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Eté Genoshan

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Message  Ivy P. Isley Jeu 21 Juin 2018 - 6:51


Gotham comme le Genosha ne font pas parties de mes préoccupations principales. Leur flore n’est plus vierge, comme dans de nombreuses métropoles, et ce sont les décisions des humains qui dictent où les plantes sont, comment et combien de temps elles vivent. Gotham dispose de mes travaux de végétalisation afin de s’améliorer dans le domaine, pouvant rattraper les projets des autres grandes villes si jamais quelqu’un y voit un intérêt à améliorer les choses à l’avenir. Depuis celle-ci, j’ai également contacté le Genosha il y a plusieurs mois et eux ont été intéressés. Peut-être que l’absence d’appréhension pour ma condition de "terroriste", la Confrérie ayant bien plus d’expérience que moi sur ce terrain, a facilité l’éventualité d’une collaboration. Peut-être que la volonté d’améliorer encore l’agriculture abondante déclarée par Wanda Maximoff lors de sa conférence en Egypte au sujet du Nouvel Genosha a également aidé à s’intéresser aux travaux de Pamela Ivy Isley qui, trois décennies plus tôt, était considérée comme pouvant marquer son époque et celles qui la suivent au niveau de la botanique par des réalisations capables de rester dans la mémoire collective de l’humanité. Sans doute que l’ouverture d’esprit d’Azazel a également été pour beaucoup dans l’autorisation d’intervenir, de même que sa volonté de transformer les anciens centres de détention et d’expérimentation en quelque chose de positif pour la population. La reconstruction du pays était encore en cours au moment de notre rencontre, le gouvernement provisoire étant resté en place jusqu’aux élections deux mois plus tard. Je ne suis pas certaine que les dirigeants aient beaucoup changé mais cela ne m’importe pas, ils ont pris en compte mon dossier et mes travaux afin de faire ce qui est le mieux pour leur peuple comme le mien. L’Ancien Régime de Genosha avait transformé l’île au point que les espaces verts soient devenus rares, très rares, et l’un des premiers axes de changement du Nouvel Genosha était cet aspect de végétalisation. Azazel voulait de nouveaux espaces de nature et je lui en suis reconnaissante, je lui ai proposé également d’aller plus loin que cela. Le Nouvel Genosha peut devenir un exemple de l’avenir positif de l’Humanité en écosystème et je peux enfin contribuer à cela. Il aurait été insensé de penser que ma seule présence permette de changer du tout au tout le visage de l’île de manière adéquate. Afin que technologie et nature s’entremêlent au mieux pour tous, il fallait une certaine préparation de l’une comme de l’autre. Les deux étaient en cours mais je crois sincèrement que mes travaux de botaniste en génie écologique ont apporté quelque chose. La preuve que j’en m’en fais est que le Nouvel Genosha m’a recontactée, le projet étant prêt.

La première partie de mes propositions était destinée à la reconversion des prisons et des laboratoires cités précédemment. Plus qu’envahir les ruines de végétation, j’ai fourni les résultats de recherche concernant des tours d’agriculture. Chaque centre s’est vu substituer une ferme verticale le long de laquelle s’écoule un réseau d’irrigation apportant eau et nutriments aux parcs de plantes composées de diverses espèces, pour favoriser les réseaux racinaires et leurs effets sanitaires et sociaux. Les plantes aussi vivent à présent dans des immeubles mais tant qu’elles y vivent bien, cela me va. De plus, je suis curieuse de voir si les architectes et constructeurs Genoshans ont donné aux structures les formes arborescentes que j’avais préconisé ou non, afin de favoriser l’éclairage naturel et le développement de réseaux mycorhiziens. Dans tous les cas, chaque étage de plantes pourra nourrir un millier d’humains en plus de fournir à certains un travail agricole et une stimulation du système immunitaire ainsi qu’à tous un assainissement de l’air, un microclimat plus humide et un recyclage des déchets naturels. Je pourrais en parler longuement mais là n’est pas le but, je le ferais plus tard et sous une forme plus intelligente, ainsi se contentera-t-on de résumer les choses ainsi : ce qui avait autrefois servi à oppresser le peuple de l’île de Genosha serait rasé et retransformer pour nourrir ce même peuple ; qu’il soit humain ou végétal.

La seconde partie de mes propositions était plus délicate. Il s’agissait de convertir les toits en jardin forestier qui, d’après les études de la Food and Agriculture Organization des Nations Unies, peuvent être jusqu’à 15 fois plus productifs que les exploitations des zones rurales ; une superficie de 1m² pouvant alors fournir 20kg de nourriture par an. Au centre de la plupart des politiques d’agriculture urbaine, cet aménagement dispose des mêmes avantages que ceux des fermes verticales avec pour option de ne pas être géré par des entreprises, privées ou publiques, mais par des collectifs de particuliers ; les habitants de l’immeuble. Peut donc s’ajouter une création de lien social entre voisins et c’est sans doute pour cela que le gouvernement Genoshan a opté pour cette solution, la proposant à ses citoyens sans la rendre obligatoire. Là aussi, les aménagements ont été fait là où ils ont été acceptés et je ne saurais être juge des décisions de chacun. L’intime conviction que les humains peuvent vivre en écosystème avec la nature ne m’a jamais quittée, quand bien même mes errances ont duré des années et m’ont trop régulièrement confrontée aux opposants du progrès et à leurs outils. Qu’importe l’adversité, j’ai réussi à me relever à chaque défaite malgré ma solitude et j’ai continué. Un lieu comme Genosha me prouvera avoir bien fait, j’en suis certaine, même si je ne resterais pas pour le voir.

C’est la troisième partie de mes propositions qui implique que je vienne le voir, d’ailleurs. Même si je n’ai pas l’intention utopique de cesser l’exploitation d’individus par d’autres, qu’il s’agisse de rompre l’esclavage des plantes ou des animaux envers les humains ou l’utilisation de ceux-ci entre eux, j’espère que cela puisse se faire en minimisant la douleur infligée. En traitant chacun du mieux que l’on puisse. Pour cela, il faut privilégier la consommation de fruits à celles de légumes. Dans l’improbabilité où je demande à quelqu’un de me définir précisément ce qu’est un fruit, il y arrivera généralement ; soit il me parlera de l’organe végétal contenant une ou plusieurs graines, soit il me parlera d’un aliment végétal à la saveur sucrée. Maintenant, dans l’improbabilité où je demande à quelqu’un de me définir précisément ce qu’est un légume… les plus malins me diront que c’est un fourre-tout cultivable, les plus renseignés que cela désigne les plantes membres de la famille des légumineuses. Les deux points sont vrais. S’il faut comparer les fruits à un équivalent animal, on parlera des œufs et du lait. Pour les légumes, le plus proche serait la famille des mammifères. Le fruit peut être mangé sans nuire à la plante qui le produit, la plupart des légumes non. Sans dire de cesser la consommation de légume, ou de viande, je suis pour favoriser celle des fruits. Une moitié du problème étant que les arbres fruitiers, notamment tropicaux, ne poussent pas en un an. L’autre moitié du problème étant que la plupart des espèces endémiques de l’île de Genosha ont été quasiment exterminées et n’existent plus que dans les conservations laissées par l’Ancien Régime. Si je ne doute pas que des mutants aux pouvoirs similaires aux miens puissent accélérer la croissance des organismes végétaux, choses qui expliquent l’efficience rapide de l’agriculture de l’île expliquée par Mlle Maximoff, en trouver des capables de ramener des espèces à la vie me semble plus difficile. C’est à ma portée, cependant, tout comme la création de nouvelles espèces ; mes enfants.

Je prends une grande inspiration nasale, afin de réunir dans mon torse le courage nécessaire à ce qui va suivre. Je souffle longuement, expirant l’air tout en tâchant de conserver le sentiment. J’ai énormément hésité sur la tenue à porter pour me rendre au Nouvel Genosha, ne sachant pas laquelle conviendrait le mieux ; le désavantage d’en avoir plus qu’avant, où le principal critère restait de savoir où en trouver une qui conviendrait. Hésitations et grattages de doigts passés, j’ai fini par opter pour un tailleur à la veste d’un rouge vif semblable à du velours, un pantalon de toile et des chaussures à talons noirs ainsi qu’une chemise blanche. Mes cheveux, eux, ont été réuni en une queue de cheval dégageant mon visage, mon front et mes oreilles, tout en tombant jusque derrière mes genoux même quand je suis debout.

