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Trois-en-une

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Message  Stepford Cuckoos Dim 17 Juin 2018 - 12:50


On est toutes trois assises à sur la banquette arrière de l’Uber que l’on a commandé, lequel est un large 4x4 pour nous permettre d’être à nos aises sur les sièges de cuir. Celle de droite a la tête renversée en arrière entre son appui-tête et la portière, regardant par la fenêtre. Celle du milieu a les épaules basses et le dos légèrement courbé, fixant ses mains jointes sur ses cuisses. Celle derrière le conducteur se tient droite dans son siège, voyant elle aussi le décor de la verte banlieue bostonienne défiler. A l’unisson, on soupire. Cela fait relever les yeux à notre chauffeur, nous épiant dans le rétroviseur intérieur avec ce léger malaise qui justifie le silence actuel. On le perturbe, on le sait. Etre polies et aimables avec lui n’a pas suffi à le distraire de notre conformité physique, sans doute du fait qu’on l’a été à égales. Il n’était pas question de se jouer de lui, on n’a simplement pas fait attention à notre synchronisme. On ne s’en est pas formalisées et est passées à autre chose, chacune de notre côté. A gauche, ça pense aux nouvelles possibilités qui accompagneront notre nouveau lieu de vie. Au milieu, ça pense à l’ancien et aux fantômes qu’on y laisse en tentant de ne plus en être nous-mêmes. A droite…

(Je m’ennuis.)

(Occupes-toi.)

(Evites de faire partager.)

(Je vous ennuis ?)

(Non.)

(Oui.)

(C’est ennuyant.)

(Ça va pour l’instant.)

(Mindee, c’est toi qui est ennuyante.)

(Non, moi je m’occupe comme Céleste me l’a conseillé.)

(Ça va être de ma faute…)

(C’est toujours de ta faute.)

(Vous ne vous ennuyez pas vous ?)

(Non.)

(C’est toi qui nous ennuie.)

(Céleste a dit "non".)

(Mais pas pour ça !)

(Vous m’ennuyez.)

(Moi par contre je m’ennuie plus, merci !)

Simultanément, on sourit. C’est silencieux et ne saurait attirer à nouveau l’attention de l’exclu qui est pourtant chez lui. Cela continue sans un bruit, sans un mot, même si celle de gauche lève les yeux au ciel, celle du milieu redresse un peu les épaules et celle de droite lève sa main pour tapoter la vitre de l’arrière de ses doigts. Inutile de se regarder pour savoir ce que les autres font, inutile de se parler pour savoir ce que les autres pensent, inutile de se regarder ou de se parler pour savoir ce que les autres ressentent. Du stress. Du stress qui fait se bloquer Phoebe, du stress qui fait courber le dos à Céleste, du stress qui préoccupe Mindee. Du stress qui diminue du fait des échanges mentaux, de l’humour et de l’agacement, de ce jeu de balle où l’on suit toujours le même ordre. Il nous suffirait de fermer les yeux pour le matérialiser, ce jeu d’enfant, mais on ne le fait pas : il y a deux places vides dans notre aire de jeu mentale. Amusement et agacement se fadent sous un relent de tristesse ainsi, à l’unisson, on clôt nos paupières.

Le ballon rouge rebondit une fois sur le sol amortissant vert avant que Mindee ne l’attrape, ses mains se refermant horizontalement avec brusquerie au point qu’il soit surprenant que la balle ne lui échappe pas. D’un mouvement vertical cette fois, elle lance la sphère en clore à destination de Phoebe à la grande surprise de Céleste. Les mains incertaines, la troisième rattrape mal lorsque la seconde lui fait passer et le triangle se brise un instant. Mindee a un grand sourire, Phoebe un en coin seulement. Lorsque la balle revient à la première, la parole l’accompagne.

« On est vraiment la Bonne Poire, la Brute et la Truande. »

La balle monte puis redescend jusqu’à rencontrer de nouveaux doigts, de nouveaux mots.

