté. Voulez-vous que je lui demande de prendre rendez-vous ou bien que je la renvoie tout bonnement ?


Le regard dur qui suit ses dernières paroles me tire un sourire amusé, sachant pertinemment que derrière ses airs de cinquantenaire désabusée, Olga est une combattante de premier ordre qui pourrait envoyer un lutteur professionnel au tapis en moins de dix secondes.

-Pas la peine, Olga. Faites-la entrer.

Devant son sourcil arqué, je rajoute.

-Miss Sparks n’est pas du genre à abandonner face à la difficulté, mieux vaut donc me débarrasser immédiatement de sa visite plutôt que de la voir débarquer de nouveau à un moment encore plus inopportun.


Un simplement hochement de tête me répond avant qu’Olga ne disparaisse, revenant quelques minutes plus tard, suivie de Jasmine. Honnêtement je ne m’attendais pas à la revoir presque deux ans après nos aventures, mais je suppose que, si elle est là, c’est qu’il y a une bonne raison. Je lui fais donc un sourire radieux avant de déclarer.

-Miss Sparks, que me vaut le plaisir de votre visite ?
Nikolaï M. Kolyakov
Nikolaï M. Kolyakov

Messages : 297
Date d'inscription : 18/04/2015
Localisation : New-York (la plupart du temps)

Feuille de personnage
Pouvoirs:
Informations:

Revenir en haut Aller en bas

Rien n'est jamais vraiment derrière nous Empty Re: Rien n'est jamais vraiment derrière nous

Message  Jasmine A. Sparks Mar 23 Avr 2019 - 0:02


Rien n'est jamais vraiment derrière nous

« Une chose est certaine dans ma nouvelle dévotion pour le combat des X-Men : C’est l’incertitude des opérations. Dans mon univers, New York City n’était pas dans cet état. Il avait été complètement transformé, rénové et changé. La ville des classiques Yankees de mon monde a été détruite et noircie par une liberté entreprise des fameuses entités fédérales aux États-Unis d’Amérique. Par sa liberté, et dans une plus petite échelle que Rachel, l’Ancien New York de mon monde avait été conquis par le populisme et les belles paroles. Une remontée néofascisme, avait dénoncé plusieurs, alors que pour moi, je le vois surtout comme une description d’un nihilisme politique, encourageant les régressions et les violences. Dans cette entreprise de destruction, plusieurs de mes amis et de mes anciens collègues ont été tués. Faisant revivre le projet des Sentinels et en faisant devenir la prison de New York comme un camp de la mort, rien ne s’est passé comme on voulait. Lorsqu’on a essayé de chasser le Maire de New York, la moitié de la grosse pomme a été détruite. Par ce conflit inhumain et monstrueux, mon époque a été encore retardée par les progrès. Lorsque dans un monde comme celui-ci a été sauvé quatre fois par année, par des Héros tels que les Vengeurs, que les X-Men ou que la Ligue des Justiciers, on a été obligé d’attendre dans les années récentes pour voir un groupe mondial devenir une nouvelle voie de plusieurs progressions.

Sur une tour industrielle, je me suis toujours sentie plus à l’aise de réfléchir d’une façon plus isolée. J’ai retrouvé une grande partie de ma famille d’origine avec les X-Men, renforcés et ressuscités, alors le souvenir de mon univers se retrouvait surtout dans un cimetière où les noms de mes nombreux amis se retrouvaient. Soulagée de voir ces ressemblances et ces différences, je gardais toujours un recul sur mes enquêtes. Certains sont proches des phénomènes particuliers de notre monde, où des êtres avec des pouvoirs incroyables ou complètement monstrueux peuvent transformer la réalité de plusieurs opportunités. Si des êtres remarquables se concrétisent dans des rêves et des idéaux pour éviter de créer des inégalités pour ceux qui n’ont pas toujours des pouvoirs. À ces avantages, le quotidien tourne toujours autour de plusieurs idées qui ont le don de normaliser une société normale et réguler quelques dimensions de cette société.