Actuellement, je suis assise en tailleur, me grattant de nouveau les doigts. Ce n’est pas l’arrivée la plus digne que l’on puisse faire à un rendez-vous humanitaire mais, j’ai beau l’utiliser de manière régulière depuis ma sortie de prison, la téléportation me rend toujours malade. Le principal symptôme dont on m’a averti est un "traumatisme intestinal" que je n’ai jamais vraiment compris, étant néanmoins très bien sujette aux haut-le-cœur même si l’habitude m’évite de vomir à l’arrivée. Comme beaucoup, j’ai également une perte de repères et d’équilibre à voir mon environnement changer d’un coup. Enfin, et là on parle d’une de mes particularités, me retrouver couper du Green un instant et de devoir réhabituer mon lien avec celui-ci comme avec les plantes alentour après coup entraine un sentiment de perte complète et d’étourdissement qui s’assure que je finisse par terre s’il n’est personne pour me retenir. Sachant cela, je préfère partir assise. On gagne du temps au mieux et on tombe de moins haut au pire. Je reprends une grande inspiration…

Et j’ai l’impression d’avoir bue la tasse, toussant alors que je tombe en avant dans une pièce bien différente de celle dans laquelle je me trouvais l’instant d’avant. Je lèverai bien la main pour demander à d’éventuels interlocuteurs de me donner quelques instants mais si je fais ça je suis parterre donc on va rester à quatre pattes encore un peu, c’est très bien comme ça.


Dernière édition par Ivy P. Isley le Jeu 3 Jan 2019 - 9:14, édité 1 fois (Raison : Modifications sur la méthode d'agriculture)
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Message  Yitzhak Anavim Dim 22 Juil 2018 - 11:31

Un nouveau pays à soi, c'est aussi l'occasion rêvée de se lancer dans des projets expérimentaux. Avec toute une structure urbaine à reconstruire, il aurait été dommage de ne pas essayer de mettre en pratique les délires d'architectes idéalistes qu'on voyait pour l'essentiel dans des univers de jeux vidéos futuristes. Dans les années 60, on voulait ériger des immeubles comme des cité-état dont il serait inutile de sortir. Mais c'était une vision qui avait prouvé ses limites. Aujourd'hui, les gens du commun n'avaient que les mots « renouer avec la nature », mode de vie « plus sain », à la bouche. On les voyait se persuader d'avoir trouvé l'élixir de longue vie en posant un baobab en pot dans leur cuisine et en faisant pousser trois tomates avec les graines achetées dans le supermarché bio au coin de la rue. Je trouvais personnellement tout ce cinéma assez ridicule mais il fallait bien vivre avec son temps pour se faire aimer du peuple. Après, outres les initiatives individuelles sans effet, je reconnais qu'il existe de réels problèmes écologiques contre lesquels il serait difficile de se positionner sans mauvaise foi. Je ne suis donc pas particulièrement opposé à l'idée de faire de notre capitale une ville-jardin. En fait, je m'en fiche assez tant que ça fait de la bonne publicité à l'international, et que ça ne m'empêche pas de faire mes trucs dans mon coin. Par contre, les plantes, ça attire un tas d'insectes et, en ce qui me concerne, j'ai l'intention de prévoir une dose de produits chimiques pour les tenir loin de moi parce que je déteste ces machins. Sérieusement, j'aime pas être surpris pas une araignée rôdeuse. Ça me fait crier comme une fillette et j'ai détruit un PC en tirant dessus sans réfléchir la dernière quoi que c'est arrivé. Et si la plupart des gens sont comme moi, ce qui, sur ce point reste fort probable, on aura encore l'exemple d'une bonne idée super sur le papier, et qui, mise en pratique, ne satisfait finalement pas grand monde. Mais comme la plupart des gens est aussi incapable de projeter aussi loin, on en aura pour quelques années de pouces verts enthousiastes dans les médias branchés.

Il n'empêche que ce n'est pas parce que je ne suis pas 100 % emballé que je ne suis pas intéressé de suivre l'évolution des installations. J'ai aussi très envie de rencontrer Poison Ivy. J'ai toujours de la curiosité pour les personnes pleines de conviction, prêtes à aller au bout de leur logique avec la certitude solitaire de suivre un chemin juste. Je m'y reconnais un peu, et en même temps, cela peut-être effrayant. Je ne voudrais pas, comme certains, passer pour un illuminé en me battant pour une cause absurde. Ceci dit, certaines causes absurdes et meurtrières pour certains, peuvent avoir une utilisé pour ceux qui les mènent, et c'est là que les choses peuvent devenir fascinantes. J'attends d'une personne qu'elle soit capable de défendre son point de vue jusqu'au bout. Ensuite, je décide d'en faire un ami ou un ennemi. Mais un ennemi de qualité. Ce n'est pas parce qu'on veut se tuer qu'on ne peut pas se respecter. Dans l'immédiat, je ne dirais pas que Poison Ivy est en opposition directe avec mes projets. Il n'est pas dit que son but absolu ne finisse pas par me poser quelques soucis, mais nous avons des intérêts à rester alliés quelques temps. Elle semble avoir compris l'intérêt de faire des compromis, et l'impossibilité de transformer le monde en une vaste forêt végétale, personne n'ayant la grande envie de retourner à un mode de vie proche de celui des singes. Mais rien ne garantit qu'elle n'emprunte pas, comme la Confrérie, un chemin détourné pour frapper plus fort plus tard. Ceci dit, je suis prêt à négocier aussi. Dans un monde plus sélectif, on devrait libérer aussi un peu d'espace sur terre pour faire repousser quelques forêts.

A mon sens, l'apport le plus immédiatement intéressant de la scientifique à Genosha est l'amélioration de l'agriculture. Pour mener à bien nos idées, l'indépendance économique est indispensable. Si nous pouvions, ensuite, proposer nos production sur le marché, et notamment sur le lucratif marché biologique, nous pourrions aussi imposer peu à peu une certaine domination commerciale, mais aussi morale, en implantant bien dans la tête des personnes les plus fragiles et influençables que nos terres sont liées au « bien-être ». Après, je n'ai pas lu tous les rapports dans le détail. Je m'intéresse plus à la mise en place technique et à surveiller que les idées de notre dame végétales ne dévient pas trop. Si nous sommes plus tolérants envers les terroristes idéologiques en leur accordant parfois des intentions valables, nous n'en oublions pas moins que les personnes prêtes à s'opposer ouvertement à un système, aussi abusif soit-il, restent des éléments chaos potentiels. On apprécie toujours un peu moins les esprits libres quand on a pris le pouvoir. Je me suis donc réservé la journée pour accueillir Miss Isley et discuter avec elle d'avenir. Quand j'entre dans la pièce de téléportation où je devais la retrouver, je suis ceci dit assez surpris de la voir à quatre pattes, l'air totalement défait et presque sur le point de vomir.

– Un problème avec l'installation ? – Je m'approche d'elle pour l'examiner rapidement et évaluer qu'il ne lui manque aucun bras, ni œil, ni jambe. Avec la téléportation, on peut toujours craindre un incident, même si les risques ont été considérablement réduits ces dernières années. Mais apparemment, elle est entière. – Si vous n'avez pas l'impression qu'il vous manque un organe essentiel à votre survie, je pense que vous pouvez vous relever.

Il manquerait plus qu'elle ait voyagé sans le cœur ou les poumons. Bon… J'aime pas ce genre de situation. Je reste planté là comme un idiot et je ne sais pas quoi dire. J'aurais presque préféré qu'elle ait un problème grave visible, au moins, j'aurais su quoi faire. Mais, si c'est juste un malaise comme ça, je suis censé faire quoi ? Je peux m'improviser chirurgien mais pas infirmière moi, sauf pour les soins d'urgence, mais j'ai rien à raccommoder. Elle a juste… pas l'air bien. Je hausse un sourcil perplexe.

– Vous avez besoin de quelque chose ? De quelqu'un d'autre ? Je peux revenir plus tard si vous préférez. Parce que je m'y connais plus en robots en fait.

Non parce que, au pire, je peux appeler un médecin, c'est pas mon rôle de retaper des humains ou des plantes, je sais même pas trop avec son organisme modifié.
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Message  Ivy P. Isley Mer 25 Juil 2018 - 13:09


La première question qui m’est posée me fait grimacer, moins parce que je n’ai aucune idée de l’installation évoquée que parce que ma vie m’a suffisamment prouvé que les questions apportent des problèmes et que je préférerais les éviter aujourd’hui. Néanmoins, une grimace reste une grimace et je n’ai pas attendue la question pour en faire, toujours assise en tailleur et basculée en avant au point d’avoir besoin de mes deux mains pour ne pas tomber. La position peut sembler étrange mais il faut rappeler que mon corps est plus agile que la norme humaine et que, ainsi, le contorsionner est plus aisé ; volontairement comme involontairement. C’est cependant pour mon intégrité physique que celui qui s’approche de moi s’inquiète, le manque d’organes n’ayant jamais été évoqué comme une possibilité de conséquence de téléportation par Exodus, mais ce n’est pas une question ainsi n’y a-t-il surement aucun problème.

