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La faune new-yorkaise

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Message  Leandra Albarez Muñoz Ven 26 Juin 2015 - 12:25

Je n’aime pas Central Park. La nature y est domptée, soumise. Les arbres sont grands mais droits. Comme des buildings. La faune est une attraction, là pour faire plaisir au touriste de passage. Le vent apporte les effluves de pots d’échappement et il est plus facile d’entendre le cri d’un marmot que celui d’un oiseau. Tu as beau s’enfoncer en son sein, la ville te rattrape toujours. Où que tu regardes un immeuble titanesque finit toujours par te gâcher la vue. Comme pour narguer ta tentative d’évasion, te rappeler que, malgré son ridicule surnom de poumon vert de New-York, Central Park n’est rien d’autre qu’une oasis artificielle qui étouffe au centre de Manhattan.

J’ai rarement été aussi déçue. Il faut dire aussi que je ne m’étais jusqu’ici pas fait la moindre illusion sur les Etats-Unis. Je savais que je n’aimerais pas et, pour l’instant, je n’ai pas été démentie. Les gens sont pressés, stressés voire tout simplement désagréables. L’Institut est différent. Personne ne m’y a encore demandé le moindre compte. Ce qui ne veut pas dire que je m’y sente à l’aise pour autant mais, au moins, je n’ai pas la sensation d’être toujours de trop. Je vis ma vie, les autres la leur et on ne s’en porte que mieux. Sauf que j’étouffe. Le jardin est grand mais ne serait-ce que tenter la comparaison avec la jungle à côté de laquelle j’ai grandi serait un blasphème. J’ai besoin d’espace, d’air pur. Et ma nouvelle colocataire n’aide en rien.

Vous connaissez le dicton : tourner comme un lion en cage ? Et bien lion et jaguar sont cousins. Raison pour laquelle je ne supportais plus de rester enfermée entre les murs de l’Institut et que j’ai décidé de m’aventurer en ville. Munie d’un guide choppé à l’Institut, je me suis donc lancée à la découverte de la Grosse Pomme et il est vite devenu clair que les buildings à outrance, très peu pour moi. J’ai donc fui en direction du seul havre de paix à proximité : Central Park… qui s’est révélé bien plus espace vert surbondé qu’autre chose d’où une profonde déception. Bien sûr j’aurais dû m’en douter. Mais je ne m’y fais pas. Il y a toujours trop de monde partout dans cette ville. Au village, je connaissais tout le monde. Et dans la jungle, il n’y avait que moi, quelques braconniers, un ou deux scientifiques étrangers trimballant toute sorte d’équipements étranges et les vrais propriétaires de lieux : insectes, oiseaux, serpents, grand fauves, … Car si la jungle ne dort jamais et que, le silence est un concept qui lui est étranger, son vacarme n’a rien à voir avec le concert de klaxons de la 10ème avenue.

Dépitée de cette escapade sans intérêt qui de plus m’aura coûté le prix d’un trajet en bus depuis l’Institut – les transports en commun sont du vol à main armée dans ce pays ! – je me dirige donc de nouveau vers l’arrêt de bus qui me ramènera à l’Institut où, au minimum, j’aurais la paix. Toute la difficulté consistant à retrouver mon chemin jusqu’au fameux arrêt. Non parce que toute les rues se ressemblent dans cette fichue ville ! Au moins à Quito j’avais des repères clairs avec la topographie et les noms de rue, ici je m’y perds. Ils ont beau trouvé leur système numéral de rues évident, pour moi il est loin de l’être. Surtout que si tu te gourres de rue, avant de trouver le carrefour qui te l’indiquera t’en as pour une trotte ! Bref, je suis donc hyper concentrée sur mon plan pour être certaine d’arriver au bon endroit lorsque je commence à ressentir un malaise.

Quelque chose ne va pas. Quoi ? Je ne sais pas. Où ? Pas la moindre idée. Mais le fait n’en est pas moins là. Tous mes sens sont en alerte et Nina – oui j’ai nommé le jaguar en moi pas la même d’en faire  une montagne, surtout que si à chaque fois que je pensais à elle je disais « le jaguar » je ne m’en sortirais pas – fait les cent pas dans mon esprit. Or, le fait que je sois capable de le remarquer suffit à m’inquiéter. En temps normal, j’ai un mal fou à sentir sa présence à tel point que j’en viens parfois à douter qu’elle soit encore là. Mais là, aucun doute, elle est perturbée par quelque chose et je sais que tant que je n’aurais pas trouvé la source de son excitation, elle ne me laissera pas en paix. C’est un des rares trucs utiles que j’ai retenus des semaines passés avec le professeur Jorge Bombona : si Nina essaye de me dire quelque chose, soit je l’écoute, soit elle prend le dessus et on sait tous comment ça se termine. Bref, j’abandonne donc la recherche du bon itinéraire pour rentrer et laisse mes instincts me guider. Honnêtement, si je m’écoutais, je partirais le plus loin possible de la source de cette sensation désagréable mais puisque ce n’est pas moi qui décide…

