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Message  Casey Nordin Jeu 26 Juil 2018 - 14:22

A quoi bon étudier la théorie lorsqu'on pouvait apprendre et agir à partir de son observation ? Casey en avait fait une grande devise, et le monde des études était, malgré ses dix-sept ans, déjà loin derrière lui. En fait, il y avait renoncé purement et simplement en découvrant que son âge ne l'obligeait plus à rester enfermé à s'ennuyer dans une salle de classe. De toute manière, avant d'être un mutant, il voulait réussir dans le sport. Les diplômes lui laissaient la sensation d'un pari abstrait et incertain. Ce n'étaient rien que des bouts de papiers tamponnés après tout. Et encore fallait-il les réussir. Ensuite, il fallait aussi trouver un employeur pour croire que votre titre avait une réelle valeur. Il ne comprenait vraiment pas l'obsession des x-men autour du cursus classique. Ses amis plus âgés l'avaient beaucoup sermonné en découvrant qu'il séchait ses cours pour aller au skate park. Ça avait été pire quand il avait exprimé, boudeur, sa résolution de ne pas terminer le lycée. On avait bien essayé de l'avertir en prétendant que cette attitude compromettait ses chances de devenir un x-men, en vain. Il y avait certes de grands cerveaux comme le professeur Xavier et Le Fauvre dans le groupe de super-héros, mais sans de vrais bras pour taper et briller dans des combats, ils ne seraient pas grand-chose. Et ce n'était certainement pas la capacité à obtenir des A en dissertation qui faisaient un bon combattant. D'ailleurs, trop de réflexion complexe était même un ennemi à l'efficacité dans un contexte d'action.
Il avait le sentiment désagréable que les gens se méprenaient sur sa mutation. En fait, tout le monde tendait à croire que ses deux cerveaux devaient lui conférer d'assez grandes capacités d'analyse pour aller jusqu'à la thèse. On ne cessait de lui affirmer qu'il était « théoriquement » très intelligent mais, dans les faits, il ne réussissait pas grand-chose dans les travaux écrits. Il continuait de rendre hors-sujets sur hors-sujets, à manquer de méthode, à prendre les problèmes dans tous les sens ou dans le mauvais sens. Bref, il ne se sentait bon à rien dans ce domaine et qu'on s'acharne à lui dire que c'était à cause d'un manque de rigueur de sa part le vexait énormément. Il n'aimait pas se sentir aussi nul alors qu'il avait, en toute bonne foi, fait de réels efforts. Il avait fait ses preuves dans la plupart des sports de combats, décroché une ceinture noire de karaté, tel qu'il se l'était fixé, excellait en skate, avait obtenu son permis de conduire rapidement (le par-cœur n'était pas un problème), poussé jusqu'à avoir son permis de moto, accepté de passer aussi tous les stages de secouriste qu'on lui proposait et il était prêt à trouver un travail, n'importe lequel, pour prouver qu'il n'avait pas besoin d'un stupide diplôme pour s'en sortir. Il était peut être « surdoué » comme on le prétendait, mais pas dans les domaines où on voulait absolument le voir, et où chaque note semblait lui signifier que, malgré tous ses efforts, il ne valait rien.

Au pire, si devenir x-men était devenu un cursus comme une autre, il irait voir la young force, ou se ferait tout seul, comme Batman. Bon, on pouvait arguer que ce dernier avait l'avantage d'un gros héritage et ne venait pas de quartiers de miséreux comme lui, mais, justement il travaillait à se faire son propre succès grâce à Internet. Tant qu'il n'était pas forcé de prendre ce qu'on appelait « un vrai travail », il pouvait au moins mener ses expériences dans son coin. Il avait arrêté de harceler les résidents de l'Institut avec des cadeaux absurdes et assez peu utiles. Ce système lui avait montré trop de limites pour se faire apprécier rapidement et efficacement des gens. Ce n'était pas non plus l'idéal pour toucher le plus de personnes possible. Donc, il s'était intéressé à l'audiovisuel et avait commencé à filmer ses propres figures et cascades pour les mettre en ligne. Voilà, tenez, encore une chose qu'il avait apprise seul ! Ça ne fonctionnait pas si mal. A force, ça lui rapportait presque un peu d'argent de poche, mais il le dépensait aussitôt pour s'acheter de quoi monter des vidéos encore plus spectaculaires. Il espérait d'ailleurs en avoir bientôt assez pour faire quelque chose avec une moto en feu. Évidemment, il gardait son projet pour lui car on risquait de l'en empêcher sous prétexte que c'était une idée dangereuse et que dépenser de l'argent pour détruire une moto était vraiment stupide. Peut-être bien que la vidéo ne lui rapporterait pas énormément plus d'argent que les autres, ceci dit, il y avait des chances que ça fasse un meilleur buzz et, surtout, il avait la conviction que ça lui ferait une bonne presse auprès des filles, détail bien plus motivant que l'argent. Car il y avait un temps pour le travail acharné, et un autre pour la séduction. Quoique, avec Casey, tout consistait un peu trop à élaborer des stratégies pour obtenir réussite et admiration. Sentimentalement, cet état d'esprit lui réussissait assez moyennement d'ailleurs, même s'il avait officiellement une copine depuis quelques mois. Mais ce n'était pas tant parce qu'il l'aimait que parce qu'elle avait été la seule à répondre à ses avances peu subtiles. Enfin, le jeune mutant était social sans l'être, toujours perdu dans son monde très personnel, où tout allait trop vite et une communication réelle avec des êtres vivants était compliquée. Quand on lui parlait, il était enthousiaste, il savait réagir aux besoins qu'exprimaient les autres sur le moment, mais tout ne semblait plus qu'une parenthèse dans sa vie, et peu lui importait l'interlocuteur qu'il avait en face de lui quand il s'exprimait.

Il avait ainsi sans vraiment en prendre la mesure des relations assez éparses, superficielles et occasionnelles à l'Institut. Il pouvait s'intéresser vivement aux gens quand il les croisait, avait de réelles attentions, comme celles de noter les anniversaires de chaque personne avec laquelle il avait un peu échangé un jour pour avoir un geste envers elles au bon moment, mais il prenait surtout les occasions sociales comme elles venaient, sans s'intéresser à les rendre très intimes. Ces derniers temps, la seule personne avec laquelle il conservait un certain cadre était Sage. Peut-être parce qu'elle lui avait vraiment semblé s'ennuyer et qu'il l'avait trouvée assez seule. Bon, aussi parce qu'elle pouvait lui fournir des lunettes vraiment cool et lui apprendre des choses intéressantes, mais il n'aurait peut-être pas insisté si elle avait été une personne très entourée ou très cassante à son égard. Il avait l'impression, peut-être à tort, que leurs échanges lui était bénéfique aussi, qu'il pouvait, à son petit niveau, lui apporter quelque chose, même s'il ne savait pas quoi exactement. Parfois, ils se voyaient et elle lui donnait quelques conseils pratiques en rapport avec sa mutation, en écoutant attentivement ses multiples projets. Il appréciait d'ailleurs le fait qu'elle ne juge pas ses idées trop durement et cherche à les aiguiller plutôt qu'à lui signifier combien elle les trouvait absurdes, insensées, etc, comme la plupart des gens. Il n'avait pas forcément besoin de validation pour agir, mais il était tout de même un peu plus réconfortant de ne pas se sentir totalement isolé dans ses « combats » personnels. Récemment, Sage lui avait tout de même suggéré de faire attention à sa tendance à s'éparpiller et d'essayer de se concentrer sur un but en particulier, quelque chose de sûr, en lequel tout le monde pourrait le soutenir. S'il ne finissait pas ses études, il pouvait bien étudier quelque chose qui lui donnerait une certaine approbation du groupe, qui lui donnerait des compétences réelles du point de vue des X-men. Une chose était établie : il aimait la technologie, les sensations fortes, conduire des choses. Alors pourquoi ne pas avoir pour objectif d'apprendre, à terme, à piloter tout type d'avion ? Ça, c'était une idée qui lui plaisait. En plus, dans les films, on voyait très souvent des personnages devoir improviser le pilotage d'une machine qui leur était inconnue pour échapper à une situation dangereuse. Donc, savoir improviser ce genre de chose en mission pouvait être une question de vie ou de mort !

Il devait d'ailleurs retrouver Sage aujourd'hui pour un autre entraînement, mise au point, ou il ne savait quoi d'autre encore. Comme toujours, il avait beaucoup de choses à lui raconter et il était difficile de prédire exactement l'objet de la séance. Comme toujours, il avait aussi un sac chargé d'aliments et boissons plus ou moins étrange, car il n'aimait pas venir les mains vides, et aimait acheter au hasard des produits qui lui étaient encore inconnus. Il n'avait jamais su dire clairement si ces initiatives plaisaient ou non à Sage, donc il continuait dans le doute, et parce qu'il serait bien ennuyé de devoir se creuser la tête pour trouver d'autres choses à lui apporter.
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Message  Tessa Sam 4 Aoû 2018 - 10:42


Le terme "surdoué" nait en 1946 à Genève et on en doit la paternité au docteur Julian de Ajuriaguerra, neuropsychiatre et psychanalyste français d’origine espagnole. Il désigne alors "un enfant qui possède des aptitudes supérieures qui dépassent nettement la moyenne des capacités des enfants de son âge" ; une définition qui s’applique rapidement aux adultes également. Malgré une confusion du grand public avec des termes voisins, comme "prodigue" qui est un individu manifestant très tôt des aptitudes équivalentes à celles des adultes de son temps ou "génie" qualifiant ceux qui marquent leur époque et les suivantes par des réalisations qui restent dans la mémoire collective de l’humanité, sa définition psychologique est précise : des capacités intellectuelles plus élevées que la norme établie, le seuil internationalement reconnu étant 130 de QI,  et des attitudes différentes de celles qui s'observent dans la majorité, notamment au niveau de la gestion des émotions ou du mode de pensée arborescent. Evidemment, "différentes" ne signifie pas "meilleures" : la douance dispose de ses caractéristiques, pour ne pas dire de ses symptômes. Malgré qu’elle s’adresse aux "jeunes surdoués", ces derniers peuvent rencontrer au sein de l’Institution Charles Xavier des difficultés analogues à celles d’autres organisations scolaires plus classiques ; à ceci près que le suivit est meilleur et que les enseignants ont la compétence nécessaire pour traiter ces cas à part comme ils le méritent : à part.