Entremêlée de mes liens entre les Gardiens de la Galaxie où des espèces extraterrestres et des empires sont souvent en conflit et les X-Men où ils interagissent aux affaires un peu plus normal pour mes origines terriennes : Les mutants, les anti-mutants et les organisations criminelles. Dans les deux cas, je m’intéresse toujours aux dossiers qui sortent de l’ordinaire. Et malgré la normalité des morts dans un monde aussi cruel que le milieu mafieux, plusieurs questions peuvent rester en suspens. Surtout lors de nombreuses morts naturelles qui sévissent souvent dans l’un des dossiers que j’ai récemment travaillé. Au début, entre les crises cardiaques et les anévrismes, on peut compter cela comme de la malchance tout ou moins, mais personnellement avec la liste des inopportuns pour Nikolaï qui disparaissent de la circulation, juste après mon intervention, ce n’est pas un peu intriguant, non?  

Je suis toujours partisane de rester neutre devant tous les hasards possibles, encourageant parfois des complotismes et une paranoïa indésirable, mais pour moi, je peux regarder au moins ce qu’il s’est passé. Je suis curieuse de ce milieu, parce que malgré toutes les impossibilités de le regarder, je pense qu’il est possible de rêver un peu d’amoindrir la violence entre les relations créées par les conflits. De nombreux bouquins vont bien sûr apparaître sur le sujet des morts chez les mafieux italiens, mais sauf si Nikolaï balance, je pense être passée sous les radars pour un moment.

Ma curiosité m’a donné le gout de m’investir un peu plus. C’est encore le temps de passer sous les radars des X-Men et de ma rationalité bostonienne afin de visiter de nouveau Nikolaï. Je fais donc disparaitre mon costume et ma visite de cette tour pour me lancer dans l’aventure de mes recherches. Un petit tour à l’Institut Xavier fait donc disparaître le costume pour un simple jean noir et un chandail classique avec un logo quelconque d’un membre de la Ligue des Justiciers, que je ne connaissais pas encore. Il avait juste un logo d’éclair dessus. Et pour aller dans les tempérants d’un New York aussi difficile que dans ma grosse pomme. Pour faire plus ordinaire à travers cette société, je me mets un manteau d’hiver que je dois avoir encore volé d’Anna pour sa haine soit encore plus amplifiée.

Avec ma dernière enquête, je connais au moins bien les adresses des bureaux principes de Monsieur Kolyakov. Commençant par le vol, je m’installe au sol quand je reviens à la fameuse civilisation new-yorkaise. En plus, bien plus douée que Google Maps, le temps pris pour traverser les différentes rues et à rentrer dans le bâtiment, je pense avoir battue des records de vitesse sans faire couler une petite sueur. Souriant à la petite demoiselle au bureau, je me suis toujours imaginée ce boulot assez ennuyant. Enlevant mon manteau, je donne juste mon nom et demandant de parler à Nikolaï. Après quelques regards étranges avec la secrétaire, une question me demande si j’avais rendez-vous avec son bien-aimé patron. À cette question, je ne fais que m’asseoir en tapotant légèrement mon poigné pour faire accélérer le temps de mon rendez-vous improvisé.

L’agaçant légèrement en continuant cette demande, elle va enfin voir Nick pour lui demander quoi faire. Après son retour, le message a bien été envoyé et elle me conduit enfin vers Nikolaï. Lui laissant un petit sourire narquois à la jeune femme, la provocation est au rendez-vous en la remerciant de son magnifique travail. Au départ de la femme à la cinquantaine d’années, le mafieux s’approche enfin de moi pour prendre des nouvelles après deux années d’absences.

« Je reviens d’un long voyage et je pensais peut-être que c’était une bonne idée de repasser vous voir. Surtout par le fait que je suis une personne assez curieuse… »
Me déplaçant vers lui, je commence à m’approcher du jeune russe. ]b]« Et depuis ce retour, j’ai un peu regardé les suites de mes enquêtes à travers tes dossiers, je me suis rendue compte que cela allait bien chez vous. Surtout que par de nombreux hasards de la vie et bien sûr de la mort, plusieurs de vos concurrents ont disparu de la circulation. Mais, je me suis dit…

Mais non, on n’est plus au Moyen-âge, où on se hâtait tous à tuer nos concurrents pour prendre la place ou pour éliminer le danger qui rôde autour de notre future place, comment une personne aussi raffinée que vous pourrez faire des crimes aussi répugnants? Après mûres réflexions sur les mots de l’un de mes anciens mentors, peut-être pas terrien, mais qui avait eu le temps de fouiller beaucoup sur notre histoire, je me suis quand même souvenue du concept de continuité. Par ce concept, je voulais faire la continuité de mon enquête, amenant mes soupçons et mes doutes. Et puis, c’est intéressant, parce que pour revenir sur le monde moyenâgeux, plusieurs sociologues prétendent parfois que les conflits entre héritiers ou clans se sont transformés dans l’ère moderne par les organisations criminelles et leurs guerres. La mort de plusieurs italiens d’une façon anormalement élevée, rivaux de vous, cela doit bien vous aider dans vos petites affaires, non? »[/b]


