Loki Odinson, Laufeyson, Farbautison... Loki quoi
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Loki Odinson
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Loki Odinson, Laufeyson, Farbautison... Loki quoi
Loki Odinson "Dans le doute, blâmez Loki." Coucou, mon p’tit nom c'est Loki Laufeyson ! Mais on me connait aussi sous le nom de Loptr. Je suis né je-sais-pas-trop-quand à Jotunhein. J’ai l’âge de Thor, plus ou moins. Un petit secret pour la route : je suis un Dieu sévissant là où je veux. On me dit souvent que je ressemble à Tom Hiddelston. Je fais partie du groupe Indépendants.
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Loki Odinson- Messages : 96
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Re: Loki Odinson, Laufeyson, Farbautison... Loki quoi
Biographie
« Bonjour à tous et merci de ne pas paniquer. Comme vous devez vous en douter, les super-héros ne devraient pas tarder à venir vous sauver. Juste qu’avant qu’ils le fassent, je souhaiterais que cette prise d’otages soit… disons… plus "moi". Je vais donc vous faire votre premier One God Show : la Lokasenna ! Bienvenu à tous !
Qu’entends-je ? Pourquoi "One God Show" et pas "One Man Show" ? Et bien parce que je suis un dieu, tout simplement. Ça fait peut-être parti de mon problème d’ailleurs. Croyez-le, croyez-le pas, être un dieu n’est pas aussi facile qu’il n’y parait ; surtout quand on se trimbale le panthéon qui est le mien.
Je sais ce que vous vous dites : "mais on s’en fout de sa psychologie, il ferait mieux d’en parler à un psy !" Réfléchissez un instant… pourquoi je paierai quelqu’un pour lui raconter ma vie alors que je peux être payé pour le faire ?
Or donc, ma première difficulté en tant que dieu a un nom : Thor. Je me souviens quand, enfants, notre père Odin nous fit découvrir sa salle des reliques en nous déclarant avec le charisme qui est le sien "Vous êtes tous les deux nés pour être rois"… "sauf toi, Loki" aurait-il dû ajouter. Non, c’est vrai : à quoi bon me vendre du rêve quand tout le reste de ma vie allait prouver que j’étais juste bon à être l’inférieur de Thor ? Jusqu’aussi loin que remonte mes souvenirs, j’ai toujours été son faire-valoir au mieux, le vilain petit canard au pire. Et tout le monde trouvait cela normal… sauf moi. Je n’étais donc pas normal du fait, c’est tout du moins comme cela que je le vécu.
Vous demanderez vérification à Thor mais je crois que nous avions l’équivalent de huit ans humains lorsque Père, dans sa grande sagesse, nous confia notre première mission hors d’Asgard. Nous devions quérir auprès des Nains la création de trois artéfacts : le marteau Mjöllnir, le sanglier Gullinbursti et l’anneau Draupnir. Durant toute la création des objets, je m’intéressais à ceux-ci comme à leurs forgerons avec l’énergie d’un enfant de mon âge et cela me valut de me faire coudre les lèvres. Je veux bien avoir été un peu trop… "intrusif" mais méritais-je cela ? Non, c’est une vraie question. Lorsque vous envoyez vos enfants faire vos courses à votre place, quelle serait votre réaction si le marchant violentait l’un d’eux pour qu’il se taise ? Je ne sais pas pour vous, ou même pour les autres parents Asgardiens, mais mon père se contenta de respecter les manières culturelles d’éduquer les enfants chez les Nains. Parfaitement : il ne trouva rien à redire. A la place, Odin prit l’anneau pour lui-même, offrit le sanglier aux Vanes et enchanta le marteau pour que seul quelqu’un qui en soit digne puisse le soulever. Il aurait pu s’agir de chercher à nous démarquer mon frère et moi mais il fut très rapidement clair que l’artéfact était réservé à Thor. Je n’étais donc même pas envisagé comme possiblement digne un jour hypothétique qui n’était pas certain d’arriver ? Mais pourquoi ?! Et si, dans son absolue sagesse, Père avait raison… pourquoi ne pas clairement dire que l’Excalibur du pauvre était pour son fils préféré ? Ça aurait évité les ennuis. De plus, il aurait pu me refiler le sanglier plutôt qu’à la belle-famille. Je veux dire, je n’ai pas la moindre idée de ce que j’en aurais fait du machin mais au moins je me serais pas senti exclu. Je ne le méritais pas c’est ça ? On me l’avait déjà expliqué avec Mjöllnir. Je l’aurais eu si je n’avais pas foutu le bordel ? Mais je m’étais déjà fait coudre les lèvres en guise de punition ! Alors pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?!
Ceux qui pensent avoir la réponse, faites la queue après le spectacle, je suis très curieux d’entendre vos théories. Quoi qu’il en soit, après cet épisode, j’ai commencé à devenir un peu tatillon avec mon frère. Jaloux ? Je ne dirais pas cela. Mais soyons franc, ça faisait partie du problème. Prenons un exemple… sa première compagne. Comment expliquer la situation avec des termes qui vous soient familiers… on dira que McThor avait trouvé une McChicken en la présence d’une paysanne un peu plus jeune que lui, une blondinette comme lui, qui se prenait à avoir des rêves de grandeur avec lui. Je vais tacher de vous la faire courte car il y en a pour faire une saga pour adolescents comme votre cinéma le fait si bien. Premier livre. Le Jeune Premier et la Bonne Dernière commencent à se tourner autour… suspens. Cependant, la Déesse des Morts Hela, n’ayant vraisemblablement pas assez de monde à s’occuper chez elle, s’en vint enlever la demoiselle en détresse ! Demoiselle dont la seule espèce d’importance était l’affection que lui portait "son prince" ; qui était, au passage, le prince de tout le monde. Seulement les midinettes, quel que soit le Royaume, se ressemblent toutes. N’écoutant que son courage et probablement un peu ses hormones, Thor décida de monter une expédition vers le monde des morts pour casser les dents d’une des déesses supposément les plus puissantes de tout l’Yggdrasil. Père, qui avait portant bannie la méchante, nous laissa y aller sans rien trouver à redire. Pour vous donner une image, c’est un peu comme si vous autorisiez vos enfants, ou adolescents pour ce que ça change, à aller jouer aux soldats sur l’autoroute. Il aurait été bête de pas la faire celle-là… Et en parlant de ne pas la faire, j’ai failli ne pas y aller vous savez ? Aller risquer ma vie chez les morts, j’avais beau vouloir prouver que j’étais meilleur que Thor… et bien je n’aurais rien prouvé à me tuer bêtement. Et je n’aurai plus rien eu à prouver s’il le faisait de son côté. Je crois que vous appelez ça la "sélection naturelle". Mais j’y suis quand même allé. Parce que Thor m’aurait manqué ? Oui… et parce que ce fut cette action qui le conduisit à se montrer digne de soulever Mjöllnir : pendant des siècles, il avait accompli des prouesses héroïques pour Asgard, aidé de votre serviteur cela va s’en dire, mais c’est vouloir récupérer la paysanne qui allait lui permettre de perdre son pucelage qui déverrouille sa dignité… Pourquoi donc s’emmerder avec les exploits légendaires ? Je vous l’avais dit que c’était un roman pour adolescentes. Or donc, on alla vivre l’aventure de notre vie chez les morts. Je vous passe les détails mais durant le monologue de Madame la Grande Méchante Héla, elle nous sortit que c’était ma fille. Sur l’instant, on n’était pas là pour ça donc on lui cassa la gueule, on sauva la princesse et on fut de retour chez Mère pour l’heure du diner parce qu’il fallait pas déconner.
De retour à Asgard donc, Petit Prince fut acclamé comme l’un des plus grand guerrier de notre Royaume, Petite Pouffe s’invita un peu plus dans notre intimité, bien qu’ils gardèrent le suspens de savoir s’ils seraient ensemble ou non pour le deuxième livre, et Petit Perturbé pu demander des explications sur l’autre folle de kidnappeuse. Dans sa grande sagesse, Odin AllFather confirma que même si elle plus vieille que moi, plus puissante que moi, plus badasse que moi, plus plus plus que moi… Héla était bien ma fille. Comment voulez-vous que ça tourne rond dans ma tête si y’a pas un truc qui tourne rond dans ma vie ? Thor gagne la jolie nana de notre âge en guise de compagne ; moi je me fais refourguer la vieille gothique dont les services sociaux ne veulent pas en guise de progéniture ! Pire, histoire d’essayer que je ne me traumatise pas d’avantage, on m’expliqua que si les gens "avaient un peu de mal avec moi"… et bien c’était car le moi du précédent Ragnarök, le même qui avait pondu l’autre folle, avait déclenché ledit Ragnarök ; la fin d’un cycle d’existence chez les Asgardiens, avec tout le monde ou presque qui meurt pour être réincarné patin-couffin. Okay, au moins je comprenais pourquoi "dans le doute, blâmez Loki" semblait une excuse culturellement très intégrée. Mais mes parents, eux au moins, ils savaient que jamais je ne ferais ça ? Oui ? Alors pourquoi continuer à préférer Thor à moi ? Parce qu’il était digne…
Parce qu’il était digne… cette réponse marque la fin du tome un. Parce qu’il était digne. C’était désormais prouvé. Comme si cela n’avait pas toujours été le cas… Je crois que c’est ce jour-là que ma jalousie pour Thor s’est transformée en haine pour la toute première fois. Mais je ne pouvais pas m’en prendre directement à lui… Heureusement, ma "fille" avait dévoilé un moyen de l’emmerder : s’en prendre à celle qu’il aimait. Vous vous rendez compte ? Elle allait enfin servir à quelque chose la pièce rapportée ! Ils se sont mis ensemble dès le début du second livre d’ailleurs. Et les Neuf Royaumes ont été au courant : ils s’exhibaient partout. Même chez vous, sur ce Royaume, ils l’ont fait. Pourquoi vos ancêtres les ont retenus comme mari et femme à votre avis ? Parce que la petite paysanne se voyait déjà mariée et princesse d’Asgard. Du coup, histoire de remettre les choses à leur place avec ironie, j’ai pris un produit magique genre votre Cif et op, plus un poil sur le caillou de Sif ! Elle. L’a. Su. Per. Mal. Pris… mais alors vraiment super-mal. Faut dire qu’elle était superficielle et avait plein d’autres superlatifs pour se désigner. Enfin bon, je l’avais mal pris de me faire coudre les lèvres et on en n’avait pas fait toute une histoire ; je l’avais mal pris de ne pas avoir de cadeau, ou même de ne pas être considéré comme un rival pour Thor vis-à-vis de Mjöllnir, et on en n’avait pas fait toute une histoire ; je l’avais mal pris d’apprendre que j’étais, dans une vie antérieure, responsable de la fin des temps et on n’en avait pas fait toute une histoire. Sauf que, voilà, Thor aussi l’a super-mal pris et moi j’allais super-bien prendre si j’arrangeais pas les choses. History of my lifes : je fais un truc, quelqu’un n’est pas content et je m’en prends plein la gueule pour arranger les choses. Heureusement que je les fais bien, les choses. Je savais que Thor avait toujours apprécié mes cheveux de nuit… du fait j’ai refilé une chevelure magique digne de la mienne à sa bimbo. Dans le mille : mon frère en fut très content, ayant encore plus de testostérone que de norme, et sa Sif fit la gueule car elle voulait des cheveux d’or et avait déjà raconté à tout le monde qu’elle en aurait… Petit Prince était satisfait, Petite Pouffe pas vraiment mais personne n’en avait rien à faire et Petit Perturbé avait remis la seconde à sa place et contenté le premier ; une belle mission rondement menée, j’étais très content de moi. Parce que, même si je le jalousais et le haïssais, et bien je l’aimais aussi mon frère.
C’est pas tout ça mais nous ne baladions pas entre les Royaumes juste pour le plaisir de montrer le couple princier. Non, nous avions d’importantes affaires à faire : arrêter les Géants de Jötunnheim qui voulaient conquérir l’Yggdrasil. Nous étions aux environs du neuvième siècle de votre monde, à cette époque. Vos sociétés étaient, disons, plus rustiques qu’aujourd’hui. Ça faisait déjà quelques siècles que vous aviez commencé à nous vénérer mais c’est vraiment à celui-là que Thor a été magnifique : il a incité les peuples Scandinaves, d’honnêtes marchants et explorateurs, à trouver la gloire par les batailles. Et quand un dieu vous dit de faire une connerie, vous la faites avec un tel bon cœur ! Pour ça qu’aujourd’hui encore, les Vikings sont perçus comme des barbares sanguinaires. Asgard était venu sur Midgard pour rétablir la paix au sein des Neuf Royaumes mais voilà que son génie de prince a foutu le bordel pour des siècles d’escarmouches et de pillages. Comme. Un. Grand. J’ai même pas eu à lever le petit doigt. Non, sérieusement : j’aurais fait une connerie comme ça, ça se serait extrêmement mal passé pour moi. Heureusement, c’était Thor donc son dégoût envers les massacres que vous faisiez entre vous a suffi à ce que Père considère qu’il ait retenu la leçon. Vous voyez, faire de la merde chez les autres c’est une histoire de famille ; juste que je l’assume beaucoup mieux que Thor. Vous lui demanderez de vous expliquer plus en détail mais vous l’avez franchement dégouté… au point qu’il ne revienne plus sur Midgard pendant plus d’un millénaire après ça. Bravo à vous !
Après, je vais pas vous mentir, il y avait fort à faire sur Asgard. Nous sommes peut-être les meilleurs guerriers de la galaxie, même si les Olympiens et affiliés ne sont pas d’accord, mais une guerre à l’échelle multi-planétaire ça laisse des traces. Il fallait un peu refaire les défenses de notre Royaume. On fit donc venir le meilleur maître-bâtisseur de l’Yggdrasil et celui-ci déclara pouvoir protéger des géants si on acceptait de lui payer Freyja, une pièce rapportée des Vanes et sacrément bonnasse avec ça, ainsi que le soleil et la lune ; ça vous donne une idée du niveau du mec. Le Père de Tout, avec son niveau à lui, prit le pari que le chantier se fasse en trois semestres seulement ; si nous gagnions, le travail serait bénévole, si l’étranger gagnait, on le pairait. Vous la sentez venir aussi la connerie, n’est-ce pas ? Et bien oui, avec l’aide de son étalon Svadilfari, le maitre-bâtisseur entama la construction à une vitesse impressionnante. Imaginez un instant la tête des Asgardiens ! Heureusement, on est un peuple de bons perdants. Ce fut pour ça que Père me missionna pour faire faillir notre obligé. Pourquoi moi ? Vous voulez dire, outre le fait que Thor aurait tout réglé à coup de marteau parce qu’il en était digne ? "Dans le doute, blâmez Loki", vous vous rappelez ? Bon, j’étais peut-être un peu celui qui avait conseillé d’autoriser à l’étranger l’usage de son étalon, voilà. J’essayais juste d’être gentil moi ! Dans tous les cas, il fallait bien que je rattrape "mon erreur". Sinon on aurait dû refiler votre soleil et votre lune, avec les conséquences funestes que ça aurait eu pour vous, et notre trophée Vane à l’autre prolo. Puisque l’étalon était ce permettait d’aller aussi vite, il fallait neutraliser l’étalon. J’ai fait tout ce qu’un jeune dieu se sentant incompris et se cherchant aurait fait dans ma situation : j’ai interrogé ma sexualité… oui, parfaitement. Vous avez bien compris. J’ai pas pu m’assoir pendant onze mois avec ces conneries ! Pour ceux qui l’ignore, onze mois c’est le temps de gestation des chevaux. Quoi ? Et bien oui, il fallait bien le distraire l’étalon ! N’allez pas me dire que vous ne vous déconcentrez pas de votre travail quand Machine passe avec son décolleté plongeant ou quand Machin en fait de même avec son fessier d’athlète. Si j’avais prévu qu’il réussisse à me monter ? Euh… pas vraiment. Après, j’allais pas en faire toute une histoire : le sexe, surprise, toutes les espèces le pratiquent. Oui, bon, là c’était de l’inter-espèce… mais, que voulez-vous ? On fait avec ce qu’on a. Et en parlant d’avoir, j’ai eu un magnifique poulain à huit pattes. Je vous laisse imaginer l’accouchement… "Ça y est, je vois la tête… Et les pattes… Et les pattes… Et les pattes… Et les pattes…" Si vous saviez comme j’en ai chié… En plus, j’étais un peu jeune pour devenir maman. J’ai donc interrogé Père pour savoir ce que j’allais faire du petit Sleipnir. S’il y en a qui tiennent une liste des faits d’armes du AllFather, vous pouvez rajouter qu’il utilise son propre petit-fils comme monture ! Vous trouvez ça révoltant ? Mais de quel droit jugez-vous notre culture ? Après, si ça peut vous rassurer, le principal restait que les Asgardiens aient gagné leur pari et fait construire une défense planétaire à l’œil. Tout le monde était content, sauf votre serviteur bien évidemment car il avait encore bien mal au train arrière. Chose dont tout le monde se moquait ; si seulement ils s’étaient contentés de ça. Mais non, certains ingrats me regardaient même comme un monstre de foire ! J’en vois quelques-uns parmi vous dans ce cas-là aussi, je crois. Les filles, réjouissez-vous : il y a un homme dans cet univers qui sait ce que vous endurez ! Enfin, un homme… que dis-je ? Un dieu. D’accord… d’accord… je passe à la suite.
