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Rubik's Cube

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Message  Nandy Marshall Jeu 24 Mai 2018 - 18:43


 

 Rubik's Cube
 

 

Il est de ses matins agréables, de ceux que l’on aimerait prolonger. Il suffit bien souvent de peu. Souvent très peu. Nandy, c’est les rayons de soleil qui se faufilent à travers les quelques espaces libres entre deux rideaux qui lui suffisent. Ces rayons mêmes qui chauffent de manière linéaire une partie du corps. Le bas du dos, les épaules, le menton, qu’importe. Juste ces quelques rayons de soleil qui réchauffent l’esprit. N’oublions pas qu’elle est humaine. N’oublions pas que malgré sa place dans son monde, elle reste une femme née sur Terre, elle a appris ce genre de petits plaisirs, tout comme elle a appris d’autres plaisirs en grandissant. La violence, l’horreur, le dégoût, l’addiction qu’elle offre à ses spectateurs, toujours plus nombreux. Toujours plus en soif de sang. Elle vivait au rythme d’un bonheur qui générait le malheur ailleurs. Qu’importe, elle avait le bon côté. Elle régnait dans un monde au coeur battant, battant au rythme de ses idées. Elle régnait dans ce lit, entre couverture et draps, écrasant l’un, repliant l’autre, se redresse et éteint cette sonnerie. Ouvre le cellulaire, répond à quelques mails, en envoie quelques autres. Passe un appel ou deux, prends quelques conférences vidéos, arrange d’autres rendez-vous dont certains reportés.

Elle avait posé son après-midi et c’était important. Une après-midi entière pour elle. Ses activités étaient dignes de toute femme qui se respecte. Un peu de shopping, un thé glacé sur la cinquième avenue, lire un bouquin dans Central Park. Remettre une mèche de cheveux qui se la jouait sauvage, replacer ses lunettes à l’aide de son index, et uniquement celui là, sourire naïvement en voyant un chiot. Elle avait besoin de ses après-midi. Elle avait besoin de se souvenir de ce que c’était, que de vivre une vie plate et ennuyeuse. Bizarrement, ça fonctionnait. A chaque fois, elle revenait avec de nouvelles idées. Les humains étaient des êtres particulièrement intéressants, quand on les prenait avec le recul. Imiter les femmes était chose aisée, surtout quand on en était une. Les hommes n’étaient pas à délaisser non plus. Parfois, sous une illusion, elle s’amusait. Changeait de sexe, d’âge, de physique. C’était son étude de l’humain, son jeu du mois, ses après-midi. Toujours accompagné, elle vagabondait. Elle détestait être dérangée. Aujourd’hui, ce fut le cas. Aujourd’hui, un appel d’urgence. Mojo.

Il y a quelques années déjà, il l’avait appelé en urgence. Urgence, qu’il disait. Nandy est arrivée, plus rapidement que lorsque sa mère criait “à table !” du bas de la maison, et ce n’est pas rien ; elle dévalait les escaliers mieux que personne. Plus rapidement qu’une lionne après une hyène. Ou que des hyènes s’échappant aux lionnes, au choix. Elle est alors arrivée, face à Mojo, les poumons suffocants. Sa poitrine n’était que des aller-retours un peu plus proches de son coeur, presque sur le point d’exploser. Elle a repris son souffle, elle a essayé. Elle a toujours été dévouée. Peut-être trop. Elle, là, face à ce géant prêt à en faire pâlir plus d’un. Droite, prête à tout ordre, toute demande. Sa réaction ? Il s’est mis à rire. Oui, rire. Le spectacle l’amusait, probablement. La folie d’une enfant, surement.

Elle n’a jamais compris la nature de cette humeur positive et ne les comprend parfois pas toutes. Tout comme cet appel. Elle y va quand même. Elle se presse, passe la grande porte. S’avance devant celui qui d’un rien s’emporte.

Je pensais que c’était mon après-midi disponible, mais à priori, non.” qu’elle râle, telle une enfant à qui on aurait confisqué un jouet. “J’espère pour toi que c’est vraiment important.” le ton de la voix s’accentue sur le vraiment. Il faut comprendre là qu’elle est en colère, qu’elle le dissimule derrière un calme digne des plus grands, mais que c’est quand même présent. Généralement, on touche pas aux après-midi de libre. C’est l’une des règles non explicite. L’une des nombreuses que l'on pense assimilé, mais qui ne le sont pas. Oui, c’est une règle. Sauf qu’on ne connaît que trop bien la partie adverse, on sait que pour l’être en face, les règles ne sont rien que du vent. Pire, est-ce qu’on peut réellement stipuler un quelconque règlement ? Venant d’autres que de lui ? Arrivant d’autres hémisphères que les siennes ? La négation comme toute réponse, évidemment que non. Il fait les règles, dicte ses lois, impose ses silences. Il a ses torts, fait ses choix, calcule ses absences. Face à lui, le monde n’est qu’un jouet. L’univers, un puzzle. Un Rubik’s Cube géant qu’il mélange au gré de ses envies. Les couleurs ne lui importent que peu, il se moque bien des lignes de rouge et de bleu. Du moment que c’est joli. Heureusement qu’il y a Nandy.
  
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Message  Mojo Jeu 14 Juin 2018 - 19:17


« La chair azur se fend, inerte. S’ouvrant face à la précision chirurgicale d’un scalpel tenu du bout de longs doigts. Lentement, mais sûrement, l’intérieur est baigné d’une lumière artificielle venant en dévoiler les entrailles. La peau bleue atypique de ces aliens aux pouvoirs aussi vastes que mystérieux se reflète dans les lentilles sophistiquées des appareils médicaux disposés devant la victime. D’ailleurs, est-elle morte ? Ou simplement endormie ? Aucun cri n’est émis de cette bouche grande ouverte par laquelle sort tout un tas de tuyaux. La puissante musculature du spécimen est écartelée sur une table aseptisée, les bras et les jambes attachés fermement par des mécanismes complexes neutralisant toute retenue. A priori futile, puisque l’humanoïde entravé ne semble pas se débattre, on en distingue tout à coup l’utilité lorsque de violents spasmes le parcourent. Les dents carnassières du bourreau se dessinent alors sur son visage obèse. Il semble avoir obtenu la réaction souhaitée et les différents appareils entreposés et connectés s’affolent de plus belle. Des bips et autres signaux lumineux imprimant sur des écrans holographiques tout un tas de rapports sont ignorés du scientifique fou. Cependant, il n’a de scientifique que le laboratoire, ne portant même pas de gants ni de masque, il semblerait que la propreté et l’hygiène ne soient pas quelque chose dont il se préoccupe dans ses opérations à cœur ouvert. On pourrait d’ailleurs uniquement qualifier cette opération « à cœur ouvert » si celui-ci était encore attaché à son propriétaire. Chose qui n’est pas le cas ici, puisqu’il bat dans une cuve de verre, baignant dans un liquide violacé. D’un violent geste, le tortionnaire arrache les tuyaux de la bouche de l’alien. On peut alors découvrir que ces derniers remontaient jusque dans les entrailles du pauvre cobaye qui se met alors à tenter vainement de respirer.
C’est à ce moment que l’infâme docteur ravala son sourire. Grommelant dans son quintuple menton des mots inaudibles et faisant la grimace face à ce qu’il observait visiblement comme un échec. Il ne fallut pas plus de quelques dizaines de secondes avant que le cœur dans la cuve ne cesse de battre et que les spasmes stoppent rendant à la victime un repos éternel.