Je me montre assez directe du coup, moins racoleuse de mon fameux décolleté à notre première rencontre. Mon but n’est pas d’être vilain dans ses accusations, mais le doute reste. Peut-être que c’est aussi faux et que le jeune mafieux est juste extrêmement chanceux par l’élimination naturelle de ses rivaux, mais qui pouvait autant croire à cette version? Sans aller dans une approche dangereuse, j’appuie l’un de mes bras sur son bureau avec une proximité physique assez proche de celui-ci. »
Jasmine A. Sparks
Jasmine A. Sparks

Messages : 844
Date d'inscription : 05/10/2016

Revenir en haut Aller en bas

Rien n'est jamais vraiment derrière nous Empty Re: Rien n'est jamais vraiment derrière nous

Message  Lilian D'Eyncourt Mer 24 Avr 2019 - 19:01

Lilian ne comprenait vraiment pas pourquoi Nikolaï s'acharnait à haïr la Saint Valentin et les personnes qui y accordaient de l'importance. Les fêtes commerciales rendaient une grande majorité de la population heureuse. Qu'y avait-il de mal à célébrer l'amour ? Comment survivait-on après Noël, en plein cœur de l'hiver, s'il n'y avait pas un petit événement pour embellir les rues, et inciter les gens à mettre la main à leur porte-monnaie ? Car un consommateur qui veut trouver un peu de chaleur dans la morosité de son quotidien est un consommateur qui achète. Donc, pendant que son compagnon tirait la tête et levait les yeux au ciel en écoutant ses explications « cyniques », il se glissait avec aisance au travail dans la peau d'un PDG très concerné par le non-événement qui ébouillantait les esprits de la plupart de ses salariés, en fuyant les célibataires, qui devenaient trop acerbes et déprimants à son goût. Nikolaï l'ignorait certainement mais, avec le temps, Lilian avait en tête la liste des cadeaux idéals selon les profils de chacun. Il pouvait reconnaître avec une rapidité étonnante la marque d'un bijoutier ou la note d'un parfum. Pour sa défense, les demandes d'annonceur et échantillons gratuits pleuvaient à cette période, ils finissaient par faire partie d'un décor tout à fait familier… Mais quand il considérait les fleurs et chocolats accompagnés de petits cartons de type « Merci, il/elle a adoré » qu'il recevait depuis quelques jours à son bureau du casino ou à sa compagnie de presse, il songeait qu'il s'était peut-être un peu trop emballé cette année. Une carte anonyme portait même le message « Au meilleur directeur » avec une trace de rouge à lèvres. Il était à peu près sûr cependant de ne pas avoir aidé cette personne à conclure son 14 février avec sa moitié, ou alors elle avait un sérieux problème de dualité. Il devenait décidément trop gentil. Il allait devoir virer une personne de manière soudaine et gratuite pour rétablir un semblant d'équilibre. Ne devait-il pas s'occuper du cas d'une dernière arrivée ? Francesca Eveschi. Il lui avait été rapporté qu'elle faisait de nombreuses heures supplémentaires non rémunérées pour des motivations assez incompréhensible dans une vie d'entreprise : passion, désir de travail bien fait. Ce genre de personne vous brûlait leur énergie par les deux bouts et finissait en « maladie du travail » en vous suçant des indemnités sur une année. C'était assurément une catastrophe en devenir… Et il devenait presque un devoir de lui mettre un peu de plomb dans la tête si elle ne voulait pas finir bossue et ridée avant ses quarante ans. Mais il le ferait plus tard. La pause midi était importante car, dans une période où tout allait bien, il retrouvait Nikolaï. Et, après cette Saint Valentin qui avait été un succès financier pour lui, tout allait bien. Tout allait anormalement bien. Il quitta son bureau qui n'avait vraiment jamais été tant chargé de cadeaux. Il faudrait qu'il pense à les retirer d'ailleurs. Si Nikolaï tombait dessus, il risquait de trouver ça particulièrement louche et cela n'aurait rien à voir avec de la jalousie. Il n'était simplement pas dans les habitudes de Lilian de se faire aimer des gens.

