V.V.V. l'anomalie quantique

Vladislav Volkov de Valachie

"Je suis une infinité d'être dans une infinité de réalité"

Ouroboros 1

Le fils du mal

© LITTLEHARLEEN

Je n’ai que peu de souvenirs du premier Ouroboros de cette réalité, surement car il partage une part en commun avec moi. Le premier était passionné par l’enseignement de son père adoptif, le Comte Tepes, il adorait ces histoires de sang et souffrance, et il serait surement devenu un grand tyran s’il avait perduré au travers du temps. De ce que je me rappelle, dans certains flashs, il était meilleur guerrier que moi, se battant à l’épée auprès des guerriers de Tepes, affrontant les Turcs avec non une forme de conviction mais une passion, celle du massacre. Je n’arrive pas réellement à comprendre comment une version de moi s’est laissée aller à ce point dans le besoin de faire du mal à autrui. Quand je revis des images de sa vie à lui, je sens à quel point c’était vital pour lui, autant que respirer ou manger, il aimait ce qu’il faisait, il en avait besoin pour continuer. En clair, il n’avait rien d’amusant et pourtant j’ai eu le même père sans ressentir ce besoin, sans agir ainsi. J’ai connu plusieurs versions « méchantes » de ma personne, mais elles avaient une conviction profonde, une raison, une excuse. Le premier qui a marché sur cette réalité n’avait rien pour justifier cela, même son éducation n’est pas réellement une excuse pour ce qu’il faisait et encore moins pour ce qu’il ressentait.  

Je crois que je peux me permettre de dire officiellement que mes pires cauchemars sont des visions de sa vie à lui, car quand je retrouve des souvenirs d’une version précédente de ma personne, je ne me retrouve pas uniquement avec des visions, mais aussi je ressens ce qu’il éprouvait. Ce qui semble avoir marqué le plus Ouroboros 1, dans ce que je ressens en tout cas, c’est le fait que son « Père » n’était jamais assez fier de lui, ainsi que sa mort. Une mort faite dans la trahison, alors qu’il était à la tête d’une troupe d’hommes et que son Père était occupé à pactiser avec les ténèbres les plus anciennes. Ouroboros 1 considéré comme un monstre par ses propres alliés s’était retrouvé criblé de flèches amies dans le dos lors d’une charge. Le gout de la trahison dans la bouche pour son dernier souffle. Il n'avait que 23 ans d'existence.

Ouroboros 2

Le fils de l'Art

© LITTLEHARLEEN

Le second Ouroboros arrivé sur ce monde s’était réveille sur le champ de bataille juste après la mort du premier, et celui-ci n’était pas un guerrier, ni un homme de sang, du coup il avait fuit pour s’éloigner de la haine et des cris, fuit en tentant de comprendre pourquoi il s’était soudainement réveillé dans ce monde. Pour moi, les souvenirs d’Ouroboros 2 sont importants, car il est le premier a avoir été arraché à sa réalité pour arriver ici, le premier à avoir connu ce changement soudain d’existence et il avait ce sentiment d’incompréhension, de perdition, d’inconnu. Quelque part, nous le connaissons tous mais les souvenirs du second que nous partageons apportait un coté rassurant, car il a eu le temps de comprendre, d’analyser, et tout cela nous le gagnons à chaque version. Des images que j’ai du second, il avait passé beaucoup de temps au début à voyager pour comprendre ce qui lui était arrivé, à découvrir une autre réalité marquée par de faibles différences historiques et quand il était arrivé dans le centre de l’Europe, en Italie, il s’était posé tranquillement, travaillant pour gagner une humble demeure dans la quelle il tentait de dompter le don qui était le notre, ainsi que de comprendre ce que nous sommes. Il n’arrivait pas à trouver des mots pour exprimer ce qu’il ressentait et découvrait, surtout agressé par les souvenirs du premier. Alors il s’était mis à exprimer cela sur la toile, peignant ses ressentis ainsi que ses idées sur sa nature, peignant des choses que seuls ceux ayant chuté dans l’anomalie pouvaient comprendre. Je crois que ma passion pour la peinture vient d’Ouroboros 2, comme si ses souvenirs de son art étaient rassurants, ou tellement parlant qu’il m’avait donné envie de continuer ses œuvres.

De ce que je ressens, il était fier quand il avait su donner de ses œuvres à Rome, pour l’Eglise, il était heureux d’avoir su se fonder une famille, il était souriant de voir des êtres apprécier ses œuvres. Malheureusement tout cela avait été balayé par d’autres évènements. Les souvenirs que j’ai d’Ouroboros 2 perdent de splendeur quand il avait remarqué que sa nature l’empêchait de vieillir, qu’il allait devoir s’éloigner de cette vie qu’il avait construite car son entourage ne pourrait pas comprendre pourquoi le temps ne semblait pas l’affecter, qu’il était différent. C’était une époque où des mutants, des méta-humains et autres créatures de ce genre ne se trouvaient que dans des légendes, qu’ils étaient vu comme des monstres de l’enfer tant ils étaient rares. Et cela avait déchiré Ouroboros 2 de quitter les siens pour reprendre les voyages. Partir sans prévenir. Finalement, après plusieurs voyages, se sentant seul dans ce monde, ne trouvant plus d’inspiration pour écrire, envahit par le regret et l’absence de sa famille surement morte. Après 103 ans il avait décidé de se donner la mort en Espagne, s’enfonçant un poignard dans le cœur.

Ouroboros 3

Le fils de l'Extrême

© LITTLEHARLEEN

Le troisième trouva rapidement ses repaires, même si au début il avait été secoué par son réveil en cette réalité, il avait l’avantage des souvenirs d’Ouroboros 2 et de comprendre directement la situation. Mais à cause de la douleur du second, le troisième était malheureusement corrompu, détestant sa propre nature, détestant la souffrance de l’homme qu’il avait été juste avant et du coup il décida de s’engager. Non pas dans l’armée, mais dans l’Eglise, usant des connaissances du Second de Rome pour se frayer un chemin et rejoindre l’Inquisition Espagnole. Il ne voulait pas traquer les sorcières ou autres délires surnaturels du genre, il voulait trouver les êtres comme lui, ceux qui étaient différents, pour leur épargner une vie de souffrance et de rejet en les tuant. Cette version d’Ouroboros avait cédé aux extrêmes, suivant les préceptes d’un ancien inquisiteur appelé Torquemada et qui avait encore laissé une trace dans l’histoire de l’Inquisition, il trouva certains êtres, des mutants je pense, il les tortura pour tenter d’avoir des réponses, trouver les autres mutants, les chasser à leur tour. Il avait sombré et pourtant je ne ressens pas autant d’horreur dans ses souvenirs que dans ceux d’Ouroboros premier, surement car le troisième n’y trouvait aucun plaisir, il agissait en pensant faire quelque chose de bien, en pensant protéger les familles de ces êtres, en pensant mettre fin à des futures générations contaminées par cette nature étrange.

Plus sa quête avançait, plus son cœur semblait s’éteindre, de ce que je vois dans les images de sa vie, il détestait son reflet, doutait souvent de ses actes, mais une fois devant un être différent, il se lançait sans hésitation dans cette mission « sainte » qu’il s’était donné. Si il avait su que ce qu’il traquait n’était qu’une poussière face à l’étendu des êtres particuliers, une mission qu’il n’aurait jamais pu réaliser. Après 59 ans de vie, il en pouvait plu et avait décidé simplement de passer par la même exécution que ceux qu’il avait tué de ses propres mains, pensant qu’en brulant sur le bucher, il ne reviendrait pas à la vie. Ainsi il s’était rendu flou devant les autres inquisiteurs, fut accusé de sorcellerie et brulé vif.

