The Heroic Age
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Reload Feat Max

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Message  Nathaniel Wade Ven 20 Nov 2015 - 16:01





Reload


New York, la grande pomme. Il n’y a pas mieux comme ville pour se perdre et s’isoler du monde. Des millions de gens se croisent chaque jour sur les trottoirs de cette mégapole. Flots contraires d’une foule de personnes qui se croisent sans se voir. A croire que plus il y a de monde, plus les gens deviennent individualistes. Cet état me convient pleinement. Je refuse de me faire remarquer plus que de mesure. Toute mon histoire avec Max a bien commencé ainsi : quelqu’un m’a remarqué…

Le retour en 2014 avait été rude pour mon organisme, mais moins que lors de mon allé dans le Londres de l’année 1941. Cette fois, je savais à quoi m’attendre et je ne venais pas de me faire rouer de coups juste avant. J’avais minutieusement attendu le bon moment. Pris le temps de faire des tests afin d’être certain de moi, ou du moins de maximiser mes chances de retourner à mon époque. Quitter la chambre où Max dormait à poings fermés, confiant, m’avait brisé le cœur.

Me retrouver sur le carrelage de mon appartement de Londres, seul, soixante-treize ans plus tard en moins de temps qu’il ne le faut pour compter jusqu’à cinq, me laisse l’âme fracassée. Peut-on mourir d’amour ? Quand je vois que l’appartement est sans dessous, certainement fouillé par ceux qui m’avaient kidnappé afin d’utiliser mes pouvoirs pour un vol de haute voltige, je regrette ma décision d’être revenu dans mon temps. Là-bas j’avais quelqu’un qui m’aimait sincèrement, ici… je suis traqué pour mon pouvoir… Le sacrifice est trop dur et maintenant je me moque des paradoxes temporels que je pouvais créer en restant… Mais c’est fait… Maintenant Max est probablement mort. J’espère pour lui qu’il a pu se sortir indemne de cette guerre et… trouver quelqu’un qui l’accompagne dans sa vie. Même cette idée me brûle.

***

J’ai appelé mon client britannique et lui ai expliqué que je ne resterai pas un moment de plus dans cette ville. Comme il me rappelle les termes de mon contrat, je lui explique que rien de n’empêche de le briser avec les clauses données : je perds mon salaire et la traduction déjà effectuée. Mais je m’en moque, je veux quitter cette ville. J’argumente tout de même qu’il est tout à fait acceptable de travailler à distance et qu’à part lui aucun de mes autres clients fait de difficultés. En clair, soit il se met à internet, soit je casse notre accord…

***

Je suis enfin rentré dans mon appartement. La première semaine, j’ai vécu en ermite. Faisant un maximum de courses pour ne pas avoir à sortir. Je dors le jour, veille la nuit. Je suis perdu et malheureux comme un chien abandonné. Sauf que c’est moi qui ai abandonné Max… Avant de quitter Londres, je suis allé aux archives de l’armée pour savoir ce qu’il était advenu de Max. Je devais savoir… Honnêtement, je ne sais pas ce que j’aurais fait si j’avais découvert qu’il avait fondé une famille, eut des enfants… Seulement je n’ai rien trouvé sur Max. Il a soudainement disparu de la circulation peu après mon propre départ. Étrangement c’est comme s’il n’avait jamais existé. Au début, je ne le souhaitais pas, mais je suis allé à son adresse. J’avais peur de ce que j’allais trouver. Avec les bombardements, le quartier avait dû changer de figure.

La maison était toujours là. Elle accusait son âge, mais je l’avais immédiatement reconnue. Un homme d’une cinquantaine d’année prenait soin d’un rosier sur le devant. Après moult hésitation, je l’ai interrogé. D’après lui, cette maison est habitée par sa famille depuis plus d’un siècle. Il y est même né. Et surtout il n’a jamais entendu parler de Max Corey. Par contre, il me dit que sa famille avait préféré habiter chez des cousins, plus loin dans les terres que de rester à Londres pendant les bombardements de 1941… Je ne savais pas que penser de cela. Aurais-je rêvé tout cela ? Je porte pourtant des cicatrices faites par cet officier allemand… Suis-je allé dans une réalité alternative ? Puis je repense à Max qui semblait découvrir sa maison tout comme moi, lorsqu’il m’y a emmené la première fois. Sa mémoire lui faisait défaut. Il y avait pourtant bien des photos de lui et du chien… Frakir… Ce chien qui ne meure pas…

***

Les jours passent, puis les mois. J’ai repris mon rythme d’avant cependant je me fais plus casanier. Trois mois et demis que je suis « revenu ». Dire que je ne pense plus à Max serait mentir. Mais j’ai de plus en plus de mal à me le représenter, de me rappeler son odeur et l’éclat si particulier de ses yeux clairs. J’ai peur que ma mémoire gomme les détails et me laisse une image de lui surannée. Mais d’un autre côté, cela me permet de dormir, de ne pas pleurer aussi… de moins pleurer. Trois fois que je biaise pour éviter une invitation de ma libraire. Je ne peux pas… Notre liaison si on peut appeler ça ainsi est très informelle et plutôt une connivence pour combler nos solitude quand le blues se fait trop oppressant.

Mon premier écart… non ma première réintégration dans la vie s’est faite après cette conférence sur les nouvelles technologies. J’avais sorti le nez de mes bouquins et accepté de remplacer au pied levé le traducteur de russe victime d’un accident. La suite avait été agréable avec  Yitzhak. Mais finalement, ne m’étais-je pas trompé sur ses intentions initiales ?

Petit à petit je ressors de ma coquille, et consent à accepter de nouveau des sorties entre amis. Je n’ai évidemment rien dit de ce qu’il m’est arrivé à Londres. J’enferme ce secret dans mon cœur. La vie reprend son fil. J’ai fini mes traductions sur la trilogie en chinois qui m’avaient valu toute cette aventure. Je me serre de temps en temps de mon don. Yitzhak a finalement raison, c’est idiot de ne pas utiliser les facilités que cela me donner. Ce sont souvent mes sacs de courses qui bénéficient de ce voyage spatiotemporelle jusqu’à mon appartement.

Aujourd’hui je suis sorti pour m’aérer l’esprit et le corps. Les écouteurs visés dans les oreilles, je pars en petites foulées et vais courir le long de Long Beach. Le coin est habitué à voir passer les citadins sportifs de tout genre. Totalement perdu dans mes pensées, je finis par heurter une personne, je m’excuse et repars.

Après une bonne demi-heure, je reprends le chemin de mon appartement. J’ai une faim de loup et je sais que mon frigo est vide. Je m’arrête donc à une roulotte qui vend des hot dog et des sandwichs. Mais voilà qu’au moment de payer, je m’aperçois de l’absence de mon portefeuille dans la poche de ma veste de sport.

- Tin’, ce n’était pas un incident…

J’explique au vendeur que je viens de me faire voler mon portefeuille. Il hausse simplement les épaules et repose mon hot dog dans son étal. Il ne faut pas rêver en Amérique, rien ne se donne gratuitement. Je m’éloigne l’air boudeur. Mon appartement n’est pas tout près. Le frigo étant vide, cela signifie qu’il va falloir que je ressorte avant de pouvoir me caler le ventre… Le vent, pour bien me narguer, m’apporte l’odeur délicieuse des saucisses… Je sais que c’est mal, que je ne devrais pas. Je me promets même de venir rembourser l’homme plus tard, mais je n’y tiens plus. Le hot dog apparait dans ma paume. Ma faim est mauvaise alliées et au lieu de m’éclipser dans un coin tranquille, je mords dedans avec délectation.

- Au voleur !

Me voilà pris sur le fait. Je suis surpris, je panique et m’enfuis. Je cours aussi vite que mes jambes me le permette ainsi que mon souffle. Après déjà avoir bien fait travailler mon corps, je ne suis pas à mon maximum. Une intersection se profile devant moi. Il y a du monde, la circulation est dense. Je plonge dans le flot des gens qui attendent que le feu passe au vert. J’essaye de me faire tout petit, avec un peu de chance…

Mais ce type ! Punaise ! Dingue comme il ressemble à Max… C’est si troublant, que je me demande si ce n’est pas tout simplement son fils. L’homme regarde devant lui. Son profil est en tout point identique… Mais Max est mort soit sous les bombes en 1941, soit et je l’espère pour lui de vieillesse.

- Le voleur ! Il est là !

M*rde ! L’interjection du vendeur attire l’attention du sosie de Max. Nos regards se croisent le temps de quelques poignées de secondes. Mais je sens un mouvement dans mon dos alors je me précipite sur la chaussée. Comment j’arrive de l’autre côté de la rue sans blessures relève du miracle. Je me rappelle juste avoir marché sur un capot et roulé sur un autre. Pas le temps de regarder en arrière, je m’enfuis dans un concert de klaxon. J’aurais aimé interpeller ce type qui lui ressemble trop… On aurait pu… faire connaissance…

Je me secoue mentalement. C’est totalement idiot. Puis la ressemblance tenait vraisemblablement à pas grand-chose. Un jeu de lumière, un angle de vue…. Pourtant ce type avait le même regard si clair… Ma traversée d’une rue en pleine heure de pointe me vaut d’avoir semé le marchand et quelques bleus à la cuisse et sur le dos. Je finis mon hot dog que je n’ai pas lâché durant toute la poursuite. Je dois appeler ma banque pour faire opposition sur ma carte bancaire et signaler le vol de mes papiers.

- Quelle galère… Bon c’est presque la routine à New York…

Je rentre enfin chez moi et commence par l’essentiel : bloquer la carte bancaire. Heureusement j’en ai une autre, je vais pouvoir ressortir et faire les courses pour remplir le frigo. Mais plus tard, là je suis exténué par cette cavalcade. Je file sous la douche pour un peu de bien être.




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Message  Max Corey Dim 22 Nov 2015 - 14:50