Ma connexion à la nature végétale s’en revient, me permettant de percevoir tout ces enfants ensommeillés et m’engourdissant d’une façon plus agréable et douce que la précédente. Mon équilibre s’en suit rapidement et je peux redresser dos et tête pour reprendre une perception de l’espace et voir celui qui vient m’accueillir comme le lieu où j’ai atterri. Toujours assise en tailleur, visage dégagé de cette chevelure qui repose en partie sur le sol en une chute désordonnée, je fixe un jeune homme qui m’en parait d’autant plus grand que je ne suis pas à ma taille normale mais qui devrait continuer de me dépasser une fois que je lui aurai obéi ; et d’une dizaine de centimètres, possiblement. Cette grandeur s’accompagne d’une carrure svelte voir mince qui le font sembler fragile malgré une mâchoire d’une force indéniable, plus en adéquation avec son nez proéminent qu’avec le reste de son agréable physionomie. D’une certaine manière, j’ai l’impression de faire face à un adolescent mais son regard est difficile à soutenir : entre les paumières se tiennent deux braises noires où les flammes d’une intelligence dansent au plus profond des ténèbres, attendant de s’éveiller à l’incendie. Comme si cela n’était pas suffisant à me faire détourner les yeux, mon interlocuteur enchaine avec de nouvelles questions qui me séparent un instant dans la pièce pour fixer le vide.

« Ne vous inquiétez pas, seule ma crédibilité manque à l’appel mais au moins n’est-elle pas répandue sur le sol. »

Ma voix est moins suave qu’à l’accoutumée, mésaventure oblige, mais elle s’évanouie sur un sourire mêlant gène et dérision. Après avoir rapidement ausculté un environnement restreint et trop artificiel pour moi ainsi que probablement trop technologique également, j’entreprends enfin d’obéir et décroise mes jambes pour me relever, m’appuyant d’une main tout en réclamant une légère distance de l’autre. Je ne suis pas au mieux et ma toxicité a dû s’en revenir aussi surement que la teinte verte de ma peau ainsi vaut-il mieux éviter tout risque d’empoisonnement accidentel ; comme celui d’une poignée de main destinée à m’aider à me remettre debout. Ces deux points accomplis, mon sourire se fait plus confiant alors que je fixe de nouveau mon interlocuteur, lui faisant face avec autant de cordialité que j’y parviens face à son regard tout en ramenant mon épiderme à un équivalent humain.

« Pamela Ivy Isley, reprends-je de façon posée et douce quoi qu’un peu engourdie, tendant une main désormais inoffensive à l’exception d’une étonnante force physique. Docteure en biochimie et botaniste en génie écologique voire écoterroriste, faites votre sélection. »

D’ordinaire, j’évite de ramener ma troisième "vocation" au niveau des deux premières ; outre qu’elle est utilisée pour me diaboliser, tous ne peuvent faire le lien entre Pamela Ivy Isley et Poison Ivy. Arkham Asylum, le SHIELD et les organisations de Super-Héros connaissent ma véritable identité, ainsi que les gouvernements pour qui ils travaillent, cependant le commun ne doit pas avoir assez d’attention pour faire le lien. Cela a peut-être été médiatisé lors de mon arrestation par les Vengeurs en 2011 mais beaucoup de choses se sont passées depuis et ma crédibilité de super-criminelle est aussi à reconstruire que dans les autres domaines. L’Indonésie et les Last Sons tiennent leur épouvantail mais le Wakanda, le Genosha et les Luchadores sont plus ouverts à ce que je peux apporter. Ce qui ne signifie pas qu’ils me fassent confiance, et réciproquement, d’où que j’attende la présentation de mon interlocuteur. Je ne la lui demande pas, les questions apportent des problèmes, mais m’attends à ce qu’il soit membre de la X-Force ou d’une autre catégorie de personnes capables de me gérer si je ne file pas droit. Cela serait rassurant puisqu’exclurait toute notion de confiance et les pièges sous-jacents, d’un côté comme de l’autre, même si cela risque aussi d’attirer plus de questions. Malheureusement, je ne suis pas en position de réclamer qu’elles me soient formulées différemment ainsi les subirais-je en tentant de limiter les complications qu’elles entraineront.

« Sans vouloir vous vexer, j’espère que votre expertise en robotique ne signifie pas une automatisation de l’agriculture motivant ma présence. »

Si je n’ai pas d’inimité avec les machines, je suis contre la mécanisation de secteurs que je considère comme nécessitant un aspect humain. Cela ne viendrait pas à l’idée de construire des machines pour les métiers sociaux ainsi donc cela ne devrait pas être le cas pour l’agriculture et tout autre secteur en lien avec des êtres vivants. Les humains ont des contacts entre eux et les plantes également mais, s’il y avait plus de contact entre les deux espèces, on cesserait peut-être de cultiver les végétaux pour commencer à les élever. Une fine différence terminologique qui a beaucoup d’implications même si, au final, cela n’empêchera pas de se nourrir de ce qu’on élève. La mort est inévitable, c’est la douleur qui est à éviter. C’est pour cela que j’essaie d’éviter les contacts humains, d’ailleurs, même si je n’ai pas vraiment le choix.
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Message  Yitzhak Anavim Sam 8 Sep 2018 - 14:15

Elle a quand même une attitude assez bizarre. J'ai du mal à savoir si elle est sur la réserve parce qu'elle se sent vraiment mal ou si elle a des problèmes de communication. Au moins, on serait deux, même si je n'ai pas peur des gens et de leurs questions. Ce sont plutôt les gens qui ont peur de moi et qui me trouvent louche, principalement quand je suis à mon top de sociabilité. Allez comprendre… La position de son corps est assez anormale aussi mais je suis moins surpris, je me suis renseigné à son sujet. Du coup, une grande interrogation se pose : si j'ai des difficultés à interagir avec des humains, comment vais-je m'en sortir avec une nana dont le cerveau est potentiellement à moitié bouffé par des plantes ? Peut-être mieux, vous me direz. C'est assez tranquille une plante. Pas difficile, globalement calme, parfois un peu envahissant, piquant, toxique… Mouais, j'aurais surtout dû apporter mes gants de jardiniers en fait. Parce que sa peau a une couleur d'extra-terrestre et je crois que, dans son cas, c'est plutôt mauvais signe pour ma survie. Elle me fait comprendre que je ferais mieux de me tenir à distance. Aucun problème, je suis pas suicidaire. Et puis, elle croit quoi ? Que c'est une vocation pour moi de chercher le contact physique avec les gens pour tout et n'importe quoi, du style leur tendre la main parce qu'ils sont tombés par leurs propres moyens ? Non, je suis pas ce bon samaritain, même si la personne est super sexy, je préfère attendre de savoir si mon intervention est absolument nécessaire. Alors à moins d'une jambe écrasée… Attendez, je divague un peu trop là. Elle me parle. Bon point, elle fait de l'humour pour que je ne la prenne pas trop en pitié.

– Moi, ça me va. Je suis assuré que vous devrez mettre le paquet pour me convaincre de votre valeurs maintenant !

Quand je dis ça, je plaisante, bien sûr. Mais je sais que les gens ont souvent du mal à savoir quand je fais des menaces sérieuses et quand je suis dans le second degré. Sans doute parce que je manque d'expressions « gentilles » dans mon répertoire. Au pire, elle mettra le couvert double, je lui en voudrais pas non plus d'essayer de m'impressionner tant que ça part pas en blabla interminable et inutile. Mais on peut compter sur moi pour l'interrompre si je sens que ses explications tournent en rond. Une fois que j'ai compris un truc, je veux vite passer à autre chose, et je le fais souvent sans même y penser.
Elle reprend une couleur de peau normale et me tend la main en se présentant. Je suppose que c'est safe maintenant, ce qui ne m'empêche pas de rester parano. Donc, je lui tends la main, mais avec une protection synthétique qui imite la chair par dessus. Si elle est vraiment sensible, elle pourra s'en rendre compte. Et puis, quoi ? C'est ma mutation, je fais ce que je veux avec.

– Yitzhak Anavim, mutant ingénieur en robotique, en armement, terroriste tout court et chargé d'opérations en tout genre pour la Confrérie. Par exemple, aujourd'hui, je viens faire la conversation avec vous. Ah, et, j'allais oublié, enchanté !

Je lui fais un premier sourire vraiment sympa, encore, j'espère. J'ai une certaine satisfaction intérieure à me présenter à quelqu'un avec des titres pas vraiment énonçables d'habitude, vu qu'elle m'en a donné l'autorisation, en se désignant comme une paria. Je lui rend la politesse. Ça soulage de temps en temps de sentir qu'on va à priori pas discuter avec quelqu'un qui nous catégoriserait volontiers dans la catégorie des monstres sans âme. Elle me lance quand même des hostilités pour se rassurer sur le fait que je n'ai pas l'intention de nuire à ses projets d'agriculture naturelle. Je hausse les épaules avec une certaine indifférence.

– Je connais parfaitement la robotique mais ça ne fait pas de moi le technicien à tout faire de la Confrérie. J'aime bosser sur des machines qui me motivent, et automatiser l'agriculture, ça sonne pas comme un truc spécialement passionnant dans mon cerveau. J'ai les armes, vous les plantes, chacun son truc ! Par contre, je peux parler plan d'action, mise en place et politique. Dans une société qui intègre officiellement les avantages des mutations, beaucoup de machines qui aident à la main d’œuvre pourraient devenir obsolètes.

Difficile à croire dans un monde où on adore faire entrer les gens dans des spécialisations sans qu'ils puissent en sortir, mais je suis quelqu'un de très diversifié, ce qui est une force comme une faiblesse, dans le sens où j'aime aller sur plusieurs domaines à la fois. C'est une chose difficile à comprendre pour la plupart des gens. On n'est apparemment pas censés maîtriser plus d'une chose dans une vie. Pourtant, c'est long une vie quand même. Si on estime qu'il faut 5 ans d'études pour devenir ingénieur dans un domaine, ça fait beaucoup d'autres couples d'années pour se mettre à fond sur autre chose au risque de sérieusement s'ennuyer. En tout cas, je m'ennuie vite en restant locké sur un seul truc. Je m'attends à ce que Ivy soit un peu déstabilisée, s'interroge sur la légitimité de ma présence ici, etc. On fera avec. Je suis prêt à répondre à toutes ses interrogations et à lui prouver que je peux être un référent tout à fait acceptable pour la suite de ses projets à Genosha !


Dernière édition par Yitzhak Anavim le Mar 6 Nov 2018 - 13:51, édité 1 fois
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Message  Ivy P. Isley Lun 17 Sep 2018 - 5:47


Mon sourire de gène et de dérision se mue en amusement à la réponse de mon interlocuteur, lequel a raison : je dois effectivement le convaincre de ma valeur maintenant. J’ai l’habitude et, tant que l’on me laisse la possibilité de le faire, n’en demande pas plus. Après, j’ignore si "mettre le paquet" est un terme adéquat, puisque cela pourrait me faire paraitre plus dangereuse ou puissante que nécessaire. Qu’importe cependant, j’ai d’autres choses à penser et à percevoir. Il n’est donc pas de réponse autre que le sourire suscité.

La poignée de main qui s’échange ensuite est étrange, non dans sa forme mais dans sa texture. J’ai beau avoir un tissu épidermique entremêlé d’algues symbiotiques et des cellules humaines ou végétales toutes gorgées de toxines, mon contact n’est pas réellement différent de celui d’un humain lambda ; sauf pour la force et la souplesse déjà évoquées ainsi que, évidemment, les éventuelles exsudations vénéneuses. Yitzhak Anavim, lui, a l’air parfaitement "normal" mais son contact est inhabituel. Je ne m’en inquiète pas même si cela me perturbe un instant, en parallèle de sa présentation. Mutant, voici qui explique sans doute la particularité et ne devrait pas être surprenant considérant le pays, ingénieur en robotique et en armement, voici qui induit des questions sur les implications de sa présence dans notre association, terroriste tout court, rien à ajouter, et chargé d’opérations en tout genre à la Confrérie, visiblement pas un membre de la X-Force mais adaptable à "la conversation" qui me concerne. Soit. Et enchanté aussi, le petit commentaire qui me fait lui répondre avec un nouveau sourire.

« De même. »

Le sourire du jeune homme est agréable mais vacillant, sans doute par doute de son aspect convainquant. La situation doit être aussi perturbante pour lui qu’elle ne l’est pour moi et il tâche d’être sympathique le temps de s’adapter. Peut-être cache-t-il également une certaine crainte, même s’il est du même milieu que celui pour lequel je suis problématique ; encore que certains devraient préférer que je me limite à l’écoterrorisme plutôt que d’essayer d’apporter des choses. Confiante que cela lui passera, je ne m’en inquiète pas et enchaine directement à mon appréhension vis-à-vis d’une automatisation de l’agriculture.

La réponse se fait avec légèreté et indifférence, nuançant le rôle de "chargé d’opérations en tout genre à la Confrérie" : il ne fait que ce qui le motive et automatiser l’agriculture n’en fait pas parti. Il a les armes, j’ai les plantes, chacun son truc ; j’acquiesce avec le même sourire que précédemment. La possibilité d’évocation de plan d’action, de leur mise en place et plus généralement de la politique me laisse supposer que c’est là les principaux sujets que nous aborderons tandis que la précision sur la nouvelle société du Genosha est encourageante. Les capacités mutantes, comme celles des autres surhumains, peuvent être merveilleuses et révolutionner bien des domaines ; elles sont malheureusement bien souvent limitées à la seule utilisation violente. A Gotham, j’ai préféré vivre en marge des Morlocks malgré nos échanges et notre entraide du fait de la violence interne à leur communauté ; violence exploitée par certains pour le divertissement et dont je ne souhaitais pas faire partie. C’est également pour cela que je suis restée marginale avec la criminalité locale, aussi, y faisant des échanges et de l’entraide sans y appartenir réellement. Du moins, de mon point de vue ; chose qui laisse donc le débat ouvert. C’est cependant une autre discussion que l’on mène ici.

« Effectivement, dis-je simplement pour confirmer à la fois que beaucoup de machines vont devenir obsolètes face aux capacités des surhumains et que l’on a chacun sa spécialité. Je suis curieuse d’en savoir plus sur les politiques écologiques et les plans d’action que vous ont inspiré mes propositions, ainsi leurs mises en place. »

Reconvertir les sites des prisons et des laboratoires de l’Ancien Régime du Genosha en tour d’agriculture urbaine et convertir les toits des logements en jardins forestiers communautaires sont deux aménagements sur lesquels mon aide théorique était suffisante, les pouvoirs des habitants de Genosha devant inclure d’autres phytokinésistes capables de faire croitre les plantes en secondes au lieu de saisons. Cependant, il est peut-être question de capacités bien plus rares.

« Je reste aussi concernée par la réintroduction des espèces végétales endémiques de l’île. Les explications m’ayant été fournies me laissent à penser qu’elles ont été quasiment toutes exterminées et que les rares individus survivants étaient exploités en laboratoire, vivants ou morts. »

Les témoignages que j’ai eus de l’Ancien Genosha évoquaient une "technocratie" où il ne restait que "peu de nature" ; un reflet du futur de l’Humanité qui matérialisait l’artificialité triomphante tel un techno-virus, opposé d’un Wakanda incarnant l’équilibre entre les êtres vivants. Le Nouvel Genosha se veut plus proche de l’exemple de son voisin et j’espère pouvoir contribuer à cela tout comme j’escompte que les pays alentours, particulièrement ceux du Bassin du Congo de l’autre côté de la Vallée du grand rift, en bénéficieront.

« Enfin, je suis toujours disposée à vous confier la garde de plusieurs mes enfants ; leurs fruits et feuilles peuvent accomplir des merveilles, selon les besoins. Cependant, sans remettre en doute le soin que vous prendrez d’eux, je préfèrerais qu’ils soient élevés au sein de vos structures d’agriculture urbaines ; ils sont relativement citadins, comme moi. »

La conclusion est dite sur un ton humoristique mais c’est peut-être étrange, considérant que je ne me définie pas comme une humaine et que je me bats pour des zones sauvages massacrées par la main d’esclaves. C’est peut-être même incohérent même si j’y trouve une logique : oui, les plus fortes populations de mes enfants se trouvent au sein de la Forêt du bassin du Congo, pour aider les populations locales à se nourrir de fruits sans avoir à dépendre des compagnies les exploitant et les maintenant dans la malnutrition afin de s’assurer que les gens travaillent qu’importe les conditions, et de celles de l’île de Sumatra, pour aider à survivre et y marquer dans la douleur les criminels sponsorisés par le gouvernement pour déclencher des incendies meurtriers tant pour les végétaux que pour les êtres humains. Cependant, les plus fortes concentrations de mes enfants doivent se trouver à l’Asile d’Arkham, où certains y sont étudiés sous serre, et à l’Oasis, même si son aspect "citadin" reste discutable. Tout aussi discutable que le fait que je sois citadine moi-même, considérant mon lien avec la nature et les années passées sans domicile fixe ou enfermée. Pour moi, ça compte. Après, j’ignore comment le Genosha compte répartir ses territoires sauvages et ses territoires cultivés sur le reste de l’île ; je préfère donc préserver mes enfants des éventuelles difficultés que risquent de rencontrer les autres végétaux dans les mois et les années à venir. Les tours me semblent plus sécurisantes pour eux. Et mon trait d’humour me semble définitivement mort.

