[Mini Intrigue Last Sons] La première fois c'est une erreur, la seconde c'est qu'on le fait exprès. (PV Sun Wukong) (Terminé)

S'il y avait bien une chose à laquelle dont je ne m'attendais pas, c'était qu'on vienne me reparler du Mont Kailash après son attaque. J'étais en train de m'entraîner à l'intérieur du quartier général des Last Sons quand on vint me voir. Dès le matin très tôt, je m'y étais rendu pour courir sur le tapis. J'avais commencé en marchant juste pour dire que mon corps se réveille après avoir bien déjeuné. Quand je me sentis prêt, je courrais à toute vitesse sur le tapis, du moins, à la vitesse maximale que le tapis pouvait atteindre... Je ne savais pas si ça allait m'essouffler à la longue, mais je faisais mon possible avec ce que j'avais. Si je courrais dans les rues de la ville, on allait trouver ça bizarre et j'allais probablement effrayer les gens. Un homme militaire m'approcha et me signala que j'étais demandé dans la salle de briefing. J'hochais la tête, éteignis ma machine et me rendis à notre étage pour prendre une douche et me changer.

Je demandais des indications pour me rendre à la salle parce que j'avais l'habitude de me perdre lorsque je me rendais aux pièces où je n'avais pas l'habitude d'aller. Je tournais la poignée et ouvris. Il y avait plusieurs personnes assis autour d'une table, mais un seul que j'arrivais à reconnaître parmi le lot: Boldarev. Je m'avançais lentement derrière les sièges pour prendre place. Je me sentais observé parce qu'on m'attendait. Qu'est-ce que j'avais fait? Je me faisais petit jusqu'à ce qu'on expose le problème sur le Mont Kailash. Était-ce parce que j'étais l'ami de Korra qu'on me forçait à venir ici? Pourquoi me remontrer les images de la tragédie? Lorsque je vis les têtes mises à prix, je compris que je n'étais pas venu ici pour souffrir, mais venger. C'était la générale Sin Tzu qui voulait ça. Je ne comprenais pas trop pourquoi on faisait appel à moi. On disait que c'était parce que je n'étais pas impliqué "politiquement". Je faisais semblant de tout comprendre, mais au fond, je n'avais rien saisi.

Sin Tzu voulait bombarder, détruire les hommes jusqu'aux derniers. Boldarev voulait les capturer et les juger comme le gouvernement l'exigeait. J'étais de l'avis de Boldarev. Même si un homme a fait un acte inexcusable, même s'il s'agit de la famille de mon amie, un homme a droit comme un autre d'être jugé. La mort n'est pas réponse à tout, la mort est une excuse comme une autre d'être en faute de solution. Les bombardements n'ont pas été accepté et j'en étais soulagé. Je regardais les photos des officiers encore et encore pour les retenir en tête et être plus efficace lors de la capture de ceux-ci. La mission avait lieu à une propriété privée bien fortifiée et probablement bien gardée par des hommes armés et potentiellement des véhicules blindés. Ça n'allait pas être une partie de plaisir tout ça, mais je n'avais pas le choix. Pour le bien des souvenirs de Korra, pour le gouvernement chinois je devais mener cette attaque.

Arrivés sur les lieux, je vis les hélicoptères envoyer des missiles contre les bâtiments au risque de tuer ceux que nous devions capturer. J'avais l'impression d'être en pleine zone de guerre. Des soldats partout, des véhicules blindés et Sin Tzu qui était habillée en uniforme. Les coups de feu se firent entendre rapidement. À l'abri du danger temporairement dans un véhicule, je la vis s'approcher de moi et me souffler quelques mots. Elle me demandait de rester en vie. Et pour elle, j'étais un frère d'arme. J'allais rester en vie pour Korra, j'allais vivre pour la voir sourire à nouveau. Je ne pouvais pas me permettre de la voir verser une larme de plus. J'avais accepté pour elle et pour le pays, pas pour assouvir une vengeance sanglante.


J'ouvris la porte du véhicule et sortis pour me mettre à l'abri. Je tendis un oeil pour voir de quoi le terrain avait l'air avant de foncer pour me mettre à l'abri derrière un autre véhicule. Je n'aimais pas les cris de mort, je n'aimais pas les coups de feu. Je me calmais avec des images d'ourson et d'arc-en-ciel. Quand je sentis que c'était le moment, je chargeais dans la paume de mes mains une boule d'énergie qui ne cessait d'être plus puissante à chaque seconde. Lorsque les coups de feu cessèrent pour une seconde, j'envoyais le rayon d'énergie raser le deuxième étage d'un bâtiment pour le voir s'écrouler sur les snipers et les soldats ennemis trop près. Ils n'avaient pas une grande chance de survie, mais si la chance leur sourit, ils allaient se retrouver avec des membres brisés. La voie était libre pour passer à l'étape suivante. Je suivis un soldat de près avant de me cacher derrière un débris de pierre et voir les voies qui se présentaient à moi...

Tout autour de moi, les gens tiraient, criaient, explosaient, tombaient, pleuraient. J'étais derrière un char d'assaut renversé, les yeux fermé, les mains sur les oreilles. Je n'arrivais plus à supporter cette guerre. Tous ces gens autour de moi, alliés ou ennemis, se laissaient emporter si facilement par la mort. Pourquoi se sacrifier? Pourquoi percevoir la vie comme quelque chose d'aussi banale? Pourquoi tuer? Pourquoi se rendre à quelque part en toute conscience qu'il y ait un risque d'en mourir? Pourquoi moi-même avais-je accepté cette mission? Comme tous ceux ici, nous avions une raison d'y être, une idée propre, quelque chose à défendre. Cependant, chez certains d'entre eux, on pouvait lire qu'ils n'avaient qu'un but: se jeter devant les balles.

Je repris mon courage en main, j'effaçais la peur qui s'était installée au fond de mon estomac et j'ouvris enfin les yeux. Mes mains quittaient lentement mes oreilles. Je pensais à Korra, je pensais au Mont Kailash et je retrouvais ma force, ma volonté. Je levais les yeux vers le ciel et vis les missiles atteindre nos engins volants de plein fouet. Dire que... dire que si je n'avais pas eu peur pendant ces quelques instants, j'aurais pu sauver au moins un de ces hommes des missiles. Je serrais les poings et les dents... et je me blâmais pour leur mort. La colère montait, la colère que j'avais envers ma faiblesse, la colère de voir ces hommes s'entretuer pour une histoire qui ne les concernait même pas, j'en avais mal au coeur.

Ma puissance, ma vitesse, mes réflexes montaient en flèche. Mes cheveux se mirent à léviter, puis à pousser pour se figer dans les airs. Des favoris se mettaient aussi de la partie. Mes muscles gonflaient, je venais de passer à ma première forme. La colère m'avait poussé à me transformer, le désir de finir tout ça rapidement me rongeait. J'esquivais un débris d'hélicoptère, puis un autre, puis sautai sur le char d'assaut d'un bond pour me propulser dans un bâtiment en très mauvais état. Où j'avais atterri, il n'y avait personne, mais je les entendais parler en mandarin au loin. Je ne pouvais pas dire s'il s'agissait de mes alliés ou de mes ennemis. Alors que je m'apprêtais à traverser les couloirs à haute vitesse, j'entendis Sin Tzu me parler et m'avertir des dangers que je pourrais retrouver plus loin.


J'étais bref parce que je n'avais pas une envie de discuter bien longtemps comme j'avais l'habitude de faire. Les gens mourraient inutilement et je devais en sauver le plus possible. Je regardais le couloir devant moi et ravalais ma salive. Comment savoir s'il était piégé? Est-ce que tout le monde pouvait être affecté par ce genre de piège? Je marchais sur la pointe des pieds, mes réflexes à l'affût: rien de ce côté. Maintenant, il y en avait trois à traverser et le temps m'était compté. Je ne pouvais pas faire tout exploser non plus sinon tout le monde allait mourir... C'était là que je vis une plante verte aussi grande que moi qui traînait dans le coin du couloir où j'étais. Les poings sur les hanches, victorieux, je me mis à rire sadiquement avant de l'attirer avec ma télékinésie et la faire prendre les devants sur ma course... sauf qu'à peine un piège avait explosé que ma plante, et bah elle existait plus. Combien de temps prenait ces explosifs à se déclencher? Et si ils se déclenchaient tous, est-ce que le bâtiment allait s'effondre? J'eus soudain une idée. J'envoyais un rayon de ki détruire le plancher et qui sait, si j'étais chanceux, j'allais pouvoir utiliser les sous-sols pour me rendre à ces fameux lances-flammes...