L’adolescence n’est pas le meilleur moment pour prendre du recul sur soi-même ou sur son environnement. Les hormones perturbent l’esprit et le corps, les changements qu’elles induisent perturbent les interactions sociales et biaisent le point de vue. Malgré sa douance, malgré sa mutation, Casey Nordin reste un adolescent. Malgré les capacités qu’on lui connait, il continue de regarder sa vie à travers le présent, limitant son passé aux quelques éléments que sa vision de l’instant lui rappelle. Durant sa scolarité à Chicago, il faisait parti des "élèves irrécupérables" relégués au fond de la classe ; à l’Institut, il n’a pas été maintenu dans cette situation même si cela a conduit l’acceptation de son abandon des études. Certains pourraient y voir un échec là où il s’agit d’une adaptation à son cas particulier. Sans cela, le jeune homme aurait rencontré de graves difficultés à financer ses divers permis et stages ; impossible de compter sur une mère dont l’action la plus bénéfique qu’elle ait fait pour ses enfants a été de couper tout contact après que les services sociaux les lui aient retirés, impossible de compter sur lesdits services sociaux se trouvant dans un autre Etat et dans une situation financière ne permettant pas d’investir plus que le nécessaire dans leurs protégés. Il n’y a pas d’irrécupérables à l’Institut et, si la bonne volonté peut être reprochée par méprise, l’investissement se fait sans compter par plusieurs personnes parmi les plus fortunées du monde, pour le bien des jeunes comme du personnel. Personnel dont je fais partie.

Est-il besoin de décrire ma situation ? Est-il besoin de me positionner comme assise sur mon siège, au milieu des 9m² de mon observatoire aux trois sixièmes couverts d’écrans ? Est-il besoin de préciser que je porte débardeur, jeans, New Rocks, gants longs et lanière tour-de-cou tous aussi noirs que mes cheveux coupés en un carré épais ? Quelque soit la réponse, c’est fait. Je passe douze heures par jour ici, divisées en trois cycles de quatre heures, même si Agnees est la seule à véritablement avoir connaissance de l’existence de cette pièce si stimulante sensoriellement qu’elle en donne des céphalées voire des vertiges aux cerveaux normaux. Il est impossible de s’ennuyer lorsqu’on épie ainsi le monde, lorsqu’on apprend toujours plus à chaque seconde ce qui s’y passe via ce qu’on nous montre de lui et qu’on espionne de ce qu’on refuse de nous montrer. Cela peut sembler hypocrite de conseiller à l’un de ses "protégés" de faire attention à sa tendance à s’éparpiller et d’essayer de se concentrer sur un but en particulier lorsqu’on se trouve dans ce qui semble être une passivité multiple mais, outre que je ne suis absolument pas passive dans mon observation du monde, Casey a des problèmes de focalisation là où je suis maitresse de mon attention et mon but est là : apprendre. Plus qu’observer les médias et certains réseaux de surveillance, j’use d’une possibilité que seul Internet offre : croiser la sagesse des foules et les rapports d’experts. Chaque jour, la toile grandit plus que le précédent et il faut bien que je me tienne à jour de ce qui s’y fait, entre autres choses.

Plus rarement, je restreins mon interaction à ce cyberespace pour remplir une activité qui ne figure pas dans mon horaire, par commodité à pouvoir l’intercaler dans celui-ci sans être limitatrice de mes disponibilités ; aider autrui. Mes apprentissages sur la bonne volonté m’ont conduite à faire le choix de laisser savoir à tous, au sein de la famille des X-Men même si ses membres ont fait suivre le mot dans l’Institut, qu’ils peuvent venir me voir au besoin. Ce n’est pas une activité très prenante puisque le nombre de demandeurs à se rendre aux anciennes écuries du Manoir Graymalkin est maigre. Pour avoir des yeux dans le manoir comme au sein de mon loft, je sais toujours à l’avance lorsque l’on vient me soliciter. Et, dans certains cas comme celui de Casey, le rendez-vous a été convenu au préalablement ainsi n’est-il même pas réellement besoin d’observation ; même pour les éventuels retards, anticipés à l’évaluation des variables comportementales et environnementales. Mes yeux n’ont même pas à bouger pour voir l’adolescent se présenter à ma porte, la réalité augmentée de mes Cyberlunettes ajoutant nombre de fenêtres plus "personnelles" à celles qu’affichent les écrans de mon observatoire. Le reste de mon corps va devoir bouger cependant, afin d’aller accueillir l’adolescent, même si cela sera moindre qu’avec la plupart de mes accueils ; mon habitude et le niveau de vie que j’aime à avoir me conduisent à proposer des boissons à mes invités et c’est intéressant de connaitre les mécanismes ayant conduit Casey à apporter lui-même lesdites boissons. En plus de sa quête habituelle d’une appréciation qu’il n’a pas eu durant la majeure partie de sa vie, quête qu’il n’est pas certain de remplir face à mon inexpressivité, le fait de choisir d’apporter des boissons est signifiant d’une volonté de m’aider, puisque cela m’évite le maigre effort d’un aller-retour en cuisine, tandis que leur diversité aléatoire exprime non seulement son goût pour la nouveauté mais, corrélé au point précédent, son envie de me faire partager cette nouveauté.

Délaissant cette pièce dont la température est bien plus agréable en hiver qu’en été où sa différence avec la température extérieure s’amenuise, je laisse la porte se fermer derrière mois pour avancer dans le couloir central reliant entre eux les grands boxes désormais aménagés en petites pièces. Au milieu de la structure, j’arrive dans le vestibule en croix où s’étend d’un côté un salon avec canapés et table basse centrale et de l’autre l’entrée au seuil couvert de tapis de sol agencés entre eux pour recouvrir toute la surface ainsi que porte-manteaux et chaussures ; un seuil que moins d’un dixième de l’Institut a franchi. Après avoir ouvert l’un des panneaux de la large double-porte, je me décale d’un pas sur le côté pour inviter un habitué à entrer avec une intonation moins monocorde que de norme.

« Bonjour Casey. »

Refermant la porte après lui, je m’abstiens de l’invité à s’installer sur les canapés qui ne se trouvent qu’à quelques mètres de nous ; non-seulement doit-il en avoir l’habitude maintenant mais en plus cela serait contreproductif à sa volonté de limiter mes efforts comme à l’aspect qu’il soit un habitué de mon loft. Il n’a jamais été question qu’il y fasse comme chez lui, pour des raisons dont la cuisine de l’Institut saurait témoigner, mais qu’il y prenne certaines aises fait partie de l’habitude. Conformément à celle-ci, je m’en vais m’assoir sans plus proposer de boisson et lui laisse le soin de présenter les siennes.
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Message  Casey Nordin Mer 12 Sep 2018 - 19:23

Aujourd'hui, Casey était assez différent de l'adolescent qui avait franchi pour la première fois le repère de Sage un an et demi plus tôt. Il n'essayait plus de ressembler strictement aux looks colorés qu'il repérait dans des catalogues de mode. Une certaine rébellion était passée par là et le soin calculé de ses premières tenues laissaient place à une négligence tout aussi calculée. Il n'essayait plus de porter des vêtements parfaitement taillés, n'avait pas de problème avec le fait de découper volontairement ses jeans ou ses T-shirt, mais il le faisait toujours avec un sens esthétique sûr, celui qui faisait la différence entre le plouc en mal d'identité, le clochard punk, et celui qui avait appris les codes du bout des doigts pour les appliquer en générant la forte impression recherchée. De loin, Casey pouvait ressembler à un bad boy tiré d'une série pour adolescent, et les muscles qui se dessinaient le long de ses bras ne donnaient pas forcément envie de le chercher. Récemment, il s'était percé une oreille tout seul, pour la frime. Le pas vers les tatouages n'était certainement pas loin. Cependant, on pouvait s'attendre à tout avec le jeune homme. Il pouvait décider de se fondre dans un tout autre univers du jour au lendemain, se raser le crâne, devenir méconnaissable ou… ou réellement craquer pour des tatouages idiots sur la totalité de son torse qu'il chercherait à faire retirer au bout d'un mois. Pour le moment, son but restait de se faire remarquer. Peut-être aussi, d'une certaine manière, de renouer avec ses origines modestes, après son constat qu'il ne serait jamais un bon élève ni un citoyen modèle. Il se retrouvait, finalement, dans les discours de ceux qu'il avait cherché à fuir, qui l'avaient même maltraité quand il était enfant. C'était encore une chose à résoudre, un combat personnel, le besoin de prouver qu'il était une personne respectable à des personnes dont il n'aurait pas dû avoir encore à se soucier. Mais Casey n'avait pas le caractère méprisant, lâche aussi, en quelque sorte, de la personne qui renie un milieu qui lui a fait du mal dès qu'on lui donne la possibilité de voir ailleurs. S'il restait un garçon maladroit et généreux, il était aussi un combattant, doté d'un tempérament qui n'oubliait aucune défaite et n'abandonnait pas tant qu'il ne les avait pas transformées en victoire d'une quelconque manière. Et, quand ça ne fonctionnait pas, comme à l'école, il prenait des moyens détournés, tout simplement.

Il était difficile, quand on sortait un enfant des bas quartiers d'être certain de son évolution. Il en allait des personnes comme des situations. Certains ne demandaient qu'à s'adapter et y arrivaient, d'autres voulaient s'adapter mais, contre toute attente, y renonçaient pour des raisons qui leur étaient propres. Souvent, ils réalisaient ne pas être tout à fait à leur place, et redevenaient une sorte de mauvaise herbe dans un monde propret. Pourtant, Casey restait relativement sage et malgré son caractère têtu, il était peu probable qu'il dévie réellement. Il n'avait jamais essayé l'alcool ou la drogue. Il avait trop à faire, et un pouvoir déjà compliqué à gérer. Il restait responsable à sa manière. Il ne cherchait pas la bagarre ni la provocation gratuite, et il n'intervenait que dans une situation qui exigeait à priori de prendre la défense d'une personne en danger, souvent à but dissuasif. C'étaient toutes ces contradictions aux yeux des gens qui rendait difficile la compréhension de ses choix. Si les idées reçues rendaient compliqué la représentation d'un surdoué mauvais en cours, il était aussi difficile de concevoir qu'un adolescent aux aspirations quelque peu délinquantes pouvait être une personne parfaitement sérieuse et respectueuse de son prochain. Et, au fond, c'était aussi parce qu'il savait qu'on ne le comprenait pas vraiment qu'il préférait ne pas s'embarrasser en détail avec les relations sociales. Sauf quand il s'agissait de Sage.