Plus j’avance et plus je m’approche du pont de Brooklyn. Etant donné que c’est mon seul repère fixe, c’est facile à remarquer. Je constate aussi que je suis désormais loin des grandes avenues touristiques. A vrai dire, je ne sais pas où je suis mais nul besoin d’instinct félin pour voir que le coin est peu fréquenté. Pas forcément mal famé – je ne suis de toute façon pas sûre que ça existe seulement sur Manhattan – mais en tous les cas bien déserté. Ce qui m’irait parfaitement en temps normal, sauf que l’agitation de Nina va en grandissant et que c’est rarement bon signe.
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Message  François Merrel Sam 27 Juin 2015 - 3:47

« Allez, avance-toi. J’veux te voir mieux que ça. T’as rien à craindre, j’suis seul, et réglo. »

Le motard éloigna un instant de ses lèvres la cigarette qu’il venait d’entammer. C’était un jeune homme, plutôt grand et sportif, pétri d’assurance. Accoutré d’une veste en cuir, d’un blue-jean, de bottes et de mitaines, il était nonchalamment adossé au mur. À côté de lui, sa grosse cylindrée flambant neuve rutilait sous les rayons obliques du soleil. Il souffla un nuage de fumée, sans cesser de détailler effrontément son interlocuteur. Ce dernier demeurait dans l’ombre, un peu plus loin. C’était une petite forme noire, assez trapue. Ses yeux verts-jaunes luisaient telles deux petites étoiles froides.

« T’attends quoi ? Si t’es vraiment le Petit Cerbère, tu dois pas avoir peur d’un type comme moi, si ? »

Le motard eut un petit rire moqueur. Une grande gueule, assurément. Mais il devait tout de même avoir côtoyé quelques personnes hors du commun pour ainsi conserver son calme dans ce genre de situation. François, nerveux, fit encore quelques pas, juste assez pour sortir de l’ombre. Son mouvement fut accompagné par le cliquetis de ses griffes sur le goudron. Le soleil révéla l’ample robe noire à capuchon qui le couvrait, ainsi que son pelage d’un noir encore plus profond. Sous l’habit se devinait ses épaules carrées. De ses manches émergeaient ses mains velues. Le capuchon ne pouvait dissimuler le museau canin. Il tenait une bouteille de vin bon marché, presque vide. De son dos dépassait la crosse d’un fusil. Avec ses griffes et ses dents imposantes, dont la blancheur les mettait en évidence, il pouvait inspirer une bête sortie des Enfers. Malgré tout, le jeune homme demeura de marbre.

« Mouais... Pas mal... Dommage que tu sois si petit. Les nains, c’est moins impressionnants. Mais tu feras l’affaire... » jugea-t-il.

François n’appréciait guère le ton employé, ni l’expression des yeux qui le contemplaient comme s’il était un phénomène de foire. Mais il s’était promis d’être patient. D’au moins écouter ce que ce type avait à lui proposer. Il prit une rasade de vin. En élevant le bras, sa manche très large se rabattit jusqu’au coude, dévoilant son avant-bras poilu et musculeux. Les yeux du jeune homme, avec une curiosité malsaine, fixèrent à l’instant même cet endroit. Agaçant, vraiment ! Il grogna, remit en place la manche d’un geste colérique et enfin, s’exprima. Il le fit via la télépathie. Seul le motard put entendre les mots qui lui étaient destinés, des mots peu aimables. Il se troubla, mais bien vite, se reprit. Il souffla un nouveau nuage de fumée et répondit :

« L’affaire est très simple. Il y a quelqu’un qui me casse les couilles. Et ça me tape sur le système, si tu vois c’que je veux dire. J’ai besoin d’un monstre pour lui casser la gueule, qu’il fasse dans son froc, et accessoirement qu’il me rende le fric que je lui ai prêté. »

Monstre ? François savait pertinemment qu’il en était un. Cependant, il n’aimait pas qu’on le lui rappelle, surtout pas de cette façon. Il grinça des dents et son regard se chargea d’hostilité. Pour la deuxième fois, ses mots raisonnèrent dans la tête du motard.

« Allons, te fâche pas pour si peu. J’te paie deux cents billets pour ce petit service. La moitié tout de suite, le reste quand le travail sera fait. Tiens. Tu trouveras là-dedans l’argent et les infos sur celui que tu dois défoncer. »

Le jeune homme sortit une pochette et la lança négligemment au Petit Cerbère. Celui-ci n’essaya pas de la rattraper. Elle tomba à ses pieds. Un grondement guttural sortit de ses babines retroussées. La tâche qu’on lui proposait ne le dérangeait pas. Néanmoins, bosser pour un tel commanditaire, c’était hors de question ! Ce type le prenait de haut. Pas de respect, pas d’arrangement possible ! Il le lui fit savoir. Les traits du jeune homme se durcirent. Il se décolla du mur. L’une de ses mains s’enfouit à l’intérieur de sa veste.