« Veux-tu voir qui est la Brute ?

- Phoebe, si tu fais ça tu vas lui donner raison.

- Et si tu ne me donnes pas raison, ça signifie que tu es la Bonne Poire.

- Pourquoi ne serais-je pas la Truande ? Je vais en politique tout de même.

- T’es pas au niveau de Mindee.

- Voilà, écoute Céleste.

- Toi aussi, veux-tu que je te montre ?

- C’est toujours sur moi que ça tombe…

- Voilà pourquoi tu es la Bonne Poire.

- Je plussoie Mindee.

- T’es vraiment la Truande.

- Je fais de mon mieux.
»

Elle fait silence, gardant la balle, et on tourne toutes nos yeux vers nos pieds.

D’un seul mouvement, on ouvre nos paupières. Toujours à la place du conducteur mais avec un malaise plus grand qu’avant, le conducteur s’excuse une nouvelle fois de nous réveiller. On est arrivée. Tel un chœur, on répond à l’unisson afin de le rassurer et lui sourit comme un seul être, faisant varier sa gêne sans la dissiper. Il ouvre ensuite sa portière pour sortir et on en fait de même, débarquant toutes trois du côté conducteur et dépoussiérant chacune à notre tour notre haut en vichy puis notre jupe tous deux noirs. Cela fait, on récupère nos trois valises identiques et tire une à une la poignée afin de les faire rouler derrière nous. Les remercîments sont, une nouvelle fois, faits d’une seule voix puis on laisse le chauffeur s’en retourner dans son véhicule en nous tournant vers le bâtiment administratif de style fédéral. L’Académie du Massachusetts connait sa période de fin d’année et on a dû attendre notre propre fin des cours avant de pouvoir y venir. Désormais, on y est.

Côte à côte, on fixe le bâtiment en écoutant l’ambivalence de sentiments qu’il nous procure. Satisfaction et malaise pour Mindee, espoir et appréhension pour Céleste, curiosité et regret pour Phoebe. On sait toutes pourquoi on est là, comment on en est arrivées là et où est-ce qu’on espère aller à partir de là. D’un même pas, on s’avance vers les petits escaliers qui nous conduiront vers notre nouvelle maison.
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Message  Stepford Cuckoos Ven 14 Déc 2018 - 10:26


Héritière de la garde de nuit formée en 1635, la première police de Boston est fondée sur ordonnance de la Cour générale en 1838 et devient officiellement le BPD en Mai 1854, en faisant le plus ancien département de police des Etats-Unis d’Amérique. Vingtième plus grosse agence de maintien de l’ordre du pays, ses deux milliers d’officiers et ses cinq centaines de membres civils assuraient un indice de sécurité de 66,57. Depuis l’implication des Hellions en tant que consultants, l’indice est passé à 87,50 ; soit un taux de criminalité de 12,5. Les principaux problèmes, modérés, sont toujours avec des personnes qui utilisent ou vendent des drogues ainsi qu’avec les crimes contre les biens, tels que le vandalisme et le vol. Crimes violents, comme les agressions et les vols à main armée, et corruption sont quant à eux aussi bas que les inquiétudes d’être agressé, d’avoir des choses volées dans sa voiture ou celle-ci dérobée. Mieux, les inquiétudes d'être sujet à une attaque physique ou morale en raison de la couleur de la peau, de la religion ou de la mutation sont très basses ; s’il est une chose dont les Bostoniens ne s’inquiètent plus, c’est de la différence.

L’une de nous est assise, mains jointes devant elle et manches du tailleur légèrement retroussées du fait de leur appui sur la table comme le classeur contenant un exemplaire du rapport de données publiques issues des différents départements de la municipalité. Les deux autres s’avancent jusqu’à l’officier qui garde l’entrée, encore emmitouflées dans nos vestes d’hiver dont le bleue est assorti avec celui de nos pupilles, illuminées par notre télépathie. La première fixe Mr Walsh, maire de Boston, qui préside la réunion. A son côté, Mr Gross, commissaire délégué, et Mr Long, commissaire en chef, entre autres. Les secondes saluent d’un sourire poli et entrent dans le commissariat. A leur encontre, l’agent Turner et le dossier qui nous amène.

