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Message  Casey Nordin Sam 2 Fév 2019 - 12:30

Cette discussion le fatiguait vraiment. Sage lui posait trop de questions et cette discussion devenait, à son sens, trop longue pour avoir une réelle utilité. Il avait compris l'essentiel. Rester là à parler ne ferait rien avancer. Il devait feindre de l'avoir compris, car la réalité seule prouverait si oui ou non, il pouvait s'améliorer. Qu'en tirerait-elle ? Sinon l'impression d'avoir eu une bonne conversation strictement théorique ? On ne changeait pas radicalement après ce genre de discussion. Et elle n'avait pas besoin d'être aussi longue pour qu'il sache ce sur quoi il devait travailler. Enfin, ils tournaient en rond. Il lui semblait que Sage voulait brûler toutes les étapes et, s'il était parfois impatient, tout ce qui relevait de la projection abstraite, ce n'était pas son truc. Ça restait, dans son idée, un truc de gens qui aimaient parler pour ne rien dire et accomplissaient concrètement très peu de choses. Alors oui, il concédait à Sage qu'elle n'était pas exactement ce genre de personne puisque la constitution très particulière de son cerveau l'amenait à fonctionner de cette manière, mais il fallait aussi admettre qu'elle ne sortait pas beaucoup. En tout cas, sa réponse vague à « ce qu'il voulait faire » sembla lui suffire. Elle en conclut qu'il voulait s'améliorer. Oui, pourquoi pas. On progressait en constatant ce qui ne fonctionnait pas et ce qu'on pouvait améliorer. Il le savait, il avançait ainsi depuis des années. Mais la plupart de ses « erreurs » le concernaient lui. Il ne voyait pas où Sage voulait en venir en insistant sur ce point dans ce contexte.

– Tu me dirais la même chose si j'avais tué quelqu'un sur un coup de colère ? Que c'est un pas nécessaire vers une meilleure maîtrise de mes émotions ?

Et puisqu'on en parlait, on ne pouvait pas dire que la maîtrise de ses émotions soit un acquis, il n'aurait pas parlé ainsi autrement. Mais Sage le fatiguait à ne pas vouloir comprendre ce qu'il essayait de lui dire. Il lui avait pourtant clairement signifié que prendre le téléphone était potentiellement le genre d'erreur morale qu'on ne pardonnait pas en temps normal, un acte qu'on avait commis et qui resterait, quoique l'on fasse. Il voulait bien que, dans ce cas présent, il pouvait en tirer un enseignement. Comme un criminel aurait sans doute un travail obligatoire à faire sur lui après un meurtre passionnel. Faire une généralité de sa déclaration au sujet de s'améliorer par les erreurs ne lui paraissait pas approprié dans ce contexte. Sage s'accrochait à tout ce qu'il disait pour lui tourner d'autres questions, même quand il avait déjà donné tous les éléments de réponse. A présent, elle voulait qu'il lui précise quelle était son erreur. Il ouvrit un instant la bouche pour exprimer sa lassitude. La referma, soupira, et répondit mollement.

– Bon, c'est simple. Je savais que je n'avais aucun droit de prendre ce téléphone, c'est même pour ça que je l'ai fait en cachette. J'avais conscience de mal agir, je savais que personne n'aurait accepté que je démonte son portable si je l'avais demandé, mais je pensais que ce serait sans conséquence puisque je ne faisais que saisir une opportunité d'observer le téléphone de plus près. J'ai ensuite échoué à remonter le téléphone correctement, en faisant cette fois des erreurs techniques.

Et voilà, maintenant il allait falloir épiloguer sur son mauvais comportement. La liste risquait d'être longue avec toutes les bêtises qu'il commettait au quotidien parce qu'il agissait un peu trop sous le coup d'impulsions. Nous en arrivions au côté inutile de ce débat. S'il pouvait l'admettre, ça ne signifiait pas qu'il serait capable de se corriger et de repartir sur de toutes nouvelles bases en quittant le repère de Sage. Il avait compris que voler les affaire des autres, même pour les leur rendre ensuite, était mal. Mais il le savait déjà avant, ce qui ne l'avait pas empêché d'agir pourtant. Donc, le savoir encore allait-il le faire réfléchir à deux fois la prochaine fois ? Soyons réalistes, probablement pas. S'il était néanmoins sûr d'une chose, c'était qu'il allait éviter à l'avenir d’empreinte des affaires qu'il n'était pas certain de remettre en état par lui-même car avoir à s'expliquer pour recevoir de l'aide n'était vraiment pas une étape agréable.

