The Heroic Age
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à -50% (large sélection)
Voir le deal

La magie de Brocéliande

Aller en bas

La magie de Brocéliande Empty La magie de Brocéliande

Message  Loki Odinson Sam 26 Jan 2019 - 9:01


De la pointe du sceptre, je toque trois fois à la porte. Ensuite, je pose son autre extrémité contre le sol en une position d’attente légèrement perturbée par ce que je tiens dans l’autre main. La bouche close émet des petits bruits étouffés, n’arrivant à se défaire de ma poigne alors même qu’elle force des siennes sur mon poignet. Même sans la relative protection de la manche de mon manteau long asgardien et la plaque métallique qui le couvre, je n’aurais rien à craindre de cet humain ; comme de celui qui ouvre la porte. Jeune femme toujours, je ne saurais me faire tromper par cette silhouette en sablier d’un mètre soixante pour une soixantaine de kilogramme, à la chevelure mi-longue rousse et aux mensurations pour le moins aguicheuses. Son buste assez fort, sa taille fine et ses hanches aussi larges que le premier tandis que les proportions de tout cela ne doivent rien au hasard et donnent à son physique un équilibre impressionnant ainsi qu’une poitrine et des fesses travaillées, que je ne manque pas de détailler alors qu’elle se fige dans une expression de surprise et d’interdiction durant presqu’une seconde. Ses yeux verts me fixent puis passent à mon présent qui la regarde et s’immobilise sous le choc, la reconnaissant. Il essaie de l’appeler mais c’est sans plus de réussite que ses jérémiades précédentes et je le lève sans effort pour le faire franchir le seuil, faisant reculer celle qu’il croyait être son employée. Elle est tout aussi tendue que lui, n’ayant aucun mal à me reconnaitre à ma tenue complétée par mon heaume et mon sceptre dans l’hypothèse où mon visage n’aurait suffi.

« J’espère que vous ne m’en voudrez pas d’avoir gâché vos mois d’infiltration, Amanda di Lauro, énonce-je avec une sincérité simple.

- Comment, répond-t-elle en anglais avant de s’interrompre, toujours aussi tendue.

- En évitant de me mêler aux réfugiés sous une apparence avant de supplanter l’un des trafiquants pour lui emprunter la sienne et d’essayer de prendre contact avec l’intermédiaire du Weapon X achetant les mutants, reprends-je en pointant le sceptre vers mon prisonnier. Je suis directement allé à ce dernier et le voici, ayant choisi de se rendre à votre Alliance plutôt qu’à ma personne. »

Bouche bée, la mutante laisse tomber les masques et sa silhouette change, grandissant d’une dizaine de centimètres au détriment de sa silhouette en sablier et de ses généreuses courbes. S’il est déplorable de constater combien la majeure partie son physique est quelconque, surtout pour une polymorphe, le véritable intérêt vient de son visage : front et mâchoire y sont prééminents, la rapprochant du profil d’une séductrice qu’elle ne semble cependant pas être grâce à l’expressivité de ses yeux bleus, des sourcils bruns qui les surplombent et des fines lèvres qui se tiennent au-dessous du nez droit qui les sépare. La manière dont je la détaille la met mal à l’aise, expression floue aussi brève puis maitrisée que la post-humaine y arrive, et je cesse donc de le faire en relâchant mon cadeau à ses pieds. Toussant, il jure en sa langue mais les grandes personnes sont trop occupées à ce faire face pour le considérer.

« Pas de "merci", interroge en toute innocence.

- Pas avant de savoir pourquoi vous faites ça, me répond-t-elle, consciente qu’elle ne peut pas gagner un combat.

- Et bien, j’aurai aimé des remerciements. Moins que des mots, il s’agirait d’un service. »

L’illusion de ma personne qui trompait les sens améliorés de la mutante se dissipe un instant après que la pointe du sceptre la touche au niveau de son cœur, la surprenant et lui conduisant à apporter dans le cinquième de seconde le plat de sa main à l’encontre de la Gemme de l’Esprit pour essayer de la repousser.