Il passa une veste en jean un peu trop légère pour la saison, mais qui servait néanmoins à faire illusion. Son pouvoir avait un avantage que Nikolaï lui enviait souvent : sa température sanguine s'adaptait au temps. De toute manière, il ne risquait pas le coup de froid, sa mutation détruisait aussi les intrusions bactériennes et virales. A une autre époque, il aurait répondu que les avantages n'étaient rien en comparaison du tribut qu'il devait payer en retour, mais, aujourd'hui, ce même pouvoir lui permettait, pour le première fois depuis des années, d'être parfaitement serein. Il l'avait intégré, accepté. Ces derniers temps, il lui semblait même qu'il lui parlait. Il voulait son bien, il le protégeait, il le guidait même parfois. Longtemps, Lilian lui avait résisté en estimant qu'y succomber n'apporterait rien de bon, et n'avait pas d'intérêt réel pour lui, à moins de finir tueur à gages. Il avait tout de même de meilleures ambitions dans la vie, à moins d'avoir un noble combat à mener, ou de réaliser, peut-être, que le contrôle de son existence lui échappait de toute façon, qu'il fonçait droit dans le mur, qu'il le veuille ou non. Il ne fallait pas chercher plus loin les raisons de sa crise de gentillesse. La destruction avait quelque chose de grisant. Il l'avait choisie depuis sa plus tendre enfance, mais pas exactement de la bonne manière, car s'il avait fait du mal autour de lui, il se l'était retournée au double contre lui-même. Il s'était longtemps détesté d'être ce qu'il était, une personne qu'on ne pouvait pas réellement aimer. Et être aimé avait un prix, douloureux aussi. Il n'avait jamais cru pouvoir causer autant de morts en si peu de temps, en parfaite bonne conscience. Provoquer la mort, devenir un prédateur sans muselière, le tranquillisait, même s'il le faisait en toute discrétion, sans personne d'autre avec qui le partager que cet autre lui-même qui l'enveloppait d'une sorte de seconde peau réconfortante quand il passait à l'action. Grâce à lui, Nikolaï était enfin en sécurité. Il avait laissé tomber les discussions interminables qui dérivaient en dispute au sujet de son imprudence, de ses agissements inconsidérés, de sa réelle vulnérabilité. Il en avait terminé avec toutes ces heures passées à se ronger les sangs quand il ne recevait pas de réponse à ses messages, à tous ces moments d'angoisse insupportables que son compagnon ne voyait pas. Maintenant, il agissait simplement, pour le bien de tous.

Il alla récupérer une commande dans un petit restaurant thaïlandais avant de rejoindre le bureau de Nikolaï mais, pour la première fois depuis décembre, tout ne se passa pas exactement comme il le souhaitait. Olga lui barra la route pour lui dire qu'elle craignait que « Monsieur Kolyakov ne soit encore en rendez-vous ». Il n'était pas dans les habitudes de Nikolaï de prendre un rendez-vous de dernière minute alors qu'il devait prendre le déjeuner avec lui. De qui s'agissait-il ? Son assistante dit qu'elle n'en savait rien. Elle n'avait pas l'air de mentir. Elle était sincère. Elle compléta même en disant qu'il s'agissait d'une jeune femme. Trop d'éléments devenaient suspects et déplaisant. Avec qui diable Nikolaï s'était-il encore attiré des soucis ? Il dépassa Olga pour avancer d'un pas vif mais furtif vers le bureau. Ecouter aux portes n'était pas très élégant, mais parfois nécessaire. Les premiers mots distincts qui lui virent à l'oreille furent les suivants « Comment une personne aussi raffinée que vous pourrait faire des crimes aussi répugnants ? » Des soupçons, des doutes. Rien de concret. Si elle parlait de ce qu'il craignait, il s'en était bien assuré. La fin de la tirade lui confirma qu'il était bien question de sa manière à lui d'avoir repris en main quelques affaires que Nikolaï avait laissées à vaux-l'eau… et décidément bien plus qu'il ne le pensait. Qui était cette femme ? Pourquoi venait-elle mettre le nez dans ses affaires en lui parlant comme une proche collaboratrice alors qu'elle était à l'évidence là pour le surveiller ? Ce n'était pas vraiment pour prêter main forte à Nikolaï qu'il entra sans frapper. Il prenait même un risque en se montrant, lui qui restait toujours das son ombre. Mais, sur le moment, sa contrariété et son envie de mener l'enquête en retour avaient pris le dessus. On ne l’exclurait pas une fois de plus de ces combines douteuses.