– Hello  ! lui lança-t-il avec enthousiasme quand elle lui ouvrit la porte. J'ai apporté des trucs mais je sais pas si c'est bon. Du jus de tamarin, tu sais ce que c'est toi ? Moi je pensais que c'était le nom d'un animal ! Puis des machins bizarres aussi, avec des graines de basilic apparemment.

Tout en parlant, il se dirigea vers le canapé et posa son sac à bandoulière par terre pour en sortir ses trouvailles. Il secoua avec curiosité la boisson qu'il venait de mentionner.

– C'est vraiment bizarre, on dirait des insectes morts à l'intérieur. Je comprendrais que tu veuilles pas goûter ! Et puis il y a ça aussi.  – Il sortit deux canettes traversées de signes japonais. – J'ai pas tout compris aux explications de l'épicière, mais je crois que c'est du soda au lait…, dit-il à moitié convaincu. Au pire, j'ai aussi du thé glacé, c'est une valeur sûre ! Tu veux essayer quoi ?

La froideur de Sage ne le décontenançait jamais. Il ne semblait pas la voir même si, à voir ses efforts, il essayait en réalité de la pallier à sa manière.

– Je sais qu'on doit faire le point sur mes cours de pilotage, mais il fallait aussi que je te demande un service, ajouta-t-il en s'installant sur le canapé avec son sac. En fait… – Son expression devint légèrement embarrassée. – Peut-être que tu le sais déjà mais j'ai démonté l'i-phone d'Alison Blair hier soir. Je voulais le remonter comme avec mon pc la dernière fois, mais j'y suis pas arrivé. Du coup, j'ose pas trop lui dire. Pour l'instant elle pense l'avoir perdu. Je préférerais la remettre à sa place ni vu ni connu… Et… Donc tu crois que tu pourrais la refaire fonctionner toi ?

Casey avait toujours au moins une idée idiote par jour, ce qui était la moindre des choses quand on était constamment éveillé. Récemment, il avait trouvé distrayant de démonter toutes sortes de machine au cours de la nuit. C'était aussi dans le but de trouver d'autres moyens de ressources financières. On avait toujours besoin de réparateurs ! Il aimait comprendre comment les choses fonctionnaient, mais il ne réfléchissait pas toujours aux connaissances que remonter ce qui avait été démonté impliquait. Il n'avait pas non plus réfléchi au fait que s'il n'était pas capable de restituer à une personnalité comme Alison son téléphone en état de fonctionner, elle risquait de se retrouver professionnellement en difficulté. Mais il s'en rendait bien compte maintenant. Sur le coup, il l'avait "emprunté" dans un moment d'inattention en sautant avec joie sur l'occasion de regarder un i-phone dernier cri de l'intérieur. Mais, il avait beau être convaincu d'avoir reproduit les mêmes étapes en sens opposé, l'écran restait désespérément silencieux quand il tentait de l'allumer.
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Dernière édition par Casey Nordin le Jeu 8 Nov 2018 - 18:04, édité 1 fois
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Message  Tessa Mer 3 Oct 2018 - 12:46


L’enthousiasme de Casey fait face à ma passivité mais l’adolescent parle suffisamment pour deux, entretenant son émotion malgré mon faible retour. Le tronc de ses paroles se divise rapidement en branches alors que ses idées s’alternent entre l’une des curiosités qu’il a ramenée et la poursuite de la globalité de celle-ci. Je ne lui réponds pas immédiatement, le laissant agir en VIP alors que je referme la porte derrière lui. Quand je m’en vais aux canapés à mon tour, il me présente la bouteille suscitée avec énergie et je la fixe donc un instant, manifestant mon regard. M’asseyant, je le laisse exposer le fruit de sa chasse sur la table basse où nous attendent déjà les deux verres qui seront utilisés, déposés au préalable afin de ne pas ruiner l’effort de m’épargner un aller-retour en cuisine. Si Casey ne sait pas ce qu’est du jus de tamarin, il n’est pas non plus certain de la contenance des canettes de soda au lait ; contenance qu’il ne voit pas cette fois mais qu’il est tout aussi prêt à essayer moyennant un plan de replis envers une valeur sure. Une prévoyance qui me conduit à un discret sourire alors même que mes jambes se croisent et que mes mains s’apposent sur mon genou le plus élevé.

« Le jus de tamarin, s’il te plait. Non le jus d’insectes morts mais d’un fruit tropical dont la pulpe, acide et sucrée, concentre quelques vertus médicinales. »

Sans détailler vitamines et minéraux présents dans ladite pulpe, je m’amuse surtout de son effet bénéfique contre la dysenterie, les parasites et les troubles intestinaux divers via une action laxative douce mais efficace. Casey n’arrivant à me faciliter le transit intestinal à l’aide de ses seules paroles, comme il le fait avec tant de personnes, s’y essaie-t-il avec la biochimie ? L’éventuel aspect humoristique de l’improbable intention est tue tandis que la consommation modérée de la boisson évitera tout résultat hors de propos.

Le propos principal, Casey y vient seul ; à sa manière. L’une de ses idées se concentre dessus ainsi l’autre s’en va vers autre chose, en l’occurrence un service dont j’anticipe les natures possibles. Je vois sa gêne, j’entends son hésitation, confirmant des possibilités et accroissant des probabilités. "Peut-être que je le sais déjà", je n’y réagis pas mais cette phrase est pratiquement ironique. Il est plus aisé de déterminer ce que je ne sais pas ce que ce je sais donc, dans le doute, il faut faire comme Jubilee : partir du principe que je sais et se dire que, dans le cas inverse, ça sera une surprise et une petite victoire sur moi. Petite victoire à laquelle Casey peut prétendre puisque je ne savais pas qu’il avait démonté le smartphone de Dazzler, bien que je le supposais considérant l’arrêt d’émission de celui-ci. Cela étant, je savais pour le vol. On ne m’a pas posée cette question cependant ; suis-je capable de refaire fonctionner l’appareil ?

« Si aucune des composantes n’est endommagée, oui. Néanmoins, je ne le ferais que si tu le rends à sa propriétaire en personne. »

Fonction de la génération, les iPhones ne s’ouvrent pas tous de la même manière. La phase préparatoire est sensiblement la même, cela dit. Tout d’abord, il faut préparer un plan de travail adéquat afin de ne rien perdre ou abimer, sachant que les composants électroniques son très fragiles ; l’idéal étant une surface propre et horizontale. Ensuite, il faut préparer les outils, lesquels comporteront deux tournevis, un Pentalobe P2 indispensable et spécifique à Apple ainsi qu’un autre variant fonction de la génération de l’iPhone, un objet en plastique plat, fin et rigide, pouvant aller de l’outil iSesamo au plectre de guitare, une petite poche de sable ou de gel passable au microonde, une ventouse et des récipients pour être certains de ne perdre aucune pièce. Cela réuni, il faut s’assurer d’être pieds à terre afin de se décharger d’électricité statique, d’éteindre l’appareil pour éviter un court-circuit et de retirer la carte SIM. Ce n’est qu’ensuite que le démontage commence : il faut retirer les deux vis pentalobées situées au bas de l’iPhone, de chaque côté du connecteur de charge, et de préférence les placer dans un récipient. Puis il faut préparer la source de chaleur, la poche chauffante citée précédemment, en la plaçant le temps indiqué au microonde avant de la poser sur le bouton principal de l’iPhone et la partie basse de son écran. La chaleur va alors ramollir la colle qui fixe le joint entre le boitier et l’écran, afin de permettre de détacher les deux pièces ; il faut faire attention, fonction de l’efficacité de la colle, plusieurs tentatives doivent être à envisager. Après, il faut fixer la ventouse sur le bas de l’écran, veiller à ce qu’elle adhère bien ni ne masque le bouton principal et enfin soulever l’écran juste suffisamment pour créer un petit espace entre le boitier et lui. Dans cet espace, il faut glisser l’instrument qui servira de spatule, iSesamo ou plectre comme dit précédemment, puis le faire glisser vers le haut sur le coté gauche de l’iPhone en le faisant onduler afin de séparer uniformément l’écran du boitier. Lorsque vient le moment de répéter l’opération sur le côté droit, il faut faire plus attention encore car celui-ci contient des connecteurs qui n’existent pas de l’autre côté. A partir de là, les techniques varient selon la génération de l’iPhone, comportant une demi-douzaine à une dizaine de manipulations supplémentaires.

« Mais avant cela, je veux que tu me parles de ta manière d’assimiler les cours de pilotage. Ainsi que de la manière dont tu t’y es pris pour démonter l’iPhone. »

Faire la morale ou même juger des actions des autres n’est pas mon rôle, je tiens à être une aide non un problème. Cependant, j’aide sous condition : dans le cas présent, que Casey apprenne de son vol. En confrontant sa victime, il se confrontera aux conséquences de ses actions avec plus d’efficacité que le discourt d’une tierce personne ne parviendrait à le lui expliquer. Alison sera libre de lui faire la morale ou de lui en vouloir tout comme Casey sera libre de s’assumer et de s’améliorer. Moi, en bonne manipulatrice, je ne cherche qu’à ce que chacun ait l’occasion de le faire. Connaissant les deux protagonistes, cependant, je pense pouvoir favoriser un résultat positif. A voir si le présent confirmera ou infirmera cette anticipation.

Présent qui me laisse observer les futurs possibles aux explications de Casey quant à ses méthodes d’apprentissage, qu’il expérimente depuis sa déscolarisation et sur lesquelles je tacherais de lui faire réaliser quelques conclusions qui l’aideront à continuer de se construire plus consciencieusement ; à défaut de moins chaotiquement.
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Message  Casey Nordin Jeu 8 Nov 2018 - 19:42

Sage était vraiment incroyable, elle connaissait tout, même les jus de fruit les plus obscures. Par contre, ce qui le déroutait toujours, c'était son sérieux en toute circonstance. Il était évident qu'il ne pensait pas vraiment avoir acheté un jus avec des insectes. C'était dégoûtant ! Il aimait tester de nouveaux aliments et partager ses découvertes avec son entourage, mais il y avait des limites à l'originalité. Et s'il avait voulu essayer ce genre de choses, il avait assez d'intelligence sociale pour comprendre qu'il serait malvenu d'apporter un sachet de criquets ou d'asticots pour un goûter, sauf évidemment si l'on avait des amis aventureux ou décidés à se préparer d'avance aux repas du futur, quand tout serait ravagé par une catastrophe nucléaire et qu'il ne resterait plus qu'à creuser dans la terre pour trouver une alimentation saine, comme dans certains films de science-fiction. Il était en tout cas heureux que Sage choisisse l'une de ses boissons spéciale. Même s'il lui avait aussi proposé l'option thé glacé, il aurait été déçu qu'elle ne fasse aucun effort pour sortir des sentiers habituels avec lui, lui signifiant par la même occasion qu'il avait fait un choix affreux, si peu tentant qu'il fallait en revenir à des valeurs sûres.