« Ces Kree sont très décevants… Trop décevants, même. D’où est-ce que tu me les as ramenés ? Hein ? Tu veux qu’j’te dise Domo ? Ce Kree-là… C’est de la merde. Voilà ce que c’est. De la grosse merde. Incapable de supporter un transfert d’énergie vitale sans clamser. C’est la cinquième fois que je le réanime. Alors oui… Bien sûr. C’est drôle au début quand il répète toujours les mêmes paroles m’implorant d’épargner sa fille…
- Sa femme, votre majesté.
- Peu importe. C’est drôle. Surtout quand on sait que c’est lui qui l’a dévorée y’a peu sur notre chaîne spéciale pour les fins gourmets cannibales. Mais…
- Mais ?
- Mais quand même j’ai pas que ça à faire Domo ! Tu comprends ?!
- Bien sûr, votre grosseur. Nous allons en amener d’autres. Des plus vaillants.
- Non c’est bon. Je me suis lassé. Convoque tout le conseil. J’ai de grands projets en tête plus intéressante que les Kree.
- Quand souhaitez-vous tenir ce con...
- Maintenant.
- ... seil. Maintenant ?
- Maintenant.
- Immédiatement donc.
- Oui. Dans l’instant.
- Dans l’instant qui suit celui-ci ou celui encore après ?
- Hum. D’ici dans quelques instants.
- Quelques ? Une dizaine.
- Oui. Une dizaine est bien.
- …
-
- …
-
- Vous ne pensez pas qu’il serait judicieux d’instaurer une unité de temps au Mojoverse, votre infamie ?
- Jamais ! On se débrouille très bien sans !
- …
-
- …
- Bon… D’accord. Calez-vous sur l’horloge de la réalité de Philip Price. Mais ça doit rester secret. Garder cela uniquement au sein de l’administration.
- C’est bien compris. Du coup. Dans 1 heure ?
- Une heure ?
- Le conseil, votre saleté, je le convoque dans 1 heure ?
- Oui. Une heure est bien.
- …
- Dites-moi Domo…
- Oui, votre dégueulasserie ?
- Tu ne prendrais quand même pas un malin plaisir à m’insulter sous prétexte que j’aime qu’on flatte mes lignes ?
- …
-
- Jamais je ne me permettrais... Votre…
- Votre ?
- Votre… hum...
-
- Obésité ?
-
- …
- Obésité est bien.
- Dois-je convoquer Nandy, votre excellence ?
- Oui. J’ai dit tout le conseil.
- Je me dois de vous rappeler qu’elle a posé son après-midi…
- Hein ?
- Elle a notifié l’administration qu’elle, je cite, « posait son après-midi », votre seigneurie.
- Ce qui signifie ?
- Là. Je dois vous avouer que j’en ai absolument aucune idée.
- Du coup ?
- Du coup ?
- Du coup pourquoi tu m’emmerdes avec ça, Domo ?
- J’imaginais qu’il s’agissait d’un langage codé entre vous deux. Je me devais de vous le dire.
- Je vois. Ça se tient.
- Merci monsieur.
- Je t’en prie, Domo.
- Vous êtes bien bon.
- Merci, Domo. Ce n’est pas simple tous les jours.
- Je suis là pour vous soutenir de toutes mes forces, votre déliquescence.
- Et c’est pour cela que je te remercie.
- Puis-je vous poser une question ?
- Bien sûr, Domo.
- Vous me remerciez n’est-ce pas ?
- Oui. Indéniablement.
- Vous êtes donc satisfait de mon travail, n’est-ce pas ?
- Sans l’ombre d’un doute.
- Nous sommes donc dans une relation professionnelle amicale faite d’un respect mutuel, n’est-ce pas ?
- Parfaitement, Domo.
- Dans ce cas, pourquoi est-ce que vous m’étranglez avec ce sourire malsain, votre fourberie ?
- Parce que tu m’emmerdes, Domo.
- Je vois. Ça se tient. »

