Dr Kavita Rao - Serum

Kavita Rao

 

Inde, Calcutta, 1979. La riche famille Rao accueille leur fille, Kavita. Rien de particulier ici, pas de mort tragique, pas de rejet dramatique, de souffrance particulière ou de maladie déchirante pour transformer Kavita en héros. Elle est fille unique, sûrement un peu enfant-roi, bien trop admiré par une famille qui pourtant la délaisse un peu, ce qui ne peut créer qu’un désir d’être plus admiré, d’être à la hauteur de ce dévoiement. Mais tout cela arrive à tellement d’enfants, il n’y a là rien de particulier. À l’exception de l’intelligence exceptionnelle dont fait preuve Kavita pour son âge, rien ne sort de l’ordinaire d’une famille.

Car en effet, Kavita est fût très vite observée comme étant très en avance sur son âge, capable de lire extrêmement tôt elle connaissait l’anatomie à la perfection quand d’autres enfants apprennent encore les couleurs. À 8 ans elle lisait des livres complexes sur la biologie cellulaire, et à 14 ans elle avait dépassé le niveau d’étude universitaire indien. La jeune Kavita s’était orientée vers la médecine car elle voulait impressionner sa famille, elle voulait attirer l’attention et changer le monde. Elle voulait être un héros. Après tout, une intelligence hors-norme ne signifie pas une maturité particulière, et la jeune Rao devint très vite imbue d’elle-même.

À 15 ans, elle partît pour l’Angleterre afin de parfaire son niveau d’étude en biologie, génétique, médecine et chimie. C’est là qu’elle fît sa première rencontre de l’étude des mutants. Elle fût fascinée par le gêne X, obsédée même, et après un an à Oxford elle partît pour terminer ses multiples doctorats dans les université américaines les plus prestigieuses, où les mutants étaient étudié d’une autre manière qu’en Angleterre. D’un manière qui la satisfaisait plus. Elle fût alors notamment en classe avec une jeune femme nommée Marlene Valence, elle aussi passionnée par la mutation, qui était destinée à devenir le Professeur Evolve, némésis ridicule mais non moins dangereuse de Darryl Maywin. Pendant ce temps, la fascination de Kavita pour les mutants ne fait que grandir, nourrît par une ambition que même ses professeurs qualifient de «raz-de-marée», à tel point qu’elle finit par ne plus voir les mutants comme des êtres vivants mais comme de simples évènements à étudier, un outils pour sa soif de reconnaissance et de grandeur. La petite fille qui voulait être un héros a maintenant 16 ans, mais elle veut toujours être un héros, et elle est en vérité pleine de jalousie, de rancœur et de colère contre ces mutants qui peuvent aisément devenir des héros, contrairement à elle. Elle a 16 ans, et est en pleine crise d’adolescence, dans un univers où tout ceux qui l’entourent sont plus âgés mais plus bêtes. Elle a 16 ans, et son cerveau génial est au service d’une immaturité dangereuse.

Après avoir obtenu tout ses Doctorats à l’âge de 17 ans, elle publie ses premiers travaux, qui attirent l’attention d’un certains Bolivar Trask, qui engage la jeune femme dans le projet Sentinel. Elle ne souhaite pas le mal des mutants mais s’occupe de faire son travail, même si se contenter de travailler sur un détecteur de gêne X est pour elle une tâche encore minime, ingrate et ne signifiant rien de l’estime qu’elle a d’elle-même. Un détecteur de Gêne X n’était alors pour elle qu’un gadget, un outils mineur, elle voulait accomplir plus que cela. Mais même ce projet-là tomba à l’eau quand la Justice League et l’ONU décidèrent que le Projet Sentinel bafouait les droits de l’Homme et y mirent fin.

Mais Kavita ne resta pas bien longtemps sans emploi, les propositions venaient de tout les coins du monde, de Cadmus à l’Arme-X. Elle fût approchée très vite par les débuts de ce qui deviendrait plus tard l’Initiative et le SHIELD, et c’est pour eux qu’elle choisit de travailler. Elle y apporta son expertise, travaillant aussi sur la biologie alien aux côtés d’Abigail Brand. Son rôle était de trouver des situations individuelles à des problèmes mutants, notamment pour annuler un pouvoir ou permettre de garder enfermer des criminels surpuissants, ou créer un sédatif à même d’être efficace contre un pouvoir de régénération.