– Tu en avais déjà bu ? Tu aimes ? demanda-t-il plein de curiosité en lui tendant la bouteille de tamarin. Il s'en ouvrit une par la même occasion.

La suite de la conversation devait être moins plaisante. S'il avait pu la repousser en parlant des heures de boissons asiatiques, il l'aurait fait volontiers. Seulement, il ne pouvait pas y couper. Il devait trouver une solution d'urgence pour sauver le téléphone de Dazzler. Quand Sage lui annonça sans beaucoup d'hésitation qu'elle pouvait le réparer, il fut d'abord soulagé. Mais sa joie retomba très vite. D'abord, il n'était pas certain de ne pas avoir endommagé quelques composantes dans l'opération. Il repassa rapidement chaque étape dans sa tête. Il n'avait à priori pas fait de bêtises, mais il n'était pas particulièrement soigneux ni précautionneux, et il avait beaucoup improvisé pour manipuler les petites pièces, sans utiliser tout le matériel conseillé. Puis, dans les faits, l'appareil ne s'allumait plus. Alors il avait peut-être bien remonté le téléphone mais abîmé quelque chose au passage. Et alors, tout serait fichu. Il devrait se faire discret vis-à-vis de la chanteuse pour le restant de ses jours. L'autre condition posée par la jeune femme ne lui plaisait pas beaucoup non plus. Il devait remettre l'objet à Dazzler, et non le poser discrètement sur sa table de chevet, ou entre les coussins d'un canapé pour lui faire croire qu'elle l'avait très simplement égaré. Après, il pouvait aussi lui faire croire qu'il l'avait trouvé quelque part. Elle serait trop heureuse de récupérer son téléphone et le remercierait sans l'accuser d'un vol. Les gens passaient leur temps à « égarer » leur mobile. Au pire, il pouvait accorder la version du vol, lui dire qu'il s'était retrouvé dans un cash converteur, et qu'il l'avait repris en le reconnaissait. Et ainsi, il n'aurait rien à avouer. Oui, ce ne serait pas si terrible de lui rendre son téléphone, ce pourrait même être bénéfique.

– D'accord, pas de problème ! dit-il après un temps de réflexion presque normal pour un cerveau unique, mais qui impliquait une plus lourde réflexion pour le sien. Puis, une autre idée lui vint : Est-ce qu'on peut en profiter pour améliorer les fonctionnalités de son téléphone ?

Oui, encore mieux ! Il pouvait lui avouer qu'il avait effectivement pris son téléphone, et elle lui en voudrait à coup sûr, mais qu'il l'avait fait pour lui rendre un outil plus performant. Et, on retombe dans la bonne fin où elle le remercie. Tandis qu'il se félicitait intérieurement d'être si brillant, Sage lui posa une question déroutante dont elle avait le secret. Elle voulait savoir de quelle manière il recevait les cours de pilotage, et comment il avait démonté l'iPhone. Il n'avait rien de très technique à en dire, et il ne savait vraiment pas quelle devait être la bonne réponse. Le regard un peu perplexe, il commença par un bête :

– Euh… Je ne sais pas trop… C'est à dire que je n'y réfléchis pas vraiment en fait. J'essaye juste de retenir ce que je vois. J'arrive jamais à retenir toutes les fonctionnalités quand on me les explique, et pareil pour la technologie. J'essaye juste de reproduire les choses que j'ai vues. Pour l'iPhone, j'ai voulu remettre les pièces à leur place, c'est tout. D'habitude ça marche bien. Sur un tableau de bord, je peux pas expliquer. J'apprends juste sur quels trucs appuyer à quels moments… Je connais toutes les attitudes à avoir en situation d'alerte ! Et une dizaine de tableaux de bords différents. J'essaye de trouver tous les avions qu'on peut trouver en circulation aujourd'hui. Quand je les connaitrais tous, je passerai aux modèles plus anciens.

Il devait être franchement décevant, mais c'était la réalité. Il ne réfléchissait pas à grand-chose. Il n'avait pas lu des pages et des pages sur le pilotage ou les nouvelles technologies. Il préférait regarder des dessins et des vidéos. Il connaissait plusieurs configurations de tableaux de bord par cœur, mais était incapable de dire quel bouton correspondait à quelle utilisation. Au fond, il le savait sans doute, mais il ne le formulait pas concrètement dans son cerveau. Les personnes qui s'agaçaient de le voir devenir plus efficace qu'elles-mêmes dans leur domaine avaient sans doute raison de dire qu'il n'était rien de plus qu'un animal savant. Il savait être réactif, quels mouvements faire à quel moment, donc sur quel boutons appuyer, sans s'inquiéter de savoir le sens de l'enchaînement qu'il devait effectuer. C'était ainsi qu'il fallait faire, et voilà. Si cela fonctionnait, il estimait ne pas avoir à comprendre au-delà. Ça risquait juste de lui embrouiller le cerveau. Et il ne se jugeait pas bon pour réfléchir à des choses trop savantes. Par contre, il dépassait la plupart des gens pour ce qui était de l'observation et de la spontanéité. Donc, plutôt qu'apprendre le fonctionnement des appareils une fois pour toute, il préférait faire du cas par cas, et retenir par cœur les fonctionnalités de chaque machine.


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Message  Tessa Mar 13 Nov 2018 - 6:52


« Non, je n’en ai jamais bu. »

La réponse partielle est sobre alors que je récupère d’une main la bouteille tendue. Je ne parle que très peu de moi et il m’est d’autant plus inutile de le faire lorsque les prochains instants vont confirmer ou infirmer mes goûts quant au jus de tamarin. Comme pour le reste, j’observe les possibles et ceux-ci sont assez réduit présentement ; dans la partie qui me concerne néanmoins. Il va sans dire que c’est celle qui m’intéresse le moins. Tout en me servant, je tais la curiosité de Casey en poursuivant sur l’autre sujet qu’il apporte, le détendant pour mieux le crisper. Sa réflexion est rapide puis abouti à une variante de peur, chose doublement prévisible considérant mes conditions d’action : peur de confronter Alison comme peur d’avoir endommagé son téléphone. Sa réflexion se poursuit sur des chemins que je peux supposer, des solutions aux deux problèmes posés. "Pas de problème", cela aurait été plus crédible avec un temps de réflexion anormal ; normal pour le jeune bi-cérébral. Pas de problème car la solution simultanée aux deux problèmes évoqués est l’amélioration de l’appareil, justifiant tout à la fois le vol et le changement des pièces endommagées. Je repose la bouteille.

« Vois avec elle, réponds-je avec un faible sourire. C’est son téléphone. »

D’un certain point de vue, les actions de Casey envers Dazzler sont analogues à celles de Jubilee envers le BPRD ; moyennant que la dernière n’ait rien eu à voler pour avoir la volonté d’améliorer les choses, fournissant d’elle-même un travail de recherche ne lui étant pas demandé. Du fait, les conseils apportés à mon amie sont probablement adéquats à l’élève qui me fait fasse et l’on en vient donc passer de deux sujets à trois. Avec la plupart des gens, je m’abstiendrai une telle alternance mais l’adolescent qui me fait face en a les capacités. Une chose qui ne m’empêche pas d’échelonner le parcourt et de le ramener à sa manière d’assimiler les cours comme de démonter le téléphone. Manière à laquelle, c’était très probable, il n’a pas réfléchi tant elle lui semble logique et naturelle. Désormais, il s’en va le faire et ses deux flux de pensée s’y concentrent. Pour ma part, je porte mon verre à mes lèvres.

Casey me parle de son type de mémoire, visuelle non auditive, et de sa volonté à reproduire ce qu’il a ainsi enregistré. L’exemple de l’iPhone lui permet d’illustrer cela, ayant conservé la position de chaque pièce pour l’y remettre au remontage ; "c’est tout". Possiblement pas assez. Cela étant, l’éventualité de l’observation préalable d’un démontage par une tierce personne est une information qu’il me faut découvrir, quand bien même les possibilités sont peu probables. L’exemple du tableau de bord, lui, est plus difficile du point de vue du jeune homme. Il sait juste où et quand, pas quoi ou pourquoi. D’une certaine manière, il amasse les informations d’une manière similaire à la mienne : dans une boulimie qui n’atteint jamais le stade du vomissement. Je ne connais pas le jus de tamarin car j’en ai gouté. Je le connais car internet m’a appris son existence, car c’est une information comme une autre que je stocke dans ma mémoire sans savoir si elle me sera utile ou non un jour. Cela ne m’importe pas vraiment, cela m’occupe juste. Une justification supplémentaire à ma maturité pour expliquer que j’approfondisse les sujets là où Casey les survole. Cependant, là où Casey teste, j’en serais restée à la théorie sans difficulté. La pratique, sans être surprenante, est. Une gorgée du jus qu’il m’a apportée a plus de goût que toutes les anticipations que j’aurai pu faire. Je dépose sur ma seconde main, toujours sur mon genou, le verre dont je viens de prélever un peu du contenu sucré et acide, une association tropicale contenant une bonne proportion de sucres ajoutés et qui aurait mérité d’être servie fraiche. Un instant d’analyse me suffit et j’avale donc, sachant que les bienfaits biologiques compensent la perturbation de cette nouveauté. Difficile de dire si j’apprécie ou je déprécie pour l’heure, il est probable qu’une habituation me conduise à la première possibilité et que son absence favorise la seconde.