Plus rien. Je n'entendais plus rien dans l'appareil qu'on m'avait prêté. Je ne voyais pas grand chose non plus dans ce sous-sol. Était-ce voulu qu'il n'y ait plus de communication? Est-ce que mon alliée était aussi consciente que quelque chose brouillait notre communication? Est-ce qui lui était arrivé quelque chose? Je secouais la tête et j'essayais de me concentrer sur ma mission. Je devais sauver ces gens qui n'attendaient plus que moi pour intervenir contre les lance-flammes. Je me croisais les doigts et priaient les dieux que rien de mauvais n'était arrivé à Sin Tzu. Je ne savais pas vraiment de quoi elle était capable ni si elle était à ma portée. Savait-elle seulement la direction que j'avais empruntée?

Je me mis à courir rapidement en zigzagant. J'étais content d'avoir eu cette idée. Je ne savais pas si j'avais été capable de me rendre à l'autre bout du bâtiment sans utiliser le sous-sol. Je courais, puis soudainement dus m'arrêter. Mes pieds encrés dans le béton pour me stopper dans ma course, ce fut les cris d'une femme qui m'immobilisèrent. Elle avait su attirer mon attention et me fit dévier de ma course pour m'approcher et écouter ce qu'elle avait à me dire. Elle me parlait d'une femme responsable du Mont Kailash complètement folle. Je fronçais les sourcils et continuais de tendre l'oreille. Elle me disait qu'il y avait des femmes et des enfants dans certains bâtiments. Pourquoi essayait-elle de me convaincre que mon alliée était en fait mon ennemie? Je secouais la tête et fronçais les sourcils.


Une main posée à la tête, j'essayais de faire le point sur ce qu'elle me disait, faire des liens avec tout cela. Était-ce pour ça que Boldarev a refusé qu'on exécute les généraux? Qu'on bombarde le secteur plutôt que de se rendre sur place pour leur capture. Je grimaçais et me pris la tête à deux mains. Je ne pouvais pas douter de mes coéquipiers. Il était vrai que je doutais des intentions de Sin Tzu, mais elle avait fait l'effort de se rendre sur les lieux d'elle-même en ma compagnie. Pourquoi ne m'avait-on pas dit qu'il y avait des innocents? Pourquoi prioriser la violence? Pourquoi tous ces bombardements? Pourquoi...? Je grognais, je criais un bon coup parce que je n'arrivais pas à réfléchir. Pourquoi tous ces soldats s'il y avait des innocents?


Je n'attendais pas son approbation que je me remis en route. Je ne savais toujours pas vers quel côté me ranger: les lance-flammes ou sauver des innocents? Les soldats bien que braves étaient des innocents eux aussi et j'étais certain avec les ordres de Sin Tzu qu'ils existaient. Pour ce qui est des innocents dont la femme me parlait, je n'en savais trop rien. Jusqu'ici, je n'avais vu que des soldats, des armes, du sang et la mort. Je ne pouvais pas sauver tout le monde comme je ne pouvais pas remettre à plus tard la justice qui doit être faite au village de Korra. À peine avais-je franchi quelques pas pour m'éloigner de la femme qui d'après moi, arriverait à marcher, elle s'exclama assez fort pour me sortir de ma bulle de pensées:


À peine m'avais-je retourné que me voilà projeté à travers un mur d'une telle force psychique. J'étais surpris et sonné et j'eus du mal à me relever tout de suite. Ainsi donc, tout cela n'était qu'une mise en scène? Je me mis à tousser à cause de la poussière résultée par mon corps qui a traversé un mur. Je me relevais et lorsqu'elle vit n'était-ce qu'une mèche de mes cheveux, j'étais repéré et elle m'envoya valser vers le haut, défonçanr le plafond pour me faire retourner à la case de départ. J'avais mal. Je perdis ma concentration et redevenais à ma forme de départ. La femme se laissa léviter tout en douceur tout en haut.