Et la suite, c’est une fille, justement. Thor avait sa pièce rapportée et il était temps que je me trouve la mienne. Meilleure évidemment. Cependant, même sans cette histoire de Sleipnir, les Asgardiennes n’étaient pas intéressées par ma personne. Sur ce point, vous-autres, Humains, démontrez de bien meilleurs goûts. Mes goûts à moi me conduisirent à admirer Sigyn. Son nom signifie "Fiancée de la Victoire" et elle était une battante de haute lignée, avec une beauté qui n’avait d’égale que son intellect, une loyauté qui n’avait d’égale que son innocence. Thor ne savait pas ce que je lui trouvais mais c’est compréhensible : les seuls points communs entre ma Sigyn et sa Sif étaient les deux premières lettres de leurs prénoms. D’ailleurs, mon cher frère s’en rendit compte plus tard puisqu’il se sépara de sa pièce rapportée pour "rester bons amis". Fin du tome deux. De mon côté, lorsque j’en vins à courtiser ma future pièce rapportée, j’eu l’indescriptible joie et l’absolu bonheur d’apprendre qu’elle était déjà promise à quelqu’un… Comme Mjöllnir et le trône d’Asgard, quoi. Avec le recul, je ne sais même pas pourquoi j’ai été étonné… L’heureux élu n’était pas Thor cette fois mais un Asgardien du nom de "Theoric"… Theoric… On notera la ressemblance avec "Thor" d’abord et la poésie de l’appellation ensuite. Theoric. Je suis certain que théoriquement, c’était quelqu’un de bien. Peut-être même que, théoriquement, il aurait fait un excellent mari. Et je vais arrêter avec cette blague pour résumer au fait que toute la théorie se confronta à un seul fait : il n’était pas Thor, je n’avais pas la moindre affection pour lui. Je me suis inspiré d’un autre truc qui me plait bien chez vous : l’enterrement de vie de garçon. Heureusement pour la belle Sigyn, cela n’empêcha pas le promis d’être à l’heure pour la cérémonie ; ce n’était juste pas le promis promis… mais il avait exactement la même tête ! La première partie de la fête fut magnifique. Le moment du lien le fut tout autant. Le AllFather fit prononcer les vœux et Sigyn me fit le plus beau sourire que j’ai jamais vu lorsqu’elle devint ma femme. Un sourire d’une telle beauté que j’en perdis mes moyens… Un sourire d’une telle beauté que le voir se faner m’attrista… ma faute, j’avais repris ma forme véritable. Oh. La. Boulette… Et, telle la pierre qui roule sur le flanc enneigé de la montagne, ça a pris des proportions énormes. Tout comme la fureur d’Odin. Je vous raconte pas le discourt de mariage qu’il m’a fait… il aurait pu faire un effort, c’était sensé être le plus beau jour de ma vie ! D’un autre côté, ça vous laisse deviner à quel point le reste est merdique. Tout n’était pas noir cependant : Sigyn a pris mon parti. Non, je déconne pas. Sigyn a vraiment considéré qu’elle m’avait bien épousé malgré les apparences. Personne ne sut quoi dire, moi inclus ; ça c’était inédit. Il fallait dire qu’une personne prenant mon parti contre celui de… ben n’importe qui en fait… c’était impressionnant. Surtout quand cette personne était "victime" d’une de mes "farces". Surtout quand l’autre parti était celui du AllFather. AllFather qui déclara que Sigyn serait la déesse de la fidélité pour son geste. Je savais que j’avais choisi la meilleure des compagnes et me dis que ma vie allait peut-être s’améliorer désormais !
Pourquoi personne ne rit ? Non sérieusement : c’est probablement la deuxième plus grosse blague de ce spectacle ! Allez-y, riez. Non ? Tant pis. Donc je continue : si ma femme ne souhaitait pas annuler notre union, Odin décida de me punir pour mes actes. La colère du AllFather cachait la tristesse et la déception de Père et je réalisais que, pour la première fois, je n’étais peut-être effectivement pas digne. Car je n’étais pas digne, n’est-ce pas ? "C’est peu dire", merci de votre soutien… Il fait plaisir, franchement. Mais passons : deux siècles avant Thor, je fis ma première chose mieux que lui. Je me fis bannir sur votre monde sous forme humaine. Non, vous n’êtes absolument pas la décharge des Asgardiens déchus. Pas. Du. Tout. Mais on ne s’intéresse pas à vous, vous vous rappelez ? On s’intéresse à moi. Et comment décrire les sentiments que je ressentais alors ? De la faiblesse, évidemment, mais je ne vais pas m’étendre dessus : vous la connaissez mieux que moi, c’est votre état naturel après tout. Pour le reste… Être né pour être roi sans jamais le devenir, c’était frustrant et confusant ; surtout quand on voyait le niveau de l’autre candidat. S’être fait coudre les lèvres à cause de sa curiosité, c’était douloureux et accroissait l’impression d’être incompris. Voir l’autre candidat devenir le grand héros tandis qu’on comprenait pourquoi on ne le serait jamais, cela accroissait la frustration et la certitude d’être incompris. Décevoir sa famille au point qu’elle nous bannisse parce qu’on cherchait le bonheur… un bonheur que l’autre candidat avait eu avec l’habituelle bénédiction générale… j’étais partagé entre deux possibilités. Une : que tous veuillent simplement mon malheur, chose que je savais fausse car les connaissant bien. Deux : que je sois tout simplement indigne d’eux, qu’ils connaissent de meilleures vies sans moi. A l’époque, j’étais persuadé que je vivais la pire période de ma vie. Ah, la naïveté de la jeunesse… heureusement, je restais moi et j’allais donc mettre au point un plan pour renaitre, pour revenir triomphant dans la demeure de mes aïeux et réclamer mon rang de prince d’Asgard comme d’héritier à son trône. J’allais devenir meilleur que Thor ne pourrait jamais l’être. Loki for Président !
Personne ? Allez, je suis sur qu’il y en a parmi vous qui ont voté William Stryker, je vois pas comment je pourrais être moins crédible que ce mec-là. Vous aussi vous en voulez vraiment à ma dignité en fait… A l’époque, j’étais déterminé à montrer que je l’étais à ma famille et mon peuple ! Mais d’abord, il me fallait la retrouver ma dignité. Parce que cette Humanité dont vous êtes si raciste, je vais vous le dire franchement : c’est une condition d’existence indigne de moi. Vous êtes une forme de vie trop primitive… ce n’est pas une critique, rassurez-vous. C’est une simple constatation. Thor ayant grandi en guerrier, je l’avais fait en magicien et j’allais utiliser la magie pour retrouver mes pouvoirs. Pour les décupler. Le seul problème étant qu’au début du XIXème siècle de votre royaume, les magiciens ça courrait plus vraiment les rues. La révolution industrielle, je crois. Heureusement pour moi, des rumeurs disaient que l’un d’entre eux se faisait passer pour un dieu dans les colonies anglaises ! Il ne me restait donc qu’à y aller. Seulement, on ne va pas se mentir, vous êtes mauvais en transports. Je suis d’accord que vos transports "modernes" sont une plaie mais, franchement, vous auriez vu ceux de l’époque… vous vous plaindriez surement moins. Vous vous plaindriez quand même mais moins. Personnellement, je gardais mes plaintes comme mon identité réelle pour moi et tachais de me servir de mes exceptionnelles compétences pour me rendre dans votre "Nouveau Monde". Lorsque j’y arrivais, le dieu avait été vaincu… Pour ne rien vous cacher, je commençais à comprendre pourquoi vous dégoutiez Thor. Cette histoire m’avait bien dégouté de vous également : vous n’auriez pas pu attendre quelques années de plus avant de vous entretuer ? Heureusement, la Ligue des déicides se dispersait désormais que son utilité était passée. Cependant, parmi les Extraordinaires Gentlemen qui la composaient se trouvaient aussi des magiciens. Celui qui nous intéresse s’appelait Eldred. Il parcourait les mondes pour apprendre leurs savoirs magiques et les défendait à l’occasion contre des forces démoniaques. Bienveillant, bienfaisant, il vous aurait beaucoup plu ; c’était un héros à une époque qui n’avait pas encore redécouvert le terme. Comprenant mon histoire, il accepta de m’aider. Il me recueillit et m’enseigna les arts magiques de Midgard et d’autres mondes, me permettant d’accéder de nouveau à ma divinité. Comprenez-moi bien, pas que je déprécie l’état de faiblesse et de fragilité qui est le vôtre, mais… disons qu’il est bon pour vous. Personnellement j’attends un peu mieux de mon existence. Quoi ? C’est vrai : osez me dire que si vous aviez le choix entre être quelque chose comme vous et quelqu’un comme moi, vous préféreriez être vous. Vous osez ? Quel égo ! Impressionnant. Et hors de propos, c’est mon spectacle. Où en étais-je ? A oui, Eldred. Ce bon vieil Eldred. Ensemble, nous avons commencé à explorer de vrais nouveaux mondes. Il devint rapidement ce qui se rapprochait le plus d’un ami pour moi. On va pas ce mentir, c’était pas difficile : le mec n’était pas juste d’un proche de mon frère me côtoyant parce que j’étais là. Quel dommage qu’il soit mort si vite…
A travers les royaumes, nous découvrîmes de nombreux secrets magiques. Cependant, si mes connaissances dans les arts ésotériques c’étaient considérablement développées, il y avait toujours des choses qu’Eldred refusait de m’enseigner ; des "secrets trop sombres" pour moi. Hilarant, vraiment. Le premier acte qui signait que, comme ma famille, il me considérait indigne… et, se faisant, il m’empêcherait de devenir digne aux yeux des miens. Il ne m’avait pas encore trahi mais il finirait par le faire. Malgré le peu d’années passées ensembles, c’était douloureux de le savoir, de l’anticiper. Nous étions sur Muspelheim, Royaume des Géants du Feu, lorsque c’est arrivé… Surtur, leur roi et l’être destiné à détruire Asgard de son épée de feu, se tenait face à nous ; notre survie était assurée par un cercle de protection. La conversation pour obtenir le droit d’apprendre les arcanes de ce monde n’aboutissant à rien, je proposais au grand démon un nouveau pacte : je lui offrais l’âme d’Eldred en échange des connaissances magiques de celui-ci comme de celles de Muspelheim. Je me souviens encore du regard de mon ami alors que je le poussais hors du cercle de protection… Alors qu’il était consumé par les flammes… Alors que j’étais éclairé de son savoir une dernière fois, tout en obtenant celui que nous étions venus chercher. J’avais ses secrets à présent, comprenant simplement qu’il souhaitait limiter mes pouvoirs par crainte de l’usage que j’en ferais. Ça fit mal d’être ainsi trahi. Au moins avais-je fait un pas de plus vers mon retour auprès des miens. Et, avant de partir de Muspelheim, j’en fis un nouveau : je dérobais à Surtur l’une de ses épées enflammées. Une arme qui pourrait croiser le fer avec celle de Thor et protègerait Asgard à son tour, alors même qu’elle était destinée à lui nuire. Quoi, la symbolique n’est pas belle ? L’épée de feu et le marteau de foudre, l’arme destinée à nuire à Asgard et celle destinée à le protéger brandies côte à côte pour le défendre, les deux frères peut-être différents mais unis dans un même but. La. Bonne. Blague.
J’avais encore des preuves à faire. Helheim ayant été là où Thor c’était montré digne, je m’y rendais de nouveau. Et quel bordel n’y trouvais-je pas ? En bonne membre de ma famille, Hela était allé chercher des noises à Mephisto, un démon majeur similaire à votre diable. Non seulement elle n’a pas assez de morts dans son Royaume et cherche à capturer des vivants… mais en plus l’autre chieuse dispute les morts des autres… si j’avais eu le moindre doute qu’Hela était ma fille, c’était dissipé. Et, comme son inimitable père, elle se faisait dérouiller. D’un autre côté, après s’être fait vaincre par des adolescents Asgardiens… il fallait être masochiste pour aller se frapper avec un truc cosmiquement plus dangereux. Observant le conflit territorial de loin, je remarquais que des entités nommées Dsir venaient consommer les âmes des morts tels des charognards… m’offrant ainsi l’occasion de rajouter la seule chose qui manquait à ce bordel : moi ! Usant d’esprits défunts comme appât pour les Dsir, je les attirais dans un piège et les liais à ma volonté. Et, afin de réellement tirer mon épingle du jeu, j’offris à Hel la partie de la dimension de Mephisto qu’elle convoitait en échange des savoirs magiques de son royaume et du fait qu’elle raye mon nom des Livres d’Hel, faisant de moi le seul véritable immortel Asgardien. Elle accepta, croyant que je ne parviendrais pas à obtenir de Mephisto ce qu’elle-même échouait à conquérir. Pour qui me prenait-elle, Thor ? Plutôt que de continuer cette guerre absurde, je proposais au démon les Dsir récemment asservis en échange de terres qu’on lui disputait et de ses savoirs magiques. Et c’est qui le père de l’année ? C’est moi !!! Dès la seconde interaction avec ma fille, je la sauve d’une dérouillée humiliante et elle obtient ce qu’elle veut. Entre nous… si Odin avait été de mon niveau, j’aurais surement beaucoup mieux tourné !
Cela dit, je n’avais toujours pas attirée l’attention de Père et continuais donc ma ballade. La destination suivante fut Jotunheim ; le Royaume des Géants du Givre, ceux-là même à qui on avait mis une peignée. Peignée durant laquelle Asgard les avait privés de la source de leur pouvoir : l’Ecrin des Anciens Hivers. Ça se voyait sur leur monde… pour vous donner une idée, c’est un peu le tiers-monde de l’Yggdrasil. Enfin, le tiers monde au pole nord. Il me fut aisé d’y passer inaperçu ; et heureusement. Si vous avez bonne mémoire, vous savez que j’étais du côté d’Asgard durant cette guerre. Inutile de dire que si Farbauti, Roi des Géants du Givre, avait vent de ma présence sur son monde… basiquement, c’était un peu comme Hel contre Mephisto, ça sentait le cadavre pas frai. Il y avait cependant quelqu’un chez qui j’avais une chance d’être nourris-logé-blanchi-et-plus-si-affinité : la mère d’Hel, Angrboda. Et, croyez-moi, il y eut beaucoup d’affinité entre nous ! Afin de rester tout publique, on dira que Svadilfari aurait pu en être jaloux. Si, Svadilfari… vous vous souvenez pas ? C’est le père de mon premier enfant, Sleipnir. Celui qu’Odin monte… enfin, utilise comme monture. D’ailleurs, est-ce qu’on peut dire que Sleipnir est vraiment mon premier s’il y a Hel ? C’est une question qu’on ne s’est jamais posée avec Angrboda, on avait mieux à faire. Beaucoup mieux à faire. Résultant : j’eu deux nouveaux enfants. Fenrir, un loup géant, et Jormungandr, un serpent plus grand encore. Cette fois je suis le père, si ça peut vous rassurer ! Comment ça, ça vous rassure pas vraiment ? Vous êtes coincés sur le sexe, vous savez ? Qu’importe. Avec Angrboda, j’en vins presque à oublier mon désir de revenir sur Asgard pour réclamer ma légitimité au trône ; presque. Perdu dans Jotunhein sans ressentir la morsure de son froid… disons que j’étais au plus proche de me sentir chez moi que je ne l’avais jamais été. Cependant, les naissances de neveux et de petits enfants, ça attire l’attention familiale. Une petite carte de vœux pour souhaiter la bonne santé aux marmots, ça aurait suffis ; surtout vu comment le discourt de mariage avait été bâclé, mieux valait tabler sur des valeurs sures. Mais non, Odin AllFather se déplaça en personne parce que, lors du dernier Ragnarök, Fenrir avait été responsable de sa mort et Jormungandr de celle de Thor… hum, c’est gênant. Pas comme si je n’étais pas au courant en plus ! Oui, je sais… je suis génial. Mais c’est pas ma faute s’il fallait que j’ai deux gosses destinés à tuer deux des membres de ma famille pour que celle-ci se décide à revenir vers moi. Après, ça a marché : j’eus le droit de réintégrer Asgard, emportant mes marmots avec moi tout en laissant leur fabuleux grand-père en faire ce qu’ils voulaient. Non, il ne les monta pas cette fois. Je crois qu’il enchaina Fenrir et balança Jormungandr à la flotte. Je sais plus trop. M’en fiche en fait. L’important c’était que je sois accueilli en werdo ! On était pas encore du niveau d’un héros mais c’était une bonne base.