« Cela étant, reprends-je avec la même légèreté en regardant la pièce technologique dans laquelle nous nous trouvons. Je ne suis pas certaine d’être assez citadine pour cette installation. Sans avoir la moindre idée concernant son utilité, je suppose que ce n’est pas votre office. »

Une déduction magistrale de ce qui saute aux yeux pour la forme et une demande implicite pour le fond, le tout sans poser de question ; on est bon. J’espère. Non ?
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Message  Yitzhak Anavim Mer 7 Nov 2018 - 16:59

Quel est ce type qu'ils ont été me mettre dans les pattes ? Je suis sûr que la question lui a traversé la tête. On ne peut pas dire que la discussion entre nous soit d'une fluidité extrême. Elle voulait parler de plantes, je casse son délire en lui annonçant que je viens surtout discuter d'une mise en place politique. C'est souvent le problème. Les gouvernements engagent des scientifiques passionnés parce qu'ils ont trouvé comment rendre leurs travaux utiles, profitables, avantageux, etc. Mais leurs motivations initiales, belles volontés, ou le pourquoi telle ou telle découverte est fascinante, avouons-le, ils s'en tamponnent comme de leur première dent de lait. Et, disons-le, je m'en tamponne. Mais ne commencez pas à dire que je suis méchant, que j'aurais dû laisser ce rôle à quelqu'un d'autre ou juste faire un effort d'intérêt pour flatter l'ego de la dame. Je n'ai pas davantage l'intention de lui casser les oreilles avec des sujets qui me passionnent, même si je serais enchanté de lui parler dans le détail du merveilleux fusil laser que je suis en train d'élaborer. Précision au top, concentré de destruction pas plus lourd ni épais qu'une mouche, et pour ce qui est de la rapidité… Enfin, je vous passe le détail. Je vous enverrai le prospectus pour Noël si vous y tenez, avec un tarif spécial nouveauté et des réductions sur les prochains achats de ceux qui auront la délicate attention de m'envoyer des vidéos de leurs exploits. Cet encart publicitaire terminé, nous pouvons en revenir à notre discussion, où Ivy semble rassurée sur le fait que je ne vais pas me mêler de ses affaires. Il y a des avantages à travailler avec quelqu'un qui ne s'intéresse pas spécifiquement à votre domaine. Et nous n'aurons pas de débat houleux sur son opposition à l’automatisation. Tout ce que les mutants demandent est d'être utiles à faire ce pour quoi la nature les a créés. Le problème sur lequel les politiques humaines font l'impasse est que les seuls mutants autorisés à utiliser leur potentiel le sont pour mener des guerres « justes », souvent contre d'autres mutants qui, comme moi, sont frustrés de  devoir choisir entre paria ou soldat piloté par le shield.

Une autre grande préoccupation d'Ivy est la réintroduction des espèces endémiques de l'île, étouffées sous des coulées de béton et d'acier. Je n'arrive toujours pas à déterminer pourquoi réhabiliter la faune d'origine est d'une importance majeure. Il existe un tas de jolies plantes que l'on pourrait planter à Genosha sans que personne y voie la différence ! Mais bon, c'est un peu comme le sujet de la disparition des animaux. Jamais compris pourquoi les gens se sentent si concernés par la l'extinction d'un tas d'espèces qu'ils sont incapables de nommer quand les seules qui les intéressent réellement sont les chats, les chevaux et les chiens. Il pourrait ne rester que 10 % des espèces de cette planète sans que personne ne s'en rende compte, pareil pour les plantes. Alors qu'est ce que ça change franchement ? Je m'abstiendrais de poser à haute voix la question de cette énigme, car je suis assuré que, comme d'habitude, on me répondra qu'il est évident qu'il s'agit d'un problème d'une importance capitale et que je suis un monstre d'avoir besoin d'explications pour le valider. Tout cela pour la simple raison que personne n'est capable d'expliquer en quoi l'existence d'une certaine espèce d'antilope ou de lézard est indispensable au bon fonctionnement du monde et de leur vie personnelle. Il m'est donc difficile d'ouvrir une discussion sur le sujet avec Ivy. Surtout qu'elle parle des plantes comme des « individus » vivants ou morts, chose dont le concept m'échappe d'autant plus. On m'avait bien dit que cette femme était particulière. Je ne peux pas dire que je sois déçu, mais j'ai un gros problème avec les raisonnements qui échappent à la logique et auxquels on ne devrait normalement accorder aucun crédit. Je préfère rester neutre.

– Oui, nous devons en avoir dans les laboratoires de Genosha. Nous pourrons aller leur rendre visite si vous le souhaitez. Si la réintroduction de ces résidents de droit est une chose réalisable et assez rapide, je ne vois pas d'inconvénient à les privilégier.

J'essaye de rentrer dans son délire. Du reste, il est toujours intéressant pour notre communication de montrer que nous avons remis en état l'île détruite par la main de l'homme, en favorisant la diversité biologique. Ne me demandez pas pourquoi les gens trouvent cela particulièrement positif et réjouissant. Il faut se plier à l'avis de la majorité pour plaire. J'applique. J'ai quand même du mal à ne pas hausser un sourcil perplexe en l'entendant me préciser que ses « enfants » sont citadins. A l'intonation, il semble que ce soit une blague. Mais il est difficile de comprendre pourquoi cette dernière affirmation est une plaisanterie si le reste est sérieux. Ou je suis sur le point de découvrir qu'elle se fiche de ma gueule depuis le début ? Mouais. J'ai bien fait de m'exprimer dans le même registre qu'elle au début. Plaisantons ensemble dans le doute.

– Oui, bien sûr. Nous pourrons même leur construire des crèches et des écoles pour leur apprendre à tirer le meilleur de leurs talents naturels.

Est-ce que je fais le signe LOL avec mes mains au cas ou ? Un sourire suffira. Je me contente du sourire. Pour le moment, je n'ai pas trop envie de discuter ses exigences, ce ne sera pas à moi d'en décider, même si je trouve curieux de vouloir élever des plantes en immeuble et non dans la terre. Ne serait-ce pas une manière de respecter davantage leur environnement naturel ? Ou elle pense qu'ils ont peur du noir, du froid, ou que sais-je ? Je peux aussi raisonnablement penser qu'elle est une scientifique pleine de tocs en ce qui concerne ses créations et qu'elle ne peut voir les plantes qu'elle a créée comme de vulgaires végétaux que l'on pourrait piétiner. Je préférerais aussi savoir mes inventions protégées dans un coffre-fort blindé plutôt que plantées sur un terrain vague, bombes à part (lol). Ça semble assez cohérent, finalement. Mais elle me fait observer que nous prenons pour notre part racine dans un endroit assez peu approprié à une conversation développée.

– Je dirais que c'est un genre de hall d'entrée… Ce qui n'est effectivement pas des plus adaptés. Mon bureau est… – Un bazar indescriptible. – Je n'ai pas l'habitude d'y recevoir du monde. – Je me disais bien que j'avais oublié un truc. – Je pensais que vous voudriez voir les structures, la ville, ou les laboratoires qui gardent certains spécimens des plantes de l'île. Que préférez-vous ?

Je m'en sors bien non ? En fait, j'avais vaguement prévu ce genre de programme à l'origine. D'où le fait que je n'avais pas prévu de recevoir ailleurs. En général, je trouve toujours une solution pour échapper au ménage et au rangement. On me dira « il y a un personnel pour ça ! » mais je ne laisse personne d'autre que moi toucher à mes affaires, et j'ai mieux à faire que perdre du temps dans la conception de fées du logis mécaniques.


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Message  Ivy P. Isley Mer 14 Nov 2018 - 5:48


Yitzhak ne réagit pas réellement à l’énoncé de ma curiosité mais confirme cependant la présence des espèces endémique de son île dans les laboratoires de celle-ci ; une confirmation qui m’interpelle un instant, me conduisant à me demander s’il s’agit des mêmes infrastructures utilisées par l’ancien régime et sensément converties selon les propositions discutées entre Azazel et moi ou bien de nouveaux bâtiments. Pas le temps d’y réfléchir plus puisque l’offre qui s’en suit apportera la réponse : nous irons leur rendre visite, évidemment. C’est agréable d’entendre parler quelqu’un d’autre que moi des plantes en tant que "résidents de droit" et mon sourire se fait avec gratitude, s’agrandissant à la confiance en moi lorsqu’il est question de réintroduction "réalisable et assez rapide". Je ne suis pas douée avec les humains, lorsque je tente d’être sincère et n’ai pas de plan pour eux, mais je suis la meilleure avec les plantes. Beaucoup sont mortes à cause de moi, peut-être même plus que d’humains d’ailleurs, mais un plus grand nombre encore a vécu. Et, soyons franc, les chances de survie d’une plante face à un humain sont bien maigres si celui-ci décide de lui nuire ; je ne nie pas pouvoir être une motivation pour cela, Nouvel Eden a brulé par ma faute, mais je me rends généralement dans des endroits où la malfaisance est déjà là. Cela allège ma responsabilité. Ici, au Genosha, les humains ont la volonté de devenir bienveillant envers les plantes et c’est encourageant. "Résidents de droit", l’appellation me satisfait ; peut-être plus pour ce que je choisis d’y voir que ce qui y est réellement dit. Mes enfants seront-ils également résidents de droit, considérant qu’ils naitront ici ? Les questions apportent des problèmes, je la tarais donc quand bien même le sujet de ma descendance est abordé.