« Oh… Je ne pensais pas trouver quelqu'un en entrant par ici... », dit-il en feignant la surprise, mais sans réelle émotion.

Il se dirigea vers le coin salon pour poser le repas sur la table basse, puis en sentant peser sur lui un regard quelque peu suspicieux de Nikolaï – léger, mais il le connaissait par cœur – il se hâta vers sa réserve personnelle de vins et prit une bouteille au hasard. Il la déboucha, s'installa nonchalamment sur une chaise et but une gorgée au goulot. Maintenant, quoiqu'il advienne, son compagnon aurait toutes les raisons du monde de lui faire les gros yeux. Simple question de prudence, et, en passant, il n'appréciait pas la présence de cette femme, de ses soupçons dans cette pièce et son ton péremptoire quand elle s'exprimait. Il ne serait donc pas là pour lui être agréable ni pour l'inciter à rester.

« Que nous vaut l'honneur de ce rendez-vous imprévu, madame… ? »

Il laissa la phrase en suspens dans l'attente de son nom. Elle pouvait penser qu'il intervenait pour saboter une discussion compliquée, mais elle pouvait penser beaucoup de choses, il venait ici assez souvent à cette heure pour que ce soit ridicule. Il pouvait aussi très bien sortir d'une réunion de travail un peu trop arrosée. C'était quoi déjà le sourire de l'ivrogne à mille lieues de la réalité ? Ah oui, il pouvait le faire à la perfection, merci les soirées étudiantes.
Lilian D'Eyncourt
Lilian D'Eyncourt

Messages : 90
Date d'inscription : 31/03/2015

Feuille de personnage
Pouvoirs:
Informations:

Revenir en haut Aller en bas

Rien n'est jamais vraiment derrière nous Empty Re: Rien n'est jamais vraiment derrière nous

Message  Nikolaï M. Kolyakov Jeu 6 Juin 2019 - 11:27

Au moins elle ne perd pas de temps à tourner autour du pot, je peux au moins lui reconnaître cela. Ses accusations sont directes et franches. Elles n’en sont pas moins surprenantes et relativement perturbantes. Ce n’est pas tous les jours qu’une super-héroïne vient m’accuser d’éliminer la concurrence. Le froncement de sourcils qui suit ses paroles trahit donc ma méfiance tout autant que mon incompréhension. Sa digression sur les conflits moyenâgeux m’a perdu et sa pique finale sur l’apparente hausse du taux de mortalité chez les Ritals me laisse perplexe. De quoi parle-t-elle donc ? Elle ne peut tout de même pas me considérer responsable pour l’anévrisme de Santinelli, si ? Et, pour ce qui est de ses fils, si un ou deux de leurs hommes ont connu une fin prématurée en essayant de s’en prendre aux miens, ils sont pleinement responsables de leurs actes. Je n’ai rien à voir là-dedans.

Plus gênant cependant, ELLE n’a rien à voir là-dedans. Et j’aimerai savoir pourquoi elle se mêle soudain de mes affaires plus de deux ans après nos aventures. Si elle avait voulu s’assurer que je n’avais pas de mauvaises fréquentations – ce qui est, soi-dit en passant, particulièrement stupide, je suis mafieux de profession merde, les mauvaises fréquentations ça fait partie de la description du job – elle aurait pu s’en préoccuper plus tôt. Pourquoi soudain réapparaître dans ma vie maintenant ? Qu’est-ce qui a changé ? Elle s’ennuyait ou bien ?

Je m’apprête donc à lui rentrer dans le lard avec autant de délicatesse qu’elle vient d’en démontrer à mon égard lorsqu’un troisième larron s’invite sans prévenir. J’ai nommé ma « tendre » moitié. J’avais oublié qu’on avait prévu de manger ensemble. J’avais encore moins remarqué qu’il était l’heure de se sustenter au moment d’accepter de faire entrer Jasmine. Erreur de débutant qui risque de me coûter cher je le sens. Car, quoiqu’il arrive, mettre ces deux-là dans la même pièce me semble une recette du désastre. Et ça commence avec le mensonge éhonté de Lilian. Il est évident qu’Olga l’a prévenu du fait que j’étais occupé et tous les présents le savent parfaitement. C’est une provocation pure et simple ou je ne m’y connais plus. Quant à Olga, je parie que cette traîtresse n’a même pas tenté de l’arrêter. Non pas qu’elle en soit capable étant donné les "talents" de Lilian mais, vu comment Jasmine l’a humiliée en arrivant, je parie qu’elle s’est fait un plaisir de le laisser passer. Si elle n’était pas aussi professionnelle, je dirais même qu’elle risquerait bien d’écouter aux portes pour se délecter de la scène à venir.  