« Je vais te présenter un travail fait par une autodidacte de ton âge, ton objectif sera de réfléchir à tes méthodes d’apprentissage, reprends-je doucement, ni déçue ni enjouée que ce soit face à sa réponse ou à sa boisson, en taisant la polysémique que j’entends à la réflexion dont il doit faire preuve. Afin de t’y aider, j’aimerai savoir si, préalablement au démontage du smartphone d’Alison, tu as observé des procédures concernant cette opération. Parallèlement, on va discuter de cette histoire et de tes idées pour la suite. Enfin, je vais te dire pourquoi nous n’avons toujours pas fabriquées les Cyberlunettes dont il était question la première fois que nous nous sommes rencontrés. »

M’en voici à signer pour beaucoup de paroles une fois encore, même si la conversation multiple ne sera pas forcément plus longue qu’un exposé uni-thématique. Avant cela, je prends une nouvelle gorgée de tamarin. Les coins de mes Cyberlunettes projettent ensuite un texte holographique en miroir, afin que Casey soit libre de le lire, lequel n’est autre que le Projet Personnel Encadré Hacker l’Ecole fait par Lucy Prissy en Octobre 2016 lors de son stage à l’Académie du Massachusetts. Sans avoir les capacités intellectuelles de Casey, la jeune recrue de l’A.C.E. dispose elle aussi d’un fonctionnement neuro-atypique et a été amenée à travailler sur cela sous la tutelle d’Emma Frost, afin de parer à sa déscolarisation. J’épargne à mon propre "protégé" la recherche, me contentant de le laisser identifier les boutons sur lesquels il appuie pour qu’il les apprenne avant de l’encourager à les utiliser plus consciemment ; chose possiblement faisable dans le cas de l’iPhone, bien que la manière reste à la discrétion de Casey. Tout en le laissant lire, je continue de parler.

« Tu veux remplacer les pièces endommagées du portable d’Alison par d’autres plus performantes. Comment peux-tu y arriver si tu ne sais ni quelles pièces tu as endommagées ni comment tu les as endommagées ?
Reproduire les choses vues et retenir les informations superficielles te permet de savoir comment agir à quel moment uniquement dans des conditions que tu connais. Lors d’une expérimentation, possiblement un démontage d’iPhone sans visuel en amont de ladite action, tu n’as pas de protocole à suivre. Tu te places donc en incapacité d’apprendre de tes erreurs. Conséquemment, de progresser.
Vois ton apprentissage comme les tableaux de bord : tu sais quelle action entreprendre pour obtenir quel résultat mais tu ne comprends pas comment. Tu manques de structuration dans ta progression, tout simplement.

La première étape est de te comprendre toi-même. Comment tu fonctionnes. Ta réflexion personnelle sur les analyses énoncées dans la première partie du texte devrait te permettre cela. Je ne te demande pas d’apprendre, je te demande d’identifier et de réutiliser les informations ; tant celles du texte que celles que tu m’as énoncées précédemment te concernant.
Ainsi, on pourra en arriver à la seconde étape, comprendre ce que tu as fait. Le recul acquis précédemment te permettra de supposer tes erreurs voire de les vérifier, pour ne pas les commettre de nouveau. Tu pourras donc obtenir un résultat différent du précédent.
Ensuite, il te faudra penser à comment arriver résultat que tu veux atteindre, évidemment au regard des deux points précédents. Tu pourras sélectionner les habitudes les plus aptes à être efficaces et éviter celles problématiques. Tu auras progressé.

Je ne t’ai jamais encadré dans la fabrication de Cyberlunettes car tu n’as pas tenue ta promesse d’être un bon élève. Si on te dit comment faire, tu travailles dur. Ça ne suffit pas à faire un bon élève. Pour être un bon élève, tu dois progresser.
»

Je sais de quoi je parle, j’ai été l’une des pires élèves de l’Institution. Mes capacités mutantes m’ont permis d’obtenir les notes maximales, sauf en sport évidemment, cependant non seulement cela ne me réclamait aucun investissement mais en plus je ne progressais jamais. Mon comportement est bien la seule chose à s’être améliorée, durant ces années. Au regard de ces données, peu étonnant que j’ai mis autant de temps avant de devenir X-Woman.

« Si tu le fais correctement, je t’encadrerai de manière à ce que tu rendes à Alison un téléphone en état de marche. Condition prérequise à toute tentative d’amélioration.

Si tu le fais correctement, je t’encadrerai pour la création de Cyberlunettes. De manière à ce que ça ne soit pas une copie de celles déjà existantes mais un modèle qui te sera personnel et unique.
»

Je sais que, pour un certain nombre de professeurs, est bon élève celui qui a des bonnes notes, souvent accompagné d’un bon comportement. C’est ainsi qu’une fraction de la population privilégiée par des facilités se retrouve supérieure à une autre plus investie et assidue. Hors des systèmes scolaires, cependant, on découvre vite que le bon élève n’est pas celui qui correspond le mieux au système scolaire. C’est celui qui s’adapte le mieux aux systèmes qu’il rencontre. C’est celui qui progresse le mieux.

« Quant tu veux accomplir quelque chose, impliquant un risque de conflit avec autrui, tu as trois possibilités principales : agir et présenter tes résultats, comme tu le fais, au risque de les voir déprécier ; voire de te voir déprécier. Réclamer l’autorisation d’agir, au risque de te la voir refuser. Attendre qu’on vienne te chercher pour agir, au risque que ce ne soit pas le cas. C’est ton choix et j’aimerai que tu le fasses consciemment ; sans doute cela te permettra-t-il de savoir comment aborder tes expérimentations à l’avenir.

Ceci étant dit, j’apprécie le jus de tamarin.
»

Je ne parle que très peu de moi et il m’était d’autant plus inutile de le faire lorsque les prochains instants vont confirmer ou infirmer mes goûts quant au jus de tamarin. Comme pour le reste, je sais que l’information a une valeur ainsi, plus que promettre des récompenses à Casey s’il parcourt le chemin et fait des efforts, je lui offre déjà quelque chose avant de l’accompagner. C’est un problème, cette attitude est plus digne d’un mentor que d’un antagoniste ; peut-être que le terme de "protégé" n’est pas à mettre entre guillemets finalement.
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Message  Casey Nordin Sam 1 Déc 2018 - 18:52

Que Sage ne trouve pas nécessaire de s'épancher sur ses goûts concernant le jus de tamarin n'était pas un grand problème. Casey posait beaucoup de questions aux gens car il trouvait naturel de s'intéresser à eux, et toujours utile de noter des informations pour l'avenir de la relation. Par exemple, si Sage appréciait la boisson, il lui ferait plaisir s'il lui en apportait à une autre occasion. Si elle n'aimait pas, cela deviendrait une indélicatesse embarrassante. Mais ce n'était pas assez important pour qu'il relève l'absence de réponse claire à ce sujet. En revanche, s'il n'en obtenait aucune avant la fin de cette rencontre, il risquait de regretter de ne pas avoir plus insisté quand il préparerait la suivante car il serait incapable de faire le bon choix avec certitude. A l'heure actuelle, il avait cependant de plus grands axes de réflexion. Il devait régler en urgence sa bourde et, si ses idées pour trouver une conclusion heureuse à l'histoire du téléphone cassé lui donnaient un regain d'enthousiasme, la froideur de la jeune femme le figea de perplexité. Voir avec Dazzler ? Comment pouvait-il faire une chose pareille ? Il ne pouvait pas se présenter devant elle et lui dire qu'il détenait son téléphone pour l'améliorer en lui demandant de lui commander de nouvelles fonctionnalités. Elle ne trouverait assurément pas correct qu'il ait pris cette initiative sans son autorisation car elle serait en attendant privé de son outil de travail. Mais s'il le lui rendait dans une version améliorée, elle serait trop distraite par les modifications pour songer à le disputer. C'était une parfaite stratégie de diversion, comme jeter un morceau de viande à un fauve qui commence à vous grogner dessus et vous envisager comme repas. Casey avait récemment lu des documents sur le dressage des tigres et lions dans les cirques, à la suite d'un questionnement parmi un millier d'autres. Il en avait déduit que ces méthodes pouvaient, avec quelques adaptations, fonctionner aussi sur les humains.

Avec un soupire, il abandonna la partie pour l'instant. Sage le lançait sur d'autres réflexions, et il ne désespérait pas que la suite de la conversation puisse débloquer la situation. Elle allait bien finir par l'aider de toute façon, non ? Mais il devinait que tout n'allait pas se passer exactement comme il le souhaitait. Déjà, la jeune femme ne fit pas le moindre commentaire sur les explications qu'il lui donna au sujet de sa manière d'apprendre. Elle se contenta de lui demander d'étudier le travail d'une fille de son âge, mais avant, elle voulait savoir s'il avait déjà vu d'autres personnes démonter des smartphone. Bien sûr, il n'allait tout de même pas tout faire à l'aveugle. Il avait observé à travers un écran et voulu voir par lui-même comment démonter un téléphone, par défi, mais peut-être avant tout pour le plaisir de désassembler et étaler devant ses yeux toutes les petites pièces invisibles dissimulées sous les belles coques métallisées, capables de tant de choses quand on les réunissait.

– Oui, répondit-il entre deux paroles. Il existe un tas de vidéos YouTube.

Ah, et les lunettes… Sage l'avait bien appâté avec la promesse de lui fournir un outil adapté à sa mutation le jour où il avait décidé de devenir son élève, et n'en avait plus jamais reparlé. Il ne l'avait pas fait non plus, car il avait toujours autre chose à penser. Il n'avait pas « oublié », mais il estimait que la x-woman les lui donnerait simplement un jour, et que, même si ce jour tardait, il n'avait pas à s'en inquiéter. Qu'elle mentionne le fait qu'il existait de réelles raisons à cette attente fit apparaître une expression de dépit sur son visage. Cela signifiait donc qu'il ne les méritait pas ? Qu'il ne les aurait peut-être jamais ? Avec tous les efforts qu'il faisait, et toutes les bonnes choses qui lui apportait à chaque fois qu'il venait ! Ce n'était vraiment pas juste. Il n'allait pas protester tragiquement comme un enfant alors qu'elle ne lui avait pas encore expliquer les raisons de sa décision, mais, sur le moment, il dut sérieusement résister à l'envie s'en aller sans en apprendre davantage, car devoir faire l'effort de lire le travail d'une autre personne après ces propos le contrariait beaucoup. Casey avait toujours été plutôt caractériel. Il avait simplement changé ses pleurnicheries d'enfant par des bouderies prolongées quand les choses n'allaient plus dans son sens. Il résista à son impulsion pour deux raisons. Déjà, pendant que l'un de ses cerveaux était très concentré sur ses émotions négatives, l'autre avait commencé à lire malgré lui. Et Sage continuait à boire le jus qu'il lui avait servie. D'une certaine manière, elle continuait de le valider. Ce petit détail apaisa quelque peu ses émotions négatives.