Ma plaisanterie laisse un instant d’hésitation avant de recevoir une réponse et la réciprocité se fait en miroir : après avoir manifesté mon amusement à la réplique, je laisse échapper un doute. Heureusement, celui-ci est dissipé par le sourire du jeune homme, auquel je réponds en miroir une fois encore. Crèches et écoles existent déjà au sein des végétaux mais c’est bien la volonté qu’ils puissent en avoir qui me conduit à déprécier les cultures hors-sols. Non content de contribuer à une grande part des interactions sociales, les réseaux racinaires permettent aux membres d’une même espèce de s’entraider et de partager nutriments comme informations. Les plus forts peuvent ainsi aider les plus faibles à survivre, les plus anciens peuvent ainsi partager leur expérience aux plus jeunes notamment dans la protection à l’encontre des maladies. Je pourrais faire tout un cours sur cela mais, désormais que le consensus scientifique est fait sur le sujet, inutile de dévier trop du sujet ou de mettre en évidence que, là où j’ai les plantes, mon interlocuteur a les armes. Cela étant, précision sans doute nécessaire, les tours d’agriculture urbaines que j’explore dans mes travaux ne sont pas des assemblages productivistes exploitant l’hydroponie mais bien des transferts de sols agricoles au cœur des villes ; loin de moi l’horrifique idée d’élever des végétaux en batterie comme c’est déjà fait pour certains animaux. Oui, la quantité sera moindre mais la qualité tant de vie que de consommation sera supérieure. Une direction vers laquelle tendent les labels biologiques actuels en plus d’avoir accompagné l’Humain durant son Histoire plus que les cultures industrielles ne l’ont fait. Qu’importe, c’est hors sujet.

Ma supposition est correcte et Yitzhak m’explique que nous nous trouvons dans un genre de hall d’entrée… chose qui me laisse encore plus perplexe. Je le crois sur parole mais regarde tout de même de nouveau les alentours, qui me semblent bien clos pour une entrée mais dont la technologie m’échappe très certainement. Au moins est-il en accord que nous gagnerions à aller ailleurs ; pas son bureau, cependant. Pas l’habitude d’y recevoir du monde, c’est une excuse suffisante qui, dans mon esprit, ne manque pas de me rappeler ma cellule d’Arkham aux heures de lecture et de retranscription ; cellule dans un état tout aussi buissonnant que pouvait l’être les différentes chambres dans lesquelles je m’occupais de rédiger mes recherches durant les époques précédentes de ma vie. Les pensées de mon interlocuteur me concernant me conduisent à acquiescer mais toute réponse plus formulée se voit coupée court par sa question finale. Les questions apportent des problèmes et je me renferme donc, malaisée. Le plus traitre avec une question comme celle-ci, sur mes préférences, reste que ne pas y répondre peut apporter autant de problèmes que le faire et je suis ainsi acculée par deux innocents mots. Nul temps de réfléchir plus avant.

« Vous êtes mon guide, dis-je donc avec la gratitude d’une personne appréciant la bienveillance mais ne saurait totalement cacher que son stress s’est amplifié. J’ignore où se trouvent les terrains des anciens laboratoires mais je suppose que la visite des structures les ayant remplacées, qu’il s’agisse de tours d’agricultures urbaines comme d’un mémorial aux victimes d’expérimentations, nous conduira à travers la ville. Pour des raisons évidentes, je pense que la visite aux peuples à réintroduire se fera en dernière. Si je pourrais les ramener à la vie et les faire se reproduire rapidement, cela nécessitera plus de temps comme d’informations que la vérification et la croissance au sein des tours. »

La logique du raisonnement a toujours été mon refuge face au chaos des émotions. Néanmoins, le premier n’aide jamais bien à calmer les secondes : je suis lucide sur le fait que j’ai un don pour faire des erreurs, apprenant de chacune d’elles sans être capable de m’empêcher d’en commettre de nouvelles juste après, mais je ne peux pas m’en permettre ici. Le Génosha est plus accueillant que la plupart des lieux où je me suis rendue, puisque déjà volontaire à l’amélioration que je porte et engagé dans une collaboration avec moi, mais cela signifie d’autant plus que je ne peux me le mettre à dos : le gâchis n’en serait que plus grand et trop de plantes sont en jeu rien que sur l’île, sans parler des améliorations que celle-ci pourrait apporter au continent tout proche. Je suis habituée à la pression mais je ne sais toujours pas comment y réagir, intériorisant de mon mieux. Cependant, je ne pourrais éviter les questions et les problèmes qu’elles apportent sans réclamation de la gymnastique mentale à les éviter. Reste à le demander sans question, évidemment, et sans passer pour aussi folle qu’on le dit de moi.

« J’ai un service à vous demander, reprends-je en entreprenant de suivre Yitzhak, conservant sourire et amabilité. Comme vous l’avez remarqué, je ne suis pas douée avec les questions. Si vous pouviez trouver une autre formulation à vos interrogations, je vous en remercierai. »

Je fixe mon guide alors que je marche à son côté, le laissant me mener là où il l’a décidé.
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Message  Yitzhak Anavim Sam 8 Déc 2018 - 17:55

Le ton de cette conversation n'est pas du tout clair. Je me sens dans une certaine impasse de communication. Il est nécessaire d'agir au mieux pour ne pas froisser notre invitée, exercice qu'une personne qui me connaît un minimum trouverait franchement absurde de ma part. Je me suis fait taper plus d'une fois sur les doigts pour mes scandales médiatiques dispensables. Mais, bizarrement, ce que je dis a l'air de passer. Mon charisme continue de faire ses preuves ! Elle sourit, elle semble satisfaite. Je pourrais donc me dire « Bravo mec, tu gères comme un chef ! » sauf que sa réaction à mes plaisanteries n'est pas tout à fait celle que j'attendais. Je crois réellement qu'elle boit sérieusement chacune de mes paroles et apprécie que je cherche à utiliser le même registre de langue qu'elle. L'ennui, c'est que je suis allé dans l'exagération pour « rire », et j'ai visiblement touché juste… avec la volonté de me moquer. Imaginez-vous mon embarras mental ? Impossible de revenir en arrière sans être affreusement vexant. Je vais être obligé de garder ce registre ridicule jusqu'au bout de cette rencontre en ayant l'impression de jouer un numéro comique. Pourquoi pas, me dira-t-on. Après tout, personne d'autre ne nous entendra, je ne risque pas de passer pour un esprit dérangé auprès de qui que ce soit. Mais une grave question demeure. Combien de temps vais-je pouvoir tenir sans craquer ? Parce que je me connais. Je sais que mes tentatives d'adaptation à l'autre, quand elles vont beaucoup trop à l'encontre de mes pensées profondes, ont tendance à éclater spectaculairement en plein vol, souvent sabotées par mes soins quand je n'en peux plus de faire le guignol et estime que plaire à l'autre est un but superficiel qui ne mérite pas tous ces efforts. Enfin… De toute façon, je ne suis pas encore dans une dynamique d'auto-destruction. Avec un peu de chance, je vais peut-être tenir le coup.

Elle a l'air surprise que j'emploie le mot « hall d'entrée » pour désigner la pièce où nous nous trouvons. Je pourrais parler d'un local de téléportation, ce serait effectivement plus justifié. Je voulais simplement donner un air plus charmant à l'endroit… Je considère à mon tour le décor, les murs d'acier blindé, la cabine de téléportation technologique, ou le siège dédié aux téléportations instantanées et commente d'un air désolé :

– Je conviens qu'il manque un grand lustre de cristal au plafond pour être tout à fait dans le thème.

C'est terrible, je ne peux décidément pas m'empêcher de faire de l'ironie, même quand il a été admis que je risquais plus d'égarer mon interlocutrice qu'autre chose. En même temps, c'est drôle non ? Puisque j'y ai pensé, il serait dommage de ne pas le dire. Mais ce n'est pas ce qui perturbe le plus Ivy. Tout dans l'esprit de contradiction, la scientifique semble prise au dépourvue par ma plus grande forme de politesse. Apparemment, je viens de commettre une erreur en lui demandant de prendre une décision. J'ignorais que je devais aussi préparer un parcours touristique précis… Mais, c'est toujours très compliqué avec les gens. Certains ne supportent pas que l'on prenne des décisions à leur place. Vous leur proposez un programme, et ils vous rabattent les oreilles avec leurs « Ah bon ? Je pensais plutôt que gnagnagna » et d'autres sont prodigieusement angoissés à l'idée de devoir choisir. Ils estiment alors que vous êtes inaptes à les contrôler correctement. Même si, sur le moment, les premiers m'énervent et me donnent envie de leur hurler d'obéir et de se la fermer, j'avoue mieux les comprendre que les seconds. Pour une fois que je prends une option non-dirigiste en espérant être aimable, il faut que ce soit une mauvaise décision. Mon écran d'ordinateur commence sérieusement à me manquer. Au moins, Ivy fait l'effort de me donner une réponse, en raisonnant à haute voix pour la justifier. Pas la peine d'en faire autant mais soit, faisons dans l'ordre qui lui semble le plus approprié.