« Tain, t’as vraiment un caractère de chien. Réfléchis bien avant de... »

Il fut interrompu par un bruit de verre brisé. La bouteille que tenait François n’avait pas résistée à la pression de sa poigne. Le Petit Cerbère serra les poings. Plusieurs de ses phalanges craquèrent. Il gronda de nouveau, tel un molosse sur le point de se jeter sur sa proie. Le motard aurait sans doute voulu récupérer la pochette, mais ce qu’il entendit par télépathie le fit blêmir. Il ne prit pas d’avantage le temps d’enfourcher sa moto. Il tourna simplement les talons et partit en courant aussi vite que ses jambes le lui permettaient. Sa vie en dépendait. Déjà le Petit Cerbère s’apprêtait à le poursuivre...
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Message  Leandra Albarez Muñoz Dim 5 Juil 2015 - 13:22

Plus je m’enfonce dans les entrailles de la ville qui ne dort jamais, plus l’excitation de Nina est palpable. Nous approchons. Toute la question étant de savoir de quoi. Soudain une voix attire mon attention au loin et je sais instinctivement que je dois la suivre. Je ne comprends pas encore ce qui se dit mais mon ouïe est suffisamment développée pour savoir que j’assiste à un monologue. Ou plutôt à une conversation à sens unique puisque seule une voix est perceptible mais à intervalles irréguliers. Néanmoins, lorsque j’arrive suffisamment prêt pour comprendre de quoi il en retourne, un bruit de verre se brisant me met sur mes gardes. J’ai suffisamment entendu les disputes des Sanchez Botella en grandissant pour savoir que lorsque le verre commence à casser, les coups ne tarderont pas à pleuvoir. C’est donc avec tous mes sens en éveil et prête à fuir de toute la force de mes jambes que je continue ma progression. J’ai beau savoir lorsqu’il convient d’effectuer une retraite stratégique, le besoin quasi viscéral de savoir ce qui m’attire en ces lieux est plus fort que la prudence.

Je n’ai pas longtemps à attendre pour voir un type débouler à toute vitesse, une terreur telle dans le regard que ma méfiance augmente de nouveau brusquement. Je n’ai en effet eu le temps de jeter qu’un regard à l’homme qui m’a bousculé en fuyant mais c’était suffisant pour constater que ce n’est pas le genre de gars à fuir devant quiconque. La personne qui le suit doit être dangereuse à souhait. Mon regard se tourne donc automatiquement dans la direction d’où il est arrivé et une forme noire aux contours vaguement discernables apparaît dans mon champ de vision, s’approchant dangereusement. Sa vitesse rivalise en effet amplement avec celle que je me suis récemment découverte depuis que mon esprit et celui de Nina sont correctement fusionnés. Sans vraiment y réfléchir, je me plaque donc contre le mur pour laisser passer la silhouette mais Nina a d’autres plans en tête.

Alors que la silhouette a parcouru l’essentiel de la distance entre nous et que seuls deux minuscules mètres nous séparent, je sens un grondement primitif naître au fond de ma gorge, si puissant que toute ma volonté serait bien incapable de l’empêcher de voir le jour. Mes cordes vocales me rappellent pourtant douloureusement qu’elles ne sont pas faites pour produire des sons pareils mais, alors que la silhouette s’apprête à me dépasser, un feulement assourdissant s’échappe de mes lèvres. Pour être tout à fait honnête, le son en question ne briserait les tympans de personne mais amplifié par la volonté de Nina, il me paraît atrocement bruyant.

Et le plus inquiétant est que je comprends enfin ce que je fais là. Ou plutôt ce que Nina fait là. C’est la présence de l’âtre noirâtre qui l’a attirée jusqu’ici et elle a par conséquent décidé d’attirer son attention. Une idée dont je me serai amplement passé. Mais je sais qu’il est vain de tenter de m’opposer à ses envies, son désir palpite en moi, brûlant et atrocement tentateur, et je dois me rendre à l’évidence : l’envie de Nina a déferlé sur mon esprit avec une telle intensité que nos désirs ont fusionné. J’ai désormais tout autant envie qu’elle de savoir qu’est cette étrange silhouette qui terrorise un homme adulte. Mon feulement s’amplifie en conséquence jusqu’à se transformer en véritable rugissement. Un exploit que mes cordes vocales toujours humaines me font bien vite payer, causant une intense quinte de toux. Autant dire que je ne sais pas si la silhouette va s’intéresser à moi ou non mais, si c’est le cas, pour le côté entrée réussie on repassera. Je ne sais pas à quoi il ? elle ? s’attendra mais certainement pas à une adolescente en train de s’étouffer. A vrai dire si tous mes sens n’étaient pas sur le qui-vive, prêts à réagir au moindre stimulus, je me trouverais bien pathétique.
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Message  François Merrel Lun 6 Juil 2015 - 5:45