J’étais très content de revenir sur Asgard. Etre de nouveau un prince… Revoir Mère, Père et même Thor… J’étais sûr que je leur avais manqué. Sauf à Thor… non je déconne. Une autre personne à qui j’avais manqué, et ça se fut une surprise, c’était Sigyn. Contrairement à l’ancienne pièce rapportée de mon frère qui n’avait jamais été princesse d’Asgard mais continuait de s’incruster chez nous comme si elle l’était, ma pièce rapportée à moi était toujours là. Et toujours prête à me donner ma chance. Si vous saviez à quel point j’étais prêt à la prendre… Je l’ai fait, d’ailleurs. Comme au golf cependant, je ne m’occupais pas que d’un seul trou : je n’allais pas oublier Angrboda, quand même. On avait vécu des choses ensemble. Pas les mêmes visiblement, vu qu’elle me trahit et dévoila mon identité à un autre géant nommé Thjazi. Celui-ci se transforma en aigle pour me capturer, légitimant tous les noms d’oiseau que je lui donnais, et exigea que je lui livre Idunn, déesse de l’immortalité, si je voulais qu’il me relâche. Il escomptait affaiblir les Asgardiens en nous privant de nos pommes d’or. Qu’on soit franc, j’aurai pu le tuer aisément mais je refusais qu’il ait un plan plus élaboré que le mien. Non mais c’est vrai quoi : je suis l’Asgardien le plus intelligent qui soit, je vais pas laisser un pathétique Géant perdre une bataille en ayant fait preuve de plus de jugeote ! C’est bon pour Thor ce genre de victoire. Donc, je fis un plan très simple… "Dans le doute, blâmez Loki" n’ayant probablement pas disparu d’Asgard, je pouvais me permettre d’enlever Idunn comme demandé. Les Asgardiens allaient me soupçonner et m’obliger à la récupérer. Histoire de gagner quelque chose au passage, je réclamerai l’aide de Freyja et de sa magie originaire de Vanaheim, afin de l’apprendre, puis irait chez Thjazi. Une fois Idunn récupérée, son ravisseur se lancerait à ma poursuite et tomberait dans une embuscade Asgardienne qui donnerait à Thor l’occasion de faire parler sa dignité Mjöllnirienne. Tout le monde serait content et on reprendrait les bonnes habitudes. Aussitôt planifié, aussitôt fait. Sauf que…
Skadi. Avant de vous en parler plus, j’aimerai savoir quelque chose. Messieurs, quelle est la plus belle chose que vous ayez faite pour une femme ? Dans mon cas, je me suis attaché les couilles à la barbe d’une chèvre, pour la faire rire. La femme, pas la chèvre. Et non, ce n’était pas la mienne. La chèvre, pas la femme… quoi que la femme non plus. C’était Skadi. Skadi Thjazidὸttir ; la fille du géant assassiné à l’instant. Voulant venger son père, elle avait réuni une armée de Géants du Givre et entreprit de marcher de nouveau vers Asgard. Afin d’éviter une nouvelle guerre, Père lui proposa de choisir une compensation ; pas l’Ecrin des Anciens Hivers, non, mais de nous rejoindre en prenant mari parmi les Asgardiens. Skadi accepta à condition "qu’on la fasse rire"… le AllFather accepta s’il pouvait rajouter lui-même une condition : qu’elle choisisse son mari en ne regardant que les pieds. Fétichisme ou pur amusement, je n’en suis moi-même pas certain. Dans tous les cas, Skadi finit avec Njörd, l’un des Vanes qui étaient nos pupilles. Juste que demander à un Vane de faire faire une vanne… A part par reproduction, ça marche pas. Comme vous l’aurez compris, il n’arrivait pas vraiment à amuser sa promise et ça compromettait la promesse faite par Odin. Pire, comme la quête de Skadi était juste, Thor n’avait pas le droit d’user de la partie de son anatomie qu’il préférait sur la fille comme il l’avait fait sur le père ; je parle bien évidemment de son marteau. Heureusement, Skadi avait accepté à condition "qu’on la fasse rire", vous vous rappelez ? "On" ne désignait donc pas forcément son promis. Ce fut donc le festival des Asgardiens pas drôles jusqu’à ce qu’on m’autorise à essayer. Enfin ! Enfin j’étais reconnu comme utile ! Enfin j’étais capable de résoudre un problème que je n’avais pas totalement causé ! Croyez-moi que je le fis avec tout mon charisme, une corde et une chèvre. Je vous laisse imaginez la scène… et vous comprenez donc le rire nerveusement de Skadi à nous voir tirer tour à tour. Et op, pari gagné. Messieurs vous savez ce qu’il vous reste à faire.
Une guerre venant d’être évitée, que nous restait-il donc à faire ? Tomber dans une autre ! On aurait risqué de nous ennuyer sinon. Cette fois, ce n’était pas vraiment Asgard qui était impliqué ; c’était juste les Valkyries. Et elles se battaient contre les Amazones. Pour résumer, les harems personnels d’Odin et de Zeus se foutaient sur la tronche dans l’un des combats mythologiques les plus sexy qui soit. D’où que certains vrais dieux, comme Thor, participèrent. Je le fis aussi mais avec des objectifs un peu différents : dans un conflit armé, j’étais sûr de ne pas sortir de l’ombre de mon frère alors j’allais réaliser un exploit dont il était incapable. Pendant que les batailles gaspillaient des vies inutilement, je me déguisais pour atteindre Hyppolyte, fille d’Arès, la reine du camp d’en face. Héraclès avait déjà réussi à lui faire ôter sa ceinture alors pourquoi pas moi ? "Faites l’amour, pas la guerre", c’est aussi un de vos dictons non ? Oui, je sais… Hyppolyte c’est la mère de Diana de Themyscira et c’est sans doute un crime odieux que j’ai commis là. Heureusement que Zeus n’a pas fait pire en étant le père de la Wonder Woman, faisant de l’une de nos héroïnes préférées la tante de sa mère et la sœur de son oncle. Ah non, c’est comme avec Odin qui chevauche son petit-fils : on ne juge pas la culture des autres, merci. Vous savez combien de vos dynasties ont fonctionné à la consanguinité par le passé ? Moi non-plus mais on doit pouvoir trouver de beaux exemples. On verra une autre fois par contre : ça va bientôt faire une heure que je vous fais ma Lokasenna et il m’en reste encore sous le pied. Ne nous dispersons pas trop. D’autant plus qu’Hyppolyte à part, il me fallait aussi… comment dire ? Faire des compromis dans ma vie conjugale avec Sigyn. Vous savez ce qu’il y a de pire qu’une personne qui vous déteste de façon inconditionnelle ? Une personne qui vous aime de façon inconditionnelle. Franchement… comment vous voulez gérer ça ? J’ai fait de mon mieux. Je me suis souvent demandé si elle ne faisait pas ça pour me troller mais j’ai fait de mon mieux. Je crois que… et bien je l’appréciais bien, la Sigyn. C’était très différent d’avec Angrboda, sans doute du fait qu’elle n’essayait pas de me baiser dans tous les sens du terme, mais… ça avait son charme. J’ai aussi essayé de nouer quelques liens avec Sleipnir aussi mais soyons franc : il est con à bouffer du foin. Normal me direz-vous, c’est un cheval. Merci de réveiller ce douloureux souvenir… non je déconne, je le vis très bien. Les bonnes habitudes étaient revenues et elles auraient pu durer ainsi des millénaires encore.
Seul petit problème dans le tableau, on attaquait la partie qui vous concerne surement le plus : le XXème siècle. Vous vous amusiez avec vos records de morts que vous pulvérisiez, dans les deux sens du terme évidemment. Heureusement qu’on ne juge pas vos cultures, à part peut-être Thor qui continuait d’être dégouté de vous. Ce fut d’ailleurs pour cela que, lorsque votre Royaume vit apparaitre une bande de joyeux lurons du nom de "Justice League of America", il ne fut pas intéressé par participer. Là, je sens que viens de me faire l’ennemi d’un pan entier de votre culture juste en les appelant ainsi. "Joyeux Lurons", pas "Justice League". Vous noterez cependant que les initiales sont les mêmes… Et ouais. D’ailleurs, il me semble que la liberté d’expression est de mise dans certains endroits de votre Royaume. Je sais que beaucoup veulent l’enlever au nom de la morale et de l’éthique mais qu’ils se l’enlèvent à eux d’abord. L’un de vos dictons ne dit-il pas "charité bien ordonnée commence par soi-même" ? Et s’il est des volontaires pour venir me forcer à me taire, je les attends ; j’ai affronté les modèles originaux, je peux bien me faire les imitations. Car, oui, j’ai affronté les membres de la "JL". Sans doute inspirée par votre Mai 68, Freyja s’était prise de velléités d’indépendance et s’en était allée nous "représenter" dans l’organisation. Je tiens à dire que cela n’entre pas en contradiction avec ceux ayant déclaré qu’il n’y avait pas d’Asgardiens au sein du groupe : Freyja est une Vane et non une réelle Asgardienne. Il n’y avait donc pas d’Asgardiens au sein des Joyeux Lurons… Ah mais je vous en prie, huez-moi. Traitez-moi de connard autant que vous voulez. Ah non, par contre, je ne tolérerais pas les "racistes" : dois-je vous rappelez ma descendance ? Vous ne trouverez pas plus "animal lover" que moi. Plus pervers ? Hum, ça se dispute. J’organiserai un concours si vous voulez. Filmé évidemment, c’est déjà ce qu’on fait actuellement. Remerciez Mojo, grâce à lui vos congénères aussi pourront profiter de ce spectacle. D’ailleurs, les premiers de vos congénères à profiter d’un de mes spectacles furent les JL. Thor ne voulait pas être l’ambassadeur d’Asgard auprès d’eux et, même si je voulais l’être, je savais que je me ferais envoyer chier. Alors j’ai improvisé autre chose. Il y avait une étrangeté, une bizarrerie au sein des Joyeux Lurons. Non, pas Freyja… plutôt un objet en sa possession. Le Collier des Brísingar ; ou des Brisingamen, faites votre choix. Quand la déesse guerrière de l’amour et de la fertilité le portait, ce collier faisait que ni mortel ni dieu ne pouvait résister à ses charmes et que toute armée qu’elle soutenait était magiquement favorisée. Pas très respectueux du libre-arbitre et de la personnalité des personnes, n’est-ce pas ? Cela n’avait donc rien à faire dans une organisation aussi bienfaisante et bienpensante que la Justice League ; heureusement, j’allais m’en emparer. Les JL venaient de s’envoyer en l’air jusqu’à l’orbite quand je les croisais, pénétrant leur satellite et me déguisant sous l’apparence fort appréciable de Freyja ; adéquate pour faire une vanne, vous ne trouvez pas ? Après, je dû changer assez régulièrement d’apparence afin de ne pas me faire compromettre. Par contre, et je pense que beaucoup seront d’accord avec moi, entre les canons de beauté qui s’étaient réunis là-bas et le collier magique… ben j’eus tout loisir de tester les relations entre les membres… du groupe, bien sûr. Mais je finis par être démasqué, à cause du collier d’ailleurs : Freyja l’avait perdue donc c’était étrange de voir Wonder Woman, Sam-Ara, Minah Murray, Liara-Soni, Storm ou Faye se balader avec, quand bien même il était dissimulé. Sans parler des Superman, Aquaman, J’onn J’onzz et autre T’Challa. Au final, il n’y avait qu’Ouroboros pour être effectivement un voleur potentiel. Pardon ? Oui, j’ai fait toutes les bonnasses JL de l’époque et, comme je suis pas sexiste, tous leurs équivalents masculins. Non, la liste présentée à l’instant n’est pas exhaustive. Evidemment, j’aurais pu en faire plus si j’étais resté plus longtemps mais… on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. Je ne sais plus combien de temps cela leur a pris pour me démasquer ; un semestre, probablement. Le temps de foutre un beau bordel qui a, je pense, contribué à l’affaiblissement du groupe lors des années 90 et pourrait inspirer une bonne sitcom. Il n’y a pas eu que du négatif cependant : j’ai aidé à la maitrise de la téléportation pour éviter d’avoir à s’encombrer de la vitesse-lumière lorsque les JL ont décidé de partiellement délaisser votre monde pour aller bénévolement protéger les autres. Non c’est vrai, la vitesse-lumière est la chose la plus rapide de notre dimension mais elle n’est pas tellement rapide au final. La téléportation, maîtrisée par les Asgardiens depuis des millénaires, est bien plus efficace. Quand je vous disais que vous-autres, Humains et même les autres Panthéons, êtes inférieurs, ce n’était pas méchant : c’était lucide. Après nous ne sommes pas obligés d’être égaux pour bien nous entendre, regardez les relations que vous entretenez avec les animaux. Les vôtres, pas les miennes… bref, où en étais-je ? A oui, quand les Joyeux Lurons m’ont expliqué que j’étais pas le bienvenu dans leur bande. Ni la chèvre, ni Svadilfari ni même l’accouchement de Sleipnir ne m’ont fait aussi mal, c’est dire. Oh oui… les JL ne tuent pas mais par contre les commotions cérébrales et les fractures ça ne les gêne pas. Après, ils ont raison : le mec est vivant et l’éventuelle situation de handicap ne lui pourrira pas la vie puisqu’il la passera en prison. Pas besoin de gagner de l’argent, c’est vous qui lui payez tout son confort et ses soins. Voici un slogan pour votre époque : sans les impôts, pas de super-héros ! Après, entre nous, je suis contre le système de prison. Le bannissement c’est tellement mieux : trouvez-vous un peuple inférieur et balancez-lui tous vos indésirables. En plus, avec votre amour du commerce, vous pourrez aussi lui refourguer tous les vieux trucs dont vous ne vous servez plus. Ça sera comme un grand recyclage… Et op, plus de problèmes de surpopulation carcérale ou de stockage des déchets !