Un conseil extraordinaire fut appelé ce jour même. La Sainte Trinité et la chambre des 6 allaient s’entretenir autour de la grande table ronde de la MojoTower où le leader suprême présidera la discussion. Au programme ? Invasion, rentabilité et divertissement. Ce qui revient au même ordre du jour des conseils stratégiques depuis la nuit des temps. Les 10 sièges se remplissent petit à petit chacun répondant à l’appel et arrivant à leurs rythmes dans la grande salle. Major Domo est en vie. Aucune marque de strangulations ne semble visible, comme si l’altercation n’avait pas eu lieu, chose peu probable. Sur la table, des hologrammes affichent des informations diverses et variées alors que les murs sont jonchés de nombreux écrans diffusant la Mojovision en boucle.
À quelques encablures quantiques de là, dans un univers parallèle, un homme se tient debout, fier, sur le toit d’un immeuble New Yorkais. Il est un gardien silencieux, mandaté par son supérieur pour veiller à distance sur une mutante de la plus haute importance. Ses bras croisés, du nombre de six, ses armes mythiques dans le dos, il scrute la ministre de la Mojovision, par la fenêtre de son appartement alors qu’elle est allongée sur son lit à plusieurs kilomètres. Il est un gardien discret et sait conserver ses distances. He-Lix est fidèle et apprécie Nandy pour ses qualités humaines. Il n’aura donc pas de mal à régler le moindre conflit se présentant à elle. Alors qu’elle s’apprête à traverser une rue parallèle à une grande avenue, il se déplace de building en building, se téléportant et restant invisible. IL est l’heure pour eux de rejoindre la maison mère. Le signal a été donné et il se permet d’apparaître devant Nandy.

« Bonjour mademoiselle. Si vous le voulez bien. »

Ils se connaissent sans aucun doute et tendant sa main, He-Lix invite la jeune femme à voyager dans l’espace et le temps. Il la suit dans les couloirs et les corridors de la MojoTower. Impassible, il est néanmoins étonné d’une telle précipitation de la part de la ministre. Alors qu’elle arrive dans la grande salle, essoufflée, il se permet de lui souffler à l’oreille quelques mots.

« Vous n’avez pas besoin de vous abaisser à courir, mademoiselle, vous avez un rang à tenir. »

Piètre diplomate, il en conviendra. Mais il n’a pas été programmé pour cela. Il s’en va sans plus attendre s’asseoir à sa place, saluant d’un hochement de tête ses camarades de classe. Le professeur, obèse, n’est pas un bon diplomate non plus. Se gaussant devant l’image insolite d’une mutante essoufflée après avoir couru pour le voir.

« Prends place, Nandy. Je ne sais pas ce que tu comptais faire de ton après-midi, mais c’est sans aucun doute moins palpitant que ce que nous allons faire ici. »

D’un claquement de doigts, l’hologramme central de la grande table changea pour se transformer d’une liste d’informations à un portrait précis et tournant sur lui-même. Une femme, grande, forte, sauvage, arborant un costume reconnaissable entre mille, était le centre de tous les regards et l’objet d’un sourire toujours plus mesquin de la part de la larve. Alors que le silence régnait, une seule phrase sortit de la bouche lippue de Mojo. Une phrase, une demande et un prénom. Il n’avait pas besoin d’en dire plus pour que la majorité de l’assemblée comprenne sa demande. Il voulait cette personne. Il la voulait dans ses émissions, dans un programme de divertissement et une stratégie à l’échelle globale. Il voulait des avis, des idées, des concepts…

« Je la veux. »
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Message  Nandy Marshall Dim 8 Juil 2018 - 16:22


 

Elle est reine dans son pays. Reine des choix qu’elle fait, des décisions qu’elle prend. Elle est reine et comme chaque reine, elle contrôle. Elle décide. Elle juge. Elle ordonne. Elle n’ordonne que peu de chose, en réalité, quand les choix viennent de plus haut. Elle torture, elle sacrifie, elle planifie. Donnez-lui un nom et elle s’en occupe. Costumes, plans et couleurs. Soyez bien accroché au niveau du coeur. Plus il y a de sang, plus c’est apprécié. Elle ne choisit que trop souvent le mal physique, les douleurs qui se voient, les couleurs pourpres, les entailles qui font ces marques, les gravures qu’elle offre à vie. Elle aurait tendance à penser que les douleurs morales sont bien plus drôles. Que se jouer du cerveau relève d’un plus grand amusement. Que c’est par les sentiments que les plus fortes douleurs sont ressenties. Elle écoute, elle acquiesce, elle accepte. Elle est ce pion avec lequel on joue, celui qu’on balade et qu’on utilise. Elle est la reine sur un plateau. Elle se moque du fou, elle mange les adverses, se balade en sécurité, toujours entouré. Elle est reine. Reine, elle n’est pas joueuse.