Pris d'une bourrasque de colère intérieur, ce fut mon tour de frapper. À deux mains, je lui envoyais une vague télékinétique qui l'envoya valser jusqu'au couloir derrière elle contre son gré. Plaquée contre le mur, je la tenais en place et repris ma première forme de transformation pour la peine de m'être emporté par l'émotion.


J'avais beau être fâché et me laisser posséder par la furie, la télékinésie n'était pas ma tasse de thé. D'un geste de ses deux mains, elle contra ma télékinésie et m'envoya ma propre vague contre moi. Le mur cette fois ne cédait pas... mais ça ne voulait pas dire que cela faisait moins mal, au contraire. Je n'avais pas de temps à perdre avec elle... je devais me rendre à ces lance-flammes. Je me relevais avec mes deux mains et me mis à courir... dans le vide. Elle m'empêchait de me déplacer. Je donnais tous mes efforts et fis éclater ma deuxième forme tout autour de moi, provoquant une onde de choc qui séparait ce lien télékinétique qui nous unissait. Je tombais sur le ventre pour mieux me relever et plonger... dans le vide.


Je n'avais plus le choix... je devais utiliser quelque chose de destructeur... Sinon elle ne me laissera jamais partir. Je devais en même temps empêcher que le bâtiment ne s'effondre sur nos têtes. De ma main droite, je fis naître le disque tranchant. En posant mes pieds au sol, ce fut en me retournant que j'envoyais le disque voler jusqu'à elle. Avec sa télékinésie, elle le bloqua et le fit se dissiper, mais je profitais de cette diversion pour m'éclipser à toute vitesse vers ces lance-flammes dans l'espoir qu'il ne soit pas trop tard...

J'étais parti trop rapidement pour entendre quelque chose de sa bouche qui me sommait de rester au péril des vies à l'intérieur des hélicoptères. J'étais parti à toute vitesse sans avoir l'intention de me retourner cette fois. La folle dans cette histoire, c'était elle et personne d'autre. Je croyais en Sin Tzu, je croyais en ses soldats. Tous, ils s'étaient ravisés pour la capture des généraux chinois. Tous s'étaient pliés aux exigences de Boldarev et j'en étais témoin. Tous se battaient pour le village de Korra. Ça me touchait de voir que des vies humaines étaient sacrifiées pour un village que pratiquement personne n'avait entendu parlé. Pour des gens qu'on ne connaissait pas mais qu'une des nôtres était liée, il fallait donner du sien.

Arrivé sur les lieux, je vis les lance-flammes avancer en ligne. Ils étaient habillés d'une armure lourde et d'un casque. Les soldats tiraient, mais les balles ne passaient pas à travers. C'était peine perdue et j'étais le seul qui pouvait nous en débarrasser. Un homme vint me voir: il s'agissait de l'officier en seconde, l'homme juste sous Sin Tzu dans la hiérarchie. Il m'annonça que la femme était partie à ma recherche. Je me tournais vers la bâtiment juste derrière moi et me mordis la lèvre inférieure. Était-elle toujours à l'intérieur? Et si elle venait à croiser la femme aux pouvoirs télékinétiques, serait-elle en mesure de se débrouiller? Les lance-flammes s'avançaient dangereusement vers les soldats qui décidèrent de reculer, mais pour certains, c'était déjà trop tard. Ce fut l'officier de Sin Tzu qui me rappela à l'ordre.


Je n'avais pas d'autorité envers les soldats, mais l'officier comprit qu'il fallait donner l'ordre quand il vit la lumière naître au fond de mes paumes de mains. Les soldats se mirent à courir alors que je me préparais en espérant qu'ils soient suffisamment éloignés. Je ne savais pas quel genre d'impact cela aura sur l'armure, mais je devais tout de même essayer. De mes deux mains et à tour de rôle, j'envoyais des boules de ki s'écraser et exploser sur les hommes. L'effet escompté ne semblait pas fonctionner puisqu'ils ne faisaient que reculer. Cependant, cela donnait d'avantage d'espace entre les soldats amis et adverses. Lorsque je vis qu'un d'entre un se vit déstabilisé, je remarquais la bonbonne dans son dos.