Mais je m’égare. Ma mission étant accomplie, je pouvais donc rentrer à la maison. Comment vous expliquer que pas tout le monde avait compris ce que je venais de faire ? Et bien oui, parfaitement, il y avait des Asgardiens pour ne pas comprendre le test que j’avais imposé aux Joyeux Lurons. Il y en avait même pour me reprocher d’avoir détruit les chances de coopération entre Asgard et eux ! On est d’accord, c’est exagéré ? Comment ça, vous non plus vous n’avez pas compris mon test ? Par moi-même… il était simple pourtant ! Mettre à l’épreuve les liens internes à la JL. C’est bien de se considérer comme une "famille" mais une famille c’est pas forcément le truc où les membres s’entendent le mieux. Et vu la suite, entre les crises de confiance déclenchées par Batman puis par Hawkgirl, j’avais visé juste. Ma conclusion était la bonne : qu’importe d’avoir saboter les relations entre Asgard et eux, leur organisation n’allait pas tenir un demi-siècle. Elle battait peut-être tous les records mais plus une lumière brille intensément et plus elle s’éteint vite. A défendre mon bout de gras auprès de Père, j’eus une idée qui me permettrait de surpasser Thor. Une idée que, ironiquement, j’avais déjà eu plus d’un millénaire auparavant : j’étais juste trop con pour m’en rendre compte. La "sélection naturelle", vous vous rappelez ? Puisque je ne pourrais jamais être meilleur que Thor, il fallait que lui devienne pire que moi. Ce qu’il était sur plusieurs points, bien évidemment, mais personne ne le voyait. J’allais donc le mettre en évidence…
Comment ? Et bien il se trouvait que, à défaut de participer aux Joyeux Lurons ou encore d’apprécier votre espèce, il allait être couronné nouveau Roi d’Asgard. J’ai donc ruiné le Grand Jour de mon Grand Frère en invitant quelques amis d’Angrboda à la fête. D’une simple tentative de vol de l’Ecrin des Anciens Hivers, stoppée par un artéfact nommé le Destructeur, j’ai épargné aux Neufs Royaumes un protecteur comme lui. J’étais content. Lui non. Donc il n’en fit qu’à sa tête : il brava les commandements du Père de Tout et fit l’exact opposé de ce que je lui conseillais. Il nous mena jusqu’à Jötunnheim, non sans que j’ai eu le temps de mander discrètement un garde pour avertir Odin, et s’en alla réclamer des comptes à Farbauti, Roi de Jötunnheim. Avec sa traditionnelle diplomatie du marteau, il déclencha une bataille qui tenait plus de la débâcle : nombre de Géants furent massacrés, certes, mais l’un des nôtres fut blessés. Au passage, j’aurai dû être également blessé… mais je me suis révélé immunisé aux capacités gryokinésiques de nos adversaires. Pas le temps d’y penser cependant. Le AllFather arriva avec une classe incroyable pour un grand-père chevauchant son petit-fils ! Et, avec cette même classe, il nous sauva la mise d’un "courage-fuyons" qui resta dans les annales. Surtout celles de Thor : pour son arrogance et la guerre interplanétaire qu’il venait de déclencher, se fut au tour de mon frère d’être banni. Et là, je me sentis mal ; révéler son incompétence aux yeux d’Asgard, oui, le réduire à l’état d’Humain… disons que j’étais pas prêt. Et je craignais fort que lui non plus, n’ayant jamais été habitué à se débrouiller comme moi-même je l’avais été. Cela étant, une autre chose me chiffonnait : mon immunité aux pouvoirs des Jötunn, tout comme le sentiment d’appartenance que j’avais pu connaitre lorsque j’étais des leurs… Tous les Asgardiens c’étaient toujours méfiés de moi pour les actions de mon prédécesseur lors du précédent Ragnarök mais se pourrait-il que Père ait eu d’autres raisons de ne pas me considéré comme l’égal de Thor ?
Je n’avais qu’un moyen de le découvrir. Afin de m’assurer d’apprendre la vérité qu’il le veuille ou non, se fut en présence de l’Ecrin des Anciens Hivers que je le fis. J’étais capable de maîtriser son pouvoir. J’étais un Géant du Givre. J’étais brisé. Toute ma vie était un mensonge, tout prenait sens désormais. Je n’aurais jamais pu être le digne fils d’Odin car je n’étais pas le fils d’Odin ; une pièce rapportée de plus. Celui que j’appelais à tort "Père" chercha à m’expliquer, dévoilant mon géniteur comme Farbauti et ma mère comme Laufey… dont j’avais adopté l’apparence en tant que Faye. Il chercha à me convaincre de son affection, puisqu’il m’avait élevé comme son fils ; presque comme son fils, aurait-il du dire, puisque son fils, son seul fils, c’était Thor. Il chercha à me parler de ses espoirs pour moi, du fait que j’étais effectivement destiné à être roi ; celui de Jotunhein, pouvant ainsi garantir la paix et l’amitié entre les Asgardiens et leurs mortels ennemis. Il réussit à se surpasser, accomplissant un nouveau haut fait : je connaissais ma plus grande crise existentielle et il décida de faire une sieste ! Bon, le "Sommeil d’Odin" est un peu plus compliqué que ça mais vous avez saisi l’idée. Entre nous, on est au pire moment de ma vie. Pire qu’être né pour être roi et être élevé en étant traité comme si on était pas digne de le devenir. Pire que s’être fait coudre les lèvres parce qu’on était un enfant curieux et impliqué, le tout avec la bénédiction de la personne étant sensée nous protéger. Pire que voir le frère dont on est l’ombre devenir la plus grande étoile de son Royaume alors que l’on comprend que ce même Royaume nous déteste pour des actes que l’on n’a pas vraiment commis. Pire que de se faire bannir pour avoir cherché à prendre le bonheur qu’on offrait audit frère sans qu’il n’ait aucun effort à faire. Pire que d’avoir dû tuer la seule personne à être réellement son ami parce qu’elle allait nous trahir. A côté de cela, l’accouchement de Sleipnir ou le tabassage par la JL, franchement, je resignais pour. A la place, Mère me laissa la régence d’Asgard pour pouvoir rester au chevet de Père… Parfait. Franchement parfait. J’avais l’occasion de prouver que j’étais digne au seul moment où je n’étais plus sûr de vouloir l’être ! Où je comprenais que je ne pouvais pas l’être ! Et la seule personne qui aurait pu m’aider c’était bazardée à l’autre bout de l’Yggdrasil ! En désespoir de cause, je me suis posé la question la plus conne de ma vie : qu’aurait fait Thor ? Non, sérieusement. J’en étais à ce point-là. Qu’aurait fait Thor ? Qu’aurait fait ce frère dont je n’étais que l’ombre et qui, malgré tous mes efforts et l’absence des siens, avait toujours été meilleur que moi ? Il aurait été le héros du peuple, le protecteur du Royaume. J’ai fait de mon mieux pour l’être. Je suis allé le voir et lui ai menti sur le décès de Père afin de l’encourager à se trouver une nouvelle vie, parmi vous. Il s’était trouvée une espèce de scientifique et je préférais qu’il soit sa pièce rapportée pour quelques décennies plutôt qu’il cherche désespérément à devenir digne comme je l’avais fait durant toute ma vie. C’était bienveillant, je vous assure. Je ne lui ai pas menti pour le tenir à l’écart, comme on le croit trop souvent. Ceux que j’ai voulu tenir à l’écart, c’était les Joyeux Lurons. Bon, j’avais eu raison et leur famille c’était dissoute mais je me méfiais qu’un d’entre eux n’intervienne pas dans mes plans. Histoire de faire diversion, j’ai donc envoyé le Destructeur dans votre Royaume. Parallèlement, j’usais d’un plan pour gagner la guerre contre Jotunheim sans gaspiller une unique vie Asgardienne. Laissant Farbauti pénétrer Asgard pour assassiner Odin, je l’éliminais au dernier moment… Pardon ? Le parricide ? Quoi le parricide ? Je l’ai empêché le parricide. Au prix d’un parricide, c’est pas faux. Je suppose que c’est comme votre histoire du verre à moitié plein et à moitié vide ; les deux sont vrais, c’est le point de vue qui importe. Et du point de vue d’Asgard, j’allais être celui qui avait sauvé son Roi, sauvé son Royaume et sauvé l’Yggdrasil dès sa régence… je ne vois pas comment j’aurai pu mieux prouver à Père ma dignité. J’y croyais à mort et signais celle d’un monde entier ; celui qui m’avait vu naitre, celui qui m’avait vu être proche du bonheur. Celui qui menaçait le Royaume dans lequel je voulais trouver ma place. A tout prix. Et j’allais y arriver… Sauf que Thor. Le Destructeur n’avait trouvé autre adversaire qu’un Thor dénué de pouvoirs et qui avait accepté de se sacrifier pour qu’il cesse de faire du dégât chez les Humains. Il avait choisi la vie d’autrui, non pas à Mjöllnir mais carrément à la sienne. Et, en cela, il était redevenu digne… Il était revenu sur Asgard. Il était revenu pour m’arrêter. Usant du système de téléportation d’Asgard pour détruire Jotunheim, je laissais mon frère faire un choix : sacrifier nos ennemis héréditaires ou détruire le Bifröst et sacrifier ses chances de revoir sa petite humaine. Il fit le choix de sacrifier son bonheur pour la survie de nos ennemis. Au péril de nos deux vies. Si Odin ne s’était pas réveillé à ce moment-là… comme par hasard… nous serions tombés dans le trou de vers fait par l’effondrement du Bifröst. Pendu au-dessus du vide, j’ai assuré Père que j’aurai pu y arriver, que j’aurai pu faire sa fierté. Il m’a dit "non". Après plus d’un millénaire et demi de mensonges, ce grand "Père de tout" m’a dit la vérité au pire moment possible… Père de tout sauf de l’année ! J’ai lâché Thor… J’ai lâché la vie… J’ai sombré dans le trou de vers…
Heureusement, une bonne chose n’arrive jamais seule ! Je ne peux plus mourir, vous vous rappelez ? Non seulement j’ai raté ma vie mais en plus j’ai raté ma mort. Allez, avouez : vous trouvez ça aussi ridicule que moi n’est-ce pas ? J’ai encore mieux. Je me suis fait récupérer par un… disons… "bon saint-Maritain" dans son propre esprit mais gros taré dans ceux du reste de la galaxie. Vous devinez pas ? Un indice, la JL lui a mis une branlée en… 1992 je crois. Oui, Thanos ! Merci à ceux qui suivent. Or donc, oui, j’ai été récupéré par le Titan Fou et il m’a proposé de rejoindre ses Enfants. Vous avez bien entendu : de rejoindre ses Enfants. Par tous les Dieux de tous les Panthéons de tous les Royaumes de toutes les Galaxies de tous les Univers... s’il y avait une chose qui ne fallait pas me proposer c’était ça ! Après, comme vous vous en doutez, le refus promettait une mort que je ne pouvais pas connaitre donc… et bien j’ai dit "oui". Enfin, j’ai dit "vous pourrez jamais faire pire que le précédent donc je veux bien vous accorder une période d’ess…" et j’ai craché mon sang par terre. Thanos avait eu vent de la dissolution de la Justice League et escomptait se rendre sur votre petit monde pour faire ce qu’il n’avait pu faire près de vingt ans plus tôt. Ça m’a bien faire rire ; principalement parce que j’étais à la limite de la crise de nerfs, ce que je ne lui ai pas dit, mais aussi parce "ça ne changeait rien", ce que je lui ai dit. Vous savez, le doute est une chose que j’aime beaucoup : une fois instaurée dans un esprit, on s’en défait difficilement. Sauf avec les fanatiques, qui sont bénis d’un esprit trop étroit pour souffrir du doute, c’est quelque chose de très utile. Invité à développer ma pensée, j’énonçais que les mois passés parmi les JL m’avaient rendu certain qu’ils réapparaitraient si la Terre était à nouveau menacée. J’avais donc une proposition à faire à mon nouveau "Père" : plutôt que de prendre le risque qu’il ne s’expose à une nouvelle défaite, il pouvait m’envoyer en éclaireur. Si la Justice League était effectivement disparue, j’accomplissais sa volonté pour le monde et régnais sur les restes afin de me venger de mon frère ; si la Justice League se reformait, je me prenais la peignée à sa place et il éviterait de perdre sa crédibilité. Et voilà comment on transforme une invasion planétaire de la part d’une des trois plus grandes menaces galactiques en une force de reconnaissance bien moins dangereuse. Quoi… pourquoi vous faites ces têtes ? Vous y aviez cru à mon discours de "à genoux devant moi" et autres "vous n’existez que pour servir" ? Oh my Me… mais qui peut être assez con pour croire être capable de régner sur votre Royaume ? A part Vandal Savage ? Et le Club des Damnés ? Et… bon d’accord, y’a une sélection mais vous m’insultez à penser que j’en fais partie. L’idée était qu’en dirigeant l’invasion, je perde contre la Justice League et sois donc libéré du joug de Thanos. Même dissoute, ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle se reforme et c’est pour cela que j’ai fait de mon mieux pour mettre en rogne tous les super-héros que j’ai pu croiser sur mon chemin. Captain America, Ironman, Thor, Hulk… aucun Joyeux Lurons mais les premiers Vengeurs ; d’ailleurs, j’aimerai être crédité comme membre fondateur du groupe. Sérieusement, sans moi il n’existerait pas ! Comment ça, ça ne serait pas une mauvaise chose qu’il n’existe pas ? Hum… rappelez-vous que j’ai connu que les membres suscités, je suis donc innocent sur ce qu’ils sont devenus après mon pétage de gueule. Suite à celui-ci, j’ai été arrêté et ramené sur Asgard avec le Tesseract. Plus de bannissement pour moi cette fois, Odin AllFather me condamna à la prison, me laissant des millénaires pour réfléchir à mon sort.
Et j’ai réfléchi. Je n’avais pas grand-chose d’autre à faire, de toute façon. J’ai réfléchi pendant seize semestres, jusqu’à approcher de la folie, conscient qu’aucune de mes réflexions ne m’apporterait de solution et que j’avais simplement tout le temps du monde pour réaliser que je passerais le reste de mon existence enfermé. J’aurai préféré mourir tant l’emprisonnement allait me détruire à petit feu, me condamnant à voir et revoir ce que j’avais perdu. Mère vint essayer de me soutenir. Sigyn vint essayer de me soutenir. Le précédent Loki avait connu l’enfermement également, sa libération et sa quête de vengeance conduisant au Ragnarök. Quoi que je fasse, quoi que j’essaie…
Je suis un dieu. Je ne peux pas m’en défaire cependant, parce que c’est moi. Parce que je ne sais pas faire autre chose et qu’il n’y a personne pour me donner une chance de faire autre chose. Ma place dans l’univers, tout comme dans mon panthéon, est précise. J’ai mes attributs et y suis enchainé comme à une malédiction. Je l’ai compris à réfléchir sur ma vie.
J’ai aussi compris autre chose. Une chose que vous avez confirmé au cours de l’heure et demi de spectacle que vous venez de voir. Comment ? En m’écoutant raconter mon histoire, en y riant. Mon histoire est une vaste blague. Comprendre cela m’a sauvé la vie : j’ai arrêté d’y accorder de l’importance. Fort de ce savoir, j’ai pu prendre le nouveau départ dont vous êtes témoins. Victimes ? Oui, aussi. Mais ne vous inquiétez pas, les Vengeurs vont bientôt vous sauvez. Car c’est là mon but, à présent. J’accepte ma place dans l’univers, d’être l’un de vos super-criminels afin d’aider vos super-héros à se dépasser, à devenir meilleurs, toujours meilleurs, afin de me battre. Je ne sais pas où ça me mènera mais ce n’est pas grave. Tant que cela sera drôle, les choses iront ! On terminera sur un petit conseil, entre nous, : si jamais vous êtes seul ou déprimé dans votre vie, rappelez-vous que vous êtes la raison pour quelqu’un de sourire. Après tout, vous êtes une blague ! »
Qu’entends-je ? Pourquoi "One God Show" et pas "One Man Show" ? Et bien parce que je suis un dieu, tout simplement. Ça fait peut-être parti de mon problème d’ailleurs. Croyez-le, croyez-le pas, être un dieu n’est pas aussi facile qu’il n’y parait ; surtout quand on se trimbale le panthéon qui est le mien.
Je sais ce que vous vous dites : "mais on s’en fout de sa psychologie, il ferait mieux d’en parler à un psy !" Réfléchissez un instant… pourquoi je paierai quelqu’un pour lui raconter ma vie alors que je peux être payé pour le faire ?
Or donc, ma première difficulté en tant que dieu a un nom : Thor. Je me souviens quand, enfants, notre père Odin nous fit découvrir sa salle des reliques en nous déclarant avec le charisme qui est le sien "Vous êtes tous les deux nés pour être rois"… "sauf toi, Loki" aurait-il dû ajouter. Non, c’est vrai : à quoi bon me vendre du rêve quand tout le reste de ma vie allait prouver que j’étais juste bon à être l’inférieur de Thor ? Jusqu’aussi loin que remonte mes souvenirs, j’ai toujours été son faire-valoir au mieux, le vilain petit canard au pire. Et tout le monde trouvait cela normal… sauf moi. Je n’étais donc pas normal du fait, c’est tout du moins comme cela que je le vécu.
Vous demanderez vérification à Thor mais je crois que nous avions l’équivalent de huit ans humains lorsque Père, dans sa grande sagesse, nous confia notre première mission hors d’Asgard. Nous devions quérir auprès des Nains la création de trois artéfacts : le marteau Mjöllnir, le sanglier Gullinbursti et l’anneau Draupnir. Durant toute la création des objets, je m’intéressais à ceux-ci comme à leurs forgerons avec l’énergie d’un enfant de mon âge et cela me valut de me faire coudre les lèvres. Je veux bien avoir été un peu trop… "intrusif" mais méritais-je cela ? Non, c’est une vraie question. Lorsque vous envoyez vos enfants faire vos courses à votre place, quelle serait votre réaction si le marchant violentait l’un d’eux pour qu’il se taise ? Je ne sais pas pour vous, ou même pour les autres parents Asgardiens, mais mon père se contenta de respecter les manières culturelles d’éduquer les enfants chez les Nains. Parfaitement : il ne trouva rien à redire. A la place, Odin prit l’anneau pour lui-même, offrit le sanglier aux Vanes et enchanta le marteau pour que seul quelqu’un qui en soit digne puisse le soulever. Il aurait pu s’agir de chercher à nous démarquer mon frère et moi mais il fut très rapidement clair que l’artéfact était réservé à Thor. Je n’étais donc même pas envisagé comme possiblement digne un jour hypothétique qui n’était pas certain d’arriver ? Mais pourquoi ?! Et si, dans son absolue sagesse, Père avait raison… pourquoi ne pas clairement dire que l’Excalibur du pauvre était pour son fils préféré ? Ça aurait évité les ennuis. De plus, il aurait pu me refiler le sanglier plutôt qu’à la belle-famille. Je veux dire, je n’ai pas la moindre idée de ce que j’en aurais fait du machin mais au moins je me serais pas senti exclu. Je ne le méritais pas c’est ça ? On me l’avait déjà expliqué avec Mjöllnir. Je l’aurais eu si je n’avais pas foutu le bordel ? Mais je m’étais déjà fait coudre les lèvres en guise de punition ! Alors pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?!
Ceux qui pensent avoir la réponse, faites la queue après le spectacle, je suis très curieux d’entendre vos théories. Quoi qu’il en soit, après cet épisode, j’ai commencé à devenir un peu tatillon avec mon frère. Jaloux ? Je ne dirais pas cela. Mais soyons franc, ça faisait partie du problème. Prenons un exemple… sa première compagne. Comment expliquer la situation avec des termes qui vous soient familiers… on dira que McThor avait trouvé une McChicken en la présence d’une paysanne un peu plus jeune que lui, une blondinette comme lui, qui se prenait à avoir des rêves de grandeur avec lui. Je vais tacher de vous la faire courte car il y en a pour faire une saga pour adolescents comme votre cinéma le fait si bien. Premier livre. Le Jeune Premier et la Bonne Dernière commencent à se tourner autour… suspens. Cependant, la Déesse des Morts Hela, n’ayant vraisemblablement pas assez de monde à s’occuper chez elle, s’en vint enlever la demoiselle en détresse ! Demoiselle dont la seule espèce d’importance était l’affection que lui portait "son prince" ; qui était, au passage, le prince de tout le monde. Seulement les midinettes, quel que soit le Royaume, se ressemblent toutes. N’écoutant que son courage et probablement un peu ses hormones, Thor décida de monter une expédition vers le monde des morts pour casser les dents d’une des déesses supposément les plus puissantes de tout l’Yggdrasil. Père, qui avait portant bannie la méchante, nous laissa y aller sans rien trouver à redire. Pour vous donner une image, c’est un peu comme si vous autorisiez vos enfants, ou adolescents pour ce que ça change, à aller jouer aux soldats sur l’autoroute. Il aurait été bête de pas la faire celle-là… Et en parlant de ne pas la faire, j’ai failli ne pas y aller vous savez ? Aller risquer ma vie chez les morts, j’avais beau vouloir prouver que j’étais meilleur que Thor… et bien je n’aurais rien prouvé à me tuer bêtement. Et je n’aurai plus rien eu à prouver s’il le faisait de son côté. Je crois que vous appelez ça la "sélection naturelle". Mais j’y suis quand même allé. Parce que Thor m’aurait manqué ? Oui… et parce que ce fut cette action qui le conduisit à se montrer digne de soulever Mjöllnir : pendant des siècles, il avait accompli des prouesses héroïques pour Asgard, aidé de votre serviteur cela va s’en dire, mais c’est vouloir récupérer la paysanne qui allait lui permettre de perdre son pucelage qui déverrouille sa dignité… Pourquoi donc s’emmerder avec les exploits légendaires ? Je vous l’avais dit que c’était un roman pour adolescentes. Or donc, on alla vivre l’aventure de notre vie chez les morts. Je vous passe les détails mais durant le monologue de Madame la Grande Méchante Héla, elle nous sortit que c’était ma fille. Sur l’instant, on n’était pas là pour ça donc on lui cassa la gueule, on sauva la princesse et on fut de retour chez Mère pour l’heure du diner parce qu’il fallait pas déconner.
De retour à Asgard donc, Petit Prince fut acclamé comme l’un des plus grand guerrier de notre Royaume, Petite Pouffe s’invita un peu plus dans notre intimité, bien qu’ils gardèrent le suspens de savoir s’ils seraient ensemble ou non pour le deuxième livre, et Petit Perturbé pu demander des explications sur l’autre folle de kidnappeuse. Dans sa grande sagesse, Odin AllFather confirma que même si elle plus vieille que moi, plus puissante que moi, plus badasse que moi, plus plus plus que moi… Héla était bien ma fille. Comment voulez-vous que ça tourne rond dans ma tête si y’a pas un truc qui tourne rond dans ma vie ? Thor gagne la jolie nana de notre âge en guise de compagne ; moi je me fais refourguer la vieille gothique dont les services sociaux ne veulent pas en guise de progéniture ! Pire, histoire d’essayer que je ne me traumatise pas d’avantage, on m’expliqua que si les gens "avaient un peu de mal avec moi"… et bien c’était car le moi du précédent Ragnarök, le même qui avait pondu l’autre folle, avait déclenché ledit Ragnarök ; la fin d’un cycle d’existence chez les Asgardiens, avec tout le monde ou presque qui meurt pour être réincarné patin-couffin. Okay, au moins je comprenais pourquoi "dans le doute, blâmez Loki" semblait une excuse culturellement très intégrée. Mais mes parents, eux au moins, ils savaient que jamais je ne ferais ça ? Oui ? Alors pourquoi continuer à préférer Thor à moi ? Parce qu’il était digne…
Parce qu’il était digne… cette réponse marque la fin du tome un. Parce qu’il était digne. C’était désormais prouvé. Comme si cela n’avait pas toujours été le cas… Je crois que c’est ce jour-là que ma jalousie pour Thor s’est transformée en haine pour la toute première fois. Mais je ne pouvais pas m’en prendre directement à lui… Heureusement, ma "fille" avait dévoilé un moyen de l’emmerder : s’en prendre à celle qu’il aimait. Vous vous rendez compte ? Elle allait enfin servir à quelque chose la pièce rapportée ! Ils se sont mis ensemble dès le début du second livre d’ailleurs. Et les Neuf Royaumes ont été au courant : ils s’exhibaient partout. Même chez vous, sur ce Royaume, ils l’ont fait. Pourquoi vos ancêtres les ont retenus comme mari et femme à votre avis ? Parce que la petite paysanne se voyait déjà mariée et princesse d’Asgard. Du coup, histoire de remettre les choses à leur place avec ironie, j’ai pris un produit magique genre votre Cif et op, plus un poil sur le caillou de Sif ! Elle. L’a. Su. Per. Mal. Pris… mais alors vraiment super-mal. Faut dire qu’elle était superficielle et avait plein d’autres superlatifs pour se désigner. Enfin bon, je l’avais mal pris de me faire coudre les lèvres et on en n’avait pas fait toute une histoire ; je l’avais mal pris de ne pas avoir de cadeau, ou même de ne pas être considéré comme un rival pour Thor vis-à-vis de Mjöllnir, et on en n’avait pas fait toute une histoire ; je l’avais mal pris d’apprendre que j’étais, dans une vie antérieure, responsable de la fin des temps et on n’en avait pas fait toute une histoire. Sauf que, voilà, Thor aussi l’a super-mal pris et moi j’allais super-bien prendre si j’arrangeais pas les choses. History of my lifes : je fais un truc, quelqu’un n’est pas content et je m’en prends plein la gueule pour arranger les choses. Heureusement que je les fais bien, les choses. Je savais que Thor avait toujours apprécié mes cheveux de nuit… du fait j’ai refilé une chevelure magique digne de la mienne à sa bimbo. Dans le mille : mon frère en fut très content, ayant encore plus de testostérone que de norme, et sa Sif fit la gueule car elle voulait des cheveux d’or et avait déjà raconté à tout le monde qu’elle en aurait… Petit Prince était satisfait, Petite Pouffe pas vraiment mais personne n’en avait rien à faire et Petit Perturbé avait remis la seconde à sa place et contenté le premier ; une belle mission rondement menée, j’étais très content de moi. Parce que, même si je le jalousais et le haïssais, et bien je l’aimais aussi mon frère.
C’est pas tout ça mais nous ne baladions pas entre les Royaumes juste pour le plaisir de montrer le couple princier. Non, nous avions d’importantes affaires à faire : arrêter les Géants de Jötunnheim qui voulaient conquérir l’Yggdrasil. Nous étions aux environs du neuvième siècle de votre monde, à cette époque. Vos sociétés étaient, disons, plus rustiques qu’aujourd’hui. Ça faisait déjà quelques siècles que vous aviez commencé à nous vénérer mais c’est vraiment à celui-là que Thor a été magnifique : il a incité les peuples Scandinaves, d’honnêtes marchants et explorateurs, à trouver la gloire par les batailles. Et quand un dieu vous dit de faire une connerie, vous la faites avec un tel bon cœur ! Pour ça qu’aujourd’hui encore, les Vikings sont perçus comme des barbares sanguinaires. Asgard était venu sur Midgard pour rétablir la paix au sein des Neuf Royaumes mais voilà que son génie de prince a foutu le bordel pour des siècles d’escarmouches et de pillages. Comme. Un. Grand. J’ai même pas eu à lever le petit doigt. Non, sérieusement : j’aurais fait une connerie comme ça, ça se serait extrêmement mal passé pour moi. Heureusement, c’était Thor donc son dégoût envers les massacres que vous faisiez entre vous a suffi à ce que Père considère qu’il ait retenu la leçon. Vous voyez, faire de la merde chez les autres c’est une histoire de famille ; juste que je l’assume beaucoup mieux que Thor. Vous lui demanderez de vous expliquer plus en détail mais vous l’avez franchement dégouté… au point qu’il ne revienne plus sur Midgard pendant plus d’un millénaire après ça. Bravo à vous !
Après, je vais pas vous mentir, il y avait fort à faire sur Asgard. Nous sommes peut-être les meilleurs guerriers de la galaxie, même si les Olympiens et affiliés ne sont pas d’accord, mais une guerre à l’échelle multi-planétaire ça laisse des traces. Il fallait un peu refaire les défenses de notre Royaume. On fit donc venir le meilleur maître-bâtisseur de l’Yggdrasil et celui-ci déclara pouvoir protéger des géants si on acceptait de lui payer Freyja, une pièce rapportée des Vanes et sacrément bonnasse avec ça, ainsi que le soleil et la lune ; ça vous donne une idée du niveau du mec. Le Père de Tout, avec son niveau à lui, prit le pari que le chantier se fasse en trois semestres seulement ; si nous gagnions, le travail serait bénévole, si l’étranger gagnait, on le pairait. Vous la sentez venir aussi la connerie, n’est-ce pas ? Et bien oui, avec l’aide de son étalon Svadilfari, le maitre-bâtisseur entama la construction à une vitesse impressionnante. Imaginez un instant la tête des Asgardiens ! Heureusement, on est un peuple de bons perdants. Ce fut pour ça que Père me missionna pour faire faillir notre obligé. Pourquoi moi ? Vous voulez dire, outre le fait que Thor aurait tout réglé à coup de marteau parce qu’il en était digne ? "Dans le doute, blâmez Loki", vous vous rappelez ? Bon, j’étais peut-être un peu celui qui avait conseillé d’autoriser à l’étranger l’usage de son étalon, voilà. J’essayais juste d’être gentil moi ! Dans tous les cas, il fallait bien que je rattrape "mon erreur". Sinon on aurait dû refiler votre soleil et votre lune, avec les conséquences funestes que ça aurait eu pour vous, et notre trophée Vane à l’autre prolo. Puisque l’étalon était ce permettait d’aller aussi vite, il fallait neutraliser l’étalon. J’ai fait tout ce qu’un jeune dieu se sentant incompris et se cherchant aurait fait dans ma situation : j’ai interrogé ma sexualité… oui, parfaitement. Vous avez bien compris. J’ai pas pu m’assoir pendant onze mois avec ces conneries ! Pour ceux qui l’ignore, onze mois c’est le temps de gestation des chevaux. Quoi ? Et bien oui, il fallait bien le distraire l’étalon ! N’allez pas me dire que vous ne vous déconcentrez pas de votre travail quand Machine passe avec son décolleté plongeant ou quand Machin en fait de même avec son fessier d’athlète. Si j’avais prévu qu’il réussisse à me monter ? Euh… pas vraiment. Après, j’allais pas en faire toute une histoire : le sexe, surprise, toutes les espèces le pratiquent. Oui, bon, là c’était de l’inter-espèce… mais, que voulez-vous ? On fait avec ce qu’on a. Et en parlant d’avoir, j’ai eu un magnifique poulain à huit pattes. Je vous laisse imaginer l’accouchement… "Ça y est, je vois la tête… Et les pattes… Et les pattes… Et les pattes… Et les pattes…" Si vous saviez comme j’en ai chié… En plus, j’étais un peu jeune pour devenir maman. J’ai donc interrogé Père pour savoir ce que j’allais faire du petit Sleipnir. S’il y en a qui tiennent une liste des faits d’armes du AllFather, vous pouvez rajouter qu’il utilise son propre petit-fils comme monture ! Vous trouvez ça révoltant ? Mais de quel droit jugez-vous notre culture ? Après, si ça peut vous rassurer, le principal restait que les Asgardiens aient gagné leur pari et fait construire une défense planétaire à l’œil. Tout le monde était content, sauf votre serviteur bien évidemment car il avait encore bien mal au train arrière. Chose dont tout le monde se moquait ; si seulement ils s’étaient contentés de ça. Mais non, certains ingrats me regardaient même comme un monstre de foire ! J’en vois quelques-uns parmi vous dans ce cas-là aussi, je crois. Les filles, réjouissez-vous : il y a un homme dans cet univers qui sait ce que vous endurez ! Enfin, un homme… que dis-je ? Un dieu. D’accord… d’accord… je passe à la suite.
Et la suite, c’est une fille, justement. Thor avait sa pièce rapportée et il était temps que je me trouve la mienne. Meilleure évidemment. Cependant, même sans cette histoire de Sleipnir, les Asgardiennes n’étaient pas intéressées par ma personne. Sur ce point, vous-autres, Humains, démontrez de bien meilleurs goûts. Mes goûts à moi me conduisirent à admirer Sigyn. Son nom signifie "Fiancée de la Victoire" et elle était une battante de haute lignée, avec une beauté qui n’avait d’égale que son intellect, une loyauté qui n’avait d’égale que son innocence. Thor ne savait pas ce que je lui trouvais mais c’est compréhensible : les seuls points communs entre ma Sigyn et sa Sif étaient les deux premières lettres de leurs prénoms. D’ailleurs, mon cher frère s’en rendit compte plus tard puisqu’il se sépara de sa pièce rapportée pour "rester bons amis". Fin du tome deux. De mon côté, lorsque j’en vins à courtiser ma future pièce rapportée, j’eu l’indescriptible joie et l’absolu bonheur d’apprendre qu’elle était déjà promise à quelqu’un… Comme Mjöllnir et le trône d’Asgard, quoi. Avec le recul, je ne sais même pas pourquoi j’ai été étonné… L’heureux élu n’était pas Thor cette fois mais un Asgardien du nom de "Theoric"… Theoric… On notera la ressemblance avec "Thor" d’abord et la poésie de l’appellation ensuite. Theoric. Je suis certain que théoriquement, c’était quelqu’un de bien. Peut-être même que, théoriquement, il aurait fait un excellent mari. Et je vais arrêter avec cette blague pour résumer au fait que toute la théorie se confronta à un seul fait : il n’était pas Thor, je n’avais pas la moindre affection pour lui. Je me suis inspiré d’un autre truc qui me plait bien chez vous : l’enterrement de vie de garçon. Heureusement pour la belle Sigyn, cela n’empêcha pas le promis d’être à l’heure pour la cérémonie ; ce n’était juste pas le promis promis… mais il avait exactement la même tête ! La première partie de la fête fut magnifique. Le moment du lien le fut tout autant. Le AllFather fit prononcer les vœux et Sigyn me fit le plus beau sourire que j’ai jamais vu lorsqu’elle devint ma femme. Un sourire d’une telle beauté que j’en perdis mes moyens… Un sourire d’une telle beauté que le voir se faner m’attrista… ma faute, j’avais repris ma forme véritable. Oh. La. Boulette… Et, telle la pierre qui roule sur le flanc enneigé de la montagne, ça a pris des proportions énormes. Tout comme la fureur d’Odin. Je vous raconte pas le discourt de mariage qu’il m’a fait… il aurait pu faire un effort, c’était sensé être le plus beau jour de ma vie ! D’un autre côté, ça vous laisse deviner à quel point le reste est merdique. Tout n’était pas noir cependant : Sigyn a pris mon parti. Non, je déconne pas. Sigyn a vraiment considéré qu’elle m’avait bien épousé malgré les apparences. Personne ne sut quoi dire, moi inclus ; ça c’était inédit. Il fallait dire qu’une personne prenant mon parti contre celui de… ben n’importe qui en fait… c’était impressionnant. Surtout quand cette personne était "victime" d’une de mes "farces". Surtout quand l’autre parti était celui du AllFather. AllFather qui déclara que Sigyn serait la déesse de la fidélité pour son geste. Je savais que j’avais choisi la meilleure des compagnes et me dis que ma vie allait peut-être s’améliorer désormais !
Pourquoi personne ne rit ? Non sérieusement : c’est probablement la deuxième plus grosse blague de ce spectacle ! Allez-y, riez. Non ? Tant pis. Donc je continue : si ma femme ne souhaitait pas annuler notre union, Odin décida de me punir pour mes actes. La colère du AllFather cachait la tristesse et la déception de Père et je réalisais que, pour la première fois, je n’étais peut-être effectivement pas digne. Car je n’étais pas digne, n’est-ce pas ? "C’est peu dire", merci de votre soutien… Il fait plaisir, franchement. Mais passons : deux siècles avant Thor, je fis ma première chose mieux que lui. Je me fis bannir sur votre monde sous forme humaine. Non, vous n’êtes absolument pas la décharge des Asgardiens déchus. Pas. Du. Tout. Mais on ne s’intéresse pas à vous, vous vous rappelez ? On s’intéresse à moi. Et comment décrire les sentiments que je ressentais alors ? De la faiblesse, évidemment, mais je ne vais pas m’étendre dessus : vous la connaissez mieux que moi, c’est votre état naturel après tout. Pour le reste… Être né pour être roi sans jamais le devenir, c’était frustrant et confusant ; surtout quand on voyait le niveau de l’autre candidat. S’être fait coudre les lèvres à cause de sa curiosité, c’était douloureux et accroissait l’impression d’être incompris. Voir l’autre candidat devenir le grand héros tandis qu’on comprenait pourquoi on ne le serait jamais, cela accroissait la frustration et la certitude d’être incompris. Décevoir sa famille au point qu’elle nous bannisse parce qu’on cherchait le bonheur… un bonheur que l’autre candidat avait eu avec l’habituelle bénédiction générale… j’étais partagé entre deux possibilités. Une : que tous veuillent simplement mon malheur, chose que je savais fausse car les connaissant bien. Deux : que je sois tout simplement indigne d’eux, qu’ils connaissent de meilleures vies sans moi. A l’époque, j’étais persuadé que je vivais la pire période de ma vie. Ah, la naïveté de la jeunesse… heureusement, je restais moi et j’allais donc mettre au point un plan pour renaitre, pour revenir triomphant dans la demeure de mes aïeux et réclamer mon rang de prince d’Asgard comme d’héritier à son trône. J’allais devenir meilleur que Thor ne pourrait jamais l’être. Loki for Président !
Personne ? Allez, je suis sur qu’il y en a parmi vous qui ont voté William Stryker, je vois pas comment je pourrais être moins crédible que ce mec-là. Vous aussi vous en voulez vraiment à ma dignité en fait… A l’époque, j’étais déterminé à montrer que je l’étais à ma famille et mon peuple ! Mais d’abord, il me fallait la retrouver ma dignité. Parce que cette Humanité dont vous êtes si raciste, je vais vous le dire franchement : c’est une condition d’existence indigne de moi. Vous êtes une forme de vie trop primitive… ce n’est pas une critique, rassurez-vous. C’est une simple constatation. Thor ayant grandi en guerrier, je l’avais fait en magicien et j’allais utiliser la magie pour retrouver mes pouvoirs. Pour les décupler. Le seul problème étant qu’au début du XIXème siècle de votre royaume, les magiciens ça courrait plus vraiment les rues. La révolution industrielle, je crois. Heureusement pour moi, des rumeurs disaient que l’un d’entre eux se faisait passer pour un dieu dans les colonies anglaises ! Il ne me restait donc qu’à y aller. Seulement, on ne va pas se mentir, vous êtes mauvais en transports. Je suis d’accord que vos transports "modernes" sont une plaie mais, franchement, vous auriez vu ceux de l’époque… vous vous plaindriez surement moins. Vous vous plaindriez quand même mais moins. Personnellement, je gardais mes plaintes comme mon identité réelle pour moi et tachais de me servir de mes exceptionnelles compétences pour me rendre dans votre "Nouveau Monde". Lorsque j’y arrivais, le dieu avait été vaincu… Pour ne rien vous cacher, je commençais à comprendre pourquoi vous dégoutiez Thor. Cette histoire m’avait bien dégouté de vous également : vous n’auriez pas pu attendre quelques années de plus avant de vous entretuer ? Heureusement, la Ligue des déicides se dispersait désormais que son utilité était passée. Cependant, parmi les Extraordinaires Gentlemen qui la composaient se trouvaient aussi des magiciens. Celui qui nous intéresse s’appelait Eldred. Il parcourait les mondes pour apprendre leurs savoirs magiques et les défendait à l’occasion contre des forces démoniaques. Bienveillant, bienfaisant, il vous aurait beaucoup plu ; c’était un héros à une époque qui n’avait pas encore redécouvert le terme. Comprenant mon histoire, il accepta de m’aider. Il me recueillit et m’enseigna les arts magiques de Midgard et d’autres mondes, me permettant d’accéder de nouveau à ma divinité. Comprenez-moi bien, pas que je déprécie l’état de faiblesse et de fragilité qui est le vôtre, mais… disons qu’il est bon pour vous. Personnellement j’attends un peu mieux de mon existence. Quoi ? C’est vrai : osez me dire que si vous aviez le choix entre être quelque chose comme vous et quelqu’un comme moi, vous préféreriez être vous. Vous osez ? Quel égo ! Impressionnant. Et hors de propos, c’est mon spectacle. Où en étais-je ? A oui, Eldred. Ce bon vieil Eldred. Ensemble, nous avons commencé à explorer de vrais nouveaux mondes. Il devint rapidement ce qui se rapprochait le plus d’un ami pour moi. On va pas ce mentir, c’était pas difficile : le mec n’était pas juste d’un proche de mon frère me côtoyant parce que j’étais là. Quel dommage qu’il soit mort si vite…
A travers les royaumes, nous découvrîmes de nombreux secrets magiques. Cependant, si mes connaissances dans les arts ésotériques c’étaient considérablement développées, il y avait toujours des choses qu’Eldred refusait de m’enseigner ; des "secrets trop sombres" pour moi. Hilarant, vraiment. Le premier acte qui signait que, comme ma famille, il me considérait indigne… et, se faisant, il m’empêcherait de devenir digne aux yeux des miens. Il ne m’avait pas encore trahi mais il finirait par le faire. Malgré le peu d’années passées ensembles, c’était douloureux de le savoir, de l’anticiper. Nous étions sur Muspelheim, Royaume des Géants du Feu, lorsque c’est arrivé… Surtur, leur roi et l’être destiné à détruire Asgard de son épée de feu, se tenait face à nous ; notre survie était assurée par un cercle de protection. La conversation pour obtenir le droit d’apprendre les arcanes de ce monde n’aboutissant à rien, je proposais au grand démon un nouveau pacte : je lui offrais l’âme d’Eldred en échange des connaissances magiques de celui-ci comme de celles de Muspelheim. Je me souviens encore du regard de mon ami alors que je le poussais hors du cercle de protection… Alors qu’il était consumé par les flammes… Alors que j’étais éclairé de son savoir une dernière fois, tout en obtenant celui que nous étions venus chercher. J’avais ses secrets à présent, comprenant simplement qu’il souhaitait limiter mes pouvoirs par crainte de l’usage que j’en ferais. Ça fit mal d’être ainsi trahi. Au moins avais-je fait un pas de plus vers mon retour auprès des miens. Et, avant de partir de Muspelheim, j’en fis un nouveau : je dérobais à Surtur l’une de ses épées enflammées. Une arme qui pourrait croiser le fer avec celle de Thor et protègerait Asgard à son tour, alors même qu’elle était destinée à lui nuire. Quoi, la symbolique n’est pas belle ? L’épée de feu et le marteau de foudre, l’arme destinée à nuire à Asgard et celle destinée à le protéger brandies côte à côte pour le défendre, les deux frères peut-être différents mais unis dans un même but. La. Bonne. Blague.
J’avais encore des preuves à faire. Helheim ayant été là où Thor c’était montré digne, je m’y rendais de nouveau. Et quel bordel n’y trouvais-je pas ? En bonne membre de ma famille, Hela était allé chercher des noises à Mephisto, un démon majeur similaire à votre diable. Non seulement elle n’a pas assez de morts dans son Royaume et cherche à capturer des vivants… mais en plus l’autre chieuse dispute les morts des autres… si j’avais eu le moindre doute qu’Hela était ma fille, c’était dissipé. Et, comme son inimitable père, elle se faisait dérouiller. D’un autre côté, après s’être fait vaincre par des adolescents Asgardiens… il fallait être masochiste pour aller se frapper avec un truc cosmiquement plus dangereux. Observant le conflit territorial de loin, je remarquais que des entités nommées Dsir venaient consommer les âmes des morts tels des charognards… m’offrant ainsi l’occasion de rajouter la seule chose qui manquait à ce bordel : moi ! Usant d’esprits défunts comme appât pour les Dsir, je les attirais dans un piège et les liais à ma volonté. Et, afin de réellement tirer mon épingle du jeu, j’offris à Hel la partie de la dimension de Mephisto qu’elle convoitait en échange des savoirs magiques de son royaume et du fait qu’elle raye mon nom des Livres d’Hel, faisant de moi le seul véritable immortel Asgardien. Elle accepta, croyant que je ne parviendrais pas à obtenir de Mephisto ce qu’elle-même échouait à conquérir. Pour qui me prenait-elle, Thor ? Plutôt que de continuer cette guerre absurde, je proposais au démon les Dsir récemment asservis en échange de terres qu’on lui disputait et de ses savoirs magiques. Et c’est qui le père de l’année ? C’est moi !!! Dès la seconde interaction avec ma fille, je la sauve d’une dérouillée humiliante et elle obtient ce qu’elle veut. Entre nous… si Odin avait été de mon niveau, j’aurais surement beaucoup mieux tourné !
Cela dit, je n’avais toujours pas attirée l’attention de Père et continuais donc ma ballade. La destination suivante fut Jotunheim ; le Royaume des Géants du Givre, ceux-là même à qui on avait mis une peignée. Peignée durant laquelle Asgard les avait privés de la source de leur pouvoir : l’Ecrin des Anciens Hivers. Ça se voyait sur leur monde… pour vous donner une idée, c’est un peu le tiers-monde de l’Yggdrasil. Enfin, le tiers monde au pole nord. Il me fut aisé d’y passer inaperçu ; et heureusement. Si vous avez bonne mémoire, vous savez que j’étais du côté d’Asgard durant cette guerre. Inutile de dire que si Farbauti, Roi des Géants du Givre, avait vent de ma présence sur son monde… basiquement, c’était un peu comme Hel contre Mephisto, ça sentait le cadavre pas frai. Il y avait cependant quelqu’un chez qui j’avais une chance d’être nourris-logé-blanchi-et-plus-si-affinité : la mère d’Hel, Angrboda. Et, croyez-moi, il y eut beaucoup d’affinité entre nous ! Afin de rester tout publique, on dira que Svadilfari aurait pu en être jaloux. Si, Svadilfari… vous vous souvenez pas ? C’est le père de mon premier enfant, Sleipnir. Celui qu’Odin monte… enfin, utilise comme monture. D’ailleurs, est-ce qu’on peut dire que Sleipnir est vraiment mon premier s’il y a Hel ? C’est une question qu’on ne s’est jamais posée avec Angrboda, on avait mieux à faire. Beaucoup mieux à faire. Résultant : j’eu deux nouveaux enfants. Fenrir, un loup géant, et Jormungandr, un serpent plus grand encore. Cette fois je suis le père, si ça peut vous rassurer ! Comment ça, ça vous rassure pas vraiment ? Vous êtes coincés sur le sexe, vous savez ? Qu’importe. Avec Angrboda, j’en vins presque à oublier mon désir de revenir sur Asgard pour réclamer ma légitimité au trône ; presque. Perdu dans Jotunhein sans ressentir la morsure de son froid… disons que j’étais au plus proche de me sentir chez moi que je ne l’avais jamais été. Cependant, les naissances de neveux et de petits enfants, ça attire l’attention familiale. Une petite carte de vœux pour souhaiter la bonne santé aux marmots, ça aurait suffis ; surtout vu comment le discourt de mariage avait été bâclé, mieux valait tabler sur des valeurs sures. Mais non, Odin AllFather se déplaça en personne parce que, lors du dernier Ragnarök, Fenrir avait été responsable de sa mort et Jormungandr de celle de Thor… hum, c’est gênant. Pas comme si je n’étais pas au courant en plus ! Oui, je sais… je suis génial. Mais c’est pas ma faute s’il fallait que j’ai deux gosses destinés à tuer deux des membres de ma famille pour que celle-ci se décide à revenir vers moi. Après, ça a marché : j’eus le droit de réintégrer Asgard, emportant mes marmots avec moi tout en laissant leur fabuleux grand-père en faire ce qu’ils voulaient. Non, il ne les monta pas cette fois. Je crois qu’il enchaina Fenrir et balança Jormungandr à la flotte. Je sais plus trop. M’en fiche en fait. L’important c’était que je sois accueilli en werdo ! On était pas encore du niveau d’un héros mais c’était une bonne base.
