Adieu Peggy [PV Cap'tain]

a nouvelle de sa mort est tombée comme un coup de poignard. Elle n’a pas souffert. Avez-vous déjà décidé ? Voulez-vous que nous prévenions… ? Sharon avait obtenu un congé, elle avait passé les jours suivant au téléphone. Ses parents étaient arrivés le lendemain. Margareth Carter serait enterrée avec les honneurs. Sa popularité dans l’après guerre, son histoire avec le Capitaine Rogers avait valut un article dans plusieurs journaux, mais pas un mot sur celui qu’elle avait épousé, pas un mot sur ses exploits. Sharon était amère mais pas mesquine, si elle avait interdit que l’enterrement devienne un nouvel événement médiatique pour les vengeurs, elle n’avait pas objecté à la présence du capitaine. Les jours avaient filés, elle avait revu des cousins dont elle avait oublié le nom, qu’elle soupçonnait d’être venu d’avantage pour le prestige que pour le soutient.
Peggy aurait le droit à un enterrement au son du clairon, cercueil recouvert d’un drapeau américain. Sharon avait passé une journée à sélectionner les photos qui seraient disposés dans la salle de réception. Et une à poser sur un chevalet. Toutes ses formalités étaient aussi fastidieuses que douloureuse, mais elle s’y plia.

Debout sous un ciel maussade, Sharon accueillait les gens qui s’étaient déplacés parfois de loin. Le trou était creusé, la croix blanche planté, mais le cercueil n’était pas encore là. Ayant revêtu pour l’occasion l’uniforme réglementaire de l’armée, ses petits talons s’enfonçant dans la terre meuble à chacun de ses pas. Aimablement elle écoutait les souvenirs de vétérans qu’elle avait entendus mille fois, elle reçut les compliments des vieux amis en esquissant des sourires de circonstances. Elle souhaitait que cette semaine se termine. Reprendre le travail, passer à autre chose. Elle avisa sa mère, tentant de rester droite malgré sa canne, elle vint lui offrir son bras pour l’accompagner jusqu’à une chaise, son père discutait avec l’un de ses oncles. Tout ce monde lui donnait le tournis, elle était partagée entre une joie étrange de revoir certaine personne, perdues de vue depuis longtemps et la peine qui alourdissait son cœur.
Du coin de l’œil elle aperçu un homme isolé, Sharon ne se souvenait pas l’avoir vu ces derniers jours. Il lui était inconnu mais elle savait. Elle aurait pu parier sur la raison de sa venue. Son sang ne fit qu’un tour, elle se dirigea pourtant calmement vers lui, mais fut interrompu par l’arrivée du corbillard qui sonna pour tout le monde l’heure de prendre place. Après une hésitation, mais refusant un esclandre, l’agente se contenta de prendre place devant, avec les quelques personnes qui prendraient la parole.

Le cercueil sortait, cette ridicule boîte recouverte d’un drapeau qui ne revêtait de l’importance que pour ceux qui étaient encore là. Sharon senti sa gorge se nouée, les souvenirs des journées avec ta tante affluait, elle resta digne. Le manque de sommeil et les émotions commençaient à avoir raison de son sang froid et la présence de ce journaliste ne lui disait qui vaille. La présence d’un signifiait que d’autres pouvaient arriver à tout moment. Les nerfs à fleur de peau, sa colère ne demandait qu’à trouver un vecteur.
Elle détourna le regard, tandis que le prêtre s’avançait. Le religieux avant l’officiel, avant la famille. Elle prit une inspiration, tout serait bientôt terminé.
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