Ouroboros 5

Le fils de l'Ombre

© LITTLEHARLEEN

Alors non, je sais compter… Je n’ai pas oublié le Quatrième c’est juste qu’il n’y a rien à dire dessus, ce pauvre est arrivé trop vite, pendant que le corps du troisième était encore dans les flammes du bucher et du coup bah… Il est mort brulé à peine arrivé. Donc je n’ai pas grand souvenir venant de lui en dehors « Mais… je brule ». Par contre le cinquième c’est tout autre chose, c’est celui qui a surement vécu le plus longtemps mais c’est surtout parce qu’en prenant place au milieu des cendres, s’éveillant avec les souvenirs des précédents Ouroboros, il pensait que le mieux pour ce monde, c’était de disparaître. Ainsi le cinquième se laissa emporté dans l’Anomalie Quantique pour s’y installer et y vivre, entre les dimensions, entre les réalités, ne sortant que de temps en temps pour voir l’évolution du monde, prendre des livres et autres écrits pour se mettre au courant des changements. Sa vie n’était qu’ombre, n’existant pas finalement dans ce monde, apparaissant une semaine tous les cinq années avant de disparaitre.  Bien sur ce choix ce vie était fait avec des regrets, le cinquième n’ayant jamais été heureux mais il voulait protéger le monde de ce qu’il pouvait faire ou être, il faisait cela pour éviter les accidents, la folie ou de déstabiliser la vie d’autrui.

Ainsi les siècles sont passés en ne laissant comme seuls souvenirs des histoires et récits qu’il a lu, des brefs passages dans le monde, jusqu’au jour où quelque chose de nouveau s’était produit, un événement qui n’était jamais arrivé avant et qui ne s’était jamais reproduit. J’ai ce souvenir car en dehors du fait qu’il soit violent, il est aussi un souvenir qui m’a toujours rendu curieux sur comment c’était possible, comment une telle chose a su se produire ? Etait-ce à cause du temps passé ? A cause de la période vécue dans l’Anomalie ou encore était-ce la volonté du suivant ? Mais un jour, alors que le Cinquième marchait tranquillement dans une rue du Nouveau Monde, admirant l’évolution des hommes en 1898, il a été pris d’une violente douleur, tombant à terre en criant comme si il se faisait arracher les organes, devenant flou malgré les témoins, hurlant telle une âme en peine. C’est ainsi que le Cinquième disparu après 242 ans d’existence.

Ouroboros 6

Le fils de l'Age of Apocalypse

© LITTLEHARLEEN

Le sixième était arrivé de force dans cette réalité, écrasant le cinquième et ce dernier n’avait pas besoin des souvenirs des autres, il semblait s’être préparé à tout cela, semblait avoir choisi de venir. Il avait amené avec lui bien des souvenirs de son autre vie, venant d’une Réalité où tout n’était que désolation, d’un monde où un être nommé En Sabbah Nur était le Maitre de toute chose depuis l’époque de l’Egypte Ancienne, recrutant des puissants à ses ordres, éliminant des faibles. Je n’ai jamais trouvé les souvenirs nécessaires à comprendre pourquoi il avait décidé de devenir en ce monde, mais à peine était il arrivé qu’il avait tout fait pour se préparer dans ses projets, réunissant assez de fonds et d’hommes de mains pour se faire un réseau évolué pour l’époque, organisant plusieurs expéditions archéologiques en Egypte pour soit disant retrouver des tombeaux qui permettrait d’en apprendre plus sur l’histoire antique de cette nation impressionnante. Cet Ouroboros n’hésitait pas à annihiler ceux sur son chemin, à les balancer dans une autre réalité, dans une autre dimension, ou simplement dans le vide spatial. Il faisait marquer ses Lieutenants de la marque d’Ouroboros, il avait ouvert un contact avec les héritiers du Clan Akaba, et avait retrouvé dans quelle zone se trouvait le tombeau de celui appelé Apocalypse. Pourtant il n’avait pas tenté de le réveiller, non il semblait attendre quelque chose, préparant juste les lieux, disparaissant de notre réalité pour revenir avec d’étranges cristaux.

Je ne sais toujours pas pourquoi il voulait faire cela, mais il semblerait que le Sixième voulait créer une forme d’Harmonie entre les différentes versions d’En Sabbah Nur, créer une autre Anomalie comme la mienne mais sur cet être de destruction, faire que toutes les versions de ce monstre puissent être liées les unes aux autres. Je me souviens qu’il avait dit devant les portes du tombeau des mots qui me laissent encore perplexe aujourd’hui. « Bientôt Père, ce monde et tous les autres seront à votre image. » Sans le vouloir, le Sixième m’a apporté beaucoup de choses, il m’a permis de comprendre que le don qui vit en moi, enfin en nous, est aussi une forme de responsabilité qui ne doit pas être utilisé pour modifier la réalité. Heureusement, à cette époque, des êtres de l’ombre que beaucoup considèrent encore comme une menace ont sauvé l’équilibre de ce monde. C’était lors d’une éclipse, alors que les cristaux semblaient résonner entre eux qu’un homme est sorti de l’ombre pour planter sa lame dans le cœur du Sixième, une attaque soudaine et en surprise, avec un groupe d’assassin qui avait déjà fait tomber les alliés du sixième. Ra’s al Ghul venait d’empêcher l’éveil d’Apocalypse, et plus que cela, il avait empêché l’éveil d’un Apocalypse qui aurait possédé la connaissance et la puissance des autres versions de lui même. Ainsi le Sixième n’avait vécu que 16 ans en ce monde et cela avait suffit pour faire naitre une trop grande menace.

Ouroboros 7

Le fils du Samaritain

© LITTLEHARLEEN

Le Septième mit du temps à arriver, d’après les faibles souvenirs que j’ai de ce dernier, il tentait de résister à l’appel de cette réalité, il ne voulait pas quitter la sienne mais n’avait pas eu le choix malheureusement, et quand il avait pris son éveil avec les souvenirs des précédents, c’était un homme triste qui se leva pour débuter une nouvelle vie. Il était resté assez discret dans ce monde, préférant simplement faire sa vie dans son coin, voyageant dans le monde et essayant d’aider ceux qu’il croisait. Il avait tendu la main à plus d’une personne surtout pendant la Première et la Seconde Guerre Mondiale, essayant d’aider des réfugiés, cherchant à cacher ceux qui étaient traqués, soignant les blessures des victimes. Tout du long de sa vie, il avait tenté de ne pas user de ses pouvoirs, cherchant à juste être un homme comme les autres mais il avait toujours un visage triste. Je me souviens de son reflet dans le miroir, je me souviens de ceux qui le nommèrent Weeping Angel, ne s’attachant à personne par choix, évitant de trop se mêler des affaires qui touchaient des groupes ou factions.

Il faut savoir que c’est en 1968 qu’Ouroboros 7 nous a fait intégrer la Justice League, remarqué par un des membres de cette équipe alors qu’il avait du faire usage de ses pouvoirs pour protéger deux jeunes filles afro-américaines qui se faisaient attaquer par des extrémistes. Je ne sais pas comment faisait le Septième, mais ses souvenirs sont flous comme si il avait fait en sorte que beaucoup de ses actes ne puissent pas être perçus par les versions suivantes de lui même. Les seules brides que j’ai de cette rencontre, c’est que le Septième n’était pas chaud de rejoindre un tel groupe mais que les mots échangés arrivèrent à lui faire comprendre que cela pourrait lui permettre d’aider autrui sans pour autant devoir s’engager dans des convictions qui ne seraient pas les siennes, qu’il resterait libre. C’est sur que le Weeping Angel a été un membre bien plus discret que moi au cœur de la Justice League, un membre qui s’était engagé sérieusement dans le combat contre Hydra, se souvenant que trop bien des méfaits de ce groupe lors de la Seconde Guerre Mondiale. Malheureusement, après 65 ans d’existence, Ouroboros 7 perdit la vie des plus bêtement qu’il soit. Il avait décidé d’aller à l’encontre de ses propres règles contre l’attachement personnel, avait décidé de se laisser aller et de retrouver une de ses collègues de la Justice League pour parler de ce qu’il ressentait. Ce dernier trouva la mort en traversant une rue pour aller acheter des fleurs, renversé par une voiture sous cet instant d’enthousiasme. Le pire, c'est que dans le souvenirs qu'il me reste du Septième, je ne sais pas qui était cette personne pour qui il éprouvait cet attachement secret. Peut-être qu'un jour ce souvenir viendra de lui même ou que par curiosité j'irai faire un bond dans le passé pour mener l'enquête.