J’étais très content de revenir sur Asgard. Etre de nouveau un prince… Revoir Mère, Père et même Thor… J’étais sûr que je leur avais manqué. Sauf à Thor… non je déconne. Une autre personne à qui j’avais manqué, et ça se fut une surprise, c’était Sigyn. Contrairement à l’ancienne pièce rapportée de mon frère qui n’avait jamais été princesse d’Asgard mais continuait de s’incruster chez nous comme si elle l’était, ma pièce rapportée à moi était toujours là. Et toujours prête à me donner ma chance. Si vous saviez à quel point j’étais prêt à la prendre… Je l’ai fait, d’ailleurs. Comme au golf cependant, je ne m’occupais pas que d’un seul trou : je n’allais pas oublier Angrboda, quand même. On avait vécu des choses ensemble. Pas les mêmes visiblement, vu qu’elle me trahit et dévoila mon identité à un autre géant nommé Thjazi. Celui-ci se transforma en aigle pour me capturer, légitimant tous les noms d’oiseau que je lui donnais, et exigea que je lui livre Idunn, déesse de l’immortalité, si je voulais qu’il me relâche. Il escomptait affaiblir les Asgardiens en nous privant de nos pommes d’or. Qu’on soit franc, j’aurai pu le tuer aisément mais je refusais qu’il ait un plan plus élaboré que le mien. Non mais c’est vrai quoi : je suis l’Asgardien le plus intelligent qui soit, je vais pas laisser un pathétique Géant perdre une bataille en ayant fait preuve de plus de jugeote ! C’est bon pour Thor ce genre de victoire. Donc, je fis un plan très simple… "Dans le doute, blâmez Loki" n’ayant probablement pas disparu d’Asgard, je pouvais me permettre d’enlever Idunn comme demandé. Les Asgardiens allaient me soupçonner et m’obliger à la récupérer. Histoire de gagner quelque chose au passage, je réclamerai l’aide de Freyja et de sa magie originaire de Vanaheim, afin de l’apprendre, puis irait chez Thjazi. Une fois Idunn récupérée, son ravisseur se lancerait à ma poursuite et tomberait dans une embuscade Asgardienne qui donnerait à Thor l’occasion de faire parler sa dignité Mjöllnirienne. Tout le monde serait content et on reprendrait les bonnes habitudes. Aussitôt planifié, aussitôt fait. Sauf que…
Skadi. Avant de vous en parler plus, j’aimerai savoir quelque chose. Messieurs, quelle est la plus belle chose que vous ayez faite pour une femme ? Dans mon cas, je me suis attaché les couilles à la barbe d’une chèvre, pour la faire rire. La femme, pas la chèvre. Et non, ce n’était pas la mienne. La chèvre, pas la femme… quoi que la femme non plus. C’était Skadi. Skadi Thjazidὸttir ; la fille du géant assassiné à l’instant. Voulant venger son père, elle avait réuni une armée de Géants du Givre et entreprit de marcher de nouveau vers Asgard. Afin d’éviter une nouvelle guerre, Père lui proposa de choisir une compensation ; pas l’Ecrin des Anciens Hivers, non, mais de nous rejoindre en prenant mari parmi les Asgardiens. Skadi accepta à condition "qu’on la fasse rire"… le AllFather accepta s’il pouvait rajouter lui-même une condition : qu’elle choisisse son mari en ne regardant que les pieds. Fétichisme ou pur amusement, je n’en suis moi-même pas certain. Dans tous les cas, Skadi finit avec Njörd, l’un des Vanes qui étaient nos pupilles. Juste que demander à un Vane de faire faire une vanne… A part par reproduction, ça marche pas. Comme vous l’aurez compris, il n’arrivait pas vraiment à amuser sa promise et ça compromettait la promesse faite par Odin. Pire, comme la quête de Skadi était juste, Thor n’avait pas le droit d’user de la partie de son anatomie qu’il préférait sur la fille comme il l’avait fait sur le père ; je parle bien évidemment de son marteau. Heureusement, Skadi avait accepté à condition "qu’on la fasse rire", vous vous rappelez ? "On" ne désignait donc pas forcément son promis. Ce fut donc le festival des Asgardiens pas drôles jusqu’à ce qu’on m’autorise à essayer. Enfin ! Enfin j’étais reconnu comme utile ! Enfin j’étais capable de résoudre un problème que je n’avais pas totalement causé ! Croyez-moi que je le fis avec tout mon charisme, une corde et une chèvre. Je vous laisse imaginez la scène… et vous comprenez donc le rire nerveusement de Skadi à nous voir tirer tour à tour. Et op, pari gagné. Messieurs vous savez ce qu’il vous reste à faire.
Une guerre venant d’être évitée, que nous restait-il donc à faire ? Tomber dans une autre ! On aurait risqué de nous ennuyer sinon. Cette fois, ce n’était pas vraiment Asgard qui était impliqué ; c’était juste les Valkyries. Et elles se battaient contre les Amazones. Pour résumer, les harems personnels d’Odin et de Zeus se foutaient sur la tronche dans l’un des combats mythologiques les plus sexy qui soit. D’où que certains vrais dieux, comme Thor, participèrent. Je le fis aussi mais avec des objectifs un peu différents : dans un conflit armé, j’étais sûr de ne pas sortir de l’ombre de mon frère alors j’allais réaliser un exploit dont il était incapable. Pendant que les batailles gaspillaient des vies inutilement, je me déguisais pour atteindre Hyppolyte, fille d’Arès, la reine du camp d’en face. Héraclès avait déjà réussi à lui faire ôter sa ceinture alors pourquoi pas moi ? "Faites l’amour, pas la guerre", c’est aussi un de vos dictons non ? Oui, je sais… Hyppolyte c’est la mère de Diana de Themyscira et c’est sans doute un crime odieux que j’ai commis là. Heureusement que Zeus n’a pas fait pire en étant le père de la Wonder Woman, faisant de l’une de nos héroïnes préférées la tante de sa mère et la sœur de son oncle. Ah non, c’est comme avec Odin qui chevauche son petit-fils : on ne juge pas la culture des autres, merci. Vous savez combien de vos dynasties ont fonctionné à la consanguinité par le passé ? Moi non-plus mais on doit pouvoir trouver de beaux exemples. On verra une autre fois par contre : ça va bientôt faire une heure que je vous fais ma Lokasenna et il m’en reste encore sous le pied. Ne nous dispersons pas trop. D’autant plus qu’Hyppolyte à part, il me fallait aussi… comment dire ? Faire des compromis dans ma vie conjugale avec Sigyn. Vous savez ce qu’il y a de pire qu’une personne qui vous déteste de façon inconditionnelle ? Une personne qui vous aime de façon inconditionnelle. Franchement… comment vous voulez gérer ça ? J’ai fait de mon mieux. Je me suis souvent demandé si elle ne faisait pas ça pour me troller mais j’ai fait de mon mieux. Je crois que… et bien je l’appréciais bien, la Sigyn. C’était très différent d’avec Angrboda, sans doute du fait qu’elle n’essayait pas de me baiser dans tous les sens du terme, mais… ça avait son charme. J’ai aussi essayé de nouer quelques liens avec Sleipnir aussi mais soyons franc : il est con à bouffer du foin. Normal me direz-vous, c’est un cheval. Merci de réveiller ce douloureux souvenir… non je déconne, je le vis très bien. Les bonnes habitudes étaient revenues et elles auraient pu durer ainsi des millénaires encore.
Seul petit problème dans le tableau, on attaquait la partie qui vous concerne surement le plus : le XXème siècle. Vous vous amusiez avec vos records de morts que vous pulvérisiez, dans les deux sens du terme évidemment. Heureusement qu’on ne juge pas vos cultures, à part peut-être Thor qui continuait d’être dégouté de vous. Ce fut d’ailleurs pour cela que, lorsque votre Royaume vit apparaitre une bande de joyeux lurons du nom de "Justice League of America", il ne fut pas intéressé par participer. Là, je sens que viens de me faire l’ennemi d’un pan entier de votre culture juste en les appelant ainsi. "Joyeux Lurons", pas "Justice League". Vous noterez cependant que les initiales sont les mêmes… Et ouais. D’ailleurs, il me semble que la liberté d’expression est de mise dans certains endroits de votre Royaume. Je sais que beaucoup veulent l’enlever au nom de la morale et de l’éthique mais qu’ils se l’enlèvent à eux d’abord. L’un de vos dictons ne dit-il pas "charité bien ordonnée commence par soi-même" ? Et s’il est des volontaires pour venir me forcer à me taire, je les attends ; j’ai affronté les modèles originaux, je peux bien me faire les imitations. Car, oui, j’ai affronté les membres de la "JL". Sans doute inspirée par votre Mai 68, Freyja s’était prise de velléités d’indépendance et s’en était allée nous "représenter" dans l’organisation. Je tiens à dire que cela n’entre pas en contradiction avec ceux ayant déclaré qu’il n’y avait pas d’Asgardiens au sein du groupe : Freyja est une Vane et non une réelle Asgardienne. Il n’y avait donc pas d’Asgardiens au sein des Joyeux Lurons… Ah mais je vous en prie, huez-moi. Traitez-moi de connard autant que vous voulez. Ah non, par contre, je ne tolérerais pas les "racistes" : dois-je vous rappelez ma descendance ? Vous ne trouverez pas plus "animal lover" que moi. Plus pervers ? Hum, ça se dispute. J’organiserai un concours si vous voulez. Filmé évidemment, c’est déjà ce qu’on fait actuellement. Remerciez Mojo, grâce à lui vos congénères aussi pourront profiter de ce spectacle. D’ailleurs, les premiers de vos congénères à profiter d’un de mes spectacles furent les JL. Thor ne voulait pas être l’ambassadeur d’Asgard auprès d’eux et, même si je voulais l’être, je savais que je me ferais envoyer chier. Alors j’ai improvisé autre chose. Il y avait une étrangeté, une bizarrerie au sein des Joyeux Lurons. Non, pas Freyja… plutôt un objet en sa possession. Le Collier des Brísingar ; ou des Brisingamen, faites votre choix. Quand la déesse guerrière de l’amour et de la fertilité le portait, ce collier faisait que ni mortel ni dieu ne pouvait résister à ses charmes et que toute armée qu’elle soutenait était magiquement favorisée. Pas très respectueux du libre-arbitre et de la personnalité des personnes, n’est-ce pas ? Cela n’avait donc rien à faire dans une organisation aussi bienfaisante et bienpensante que la Justice League ; heureusement, j’allais m’en emparer. Les JL venaient de s’envoyer en l’air jusqu’à l’orbite quand je les croisais, pénétrant leur satellite et me déguisant sous l’apparence fort appréciable de Freyja ; adéquate pour faire une vanne, vous ne trouvez pas ? Après, je dû changer assez régulièrement d’apparence afin de ne pas me faire compromettre. Par contre, et je pense que beaucoup seront d’accord avec moi, entre les canons de beauté qui s’étaient réunis là-bas et le collier magique… ben j’eus tout loisir de tester les relations entre les membres… du groupe, bien sûr. Mais je finis par être démasqué, à cause du collier d’ailleurs : Freyja l’avait perdue donc c’était étrange de voir Wonder Woman, Sam-Ara, Minah Murray, Liara-Soni, Storm ou Faye se balader avec, quand bien même il était dissimulé. Sans parler des Superman, Aquaman, J’onn J’onzz et autre T’Challa. Au final, il n’y avait qu’Ouroboros pour être effectivement un voleur potentiel. Pardon ? Oui, j’ai fait toutes les bonnasses JL de l’époque et, comme je suis pas sexiste, tous leurs équivalents masculins. Non, la liste présentée à l’instant n’est pas exhaustive. Evidemment, j’aurais pu en faire plus si j’étais resté plus longtemps mais… on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. Je ne sais plus combien de temps cela leur a pris pour me démasquer ; un semestre, probablement. Le temps de foutre un beau bordel qui a, je pense, contribué à l’affaiblissement du groupe lors des années 90 et pourrait inspirer une bonne sitcom. Il n’y a pas eu que du négatif cependant : j’ai aidé à la maitrise de la téléportation pour éviter d’avoir à s’encombrer de la vitesse-lumière lorsque les JL ont décidé de partiellement délaisser votre monde pour aller bénévolement protéger les autres. Non c’est vrai, la vitesse-lumière est la chose la plus rapide de notre dimension mais elle n’est pas tellement rapide au final. La téléportation, maîtrisée par les Asgardiens depuis des millénaires, est bien plus efficace. Quand je vous disais que vous-autres, Humains et même les autres Panthéons, êtes inférieurs, ce n’était pas méchant : c’était lucide. Après nous ne sommes pas obligés d’être égaux pour bien nous entendre, regardez les relations que vous entretenez avec les animaux. Les vôtres, pas les miennes… bref, où en étais-je ? A oui, quand les Joyeux Lurons m’ont expliqué que j’étais pas le bienvenu dans leur bande. Ni la chèvre, ni Svadilfari ni même l’accouchement de Sleipnir ne m’ont fait aussi mal, c’est dire. Oh oui… les JL ne tuent pas mais par contre les commotions cérébrales et les fractures ça ne les gêne pas. Après, ils ont raison : le mec est vivant et l’éventuelle situation de handicap ne lui pourrira pas la vie puisqu’il la passera en prison. Pas besoin de gagner de l’argent, c’est vous qui lui payez tout son confort et ses soins. Voici un slogan pour votre époque : sans les impôts, pas de super-héros ! Après, entre nous, je suis contre le système de prison. Le bannissement c’est tellement mieux : trouvez-vous un peuple inférieur et balancez-lui tous vos indésirables. En plus, avec votre amour du commerce, vous pourrez aussi lui refourguer tous les vieux trucs dont vous ne vous servez plus. Ça sera comme un grand recyclage… Et op, plus de problèmes de surpopulation carcérale ou de stockage des déchets !
Mais je m’égare. Ma mission étant accomplie, je pouvais donc rentrer à la maison. Comment vous expliquer que pas tout le monde avait compris ce que je venais de faire ? Et bien oui, parfaitement, il y avait des Asgardiens pour ne pas comprendre le test que j’avais imposé aux Joyeux Lurons. Il y en avait même pour me reprocher d’avoir détruit les chances de coopération entre Asgard et eux ! On est d’accord, c’est exagéré ? Comment ça, vous non plus vous n’avez pas compris mon test ? Par moi-même… il était simple pourtant ! Mettre à l’épreuve les liens internes à la JL. C’est bien de se considérer comme une "famille" mais une famille c’est pas forcément le truc où les membres s’entendent le mieux. Et vu la suite, entre les crises de confiance déclenchées par Batman puis par Hawkgirl, j’avais visé juste. Ma conclusion était la bonne : qu’importe d’avoir saboter les relations entre Asgard et eux, leur organisation n’allait pas tenir un demi-siècle. Elle battait peut-être tous les records mais plus une lumière brille intensément et plus elle s’éteint vite. A défendre mon bout de gras auprès de Père, j’eus une idée qui me permettrait de surpasser Thor. Une idée que, ironiquement, j’avais déjà eu plus d’un millénaire auparavant : j’étais juste trop con pour m’en rendre compte. La "sélection naturelle", vous vous rappelez ? Puisque je ne pourrais jamais être meilleur que Thor, il fallait que lui devienne pire que moi. Ce qu’il était sur plusieurs points, bien évidemment, mais personne ne le voyait. J’allais donc le mettre en évidence…
Comment ? Et bien il se trouvait que, à défaut de participer aux Joyeux Lurons ou encore d’apprécier votre espèce, il allait être couronné nouveau Roi d’Asgard. J’ai donc ruiné le Grand Jour de mon Grand Frère en invitant quelques amis d’Angrboda à la fête. D’une simple tentative de vol de l’Ecrin des Anciens Hivers, stoppée par un artéfact nommé le Destructeur, j’ai épargné aux Neufs Royaumes un protecteur comme lui. J’étais content. Lui non. Donc il n’en fit qu’à sa tête : il brava les commandements du Père de Tout et fit l’exact opposé de ce que je lui conseillais. Il nous mena jusqu’à Jötunnheim, non sans que j’ai eu le temps de mander discrètement un garde pour avertir Odin, et s’en alla réclamer des comptes à Farbauti, Roi de Jötunnheim. Avec sa traditionnelle diplomatie du marteau, il déclencha une bataille qui tenait plus de la débâcle : nombre de Géants furent massacrés, certes, mais l’un des nôtres fut blessés. Au passage, j’aurai dû être également blessé… mais je me suis révélé immunisé aux capacités gryokinésiques de nos adversaires. Pas le temps d’y penser cependant. Le AllFather arriva avec une classe incroyable pour un grand-père chevauchant son petit-fils ! Et, avec cette même classe, il nous sauva la mise d’un "courage-fuyons" qui resta dans les annales. Surtout celles de Thor : pour son arrogance et la guerre interplanétaire qu’il venait de déclencher, se fut au tour de mon frère d’être banni. Et là, je me sentis mal ; révéler son incompétence aux yeux d’Asgard, oui, le réduire à l’état d’Humain… disons que j’étais pas prêt. Et je craignais fort que lui non plus, n’ayant jamais été habitué à se débrouiller comme moi-même je l’avais été. Cela étant, une autre chose me chiffonnait : mon immunité aux pouvoirs des Jötunn, tout comme le sentiment d’appartenance que j’avais pu connaitre lorsque j’étais des leurs… Tous les Asgardiens c’étaient toujours méfiés de moi pour les actions de mon prédécesseur lors du précédent Ragnarök mais se pourrait-il que Père ait eu d’autres raisons de ne pas me considéré comme l’égal de Thor ?
Je n’avais qu’un moyen de le découvrir. Afin de m’assurer d’apprendre la vérité qu’il le veuille ou non, se fut en présence de l’Ecrin des Anciens Hivers que je le fis. J’étais capable de maîtriser son pouvoir. J’étais un Géant du Givre. J’étais brisé. Toute ma vie était un mensonge, tout prenait sens désormais. Je n’aurais jamais pu être le digne fils d’Odin car je n’étais pas le fils d’Odin ; une pièce rapportée de plus. Celui que j’appelais à tort "Père" chercha à m’expliquer, dévoilant mon géniteur comme Farbauti et ma mère comme Laufey… dont j’avais adopté l’apparence en tant que Faye. Il chercha à me convaincre de son affection, puisqu’il m’avait élevé comme son fils ; presque comme son fils, aurait-il du dire, puisque son fils, son seul fils, c’était Thor. Il chercha à me parler de ses espoirs pour moi, du fait que j’étais effectivement destiné à être roi ; celui de Jotunhein, pouvant ainsi garantir la paix et l’amitié entre les Asgardiens et leurs mortels ennemis. Il réussit à se surpasser, accomplissant un nouveau haut fait : je connaissais ma plus grande crise existentielle et il décida de faire une sieste ! Bon, le "Sommeil d’Odin" est un peu plus compliqué que ça mais vous avez saisi l’idée. Entre nous, on est au pire moment de ma vie. Pire qu’être né pour être roi et être élevé en étant traité comme si on était pas digne de le devenir. Pire que s’être fait coudre les lèvres parce qu’on était un enfant curieux et impliqué, le tout avec la bénédiction de la personne étant sensée nous protéger. Pire que voir le frère dont on est l’ombre devenir la plus grande étoile de son Royaume alors que l’on comprend que ce même Royaume nous déteste pour des actes que l’on n’a pas vraiment commis. Pire que de se faire bannir pour avoir cherché à prendre le bonheur qu’on offrait audit frère sans qu’il n’ait aucun effort à faire. Pire que d’avoir dû tuer la seule personne à être réellement son ami parce qu’elle allait nous trahir. A côté de cela, l’accouchement de Sleipnir ou le tabassage par la JL, franchement, je resignais pour. A la place, Mère me laissa la régence d’Asgard pour pouvoir rester au chevet de Père… Parfait. Franchement parfait. J’avais l’occasion de prouver que j’étais digne au seul moment où je n’étais plus sûr de vouloir l’être ! Où je comprenais que je ne pouvais pas l’être ! Et la seule personne qui aurait pu m’aider c’était bazardée à l’autre bout de l’Yggdrasil ! En désespoir de cause, je me suis posé la question la plus conne de ma vie : qu’aurait fait Thor ? Non, sérieusement. J’en étais à ce point-là. Qu’aurait fait Thor ? Qu’aurait fait ce frère dont je n’étais que l’ombre et qui, malgré tous mes efforts et l’absence des siens, avait toujours été meilleur que moi ? Il aurait été le héros du peuple, le protecteur du Royaume. J’ai fait de mon mieux pour l’être. Je suis allé le voir et lui ai menti sur le décès de Père afin de l’encourager à se trouver une nouvelle vie, parmi vous. Il s’était trouvée une espèce de scientifique et je préférais qu’il soit sa pièce rapportée pour quelques décennies plutôt qu’il cherche désespérément à devenir digne comme je l’avais fait durant toute ma vie. C’était bienveillant, je vous assure. Je ne lui ai pas menti pour le tenir à l’écart, comme on le croit trop souvent. Ceux que j’ai voulu tenir à l’écart, c’était les Joyeux Lurons. Bon, j’avais eu raison et leur famille c’était dissoute mais je me méfiais qu’un d’entre eux n’intervienne pas dans mes plans. Histoire de faire diversion, j’ai donc envoyé le Destructeur dans votre Royaume. Parallèlement, j’usais d’un plan pour gagner la guerre contre Jotunheim sans gaspiller une unique vie Asgardienne. Laissant Farbauti pénétrer Asgard pour assassiner Odin, je l’éliminais au dernier moment… Pardon ? Le parricide ? Quoi le parricide ? Je l’ai empêché le parricide. Au prix d’un parricide, c’est pas faux. Je suppose que c’est comme votre histoire du verre à moitié plein et à moitié vide ; les deux sont vrais, c’est le point de vue qui importe. Et du point de vue d’Asgard, j’allais être celui qui avait sauvé son Roi, sauvé son Royaume et sauvé l’Yggdrasil dès sa régence… je ne vois pas comment j’aurai pu mieux prouver à Père ma dignité. J’y croyais à mort et signais celle d’un monde entier ; celui qui m’avait vu naitre, celui qui m’avait vu être proche du bonheur. Celui qui menaçait le Royaume dans lequel je voulais trouver ma place. A tout prix. Et j’allais y arriver… Sauf que Thor. Le Destructeur n’avait trouvé autre adversaire qu’un Thor dénué de pouvoirs et qui avait accepté de se sacrifier pour qu’il cesse de faire du dégât chez les Humains. Il avait choisi la vie d’autrui, non pas à Mjöllnir mais carrément à la sienne. Et, en cela, il était redevenu digne… Il était revenu sur Asgard. Il était revenu pour m’arrêter. Usant du système de téléportation d’Asgard pour détruire Jotunheim, je laissais mon frère faire un choix : sacrifier nos ennemis héréditaires ou détruire le Bifröst et sacrifier ses chances de revoir sa petite humaine. Il fit le choix de sacrifier son bonheur pour la survie de nos ennemis. Au péril de nos deux vies. Si Odin ne s’était pas réveillé à ce moment-là… comme par hasard… nous serions tombés dans le trou de vers fait par l’effondrement du Bifröst. Pendu au-dessus du vide, j’ai assuré Père que j’aurai pu y arriver, que j’aurai pu faire sa fierté. Il m’a dit "non". Après plus d’un millénaire et demi de mensonges, ce grand "Père de tout" m’a dit la vérité au pire moment possible… Père de tout sauf de l’année ! J’ai lâché Thor… J’ai lâché la vie… J’ai sombré dans le trou de vers…
Heureusement, une bonne chose n’arrive jamais seule ! Je ne peux plus mourir, vous vous rappelez ? Non seulement j’ai raté ma vie mais en plus j’ai raté ma mort. Allez, avouez : vous trouvez ça aussi ridicule que moi n’est-ce pas ? J’ai encore mieux. Je me suis fait récupérer par un… disons… "bon saint-Maritain" dans son propre esprit mais gros taré dans ceux du reste de la galaxie. Vous devinez pas ? Un indice, la JL lui a mis une branlée en… 1992 je crois. Oui, Thanos ! Merci à ceux qui suivent. Or donc, oui, j’ai été récupéré par le Titan Fou et il m’a proposé de rejoindre ses Enfants. Vous avez bien entendu : de rejoindre ses Enfants. Par tous les Dieux de tous les Panthéons de tous les Royaumes de toutes les Galaxies de tous les Univers... s’il y avait une chose qui ne fallait pas me proposer c’était ça ! Après, comme vous vous en doutez, le refus promettait une mort que je ne pouvais pas connaitre donc… et bien j’ai dit "oui". Enfin, j’ai dit "vous pourrez jamais faire pire que le précédent donc je veux bien vous accorder une période d’ess…" et j’ai craché mon sang par terre. Thanos avait eu vent de la dissolution de la Justice League et escomptait se rendre sur votre petit monde pour faire ce qu’il n’avait pu faire près de vingt ans plus tôt. Ça m’a bien faire rire ; principalement parce que j’étais à la limite de la crise de nerfs, ce que je ne lui ai pas dit, mais aussi parce "ça ne changeait rien", ce que je lui ai dit. Vous savez, le doute est une chose que j’aime beaucoup : une fois instaurée dans un esprit, on s’en défait difficilement. Sauf avec les fanatiques, qui sont bénis d’un esprit trop étroit pour souffrir du doute, c’est quelque chose de très utile. Invité à développer ma pensée, j’énonçais que les mois passés parmi les JL m’avaient rendu certain qu’ils réapparaitraient si la Terre était à nouveau menacée. J’avais donc une proposition à faire à mon nouveau "Père" : plutôt que de prendre le risque qu’il ne s’expose à une nouvelle défaite, il pouvait m’envoyer en éclaireur. Si la Justice League était effectivement disparue, j’accomplissais sa volonté pour le monde et régnais sur les restes afin de me venger de mon frère ; si la Justice League se reformait, je me prenais la peignée à sa place et il éviterait de perdre sa crédibilité. Et voilà comment on transforme une invasion planétaire de la part d’une des trois plus grandes menaces galactiques en une force de reconnaissance bien moins dangereuse. Quoi… pourquoi vous faites ces têtes ? Vous y aviez cru à mon discours de "à genoux devant moi" et autres "vous n’existez que pour servir" ? Oh my Me… mais qui peut être assez con pour croire être capable de régner sur votre Royaume ? A part Vandal Savage ? Et le Club des Damnés ? Et… bon d’accord, y’a une sélection mais vous m’insultez à penser que j’en fais partie. L’idée était qu’en dirigeant l’invasion, je perde contre la Justice League et sois donc libéré du joug de Thanos. Même dissoute, ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle se reforme et c’est pour cela que j’ai fait de mon mieux pour mettre en rogne tous les super-héros que j’ai pu croiser sur mon chemin. Captain America, Ironman, Thor, Hulk… aucun Joyeux Lurons mais les premiers Vengeurs ; d’ailleurs, j’aimerai être crédité comme membre fondateur du groupe. Sérieusement, sans moi il n’existerait pas ! Comment ça, ça ne serait pas une mauvaise chose qu’il n’existe pas ? Hum… rappelez-vous que j’ai connu que les membres suscités, je suis donc innocent sur ce qu’ils sont devenus après mon pétage de gueule. Suite à celui-ci, j’ai été arrêté et ramené sur Asgard avec le Tesseract. Plus de bannissement pour moi cette fois, Odin AllFather me condamna à la prison, me laissant des millénaires pour réfléchir à mon sort.
Et j’ai réfléchi. Je n’avais pas grand-chose d’autre à faire, de toute façon. J’ai réfléchi pendant seize semestres, jusqu’à approcher de la folie, conscient qu’aucune de mes réflexions ne m’apporterait de solution et que j’avais simplement tout le temps du monde pour réaliser que je passerais le reste de mon existence enfermé. J’aurai préféré mourir tant l’emprisonnement allait me détruire à petit feu, me condamnant à voir et revoir ce que j’avais perdu. Mère vint essayer de me soutenir. Sigyn vint essayer de me soutenir. Le précédent Loki avait connu l’enfermement également, sa libération et sa quête de vengeance conduisant au Ragnarök. Quoi que je fasse, quoi que j’essaie…
Je suis un dieu. Je ne peux pas m’en défaire cependant, parce que c’est moi. Parce que je ne sais pas faire autre chose et qu’il n’y a personne pour me donner une chance de faire autre chose. Ma place dans l’univers, tout comme dans mon panthéon, est précise. J’ai mes attributs et y suis enchainé comme à une malédiction. Je l’ai compris à réfléchir sur ma vie.
J’ai aussi compris autre chose. Une chose que vous avez confirmé au cours de l’heure et demi de spectacle que vous venez de voir. Comment ? En m’écoutant raconter mon histoire, en y riant. Mon histoire est une vaste blague. Comprendre cela m’a sauvé la vie : j’ai arrêté d’y accorder de l’importance. Fort de ce savoir, j’ai pu prendre le nouveau départ dont vous êtes témoins. Victimes ? Oui, aussi. Mais ne vous inquiétez pas, les Vengeurs vont bientôt vous sauvez. Car c’est là mon but, à présent. J’accepte ma place dans l’univers, d’être l’un de vos super-criminels afin d’aider vos super-héros à se dépasser, à devenir meilleurs, toujours meilleurs, afin de me battre. Je ne sais pas où ça me mènera mais ce n’est pas grave. Tant que cela sera drôle, les choses iront ! On terminera sur un petit conseil, entre nous, : si jamais vous êtes seul ou déprimé dans votre vie, rappelez-vous que vous êtes la raison pour quelqu’un de sourire. Après tout, vous êtes une blague ! »
Loki Odinson- Messages : 96
Date d'inscription : 16/11/2018
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Re: Loki Odinson, Laufeyson, Farbautison... Loki quoi
Voilà pour moi
Loki Odinson- Messages : 96
Date d'inscription : 16/11/2018
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Re: Loki Odinson, Laufeyson, Farbautison... Loki quoi
Très belle fiche en tout cas.
Hâte de lire tes RPs.
Hâte de lire tes RPs.
Ra's Al Ghul- Messages : 183
Date d'inscription : 08/11/2014
Re: Loki Odinson, Laufeyson, Farbautison... Loki quoi
J'ai adoré ta fiche.
Bravo pour cette écriture.
Cela me donne envie de voir ce que tu peux en faire en RP.
Bravo pour cette écriture.
Cela me donne envie de voir ce que tu peux en faire en RP.
Jasmine A. Sparks- Messages : 844
Date d'inscription : 05/10/2016
Re: Loki Odinson, Laufeyson, Farbautison... Loki quoi
Un poil puissant, mais fiche assez intéressante.
Rebienvenue à toi.
Rebienvenue à toi.
Amara Aquilla- Messages : 39
Date d'inscription : 22/08/2015
Re: Loki Odinson, Laufeyson, Farbautison... Loki quoi
Merci à vous trois et je ferais de mon mieux pour les RP !
Niveau puissance, en effet ; c'est mon plus puissant et les choses qu'il a été amené à faire dans les Comics sont assez folles (RespectTheThreat). Après, cela n'empêche pas d'avoir un adversaire pouvant interagir de façon abordable hors conflit, à mon sens.
Niveau puissance, en effet ; c'est mon plus puissant et les choses qu'il a été amené à faire dans les Comics sont assez folles (RespectTheThreat). Après, cela n'empêche pas d'avoir un adversaire pouvant interagir de façon abordable hors conflit, à mon sens.
Loki Odinson- Messages : 96
Date d'inscription : 16/11/2018
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Re: Loki Odinson, Laufeyson, Farbautison... Loki quoi
Belle fiche en tout cas.
J'ai bien hâte de voir la suite de ton jeu sur HA.
Ou de ce que tu as prévu de faire.
J'ai bien hâte de voir la suite de ton jeu sur HA.
Ou de ce que tu as prévu de faire.
Wanda Maximoff- Messages : 270
Date d'inscription : 03/11/2014
Re: Loki Odinson, Laufeyson, Farbautison... Loki quoi
Parfait. Je vous prends.
Vous commencez Lundi.
Vous commencez Lundi.
Mojo- Messages : 115
Date d'inscription : 25/02/2018
Localisation : Mojoverse, Terre
Re: Loki Odinson, Laufeyson, Farbautison... Loki quoi
Si on peut vous botter ensemble, cela va nous donner des congés pour un petit temps.
Re-Bienvenue.
Re-Bienvenue.
Anna R. Marie- Messages : 701
Date d'inscription : 21/10/2014
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