Il ne semblait pas saisir pourquoi, mais en voyant l'inquiétude dans mes yeux, il comprit que ça allait faire « boum ». Ou du moins, il y allait avoir des chances que ça fasse cela. Quand les soldats eurent quitté la cour extérieure dans laquelle nous nous trouvions, je concentrais toute mon énergie dans mes jambes pour augmenter ma vitesse. Ils ne devaient pas avoir le tour de se retourner sinon, ça allait être fini pour moi aussi. Dans une onde de choc, je quittais le sol à toute vitesse pour m'écraser derrière eux, les mains chargées de ki. J'envoyais ces mêmes boules s'exploser contre les bonbonnes et dans un vacarme pas possible, la ligne de lance-flammes s'autodétruisait... me projetant contre un mur et me brûlant une partie de mon visage. J'eus le souffle coupé, mais je n'eus pas le temps de rester bien longtemps au sol qu'un lance-flammes retardataire me menaçait de son canon. J'envoyais une boule d'énergie dans sa direction. Je ne savais pas si c'était la chance ou mon cerveau qui avait soudainement eu cette bonne idée, mais la boule pénétra dans le canon géant pour atteindre le conduit, puis la bonbonne et le type explosa comme ses copains. Je fus projeté une fois de plus contre de la pierre. J'avais beau être sous ma deuxième forme, j'avais beau avoir cette endurance supplémentaire, cela n'empêchait pas la douleur d'atteindre mon cerveau et de me faire grimacer.

Je n'avais pas de répit que je vis le bâtiment, dans lequel Sin Tzu devait se trouver, trembler. Il ne tremblait pas à cause de chocs de combat, il ne tremblait pas parce que les poutres étaient sur le point de céder: cela devait s'agir de la folle aux pouvoirs télékinétiques. Je n'avais pas le temps de faire le chemin inverse, mais je pouvais me téléporter! Elle devait être au même endroit où je l'avais laissée... elle devait! L'index et le majeur posés sur mon front, je dégradais mes formes pour perdre cette pilosité et cette puissance qui en résultait: c'était de l'énergie gaspillée. Je me concentrais, les yeux fermés et mon corps se téléporta à l'endroit où je me trouvais avant de quitter ce couloir. Ça avait eu l'effet de la surprendre:


Projeté par mes jambes, j'envoyais mon poing s'écraser dans son ventre de toutes mes forces. Elle en crachait de la bile et du sang. Le manoir cessa de trembler. J'avais réussi à avoir l'effet escompté. D'un autre coup de poing sur la mâchoire j'envoyais la femme au tapis violemment. Je me sentis presque à bout de souffle au niveau de mes propres pouvoirs. Pour nous débarrasser d'elle, je devais faire appel à mes facultés en arts martiaux. Sauf que j'avais tellement eu peur, j'étais tellement sous l'impulsion de la colère et réceptif aux dangers et à mes blessures que je n'avais pas su contrôler ma force. Sa mâchoire était déboitée... mais elle semblait toujours consciente. Comment était-ce possible?! Elle tourna sur elle-même pour me faire un croche-pieds et me faire tomber. Quand j'atteignis le sol, elle me sauta dessus et profita de mes blessures pour frapper dessus. De mes deux mains, j'envoyais une vague télékinétique pour la faire descendre de sa position à cheval et ainsi la projeter contre le mur derrière elle. Elle se relevait tout comme moi un peu après elle, sur mes gardes, prêt à un round 2.