Les yeux vissés sur le dos du motard en fuite, le Petit Cerbère s’était lancé en avant. Sa colère réclamait du sang. Du sang et des cris. Laver l’affront de quelques mots et gestes injurieux par une exécution cruelle était démesuré, mais la mesure n’avait jamais été un atout de François, encore moins maintenant qu’avant. Il aurait été faux d’affirmer qu’il était présentement motivé par un quelconque instinct animal. En son esprit gouvernait l’éducation terrible des ILS. Sa course s’accélérait progressivement. C’était une course de bipède mais son corps basculait peu à peu en avant. Encore quelques mètres et voilà la créature noire à quatre pattes. Elle accéléra de plus belle mais semblait à présent si petite que cette poursuite avait presque un côté ridicule. Le jeune homme donnait l’impression de fuir un gros caniche. Mais le gros caniche laissait échapper des grognements sinistres. Et ses foulées étaient curieusement pesantes, amplifiant le crissement des griffes sur le goudron.

Lorsque François perçut un feulement proche, juste sur sa droite, il l’interpréta comme une menace. Était-ce un collègue du motard venu à sa rescousse ? Il se déporta sur la gauche, dérapa en freinant, profita de se dérapage pour pivoter et, alors que le feulement devenait rugissement, il se retrouva dos au mur, prêt à se défendre. En se redressant, il découvrit une adolescente pris d’une quinte de toux. Ce ne pouvait assurément pas être elle à l’origine du bruit. François observa les environs. Le motard disparût à un angle de la ruelle. Il n’y avait ici que cette jeune femme. Les yeux du Petit Cerbère vinrent se braquer sur elle avec une hostilité patente. Il montra les dents. Un filet de bave reliait ses mâchoires entrouvertes. Il se tenait maintenant debout, mais toujours un peu vouté. Sa course avait rabattu en arrière son capuchon, dévoilant tout de sa tête bestiale. De sa gorge filtrait toujours son grondement lourd de menace. Puis se fut sa voix qui raisonna directement dans l’esprit de la demoiselle. Une voix grave, furieuse, que la télépathie rendait d’une troublante proximité :

« T’es avec lui ? Toi aussi tu veux crever ?! »

Les babines du Petit Cerbère n’avaient bien sûr pas remuées. En cet instant, il était prêt à tuer à la moindre sollicitation.
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Message  Leandra Albarez Muñoz Sam 18 Juil 2015 - 11:54

Quand j’me relève tant bien que mal après ma quinte de toux, je suis incapable de retenir un mouvement instinctif de recul à la vue de l’être face à moi. C’est comme se trouver devant une chimère, un hybride raté, mi-humain mi-canin, et à la gueule repoussante. Ou plutôt non c’est comme être face à un loup-garou qui aurait raté sa transformation, arrêtée aux trois-quarts avec un corps encore en partie humain mais une silhouette déjà franchement animale. Et, étrangement, la première réflexion qui me traverse l’esprit est la suivante : « Je suis contente de ne pas me transformer à moitié quand Nina prend le dessus, ce s’rait atrocement moche ».

Mes pensées d’ado superficielle sont cependant brutalement coupées par une voix de baryton résonnant dans mon esprit avec une clarté qui me tire un frisson de malaise. Le type n’est pas seulement à moitié monstre, il est télépathe par-dessus le marché. En termes de goûts de merde, Nina s’est surpassée. J’me préoccuperais néanmoins de lui expliquer la vie plus tard, si tant est qu’il y ait un plus tard. Pour ça, il convient d’abord de laisser on ne peut plus clair au mec que je n’ai RIEN à voir avec sa proie. Laissant les instincts de Nina prendre le dessus, je relâche donc tous mes muscles et positionne mon corps dans l’attitude qui crie « Moi gentil omega, pas dangereux, alpha passer son chemin sans me trucider ». Puis, j’ouvre la bouche, surprise de ne pas m’entendre bégayer, comme si la curiosité de Nina agissait comme un calmant sur mes nerfs en tension, s’imposant par-dessus mes réactions naturelles :

-Je suis avec personne et je veux pas mourir.