Il n'aurait décidément pas dû provoquer avec cette histoire de prison, car Sage trouvait que philosopher sur la question était une bonne idée. Il l'écouta d'un air presque absent. Il connaissait la fonction des prisons, merci bien, sinon il ne les aurait pas utilisées en exemple. Tout cela l'ennuyait juste. Ils ne progressaient pas. Ils ne faisaient que parler et il n'était pas venu pour ça. Il semblait assez clair que Sage voulait lui faire payer le service qu'elle prétendait être prête à lui rendre en l'assommant de propos moralisateurs. Finalement, ce sera peut-être plus rapide et moins désagréable d'apprendre seul comment faire fonctionner un i-phone, même s'il avait à l'origine estimé qu'il n'avait pas besoin de travailler dessus autant et juste abandonné pour demander à Sage en constatant que tout ne se passait pas comme prévu et en redoutant de ne pas y arriver. Mais elle allait le forcer à faire des promesses ou dire des choses trop incertaines pour mériter un engagement. Ça ne dérangeait peut-être pas certaines personnes de faire des promesses « pour faire plaisir », c'était peut-être la base des relations sociales, mais Casey trouvait que le faire n'avait aucun sens et risquait surtout de le piéger dans des obligations qu'il se sentirait ensuite obligé de tenir. Et ça, il n'en avait aucune envie. Il reprit donc le téléphone.

– D'accord, je n'aurais pas dû te demander ça. Je vais regarder plus attentivement ce qui ne va pas et je vais le faire fonctionner, dit-il résigné.

Après tout, il avait commencé à le démonter pour comprendre comment il fonctionnait. Même si ce n'était pas aussi amusant que prévu, il pouvait bien assumer jusqu'au bout. Il ne voulait pas être ingénieur, mais il avait eu des prétentions de ce genre en pensant tout réussir miraculeusement. Mais le téléphone n'était pas « cassé », et même si des pièces étaient endommagées, ça se remplaçait. S'il le voulait vraiment, il pouvait le faire.
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Message  Tessa Mar 5 Fév 2019 - 9:58


« Tu me dirais la même chose si j'avais tué quelqu'un sur un coup de colère ? Que c'est un pas nécessaire vers une meilleure maîtrise de mes émotions ?

- Toutes les erreurs n’ont pas la même importante, d’où qu’il y ait différentes condamnations. »

Casey est fatigué et acculé, accroissant ainsi l’absence de proportion qu’il manifeste ; le vol de téléphone ne lui aurait pas valu la prison, d’autant plus qu’Alisson ne portera pas plainte, alors comparer cela à l’extrême que constitue un homicide passionnel est hors de propos. Du fait, je ne réponds pas à sa question. Plus que démontrer son ignorance sur le traitement reçu par les nombreux membres de l’Institut à avoir tué accidentellement sous le coup de la colère, chose facilitée par la mutation et justifiant tant la crainte envers les mutants que la volonté de ceux-ci à se maitriser par culpabilité, cela n’a aucune utilité présentement. Je n’ai aucun problème à user psychologiquement l’adolescent comme je le fais mais je le fais dans une optique utilitaire or un trait de mauvaise foi agressive motivée par la lassitude n’appelle pas réellement de développement. D’autres choses le réclament, au grand damne du jeune homme.

C’est simple, en effet. D’une simplicité impliquant 78 mots cependant ; la faute aux justifications, accompagnatrices de chaque erreur énoncée. Et d’une réutilisation de la notion d’erreur dans un nouveau sens, tel un involontaire très d’humour sarcastique pour me signifier combien mon attachement au sens lui déplait. Rester silencieuse après cela est une possibilité mais j’en choisie une autre, épiloguant. L’usure est bientôt terminée et Casey ne s’en rendra surement pas compte mais nous en serons là où j’ai énoncé vouloir aller dès le début. L’adolescent est plus à même d’être proche de moi via sa mutation que la plupart des gens, cela ne signifie cependant pas qu’il puisse me comprendre ; qu’il puisse se figurer à quel point tout peut sembler s’être déjà écoulé, pour moi. Je n’ai pas l’impression de déjà-vu car celle-ci est ineffable, étant justement une impression. J’ai déjà anticipé. Parfois à tort, trop souvent à raison.

Je regarde Casey reprend le téléphone. Je l’écoute retirer sa demande, résigné à refaire ce qu’il a fait afin de réussir, cette fois. Je le perçois quitter sa situation d’échec pour enfin se mettre en mouvement. J’en fais donc de même : le verre vide est posé sur la table basse puis je me relève face à mon "protégé".

« Suis-moi. »

Ce n’est pas un ordre mais ce n’est pas une demande non-plus. Cela précède mon départ dans le couloir transversal de mon loft puis mon arrêt à la porte du milieu, côté entrée. En plus d’un an à venir ici régulièrement, Casey n’a jamais eu l’occasion de voir l’une de ses portes ouverte, de découvrir ce qui se trouve dans ces petites pièces carrées aux murs guère plus épais que du lambris. C’est sa chance, tout comme c’est sa chance de recevoir mon aide ; quand bien même je ne ferais pas les choses à sa place. D’une pensée, je déverrouille la serrure électronique et, d’une main, j’ouvre la porte sur les 9m² de mon armurerie. Accrochés au mur gauche se tiennent les râteliers d’une trentaine d’armes de poing comme d’épaule tandis qu’à son pied s’entassent des caisses de munitions. L’une d’elle s’ouvre, partiellement remplie, sur des balles bleutées renvoyant à la machine verticale rectangulaire qui fait le coin entre ce mur et celui du fond, posée sur un plan de travail propre courant d’un mur à l’autre et au-dessous d’une fenêtre à vitre sans tain. Au-dessus de celle-ci, une étagère contient caisses et mallettes qui ne rentraient pas dans les rangements variés du meuble devant lequel se tient une unique chaise. De la colonne de tiroirs aisément accessibles lorsqu’on est assis, je sors tour à tour un tournevis Pentalobe P2 et un second spécifique à la génération de l’iPhone d’Alisson, une lamelle de plastique fine et rigide et une ventouse ainsi que des récipients. Un peu plus loin, ce sont un lit à clous et un multimètre qui se dévoilent et se déposent non loin du second coin de l’atelier, où repose du matériel de soudure. Après m’être décalée sur la droite, je longe le dernier mur où se trouvent différents mannequins portant ma combinaison de molécules instables noire, mon cache-poussière, mon corset et mes protèges poignets entre autres holsters de cuisse et de flanc puis sors de nouveau de la pièce.

Laissant Casey dans ce qui n’est autre que deux tests, tant vis-à-vis de son apprentissage à ne pas prendre ce qui ne lui appartient pas que de son intérêt pour les X-Men, je m’en vais en cuisine, une demi-douzaine de mètres plus loin. La pièce, sans porte cette fois, n’est pas un secret quand bien même son organisation n’a rien à envier au reste de mon loft. Alors que je passe une poche de gel chauffant destinée à des massages au micro-onde, j’use de mes Cyberlunettes pour observer indirectement l’adolescent sans rien dire.
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Message  Casey Nordin Mar 2 Avr 2019 - 17:00

Sage avait arrêté de le sermonner. D'un côté, il se sentait soulagé. De l'autre, il se demandait avec une pointe d'inquiétude si cela ne signifiait pas la fin de leur bonne entente. Ce serait dommage, mais si leurs conversations n'étaient plus agréables, s'ils n'arrivaient pas à se comprendre, il faudrait se résigner. Il trouverait un autre moyen de se débrouiller, sans Sage, et même sans l'institut s'il le fallait. Il reconnaissait l'importance de leur aide à un certain moment de sa vie, mais il ne pouvait pas non plus leur être redevable au point de se soumettre à toutes leurs volontés. Il existait d'autres chemins. Et qui disait qu'il n'en aurait pas trouvé sans leur intervention quand il devait garder la tête haute en orphelinat ? Il avait beaucoup changé depuis ses quatorze ans. Il aurait peut-être pu s'endurcir aussi à Chicago, arrêté de pleurnicher et rendre les coups en réalisant qu'avec de l'exercice, il en avait aussi la capacité. Et aujourd'hui, il se sentait finalement assez assuré pour ne pas dire oui à ses aînés, même s'ils étaient ses mentors. Il en avait terminé avec les excuses, surtout quand la stratégie des excuses ne fonctionnaire plus (ce qui était une bonne raison de changer son attitude également). C'était avec cet état d'esprit contrarié qu'il avait repris son téléphone. Il se préparait pour de bon à quitter le repère de Sage les épaules voûtées et sans se retourner. Alors, quand elle l'avait soudain invité à la suivre, comme s'il venait de résoudre une énigme, de prononcer un sésame, il resta dans l'incompréhension. Parce qu'il rejetait son aide, la mutante acceptait de lui tendre la main ? Que c'était compliqué ! Il la suivit néanmoins avec curiosité vers les alcôves qu'elle ne lui avait jamais permis d'explorer. Après, niveau enseignement, pas sûr qu'elle lui donne une bonne leçon. Il avait toujours pensé qu'il fallait être « gentil » et un peu séducteur pour obtenir ce que l'on voulait des autres. Mais si se rebiffer fonctionnait aussi… Cette nouvelle perspective demandait à être testée sur d'autres personnes pour en mesurer les résultats. Sage était-elle l'exception ou obtiendrait-il des réactions intéressantes avec d'autres sujets ?

Ses réflexions ne l'empêchèrent pas, d'un autre côté, d'observer avec fascination et attention tous les trésors technologiques de Sage. Elle possédait une véritable armurerie. Et les yeux de Casey s'arrêtèrent avec fascination sur un tas d'objets dont il était assez curieux de savoir leur utilisation, et potentiel destructeur. Pour l'instant, il ne s'était pas beaucoup intéressé aux armes. C'était un pas à franchir qui l'inquiétait assez car faire des acrobaties et prises de combat avec son pouvoir étaient une chose, mais l'utilisation d'une arme donnait une plus grande assurance de tuer un adversaire et, avec ses capacités, il avait de fortes chances de ne pas rater sa cible. Il s'était déjà fait assez peur en se mêlant à des rixes qui ne le regardaient pas en dehors de l'institut et en visant avec grand naturel les points sensibles des personnes qu'il voulait mettre hors d'état de nuire. Il n'était, à cet égard, pas certain de vouloir se promener avec un revolver à la ceinture. En même temps, sans arme, sa force restait humaine. Alors s'il voulait devenir un héros puissant, la technologie risquait de devenir une aide essentielle. Il se faisait doucement à l'idée qu'il ne réussirait pas à impressionner avec son pouvoir en faisant un simple étalage de son adresse physique ou de sa mémoire. C'était aussi ce qui le poussait à démonter des ordinateurs et téléphones. Il ne pouvait peut-être pas cracher des flammes naturellement, mais il avait de nombreux domaines d'excellence à développer. A lui de décider celui qui lui convenait le mieux. Et, quand il voyait toutes ces armes lumineuses qui ne demandaient qu'à être essayées, se trouver une nouvelle passion devant l'occasion devenait très attirant. Mais il n'était sans doute pas ici pour s'amuser avec des objets dangereux.

Avant de disparaître, Sage lui avait sorti tout ce qu'il fallait pour reconstituer l'i-phone, un matériel bien plus sophistiqué que celui qu'il avait utilisé dans sa chambre. Bon, visiblement, elle voulait qu'il travaille devant elle. Il n'en avait pas particulièrement envie, là, tout de suite. Mais, en même temps, quand il s'était présenté ici, c'était dans l'idée de régler le plus rapidement possible ce qu'il estimait être une situation d'urgence. Allait-il réussir là où il avait échoué grâce à une meilleure techologie ? Non, ça ne serait certainement pas suffisant. Mais il pouvait aussi se mettre à jour sur la documentation nécessaire plus vite. Il s'installa à l'ouvrage en soupirant légèrement, le sentiment d'avoir été tout de même bien piégé et vaincu. Son premier réflexe ne fut pas de toucher aux outils de l'atelier, mais de toucher à l'ordinateur central, ce qui activa aussitôt une série d'écrans. Sans doute qu'il y avait de quoi activer plusieurs armes dans la pièce, et Sage lui accordait tout de même une certaine confiance en lui donnant la possibilité de déclencher une potentielle catastrophe dans son laboratoire. Enfin… Il se doutait qu'il serait définitivement viré du repère s'il s'avisait de commettre la moindre bêtise ici. De toute façon, il voulait juste utiliser internet pour récupérer toute la documentation dont il avait besoin. Assez vite, une série de pages et livres numériques s'ouvrirent en simultané sur le large écran. Il allait assez vite pour donner l'impression de faire n'importe quoi, ouvrant et refermant les pages presque trop rapidement pour avoir le temps de les lire, à une vitesse humaine normale en tout cas. Mais à l'observer de près, les mouvements de ses yeux se désolidarisaient, comme si chaque moitié de son visage appartenait à une personne différente, qui se rassemblait par moment, lorsqu'un document réclamait toute son attention et, de fait, une lecture plus rapide et efficace. Il devait comprendre une à une l'utilité des pièces, chose qu'il avait essayé de négliger avant. En fait, tout cela n'était rien d'autre qu'un assemblage précis, mais on ne voyait pas forcément toutes les manipulations sur une vidéo. Pas la peine de revisionner les tutoriels sur YouTube, il les avait parfaitement en mémoire. Il savait ce qu'il avait fait aussi et attendait, à force de recherche, de pouvoir reconstituer le point qui avait pu lui échapper. Soudain, il s'activa. Il avait une piste, une étape qu'il avait de fortes chances d'avoir négligé. Alors il reprit depuis le départ, démonta à nouveau le téléphone, étala chaque pièce devant lui pour les examiner une à une. Elles ne semblaient pas abîmées. La différence quand il remonta le téléphone était qu'il savait précisément ce que chaque pièce permettait d'activer, il avait la certitude très satisfaisante de savoir pourquoi il les assemblait et comment elles fonctionnerait. C'était tout de même plus rassurant que travailler à l'aveugle, même s'il y avait une pointe de suspens en moins. Ce ne fut pas un travail rapide, pas de son point de vue en tout cas, raison pour laquelle il n'avait pas voulu s'engager avant dans cette entreprise. L'autre raison aussi était qu'il ne disposait pas d'un écran aussi grand pour ouvrir autant de fenêtres différentes. Mais, une fois lancé, il oublia sa contrariété envers Sage et le fait qu'elle l'observait. Le lieu de travail était idéal. Il resta en immersion parfaite pendant 3h. Enfin, il lui resta le verdict ultime : tenter d'allumer le téléphone. Et, enfin, l'écran scintilla dans l'obscurité. Ça ne lui provoqua pas de réaction enthousiaste, juste un profond soulagement.
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Message  Tessa Mar 16 Avr 2019 - 13:17


La contemplation de Casey n’est guère longue mais parfaitement notée. Les possibilités quant à ses actions prochaines sont évaluées et l’une d’elles se confirme, comme toujours. Il s’installe. En soupirant. Tristesse. Fatigue. J’observe tout cela comme je l’observe, à travers les verres rouges. Il n’y a pas de caméra de surveillance dans les boxes mais il y en a dans le couloir, c’est suffisant tant que la porte reste ouverte. Elle le reste. Il a fallu plus d’une année, et une épreuve que l’adolescent a pu percevoir comme plus longue encore, pour qu’elle le soit. Je n’avais pas anticipé cette situation lorsque l’on s’est rencontrés la première fois, le futur n’étant pas assez immédiat. A présent, je vois comment ce qui s’est passé ici pourrait conduire à une autre possibilité anticipée alors. L’écran tactile intégré au plan de travail est allumé et utilisé, même si ce n’est pas pour construire une nouvelle paire de Cyberlunettes. Cela viendra en son temps ou ne viendra pas, dépendant des suites qui découleront de cette expérience. Leandra a mieux toléré ma méthode que Casey ne l’a fait, même si mes actions étaient moins perceptibles dans son affaire. Le fait que le second me connaisse mieux n’a pas dû jouer en sa faveur non plus. Tous deux avaient besoin de moi pour une chose, ont luté pour l’obtenir et sont repartis avec plus que ce qu’ils venaient chercher. Enfin, Casey est toujours ici.

Une fois que le micro-ondes a sonné, je ramène les poches de gel chaudes à l’adolescent, dont les résultats de recherche envahissent l’écran d’une profusion familière. Ma main gantée joint au matériel déjà préparé le point final de mon intervention et le reflet du visage de Casey me laisse percevoir une mimique je ne n’ai pas, l’une de nos différences : chacun de ses cerveaux utilise un œil, les rendant indépendant à la manière d’un caméléon. Aucune appréciation, ou dépréciation, n’accompagne cette observation alors que je me recule.

Dans l’encadrement de la porte, je croise les doigts et pose l’épaule. Entre Casey et moi, la réalité augmentée mes verres rouges ajoute aux fenêtres qui m’occupent l’esprit celles qu’il utilise, me faisant veiller doublement. Il approfondit. Il apprend. Il comprend. Il fait le premier pas de ce qui lui permettra d’être innovant avec ses capacités, non de simplement refaire ce qui a été fait. Pour l’heure, cela passe par une réparation. Une réparation que je regarde en anticipant les situations sur lesquelles elle peut aboutir. Je n’interviens pas, immobile.

Il y a quelque chose de positif à voir quelqu’un ayant d’aussi grandes difficultés d’attention que Casey rester ainsi concentré. Cependant, rester là à l’observer, quand bien même cela s’accompagne d’anticipations aussi nombreuses qu’inutiles, est plus mitigé. Les secondes s’écoulent avec une lente régularité, formant des minutes. Puis des dizaines de minutes. Une heure. L’inspiration que je prends est sèche, contrite. L’épaule qui reposait contre le mur tout comme le bras qui en découle sont engourdis. Deux heures. Heureusement que l’ennui est maintenu loin de moi par mes interactions informatiques, quand bien même mon absence de mon observatoire limite celles-ci à mes Cyberlunettes. Bientôt trois heures.

L’une de leurs fenêtres m’avertit que la caméra du seuil capte un mouvement, affichant celui-ci ainsi que sa responsable. La porte ne tarde pas à s’ouvrir et la caméra du croisement suit la jeune femme qui franchit les tapis pour s’en aller jusqu’aux canapés afin de s’ôter de ses chaussures, rendant les premiers inutiles dans une habitude sur laquelle je n’ai jamais fait de remarque. Assise au côté de la petite table, elle me remarque et parle de sa voix forte, manifestant son étonnement à travers le loft.

« C’est quoi c’bazar ? Qu’tu vieilles dans l’couloir j’veux bien mais range un peu quoi. Tamarin, c’est quoi le tamarin ? »

Agnees Gayre, écossaise que les mystères de la génétique ont faite blonde mais dont il était impossible de douter de l’origine une fois qu’elle ouvre la bouche. "Adorable jusqu’à l’éruption" selon ses propres termes, intelligente, sociable, jalouse, maladroite… croiser ma garde-fou en ces lieux n’est guère difficile même lorsqu’on n’appartient pas à son club informatique : il suffit d’y être en dehors des horaires de travail ; horaires auxquels je dors d’ordinaire, ma première phase de sommeil ayant lieu de 17h30 à 21h30. Notre collocation continue, me permettant de conserver l’interaction minimum d’une personne par jour. Je ne réponds rien, ne tournant même pas le visage puisque je la perçois à travers la caméra qui la surplombe. Elle s’approche donc de moi, me connaissant suffisamment pour savoir que même si j’avais été en veille son discourt m’aurait éveillée, et regarde là où je regarde.

« Ho, mais si c’est pas le p’tit frère ! »

Baissant la tête, je laisse mon regard bleu passer au-dessus de mes Cyberlunettes pour regarder la commentatrice, commentant sans un mot. Habituée, elle soutient mon regard et approche donc sa main pour appuyer d’un doigt au niveau de mon nez et remonter la structure afin de cacher de nouveau mes yeux. Elle continue de faire face un instant à son reflet souriant dans les verres teintés avant que je ne retourne à mon observation. L’exclamation qui s’en suit à la délicatesse de se faire sur le ton d’un chuchotement exagéré, pour ne pas déranger son sujet :

« Qu’est-ce qu’il est concentré…

- Oui.

- Z’êtes enfin sur les lunettes ?

- Non.

- Qu’est-ce qu’y fout alors ?

- Le téléphone d’Alison.

- Celui qu’elle a perdu ?

- Oui.

- Elle ne l’a donc pas perdu.

- Non.

- Tu es complice du vol.

- Non.

- Ça ma Lady, c’est pas toi qui décide. »

L’amusement s’esquisse sur mes lèvres mais mon attention va plus au téléphone dont l’écran scintille enfin, une preuve de réussite qui ne manque pas de détendre Casey. Est-ce que cela sera suffisant à effacer son sentiment d’échec ? Peut-être pas sur le court terme mais sur le long terme, c’est probable.

« Bravo Casey, reprends-je en me décollant de la porte pour m’avancer vers lui, la marque de mon appui visible sur mon bras au-dessus de mon gant. Veux-tu quelque chose à boire, ou même à manger ? »

Bien qu’il soit plus endurant qu’un humain normal, ou que moi, Casey vient tout de même d’accomplir un effort de plusieurs heures et quelques besoins pourraient se faire sentir à présent que la concentration se relâche ; des besoins auxquels il a déjà partiellement pourvu. Je dirais bien que cela fait parti d’un plan mais, pour une fois, ce n’est pas le cas. C’est son initiative, même s’il reste à savoir s’il la réitérera. Je suis confiante.
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Message  Casey Nordin Jeu 13 Juin 2019 - 5:56

Il suffisait de se mettre au travail. La solution semblait simple, évidente, maintenant qu’il avait réussi à réparer le téléphone, mais elle ne l’avait pas été sur le moment. Parce qu’il existait une solution encore plus simple à envisager : Sage, mais aussi, parce qu’il avait paniqué en voyant ses projections échouer. Dans sa tête, il devait réussir du premier coup. Sinon, il n’aurait jamais pris le téléphone. Donc, si rien ne fonctionnait comme prévu, comment dépasser sa contrariété pour prendre un autre chemin ? Après une longue et pénible discussion, Sage l’avait aidé à dépasser ce blocage. Mais il n’était pas encore dit que cette situation exceptionnelle le guérisse de tous ces démons qui le rongeaient dès que les choses ne se passaient pas “comme il fallait”. Mais, pour tout ce qui était technologie, c’était sûr, il avait compris. Il ne démonterait plus jamais un appareil sans avoir étudié son fonctionnement avant. Mais, s’il en était capable, il tenait finalement la preuve qu’il attendait ces derniers jours. Il avait la compétence de réparer la plupart des machines cassées ! Et c’était une qualité utile dans ce monde. Les gens adoraient avoir des amis un peu mécanicien. Il existait toujours un objet à retaper chez quelqu’un ! Combien d’argent de poche pouvait-il espérer se faire en un mois de cette façon ? Combien pouvait-il demander d’ailleurs ? Il fallait qu’il réfléchisse à ses tarifs avant de proposer ses services aux élèves de l’institut. Si c’était pour une fille mignonne, peut-être que ça vaudrait le coup de rester gratuit ceci dit. Mais ça devrait paraître exceptionnel. Il se leva, la tête déjà pleine d’idées nouvelles, en oubliant presque quelle était sa priorité première : remettre le téléphone à sa place.

D’ailleurs, Sage n’avait pas l’air d’avoir bougé pendant ces trois heures. C’était tout de même étonnant de la trouver si impliquée, mais rassurant, en un sens. Elle voulait vraiment qu’il s’améliore et ne cherchait pas juste à l’embêter. Car, finalement, elle avait perdu plus de temps à lui parler puis l’observer qu’en réparant tout bêtement le téléphone. A tous les coups, elle aurait pu le faire en moins de 30mn. C’était ce qu’il avait estimé en accourant chez elle. Mais près de quatre heures, en comptant la discussion, ce n’était avantageux pour personne, sauf si le but essentiel n’était plus réellement de réparer l’appareil. Il avait vraiment perdu beaucoup trop de temps ! Il devait se dépêcher ! Mais cette pensée croisa une autre observation. Agnees avait rejoint Sage. C’était une jeune femme assez amusante, très différente de Sage, et le contraste entre les deux, qui s’accordait pourtant avec leur complicité, était toujours assez amusant à observer lorsqu’elles se retrouvaient ensemble.

- Salut ! dit-il aussitôt avec un sourire un peu plus faible qu’à l’ordinaire. Ce n’était pas contre elle, mais il se sentait fatigué. Maintenant que sa bulle de concentration éclatait, les interractions sociales n’étaient plus vraiment ce qu’il désirait le plus.

Sage lui demanda s’il voulait boire ou manger quelque chose. C’était vrai qu’il avait soif et faim maintenant qu’elle en parlait. Il avait totalement oublié ces besoins primaires ou, plutôt, même s’il y avait parfois pensé, il n’avait pas voulu s’interrompre pour y prêter attention.

- Oui, merci.
Il lui avait répondu distraitement en se dirigeant vers la table sur laquelle se trouvaient les boissons sucrées qu’il avait apportées. Il reprit son verre pour le remplir, mais il n’avait pas vraiment envie de rester pour manger. Il trouverait tout ce qu’il lui fallait à l’institut.

- Heu…, commença-t-il un peu embarrassé en sentant les regards peser sur lui. Je crois que c’est bon pour le téléphone. Il faut que j’aille le rendre parce que ça fait un moment que Alyson l’attend et, à la base, elle n’était pas censée l’attendre… Enfin, je dois y aller. Merci pour… - Pour quoi au juste ? Pour l’aide ? Sage ne l’avait pas directement aidé non plus. - Merci, décida-t-il simplement. A plus tard !

Comment allait-il rendre le téléphone, au juste ? Il essayerait de le poser dans un endroit où elle serait susceptible de l’avoir perdu, peut-être ? ça arrivait tout le temps. Les gens pensaient avoir perdu quelque chose qui était assez visible mais ne le voyaient pas simplement parce qu’ils ne s’attendaient pas à l’avoir mis à cet endroit, ou parce qu’ils l’avaient recouvert par autre chose sans y faire attention. Il allait bien trouver.
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Message  Tessa Jeu 20 Juin 2019 - 6:41


Casey salut Agnees, désormais qu’il la remarque, déclenchant chez celle-ci une levée de main et une remarque sans aucun regard pour ma propre initiative.

« Saloot. Après la cuisine tu r’fais la téléphonie ? »

Je l’ignore, encourageant Casey à en fait de même en revenant au sujet plutôt qu’en approfondissant le hors sujet qui tente de s’y intégrer. Cela fonctionne. Cela fonctionne si bien que l’adolescent s’en va de lui-même là où nous avons laissé trainer ce qu’il a apporté. Fatigues mentales et physiques se font voir, dans son déplacement, dans son attention, dans son attitude. Je lis cela sans peine et ne m’en surprend pas, tant c’était prévisible. Tout comme la volonté de s’en aller : il croit que c’est bon pour le téléphone, il faut donc qu’il le ramène à Alison ; elle l’attend alors que "à la base, elle n’était pas censée l’attendre". L’attendre n’est pas l’action exacte, elle le cherche. Et comme Casey n’est pas une tête de mule, probablement qu’elle le retrouvera là où elle l’a perdu, comme s’il ne lui était rien arrivé. Cette partie a déjà été discutée et le prix de mon aide, que Casey reconnait malgré quelques hésitations, était qu’il lui rende en personne. Silencieuse, je le regarde s’en aller.

« Bye, le salue à nouveau Agnees, n’attendant pas la fermeture de la porte pour poursuivre. Voilà une bonne chose de faite je suppose. Maintenant tu vas aller te coucher, hein ? »

La porte claque avant que je ne reprenne.

« Ça n’est pas terminé. Quelles sont les douze étapes d’un parcours initiatique ?

- Quelle gentillesse de te limiter à Campbell, je suis pas en état pour Truby. Remarque, j’ai pas envie de Campbell non plus. Ou alors dans un verre.

- L’apprentissage, et la récompense qu’il permet, est la neuvième étape. Reste le retour au monde ordinaire, dixième, la renaissance, onzième, et le retour avec l’objet de la quête, douzième.

- Sauf que la quête c’est le téléphone d’Alison qu’il est parti lui rendre. Donc retour à l’ordinaire si tu veux mais retour sans l’objet de la quête par contre.

- Pour qu’il y ait renaissance, il doit y avoir confirmation de l’apprentissage. Donc, ultime difficulté dans le monde ordinaire qui lui permet d’affirmer sa progression. Chose qu'il va probablement chercher à éviter. »

Devant mes yeux, la réalité augmentée disparait au profit d’une perception des esprits et le mien s’en va à l’instantanée recherche d’un en particulier. Ma projection astrale apparaitra devant Alison Blaire, quoi qu’elle face, pour lui annoncer que Casey va lui rapporter son téléphone, emprunté pour une durée plus longue que prévue.

« T’es une saleté. »

Présente à deux endroits à la fois, cela ne m’empêche pas de réfléchir à une troisième chose. Casey ne sait pas pourquoi il m’a remerciée. Moi oui. Il n’a pas encore clairement identifié son apprentissage, là où je l’ai fait lorsqu’il s’est présenté à moi, lorsqu’il m’a présenté son problème. Je l’ai aidé, ni de la manière ni sur le sujet qu’il voulait mais je l’ai aidé. Je l’ai aidé pour qu’il franchisse son problème par lui-même, non à travers moi, et puisse donc refranchir analogues difficultés, seul. Ou, tout du moins, qu’il ait des pistes pour le faire. Cependant, il y avait un prix. Le prix d’assumer ses erreurs, de l’honnêteté envers un membre de notre clan. Au sein de celui-ci, je ne suis pas le mentor de Casey, pas plus que de Leandra. Je suis leur antagoniste. J’ai un plan pour eux et je les pousse à bout pour qu’ils s’améliorent. Qu’ils aient ou non conscience de cela, c’est la raison pour laquelle ils reviennent vers moi. Parce que ça marche.

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