C’est alors que le cas de Tildie Soames fit son apparition. Tildie était une jeune mutante dont le pouvoir était de matérialiser ses rêves. Et ses cauchemars. Quand son pouvoir se déclencha, elle tua ses deux parents et un policier avant d’être finalement calmée. La nature particulière de ce drame remettait en question la manière qu’avait eût Kavita d’envisager les choses jusque-là. Tildie n’était pas une criminelle responsable. Elle ne méritait pas l’emprisonnement. Elle ne méritait rien de ce qui lui arrivait. Kavita, 22 ans, fût saisie d’empathie et de compassion vis à vis d’un mutant pour la première fois depuis des années. Mais aussi d’avidité. Elle vit dans le cas de Tildie Soames la solution simple à ce qu’elle appelait «le problème mutant», mais aussi son moyen de changer le monde et d’obtenir la célébrité et la satisfaction qu’elle avait toujours cherché, ainsi que d’assouvir inconsciemment sa jalousie des mutants :

Soigner les mutants de leur mutation. Éradiquer le gêne X.

En effet, il était hors de question pour elle de penser à tuer tout les mutants, Kavita n’était pas un monstre non plus. Mais la perspective d’être celle qui les soignerait lui promettait un avenir radieux. Elle fût immédiatement à l’origine d’un partenariat entre une entreprise pharmaceutique, BeneTech, et ses employeurs actuelles, et lança le projet «Serum Hope», un médicament pour soigner la mutation. Elle grimpa les échelons, dirigeant sa propre équipe, s’assurant que le mérite lui revienne. Et il lui revenait en grande majorité, Kavita tenant le projet sur ses épaules et réduisant ses collègues à l’état de main d’œuvre.

Après trois ans de recherche, Kavita, 25 ans, avait terminé son œuvre absolue. Elle soigna la jeune Tildie et révéla le cas de cette dernière à la population. Elle fût reçu avec acclamation par la majorité du publique, et très vite breveta une version finale du Serum Hope et commença par le vendre à diverses entreprises pharmaceutiques. Se révélant être une femme d’affaire avisée, elle évita les écueils, devint très vite riche et créa sa propre entreprise, Durga Corp, les seuls à posséder la recette du sérum. De nombreux mutants se pressent pour soigner leur difformités ou leurs pouvoirs encombrants. La success story de Kavita dure environ un an et demi, avant l’effondrement.

L’effondrement fût sa rencontre d’un autre éminent scientifique, lui-même mutant, un dénommé Hank McCoy. Après un conférence qu’elle avait donné, le Dr McCoy lui rendit visite chez elle directement. Elle connaissait et admirait les travaux du scientifique qu’il était, et sachant qu’il avait une mutation lourde s’attendait à un remerciement de son pair. Il en fût tout autre. Après trois heures de discussions, parfois de disputes, sur la déontologie, la responsabilité des scientifiques et les dangers d’une science débridée au service de l’orgueil, le Dr McCoy la quitta en lui ayant démontré qu’elle n’avait fait qu’enlaidir le monde, lui proposant de jeter un coup d’œil à la véritable utilisation qui était faite de son sérum hors du monde occidental.

Kavita fût profondément déstabilisé par les propos de Hank. Elle pensait être le héros qu’elle rêvait d’être, elle pensait jusque là qu’elle avait sauvé des gens, amélioré leur vie. Mais McCoy lui avait rappelé que la science n’était pas faite pour aller en arrière, que la science qu’elle aimait tant, par laquelle elle avait vécu, était faite pour aller de l’avant. Qu’on ne soignait pas l’évolution quand on était un génie. Elle paya alors plus d’attention à ce qui était fait de son produit. Et elle se rendit compte que le Serum Hope était utilisé dans de nombreux pays comme arme contre les mutants, qu’il était administré de force par endroit, que certains pays en mettait dans l’eau potable et dans le lait en poudre, dans les petits pots et dans les repas de la cantine. Et puis elle vit les effets secondaires. Des mutants qui avaient développés des problèmes graves, des dégénérations pathologiques du génome, des «ex-mutantes» donnant naissance à des enfants sans yeux ou sans organes. Pire que tout, la jeune Tildie Soames était désormais incapable de dormir et avait fait plusieurs tentatives de suicide. Des informations que certains systèmes de renseignements avaient soigneusement fait en sorte qu’elle ne découvre pas, afin qu’elle ne cesse pas de produire le Serum Hope.

Le monde de Kavita s’écroula. Elle pensait être une force guérisseuse, mais elle s’avérait n’être qu’une créatrice d’épidémie aveuglée par son propre orgueil. Elle se rendit compte qu’elle ne valait pas mieux qu’un savant fou, un Docteur Doom ou autre menace scientifique. Alors elle fit la première chose à peu près humaine qu’elle avait fait jusque là. Elle détruisit sa création, effaça la formule, restant la seule à en connaître encore les composants, et révéla au monde son erreur ainsi que son intention de tout réparer. Elle était encore naïve et persuadée que sa bonne foi lui permettrait le pardon de ses pairs et du publique. L’enfant-roi de bientôt 27 ans pensait qu’une simple excuse pourrait la sauver du monde réel. Mais bien évidemment les choses ne se passèrent pas comme elle l’espérait. La critique fut terrible. Soutenue par les pires monstres et dictateurs, Kavita fût amalgamée à leurs régimes de terreur et traînée dans la boue, son image fût salie, son entreprise, Durga Corp, sombra et fût rachetée par ses concurrents. Seul survécurent quelques centres au Moyen-Orient et en Inde. C’est là que Kavita, menacée de mort et décriée par tout un monde, trouva refuge.

Elle entreprit alors de créer le rétro-sérum Redemption, pour rendre aux mutants leur gêne X. Portée par le désir de réparer son erreur mais aussi de reprendre sa place de reine de la génétique, de récupérer l’admiration dont elle avait fait preuve, elle travailla d’arrache pied pendant 2 ans avant d’obtenir les premiers résultats probant. Elle permit à plusieurs mutants de récupérer leurs pouvoirs. Cependant, elle ne s’attendait pas à ce que le rétro-sérum provoque chez certains une accoutumance forte, accompagnée de délire psychotiques et surtout d’une augmentation de leurs pouvoirs. Le médicament, pas encore en vente, fût vendue sous le manteau à de nombreux criminels, et permit à la Confrérie de retrouver Kavita. Alors qu’elle était dans son laboratoire, elle fût visitée par une escouade de confréristes composés de mutants qui s’était eux-même rendu leurs pouvoirs grâce à Redemption et désirait lui voler la recette pour augmenter les pouvoirs de toute la Confrérie dans leur combat contre l’humanité. À la tête de cette escouade, Tildie Soames, désormais une adulte en colère. C’est alors que Kavita se rendit compte qu’elle avait fait deux fois la même erreur. Comme Hank McCoy lui avait dit, la science n’était pas faite pour faire marche arrière. Mais elle avait encore tenté d’aller à l’encontre de l’avancée, de sa propre avancée, comme une adolescente rebelle qui pense que faire les choses à l’envers la rend géniale. Alors Kavita fît la seule chose qu’elle pensait juste : elle surprit ses agresseurs avec ses quelques connaissances en arts martiaux et activa l’auto-destruction du laboratoire. Explosion, Kavita Rao, 29 ans, est morte.

C’est en tout cas ce qu’annonce les journaux. Et Kavita ne pensait pas survivre. Elle n’espérait pas survivre. Cette auto-destruction était tout aussi bien un suicide. Mais elle se réveilla dans la dernière facilité pharmaceutique qu’elle possédait avec son empire économique déchu. Un collectif de ses collègues, connaissant la personne et non pas l’image médiatique, l’avait retrouvée dans les décombres et avait estimée qu’elle méritait une deuxième chance, loin des médias. Cependant, c’était plus qu’une deuxième chance, c’était une deuxième vie. Pendant l’explosion de son laboratoire, Kavita avait été aspergé par les produits chimiques, les échantillons et son rétro-sérum, et ils découvrirent bien vite qu’elle n’était plus tout à fait humaine. L’ironie du sort de celle qui avait voulu jouer avec les pouvoirs, de celle qui avait tant jalousé les mutants, elle se retrouvait maintenant bien plus proche d’eux.

Après sa réadaptation, quand elle fût en état, Kavita décida de laisser les rênes de son entreprise à son équipe. Tous ensemble ils choisirent de faire disparaître Durga Corp et de la remplacer par Bharat Technology, afin de donner un nouveau départ. Puis Kavita partît en quête identitaire. Kavita, 29 ans, se rendit enfin compte qu’il fallait qu’elle devienne une adulte.

Sa quête commença dans les montagnes indiennes près de son village, jusqu’à la demeure de Guru Palikk, celui-là même qui l’avait initié au kalarippayatt, un art martial et une philosophie indienne basée sur l’idée d’un guerrier-soigneur. Malgré leurs divergences spirituels sur certains points, Guru Palikk accueilli Kavita à bras ouvert, et elle demeura deux ans en réclusion avec lui, perfectionnant sa maîtrise du Kalarippayatt jusqu’à un niveau virtuose. Guru Palikk lui enseigna aussi l’art de guérir selon les rituels tantriques, mais Kavita fût incapable de mettre en pratique ses démonstrations. Elle pouvait utiliser son pouvoir pour soigner les personnes venant au temple, mais pas utiliser la magie comme son maître pour soigner autre chose que des maladies. Leurs longues méditations et les conseils de son maître lui firent comprendre qu’un Guru était à même de soigner grâce aux forces mystiques parce qu’il ne voulait soigner autrui que pour le bien d’autrui. Elle ne désirait soigner que pour sentir le pouvoir qu’elle avait sur les gens, et depuis ses erreurs, soigner les autres pour se soigner elle-même, pour sa rédemption. La culpabilité l’envahît alors qu’elle réalisait à quel point elle était égoïste. Mais Guru Palikk lui montra que si elle soignait une personne, qu’importe la raison qui l’aurait poussée, elle aurait accompli un acte mélioratif. Il lui démontra qu’elle avait toujours eu du pouvoirs, avant qu’elle ne mute, mais elle avait mis ce pouvoir au service d’une ambition bien trop grande, celle de changer le monde. Certes, elle voulait le changer en bien, mais elle n’était qu’une humaine, et une entreprise si large, seule, ne pouvait changer le monde qu’en mal, ce qui arriva. Il lui enseigna que ceux qui change le monde en bien ne désire pas changer le monde. il ne désire qu’améliorer le sort d’une personne. Puis d’une autre. Il ne sont pas guidés par une ambition qui les dépassent, mais par un désir à leur hauteur. Après ces longs mois de discussions, de réflexion et de méditation, elle compris enfin ce qu’il voulait lui dire : elle ne pouvait être un guru, mais elle pouvait devenir ce qu’elle avait toujours voulu être, pas un médecin, pas une personne changeant le monde entier, mais un héros. Ce n’était qu’en embrassant ce rêve d’enfant qu’elle avait dénaturé qu’elle pourrait, peut-être, reprendre le chemin à rebours de son humanité.

Après ces deux ans, elle quitta Guru Palikk, mais ne revint pas à la vie publique. Elle entreprit d’abord de parcourir les zones de catastrophe comme bienfaitrice mystérieuse. C’est là, juste après avoir quitté le guru Palikk, désorientée par sa nouvelle optique sur le monde, qu’elle avait trouvé Sonam, une orpheline pakistanaise de 3 ans, atteinte d’une maladie dégénérative génétique. Incurable évidemment. Mais Kavita l’adopta. Peut-être était-ce parce que son système immunitaire mutée détruirait toute tentative de tomber enceinte, la rendant incapable d’enfanter, et qu’elle ne voulait plus être seulement une «porteuse de mort». Peut-être parce que Sonam lui rappelait Tildie, sa plus grande erreur. Peut-être était-ce simplement parce qu’elle s’était attaché à l’enfant, purement. Peut-être un peu de tout ça. Le fait est qu’elle l’adopta. Et l’éduqua, tant bien que mal. Et lui permettait de continuer à vivre, absorbant sa maladie grâce à ses pouvoirs, en attendant de trouver, peut-être, un traitement.