Un sursaut et j'en pleurais presque. Le bruit de balle qui quittait le canon de l'arme de Sin Tzu résonnait contre les murs. La balle qui percutait de plein fouet la jambe de la femme pour y étouffer son bruit agressant. Un nouveau tir et je fus contraint de me cacher les oreilles avec mes paumes en fermant les yeux. Je savais que ces tirs ne m'étaient pas adressés, mais la violence du canon qu'elle tenait dans sa main, le sang que je venais de voir explosé de sa jambe. Je n'en pouvais plus... C'était assez pour moi... je voulais rentrer... Mes genoux se plièrent et je me recroquevillais sur moi-même en retenant mes larmes de couler de chaque côté de mon nez. Pourquoi aider Korra était aussi éprouvant? Pourquoi n'arrivais-je pas à être assez fort pour supporter ce son transperçant? Et pourtant, je n'avais pas hésité à débarrasser mes alliés des lance-flammes... L'accumulation? Ou la proximité de la mort?

Sin Tzu s'avançait. Elle avait fait taire son arme pour parler et ne lâchait pas d'une semelle la dénommée Mei. Je réussis à ouvrir les yeux et à libérer mes oreilles pour écouter ce qui allait se dire. Je compris que mon alliée connaissais cette folle... Était-ce pour ça qu'elle était au courant que Sin Tzu était aussi sur le champ de bataille? La folle aux pouvoirs télékinétiques se nommait Mei Fan et était officier en second d'un des hommes que nous devions rapporter. Elle était responsable de la mort de bon nombre d'innocents. Comme au Mont Kailash, elle avait tué des gens d'un village reculé qui n'avait jamais rien demandé. Notre ennemie se défendait en traitant la famille de Korra comme étant des parasites. Mon visage se crispa, je retrouvais la force de me remettre debout et je serrais les poings. Cette femme n'était pas humaine de penser comme ça. Pourquoi la vie de gens pacifiques devait être sacrifiée? Pourquoi vouloir régner sur des peuples violents en ne voulant pas conserver les plus reculés? Je ne comprenais pas et secouais la tête... en fait, je ne voulais pas comprendre...

Mon alliée dévoila notre objectif de mission. Elle n'y était pas allée légère avec ses menaces non plus. Une balle entre les deux yeux, un écho supplémentaire de violence, du sang... encore du sang. Je me préparais déjà à mettre mes mains sur les oreilles juste au cas. J'entendais la véritable façon de penser de mon alliée. Elle disait que cette femme ne valait pas la peine d'être gardée et pouvait même être sacrifiée sans que qui que ce soit ne le regrette. Pourquoi les gens prenaient la vie à la légère? Pourquoi parce que la nature d'une personne va dans un autre sens qu'on doit absolument l'éradiquer et ne pas lui donner de chances de vivre comme il se doit? J'étais certain qu'il y avait moyen de raisonner cette femme qu'à quelque part, elle entendrait raison...

D'un dernier cri du coeur, d'une menace envoyée vers Sin Tzu, elle se jeta sur elle et la plaqua contre le mur d'une vague de son pouvoir. Sous l'impulsion de la colère, elle nous lançait tout ce qu'elle trouvait à portée de vue. Il n'y avait aucune concentration pure dans ce qu'elle faisait. C'était juste pour se défouler, juste pour évacuer toutes ces émotions négatives qui la possédaient. Puis les soldats débarquaient pendant que j'évitais un dernier débris et firent feu. Je criais en même temps parce que je ne voulais pas... je ne voulais pas qu'elle meurt même après toutes les atrocités qu'elle a pu commettre. Je ne voulais plus entendre les armes se vider de leurs balles sur des corps vivants... Elle gisait au sol, crachant de ces trous sanglants, sa vie. Sin Tzu me regardait droit dans les yeux et me posait un ultimatum. Je me mis à pleurer parce que je n'arrivais plus à retenir tout ce que j'avais en-dedans.


Quelques soubresauts de tristesse plus loin, quelques larmes de séchées avec ce qui me restait comme haut de vêtement avec les explosions précédentes. Je soupirais pour me redonner la force de continuer. Je m'avançais pour voir ce qui restait du corps qui gigotait de douleurs et de sang et lui souriais. Nous allions la sauver, nous allions lui redonner une seconde chance. Elle n'avait pas l'air contente... je pensais qu'elle aurait aimé mieux qu'on l'achève plutôt que de la sauver. Je m'éloignais finalement pour rejoindre Sin Tzu. Du choc contre le mur, je n'avais pas l'impression qu'elle était mal.