Earth-90214 ☠ 1471 - 1488

Des premiers pas dans le Noir

© LITTLEHARLEEN

Mais parlons de moi maintenant, car comme vous avez devinez je suis le Huitième Ouroboros présent en cette réalité, mais avant d’arriver ici j’avais une vie, une vie mouvementée et différente de mes autres moi. En même temps, quand il existe une infinité d’être, il est presque assuré d’être différents des autres versions. Je suis né dans un monde sombre, un monde Noir, où tout semblait triste et gris, un monde qui ne connaissait pas la joie ni la belle vie. Je ne connais pas mes parents, tout simplement parce que j’ai été déposé devant un Orphelinat bébé, sans mots, sans rien d’autre qu’un panier en osier, un Orphelinat que je n’ai pas réellement côtoyé vu qu’à peine arrivé là-bas, un homme noble et puissant est venu m’adopter. Cet homme a été assez honnête avec moi pour me conter plus tard la raison de cette adoption, un signe l’avait mené à moi, comme quoi je serai un digne héritier qui pourrait l’aider à prospérer. Vous savez, être le fils adoptif du Comte de Valachie, du Seigneur Vlad Tepes, ce n’est pas une chose réellement évidente car le début de ma vie s’était fait dans l’apprentissage de la guerre, de la violence, de la tyrannie. Ce père était persuadé que pour remporter des batailles il fallait être le symbole de la peur, et il avait tenté plus d’une fois de m’apprendre dès le plus jeune âge à devenir ainsi. Heureusement qu’il y avait une servante du château qui veillait aussi sur moi, m’éduquait et m’apprenait des choses plus belles, plus positives, voulant faire de moi un héritier moins impitoyable que celui qui me prenait pour fils.

Pour mes 14 ans, mon Père m’offrit ma première lame mortelle ainsi que mon premier esclave, sauf que ce dernier voulait que je fasse mon baptême du sang en tuant cet esclave, chose que j’avais refusé alors pour me pousser à agir, il ajoutait dans la balance la servante qui s’était si bien occupée de moi, qui était telle une mère à mes yeux, me faisant comprendre que si je ne tuais pas cet esclave elle serait ébouillantée vivante, un chantage assez odieux mais sur le coup j’avais agis sans réfléchir, pensant faire au mieux pour sauver celle qui comptait à mes yeux et je plongeais mon épée dans le ventre du jeune esclave en m’excusant. Mais alors que je pensais satisfaire le Père, ce dernier ordonna malgré tout d’exécuter la servante, me faisant crier sur lui, demander pourquoi et sa réponse avait été un coup des plus violents. « Un homme puissant n’aurait pas obéis à l’injonction, il n’aurait pas laissé la peur le guider, il se serait retourné contre moi pour défendre sa conviction tout autant que la personne qu’il voulait protéger. Tu as échoué. » Une leçon que je n’oublierai pas, surtout qu’il m’avait forcé à voir cette servante mourir lentement dans le chaudron d’huile bouillante.

Cet événement avait déclenché le pouvoir qui vivait en moi, cette magie que je ne pouvais ni comprendre ni contrôler, me rendant flou et me permettant de fuir du Château, passant à travers les gardes, les armes, les murs, courant pour fuir le Monstre qui se disait Père, fuir pour protéger mon âme, traverser les champs de batailles des guerres passées, marcher au travers des villages en restant dans les ténèbres, sans jamais voir le soleil. Fuir pendant deux ans et apprenant à esquiver les gardes envoyés par le Comte pour me retrouver. Sauf qu’en deux années de fuites, ce Père avait pactisé avec les ténèbres pour devenir un être immortel se nourrissant du sang des hommes et pouvant contaminer les autres pour en faire de ses laquais existant entre la vie et la mort. C’était lui qui m’avait retrouvé, en personne, m’annonçant qu’il comptait partager ce pouvoir avec moi, mais aussi s’assurer qu’il aurait ma loyauté la plus absolue, même si c’était en me privant du pouvoir de penser par moi même. C’était à ce moment, quand il avait cherché à me capturer, usant de ses nouveaux dons, que j’avais découvert le mien, créant une faille, une Anomalie Quantique, qui m’avait permis de disparaître de ce monde.

Earth-90214 ☠ 1488 - 1588

Un grand bond dans les ténèbres

© LITTLEHARLEEN

C’était magique, c’est le cas de le dire, et étrange, c’était un voyage où je me retrouvais secouer dans tous les sens, emporté dans une sorte de tube qui passait entre les voiles du temps, me permettant de voir des sortes de fenêtres sur ce qu’il se passait au travers du temps. En faite, si je devais le décrire avec les mots d’aujourd’hui, c’était comme une sorte de couloir dont les murs sont couverts d’écrans de télévisions montrant des images de différentes époques, de différentes réalités et de différents lieux dans l’espace, et tout cela en étant en x254 de vitesse de défilement. Bon à l’époque je ne comprenais pas réellement tout ce que cela pouvait signifier, mais d’un coup je m’étais fait éjecter de cette anomalie, m’écrasant face à terre dans la boue. Le ciel était toujours aussi gris, toujours aussi triste, il faisait humide et quand je m’étais redressé je pouvais entendre des voix crier et acclamer, m’attirant alors que je ne reconnaissais pas les lieux. Maintenant je sais que cela devait être vers 1588 en Angleterre, vu que sans le savoir j’assistais à l’exécution publique de Marie Stuart. Je tentais de rester discret pour comprendre ce qu’il se passait, comprendre cette langue que je n’avais jamais entendu, me sentant perdu mais pourtant en sécurité, une sécurité bien illusoire.

La vie n’était pas facile, m’obligeant à user de mon don pour voler de quoi manger, pour me faufiler dans un lieu couvert me reposer la nuit, tout n’était que survie mais le plus complexe allait arriver car j’étais toujours dans ma réalité, certes j’avais fais un bond d’un siècle mais j’étais bien dans le même monde et celui qui m’avait perdu avait aussi gagné en pouvoir, assez pour avoir les bons contacts dont des êtres possédant un don de voyance et ayant su guider ce Père vers moi. Ainsi, une nuit alors que je cherchais un refuge je m’étais senti suivi et quand j’avais tendu un piège à ces traqueurs pour les forcer à se dévoiler dans une sombre ruelle Londonienne, je ne pouvais que constater que ceux qui m’avait stalké ainsi n’étaient que des sortes de morts-vivants, des esclaves de Père sous sa domination mais surtout au travers des quels il pouvait observer.

Décidé à fuir à nouveau, à chercher comment à nouveau ouvrir une faille, je m’étais retrouvé à nouveau face à Vlad Tepes, celui-ci détenant une jeune fille entre ses griffes pour me tester à nouveau, me laissant le choix de fuir et de condamner la fille à des siècles de tortures ou me rendre pour rejoindre à nouveau son armée en tant que fidèle arme. Sauf que j’avais retenu sa leçon sur l’obéissance et les convictions, alors tel un fou j’avais bondi sur cet ancien Père, l’agrippant en devenant flou pour l’emporter avec moi dans les profondeurs de la terre, m’enfonçant dans les souterrains de Londres, passant au travers d’anciennes catacombes pour descendre encore plus bas avant de le lâcher dans la terre même, pensant qu’il mettrait un long moment avant de sortir de cette prison. Pas un mot pour lui, remontant épuisé par ce que je venais de faire, voyant les serviteurs approchés alors que j’étais redevenu matériel, c’était grâce à l’épuisement et la panique que j’avais réussi à ouvrir une nouvelle faille et disparaître.

Earth-295 ☠ 1588 - 3000 av. J.C.

Les secrets de l'annihilation

© LITTLEHARLEEN

La panique que je ressentais en usant de ce don le rendait instable, m’empêchant de décider où et quand aller, ce qui fit que je me retrouvais éjecter sans savoir où, me retrouvant à nouveau dans un atterrissage forcé, la gueule dans le sable.  Il faisait chaud, il y avait un soleil aveuglant, d’ailleurs je n’avais jamais vu le soleil avant aujourd’hui, ce dernier était toujours caché par les lourds nuages gris d’où je venais et la il était éblouissant. Les premiers jours étaient comme à Londres, voler et trouver un refuge, mais tout semblait si différent, tout était comme… Moins évolué, et c’était finalement sans difficulté que j’avais trouvé un petit travail, enfin une tâche me permettant d’avoir de la nourriture et un logement, simplement en aidant un homme qui semblait se prendre la tête sur un plan qu’il gravait sur une tablette, un temple qu’il devait construire et en voyant ses travaux, sans aucune difficulté, j’avais trouvé la solution à son problème sans imaginer que celle-ci me paraissait juste évidente car j’avais des connaissances plus avancées que l’homme. Ainsi j’aidais l’Architect du Pharaon Rama-Tut, le Maitre de l’Egypte qui était en guerre contre des nomades dirigés par un certain Baal. Je n’avais pas à me plaindre de cette époque, certes assez primitive de base mais vu la tâche sur laquelle je m’appliquais, j’avais droit à de la nourriture, de l’or, et même des gardes. C’était un monde où je me sentais réellement à ma place, grandissant et évoluant, me sentant bien et trouvant même une compagne, la fille d’un marchand dont le père était des plus heureux de me laisser sa fille vu le poste que j’occupais. Surtout que le pauvre homme pensait en tirer deux chameaux alors qu’il reçu des bijoux d’or et d’argent. Oui, la situation à l’époque était étrange mais je ne comptais pas intervenir dans leurs coutumes car ce qui comptait pour moi à cette époque, c’était que j’étais loin du monstre que j’avais appelé Père dans le temps.

Comment aurais-je pu deviner ce qui allait se produire quand cinq années après la mort de l’ennemi de Rama-Tut, le fameux Baal, un autre allait venir affronter l’Egypte, un être appelé En Sabah Nur, un monstre à la peau grise qui avait défait les armées du Pharaon, qui avait vaincu le Général Ozymandias et qui était devenu un serviteur soumis de cet être de destruction. Enfin, je dois avouer que j’étais influencé par le regard du Pharaon qui faisait croire que cet homme était le déchu des Dieux, l’allié de Seth, qu’il serait la fin de l’Egypte et je ne me rendais pas compte qu’en ce temps, il en était le sauveur. Comme les autres je cherchais à m’éloigner de cette bataille, emmenant ma femme avec moi, sauf qu’il était impossible de sortir de l’Egypte pendant cette guerre, impossible de se cacher entre les hommes de Pharaon qui devenaient fous et sanguinaires avec de l’autre coté ceux d’En Sabah Nur qui combattaient les fidèles du Pharaon. Alors voulant protéger mon épouse, cette vie, ce monde, j’avais décidé d’intervenir… Une grave erreur de ma part… et de rechercher la vérité. C’était ainsi que j’avais pu me glisser dans les quartiers du Pharaon et apprendre les secrets sur ce dernier, sur les crimes de cet être qui s’apprêtait à sacrifier tout son peuple pour s’assurer une victoire face à En Sabah Nur. Décidé d’empêcher cela, cherchant une solution, j’avais décidé de faire face à cet homme à la peau grise, de mettre genoux en terre devant lui et de le guider vers une chose que j’avais découvert en cette région, que j’avais décidé d’ignorer par sécurité mais qui pourrait servir en ce jour pour apporter la victoire au sauver de l’Egypte. Je l’avais guidé jusqu’à une épave ensevelie, celle d’un vaisseau Celeste, lui ouvrant la porte vers un nouveau pouvoir, une autre puissance. Sans le savoir, dans ce monde je venais de créer Apocalypse, créer l’être qui arriva à vaincre le Pharaon et sauver l’Egypte mais qui se retrouva trahit par celle le plus proche de lui au point de faire du sauver un Monstre, le Monstre qui allait apporter la fin de tout.

Quand celui qui se fit appeler Apocalypse devint le Maitre de l’Egypte, j’avais décidé qu’il fallait mieux disparaître et j’étais parti rechercher mon épouse pour l’emmener avec moi, pour quitter ce temps, ce monde, pour fuir loin de ce qui semblait être l’appel du Chaos et de la Destruction. Mais malheureusement, trop occupé à aider ce nouveau Tyran je n’avais pas été la pour elle, pour la protéger et je retrouva simplement mon épouse morte, tuée par des soldats qui avaient décidé de piller ce qu’ils pouvaient avant de fuir après la mort de Rama-Tut. Le Choc fut rude, et je m'étais laissé emporté par une nouvelle faille.

Vladislav Volkov de Valachie

"Je suis une infinité d'être dans une infinité de réalité"

Earth-449 ⚡ 3000 av. J.C. - 2015

New Lunar York

© LITTLEHARLEEN

Un nouveau voyage, un nouveau monde et une nouvelle perdition, arrivant à nouveau dans une terre sombre, devant une statue étrange d’un homme dans une sorte d’armure grossière où il y avait marqué Armstrong Park, New Lunar Park, Parks Departement. Autant dire que je ne comprenais rien, surtout qu’en me redressant, ayant une sensation de malaise fort présente, j’entendis un bruit qui attira mon attention, contournant cette statue pour voir un être étrange, pouvant rappeler l’homme que je nommais Père, occupé à mordre le cou d’un autre être semblant mort, un être dans une tenue bleue et rouge avec une araignée dans le dos. Ne comprenant rien à cette scène, à ces lieux, à ces tenues, par réflexe de préservation je m’éloignai, ne voulant plus intervenir ni causer d’accident comme en Egypte, disparaissant dans cette nature avant de me retrouver face à un Empire d’impossibilité. Des bâtisses immenses et pointant vers le ciel, des lueurs étranges parcourant toute cette ville, des charrettes sans chevaux, et pire que cela… dans le ciel noir je pouvais voir une lune bleue et immense. Comment voulez-vous qu’un homme comme moi, ayant vécu au 15ème, au 16ème siècle et dans l’antiquité puisse comprendre ce monde autour de moi, cette colonie lunaire. Totalement perdu, la tête tournant surement à cause du choc et des découvertes de ce monde qui me semble irréaliste, je m’étais fait percuter par une voiture en sortant du parc, perdant totalement conscience et me réveillant plus tard dans un lieu blanc, sur un lit avec des étranges câbles allant dans mon bras et sur mon torse, entouré par des meubles qui faisaient des bruits stressant et attaché à ce lit. Oui, en y repensant c’était logique de m’attacher, ils avaient découvert un homme dans une tenue de l’Egypte Ancienne et qui n’avait aucun papier sur lui.

Plusieurs jours passèrent dans cette chambre, me parlant alors que je ne comprenais pas encore bien leur langue, cet anglais assez différent de celui que j’ai connu à Londres et autant dire que quand je parlais Egyptien, eux ne voyaient même pas quelle langue j’utilisais, surtout vu l’époque de ma langue par contre une fois que j’étais passé au Roumain, nous avions réussi à trouver un moyen de communiquer. En faite les Guérisseurs de ce monde me prenait pour moi… Enfin l’autre moi qui semblait être connu, être un dirigeant de Corporation, et ils pensaient que j’avais peut-être été agressé, où entrainé dans une sale situation. Cela plus le choc de l’accident aurait créé une amnésie qui me ferait parler ma langue natale. J’étais coincé en ces lieux tant qu’un guérisseur appelé Psychiatre penserait qu’il était nécessaire que je sois suivi. Imaginez ma joie… J’allais devoir trouver un moyen de fuir ces lieux, de disparaître rapidement, mais les choses qu’ils m’injectaient dans le corps pour me soigner troublaient mon esprit, m’empêchant d’user de mes dons pour trouver une sortie.

Au moins la boite à images qu’ils appelaient télévision m’avait permis d’un peu comprendre leur langue et leur monde, et après quelques jours, quand je me sentais mieux, j’avais trouvé un moyen de prendre mon dossier, donnant l’adresse de cet autre moi. Décidé à fuir, j’étais passé dans une autre chambre, profitant qu’ils ne m’attachaient plus, volant vite des vêtements pour quitter cette bâtisse et roder dans les rues de cette ville monstrueuse en quête de l’adresse du dossier. Me retrouvant alors face à cette immeuble, d’un pas hésitant j’avais fait mon entré, accueilli par le gardien, montant les escaliers lentement par manque de confiance envers la boite que les autres prenaient. Plusieurs étages ainsi à marcher pour arriver face à une porte, m’obligeant d’user de mon don pour passer au travers. L’appartement semblait immense et luxueux, mais il n’y avait aucune photo, juste des objets semblant venir du monde entier. Après quelques pas je me retrouvais face à l’homme du Parc, un certain Morlun qui avait reconnu le visage de l’être vivant en ces lieux. Il voulait s’assurer que le témoin imprévu ne soit pas une gêne, ayant attendu tout ce temps. Mais quand il se jeta sur moi, j’avais agi comme souvent par la panique, passant au travers du planché et traversant ainsi plusieurs étages. Malheureusement mon adversaire était rapide, me rattrapant assez vite, m’obligeant à prendre une nouvelle décision sans que cette fois-ci j’ai le temps de m’adapter à ce monde, m’obligeant à ouvrir une nouvelle faille pour disparaître devant lui. Pourtant cette fois, avec une certaine maitrise nouvelle ou par conviction, j’avais eu le temps de revenir dans ce monde, peu de temps avant ma précédente arrivée, directement dans l’appartement pour tenter de laisser un message à mon attention, enfin celle de l’autre moi, prévenir de la menace… C’était idiot sur le coup, car je ne savais pas qui viendrait en premier dans cet appartement, mais je me devais de le faire avant de reprendre ma route vers un autre monde.

Earth-311 ⚡ 2015 - 1602

L'Allié au Masque de Fer

© LITTLEHARLEEN

Cette fois mon atterrissage c’était mieux passé, arrivant sur mes deux pieds et non la tête en première, mais je me retrouvais face à un camp de soldats d’une époque qui me parlait déjà plus, me rappelant mon passage à Londres. En faite, je n’étais pas si loin que cela, ils parlaient anglais mais me regardaient d’un air étrange. Normal, je sortais de nul part. Mais cet air n’était pas celui de la peur face à une sorcellerie ou un don non explicable, cela semblait être plus la surprise de voir un inconnu. Rapidement tout semblait dégénérer, certains prirent leurs arcs, d’autres des lances pour me menacer, m’ordonnant de ne point bouger, jusqu’à l’arrivé d’un homme qui semblait empli d’une grande confiance en lui, ordonnant aux hommes de mieux accueillir un invité. Cet homme était le Comte Otto, Otto Von Doom, un homme étrange portant un masque de fer et qui était en quête d’une forme de trésor des templiers sur les terres anglaises mais qui devait se méfier de certains opposants. Ce dernier pensait qu’un homme nommé Donal possédait les secrets du trésor, un gardien des templiers mais il avait fort à faire avec la présence d’un Sir Fury qui lui barrait la route. Autant dire que les choses étaient compliquées, que je me retrouvais au milieu de stratégies politiques et militaires, mais ce Comte Otto m’avait accueilli comme si j’étais un frère, m’offrant le gite ainsi que le couvert, m’aidant à comprendre mieux ce monde et cette langue après que je lui avais conté mon histoire. Je ne me rendais pas réellement compte que l’homme voulait juste abuser d’un autre être aux capacités surnaturelles pour avoir la victoire dans ses projets.  

Accompagnant Otto et ses hommes, l’aidant de temps en temps, ce dernier m’offrait beaucoup d’attention, il m’avait appris à maitriser ce que je suis, me poussant même à faire des bonds dans le temps de quelques minutes pour trouver le meilleur moyen de me maitriser. Mais tout allait changer quand il m’avait ordonné de l’aider, un ordre assez simple, retirer son bâton de bois au fameux Donal. Franchement, voler un bâton de marche cela n’avait rien de bien grandiose, mon visage sous l’effet de surprise quand j’arracha le bâton des mains de l’homme était tout aussi ridicule que l’acte car ce petit bout de bois qui n’avait rien d’impressionnant me plaqua au sol, m’empêchant de le soulever… C’était fou à dire, mais il pensait des tonnes, c’était un peu comme tenter de soulever Mjolnir. En même temps, je ne connaissais pas encore ce marteau, ni Thor et je ne pouvais pas deviner que ce bâton était l’alter ego du marteau légendaire dans ce monde. Mais mon acte avait permis aux hommes d’Otto d’attaquer ce fameux Donal pour le capturer, arrêtant ainsi le Gardien du Trésor des Templiers et quand je vis comment le Comte traita son prisonnier, j’avais rapidement compris aussi que lui faire confiance avait été une erreur. Dilemme car je ne voulais pas troubler les évènements de ce monde et pourtant je l’avais déjà fait, il ne me restait qu’à tenter de corriger le tir. Alors pendant une nuit j’avais décidé de partir du camp pour trouver celui du Sir rival, apportant à ce dernier simplement la localisation de Donal et des informations de base pour qu’il puisse le libérer, restant flou pour éviter de me faire attaquer. Je permettais ainsi d’équilibrer les choses, j’avais d’ailleurs aussi averti Scotius Summerisle et son équipe d’êtres particuliers.

Une fois cet acte fait, je voulais juste disparaître et continuer à en apprendre sur ce monde car bon voyager c’est beau mais ce que j’avais vécu en Egypte me manquait, la stabilité, avoir une tâche, avoir une personne à mes cotés. Sauf que la colère du Comte Otto avait laissé sa marque et me fit réaliser rapidement que je ne pouvais plus rester en ce monde sans sentir cette menace dans mon dos à chaque instant. Ainsi j’ouvris une nouvelle faille pour disparaitre de cette terre et tenter de trouver une réelle terre d’accueille.

Earth-395 ⚡1602 - 535

La compréhension du Multivers

© LITTLEHARLEEN

Camelot, voilà où je venais d’arriver, un monde qui ne semblait pas souffrir de la présence de celui qui a été mon Père, ni du destructeur En Sabah Nur, et qui ne montrait point être victime de la folie d’un Comte assoiffé de trésors et de pouvoirs, un monde médiéval, plus ancien que celui qui m’a donné le jour. Tant mieux, peut-être qu’enfin j’allais pouvoir trouver la stabilité mais comme vous vous en doutez, rien n’est aussi facile car à peine quelques jours en ce monde qui heureusement parlait l’anglais, je me retrouvais traqué par des Chevaliers sans aucune raison. Pour faire simple, j’étais simplement au marché devant le château quand un de ces Sirs m’avait pointé du doigt en criant « C’est lui ». Je n’avais rien fait en ce monde, rien altéré, rien touché, et pourtant j’étais déjà traqué, alors vu ma dernière expérience avec le Comte Otto Von Doom, je préférais éviter simplement tout contact avec la chevalerie ou les nobles, ne préférant même pas savoir ce qu’ils me voulaient et fuyant au travers des étalages pour disparaître de l’autre coté de la muraille. Pensant fuir loin de ces ennuis, je me retrouvais d’un coup face à un vieil homme qui m’arrêta, disant simplement de ne pas avoir peur et que Camelot aurait besoin d’aide mais aussi qu’il pouvait m’aider. Cet être, nommé Merlin, m’emmena alors à Camelot, me rassurant sur les intentions des Chevaliers, disant juste qu’il m’avait senti arrivé grâce à la magie. C’était le premier à donner un terme précis à mon don, Magie.

Invité au château, j’avais droit de me reposer avant de rencontrer à nouveau ce Merlin qui commença par me parler de la situation, du combat qui attend le Roi Arthur, de la Légende de Kal, l’être qui a forgé Excalibur, de l’adversité avec Mordred et ses nouveaux alliés. Il m’avait d’ailleurs présenté un chevalier qui à cette époque allait me marquer mais sans plus, par contre croyez moi que dans l’avenir, cette image allait me rester et allait me servir à taquiner une connaissance. Ce chevalier n’était autre que le Dark Knight, Sir Bruce of Waynesmoor, le genre de nom qui ne s’oublie pas. L’aide dont il avait besoin était assez simple, il voulait que lors de leur combat final, lors de l’affrontement qui décidera du destin de Camelot, je protège le cœur de Camelot en l’emmenant avec moi si Mordred venait à gagner, m’expliquant que cela sauverait ce monde. Et en attendant cet événement, je pouvais vivre à Camelot, m’installer sans crainte et qu’il profiterait chaque jour pour m’apprendre un peu plus sur la magie qui me touche et sur la grandeur de ce qui entoure cette réalité ainsi que les autres.

J’aurais pu facilement m’y faire à cette vie de château, ayant fait connaissance avec bien des chevaliers, des servantes et des écuyers, dont un jeune assez motivé, Ethan de Scotland. Il était assez sympa ce jeune homme, semblant avoir découvert un secret qui manquait à bien des êtres, celui d’avoir la joie de vivre quelque soit la situation, de positiver et de toujours trouver un moment pour s’amuser. Certes un peu simplet, mais Merlin disait souvent qu’il avait la pureté du cœur. Les rares fois où je croisais le Dark Knight, j’avoue que j’avais difficile à ne pas rire, son armure était si… Particulière, surtout avec son casque et sa cape, ainsi que cette sorte de symbole de chauve-souris, c’était un petit sujet qui m’amusait. Malheureusement après deux années de presque paix, le jour arriva, celui où Arthur allait affronter Mordred, celui où j’allais devoir me placer au cœur de Camelot, repensant à tout ce que Merlin m’avait enseigné sur le Multivers et ses secrets. Je savais que ma mission était importante, je savais qu’il comptait sur moi. Les rapports n’étaient pas glorieux, Sir Bors, Owain et Gawain étaient tombés, le Dark Knight avait pas contre vaincu al Ghul, la bataille était aux portes du Château. Merlin se rapprocha de moi, m’annonçant qu’Arhtur pourrait gagner mais que c’était la fin de la Table Ronde, que les blessures mettraient du temps à guérir et me demanda de partir avec le cœur de Camelot, de faire comme prévu car il pensait que l’avenir était devenu trop incertain. Point le temps de dire adieu à ceux que j’ai connu, j’ouvris la nouvelle faille, une différente, étrange, celle que m’avait enseigné Merlin.

Le coeur du Multivers ⚡535 - ????

La fin de toutes choses

© LITTLEHARLEEN

Vous ne pouvez pas imaginer la sensation de ce voyage, des lumières folles qui vous percent l’âme, une chaleur qui vous fait transpirer malgré que vous grelottez de froid, la sensation d’être aussi léger qu’une plume et pourtant écrasé au sol au point d’avoir chaque pas difficile. Ceci n’était que paradoxe ou folie, mais l’arrivé était encore pire à voir. Une cité noire et en ruine, un désert au cœur d’une civilisation absente, un sentiment d’être surveillé par le vide qui m’entourait. Tenant le coffret de Camelot entre mes mains, je me laissais simplement guidé par ce qui semblait m’appeler, le centre de cette ville morte, là où une sensation de peur ainsi que de force se faisait ressentir, me rapprochant d’un centre étrange avec une lueur rose qui en émanait. Un instant alors que j’avançais, j’avais la sensation de me croiser, de me voir… Telles des ombres ou des silhouettes de moi même qui empruntaient des routes parallèles vers le même point. La sensation était réellement étrange, en faite je la ressens toujours aujourd’hui. Finalement la route m’avait emmené devant un immense cristal rose, une force sans nom se dégageait de cette chose alors que d’un coup le coffret m’avait échappé des mains, s’éclatant à terre et laissant échapper une lueur étrange qui disparaissait ensuite dans ce cristal.

Point réellement le temps de m’approcher ou de débattre, une sorte de nain bizarre et assez laid avait fait son apparition, se présentant sous le nom de Jahf, s’adressant à moi directement avec facilité, usant de mon nom comme si nous nous connaissions. « Ouroboros, je te connais, je t’ai déjà rencontré et je te rencontrerai encore. Le Multivers respecte certains cycles et parmi ceux-ci il y a ton arrivé. » Je ne comprenais pas tout de ce qu’il me disait, mais en résumé il cherchait à m’expliquer qu’il y avait des évènements invariables dans l’histoire du Multivers, et que plusieurs versions de moi même sont déjà venus comme d’autres viendront encore. Il m’expliquait aussi que certains chercheraient le pouvoir, d’autres l’ignoreront et encore d’autres voudront le défendre, et c’est la qu’il m’avait invité à toucher le cristal un instant, cet objet qu’il appelait le M’Kraan.

Honnêtement, je ne sais pas ce qu’il s’était passé ce jour là, j’avais posé la main dessus et je m’étais ensuite réveillé à terre, Jahf m’attendant en m’annonçant qu’il était temps. D’ailleurs vu la barbe que je me coltinais, cela devait faire un moment que j’étais la, sans aucun souvenir sur les derniers évènements. Tout ce que je savais, c’était que le nain m’avait annoncé, que j’avais réussi l’épreuve. Me tendant la main, il m’offrit un fragment du cristal, m’annonçant que je devrais toujours le garder et le protéger, surtout contre moi, contre une version de ma personne qui les recherchait pour apporter le pouvoir à un être qui ne souhaitait que dominer en répandant la destruction. Il ajouta d’ailleurs qu’un jour le M’Kraan m’appellerait, quand les Etoiles de la Mort seraient alignées, et que je devrais revenir uniquement ce jour la pour défendre le M’Kraan. A peine avait il finit de me conter cela qu’il me poussa hors de ce lieu, me renvoyant dans la faille qu’il avait ouverte.

Earth-50 ☢ ???? - 2003

Drôle de justice

© LITTLEHARLEEN

Envoyé dans un autre monde, à Cardiff, j’avais décidé qu’il était temps que je change mon style de vie, surtout avec tout ce que je venais de vivre. Déjà j’allais devoir m’informer sur le M’Kraan pour comprendre ce que je devrais faire du fragment que j’avais reçu, mais aussi je ne voulais plus rester sur un monde, je voulais visiter, voyager, et peut-être ainsi éviter de tomber sur celui qui voulait tous les morceaux. Ainsi j’avais débuté au début des voyages solitaires, passant d’une réalité à une autre, d’une époque à une autre, ne faisant que de brèves interventions pour aider des personnes dans le besoin, pour sauver des vies ou simplement réconforter une personne, voyageant vers la fin des temps comme vers la création pour admirer un spectacle inouï, les années qui passèrent n’étaient que cela, approfondir mes connaissances du Multivers, de ses lois, de ses mondes, de sa beauté de touts les temps. Ainsi je pouvais mieux comprendre les technologies, la vie de certains, les choix qui avaient changés la direction de certains Univers, apprenant aussi que le cristal pourrait m’aider à maitriser mon pouvoir, mais aussi corriger les erreurs de l’espace temps, refermer une anomalie, une brèche ou stabiliser une réalité devenue instable. Seule la solitude était pesante, du coup je m’étais même décidé à embarquer avec moi de temps en temps un compagnon ou une compagne, vivre des aventures dans des mondes inimaginables pour ces personnes, leur faire vivre quelque chose de nouveau, comme un passage à Jotunheim, un voyage à Knowhere, des vacances sur une Krypton de la Earth-117 avant sa destruction, une période où je m’inspirais d’Ethan de Scotland, de cette joie de vivre, de ce besoin de profiter de chaque instant. D’ailleurs en parlant de lui, vous n’imaginez pas le nombre d’Ethan que j’avais croisé au travers des réalités, certains avec le même nom, d’autres un nom légèrement différent. C’était devenu un peu comme une référence au travers des mondes que je visitais. J’avais même croisé un Ethan étrange, un peu fou, qui m’inspira une idée, un qui voulait avec un autre homme, que je n’avais pas rencontré, faire un musée en l’honneur des héros qu’ils avaient croisé. Ainsi je m’étais lancé dans une forme de collection d’objets de l’histoire, de trésors perdus pour les placer dans un point de l’anomalie, un lieu pour moi admirer les différentes histoires. Pendant deux siècles ma vie n’était faite que de ces aventures merveilleuses.

Lors d’un de mes voyages, je marchais dans un monde magnifique où une paix durable semblait exister, un monde qui honorait la statue de leurs héros qui avaient combattu les forces du mal et sauvé la terre, une statue où je pouvais voir Captain América, Superman, Iron Man, Wonder Woman, Sif, Green Lantern, Nova, Green Arrow, Hawkeye, ainsi que bien d’autres, se faisant appeler la Ligue des Vengeurs. Malheureusement alors que j’admirais cette œuvre un visage fit son apparition de l’autre coté de la statue, mon visage, j’étais en face de moi même, pensant au début que c’était surement la version de moi de ce monde, sauf que ce dernier avait la main couverte de sang et s’adressa directement à moi d’une voix assez froide. « Deux pour le prix d’un, dans le même monde… Voilà une bonne surprise. » Dès ces mots j’avais compris, et heureusement car j’avais du coup pu réagir quand il avait décidé de bondir sur moi, tentant de m’attaquer. Oui ce monde qui vivait en paix allait connaître soudainement une bataille entre deux êtres identiques dont l’un venait d’assassiner l’Ouroboros de cette réalité. Le combat était complexe car au début, dès que je tentais d’ouvrir une faille, il la refermait directement pour tenter de me garder dans cette réalité, passant de l’état flou à physiquement présent, ne cessant d’esquiver ou de parer les attaques de ce dernier, cherchant surtout à ne pas prendre d’innocents en dommages collatéraux.

C’est uniquement grâce à l’intervention d’un passant qui cria et vint créer une distraction que j’avais su bousculer cet ennemi dans une faille menant directement vers la fin des temps, espérant que cela me débarrasserait définitivement de ce dernier et une fois cela fait, ne voulant pas interférer plus avec ce monde qui vivait en paix, je repris ma route sans me retourner, triste quelque part car cela aurait été un magnifique monde pour me poser. Le voyage m’emmena alors sur un autre monde, un monde qui paraissait en paix, propre et stable, un monde sans criminalité aux premiers abords et je m’étais permis de roder un peu sur cette terre, sauf que tout n’était pas si parfait, il ne fallut que quelques jours pour comprendre la faille de cette terre. Les Héros… Enfin les Seigneurs de la Justice, des sortes de héros radicalisés qui n’hésitaient pas à pratiquer la lobotomie ou le meurtre contre les criminels, me poussant par instinct de survie à me faire discret. J’étais resté au début comme observateur pour analyser ce monde ainsi que comprendre ce qui avait pu pousser les héros à prendre une telle dérive. Tout ce que j’avais pu apprendre, c’était que cela avait commencé par Superman qui avait franchi la limite. Malheureusement, mot qui revient souvent, j’avais été repéré par le Martien télépathe et les Justice Lords me tombèrent dessus, voulant me « parler » à leur manière pour savoir quelle menace je représentais. Dès que j’avais ouvert une faille pour fuir cette réalité, le Seigneur Superman usa de son rayon oculaire pour détruire la faille, coupant ma retraite, le télépathe tenta lui de fouiller ma mémoire et ainsi j’appris que mon esprit lié aux autres réalités empêchait ce genre de pratique. Je ne pouvais pas affronter ces « Seigneurs », déjà parce que je suis contre la violence mais en plus je savais que je ne faisais pas le poids, alors je tentais de rester flou mais je savais que cela n’allait pas les arrêter longtemps. Sauf qu’un événement imprévu allait me sauver la vie… Une douleur atroce, une douleur violente qui m’arrachait les tripes, ressentant la sensation d’une force qui voulait m’arracher de ce monde, m’arracher de mon existence, me faisant sortir du flou et alors que je vis les lasers de Superman se diriger vers moi, tout devint comme ralentit, voyant ce faisceau approcher et soudainement je me réveillais dans une rue avec l’esprit envahit de souvenirs d’autres Ouroboros, de Sept autres en faite… J’avais été happé dans une autre réalité, dans un point fixe au travers du Multivers.

Earth-HA ☢ 2003 - 1976

La nouvelle vie plaisante

© LITTLEHARLEEN

Il m’avait fallu un peu de temps pour récupérer tous mes esprits, faire le tri dans ma tête avec cet ensemble de souvenirs d’autres moi qui s’étaient ajoutés, mais surtout pour la première fois je me sentais comme relié aux autres versions de ma personne au travers des réalités, je pouvais les sentir surtout quand je dormais, voyant des souvenirs d’autres moi du passé, ou d’autres moi d’ailleurs. Enfin bref, sur le coup une fois les idées claires j’avais suivi les pensées de celui qui avait perdu vie sur cette route pour rentrer. Cela m’avait demandé quelques jours pour tout réaliser approximativement, pour me rendre à peu près compte de ma situation en ce monde. Par exemple le fait que j’étais un membre de la Justice League, quelque chose qui m’amusait mais aussi m’effrayait. Vous savez j’ai beaucoup voyagé et j’ai vu ainsi que connu la Justice Lord, l’Injustice, le Syndicat… J’ai rencontré une Didi qui était autant une héroïne qu’une grande conquérante et pas toujours dans le bon sens du terme. Mais celui qui m’avait le plus marqué, c’était Super… le Superman, Seigneur Superman, Ultraman, Kal, Kal-El,… Tant de versions d’un seul être dont certaines étaient une des pires menaces pour leur réalité. D’ailleurs la première fois que j’ai croisé Super dans ce monde, j’avais fait un bond en arrière, tombant presque sur mon cul. Je n’avais pas su m’empêcher de lui faire d’ailleurs une remarque… « Super, le jour où tu t’habilles en Blanc, je disparais loin d’ici… » Bon je suppose qu’il n’avait pas compris cette remarque mais personnellement la remarque avait été faite avec sérieux.