Son errance sur les zones dévastées et les scènes de guerre lui fît rencontre T'challa, Roi du Wakanda, qui vit en elle une personne tentant de racheter ses erreurs. Il lui offrit l'occasion de faire ce qu'elle n'avait jamais fait : aider un mutant sans chercher à le démutaniser. Le jeune homme possédait un pouvoir, une force, qui risquait de le tuer. Elle étudia la technologie Wakandienne et conçu finalement un système de tatouages de vibranium pour restreindre son don et lui permettre d'en supporter la douleur. Le jeune homme, dénommé Nezhno, faisait preuve d'une sagesse étonnante pour son âge qui inspira grandement Kavita, et elle resta quelques temps pour s'assurer que tout aller bien.

Elle rejoignit néanmoins assez vite la direction de son entreprise, Bharat Technology, dans le secret. Elle trouva une entreprise peinant à fonctionner, dévastée. Qu’à cela ne tienne, elle lança de nouveaux produits révolutionnaires, des technologies médicales de pointe, s’occupa de son équipe d’une main de fer et les parts de Bharat Tech commencèrent à grimper radicalement. Ce qui l’amena à négocier avec les gouvernements alentours, et très vite avec les Last Sons.

Dans le même temps, Kavita lança le projet Sitala. Grâce à sa liaison avec les Last Sons, elle reçut plus ou moins rapidement de l’aide de T’challa, qui lui faisait confiance depuis qu'elle avait aidé Nezhno, et l’autorisa à voyager au Wakanda pour analyser et échanger des technologies et des connaissances. Son aide fût inestimable, mais il ne fût pas seul, de nombreux autres génies et savants prêtant main forte en secret au projet et Kavita. Et elle se rendait bien compte qu’ils tendaient une main généreuse à une collègue perdue qui tentait de se racheter de ses erreurs.

Il fallût attendre deux ans encore avant que Kavita ne teste pour la première fois son armure sur le terrain. Il avait fallût équilibrer les réglages, améliorer sans cesse l’Intelligence Artificielle, et vérifier, re-vérifier, toujours vérifier qu’elle ne commettait pas les mêmes erreurs qu’auparavant. Puis il avait fallût apprendre à la manier, à utiliser ses arts martiaux avec 6 bras, et s’entraîner, encore et encore, passer de laborantine à femme de terrain. Après deux années, elle fit ses premières danses avec le monde extérieur, se rendant dans les pires charniers, les catastrophes naturelles où les blessés s’entassent, les guerres et les révoltes. En une année sur le terrain, l’exo-armure Sitala II devint Sitala IV. Et elle ne comptait pas s’arrêter de l’améliorer, travaillant sur la nano-technologie et perfectionnant toujours son nouvel outils tout en tentant de ne jamais en faire une arme. Elle accepta de s’associer aux Last Sons en tant qu’héroïne et médecin. Pas en tant que Kavita, qui était toujours morte aux yeux du monde, mais comme son alter ego, qui avait gagné un nom : Serum. Un nom qui apportait l’espoir aux blessés, sur les champs de batailles et dans les paysages détruits. Une ironie du sort, pour la créatrice du Serum Hope. Et une première forme de rédemption en moquerie de son passé. Mais Kavita entendait bien rester «morte», une anonyme aux yeux du monde, cachée, protégée.

Le monde avait d’autres choix cependant. Des journalistes finirent par découvrir la vérité. En tout cas une partie de la vérité. Fin 2014, un reportage exclusif parût aux États-Unis : la créatrice du Serum Hope était encore en vie. Mais contre toute attente, la vision de cette nouvelle femme, discrète, reclue, mère adoptive d’une petite malade mit le monde en émoi. Alors qu’elle n’avait demandé ni la haine ni le pardon du monde, voilà qu’elle recevait le second. Bien que de nombreux média désirait l’avoir sur leur plateau, elle refusa toutes leurs demandes et se contenta d’annoncer officiellement qu’elle avait survécu et qu’elle était directrice de Bharat Technology. Elle ne s’autorisa que de faire des conférences dans les universités, concernant aussi bien la biologie et la génétique que la déontologie et l’éthique.