« Bonjour mademoiselle. Si vous le voulez bien. »

Ce n’est que politesse. Elle n’a pas le choix et ils le savent tous deux très bien. Ce n’est pas une volonté de sa part, elle doit y aller. Connaissant la jeune femme, quand bien même sans volonté, elle n’aurait jamais refusé. Elle aime beaucoup trop ça. Les limites de la torture s’arrêtent à son imagination. Les limites graphiques s’arrêtent quand les technologies du MojoWorld ne suivent plus, et ils suivent toujours. Suivre, ce qu’elle fait actuellement, avec cette main tendue. On a beau s’habituer à la sensation, elle n’en reste pas moins extraordinaire à chaque fois.  

« Vous n’avez pas besoin de vous abaisser à courir, mademoiselle, vous avez un rang à tenir. »

Tu entends ce soufflement, He-Lix ? Cet essoufflement ? La marque d'un manque. Marque une faiblesse. Manque d'entraînement, certainement. Les sourcils se haussent. S’abaisser à courir ? Attends, de qui vient cette remarque ? Elle n’écoute qu’à peine, il n’est personne pour lui dire quoi que ce soit. Ce n’est qu’un fou. Surtout si c’est un jugement. Elle tient son rang comme elle l’entend, elle se met à courir si ça lui chante. Très rapidement, son attention se porte sur l’obèse.

« Prends place, Nandy. Je ne sais pas ce que tu comptais faire de ton après-midi, mais c’est sans aucun doute moins palpitant que ce que nous allons faire ici. »

C’était certes, sans l’ombre d’un doute, beaucoup moins palpitant. Son après-midi s'apparentait à du repos, c’est désormais du boulot. Les deux occupent, cela dit. Les deux s’équivalent, aussi. Le souhait de l’être gras apparaît, et c’est sans un doute qu’elle la reconnaît. Elle pourrait pratiquement mimer de ses lèvres la phrase prochaine. Elle prévoit le son que feront les prochains mots. Pourquoi nous réunir si ce n’était pas dans un seul but ? Pourquoi être tous ici, si ce n’était pas dirigé d’une simple volonté ?    

« Je la veux. »

Cette femme est son obsession, elle avait entendu parlé de Wonder Woman des tas de fois, déjà. Elle savait qu’il fallait une idée à la hauteur de ses espérances, bien même au delà. Le simple ne lui suffirait pas, le divertissement n’était pas assez, il fallait plus. Il fallait que même lui soit surpris, qu’il en rêve la nuit, qu’il se mette à compter les jours avant le commencement, comme un enfant face à son calendrier de l'avent.

"Ramenons la seule, auprès des Valkyries."

Et sous ses mots se dévoilent les visuels. Elle a le contrôle de l'Assemblée et c'est la salle qui bientôt se transforme. Le jeu de l’esprit prend le dessus, chacun d’entre eux se change en proie. Elle chasse les idées reçues, elle leur montre ce qu'elle voit. Ils sont nombreux et elle ne sait faire ça que depuis peu. Les entoure d'une forêt, leur montrant les plus beaux paysages. Les arbres sont majestueux, les couleurs explosent d'un vert lumineux. Elle les encercle dans sa rêverie, dans ses envies. Son imagination repousse les murs, la pièce n’est plus qu’un grand théâtre qui prend vie. Tous les cinq mètres, un tronc aussi gros que Mojo se dessine, avec à sa tête, un feuillage irréaliste. On peine à croire que c’est en automne et pourtant, du jaune se mélange au vert. Est-ce du vert tellement clair qu’il se compare à un jaune ? Est-ce réel ? Tout semble si réel. Aucun bruit, seul le murmure d'une brise qui se faufile entre les branches de chênes. Quoi que. Attendez. En écoutant bien, en tendant l'oreille plus loin, en cherchant ailleurs, on croirait entendre de l'eau. De l’eau qui glisse, qui s’avance, qui suit la route toute tracée. Mère nature la lui a imposée. Là, entre deux arbres, les rayons du soleil se frayent un chemin, d’une seule ligne, droite, au milieu de ces branches ondulés. Là, juste là, des fleurs prennent place, place qu’elles méritent bien que ce ne soit pas la saison. Des althéas, des pétunias. Ce sont des tâches de violet et de bleu. Alors, tout se mélange. Le jaune se mélange au vert qui se mélange au marron plus clair. Ce pêle-mêle pourrait paraître incohérent si au milieu ne régnait pas une déesse. Cette déesse qui met tout le monde d’accord. Cet être si beau qu’il en est presque douloureux de ne pas la voir ouvrir les yeux. Paisible, les bras relevées, elle dort. Le haut du corps est couvert d’un bustier, que le rouge est troqué.

