I Need a Hellion

Je ne vais pas prétendre avoir retenu les intentions d’Emma Frost lorsque son Académie et elle-même ont organisé leur tournoi il y a quelques années, tout comme je ne vais pas dire que j’ai participé au boycott réclamé par Brian Braddock. Dans un cas comme dans l’autre, je ne me sentais pas concernée. Même les divergences idéologiques et la critique de la Justice League par certains Hellions ne sont pas des sujets à m’avoir intéressée, malgré qu’ils aient suffisamment impliqué Diana de Themyscira pour que je sois vaguement au courant de leur consistance. Les mots et les grandes déclarations, je laisse cela à ceux qui aiment les faire comme les entendre. A l’instar de la compétition, j’ai mieux à faire. Cela étant, si je ne suis pas intéressée par la compétition, je le suis par les défis. D’avoir le QG américain du Bureau dans la même ville que l’Académie me conduit à entrer sur le "territoire" de ses élèves lorsque j’ai des cibles à me faire désigner et porte à mes oreilles les échos des provocations de ces jeunes gens qui n’ont ni la finesse ni la politesse de leur leader. Ils sont dans leur école pour apprendre et j’ai décidé de combler une pause dans mon quotidien de violence nomade en répondant à leur appel. Loin de moi l’idée de condamner leur attitude, je préfère m’en amuser et voir jusqu’où ils l’assument. N’ayant pas la volonté de m’attarder sur le cas de chacun, j’ai répondu par une provocation simple : tous les Hellions qui l’osent en équipe contre moi. Ma seule exigence est l’absence de public car, par ignorance des capacités des membres qui seront présents, je ne garantis pas la sécurité contre celles que je peux être amenée à employer. Même si j’accepte de me limiter au cube de 20m de côté que constitue la plateforme et les drones qui la surplombe, les 5m le séparant des gradins ne sont pas une réelle assurance et je n’ai pas l’intention de considérer l’absurdité d’une sortie de ring comme moyen de vaincre ; une difficulté supplémentaire pour moi à la limite mais sans plus.

Le claquement du talon de mon second escarpin ponctue mon avancée féline au centre de ce décor. Si le rail permettant d’y accrocher une arme est présent, il n’en est aucune pour remonter jusqu’à ma cheville et à la chaine en or qui s’échappe de la chaussure pour glisser le long de mes jambes, à l’avant comme à l’arrière, en compagnie de ma combinaison magique. Sur l’avant, la chaine disparait dans la combinaison un peu au-dessous de ma poitrine, des mèches de cheveux laissant claire qu’elle la contourne pour réapparaitre vers le milieu du décolleté sertit de ma montre à gousset lunaire, se joignant à la chevelure qui poursuite la tenue qu’elle tisse jusqu’à une ruche également ornée d’un ruban rouge aux inscriptions démoniaques similaires à celles qui courent sur mes flancs. Sur l’arrière, elle redescend de la coiffure citée précédemment en deux embranchements : le premier encadre le losange du dos nu qui me va de la nuque jusqu’au creux des reins avant de disparaitre au-dessus de mes fesses pour réapparaitre au-dessous et continuer jusqu’au bas de mes mollets afin de s’il terminer en petits pendentifs ronds, le second suit l’arrière de mes épaules et de mes bras triplement ceinturés puis se divise une nouvelle fois afin d’accompagner les panaches de cheveux qui tombent depuis les coudes jusqu’à quatre pendentifs lunaires également ronds mais plus imposants. Se terminant à ces mêmes ceintures, ma combinaison laisse place à des gants blancs enserrés de bracelets noirs et dont la paume comme l’intérieur des doigts sont d’un rouge dissimulé par ma position : les mains sur les hanches. Droite avec le buste bombé, je laisse mes jeunes adversaires prendre place là où ils le souhaitent, n’ayant aucune appréhension d’être encerclée. Aucun ne m’est familier, même si tous ne me sont pas inconnus ; des cibles prioritaires se dessinent, quand bien même je n’ai pas l’intention d’être tendre envers quiconque. Heureusement pour eux, il n’y a qu’envers Namor que j’aurai la moindre intention d’être humiliante et je me désintéresserai des autres aussitôt vaincus. Sachant déjà sur quel refrain je vais le faire, je lève une main pour remettre en place mes lunettes aux branches stylisées en aile de papillon en souriant avec confiance.

« Et bien… dansons. »

Il faudra bien une dizaine de secondes avant que je ne commence à fredonner quelque son que ce soit et qui sait combien seront encore là pour l’entendre…