La critique de l'enseignement rédigée par l'inconnue trouvait écho en lui. Il n'aurait pas mieux dit ! Mais, contrairement à elle, il aurait été incapable de l'écrire aussi bien. L'école traditionnelle ne donnait qu'une seule méthode d'apprentissage possible, et ceux qui ne pouvaient pas l'appliquer étaient comme des cubes que l'on cherchait à faire entrer dans un moule rond, pour les abandonner, à force d'échecs, sur le côté. Il pouvait apprendre par cœur, mais ne savait pas restituer. On l'accusait alors de ne pas avoir travaillé quand il avait passé la veille à relire ses cours. Il en avait déduit qu'il était idiot, mais aussi que rien ne l'intéressait. En fait, il lui était difficile de concevoir un intérêt spontané pour une chose à laquelle il ne s'était pas encore intéressé de lui-même parce qu'il avait eu le temps d'en mesurer l'utilité. Et apprendre pour le simple plaisir d'accumuler des connaissances lui semblait vain. Casey cherchait des savoirs dont il pouvait projeter l'utilisation pratique un jour. Et il n'avait jamais mieux appris que depuis qu'on le laissait libre d'organiser son emploi du temps. Il était vrai, par ailleurs, que la répétition pure ne lui avait jamais très bien réussi dans la théorie. Quand il pratiquait un sport ou une activité physique, son analyse et observation directe de ce qui se passait autour de lui lui permettait de dépasser le simple mimétisme des mouvements qu'il avait appris à reproduire. Il complétait avec d'autres informations extérieures qui, associées par il ne savait quelle magie tous ensemble, lui disaient comment s'adapter. Face à un téléphone démonté, il ne pouvait pas compter sur d'autres indications. La partie qu'il lisait sur la mise au point d'un combat de rue personnalisé, et les paroles de Sage faisaient quelque lumière dans son esprit. Face au téléphone, il redevenait un élève devant une copie blanche qui pouvait reproduire tout ce qu'il savait de son cours mais obtenir tout de même une note en dessous de la moyenne sans comprendre pourquoi la simple reproduction le menait à l'échec.

– J'aimerais bien connaître le style de combat qu'elle a mis au point mais je trouve sa méthode un peu bizarre, commenta-t-il. Quand on connaît toutes les prises possibles, il suffit juste de s'adapter à son adversaire ensuite, on a forcément un moyen de le contrer. Si j'ai bien compris, j'ai voulu faire avec le téléphone ce que je sais faire dans le sport. Mais une technique globale me semble moins efficace que le cas par cas. Je préfère en savoir assez pour m'adapter rapidement à chaque cas. Sauf que les informations que me donnent mon adversaire ou mon environnement, la pièce immobile d'une machine ne peut pas me la donner. Si je me contente de reproduire une chorégraphie de combat, je suis sûr de perdre. Mais je ne le ferai pas puisque je vais m'adapter sans réfléchir. Je préfère quand je comprends tout seul, je n'aime pas les explications techniques. Je n'y comprends jamais rien.

Il était proche de l'abandon. Clairement, il n'était pas capable. C'était aussi problématique qu'un devoir scolaire, au final. S'il fallait lire ou écouter des explications techniques sur le fonctionnement des machines, ce n'était même pas la peine. Son esprit se fermait à mesure que Sage lui demandait de faire de l'analyse sur lui pour soi disant progresser. Elle devenait comme ses autres enseignants, elle lui demandait des choses compliquées, en lui faisant croire que ce serait facile et évident, parce que tout le monde pouvait « normalement » le faire. Et, encore une fois, aucun de ses efforts n'étaient relevés. Quand elle lui affirmait qu'il n'était pas un bon élève, il se voyait à nouveau recevoir une punition pour cours non révisé alors qu'il avait travaillé. Il était très tenté d'en rester là, encore une fois. De dire que connaître en détail le fonctionnement d'un téléphone ne l'intéressait pas tant que ça, au fond, et même l'idée des cyberlunettes ne l'intéressait plus tellement s'il devait les construire lui-même. Mais il comprenait aussi qu'il s'était mis dans une impasse tout seul et il restait moralement ennuyé de ne pas pouvoir réparer une erreur qui causait du tort à une personne qui ne l'avait certainement pas mérité. Son visage s'était considérablement assombri. Son regard avait pris une froideur inhabituelle qui dépassait la simple bouderie. A l'évidence, Sage était passé du statut d'enseignante contrariante à celui de véritable ennemie qui le tenait prisonnier et l'obligeait à collaborer avec elle.

– Je ne crois pas avoir les capacités ni l'envie de devenir ingénieur, admit-il à contrecœur.

Car s'il devait comprendre seul le fonctionnement d'un i-phone ou créer des cyberlunettes, il partait sur une voie très différente de ses prévisions, et ce n'était pas pour lui. Démonter des choses étaient amusant. Passer son temps dans un bureau ou laboratoire à construire des objets technologiques sonnait comme une chose vraiment plus ennuyeuse. Ça le décourageait d'avance. Et, comme il se voyait dans une impasse, il ne savait pas tellement ce qu'il pourrait ajouter de plus. La déclaration de Sage au sujet du jus de tamarin le surpris assez pour le sortir de sa boucle mentale. Elle revenait à un registre plus affectif, plus rassurant et cela l'incita à réfléchir à ce que la jeune femme lui avait demandé juste avant.

– Honnêtement, qui me ferait confiance ? Je sais comment on me considère à l'institut. On ne me donnera pas plus l'autorisation d'agir qu'on ne viendra me chercher si je ne présente pas des résultats de force. Et pour l'instant, je n'ai pas assez de résultats. Et si Dazzler apprend que j'ai cassé son téléphone, ça donnera raison à ce que tout le monde pense déjà de moi, alors que c'est faux ! – La mauvaise humeur revenait, mais tenait plutôt d'une révolte intérieure cette fois. – J'ai réussi un tas d'autres choses à côté, mais tout le monde s'en fiche. Elle s'en plaindra à tout le monde et on ne retiendra que ça.

Il s'enfonça dans le canapé en croisant les bras. Il s'était promis de ne plus avoir des réactions d'enfant contrarié, mais après la colère, son sentiment d'impuissance et d'échec quoiqu'il fasse le mettait vraiment au bord des larmes.
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Message  Tessa Lun 3 Déc 2018 - 8:09


Si mes intentions me concernent quant à être plus mentor qu’antagoniste, les réactions de Casey me rassurent sur ce point. Ses doutes et le soupir qui les conclut ferment des portes dans son plan vis-à-vis de Dazzler, je ne suis pas l’alliée qu’il espérait que je sois. Je suis peut-être même un obstacle, tout à la fois bloquant son plan et nécessaire à la réussite de celui-ci. C’est bien là ce qui est rassurant quant à mon rôle.

La préparation Youtube est prise en note avec la même réactivité que la dépréciation de mes paroles, ajoutant une information sur mes connaissances quant à Casey mais n’amenant pas à plus ample explication. Je parle déjà beaucoup, à mon goût. Nul dépit cependant de mon côté, seul mon calme impassible pour faire miroir aux émotions de l’adolescent ; émotions négatives, pourtant contenues. J’anticipe les limites de mon utilité par rapport à son coût, j’évalue la résistance de la toile que je tisse autour de mon "protégé" face au caractère de celui-ci. Un obstacle, tout à la fois bloquant son plan et nécessaire à la réussite de celui-ci ; toujours. Une situation aussi désagréable qu’il le faudra pour convaincre d’aller de l’avant. C’est là toute la valeur des sentiments négatifs, ils poussent à changer la situation. Cependant, Casey semble trouver du positif malgré tout ; comme Leandra, cette méthode convient à leur débrouillardise à défaut de le faire à leur sensibilité.

L’empathie vis-à-vis d’un cas similaire, même si moins développé, d’inadaptation scolaire permet de largement compenser la situation de blocage même si Casey s’y trouve toujours. Le style de combat a sa curiosité, sans surprise puisqu’il s’agit d’une nouvelle possibilité d’observation et d’une réflexion s’éloignant de la cage que je lui mets en place, et permet l’expression d’une différence méthodologique. Mon sourire se fait faiblement alors que l’adolescent ne comprend pas la volonté d’innovation par privilège de celle d’adaptation. De par la formation martiale de l’Alliance, le style de combat de la Cour des Miracles n’a pas transparu lors des combats publics de Lucy Prissy ; cependant, extrapoler les prises mises en place dans ce style innovant n’est pas difficile. Les adolescents français n’avaient pas l’ambition de devenir des artistes martiaux, comme la plupart des agents de super-sécurité, et ont dû se concentrer sur les coups interdits par les disciplines sportives traditionnelles, se rapprochant du fait des techniques de guerre. J’ignore si Casey est familier de celles-ci, à la différence de comprendre son raisonnement et de partager sa méthode tout en en connaissant les limites : tout comme lui, j’assimile les styles qui me sont donnés à voir juste par l’observation. Cela me rend plus dangereuse en combat qu’un X-Man traditionnel. Cependant, il arrive un certain niveau où avoir un moyen de contrer son adversaire ne suffit pas : maîtriser le style de Psylocke ne permet pas d’atteindre son niveau dans ledit style puisque l’on n’a pas la créativité et la progression dont elle peut y faire preuve. Comprendre le coup qu’elle porte et savoir le contrer n’implique pas qu’on y arrive, que cela soit par feinte ou par simple incapacité physique. Une technique globale est moins efficace au cas par cas, Casey a raison. Cela s’accompagne malgré tout de certains torts. Je les évoquerai plus tard, cependant, et poursuis tout en notant qu’il est là où je l’ai anticipé : dans un apprentissage par immersion non raisonné le conduisant à se remettre dans l’échec lorsque "la pièce immobile d’une machine" ne peut lui donner les informations qu’une personne vivante ou son environnement lui donnent. Pourtant, elle le peut.

L’empathie vis-à-vis d’un cas similaire, même si moins développé, d’inadaptation scolaire est dissipée par une réflexion qui tend à la même conclusion que l’inadaptation suscitée : l’abandon. Casey échoue et en prend conscience. Bien. Il me déprécie de plus en plus à mesure que je l’amène à réfléchir à des choses qui le perturbent. Je l’heurte dans son intelligence, je l’heurte dans son sentiment. Chez un humain lambda, je viendrais de blesser chacun de ses cerveaux, gauche comme droit, et la démultiplication chez le jeune mutant est encore pire. Pourtant, je continue. Je le pousse au-delà de ce qu’un mentor, sensément bienveillant, peut faire. Je suis son antagoniste. Je suis son antagoniste et le pousse donc à l’échec.

« Je ne crois pas avoir les capacités ni l'envie de devenir ingénieur. »

C’est dit. C’est fait. Maintenant, il est temps de passer à la partie qui permet de progresser au-delà de ce qu’un mentorat permet. Maintenant, il est temps de se diriger vers la renaissance. Qui lui ferait confiance, alors qu’il est une boite à connerie inadaptée ? Qui lui donnerait l’autorisation d’agir, alors qu’il ne suit pas les chemins préétablis ? Qui viendrait le chercher pour lui offrir une chance ? Même dans l’Institution Charles Xavier pour jeunes surdoués, ces questions persistent. Et, du point de vue de l’un de ses étudiants, elles ont la même réponse qu’ailleurs. Pire, la vérité entrainera un jugement juste et injuste à la fois ; juste car les faits prouveront la pensée concernant Casey, injuste car ils ne tiendront pas en compte ses intentions. Ni ses réussites précédentes.

Je fixe Casey dans sa posture d’attente défensive, dans son visage exprimant cette situation où je le confronte à lui-même, dans ces yeux où l’émotion déborde. Baissant la tête, je dévoile un instant mes pupilles froides au-dessus de mes lunettes.

« Je sais ce que tu ressens, dis-je gravement, quand bien même la phrase peut sembler surréaliste. Saches que l’échec ne tue pas, que la réussite ne dure pas, que ce qui importe c’est la force de continuer. »

Je pourrais m’arrêter là. Je devrais m’arrêter là. Cela offrirait à Casey l’occasion de comprendre par lui-même plutôt que de continuer des explications techniques qu’il déprécie. La méthode par explication, utilisée tant oralement qu’à l’écrit avec le PPE, n’est pas adaptée pour lui. Il n’a pas identifié sa manière de fonctionner, comme c’était demandé. On peut considérer qu’il a fait un hors sujet à s’intéresser aux méthodes de combat et de construction, même si ce n’est pas mon cas. Les informations sont à présent dans sa mémoire et qu’il ne me les restitue pas était probable ; ce qui m’intéresse, c’est qu’il les réutilise. Et il l’a fait.

« T’adapter sans réfléchir, poursuis-je en relevant le nez et dissimulant mes yeux comme de norme. N’est-ce pas ce qui t’as conduit ici ? »

Casey ne sait pas à quel point il a raison lorsqu’il énonce avoir voulu faire avec le téléphone ce qu’il fait dans le sport ; cela ne s’applique pas qu’au sport. Et cela ne le bloquera pas qu’avec l’électronique.

« Si tu te contentes de reproduire une chorégraphie, tu es sur de perdre. N’est-ce pas reproduire une chorégraphie que tu accomplis avec les tableaux de bord ?

Si tu ne crois pas avoir ni les capacités ni l’envie de devenir ingénieur, améliorer le téléphone d’Alison est-il pas hors de propos ?
»

D’un geste lent, je baisse de nouveau le visage pour manifester mon attention vers le verre partiellement rempli de cette boisson que Casey ne connaissait pas mais qu’il a pourtant prise, essayée.

« Tu as réussi un tas de choses que personne ne verra. Quitter l’école pour progresser à ta manière… Canaliser tes deux schémas de pensée pour parler normalement… Calmer ton impulsivité pour devenir plus mature… »

"La première étape est de te comprendre toi-même. Comment tu fonctionnes. Ta réflexion personnelle sur les analyses énoncées dans la première partie du texte devrait te permettre cela. Je ne te demande pas d’apprendre, je te demande d’identifier et de réutiliser les informations ; tant celles du texte que celles que tu m’as énoncées précédemment te concernant." C’est scolaire, oui. Malgré l’absence d’apprentissage de par cœur, pour lequel Casey n’a pas de difficulté, c’est scolaire. Et c’est en cours. Mais avait-il vu au moins les deux tiers de mes exemples ?

« Pourquoi les autres ne le voient pas ? Parce qu’ils s’en fichent ? Ou parce qu’ils n’y réfléchissent pas ? »

"Ainsi, on pourra en arriver à la seconde étape, comprendre ce que tu as fait. Le recul acquis précédemment te permettra de supposer tes erreurs voire de les vérifier, pour ne pas les commettre de nouveau. Tu pourras donc obtenir un résultat différent du précédent." C’est le piège. Et c’est sa solution.

« Pour toi, qu’est-ce qui est en jeu, Casey ? Qu’est-ce que tu veux vraiment ? »

"Ensuite, il te faudra penser à comment arriver résultat que tu veux atteindre, évidemment au regard des deux points précédents. Tu pourras sélectionner les habitudes les plus aptes à être efficaces et éviter celles problématiques. Tu auras progressé."

Un moyen simple de contourner la méthode par explication est d’amener l’apprenant à se poser les bonnes questions, c’est ainsi que fonctionnent bon nombre de psychologues et psychiatres abordant leur métier d’un point de vue social. Contrairement à eux, je considère qu’il y a de bonnes réponses. Si je ne peux pas m’assurer que mon "protégé" les trouve, je peux favoriser les probabilités comme toujours. Toutes désagréables qu’aient pu être les explications précédentes, Casey a probablement retenu leurs informations et pourra donc les réemployer, consciemment ou inconsciemment, à défaut de les restituer.
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Message  Casey Nordin Sam 5 Jan 2019 - 10:11

Après l'avoir mis dans une profonde confusion émotionnelle, Sage lui affirmait comprendre ce qu'il ressentait. Il n'en était pas tout à fait convaincu, mais elle le lui avait dit en lui montrant ses yeux, ce qui indiquait une certaine bonne volonté de sa part. Elle cherchait au minimum à faire des efforts pour le comprendre, et souhaitait qu'il y croit. En tout cas, il l'interprétait de cette manière, sans imaginer que son mentor pouvait avoir de mauvaises intentions. Même si la x-woman s'était comportée assez durement, elle ne pensait pas à mal, il en était certain. Elle en attendait juste trop de lui, comme tous les autres. Pare que ce qui doit être facile pour une personne devrait l'être pour n'importe qui grâce au pouvoir magique de la persévérance. Au final, il prenait peut-être sa revanche sur cette insupportable litanie avec sa mutation. Il accomplissait des choses apparemment à échelle humaine, mais qu'aucun cerveau normal ne serait capable de faire avec tout l'entraînement du monde. Et, en dehors de l'institut, il prenait un plaisir déraisonnable à laisser croire qu'il n'y avait aucune astuce derrière ses incroyables compétences. Néanmoins, il se gardait de prononcer les cruels « Avec de l'entraînement, toi aussi tu pourras le faire ! » Il préférait laisser entendre que ses capacités d'observation restaient visiblement exceptionnelles pour la moyenne, ce qui ne l'empêchait pas d'être nul ailleurs. On pouvait très bien prendre sa revanche sur un plan personnel sans blesser les autres. Il était d'accord avec Sage sur le fait que se décourager ne rimait à rien. Beaucoup d'humains étaient très bons même s'ils n'atteindraient jamais son niveau pour des raisons physiques. Et la réussite n'impressionnait qu'un temps. Il fallait ensuite trouver de nouvelles choses à accomplir. Tout cela était juste. Néanmoins, il existait des échecs plus graves que d'autres.

– Si le téléphone n'était à personne, ou à moi, ce ne serait pas un échec très grave. Mais, ce n'est pas un échec, c'est une erreur. Aucune réussite n'efface une erreur, c'est même pour ça qu'on met les gens en prison non ?

Ajouta-t-il sombrement, avec une mauvaise volonté évidente, quoiqu'il ait fait l'effort d'écouter Sage, de réfléchir à ses propos et de lui concéder certains points. Mais enfin, il n'était pas du genre à se voiler la face sur la réalité du monde. Rendre un objet volé ne faisait pas moins de vous un voleur, tuer accidentellement une personne ne faisait pas moins de vous un tueur, on vous pardonnera de rendre un ordinateur vérolé en vous excusant de ne pas avoir réussi à l'avoir réparé, mais on ne vous remerciera pas pour l'effort si vous le rendez cassé. On fait des procès aux médecins qui commettent ce que l'on considère comme des erreurs de jugement. La liste est longue. Mais Casey est capable de se canaliser et de ne pas donner à la suite la série d'exemples qui lui viennent. La mention de la prison est la plus tranchante. Il serait inutile de développer s'il suffit à exprimer son ressenti sur la question.
Donc, le problème n'était pas réellement l’échec, mais l'erreur. Ça ne remettait pas en question sa capacité ni sa méthode. Sage avait raison de souligner que son fonctionnement lui avait toujours permis d'avancer jusqu'à présent. Mais elle se trompait peut-être de sensibilité à stimuler. Il n'avait pas de découragement à ce niveau. Il était cependant satisfait qu'elle le reconnaisse. Elle lui reprocha de faire la même erreur d'appréhension avec le téléphone qu'avec les tableaux de bord. Mais il devrait la contredire. Il avait expliqué sa manière d'apprendre un peu trop rapidement apparemment. Elle ne comprenait pas l'intérêt qu'il y avait à tout connaître à la perfection. Plus calme, il secoua doucement la tête.

– Non, avec les tableaux de bord c'est différent. J'assimile ce que déclenchent les touches et, même si ce n'est pas exactement identique d'un appareil à l'autre, les mêmes codes se rejoignent. C'est juste que si on en connaît le plus possible, on a moins de surprise devait un appareil : il y a plus de chances de maîtriser directement l'appareil si on le connaît déjà, et, si on ne le connaît pas, on aura une vision suffisamment large de toutes les dispositions différentes possibles pour tout remettre en ordre. Pour la conduite pure, je sais que les pilotes font certains mouvements selon certaines situations. Je n'enregistre pas des « chorégraphies » de mouvement pour les placer au hasard. Je ne crois pas que connaître le fonctionnement exact de l'appareil soit utile si je ne suis pas technicien. Ni qu'un technicien puisse conduire un appareil qu'il sait réparer. Mais, c'est vrai, pour un travail de technicien comme celui de remonter un téléphone, ma méthode devient du travail à l'aveugle complet. J'ai compris, c'était stupide, soupira-t-il avec lassitude.

Bon, et maintenant, c'était OK ? Elle allait l'aider ? Apparemment, la leçon était encore loin d'être terminée. Il devait réfléchir à ses progrès, qui n'intéressaient pas grand monde.