Les actions suivantes de Lilian me font rapidement grincer des dents. Était-il vraiment nécessaire qu’il agisse comme un ivrogne jaloux ? Oh pas que je crois une seconde à son petit numéro mais j’avais prévu de me débarrasser au plus vite de Miss Sparks et sa soudaine apparition ne va pas arranger les choses. Je lui jette donc un regard appuyé qu’il évite avec la force de l’habitude ce salaud. Il ne me reste donc plus qu’à essayer de sauver les meubles en prenant la parole le premier pour jouer les pare-feu entre les deux antagonistes.


-Lilian, je te présente Jasmine Sparks. Madame est membre des X-Men et m’a sauvé la vie il y a de cela quelques années déjà. Nous n’avions pas eu l’occasion de nous revoir jusqu’à aujourd’hui. Jasmine, voici Lilian D’Eyncourt, mon partenaire.

Le mot est suffisamment vague pour qu’elle y lise ce qu’elle désire. Il ne s’agit pas ici de honte malvenue sur le statut de notre couple même si l’attitude actuelle de Lilian laisse à désirer mais je ne tiens pas à lui donner plus d’informations sur ma vie personnelle que celles qu’elle a déjà qui sont bien trop nombreuses à mon goût. A vrai dire, j’espère que l’arrivée de Lilian va la perturber suffisamment pour qu’elle s’éclipse discrètement. En tous les cas, ce n’est certainement pas moi qui vais l’aider à se dépatouiller de la situation inconfortable dans laquelle nous voilà tous trois fourrés. Bien entendu, si Lilian va trop loin, je saurai intervenir mais pour le reste qu’elle se débrouille. Elle vient jusque chez moi pour m’accuser de « crimes ? » que je n’ai pas commis, je n’ai donc aucune empathie pour l’embarras dans lequel elle se trouve. She who sows the wind, reaps the storm* comme on dit en ces terres.  


*Celle qui sème le vent, récolte la tempête
Nikolaï M. Kolyakov
Nikolaï M. Kolyakov

Messages : 297
Date d'inscription : 18/04/2015
Localisation : New-York (la plupart du temps)

Feuille de personnage
Pouvoirs:
Informations:

Revenir en haut Aller en bas

Rien n'est jamais vraiment derrière nous Empty Re: Rien n'est jamais vraiment derrière nous

Message  Jasmine A. Sparks Jeu 31 Oct 2019 - 0:20


Rien n'est jamais vraiment derrière nous

« UNul doute que je pense avoir trouvé un certain indice sur l’anticipation des affaires dans un sens bien plus corrompu et aléatoire que les nombreuses théories de l’héritage violent du Moyen-âge. Et malgré toute cette violence et ces disparitions sordides, une chose est certaine dans la suite de mes aventures, ce que je retrouve ici est toujours plus léger de ce qu’on retrouvait dans mon univers original. Il est impossible, à mon avis, de totalement contrôler le crime organisé, malgré le désir de plusieurs politiciens ou d’héros. Cela doit venir au plus profond de la société de toujours chercher certains vices, sans savoir si c’est naturel ou culturel, quelle est l’importance alors qu’elle s’est inscrite dans la totalité des cultures humaines? Au nom du profit, des pouvoirs ou de l’influence, l’Humanité aime s’inscrire dans ces nombreuses facilités. Cette profonde violence me laisse bien sûr un sentiment particulier, je peux le regretter, mais au moins, ce n’est pas inscrit purement dans les institutions. Dans ma maturité grandissante du milieu politique et des relations internationales de mon monde, on retrouvait cette violence grandissante, non chez les mafieux, mais même dans la politique internationale ou interne. Même dans les États-Unis, où les Sentinels étaient omniprésents dans les débats, parce que le recensement ; il n’était pas volontaire dans mon univers, c’était devenu une obligation malsaine. Au moins, quand nous étions affronter aux pires, les politiciens anti-mutants se sont éjectés un tranquillisant assez lourd. C’est souvent assez triste de voir un comportement ou une réticence à la violence, uniquement par la somme des cruautés, et une indignation désirée devant des évènements qui se répètent souvent. Je ne doute pas retrouver ce type de décor : Genosha en est une preuve concrète, mais dans tous les scénarios, c’est bien moins intense que dans mon monde, où même les occidentaux ont accepté une violence sanguinaire pour uniquement une composition chaotique, autoritaire et improvisé. Devant ces répétitions, on peut souvent se demander la pertinence de nos combats. C’est aussi l’un des arguments les plus théorisés de tous, se voulant comme une critique fondamentale de ce qu’on était devant ce que l’Humanité était prête à faire pour suivre des populistes ou des criminels de tous genres.

Cela fait longtemps que je ne pense plus à cette critique, parce que je me suis toujours rendue compte des possibilités changeantes lors de mes actions les plus concrètes. Je ne crois pas que je peux réellement changer Nikolaï, il est dans son environnement, un environnement certes toxique, mais qui a servi sa famille depuis des décennies. Parfois, on réussit à vivre dans cette dimension toxique et malheureusement, cela se propage sur plusieurs années d’aventures désirables ou indésirables. Je suis juste ici pour régler une affaire peut-être plus personnelle, me liant directement par ma précédente aide. Le dilemme peut être difficile pour n’importe qui, en sauvant Nikolaï, j’ai sacrifié la vie de plusieurs mafieux par une vendetta mutée et discrète. Un mauvais choix? Peut-être pas pour moi, mais je le crains pour la toxicité du jeune russe. Malgré tous mes soupçons et mes doutes, je me fais interrompre doucement par une porte qui fait rentrer une nouvelle personnalité. Un inconnu dans mes radars, mais qui ne ressemblait pas vraiment à un homme d’affaire vu ses vêtements et le lunch qui apportent.

Par la neutralité de l’intrus, même durant ces excuses – si c’était vraiment des excuses ou non, je le dévisage par la suite de ses agissements. Il ne doit pas être le livreur de nourritures du jour, surtout vu comment il s’installe dans la conversation. Il demande même mon nom, pour ne pas montrer une grande gêne. J’avoue n’être pas une femme d’affaire vu mes vêtements, mais mon rendez-vous était assez sérieux. Je voulais quand même enquêter sur des morts assez suspects pour ouvrir une enquête paranormale dans les Classeurs de l’Institut Xavier. Au moins, le jeune entrepreneur est sauvé de mes nombreux doutes par cette apparition surprise. Et disons que la tension semblait assez lourde. Coupée au moins durant les présentations, Nikolaï ne se gêne pas réellement pour me présenter comme une X-Woman.

« Hum… enchantée alors. » Dis-je par une réponse assez sèche vu la posture de mes deux antagonistes préférés dans la salle. Les regardant chacun leur tour, je prends une décision assez importante. Je ne connais nullement les implications de Lilian dans son partenariat avec Nikolai, et je ne préfère pas rentrer dans une forme d’initiation pour le nouvel invité. Je prends donc parole avec une autre idée en tête. « Je vais vous laisser manger. Les questions que j’avais pour les marchés fructueux de Nikolaï étaient un peu trop personnelles pour impliquer un nouvel partenaire, malheureusement. Cependant, comme dirait Sylvester Stalone dans son plus grand rôle Cyborg II… je reviendrais. » Au moins, je connais mes classiques du cinéma. D’une certaine façon, ce n’est pas mon rôle de jouer la trouble-fête dans ce petit repas froid de la journée, mais je n’oublie certainement pas les malheureuses disparitions qui favorisent tant Nikolaï. On ne joue pas souvent aux mêmes jeux dans ces circonstances.  
»
Jasmine A. Sparks
Jasmine A. Sparks

Messages : 844
Date d'inscription : 05/10/2016

Revenir en haut Aller en bas

Rien n'est jamais vraiment derrière nous Empty Re: Rien n'est jamais vraiment derrière nous