« La troisième, répète-t-on au deux tiers, en parfaite simultanéité jusque sur l’intonation interrogative du policier. Elle est avec vos patrons. »

Intérieurement, Phoebe sourit. C’est elle qui a voulu être agente de liaison entre les Hellions et la municipalité, obtenant le double avantage d’à la fois être utile pour la communauté et pour ses ambitions professionnelles. L’idée d’être avec les décisionnaires pendant que le reste d’entre nous fait le "sale boulot" lui plait. Céleste souligne que ledit "sale boulot" aurait été évité pour nous trois si on avait voulu l’accompagner à sa réunion de vieux tandis que Mindee encourage les tentatives de monopolisation par l’égo de notre aînée, c’est toujours un sujet pour la railler. Phoebe rappelle que ce sont ces "vieux" qui décident pour la ville et Céleste que ces "décisionnaires" se doivent d’être à l’écoute de leurs concitoyens. Mindee, elle, prend bonne note de la différence de terminologie et du fait que les deux notions ne sont pas exclusives ; contrairement au pari qu’elle a lancé lorsque la police nous a demandé de venir.

Actuellement, les participations des Hellions conjointes au BPD sont principalement dans les interventions et dans les investigations : l’implication de super-héros pour arrêter des criminels en flagrant délit est classique et l’utilisation de capacités surhumaines pour faciliter la récolte de preuves ou les interrogatoires est une question de bon sens. Les Hellions de type Impers, soit les étudiants de l’Académie dont le cursus intègre la formation au travail en équipe et à l’utilisation de leurs capacités, sont les plus réguliers à œuvrer avec les officiers de police : ils peuvent patrouiller dans les quartiers les plus dangereux de la ville, tel Roxbury, Dorchester, Charlestown et une partie de Jamaica Plain, ou participer à des enquêtes. Médiatiquement connus, ils ont surtout un rôle de proximité destiné à prévenir la délinquance, par la présence, et à favoriser les rapports avec la population, par le dialogue. Ils sont les principaux impliqués dans les missions sociales, comme l’aide aux sans-abris humains comme mutants ou le conseil bénévole dans leur domaine d’étude, tandis que, leurs missions de sauvetage ou d’arrestation devant conserver des risques modérés, ils sont d’une certaine manière au niveau des policiers n’appartenant pas aux unités d’élites et collaborent avec eux comme tel, illustrant le fait qu’un groupe de mutants peut œuvrer conjointement avec les autorités humaines. Lors des interventions du SWAT, ce sont plutôt les Hounders qui sont amenés à s’impliquer ; leur formation est terminée et ils sont aptes à gérer des situations à plus haut risque ou avec des enjeux politiques ou médiatiques plus fort. Ils sont moins dans le social et plus dans l’intervention, même s’ils peuvent être amené à prendre publiquement la parole. Enfin, les Devils sont à considérer au cas par cas, comme le veut l’autonomie dont ils disposent et leur possibilité d’agir sous couverture en refusant toute reconnaissance médiatique. Beaucoup voient la mise en place de ces trois catégories par Emma Frost comme inutile, pour nous il s’agit d’une structuration complémentaire permettant à notre organisation d’agir sur les divers axes de super-sécurité : de proximité pour les Impers, à l’instar de la Young Force et de certains Vengeurs, et d’intervention, officielle comme les Vengeurs pour les Hounders et clandestine comme les X-Men pour les Devils. Bien qu’appartenant à cette troisième catégorie de part de notre formation à l’Institut, nos actions sont plus proches de la première de part de notre implication visible et régulière. Evidemment, on s’épargne les patrouilles et les petites interventions mais on est régulièrement consultées par un commissariat ou un autre dans le cadre d’interrogatoires : en tant que télépathes, vérifier la culpabilité d’un suspect est généralement aisé et on a donc proposé ce service au BPD. Evidemment, on connait le quatrième amendement de la Constitution et, contrairement au SHIELD comme à beaucoup d’autres, on refuse de rentrer dans la tête des gens sans l’obtention d’un mandat de perquisition un peu spécial. Virtus ius superat, le pouvoir surpasse la loi ; d’où l’importance que notre pouvoir soutienne la loi et respecte celle-ci, en plus de se limiter lui-même par l’éthique. Après, la criminalité bostonienne étant ce à quoi on l’a réduit, il est possible d’obtenir des mandats jusque pour les deux principaux types d’affaires que l’on croise : les vols et les drogues. D’où le pari de Mindee.