– Donc, nous visiterons rapidement la ville en nous dirigeant vers les structure d'agriculture, et nous réserverons les laboratoires à plus tard. Ok, pas de soucis, en route !

S'il faut être expéditif, ce n'est pas un réel problème non plus. Je me mets en chemin sans perdre plus de temps pour quitter la pièce, prendre un ascenseur, et me diriger vers la sortie de la tour. Après un court silence, la scientifique m'annonce qu'elle a un service à me demander. Je me retourne, un peu inquiet, en étudiant son sourire aimable mais peu naturel. Elle me demande, si je comprends bien, d'éviter de lui poser des questions, ou de le faire plus subtilement. Euh… Faire des circonvolutions délirantes pour ne pas dire quelque chose comme il devrait être dit sous sa forme la plus simple et logique ? Je ne suis pas magicien. J'acquiesce doucement, le temps de passer les portes d'entrée et d'appuyer sur une télécommande qui se forme à l'intérieur de ma paume pour appeler un petit vaisseau métallisé à deux places. Le véhicule ne serait évidemment pas autorisé dans n'importe quelle autre grande ville, mais Genosha est tout à fait favorable au développement d'une technologie moderne qui permet de facilité les visites aux invités importants. Les portes s'ouvrent toutes seules à l'arrêt. Enfin, c'est parce que je leur ai demandé de le faire, mais c'est un détail.

– Vous pouvez vous installer sans crainte, c'est moi qui l'ai conçue !
Je ne peux pas m'empêcher d'avoir une petite étincelle de fierté en ajoutant ces mots. Avoir peur reviendrait à mettre en doute mes compétences, et ce n'est pas autorisé. De toute façon, la plupart des capteurs qui la dirigent se trouvent actuellement dans mon corps. Le volant est presque là pour faire joli. Je n'y touche pas un instant.
– Pour répondre à votre demande, je ne vois pas de problème à prendre des décisions à la place des autres. Mais je vous donne l'autorisation de me contredire si mes décisions ne vous conviennent pas. Prenez-le comme une faveur exceptionnelle que je vous accorde.

Je lui tourne un sourire plus espiègle, en espérant que ce genre de condition lui conviendra. A force, on devrait finir par trouver un terrain de communication à peu près adapté à tout le monde.


Dernière édition par Yitzhak Anavim le Dim 6 Jan 2019 - 15:38, édité 1 fois
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Message  Ivy P. Isley Lun 10 Déc 2018 - 8:16


Je ne suis pas la seule à contempler avec perplexité le "hall d’entrée" et le commentaire ironique d’Yitzhak me fait sourire. Le lustre en cristal est effectivement des plus dispensables, à l’inverse d’ouvertures propres à faire une entrée. Inutile d’essayer de surenchérir cependant, cela reviendrait à gâcher la belle répartie par une autre forcément moindre. Limitons la casse, surtout considérant que les problèmes liés aux questions arrivent immédiatement mais, pour une fois, ne semblent pas pour moi. Il m’est arrivé d’enchainer les questions lorsque j’étais dans une intention d’apporter des problèmes, même si elles étaient principalement rhétoriques et destinées à montrer ma supériorité lors d’éventuels bras-de-fer avec des mafieux gothamites, mais d’ordinaire j’évite. Heureusement, mon interlocuteur se remet rapidement de son trouble et expose le programme. J’y acquiesce simplement.

Suivant Yitzhak, je continue de détailler l’infrastructure. La logique métallique et technologique se poursuit et il ne tarde pas à être manifeste que le hall d’entrée ne se situe pas au rez-de-chaussée. Si l’on veut positiver, au moins j’identifie l’utilité de la cabine dans laquelle on s’arrête : un ascenseur. C’est une petite progression mais c’est toujours cela de pris. C’est dans ce lieu plus familier que le premier, par facilité plus que par réelle familiarité évidemment, que je fais ma demande et perturbe une nouvelle fois mon interlocuteur ; sans doute finira-t-il par y être familier également. Le trouble de nouveau passé, c’est à son tour d’acquiescer.

La sortie de ce qui est vraisemblablement un immeuble me conduit à regarder ses homologues alentours et à me surprendre de l’arrivée d’un véhicule dans le style Genoshan. Encore plus qu’au Wakanda, j’ai l’impression de me retrouver dans un roman de science-fiction. L’explication quand au créateur de l’appareil se veut rassurante mais m’apporte plus de curiosité qu’autre chose et ce n’est pas par crainte que je détaille l’OVNI. Je n’ai pas les compétences nécessaires à déduire son fonctionnement, pas plus que je ne les avais pour le "hall d’entrée", mais je m’intéresse à chercher des réponses quant à celui-ci. Sans oublier qu’il s’agit probablement d’une conception armée, considérant la spécialité d’Yitzhak, j’essais de faire des suppositions quant à son mode de propulsion et son impact environnemental. Guère d’hypothèses sont conceptualisées avant que l’ingénieur n’enchaine oralement, non pour me donner des détails sur son invention mais pour "répondre à ma demande". Je l’écoute tout en m’installant à son côté.

Après un instant d’incompréhension suite à sa réponse, son autorisation me déclenche un sourire et son exagération me fait souffler d’amusement. Il y a un côté innocent, presqu’enfantin, chez le jeune homme. Sans doute du fait que l’on soit dans son domaine. Possiblement aussi du fait que, malgré un avis minoritaire, je ne cherche pas à le contredire. Prendre des décisions à la place des autres est un sujet prompt à déclencher des critiques de la part de gens qui trouvent cela mal et, ironiquement, prennent pour l’autre la décision de comment il devrait penser. Il n’y a bien que ceux qui sont en position dominante dans un rapport de force pour penser que celui-ci n’existe pas ; c’est d’ailleurs peut-être pour cela qu’ils sont si virulents à critiquer toute tentative de contrôle, ce qui n’est rien de plus qu’un rapport de force en leur défaveur. Dans la volonté de coopération qui me lie au Genosha, je me place sous son influence et, concrètement, Yitzhak pourrait user de sa qualité de représentant comme une autorité qu’il m’est impossible de remettre en question sans y perdre. Dans cette configuration, sa "faveur exceptionnelle" est appréciée.

« Une faveur que je tâcherai de ne pas vous faire regretter, réponds-je à sa bienveillance. Histoire de continuer dans l’exceptionnel. »

Mon léger cynisme n’est pas à l’encontre des autres mais plutôt de moi-même ; cela étant, il se veut réponse amusante à l’espièglerie du jeune homme. J’ignore ce qu’il connait de mes antécédents mais je l’espère suffisamment renseigné pour comprendre mon autodérision. Et si ce n’est pas le cas, non seulement aurais-je prouvé être une emmerdeuse mais en plus je continuerai d’être perturbante. L’échange de troubles finira peut-être par être un running gag entre nous.

« Or donc, c’est vous qui avez construit cette machine, reprends-je placidement, alors que je continue de détailler rues et bâtiments de Genosha. J’apprécierai beaucoup que vous m’en parliez plus, si vous le voulez bien. »

Je suis plus que capable d’écouter ce qu’on me dit tout en faisant autre chose, non le réinterpréter mais regarder les alentours actuellement. Notre visite de la ville s’accompagnera surement d’explications supplémentaires mais à Yitzhak de décider ce dont il souhaite le plus parler. Il pourrait même alterner que cela ne me gênerait pas vraiment. Cependant, tout en regardant ce futurisme métallisé, j’ouvre mon esprit aux émanations végétales environnantes. Tout d’abord trop discrètes à mon goût, je finis par percevoir la jeunesse et la santé de la végétation urbaine puis de celle encore au-delà. Je ressens les étendues d’agriculture rurale dont parlait Wanda Maximoff et clos les yeux lorsque je finis par atteindre les dernières parcelles de végétaux anciens, bien plus loin dans l’île. Je ne sais pas si je pourrais manipuler l’entièreté des plantes du Genosha simultanément. Je le pense. Je ne m’y essaierai pas ; tant pour la concentration que cela me réclamerait, nuisible à la conversation, que pour le sentiment de dangerosité que je dégagerai, nuisible à la coopération. Pour l’instant, je récolte simplement sensations et sentiments sur mes rencontres à venir.

Les fruits y sont favorisés et, considérant le croisement géographique entre Afrique et Asie du sud-ouest dans lequel se trouve Genosha, les 1200 espèces du premier continent et les 500 du second s’adaptent bien. Les différentes bananes sont les stars, considérant leur facilité à digérer et leurs apports, et côtoient les encore plus nombreuses espèces d’agrumes et des quelques cent-trente types de mangues. Ananas et litchis sont voisins comme à Madagascar, étant bien plus rares et chers à l’exportation que les précédents, pendant que la noix de cajou promet de jouer le même rôle économique et alimentaire majeur ici que dans les autres zones tropicales. Les légumes, majeure partie des cultures genoshanes hors de la ville, y sont aussi présents malgré des quantités bien moindre. Les 275 espèces légumières les plus importantes d’Afrique tropicale doivent être présentes, je reconnais l’igname et son appréciation à s’enrouler autour des troncs des arbres comme les deux variétés principales de manioc, déjà côtoyées au Congo. Je m’amuse aussi de constater que l’universelle pomme de terre reste à la périphérie des villes et non dans ces cités végétales que je parcours par l’esprit. Et je tâche de ne pas oublier de répondre à Yitzhak.

Ce n’est cependant que lorsque le véhicule s’arrête que, je rouvre les yeux. Nous sommes à l’entrée d’un parc boisé dédié à la mémoire des victimes de l’Ancien Régime, au sein duquel se trouvent quelques tours coniques d’une quinzaine à une vingtaine d’étages, tous couverts de végétaux. Après un rez-de-chaussée dédié au tri et à l’empaquetage des fruits et des légumes s’élèvent des cercles de culture axé autour d’un même pilier central, tel un tronc contenant ascenseurs et système de gestion de l’eau et de l’engrain. L’entièreté des racines s’étalent dans des portions de terre ironiquement toujours plus éloignées dans les cieux, lesquels peuvent arroser naturellement les différents cercles lorsqu’ils déversent leurs pluies océaniques. Pour les individus les plus fragiles, une partie de chaque tour est couverte d’une serre tandis que tous profitent des réseaux racinaires et mycorhiziens pour s’entraider et communiquer. Cela fait plaisir à voir. Cela fait du bien à sentir. Cela fait du bien à ressentir. Je souris.
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Message  Yitzhak Anavim Dim 6 Jan 2019 - 17:35

A force de plaisanter, je crois que j'ai fini par faire comprendre à Ivy ma manière de fonctionner. Elle répond à ma dernière plaisanterie par une plaisanterie, quoique le fond sonne comme une sorte d'avertissement. Du coup, c'est à mon tour d'avoir un doute. J'ai pas envie qu'elle essaye de me faire des trucs bizarres avec ses plantes si mes prochaines actions ne vont pas dans son sens, disons. Mais, partant du principe que je suis avec une personne bizarre qui essaye comme moi de faire de l'effort social, on va estimer que ce n'est rien de plus qu'une touche d'humour noir.

– Parfait, j'espère justement faire un compte-rendu positif de notre rencontre sur mon blog !

C'est ce qu'on appelle un pacte tacite de non-agression aux enjeux décisifs ! Je mets en route Shelly36 (j'ai ajouté un chiffre au pif pour que ça fasse plus cool et réfléchi) et nous nous retrouvons à quelques mètres au-dessus du sol, à déambuler entre les buildings, au-dessus des autres véhicules et de la faune bigarrée (mutants obligent!) qui déambulent sur les trottoir, et parfois aussi dans les airs.

– Dans n'importe quelle autre ville, un mutant capable de voler se ferait arrêter s'il ne le fait pas dans le but louable de sauver le monde, fis-je après qu'une femme couverte de flammes nous ait dépassés. Peut-être que celle-là va juste chercher une pizza. Allez savoir ! Mais on ne pourra pas lui reprocher de polluer au moins.

Je meuble à moitié parce que je suis censé faire le guide. Et, en même temps, je trouve toujours réjouissant de montrer qu'une société où chacun peut exprimer son pouvoir au grand jour est non seulement possible mais préférable. On ne s'inquiète que des mutants les plus extrêmes, mais je suis convaincu qu'ils le seraient moins si on leur donnait une chance d'exister pour ce qu'ils sont en société. Enfin, ça vaut le coup d'essayer. Après, je ne suis pas un idéaliste complet non plus. Il est évident qu'une société où les pouvoirs sont actifs et non stigmatisés, voire encouragés (n'importe qui pourrait en obtenir avec la science de nos jours) nécessiterait une politique autoritaire mais juste. C'est celle que nous tentons d'instaurer à Genosha. Si tout doit rester propre et beau, nous devons évidemment être sans pitiés pour les fauteurs de troubles. La privation de pouvoirs doit être envisageable pour tous les profils à problème, c'est une évidence. Et la mise en place d'une telle loi paraît plus cohérente et moins dure si les détenteurs de mutation ne sont plus une minorité. Dans tous les cas, un monde où tout le monde a des compétences surhumaine est plus rassurant qu'un monde où des individus aléatoires non-contrôlés en détiennent. Je pourrais en parler longuement. Mais je ne suis pas certain que la question intéresse un esprit essentiellement obsédé par les plantes, pour ce que j'en ai constaté. Et puis, Ivy essaye de me lancer sur ma machine. Elle le fait peut-être juste par politesse, ou pour mieux me connaître, ceci dit, je ne refuse pas de dévier pour parler un peu de ma création.

– Cette machine, s'appelle Shelly36, mais elle préfère qu'on l'appelle juste Shelly. Je l'ai conçue pour qu'elle soit parfaitement reliée à mon esprit et que nous puissions nous auto-alimenter. Elle avance à la vitesse de mes pensées, elle peut me fournir en énergie, et inversement. Bien sûr, cette gentille fille serait totalement inutile pour un autre conducteur que moi. C'est un exemple de technologie parfaitement adaptée à la mutation de son propriétaire, ce qui est un avantage immense. Personne ne pourrait me la voler ni la retourner contre moi ! Sous cette apparence, c'est un véhicule citadin parfaitement inoffensif. Mais, en cas d'attaque, de catastrophe naturelle ou tout autre imprévu potentiellement mortel, elle est équipée de propulseurs bien plus rapides. Je pense que je n'aurais pas l'air très honnête si je n'avouais pas lui avoir intégré quelques armes… Rien de très méchant… Mais il serait dommage de se priver d'un moyen de défense ou d'agression. C'est toujours lorsqu'on y est le moins préparé que les pires dangers arrivent. Et puis… Justement, je m'étais dit que si tout se passait bien entre nous, je pouvais vous faire une démonstration spéciale.

Je lui lance un regard complice et lui désigne un ballon au loin, certainement perdu par un enfant. J'espère d'ailleurs qu'il est actuellement occupé à contempler le ciel en regardant son cadeau disparaître à jamais à cause de sa négligence. Une ouverture se forme devant le véhicule pour laisser s'échapper une petite fusée qui file à toute allure vers le ballon, et expose bruyamment sur la sphère d'hellium qui n'en demandait pas tant en formant, pour la petite fantaisie, le message « Welcome to Genosha ! » dans des volutes de fumée vertes. Pour les plantes, tout ça. Je suis un homme qui pense à tous vous voyez ! Bon, j'en fais peut-être un petit peu trop mais, selon une devise très personnelle que je viens d'inventer, tant qu'à agir, autant être spectaculaire. Par contre, j'ai pas prévenu mes supérieurs de ce genre d'initiative. J'avais d'avance comme l'impression qu'on risquait de me la refuser si je le faisais en la qualifiant d'idée débile, inutilement dangereuse et inquiétante.

– ça restera entre nous n'est-ce pas ?

Je lui fais un clin d’œil. Nous savons tous les deux que, étant donné la discrétion de l'explosion, ce genre de confidence ne tiendra pas la route deux secondes si je nie être le responsable. De toute façon, le message pacifiste est passé. Des gens applaudissent en bas, même s'ils ne comprennent pas trop pourquoi. Je n'ai pas ajouté les mots seulement pour faire joli, mais parce qu'il fallait bien mettre quelques agréments pour justifier de lancer un missile sans affoler tout le monde. Ça ne m'empêche pas de mettre une accélération pour éviter de me faire repérer dans la zone de délit, et arriver un peu plus vite sur les terres agricoles.

– Nous y voilà !

Objectivement, l'endroit est superbe et impressionnant, tout à fait dans l'esprit futuriste contemporain que souhaite Genosha. La végétation mêlé à la ville a quelque chose d'à la fois rassurant et écrasant, comme si la Terre était prête à nous engloutir de nouveau.

– Je ne sais pas si j'apprécie ou si ça me rappelle des ruines abandonnées au temps… Je suppose que c'est une image que nous devons apprendre à renouveler.

Je la laisse observer et me dire quelles sont ses attentes, conclusions, et autre concernant ce premier lieu de visite. Décrire ce qu'elle a devant les yeux me semble inutile. Elle doit voir et comprendre bien mieux que moi ce qui se passe ici, et cela semble lui plaire. Très bien.
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