Tout le problème est ensuite d’expliquer ce que j’fous là. Et vu la gueule peu amène du gars, je vois pas trente-six solutions. J’ai jamais su mentir d’toute façon. Donc soit j’lui dis la vérité, il me croit et ensuite on voit venir. Soit, il me prend pour une dingue et attaque et me reste plus qu’à courir vite et tenter de contenir Nina en même temps. Parce que la peur est le meilleur des déclencheurs de mon pouvoir et, si j’échapperais bien plus vite à mon poursuivant sous ma forme féline, je doute que les X-Men apprécient qu’un jaguar sauvage se balade dans les rues de Manhattan sous prétexte que j’ai écouté mon côté animal et me suis attiré les foudres d’un monstre à tronche de canidé surdéveloppé.

-On ne se connait pas mais c’est toi qui m’a attirée ici. Ou plutôt…

Je cherche une seconde mes mots en anglais, mon accent à couper au couteau prouvant mes difficultés.

-t’as attiré Nina. C’est la jaguare avec qui je partage mon esprit d’après les spécialistes du gène X qui m’ont examinée sous toutes les coutures après ma première transformation. Elle a dû sentir ta présence et la curiosité nous a poussées jusqu’ici. Alors je sais que le dicton veut que curiosity killed the cat mais je te veux aucun mal alors si ça pouvait être réciproque, ça m’arrangerait.

C’est étrange la facilité avec laquelle j’ai déballé ma vie et mon pouvoir à un type à tendances clairement psychopathiques alors que je suis le plus souvent incapable d’aborder la question avec qui que ce soit mais faut croire que la peur de mourir délie pas mal les langues, même la mienne.
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Message  François Merrel Sam 18 Juil 2015 - 15:21

François s’était attendu, en gros, à deux sortes de réactions. Si l’adolescente avait eu une attitude agressive, que ce soit par ses gestes ou ses propos, il lui aurait sauté à la gorge sans autre forme de procès. Si, au contraire, elle avait pris ses jambes à son cou, et bien c’aurait été sur son dos qu’il aurait bondit, toujours pour la mettre à mort. En vérité, qu’elle ait ou non quelque chose contre lui, il s’en fichait. Elle l’avait ralenti, à cause d’elle le motard risquait fort de s’enfuir, c’était une raison suffisante pour que ses tripes aillent décorer le bitume façon mosaïque.

Or la jeune femme ne fit rien de tout cela. Sa réaction, ô combien imprévisible, prit de court le Petit Cerbère, le contraignant à réfléchir. Son élan de fureur s’en retrouva sensiblement atténué. Il cligna des yeux et dévisagea de plus belle l’inconnue. Dans le même temps, il se redressa imperceptiblement. L’espace d’une ou deux secondes, il demeura ainsi, indécis sur la conduite à tenir. Il était paradoxalement plus facile de réagir à une agression qu’à des aveux aussi abruptes. S’agissait-il de mensonges ? Possible, mais il n’y croyait pas. Qui pouvait sortir de tels mensonges, sur ce ton, dans cette situation ? Et puis, il y avait eu ce rugissement, suivie de la quinte de toux.

« Une mutante », finit-il par lâcher, perplexe, toujours par télépathie.

Son grognement s’était tari. Il ferma sa gueule et jeta un bref regard au fond de la ruelle. Le motard avait disparût. Ho, après tout, qu’il aille au diable celui-là ! François se redressa franchement, adoptant une posture plus humaine, moins hostile. Il ne respirait pas pour autant la sympathie, loin de là.

« Alors, j’attire les mutantes maintenant ? On aura tout vu ! »

Il eut un rire acerbe. Ce rire, Leandra l’entendit en double. Le premier fut dans sa tête, prononcé par cette voix grave à la troublante proximité. Le second sortit de la gorge du monstre miniature. Ce rire là était plus laborieux, plus laid, plus inadapté à des cordes vocales bestiales. Sans doute l’adolescente pouvait-elle le deviner puisque, en quelque sorte, elle s’était retrouvé dans un cas de figure équivalent un peu plus tôt.

« Et elle me veut quoi cette Nina ? » demanda-t-il, mi intrigué, mi méfiant.

Il avait encore en lui une bonne dose de colère. La jeune femme avait peut-être désamorcé sa soif de sang, mais elle n’était pas sortie d’affaire pour autant.

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Message  Leandra Albarez Muñoz Jeu 23 Juil 2015 - 4:17

-Alors, j’attire les mutantes maintenant ? On aura tout vu !

Rectification tu attires la partie animale des mutantes, mais je reconnais que ce n’est pas mieux. Probablement encore plus étrange, à la limite du creepy même. Evidemment je garde mes réflexions pour moi. Ce n’est pas parce que j’ai évité la mort une première fois que je suis sortie de l’auberge pour autant. Le type a l’air particulièrement instable donc tant qu’il n’y aura pas plusieurs kilomètres de distance entre nous, je préfère rester sur mes gardes. J’ai suffisamment joué à titillé les grands prédateurs dans la jungle étant enfant pour savoir que, s’ils te remarquent, un simple mouvement brusque et ç’en est fini de ta petite personne.

Son rire est aussi étrange dans ma tête que dans mes oreilles. Bon non, dans ma tête c’est une surprise, dans mes oreilles c’est une quasi attaque psychique. C’est que ça fout les jetons d’entendre un bruit pareil. Essayer d’imaginer un chien enrhumé rire et vous aurez une idée du résultat. Flippant à souhait. Pourtant j’en connais une que le bruit satisfait grandement, j’ai nommé Nina. Je vous jure que si les animaux pouvaient être fiers d’eux c’est exactement cette attitude que ma coloc’ se taperait en ce moment. En même temps quitte à choisir, je préfère une jaguar avec un minimum de style qu’un bête animal sans intérêt, uniquement guidé par les instinct primaires : manger, dormir, coucher, tuer. Bon, pas que Nina n’aime pas ces quatre activités, parfois même un peu trop à mon goût, elle est juste plus diversifiée dans ses envies.

Qu’est-ce que je veux dire par que Nina suit parfois un peu trop ses pulsions basiques ? Et bah j’ai par exemple un très, mais alors vraiment très, mauvais souvenir de la façon dont j’ai limite traumatisé un des infirmiers qui s’occupait de moi à la clinique du doc Jorge Bombona. Je m’explique : le mec me plaisait et Nina en a déduit que je voulais lui faire des bébés et PAF, avant même que je comprenne ce qui m’arrivait j’étais à moitié à poil en train de parader mes « atouts » devant lui, histoire qu’il comprenne que j’étais une partenaire compatible et capable de lui donner une belle portée… Ça se passe de commentaires, pas vrai ? Heureusement pour ma santé mentale, le mec n’est plus réapparu dans ma chambre après « l’incident » ou je serais probablement morte de honte, très littéralement.

-Et elle me veut quoi cette Nina ?

Alors ça c’est bien la question du million ! Celle dont j’aimerais moi-même connaître la réponse, néanmoins je vais me retenir de dévoiler mon ignorance au gars capable de m’achever d’un geste. A la place, je ferme un instant les yeux pour me concentrer sur les sensations que me transmets Nina. L’émotion principale qui m’étreint est la satisfaction d’avoir atteint son but, suivie de près par une réelle curiosité pour la créature qu’elle est incapable de définir face à elle. Mais tout ça je le sais déjà alors je laisse les sentiments plus confus venir à moi pour tenter d’y voir un peu plus clair. Et après quelques secondes de silence, je rouvre les yeux, enfin capable de répondre. Serait-ce de manière satisfaisante pour l’être face à moi, je ne sais pas mais je serais bien vite fixée.

-Si je me base sur les impressions qu’elle me fournit et crois-moi c’est pas évident, je suis plutôt novice à ce petit jeu, je crois que la présence d’un être qu’elle était incapable d’identifier l’a surprise. Résultat, elle voudrait savoir quelle est ta place dans la chaîne alimentaire pour savoir s’il convient de se tenir éloignée de toi **duh !** de t’avoir en allié ou…

Non je refuse de vocaliser une idée pareille. Je suis une adolescente de quinze ans, pas particulièrement jolie je le reconnais aisément, mais même moi j’ai des standards. Je ne dirais pas à voix haute l’idée révoltante que Nina a eu. Je vous jure elle a vraiment des goûts space, même pour une jaguar. Quoiqu’en fait je ne connais aucun autre jaguar pour comparer, peut-être que ce n’est pas si étrange après tout. Si ça trouve, elle ne fait que suivre les instructions de Mère Nature, se trouver le partenaire le plus puissant qui soit capable de lui offrir des bébés en bonne santé et capable de survivre aux dangers de la vie. Urrgh, je viens encore de m’imaginer ce que ça supposerait que je fasse avec le mec face à moi et j’ai envie de dégueuler. Bref, pour oublier ces images atroces, je continue.

-… des activités d’un type qui te mènerait droit en prison si ça venait à se savoir.

Et me mènerait droit au suicide, mais une fois de plus je garde mes remarques pour moi. Instinct de survie, vous vous souvenez ?


Dernière édition par Leandra Albarez Muñoz le Ven 24 Juil 2015 - 8:19, édité 1 fois
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Message  François Merrel Jeu 23 Juil 2015 - 8:37

L’explication de l’adolescente laissa en premier lieu François songeur. À nouveau, il ne s’était pas attendu à ce genre de réponses. Le contraire aurait été étonnant car la situation actuelle était franchement atypique, empêchant de prévoir comment elle allait tourner. Le Petit Cerbère, se rabattant sur un réflexe qu’il n’avait jamais perdu, décortiqua les propos de la jeune femme. Est-ce que ceux-ci semblait plausibles ? Qu’impliquaient-ils pour lui ? Que pouvait-il en déduire ? Son attention se porta naturellement sur l’omission. L’inconnue s’était reprise. Pourquoi ? Quelque chose à cacher ? Cette fameuse Nina, jaguar de son état, voulait savoir s’il fallait se tenir à distance de lui, le compter parmi ses alliés, ou... ou quoi ? Des activités qui l’envéraient en prison si elles venaient à se savoir ? Ce ne pouvait pas être des activités agressives car elles étaient déjà sous-entendues par la prise de distance, première des suggestions. Quelles autres activités restait-il ? Sachant qu’elles devaient être gênante, sinon pourquoi se reprendre ? Sachant aussi qu’un jaguar, un animal, une femelle, pouvait l’envisager avec lui, un mâle ? L’analyse très sérieuse du Dr Merrel s’acheva brusquement. Le monstre velu, pris au dépourvu par sa propre conclusion logique, éclata tout bonnement de rire.

À nouveau, Leandra entendit ce rire en double. Cependant, il était différent, bien plus franc, presque amusé. Et ce rire balaya ce qui restait de la colère du Cerbère. L’air vint à lui manquer. Il eut mal aux côtes, pressa une main contre, se plia presque en deux.

« Nom de dieu ! C’est de mieux en mieux ! Jamais j’aurais pu croire qu’on allait me débiter un truc comme ça ! Je n’ai pas ri ainsi depuis longtemps, très longtemps ! »

Cela devait en fait remonter à quand il était encore humain, avant son affreux voyage chez les ILS. Grâce à sa télépathie, il put répondre de façon claire alors que son corps était toujours le souffle court. L’espace d’un instant, il ne put s’empécher de se demander ce que donnerait une telle copulation. Il avait encore tout l’appareillage masculin et celui-ci semblait fonctionner normalement. Pour autant, il ignorait s’il était en mesure de procréer. Mieux valait que ce ne soit pas le cas. Déjà que lui était moche, mais au moins il ressemblait à peu près à quelque chose, qu’en serait-il d’un croisement absurde avec une mutante ? La vie pouvait-elle tolérer un rejeton aussi massacré ? François, peu à peu, retrouva son calme.

« Pour répondre à Nina... disons que je suis une abomination construite de toutes pièces par des mains abominables. Il est probable que la chaîne alimentaire n’a pas prévu de place pour moi. Mais bon, dans l’absolu, je fais en sorte d’être vers le haut de cette chaîne, c’est plus confortable. »

Il s’adossa au mur et croisa les bras. Son attitude n’avait décidément plus rien d’hostile. Pour l’avoir fait rire, l’adolescente méritait bien sa clémence.

« Alors ainsi... tu dois te coltiner une seconde conscience, une conscience animale qui plus est. Ce doit être délicat à gérer, surtout si ta Nina se montre curieuse envers toutes les bestioles étranges qui trainent. Et tu peux en plus te transformer... la total. Au fait, ton nom, à toi, c’est quoi ? »
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Message  Leandra Albarez Muñoz Dim 26 Juil 2015 - 6:42

Lorsqu’il explose de rire, je lâche un soupir de soulagement que je ne savais même que je retenais. Bon, au moins, je ne suis pas tombée sur un pervers, c’est rassurant. Non parce que, comme je disais, si le type voulait me faire quoique soit, à part laisser Nina prendre le contrôle pour nous tirer en quatrième vitesse, je ne vois pas trop ce que je pourrais faire. Et sachant que si je laisse les rênes à Nina, j’aurais un mal fou à les reprendre, je préfère sacrément savoir que je ne devrais pas avoir à recourir à cette solution extrême.

Ensuite, quand il reprend la parole dans ma tête alors que physiquement, il en est encore à terminer de rire, ça me fait tout drôle mais je m’y adapte assez vite. Surtout que je ne perçois plus d’hostilité de sa part, qu’elle soit latente ou explicite et c’est un énorme plus. Je me concentre donc sur les explications qui me sont fournies avec attention. Alors comme ça, il est le résultat d’une expérience scientifique ? A vrai dire, je ne sais pas pourquoi ça me surprend. Sans vouloir être méchante, la nature ne crée normalement pas d’abominations pour le simple plaisir de faire mumuse. Ses mutations et autres expériences évolutives ont habituellement un seul but : faire progresser les espèces vers une meilleure adaptation à leur milieu. Et je ne vois pas trop à quel milieu le type face à moi est adapté. Apprendre qu’il n’est pas né ainsi fait donc sens.

Enfin, au moins, il est honnête sur sa création et sa place dans la chaîne alimentaire. Evidemment, j’aurais pu le deviner seule mais, maintenant que c’est sorti de la bouche du principal intéressé, Nina devrait y accorder plus de crédibilité qu’à mes tentatives de la raisonner. Pour ma défense, raisonner avec un tas de muscles et de pulsions primaires n’est pas évident. Quoiqu’il en soit, maintenant c’est moi qui suis intéressée par l’homme (?) face à moi. Par conséquent, lorsqu’il me pose à son tour des questions, je réponds sans hésitation.

-La curiosité de Nina ne connaît pas de limites. Ça peut être très chiant mais on s’y fait puisque, si je fais un effort pour m’opposer à sa volonté, elle ne sait pas m’imposer son avis. Le plus dur c’est que si je ne contrôle pas mes émotions fortes, elle en profite pour prendre le contrôle et ça peut causer des dégâts.

Une image du visage ensanglanté d’Ana tente de se faufiler jusqu’à mon esprit mais je ne lui en laisse pas l’occasion, continuant sur ma lancée.

-Sinon à part ça je m’appelle Leandra Albarez Muñoz, et toi ?

Bah quoi, la moindre des politesses exige bien qu’après avoir demandé à son interlocuteur de se présenter, on lui rende la pareille, non ? De même qu’après m’avoir posé quelques questions sur moi, c’est désormais à mon tour d’en poser. C’est que Nina n’est pas la seule à avoir quelques problèmes à contrôler sa curiosité. C’est juste que depuis mon arrivée aux Etats-Unis, je n'ai rien trouvé digne de ma curiosité qui se porte habituellement sur les étrangetés de la nature que je trouve dans la jungle. Mais, aujourd’hui le vent a tourné. Je vais donc en profiter tant que mon partenaire sera d’humeur à discuter.

-Et si ce n’est pas trop indiscret, qu’est-ce que tu fais ici ? Parce tu as beau parler télépathiquement, ça ne supprime pas ton accent. Entre étrangers, c’est encore plus facile à le remarquer.

Bon son accent n’est pas aussi prononcé que le mien mais suffisamment pour savoir qu’il n’est pas du coin. Si je devais deviner, je dirais quelque part en Europe mais je ne pourrais pas être plus précise. Ce n’est pas comme si j’avais eu l’occasion d’écouter beaucoup d’étrangers parler anglais en Equateur. Parler espagnol oui mais ça n’a rien à voir.
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Message  François Merrel Dim 26 Juil 2015 - 11:16

François n’était pas mécontent de n’avoir qu’un seul esprit en lui. Il avait déjà assez de difficulté à gérer celui-ci, alors avec un autre en bonus... peu pour lui ! De surcroit, lors de sa séquestration chez les ILS, il avait eu droit à quelques expériences télépathiques assez effroyables provoquant des intrusions massives dans sa conscience. Il se souvenait vaguement de l’une d’elles, une mise à mort ô combien traumatisante durant laquelle il avait été relégué au rôle de simple spectateur alors qu’un des ILS prenait l’entier contrôle de son corps et le poussait au suicide. Bien sûr, sa situation n’était probablement pas comparable à celle de l’adolescente. Cela dit, ce qu’il avait traversé lui faisait particulièrement tenir à sa liberté autant physique que mentale.

Leandra Albarez Muñoz... une étrangère, comme lui. Il allait bientôt croire qu’ils avaient des points communs. En même temps, ce ne serait guère étonnant. En fouillant, on se trouvait toujours des points communs. En tout cas, aussi improbable que ce soit, la discussion s’était engagée et chacun des interlocuteurs, en l’espace de très peu de temps, s’étaient révélés des choses plutôt personnelles. Et ce fut sur ces bases improbables qu’ils allaient continuer. L’étrange n’avait pas de limite...

« On me nomme Petit Cerbère. Je viens de France. Ici je fais des petits jobs minables. Le rêve américain n’a semble-t-il pas opéré pour moi. »

Il ne donna pas son véritable nom, la jeune femme n’avait pas à le connaître. De plus, son pseudonyme était tout aussi vrai puisqu’il l’utilisait depuis des semaines. Il suffisait de taper celui-ci sur le net pour tomber sur sa sale tronche, ainsi que sur les articles relatant ses agressions et larcins. Il ne donna pas non plus sa véritable activité, parce qu’il en avait honte. Clochard, monstre errant, loque sur patte... il n’y avait vraiment pas de quoi être fier. Il se détourna. D’un geste, il invita l’adolescente à le suivre. Elle put tout voir du fusil à canon scié qu’il portait en bandoulière, par-dessus son ample habit à capuchon. Il se dirigeait vers le fond de la Ruelle où avait eu lieu la dispute avec le motard. Sa moto flambant neuve était toujours appuyée contre le mur. Un très bel engin.

« Et toi, tu fais quoi, ici, à New York ? »

Il se baissa et récupéra la pochette que lui avait lancé l’homme arrogant. Il l’ouvrit, empocha l’argent qu’elle contenait, déchira le reste. Puis il se mit à examiner la moto, beaucoup trop grande pour lui.
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