– Ni l'un ni l'autre, ou un peu des deux. Je ne sais pas, dit-il en haussant les épaules. Les gens ne projettent pas ce qu'ils ne vivent pas. Canaliser sa pensée est une évidence pour eux, on peut dire qu'ils ne réfléchissent pas à la difficulté de le faire en possédant deux cerveaux. Et, pour l'autre chose… C'est juste que les gens sont sceptiques quand on ne suit pas les sentiers validés par des institutions. On les remet alors en question. Et si les institutions ne tiennent plus, c'est le chaos. Je n'y peux pas grand-chose. Ce que je veux c'est…

A une époque, il aurait peut-être répondu « être comme tout le monde », mais ses choix n'allaient plus du tout dans le sens de la norme, son apparence physique même exprimait une volonté radicale de s'écarter de l'approbation générale. S'il avait voulu être comme les autres, il avait dû y renoncer, et se créer une identité avec laquelle il avait une chance d'aller de l'avant, d'accomplir quelque chose sans attendre l'approbation des autres. Pour autant, il continuait à ne pas supporter qu'on remette en question ses capacités de réussir. Le problème n'était plus tellement la peur d'être mal aimé. Ce n'était finalement pas sa quête. Il y avait cru parce qu'on l'avait tiré d'une situation qui l'aurait fait plonger dans il ne savait quel genre de profondeurs. Cependant, il détestait l'idée qu'on lui oppose de nouveaux obstacles.

– J'en sais rien. Je veux juste faire ce que je peux faire… Avoir la possibilité de repousser les limites de mes capacités.

Il était vague et flou, il le savait. Mais vouloir faire ce qu'on veut sans avoir besoin des autres n'était pas ce qui sonnait comme « une réponse valide ». Alors il devait faire de son mieux pour faire passer un message proche dans la mesure du possible. Et puis, actuellement, il avait besoin de Sage donc son affirmation serait ridicule. Son but était très loin d'être atteint, s'il s'agissait bien de son but, car il n'y avait jamais concrètement réfléchi avant cet instant.
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Message  Tessa Mar 15 Jan 2019 - 14:54


« Si le téléphone n'était à personne, ou à moi, ce ne serait pas un échec très grave. Mais, ce n'est pas un échec, c'est une erreur. Aucune réussite n'efface une erreur, c'est même pour ça qu'on met les gens en prison non ? »

Quelle belle réponse à une citation se voulant encourageante, difficile de savoir si ce qui fend mes lèvres d’un sourire en coin est tourné vers Casey ou vers moi-même, la réussite quant à le faire échouer ayant parfaitement fonctionné. D’un autre côté, il élimine l’échec pour une erreur qui, conséquemment, est purement sienne ; on ne fait pas des erreurs pour les autres. On peut les amener à en faire, cela dit, et l’association d’idée avec la notion de coupable est des plus intéressantes. Je suis curieuse de quelles réponses pourrait fournir à cette question chaque super-héros, tant elle pourrait déclencher un débat quant à l’impunité de certains et l’acharnement sur d’autres. Pour ma part, en excluant les deux variables de grande importance que sont la condition sociale d’origine de l’accusé et le talent de son avocat, je constate également qu’on met les gens en prison pour certaines erreurs, qu’ils les aient commis volontairement ou non. C’est le rôle de la loi que de définir les erreurs et leurs sanctions, la définition même d’erreur restant à la charge d’une idéologie. Cependant, à continuer sur le chemin que j’ai pavé, je ne peux m’étendre sur cette question-ci et la garde donc pour un moment plus intéressant. Surtout que l’intérêt réel de cette déclaration n’étant pas le débat impersonnel sur l’existence de la justice mais bien le fait que Casey s’assimile à un criminel qu’on punira pour son action. La récidive, surement.

Mon expression s’efface quand je reprends la parole et n’en revient pas quand l’adolescent me répond. "Avec les tableaux de bord c’est différent", il y a pourtant de quoi se satisfaire. Casey ne se contente pas d’apprendre par cœur, il croise ses apprentissages ; voici qui est plus proche du profil que je lui supposais à l’origine. Il a raison sur le raisonnement de la multiplication des modèles, qui n’est rien de plus que de l’empirisme au final. Cependant, le fais de faire certains mouvements dans certaines situations est exactement ce que je nomme "chorégraphies", une reproduction d’une recette laissant peu de place à la créativité. Il n’est pas utile de connaitre le fonctionnement mécanique de l’appareil si l’on n’est pas technicien, il est cependant important d’être capable de recombiner les mouvements pour parer aux situations que l’on n’a pas étudié ; et c’est là le problème soulevé. Casey a compris, "c’était stupide" ; je m’abstiens de confirmer. Cependant, c’est en apprenant des choses stupides que l’on devient plus intelligent.

"Les gens ne projettent pas ce qu’ils ne vivent pas", voici qui entre en conflit avec la notion d’empathie. Oui, canaliser leur pensée est une évidence pour eux. Oui, ils sont sceptiques quand on ne suit pas les sentiers validés par leur système de fonctionnement, parfois même hostiles. Casey n’y peut pas grand-chose… si. Une chose d’une simplicité telle qu’il n’y pense pas, tout simplement, alors même qu’il formule sa propre solution juste avant. Cependant, je suis plus concernée par ce qu’il veut et la réalisation qui permettra sa progression. Il ne sait pas. Après une pause, il s’en rend compte. Après une pause, il l’énonce. Après une hésitation, il s’hasarde.

« Tu veux t’améliorer, conclus-je sobrement. Comment peut-on s’améliorer si l’on ne commet pas d’erreurs ? »

Je comprends que l’on veuille éviter les erreurs, qu’on se les reproche. "Les gens ne projettent pas ce qu’ils ne vivent pas," moi je projette ce que je pourrais vivre. A chaque instant. J’évalue, je prévois, j’agis. Les informations qui constituent le monde m’apparaissent clairement tout en appartenant immédiatement au passé et me conduisent à entrevoir les futurs proches qui peuvent être, me laissant le soin de les utiliser pour favoriser ceux qui m’intéressent ou rester indifférente. En de telles conditions, lorsque le présent n’est que la confirmation d’un futur prévu, l’erreur est la chose la plus agaçante qui soit. L’erreur est humaine, mon cerveau ne l’est pas. Je suis incapable d’éprouver du remords mais j’enrage lorsque mes erreurs se rappellent à mon bon souvenir, lorsque je constate à quel point j’ai pu être stupide dans une situation où, pourtant, je connaissais les conséquences. Casey n’en est pas là, dans ses capacités. Casey n’en est pas là, dans ses sentiments. Cependant, il est sur la voie. Et, en bonne hypocrisie, je tacherai qu’il apprenne de mes erreurs. On ne peut pas commettre d’erreur à la place des autres, même si on peut les conduire à en commettre. Ce qu’on peut, en revanche, c’est apprendre de leurs erreurs. C’est le début de la sagesse.

« Maintenant, la question est de savoir quelle est ton erreur. De ne pas avoir remonté le téléphone correctement ? Ou de l’avoir volé en premier lieu ? »

Casey s’imagine traité comme un criminel, ou un délinquant, et connait donc déjà la réponse à cette question ; reste à ce qu’il l’admette. Ce n’est pas "l’emprunt", comme le nomme la mauvaise foi, qui lui pose émotionnellement problème mais la double incapacité à le rendre fonctionnel et sans qu’il soit condamné pour son action. Si l’apprentissage ne se fait pas au niveau "technique" de la fonctionnalité, il se fera donc au niveau de la condamnation. Et c’est ainsi que l’on entre dans la seconde chance mais cela viendra en son temps. Nous n’en sommes pas encore là.

« Ensuite, si une réussite n’efface pas une erreur, améliorer le téléphone de Dazzler ne sert à rien : ton erreur reste la même. Et, si je peux réparer ton échec, toi seul peut le faire de ton erreur. »

Une pause. Afin qu’il réfléchisse, même si cela lui prend moins de temps qu’à l’individu lambda. Afin qu’il réalise, quelle qu’ait été sa réponse précédente. Afin qu’il comprenne que le prix de mon aide n’est pas différent de ce qu’il veut, seule la perception que l’on en a change. Cependant, comme tout bon antagoniste, je pars du principe que j’ai raison. D’un autre côté, un mentor ou même la justice suivent ce même principe, sans quoi ils agiraient différemment. Comme prévu, la question de l’emprisonnement est plus utile ici pour en arriver au présent que je souhaite.

« On met les gens en prison pour des erreurs, en effet. Reste à savoir quel est le but de la prison. »

Tout hors de propos que soit l’idée d’emprisonnement concernant Casey, l’amener à réfléchir sur son existence favorise l’apprentissage que je souhaite lui apporter.

« Considérant l’état déplorable dans lequel les systèmes carcéraux à travers le monde ont été réduit par les intérêts de gens qui n’iront jamais de l’autre côté des barreaux, on peut conclure qu’il s’agit d’isoloirs sociaux. Une fonction n’étant pas forcément une fin en soi.

Oui, certains sont condamnés au mouroir. Quid des autres ? La plupart des peines impliquent une volonté de réinsertion à leur terme, quand l’emprisonnement n’est pas évité via travaux d’intérêts généraux ou sursis.
»

La situation est délicate mais je n’hésite pas. Je peux hésiter lorsque c’est utile mais l’indécision est une étrangeté du fait de mes capacités.

« Observe les choses, Casey. Comme avec les pilotes et les tableau de bord. Et, comme avec eux, assimile ce que sont les choses. »

S’il ne l’a pas consciemment identifié, Casey a énoncé apprendre par imitation, association et essai-erreur ; quand bien même le dernier est consciemment réprouvé lorsqu’il arrive sur un résultat d’erreur. C’est un autodidacte et lui créer les outils puis le diriger afin qu’il apprenne par lui-même est peut-être trop prenant pour une classe mais je tâche de le faire. Surtout, je tâche qu’il arrive à savoir le faire. Mes trois étapes n’ont pas changé, nous en sommes à comprendre ce qu’il a fait et il lui restera à penser aux résultats qu’il veut atteindre.

« Tes capacités ont montré leurs limites dans cette affaire, désormais tu dois choisir comment tu vas les repousser. »

Dans cette affaire toujours, je ne prends pas la peine de le préciser. L’apprentissage est une quête éternelle, même pour quelqu’un comme moi il y a toujours plus à emmagasiner, à archiver et en définitive à apprendre. Mes capacités font que je ne cherche pas l’utile, poursuivant une boulimie qui ne peut s’arrêter par des vomissements, et je ne cherche pas réellement à m’améliorer non plus. Je passe le temps, je m’occupe entre mes rares moments d’utilité et amasse des éléments qui peuvent avoir une chance d’être utiles un jour, même si moins d’un millième d’entre eux le seront vraiment. D’une certaine manière, je suis dans un mouroir, moi aussi. Pourquoi en sortirai-je ?
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