« Le bilan annuel est bon, convient-on toutes trois mêmes si une seule l’énonce, décroisant les mains de sur son classeur. La question est de savoir comment peut-on faire mieux. Pas seulement au niveau sécuritaire et social. Augmenter les capacités de télécommunication de l’E.M.S. pour raccourcir les délais de réponse du 311 est une piste importante. Je peux voir avec la Frost International pour le matériel et certains Hellions accepteront peut-être de promouvoir le poste de standardiste. Après tout, c’est un métier qui contribue à sauver des vies. »

Le haussement d’épaule qui ponctue la déclaration se suit de la saisie d’un stylo, afin de noter de son écriture sophistiquée les commentaires en marge du document papier. En parallèle, les vestes d’hiver sont ôtées et l’affaire criminelle réclamant notre attention nous est expliquée. Mr Walsh est favorable à l’implication des Hellions pour encourager les jeunes à avoir ne serait-ce qu’un mi-temps en parallèle de leur étude, souhaitant savoir également si des personnalités en vue comme Rachel Williams ou Josephine Shaw accepteraient de promouvoir l’initiative. L’agent Turner insiste bien sur l’obtention du mandat avant d’en venir aux faits, lesquels parlent d’un cambriolage.

(J’ai gagné !)

(Donc Phoebe a perdu.)

(Donc c’est toi qui vas faire la demande auprès de Rachel ou Jojo.)

(C’est injuste…)

(C’est bien joué.)

(C’est comme ça.)

(Pourquoi ?)

(Pourquoi pas ?)

(Parce que c’est moi qui décide, Céleste.)

(Parce que t’es "décisionnaire" ?)

(Parce que t’es "vieille" ?)

(Taisez-vous.)

(Non.)

(D’accord.)

La lumière bleuté, preuve de notre utilisation de la télépathie, s’estompe alors que l’on continue de suivre l’officier de police. Le regard de celle de gauche se tourne vers celle de droite qui lève un sourcil et penche légèrement la tête. Céleste n’en revient pas de comment Mindee à interrompue la communication avec Phoebe mais c’est cette dernière qui l’a demandé, se défend la seconde. La première s’inquiète de l’engueulade qu’on va avoir lorsque la troisième reviendra à portée de notre esprit-ruche tandis que l’autre imagine la rature qu’elle a dû faire lorsqu’elle s’est faite "raccrocher au nez". L’arrivée à la salle d’interrogatoire coupe aussi court que possible à nos échanges silencieux et ce sont nos manteaux que l’on échange avec le dossier du suspect afin d’aller faire notre numéro.

« Bonjour, Mr Bell, dit-on à l’unisson une fois que l’officier de police a refermé la porte derrière nous, afin qu’il ne sache pas laquelle regarder.

- On suppose que vous savez qui nous sommes, pourquoi nous sommes ici, poursuit celle de droite.

- Vous clamez n’avoir rien fait, on peut vous aider à le prouver, renchaine celle de gauche.

- Pour cela, on aimerait votre autorisation afin d’entrer dans votre tête, conclu-t-on de nouveau ensemble, alors qu’on s’assoit en face de l’homme. L’a-t-on ? »
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