Du blanc. Symbole de la pureté.
Du blanc, qui sera bientôt tâché.

Autour d’elle arrivent lentement d’autres beautés. Divines. Sublimes. Les feuilles ne craquent qu’à peine sous leurs pieds. Leurs armures semblent souples, légères. On a du mal à croire que ces anges viennent des enfers. Leurs yeux appellent à la haine quand leurs tenues dévoilent des muscles formés sans peine. Lueurs assassines. A chaque mouvement, un muscle réagit. La marche est cohérente, élégante. Toutes à l’unisson d’une même armée. Toutes à l’unisson, d’un même voeu dicté. Une ronde se forme autour de Diana, lances et épées. Leurs tenues sont dignes des plus grands, réalisées d’une main de maître, que cette table pourrait sans effort reconnaître, d’un génie que peu peuvent se permettre. Nandy.

L’alpha est sans doute la plus impressionnante. Le visage est marqué. Une cicatrice casse son visage, se dessinant de part en part. L’oeil est touché, et a probablement été remplacé. C’est qu’à peine cicatrisé, du haut du front au bas du menton, commençant en haut à droite pour s’abattre en bas à gauche. La douceur de son visage n’en n’est pas moindre pour autant, elle reste belle. Les cheveux sont bleus électriques bien que l’intensité reste impossible à déterminer au vu du sombre de la scène. Les yeux sont rouges, les sourcils froncés. Les lèvres sont pulpeuses, magnifiquement tracé. Sans doute la plus belle de tous les êtres de cette scène. C’est sur elle que les paris seront lancés. C’est pour elle que les spectateurs voteront, appellerons. C’est elle.

Elle a une cape. Non, pas de vulgaire cape, pas de celles qui manquent de personnalité, n’ont aucune utilité. Elle est majestueuse, faite de plumes, le haut est noir et se dégrade au blanc. Elle habille sa silhouette, fait ressortir sa suprématie. Sa main se lève. Quelques secondes s’écoulent puis d’autres pas se font entendre. Plus nombreux, plus lourds. L’atmosphère est épaisse, on sent le danger. De grosses respirations en bruit de fond, qui s’approchent. Apparaissent des loups, plus grands encore que les valkyries, plus gros encore que Mojo. L’un possède une patte en fer, armature d’un nouveau genre. Le troupeau s’approche, rejoins le cercle, se couche. Aucun danger, Diana dort.

Ce n’est qu’un simple trailer. Imaginez la suite, une fois réveillée. Imaginez donc les spectateurs voter pour la valkyrie. On pourrait même leur permettre d’offrir des éléments de combat à leur candidate favorite. Réaliser des concours de dessin pour les habiller. On détruira Diana psychologiquement pour que les combats durent plus longtemps, évidemment.”

Pas de rouge ni de bleu. Juste un monde qui naît d'un esprit pour en rejoindre quelques dizaines d'autres. Un monde inventé de toute pièce qui prendra vie, seulement si le joueur décidera d’y prendre partie. Telle une reine, c'est le chemin qu'elle a décidé d'emprunter. Telle une reine, elle a d'autres possibilités. N'oublions pas qu'ici, la finalité est de gagner.
  
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