Message  Lilian D'Eyncourt Jeu 14 Nov 2019 - 18:41

Jeter un froid est toujours un plaisir. Il y a une réelle composition artistique dans une entrée qui se veut désagréable dès la première seconde. Contrairement à Nikolaï et la jeune femme, Lilian ne semble pas éprouver le moindre malaise. Au contraire, la contrariété visible des deux protagonistes le laisse souriant. Son attitude même trahi ses intentions ou ferait douter de son intelligence. Les gens hésitent souvent. Un comportement stupide est rarement associé à un haut niveau de conscience. Et on aime se figurer les grands esprits comme des individus identifiables le premier regard, c'est même ce qui laisse toute leurs chances aux singes savants de ce monde. Lilian préfère de loin jouer au singe tout court. Perdre les gens est toujours divertissant, et l'intruse est perdue. Il est assez clair, à son regard, sa posture plus fermée, qu'elle ne sait pas dans quelle catégorie le ranger. Nikolaï s'empresse de faire les présentations, et quelles réjouissantes présentations ! La femme qui mène une enquête jusque chez lui chez les crimes de la mafia sicilienne est une x-woman. Et elle lui aurait sauvé la vie « quelques années » plus tôt. Le sourire de Lilian s'élargit à mesure que les informations lui parviennent. Leur caractère assez désagréable ne lui donne pas l'occasion d'exprimer de la surprise, et il n'est pas temps de montrer de la contrariété, même si un sourire aussi large sous un regard blasé n'est jamais particulièrement bon signe quand on le connaît. Ce n'était pas assez de tous les gêneurs qui entouraient Nikolaï, il fallait en plus qu'il se fasse sauver avec le groupe des x-men et reste suffisamment liés à eux pour qu'ils se donnent l'autorisation de surgir pour lui porter de graves accusations. Pour mériter d'être sauvé, il avait donc dû feindre, encore une fois, d'être plus bienveillant que la réalité. Et, puisque Miss Sparks revenait au sujet des Santinelli, il fallait croire qu'elle avait eu l'honneur de le tirer de leurs griffes. C'était déplaisant mais, il ne pouvait pas vraiment la condamner, car il n'avait pas entendu parler de cette affaire et qu'il n'était pas certain, de ce qu'il pouvait en déduire, que Nikolaï soit toujours en vie sans elle. Il se tourna donc vers elle, en ignorant la sécheresse de sa réponse, pour lui dire avec une soudaine politesse :

– Je vois… C'est donc un plaisir de rencontrer celle à qui tu dois la vie.

Rien ne l'enchantait dans cette révélation. Mais il devait garder les remarques acerbes qui lui venaient pour lui. Jasmine avait des doutes parce que Nikolaï avait trouvé le moyen de se mettre en danger devant elle, il devait rester aussi neutre que possible. N'importe quel signe, aussi infime soit-il, de colère, pouvait lui donner envie d'approfondir son enquête. Heureusement, la situation est assez étrange pour l'inciter à partir. Elle lui ment sur l'objet de sa venue, signe qu'elle ne le soupçonne pas d'avoir écouter aux portes avant son entrée, mais elle promet de revenir, ce qui ne risque pas d'arriver. Elle a échoué à confronter sérieusement Nikolaï. Elle ne trouvera rien pour justifier de l'accuser une seconde fois et sans doute que ses références à caractère humoristique tentent de feindre l'aisance en dissimulant cette réalité. La porte se referme. Lilian ne laisse pas le silence s'installer. Il tourne un regard oblique vers son compagnon pour commenter, avec un sourire moqueur :

– Dommage, j'aurais aimé savoir comment tu t'étais, selon elle, débarrassé de tous tes ennemis mortels. J'ai ouvert cette bouteille pour rien, commenta-t-il en considérant le vin.

Il haussa les épaules et se redressa pour aller chercher des verres et servit la boisson plus convenablement.

– Alors ? dit-il en tendant un verre à Nikolaï. Combien de personnes dois-je encore féliciter de t'avoir sauvé la vie ? Je crois que ma liste n'est pas très à jour.

L'expression de son visage avait déjà changé tandis qu'il prononçait ces mots. Son regard était plus froid, son ton aussi. Il fit tinter la coupe avec celle de Nikolaï en haussant légèrement un sourcil, et but doucement en attendant sa réponse.
Lilian D'Eyncourt
Lilian D'Eyncourt

Messages : 90
Date d'inscription : 31/03/2015

Feuille de personnage
Pouvoirs:
Informations:

Revenir en haut Aller en bas

Rien n'est jamais vraiment derrière nous Empty Re: Rien n'est jamais vraiment derrière nous

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum