La Traversée Rocheuse? [PV : Lucy Prissy]

« La Traversée Rocheuse? »

AVEC LUCY PRISSY

Je ne sais pas combien de temps a duré la découverte de l’Institut et celle de Betsy, m’ayant faite découvrir sa nouvelle demeure comme elle-même ; je sais juste que ce n’était pas assez. Tant au niveau du temps que de la découverte. Je suis curieuse, mine de rien. Mais à essayer de tout faire tenir en un après-midi, je ne peux approfondir les choses comme je l’aimerai. Cela étant, désormais que le contact est pris, je pourrais l’entretenir par la suite et je m’imagine déjà expliquer à Amy que j’ai invité des renforts X-Men pour son affaire de recel de migrants mutants ; après tout, même si c’est le territoire de l’Alliance, les X-Men doivent se sentir concernés par ce genre d’atteinte envers leur communauté. Aider Amy, continuer d’apprendre à connaitre des X-Men et sauver des gens d’un trafique d’êtres humains les destinant à l’esclavage, c’est trois bonnes choses pour le prix d’une. Ma Chance faisant, l’équipe la plus probable pour intervenir c’est les X-Gardiens de Canaan. A défaut d’être partie pour revoir Heather, qui n’était pas dans le bâtiment de l’équipe suscitée, je m’en vais recroiser Orenda ; elle n’était pas plus dans le bâtiment également suscité mais elle était à la piscine depuis une heure ou deux, vraisemblablement. Après de nouveaux remerciements à Betsy, je me suis rendue au bassin tout en restant à une certaine distance de l’eau comme de la nageuse.

Pour un chat, je suis drôlement waterproof même si la natation n’est pas un sport que j’affectionne particulièrement. Je sais nager trois des quatre nages de base, c’est déjà bien, mais je préfère les endroits où je suis au plus libre de mes mouvements ; ce qui n’est pas le cas dans l’eau, enfin tel que je le vis. Et puis elle est toujours trop froide à mon goût, aussi. Cela étant, la distance n’est pas tellement maintenue pour éviter de nager, chose certaine considérant que ma tenue n’a pas changé et est donc toujours composée de baskets, leggings, t-shirt blanc sous veste de tailleur noire et mitaines noires également. Elle est maintenue car, autant j’ai envie de revoir Orenda, autant je ne sais absolument pas comment l’aborder. Durant l’American Tenkaïchi Budokaï, Ema Nymton a ouvert le crâne de Canaan… le coup chanceux qui m’a permis de l’emporter a emporté mon adversaire l’arrière de la tête directement sur le bord du ring, avec l’effet sanglant que cela a eu. J’ai été déclarée vainqueure et les soins mutants ont permis d’arranger la situation mais, dans mon esprit, j’avais surtout échoué ; exactement comme je juge que Val Braddock échoue à privilégier la domination des autres à ses relations avec eux. J’ai abandonné le tournoi par la suite et suis restée au chevet d’Orenda jusqu’à son réveil, tapant l’incruste d’une manière assez mal vue parmi ses amis. Je me suis excusée, j’ai pris de ses nouvelles puis je m’en suis allée pour laisser l’intimité se faire. Bien que cela soit il y a presque deux ans maintenant, je ne me sens toujours pas très bien à l’idée de faire face à Orenda ; d’où que je tienne tellement à le faire. Il n’est plus tellement question de s’excuser, plutôt de ne pas que tout cela soit arrivé pour rien. Peut-être de constater qu’elle a repris sa vie sans séquelles, aussi.

A l’observer, je me dis que ce dernier point est plutôt probable. Je me dis aussi que l’Institut est un peu délabré par endroit, vu la tronche de la piscine. Pas étonnant, considérant le nombre de jeunes mutants ne contrôlant pas leurs pouvoirs et pouvant faire d’involontaires dégâts ; au moins ne sont-ils pas craints et chassés pour cela ici. D’une certaine manière, c’est rassurant : je ne suis pas mutante mais j’ai tout de même fait d’involontaires dégâts à Orenda. Orenda qui, assise sur le bord, me regarde et me reconnait. Merci ma Chance, à ne pas savoir comment l’aborder c’est elle qui l’a fait. Et elle l’a fait avec mon vrai nom, non le pseudonyme pris pour le Tournoi de Frost afin de troller les gens plus que de protéger mon identité : Ema Nymton, tout est dans l’ordre des lettres.

« Oui, réponds-je avec un sourire entre le malaise et le contentement. Je tâcherai de pas être trop Lucky avec toi cette fois. Comment vas-tu, ça baigne ? »

Faire de l’humour est peut-être décalé mais je le suis aussi donc ça me vient naturellement, histoire de détendre la situation d’un côté comme de l’autre ; difficile de savoir si cela marchera. Je n’ai pas eu le temps de côtoyer Orenda lorsqu’elle était à l’infirmerie de l’Académie, chose logique considérant que j’étais celle qui l’y avait envoyé et que ses amis avaient bien plus de légitimité à la soutenir dans cette épreuve que moi, mais du coup je m’en retrouve à tenter des trucs pour voir comment je peux me comporter avec elle. On verra bien ce que cela donne, comme toujours.

Je m’accroupie afin de me retrouver au même niveau que l’X-Woman tout en restant à distance sensée assurer la survie de mon téléphone et de ma tenue face à l’étendue aqueuse. Orenda est l’une des rares personnes à me sembler faire une taille et un poids similaires aux miens, je ne peux m’empêcher de le noter à lui faire ainsi face alors que, franchement, ce n’est pas ce qui m’a le plus marqué de notre rencontre bostonienne.  Sa technicité, largement au-dessus de la mienne de l’époque et probablement encore de celle d’aujourd’hui, et évidemment l’accident sont mes principaux souvenirs. Mine de rien, elle est la personne la plus pointue martialement à avoir accepté de m’affronter, légèrement devant Val je pense. Après, je ne veux pas de match retour ; pas après ce qui est arrivé lors de l’aller. Orenda a perdu mais je n’ai pas gagné, pas pour moi. J’ai perdu aussi, apprenant de mon erreur. J’espère sincèrement pouvoir en faire quelque chose de mieux encore, à présent. Qu’on en fasse quelque chose de bien ensemble.

« La Traversée Rocheuse? »

AVEC LUCY PRISSY

Canaan sourit à ma réponse et joue avec l’eau d’une manière presque timide, me laissant me demander si elle ne force pas son expression et me dire qu’entre son physique et son attitude elle doit faire tomber les garçons. Heureusement, je me pose là niveau des réflexions et elles ne durent donc pas, entretenant le sourire et obtenant une réponse qui me le fait partager : on dirait totalement que ça baigne bien, oui. Ça baigne même mieux que l’endroit du bain ! Surtout que cette fois, ledit endroit se prend un coup de pied un peu plus franc. Qui a dit qu’on ne tirait pas sur les ambulances ? Ey, elles bougent plus vites que les autres voitures mine de rien ! C’est peut-être très terre à terre comme considération mais une ambulance avec gyrophare est forcément plus rapide que les voitures qui se poussent pour la laisser passer ; pas au niveau des pompiers mais c’est connu "le rouge ça va plus vite". Après, pas le temps d’accélérer trop sur l’autoroute de ma pensée qu’Orenda me renvoie la balle comme elle renvoie l’eau du pied : dans le bain.

« Ça roule plutôt, j’ai enfin réussi à squatter, dis-je en gardant également le sourire. Un après-midi après deux ans de tentative, c’est pas beaucoup mais c’est mieux que rien. »

Je me tais pour continuer d’observer Orenda. J’irai bien lui taper la bise mais on a une différence de météo et je préfère éviter les averses, je plane trop haut pour qu’on me dise que les oiseaux volent bas ; donc qu’il va pleuvoir. Mine de rien, être mouillée c’est une bonne technique pour me garder à distance actuellement.

« Promis, la prochaine fois je profite de la piscine ; sauf si elle n’est plus là ou s’y j’oubli. Ce coup-ci, je visite surtout : Mme Braddock a eu la gentillesse de pas me laisser devant la porte et de me faire le tour du proprio. Je voulais te voir aussi, histoire de prendre des nouvelles en face. »

A une certaine distance, certes, mais en face tout de même. Passer un coup de fil à l’Institut, c’est facile tant qu’on s’arrête à l’accueil. Pour passer celui-ci, faut ruser ; merci Jubilee, Pixie et Amy pour m’avoir permis de le faire. Je croyais pas vraiment à la théorie des poignées de mains mais force et de constater que connaitre des personnes qui connaissent des personnes aide bien à rencontrer les secondes en évoquant les premières. Cela étant, je connais aussi des secondes, évoquées d’ailleurs ; Betsy et Orenda. Enfin, "connaitre" ; un peu quoi. Et un peu plus à présent. Je sais plus si j’ai évoqué Heather dans le coup de fil, pourtant c’est celle que j’ai le plus croisée. Dans tous les cas, c’est passé et plus à faire ; c’est ici qu’il faudrait que je la croise. Mais concentrons-nous sur mon interlocutrice.

« Toi, tu profites juste ou tu t’entraines ? C’est le début des stages estivaux en Europe et je suis curieuse de ce qu’il en est ici. Bon, je suis pas curieuse que de ça mais j’ai dit que tu menais la danse cette fois… »

Ma voix se meurt alors que je retiens le "histoire que je t’en mette pas une" qui aurait fortement mal conclu la fin. On va pas se mentir, autant Orenda a l’air parfaitement sereine sur ce qui c’est passé entre nous, autant moi ça va me faire cogiter jusqu’à ce que je passe à autre chose. Plusieurs fois, puisque j’y reviendrais surement. C’est cool les gens pas rancuniers, j’aimerai bien comprendre comment ils font. Pas que je sois super-rancunière mais je le suis au même niveau que ma loyauté, ce qui laisse une bonne marge quand même. Je pense être plus compréhensive cela dit, à défaut d’être forcément très compréhensible. Les risques du métier, un peu comme durant notre combat avec Orenda. Je retombe toujours sur mes pattes et on va éviter que ça soit dans le plat avec elle, d’où que j’ai mieux fait de me taire.

Toujours accroupie, je croise mes doigts tout en gardant mes avant-bras posés sur les cuisses histoire de manifester au mieux mon écoute. Je dis pas que je vais tenir la position bien longtemps, surtout que moins je bouge et plus je pense, mais je pense pouvoir me concentrer suffisamment pour l’écouter correctement. Evidemment, si je m’écoutais, on resterait pas forcément sur place bien longtemps. Chose qui me fait me dire et le dire :

« C’est laquelle ta serviette ? »

Oui, parfaitement, je vais me lever pour lui passer son drap de bain histoire que ça baigne autant mais pas dans l’eau. J’ai pas peur qu’elle prenne froid mais quitte à lui tenir la jambe je préfère qu’elle soit sèche ; la jambe comme Orenda. Et puis, comme on dit, "après la pluie, le beau temps" donc pourquoi pas faire bronzette en discutant ?

« La Traversée Rocheuse? »

AVEC LUCY PRISSY

Deux années, c’est plutôt court vu la dizaine qu’ils doivent tous attendre pour simplement en apprendre plus sur les X-Men ; Orenda me fait plisser les sourcils et tourner les yeux dans le coin de mon champ de vision. Je n’avais jamais perçu ou réfléchi les choses ainsi mais maintenant qu’elle le dit, c’est pas faux. C’est donc vrai. C’est probablement positif pour mon avenir relationnel avec l’Institut et les X-Men, en effet. Efforts et opportunisme ont donc été encore plus efficaces que je ne croyais ! D’un autre côté, ils l’ont été aussi pour intégrer l’Alliance et rencontrer des membres de nombreux autres groupes, donc en fait peut-être que je manque juste de recul sur la situation. Dans tous les cas, voici qui me plait et j’en reviens à Orenda avec un contentement fier. La prochaine visite me semble encore plus prometteuse et pas que pour la piscine !

Si ma presque-promesse concernant celle-ci amuse Orenda, la déclaration qui la suit fane son sourire par perplexité. Le doute se répand dans mon propre esprit quant à une éventuelle mise de pieds dans le plat mais l’hypothèse de la timidité me semble plus plausible, quand bien même cela n’enlève rien à ma possible maladresse ; pour ne pas dire que c’est lié, puisqu’il est plus facile de mettre les pieds dans le plat avec quelqu’un de timide. Après, l’avantage des timides est qu’ils se remettront en cause plus facilement qu’une personne ayant confiance en soi. Le désavantage est qu’ils se fermeront tout de même, quoique que généralement moins agressivement que l’autre type de personnalité suscité. Heureusement, pas le temps de trop m’emmêler dans ces pensées, mon interlocutrice me répond… comme une belle timide.

Orenda est "malheureusement assez ennuyante pour avoir très peu de nouvelles de sa part" ; j’en doute à défaut de le remettre en doute mais je ne doute pas que deux ans laissent le temps d’avoir quelques choses à dire, enfin j’espère. Les jours se suivent et se ressemblent, faisant des semaines analogues et des mois qu’on ne voit plus passer, à défaut de partager je comprends que des gens puissent vivre ainsi. Surtout que se soigner, se reposer et reprendre l’entrainement, ça fait quand même trois étapes différentes ! Sinon, oui, Hea s’est retrouvée en Europe et c’est ainsi que je l’ai croisée, lui improvisant une mission en compagnie de Maissa qui, elle aussi, a porté des fruits inattendus. Merci ma Chance ! Et déso de t’avoir sous-estimée vis-à-vis des X-Men. Et peut-être de l’Alliance. Et… bon, déso général, quoi. Surtout que c’est pas hors sujet mais presque, en fait, même si quand je suis le sujet ma Chance n’est jamais loin. Après, en l’occurrence, c’est d’Hea et d’Emma dont on me parle, en alternance avec les entrainements quotidiens et les congés d’Orenda. Trois sujets de discussion c’est dans ma norme, cool.

« Ouep aux trois, réponds-je donc simplement, toujours accroupie et en attente. Du coup, je vais te laisser finir avant de commencer le résumé succinct et non exhaustif. »

Ça, c’est dit ; non parce que c’est peut-être ambitieux de ma part de ne pas me penser ennuyante, enfin pas dans le sens employé par Orenda, mais c’est un fait que j’ai beaucoup de nouvelles à donner ; deux ans, c’est plus d’un dixième de ma vie et il s’en passe des choses ! Du coup, il vaut donc mieux passer sur le "très peu" de mon interlocutrice avant de passer à ce qui s’est passé sinon ça ne passera pas et c’est Canaan qui risque de vouloir s’en passer. On en revient à l’ennui que je peux provoquer, différent du sien. Et, pour faire un aller-retour avec elle, on en repasse à ses activités du jour : elle a repris ses entrainements quotidiens mais en est-ce ?

Nope, sa réponse est claire et j’acquiesce simplement. Pas l’énergie ou la motivation pour s’entrainer, je sais pas quand c’est la dernière fois que ça m’est arrivé mais sur un plan théorique je comprends. Je crois. Les X-Men ont des entrainements "assez particuliers", faudra donc plus d’informations pour en savoir plus, tandis que leurs recrues suivent des sessions "assez strictes qu’ils ne risquent plus de les voir après les années de formation" ; traduction, c’est comme à l’armée : t’en chie un maximum durant la préparation pour que l’après te semble beaucoup moins difficile. Et la particularité de l’après c’est que tu guères toi-même la difficulté ; les plus masochistes l’augmentent d’une manière qui me plait, les plus traumatisés vont dans le moindre effort. Ou dans d’autres domaines, c’est pas faux. Jean-Paul, Hank et Katherine ont chacun leur prédilection, et sont donc tous trois X-Men ; restent à trouver leurs noms de famille. Katherine, je me demande s’il s’agit de Katherine Pryde, qui a fait le débat avec Emma y’a quelques années. Je vais pas faire genre je me souviens de ce qui a été dit, c’est pas le cas, mais je me souviens des intervenants et de l’organisation donc je suis déjà fière. Nan parce que mes profs de collège, c’est rare que je me souvienne leurs noms et pourtant ils m’ont collée sur plusieurs années. Dans tous les sens du terme. Après, le retour de balle d’Orenda ne me laisse guère le temps de partir plus loin donc j’en reviens au point de départ : les entrainements.

« La Section Junior a des stages obligatoires durant les vacances d’été, les deux mois se font à… attends que je me souvienne. Je crois que c’est 9h-midi théorique, 13h-18h physique et 18+ masochisme pour ceux qui veulent. Jamais brillé en théo mais par contre j’ai déchiré en physio et en maso. Après, il y a des cursus tout au long de l’année mais j’en étais pas. Comme chez vous, les entrainements pour les membres c’est à leur discrétion. Perso, je pense rester sur un rythme SJ et essayer de caler des stages dans d’autres orgas. Sinon je suis sur du 10-12, 14-19 et 21-23 quand je suis pas en patrouille, en inter ou en prépa de l’une ou de l’autre. Avec des pauses quand je suis blessée ou que ça fait trop mal. »

Je me tais considérant que mon résumé est plutôt bon même s’il n’y a rien de vraiment nouveau pour moi, or il me faut me souvenir de présenter les nouveautés au moins concernant Hea, Emma et ce que je fous là. Et, évidemment, la plus grande réussite de ma vie à l’heure actuelle qui se résume à l’avoir potentiellement réussie, ma vie, puisque je peux la gagner en faisant ce que j’aime. Evidemment, de nouveaux problèmes et de nouvelles difficultés se présentent à moi, des choix difficiles et des erreurs qui ne manqueront pas d’être faite, mais qu’ils soient là est positif puisque je le suis aussi. Je pourrais cogiter là-dessus des heures, pour le meilleur et pour le pire, et en parler des heures aussi, dans le même spectre que précédemment, mais quitte à y aller autant qu’Orenda soit sèche. Je retombe sur mes pattes et lui propose donc d’essuyer les siennes, d’autant qu’elle se presse déjà les cheveux.

Je ne me presse pas pour aller récupérer sa serviette, plus parce que je suis flegmatique que parce que je n’ai rien à faire des mateurs qui accordent leur attention à Orenda même si c’est aussi un peu le cas et que je devrais peut-être considérant qu’elle tâche d’éviter leurs regards, mais mon pas reste ample et j’avance plus vite que j’en ai l’air. La serviette jaune et verte est donc récupérée et rapportée dans des délais assez brefs, puis je m’attaque au gros morceau : moi.

« Alors, niveau news… J’ai croisé Hea en Europe, je l’ai embarquée avec Michelle Drew dans une entrée par effraction à l’ancien manoir du HellFire Club Londonien, ça nous a fait la soirée. Et je vais aller faire deux jours de coucou à l’Académie, demain et après-demain, même si c’est chez les Jeunes Vengeurs que je squatte. On est potes avec Paige et j’essais de la caser avec un troisième pote tout aussi pote avec elle qu’avec moi, ce qui complique un peu la tâche, mais que je lui ai laissé dans les pattes pour les trois jours. Cependant, la principale news c’est que j’ai intégré l’Alliance ! »

Si les bons souvenirs de l’impro-mission avec Maissa et Hea continuent mon contentement précédent et que le coucou à l’Académie comme à Paige l’accroit, c’est vraiment la déclaration de ma titularisation qui me fait le plus monter la voix de fierté. Ça m’a pris trois ans, certes je suis pas la plus jeune recrue mais je suis dans le classement et surtout je suis dedans ! Je peux donc faire ce que je rêvais de faire, à un âge suffisamment jeune pour que je m’y construise et m’y développe pleinement jusqu’à ce que mon corps me lâche.

« Officiellement, je suis dans la Brigade et je squatte les Curie comme ci mais je fais plutôt des missions indé ; actuellement, on est sur une investigation avec Ahsoka Tano, si tu connais. Officieusement, je reste la balle rebondissante qui sort des sentiers battus et je suis vraiment plus intéressée par une équipe européenne que nationale. Avec Megan et Amy, on a commencé à discuter un petit truc mais elles ont eu leur propre investigation à faire entre temps. Là je suis en congé, du coup ça me fait une semaine sur la côte Est pour avoir des premiers contacts avec les Jeunes Vengeurs et vous tout en allant faire coucou aux Hellions. Par la suite, je pourrais utiliser les heures de formation pour venir squatter et démultiplier les stages, comme dit. Là pour la fin de l’année j’ai une session de TIOR avec l’armée de terre française et j’espère qu’Ahsoka me montrera plus d’arts wakandais. »

Toujours debout à garder mes mains dans la poche arrière de mon leggings, je m’interromps seule en me rendant compte que si c’est tout un programme ce que je suis en train de raconter, c’est un programme qui tend vers le futur alors que je devais donner des nouvelles de ce qui s’est déjà passé. Partiellement hors sujet donc, pour changer, heureusement je suis très douée pour retomber sur mes pattes.

« Après, oui, je tente de croiser Emma quand je peux, j’ai fait un second stage à l’Académie. Juste qu’elle est bien occupée, Emma pas l’Académie. J’ai aussi croisé le BPRD, Jubilation que tu dois connaitre et Bobo Chimp qui est entré dans le Top 3 des trucs les plus improbables à m’être arrivé ; c’est un chimpanzé avec un QI supérieur à 99% des gens qu’il utilise en tant que détective sur le paranormal. On s’est croisés sur une enquête concernant un nécromancien, laquelle nous a menés jusque dans la galerie de paléontologie de Paris… dit comme ça c’est pas l’idée du siècle. Et c’est exactement ce que ça semble être : pas l’idée du siècle. Mais pas assez pour détrôner le Top 1 : j’ai engueulé le patatoïde le plus puissant de l’univers parce qu’il venait de bouffer une borne de métro durant notre filature… c’est te dire la tronche de la situation. Et la sienne, de tronche. Et la mienne, face aux deux. »

Je marque une pause, consciente que d’une part je parle de plus en plus vite à mesure que les mots essaient de rattraper mes pensées et que d’autre part les évènements que je raconte doivent être inhabituels, même pour un monde comme le nôtre. Pour une banlieusarde française se lançant dans le super-héroïsme, en tout cas, c’est le top des aventures. J’ai pas mieux, à l’exception du Top 2 face au Top 3 mais, si Orenda le veut, elle pourra le demander. C’est le plus simple à expliquer, quand bien même il est suffisamment marquant pour battre un surdoué simiesque enquêtant sur un nécromancien dans une galerie pleine de squelettes en tous genres.

« Sinon, j’ai aussi fait des missions avec Aislinn pour apprendre là où je suis la plus douée, sur le tas, et j’ai construit un véhicule d’intervention avec Liara Soni, si tu vois qui c’est. Il me manque plus qu’à savoir conduire et il sera utile. Niveau conduite et ancien membre de la Justice League, j’ai fait pote avec Kimberly Hart après qu’elle ait rejoint l’Excalibur, ce qui fait que mine de rien je commence à connaitre une majorité de mes coéquipiers ; rencontrés quand je n’étais pas encore la leur mais je vais à mon rythme. Ce qui me fait penser que j’avais dit qu’on irait au tien donc, si tu veux, je peux mettre un coup de freint avant de te noyer sur la terre ferme. T’en dis quoi ? »

« La Traversée Rocheuse? »

AVEC LUCY PRISSY

Orenda trouve la formation de la Section Junior rude mais permettant un bon apprentissage sur soi-même comme les autres ; c’est sûr que c’était un rythme à prendre et très efficace pour se découvrir comme découvrir ses coéquipiers de stage après je sais pas si ça se voulait vraiment rude. Physiquement, il s’agissait de pousser en effet mais il n’y avait pas de pression psychologique donc ça allait. La rudesse peut prendre bien des formes mais je pense qu’elle est plus puissante quand appliquée au mental non au physique ; après, c’est un point de vue. Libre à chacun d’être en désaccord. Je dois cependant que j’imagine l’entrainement X-Men plus dur que cela, à tort ou à raison. Cependant, il n’en est pas encore question.

La question de rencontrer Heather et la précision concernant Maissa attirent bien plus l’attention d’Orenda que les faits qui les suivent, obtenant même une réponse qui m’amuse : non, je n’ai pas souvenir de combats entre elles durant l’intervention, par professionnalisme comme par probabilité qu’elles se soient déjà affrontées avant ; on créchait toutes au Manoir Braddock, après tout. Et je comprends que Canaan veuille une revanche contre Michelle après sa défaite à l’ATB, tout en étant surprise qu’elle ne l’ait pas prise en deux ans ; sauf s’il s’agit d’avoir essayé de la prendre sans résultat, justement. J’ai l’impression de rester pas mal en dehors de tout l’aspect compétitif inter-organisations, notamment du fait que je ne viens pas de l’aspect de salle des Super-héros et que mon essai dans le domaine c’est terminé avec une blessure encore plus grave que mes habitudes de l’aspect de rue, mais peut-être que ma titularisation va aider à mieux m’intégrer. Après tout, si Val m’a aidé à développer un second style respectueux de mon adversaire, c’est bien qu’elle avait l’espoir que je puisse m’y développer ; ou simplement qu’elle voulait limiter la casse durant les stages de la Section Junior. Ça a marché, avec l’exception de Liza et le dérapage contre Orenda.

Orenda qui m’écoute en souriant et me répond quant à sa connaissance d’Ahsoka. Très appréciée au Wakanda, ça ne m’étonne pas. Par contre, ça me fait réaliser que mon interlocutrice en vient peut-être, du Wakanda ! En plus e l’avoir rencontré plusieurs fois par le passé, ça expliquerait l’inédit de sa technique et le talent qui l’accompagne. Je ne m’étais jamais posée la question sur son bled mais va falloir que je lui fasse. J’ai pas eu à le faire pour Ahsoka mais je pense faire preuve de ma version de la patience et de la version commune de la compréhension : on s’est rencontrées qui y a une ou deux semaines, d’où que les congés étaient déjà posés à l’inverse de ma participation à son investigation, et on a jusqu’au nouvel an pour nous préparer. D’une part, je m’assure de pouvoir la côtoyer régulièrement de par notre mission commune, donnant le temps de la patience et de la découverte, d’autre part on va pouvoir apprendre à se comprendre, autant que faire se peut, puisqu’on devra travailler en équipe. Je ne savais pas vraiment que sa confiance avait été ébranlée par "le monde extérieur", comprenant par là qu’elle a été trahie et a eu des pertes d’espoirs, mais je n’ai pas l’intention d’en faire de même et tâcherai de faire encore plus attention face à son impassibilité. Intrigues politiques, ça risque pas de me concerner, et corruption, ça explique son intérêt pour Emmanuel Dufortun. Le hic étant que tout ça, l’Europe en a. J’espère qu’elle n’en sera pas dégoutée, même si ça justifie aussi sa distance avec les Etats de l’UE. Une distance que je ne lui reproche pas, bien au contraire, et qui ne changera pas ma volonté de la connaitre. Juste éviter d’être trop intrusive ; merci ma Chance de me faire savoir ça si peu de temps après avoir rencontrée Ahsoka, ça m’évitera surement quelques pieds dans le plat. Et il serait de bon ton d’éviter ça aussi avec mon interlocutrice actuelle.

Heureusement, Orenda n’a pas l’air de trop s’être noyée dans mes paroles et renchaine avec contentement, vis-à-vis de Liara et de Kim. Elles peuvent apporter beaucoup en effet, j’ai bien expérimenté au niveau de l’apprentissage avec la patience et la bienveillance de Lily tandis que Kimy… c’était plus sur l’amusement que je l’ai côtoyé mais, d’un autre côté, elle m’a laissé apprendre à essayer de piloter une moto. Donc oui, c’est pas faux, Kim m’a aussi aidé au niveau de l’apprentissage. Niveau du discourt, je crois bien volonté mais je n’ai pas tellement discuté idéologie, ou alors ça m’a pas marqué. Leurs vécus dans un parcours différent est effectivement une grande fraicheur, qui me conduit d’ailleurs à beaucoup d’empathie envers elles ; sauf quand Kim met sa musique à pas d’heure la nuit. On lui pardonne et elle se fait pardonner, inconsciemment. Quant à cette histoire d’excuse aux silences de mon interlocutrice, ça me fait pouffer encore plus que les aventures avec Kimberly ; la réponse sur ne pas pouvoir répondre à toutes mes phrases, chose heureuse s’il en est pour ne pas parler pendant des plombes, est cependant balayée de la question laissée par le flot. Tout comme mon sourire, refroidit comme si Orenda venait de me mouiller. Chat échauffé craint l’eau froide et celle de la piscine l’est forcément trop pour moi !

« Euh, dis-je en fixant d’abord mon interlocutrice, d’interdiction, avant de détourner le regard, de réflexion. Parce que tu l’as demandé. Et que je sais ce que je dis ; encore que je sais pas vraiment ce que je dis mais je sais ce que je tais, plutôt. »

Je ne sais pas si je suis totalement clair pour elle mais je le suis pour moi et mon regard en revient donc à elle alors que ma réflexion s’est terminée. Levant les épaules tout en gardant les bras le long du corps, je lui réponds donc franchement.

« Je parle beaucoup mais je n’ai trahi aucun secret. Pour ne pas dire que je parle tellement que les gens ne vont pas chercher plus loin, même quand ils ont la chance d’avoir réussi à suivre. Regardes-toi : tu as changé de sujet car tu ne pouvais pas répondre à tous ce que j’ai balancé. »

Pliant mon coude, je la désigne un instant de l’index avant que celui-ci ne souligne mon "balancé". D’une certaine manière, cette histoire pourrait s’arrêter là mais c’est pas le cas dans ma tête, quand bien même je ne cherche pas à y réfléchir activement. Alors que je continue de regarder Orenda, je ne peux m’empêcher de me dire que sa question remet en cause pas mal de trucs ; de ma fiabilité à mon caractère, principalement. A aucun moment, malgré mon flot de paroles, je n’ai directement évoqué les X-Men contrairement à Orenda ; même si je suis contente qu’elle en ait parlé, mon squattage désignait l’Institut et les groupes dont j’ai explicitement parlé sont tous officiels même si Michelle Drew est en effet membre discret des Hellions. J’ai compris l’importance du secret et il est vrai que le lieu n’est pas le mieux placé pour parler, les admirateurs d’Orenda ne devant pas avoir la décennie d’ancienneté nécessaire à en savoir plus sur l’organisation même s’ils n’entendent pas forcément les paroles de mon interlocutrice voire n’apportent d’attention à autre chose que ses courbes. Le risque existe, cependant. Plus personnel, il est vrai que j’ai énormément pris la confiance ; je ne dis pas que je ne suis pas capable d’être bavarde avec des gens que je connais peu, ils n’ont pas cette chance, mais il est vrai que mon filtre est bien différent de ce qu’il était avant mon intégration à la Section Junior. Cela plait à certains, cela ne plait pas à d’autres, dans mon propre cas je n’ai pas la moindre idée de ce que j’en pense en fait. D’une part, je suis contente de pouvoir faire plus facilement confiance : aller vers les autres est une qualité d’autant plus importante lorsqu’il faut s’immerger dans leur milieu et les aider, cela pousse à la compréhension et à la confiance réciproque. D’autre part, c’est peut-être une faiblesse : on peut me manipuler bien plus facilement depuis que je ne suis plus dans les rues alors même qu’on m’y a déjà bien manipulé. Quand je vais vers les autres, je m’enlève de cette méfiance que je peux avoir quand ils viennent vers moi ; sachant que le milieu dans lequel se passe la rencontre influence déjà beaucoup le niveau de méfiance, ou plutôt d’absence de méfiance, dont je fais preuve.

Réalisant que j’ai croisé les bras et recommencé à regarder dans le coin pour réfléchir, je m’interromps dans la pose comme dans l’action. Une grande inspiration suit cette contradiction et je baisse un peu les épaules à l’expiration, plus de dépit que de tristesse. Ce n’est qu’ensuite que je remarque que le séchage d’Orenda s’est rendu jusqu’à ses chevilles, sans savoir si elle a commencé par ses pieds ou par le haut de son corps. Merci ma Chance, la poursuite de son activité conduit mon interlocutrice à ramener la serviette à son buste et donc répondre à mon interrogation. Relevant mes yeux jusqu’aux siens, je la fixe sur mes deux appuis et les bras le long du corps sans plus rien dire. Je dirais bien que je ne sais pas quoi dire mais, plus que me donner une idée de quoi dire, ça m’en donne deux ; des idées de quoi dire. Mon sourire revient.

« Bravo, t’as presque réussi à me faire taire, plaisante-je même si c’est un exploit parfaitement sérieux. Presque. »

Parfaitement détendue, je ne prends pas mal la question comme les réflexions qu’elle entraine. Je m’adapte simplement et tâche de ne pas me reperdre en pensée ; chose qui implique me focaliser sur autre chose, évidemment. Le regard d’Orenda me va, ou plus exactement l’entièreté de son visage, et je lui laisse l’initiative du rythme comme promis précédemment.

« La Traversée Rocheuse? »

AVEC LUCY PRISSY

Orenda est incroyable : plus je parle plus elle suit et inversement. J’ai douté à sa question, réfléchissant un instant, mais elle s’est perdue à la réponse ! Elle m’assure ne pas chercher à me critiquer et je pense pas l’avoir pris comme tel, tout en sachant qu’une critique constructive et bienveillance mérite des remerciements plutôt que de la mauvaise foi ; même si je suis abonnée aux deux. Je sais pas si c’est "une belle habitude désirée d’avoir un tel lot de discussion", je crois que ça dépend des gens. Tant ceux qui l’ont que ceux qui en sont témoins. Après faut s’adapter, d’un côté comme de l’autre, et c’est ce que je dois tacher de faire. Cela étant, je ne manque pas de sujets avec mes amis, Canaan a raison !

Je me perds en pensée par la suite avant de retomber sur mes pattes, en revenant à l’échange souriant d’une constatation humoristique qui fait un plat qui n’aurait pas fait moins mal dans la piscine ; métaphoriquement. Le doute revient chez Orenda et elle me le partage très bien, me laissant chercher si j’ai mis les pieds dans le plat en plus d’en avoir fait un. Me faire taire n’est pas son objectif mais l’esprit de contradiction, ou la mauvaise foi je suis pas certaine, font que c’est un défi plus facile pour ceux qui n’essaient pas que pour ceux qui essaient. Après, ce n’était pas une critique là non plus, réussir à me faire taire entraine plutôt mes félicitations puisque, ce faisant, je recommence à parler ; donc enraye la victoire suscitée tout en la soulignant. C’est de l’ironie à la limite mais pas une critique ; d’autant qu’une critique ironique ressemble plutôt à un compliment, en toute logique. Du coup, la "belle habitude désirée d’avoir un tel lot de discussion" était-elle ironique sachant qu’Orenda ne cherchait pas à me critiquer, une ironie là-encore ? Je ne crois pas considérant son sourire et le caractère que je lui découvre mais ça a le mérite de m’en faire revenir à elle et à cette gêne physiquement manifestée.

Après un regard bref aux admirateurs de l’X-Woman, j’en reviens à celle-ci lorsqu’elle expose sa situation européenne : elle fait le Brexit, limitée à l’Angleterre et l’Excalibur plutôt qu’interagissant avec l’entièreté de l’Alliance. Je peux pas promettre cette seconde possibilité mais élargir à la France et à la Brigade c’est dans mes cordes, à l’inverse de l’Allemagne et de la Maison que je tente toujours de squatter. J’ai bon espoir d’y arriver prochainement mais je suis optimiste de manière générale donc ma Chance seule sait si mon espoir est bon ou pas. A tous les coups, je vais jamais me souvenir du fait qu’une Hargreeves ait été accueillie à l’Institut mais ça vaut quand même le coup de demander, moyennant les réponses sur la question ouverte d’une Orenda qui lance une nouvelle fois ma "belle habitude désirée d’avoir un tel lot de discussion" ; ouais, j’adore la formulation !

« Hargreeves je peux pas parler, sont encore plus dur de squattage qu’ici. Les Curies par contre ça fait un moment que je suis en selle. Globalement, ils poussent surtout en recherche scientifique et en formation scientifico-sécuritaire. Irène et Marie sont très importantes pour la Brigade Chimérique mais assez en retrait dans l’Alliance, même si la seconde y intervient tout de même en guise de leader française. A tord ou à raison, je pense qu’elles cherchent plutôt un rôle de soutien basé sur la technologie et la compréhension biophysique qu’un rôle de super-héros traditionnel. Je peux pas tellement parler des projets, que ça soit secret ou que je les connaisse pas ; je taffe surtout avec Lily quand il s’agit de tech. Ce dont je peux parler en revanche ce sont les possibilités d’accueil si tu veux venir faire coucou. »

Je conclus avec un sourire de connivence, croyant fermement que le meilleur moyen d’en apprendre plus sur des personnes est d’aller à leur encontre pour se faire sa propre expérience. Ce que je fais ici quoi. Cela ne signifie pas que je suis contre les gens qui préfèrent partager l’expérience des autres, mon souci avec ça c’est que ça me semble beaucoup plus difficile que la première méthode. Je suis cependant lucide sur le fait que je n’apprends pas comme la plupart des gens comme sur la valeur du partage de l’expérience, afin d’apprendre des erreurs déjà commises par autrui pour ne pas les refaire soi-même. Et, même s’il est moins question d’erreur que d’expérience ici, je vais tâcher de développer un peu.

« Tu croiseras forcément Irène, même si ça risque d’être officiel et succinct. C’est une tête en plus d’être à celle des Curies et je me demande si elle n’a pas de loisir ou est juste tellement multitâche qu’elle peut en faire tout en travaillant, ce qui expliquerait pourquoi j’ai l’impression qu’elle fait que taffer. Marie est aussi bien cool, pour ne pas dire plus parce que bien plus facile de caractère. Elle est très diplomate et trop réservée, si t’as l’occasion de discuter avec fais-le. »

Une nouvelle pause, cette fois au souvenir de la première rencontre avec la seconde Curie ; qui n’est ni plus ni moins que celle qui m’a littéralement ouverte la porte de leur Manoir la première fois. Autant je me suis prise la tête avec Irène même si j’en suis venue à la respecter et que je pense avoir gagné la réciproque, autant je vois difficilement comment le faire avec Marie. Comme avec Orenda, pour ne pas dire "pire qu’avec Orenda", c’est de lui prendre la tête que je crains plutôt. M’étonne pas qu’elle s’entende avec Liara, les deux sont douces voire timides. Après Marie est moins dans les sciences et plus dans l’action, ça a aidé à la rencontre et permet surement des sujets de discussion plus aisés avec les personnes, plus nombreuses, qui suivent cette même logique ; je suis dans le lot, même si je tente de me débrouiller en électronique et mécanique également. Et que c’est surtout Lily que je côtoie.

« Après, comme les Braddock, la Famille Curie accueille beaucoup de gens qu’en sont pas. Liara, on en a déjà parlé, mais également D’Leh, que tu dois peut-être mieux connaitre sous le nom de Lascaux, Tom B. Degrace, que tu ne dois pas connaitre surtout si t’es athée, ou encore Nightrunner ; certains disent qu’il va finir en couple avec Val Braddock donc comme je sais plus si son identité est secrète ou pas tu demanderas à la concernée quand tu seras en Angleterre et je veux bien que tu me passes un coup de fil pour me tenir au jus de ce qu’il en est de leur coup de foudre. »

Ouais, je me fais des espionnes OKLM. D’un autre côté, je veux bien faire le courant alternatif si je suis mise à celui-ci avant Orenda et qu’elle est intéressée des ragots de l’Alliance. Sinon, on va rester en courant continu et je vais continuer mon petit bonhomme de chemin sinueux. Dans celui d’explications à l’autre jeune femme, je devrais peut-être éclairer sa lanterne au cas où elle trouve mes explications obscures.

« Lascaux, je peux pas trop en parler hormis le résumé officiel ; je l’ai jamais rencontré. Tom par contre, c’est sur ma gueule qu’il s’est pété la sienne en arrivant dans notre dimension et depuis on a fait pote. Il est pas secret vu qu’il ne peut pas mentir et je te mentirai pas sur le fait qu’il vaut le détour comme le coup d’œil : c’est un ange, genre ange catho, et les représentations les montrant asexués… c’est de la censure églisiastique… écli… de l’Eglise. »

Okay, un raté en irlandais, ça faisait un moment que ça m’était pas arrivé. Heureusement, je retombe toujours sur mes pattes même quand c’est un emplumé qui me tombe dessus et qu’il n’a que ça sur lui ; ses plumes, pas mes pattes. Histoire de retomber dessus d’ailleurs, mes pattes pas ses plumes, je marque une pause pour réfléchir à la pertinence de détailler son sexappeal angélique ou non. Excellente question sans doute hors de propos. Ce qui est une réponse.

« Nouvelle recrue pour la Brigade et l’Alliance, capable d’entrée de jeu d’entrer dedans mais qui s’est bien fait rentrer dedans vu qu’il n’était jamais entré dans notre monde avant. Un peu comme Lascaux sauf que cette fois j’ai participé à l’insertion et que c’était bien marrant. Jusqu’à ce qu’il apprenne à me dessiner. Là c’était encore pire. Moins pire que nos tentatives d’entrainement ensemble cela dit : les dessins font moins mal. »

J’y pense assez rarement vu que c’est assez rare mais Tom aussi fait parti de ceux qui m’envoient voler, ce qui est pire vu que c’est lui qu’a les ailes ! Amy aussi a des ailes apparemment mais je les ai jamais vu, à défaut qu’elle ne m’envoie voler beaucoup plus régulièrement. Enfin bref…

« Nightrunner aussi c’est un excellent combattant mais en plus c’est un grand athlète et on a une condition sociale similaire ; c’est mon super-héros français favori. C’est pour ça que je vais lui épargner trop de spoile d’ailleurs, ça serait bête de le spolier. Mais niveau spoiler et spolier, ainsi que condition sociale similaire et caser les gens, si tu t’intéresses à la Section Junior j’ai mon meilleur pote qui répond aux critères ; sauf que lui c’est avec Paige Sinclair qu’on essaie de le mettre. Mais c’est l’animal de compagnie des Curies et il fait le cursus d’ingénieur chez eux. Le nom c’est Léo, même si je pense pas que tu vois. »

Et en parlant de voir, je plisse les yeux et fronce les sourcils à l’émergence d’une idée, toute simple, toute même, presqu’autant que moi.

« Et, c’était sur les gens ou sur les actions, l’histoire et l’idéologique que tu étais curieuse ? »

Je ne manque jamais de sujet, de façon générale même si c’est pire avec mes amis puisqu’ils ont l’habitude et participent au mieux, Orenda a raison. Et je sais ce que je tais mieux que ce que je dis, j’ai raison aussi même si je ne suis pas certaine de m’être faite comprendre comme d’avoir bien compris. Ceux qui me travail un peu mais pas tant que ça : Orenda est incroyable, si je ne me trompe pas plus je parle et plus elle comprend alors je n’ai aucun souci à parler plus. Reste à voir de son côté, niveau souci.