1
***

Du bout des doigts, j’accompagne la torsade de cheveux brun du front jusqu’à l’aisselle. Sur le miroir en face de moi, le reflet d’Amanda di Lauro en fait de même. Ses yeux entourés de maquillage suivent ses fins doigts dans un geste doux d’attention. De l’autre côté du visage légèrement stressé, l’action recommence. Le bruit de l’horloge à aiguilles du restaurant se fait entendre, marquant l’écoulement d’une seconde. Après deux brefs contacts du dos des mains sur le tissu de la robe rouge-orangée savamment plissée, je retourne les premières pour remonter la seconde et gagner autant d’effet push-up sur le décolleté que la poitrine lambda ne me le permet. Les paumes glissent ensuite du vêtement à la nuque, massant un instant celle-ci pour diluer l’appréhension, puis s’en vont sur le rebord de l’évier. Je me fais face, ainsi appuyé, et me fixe dans le fond des yeux en imaginant un instant le miroir me renvoyer une image toute autre que la mienne. Une grande inspiration plus tard et le passage d’une nouvelle seconde est annoncé.

Une dizaine de jours s’est écoulée depuis l’arrestation de l’agent du Weapon X en charge du programme de récupération des migrants mutants, arrestation officiellement déroulée durant une rencontre entre lui et le trafiquant dont j’avais subtilisé l’identité au lieu de résidence de ce dernier ; nulle implication tierce, dans sa version comme la mienne. Plusieurs mois d’investigation et d’infiltration ont donc portés leurs fruits, le laboratoire croate de l’organisation anti-mutante ayant pu être démantelé par l’Alliance des Champions de l’Europe. Face au Parlement Européen, j’ai réussi à obtenir que les mutants prisonniers soient réunis avec leurs familles et ne soient pas reconduit dans leurs pays d’origine mais accueillis à l’Île de Muir. Désormais que cette affaire de longue haleine est terminée, j’ai pu réintégrer le Champion Express à Bruxelles et reprendre mes habitudes civiles : suivis psychologiques pour les membres de la Section Junior, deux jours au Manoir Curie et deux autres au Manoir Braddock, entrainements physiques et martiaux en solitaire pour aller à ma vitesse ou en binôme avec Lucy ou d’autres pour les aider à s’améliorer fonction d’où je me trouve le jour-même, soirées à l’occasion. Après huit mois de silence radio avec Liara, il me fallait la revoir également.

Au travers des sons et des odeurs qui m’assaillent, ceux d’une respiration et d’une fragrance familières accompagnent un courant d’air suite à l’ouverture de la porte de bois, quelques mètres plus loin. Agissant lentement, je me détourne du miroir et tâche de régler mon pas sur le tempo de l’horloge. Je quitte le petit évier devant la porte de l’unique toilette de l’étroite enseigne en bougeant au rythme lent des humains dont les vues ralenties se joignent aux bruits et aux senteurs, autant ignorés qu’il m’est possible de le faire pour me concentrer sur la cliente à la peau bleue vers laquelle la jolie patronne toulousaine se dirige. L’accueil à la Crêperie Brocéliande, à Montmartre, est toujours chaleureux et souriant, qu’importe l’affluence de touristes venus des quatre coins du monde qui occupent les deux rangées de tables de la pièce principale. C’est dans la secondaire, composée de seulement trois tables – une pour deux personnes, face à l’entrée de la cuisine où le cuisinier breton exerce son art, ainsi que deux pour quatre et une pour six-huit –, que nous avons réservé. Le cagibi des toilettes se trouvant entre les deux pièces, la patronne désigne l’endroit derrière lequel je me tiens et mon regard croise donc celui de Liara avec facilité, faisant naitre un petit sourire qui dévoile mes dents supérieures.
Loki Odinson
Loki Odinson

Messages : 96
Date d'inscription : 16/11/2018

Feuille de personnage
Pouvoirs:
Informations:

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum