The New Sons (Alekseï, Houyi & Anna)

C’était un nouveau commencement, une nouvelle étape dans sa formation à laquelle Vladilen croyait plus que sa propre famille. Kozlovski était sur le point de tourner la dernière page du deuxième chapitre de sa vie, et contre toute attente, il n’y avait aucune excitation, aucun plaisir. Il ne regrettait pas, au contraire, il était plutôt curieux de voir ce que cette aventure allait lui apporter. Vladilen n’avait eu de cesse de lui répéter, durant de longues années qu’il méritait bien mieux, et qu’il allait trouver sa place au sein de ce monde à la fois porté à bout de bras par des héros infaillibles, puissants, et croulant sous le poids des plans malsains d’un bon nombre de détraqueurs aux motivations lugubres, personnelles et arrivistes. Kozlovski lui avait fait confiance, plus qu’à un bon nombre de collaborateurs, parce qu’il l’avait soutenu, il l’avait sorti de cette errance infinie dans laquelle il avait fini par tomber après sa fuite de la demeure familiale alors qu’il n’était encore qu’un adolescent en pleine croissance, ou même un humain en pleine évolution. Ce ne fut qu’après deux années de dures négociations qu’il finit par recevoir une réponse positive, et il s’en souvenait encore parce qu’à ce moment-là, l’équipe qu’il allait intégrer avait littéralement explosé dans la face du monde : ils étaient désormais connus, pour le meilleur ou pour le pire cela restait encore à voir. Et visiblement, ils avaient besoin de nouvelles recrues pour renforcer les rangs. Il n’y avait aucun moyen de comparaison pour Kozlovski, parce qu’il savait, grâce à Vladilen que cette nouvelle étape dans sa formation était complètement différente, avec beaucoup plus d’impact dans sa vie, bien plus « qu’il ne pouvait l’imaginer »

Kozlovski était désormais différent, et prêt à accepter une nouvelle mission qu’il allait trainer derrière lui pendant un très long moment. C’était ce que l’ACF voulait, et c’était ce que le Triglav désirait également : cette entité qui parcourait la moindre parcelle de son corps, lui conférant cette puissance et cette avance inestimée sur l’Homme. Et si tout cela n’était que le plan qu’il se devait de suivre depuis le début ?

7h49 – Zone aérienne de la Base militaire de Séoul

Kozlovski était dans l’avion qui le menait à son point de rendez-vous. C’était le moment de l’atterrissage, toute l’équipe se mettait en place pour préparer leur arrivée. Il y avait des soldats, des homes vêtus de costumes noirs parfaitement bien repassés, un parfum de cigare pas vraiment désagréable quand on considérait l’atmosphère qui régnait sur ce vol. Kozlovski avait l’habitude des vols privés, mais le dernier remontait à sa plus tendre enfance, pour parcourir la distance qui séparait St. Pétersbourg de Moscou. En face de lui se trouvait Vladilen qui avait tenu à l’accompagner. Tandis que Kozlovski regardait les autres passagers avec insistance, Vladilen lui n’avait pas quitté sa recrue protégée des yeux. Un regard dur, les traits tirés, presque inquiets. Sur son visage, le temps avait laissé les traces de son passage, Vladilen semblait plus sage, son regard moins lourd. Kozlovski finit alors par se retourner pour lancer un regard accusateur à son paternel par procuration :

- Qu’est ce qu’il y a ?
- Rien Kozlovski. Nous arrivons bientôt (affichant un sourire complice presque teinté de fierté)

Le commandant prit le micro et annonça sa descente vers la base militaire. Le cœur de Kozlovski se mit à battre plus fort, légèrement anxieux, incapable de mettre un mot sur ce qu’il ressentait depuis un certain temps. Il allait quitter les bureaux de l’ACF, ses collègues, tout ce qui l’avait construit en tant que soldat mais aussi en tant qu’Homme. Vladilen l’avait mené à ce niveau, lui avait enseigné tout ce dont il avait besoin, il l’avait sorti des décombres de sa vie, et avait tout fait pour qu’il soit en sécurité en ce qui concernait la Mafia Rouge. Puis ils touchèrent le sol.

8h00 – Base militaire de Séoul (Le Lotus Pourpre)

Kozlovski emprunta l’escalier menant au bitume de la base militaire, accompagné de Vladilen et d’autres passagers inconnus, certains ayant été récupérés durant une escale sur le territoire Asiatique. Beaucoup ne parlaient qu’un langage inconnu pour lui, il n’avait pu donc collecter de nouvelles informations au sujet de ce qui l’attendait. Arrivé au bas des marches, un soldat le guida vers une voiture, un 4x4 de l’armée, dans lequel il monta afin qu’il le mène jusqu’au bâtiment principal de cette base. Arrivé à destination, il sortit du véhicule, dans le vent qui se faisait de plus en plus violent. Vêtu en civil, un gilet sur les épaules, il ferma ce dernier et récupéra son sac qu’un équipier venait de poser à ses pieds. Une bonne douzaine de personnes s’accumulaient devant l’entrée du bâtiment. Après quelques secondes, la porte d’entrée s’ouvrit.