Le camion du démon (PV Matt Murdock)

J’ai passé une bonne partie de la journée coincée ici dans ma fourgonnette banalisé. Le convoi devrait passer devant moi d’une minute à l’autre. La première journée d’un long procès devait se terminer vers 15h. Putain de merde, tu parles d’un foutu cirque. J’imagine cette charogne de Thomas Gates debout dans son chic complet Louis Vutton. J’ai le goût de vomir lorsque je pense à ce pantin de juge qui gobe toutes les fientes de cette armée d’avocat. Heureusement, je suis là pour juger cette ordure et je ne serai pas aussi clément!

Ce fils de pute est certainement l’une des pires personnes que j’ai connues. Les accusations auquel il fait face ne sont que de la poudre aux yeux. Derrière ses aires de playboy milliardaire, il se cache le responsable du plus grand réseau de trafic humain en Amérique. J’en aie bien sauvé quelques s’une, mais les victimes se compteraient par centaine, voir par millier. Prostitution, don d’organe, esclavage… Si vous avez de l’argent, il acceptera de vous vendre son bétail.

Si je laisse le procès suivre son cours, cet enfoiré n’aura qu’une tape sur les doigts. Ce mec serait encore au sommet du monde nu été de ce duo de journaliste qui a réussi de mettre au grand jour ses pratiques malhonnêtes face à ses concurrents. Une ombre sur sa réputation, mais encore l’an passé, en pleine enquête, le Time le définissait comme l'archétype du PDG de demain. Il faut dire qu’il a tout pour faire vendre des copies à ses pigeons d’Américain. On aurait dit qu’il était voué au succès depuis l’enfance. Avec une crinière digne d’Hollywood, il a révolutionné en quelques années le monde du transport routier. Actuellement, près de 10% des camions que l’on croise sur les autoroutes du pays lui appartient. Les femmes sont amoureuses de lui alors que les mecs l’admire. Encore aujourd’hui, personne ne se doute que cet empire a été construit avec le sang de jeunes mexicains. Même moi, je n’en avais aucune idée avant d’intercepter l’une de ses cargaisons vivantes. Je pensais bien trouver des putains de guns ou de la dope, mais c’était bien plus horrible. Maria, cette scène t’aurait tué si seulement tu avais été encore vivante. Je n’en dors plus. Putain, ça fait quoi 8 ou 9 jours que je n’ai pas fermé l’œil?  J’ai la gerbe quand je repense aux regards de ses femmes. Un regard détruit, désespéré et apeuré. Le même regard que ces bovins qu’on conduit à l’abattoir. Je sais que toi, tu comprendrais pourquoi je dois le faire.

Je dois cesser de tergiversé seul derrière mon volant. Un peu de concentration! Le cortège vient de tourner sur ma rue et je le vois maintenant se diriger vers moi. Je me cache derrière mon siège lorsque les automobiles passent devant ma bagnole. J’attends quelques secondes, je reprends place sur mon banc et je démarre ma caisse.