Les premiers mois furent discrets, je me penchais sur les nouvelles technologies de ce monde, m’installait un petit chez moi à mon gout, car après tout même si je pouvais continuer à voyager, j’avais trouvé une réalité qui était comme une ancre dans le Multivers, mon point de repaire. J’évitais au début de trop parler de tout cela avec mes confrères de la Justice League, surement par crainte au début que certains veuillent l’exploiter pour corriger des fautes, des accidents, ou sauver une personne tombant. Ce n’était pas un manque de confiance, mais une sécurité car après tout j’avais vu qu’il suffisait de passer outre une limite pour que des héros changent totalement. Cela avait été un réel combat de se montrer discret lors de l’attaque de Darkseid, cherchant à fermer plusieurs portails qui apparaissaient en des points sensibles, ou sans défenses, faisant attention que personne ne puisse voir mes actions pour bloquer ces brèches, quitte à ce que la Ligue me voyait comme inutile lors de ces affrontements. C’est aussi à cette époque que m’était venu l’idée de cacher le fragment du M’Kraan dans mon Stylo, remplaçant la plume par le morceau de cristal. Le combat qui avait été le plus difficile pour moi, c’était celui en Roumanie contre Vlad Tepes… Cet être avait été le Père du premier moi de cette réalité, tout comme il était une autre version de celui que j’avais vu comme Père. C’était un monstre comme celui que j’avais connu, c’était un être qu’il fallait combattre mais je devais faire en sorte de ne pas être remarqué par ce dernier. J’avais juste profité d’un instant après le combat pour retourner au château, voulant voir ce que Tepes avait gardé de la jeunesse d’Ouroboros premier.

Entre quelques missions pour la Justice League, je disparaissais pour reprendre certains voyages, pour retrouver le plaisir de la découverte. C’était aussi à ce moment la que j’avais agrandi ma collection, ramenant des trésors de l’histoire, des trésors perdus ou oubliés.  Petit à petit mes méfiances allaient tomber et je commençais à emmener certains avec moi en voyage, ceux qui avaient l’esprit adéquat pour comprendre ou profiter de ce genre d’expérience. Un des premiers était un homme qui allait devenir un ami, Zachary Zatara, un homme qui allait comprendre le coté magique de mon don et m’offrir un soutien unique qui me rappelait Merlin. C’est d’ailleurs pour cela que j’avais vu Zatanna grandir, à force de côtoyer son père, la voyant devenir une si belle jeune femme qui à son tour allait devenir une collègue et amie. Ensuite ce fut Franklin Scott qui me rappelait un peu cet Ethan que j’avais rencontré d’en d’autres réalités, puis un homme brillant, Henry Pym à qui j’allais faire connaître la réalité sur certaines de ses théories quantiques. Ensuite ce fut le tour de Kimberly, la petite fofolle Rose avec qui j’avais souvent voyagé, surement par plaisir car son esprit particulier rendait chaque voyage unique. D’ailleurs elle était la seule que j’avais continué à emmener avec moi après la fin de la Justice League, après que cette nouvelle famille soit dissoute. Car oui, même si tout du long j’avais gardé une certaine distance avec Super, pour moi cela restait une famille… Les voyants tous d’ailleurs prendre leur retraite, partir de leur coté, j’avais décidé de simplement faire comme eux, un instant de retraite, reprenant ma route en solitaire en dehors des moments partagés avec Kim ou des rencontres non hasardeuses avec Zatanna sur qui je gardais un œil, comme je l’avais promis à son père.

Earth-HA ☢ 2000 - 2000

L'ère de l'errance

© LITTLEHARLEEN

Pendant ces voyages j’en avais connu des mondes, des situations… Je ne saurais pas dire combien d’années j’ai passé à voyager ainsi dans le Multivers, passant sur l’Earth-460 où Killgrave était président, un monde où j’ai préféré fuir assez vite quand j’avais compris que toutes les formes de puissances avaient été dominées par l’Homme Pourpre. L’Earth-33 où Batman et Super étaient des Magiciens, où Flash était une femme, un monde assez entropique je dois l’avouer. Puis franchement… Batmage… Ce jeu de mots. Le Mojoverse, un monde assez étrange dirigé par une sorte de Jabba le Hutt fanatique des téléréalités. Earth-808122, la où les Quatre Fantastiques étaient morts et remplacés par une équipe inimaginable, Ghost Rider, Hulk, Spiderman et Wolverine. Imaginez-les dans la tenue des 4F et vous comprendrez mon sourire. Et je ne vous parle même pas du monde infesté par les Broods, les Zombies, ou encore quand Batman avait aussi le coté Vampire de la Chauve-Souris, et j’en oublierais presque la réalité où Super était un ado en proie à ses émotions et qui était le meilleur ami de son ennemis Luthor, en plus son costume se limitait à… bah rien, juste à se déplacer très vite et ressembler à un éclair rouge.

Je crois que ce qui m’a fait le plus de bien dans ces voyages ce sont… Hum autant vous prévenir que la suite va vous paraître Paradoxale… certains de mes rencontres, telle que celle avec Ultron dans un univers où il avait balayé touts les héros, un Univers où il avait pris le temps d’échanger avec moi car j’étais le premier être organique qu’il voyait depuis des décennies. J’avais passé plus de 24 heures à discuter non stop avec lui, à écouter ses pensées « philosophiques » et ses idées sur le passé et l’avenir. Mais une chose était évidente quand je regardais autour de lui, il avait tenté de reproduire une famille en créant des versions autres de lui même avec des pensées différentes, des apparences différentes. Cette image me rappelait la Justice League, cette famille que je pensais avoir perdu car elle s’était dissoute, mais dans le fond elle n’était pas perdue, elle était toujours la et vivante, juste séparée car cette famille n’était pas faite de machines mais bien d’êtres avec des pensées différentes et des besoins qui n’étaient peut-être pas ceux de la communauté. Une autre rencontre qui m’avait fait un grand bien, c’était celle avec Stryfe qui régnait sur son trône dans un monde qu’il avait annihilé, possédant comme uniques serviteurs et existences autour de lui des machines qu’il avait créées. Un tyran puissant et seul avec qui je n’avais pas eu le temps d’avoir une longue conversation suite à une intrusion dans sa réalité… J’avais du coup assisté dans l’ombre au combat entre Stryfe et la X-Force, le voyant s’affaiblir presque devant un simple visage nommé Hope Summers. La troisième rencontre qui m’a touchée et m’a donné envie de revenir, c’était Lex Luthor d’un monde où ce dernier avait gagné, où Super était dans une tombe, la Ligue inexistante car les héros étaient soit décédés, soit enfermés, soit avaient simplement quitté cette terre. Et vous savez quoi… Lex Luthor était vide, il était que l’ombre des autres Lex que j’avais connu, regrettant juste une chose, celle de ne plus avoir d’adversité. Il avait le pouvoir, le contrôle, la richesse et il s’ennuyait, ne trouvant personne à sa hauteur, devenant presque fou de ce vide. Ainsi la vie ne montre pas uniquement un besoin d’équilibre, elle montre aussi que l’adversité est une nécessité, qu’une victoire absolue n’est finalement pas mieux qu’un abandon. Peut-être est-ce pour cela que le monde qui semblait en paix grâce à la Ligue des Avengers semblait aussi si calme, sans bruit, sans vie… Car tout devait être plat.

Après toutes ces visites, explorations, voyages… Ces découvertes et discussions, j’étais revenu sur la Réalité qui était devenue la mienne, 10 minutes après mon départ alors que j’ai voyagé des années durant.

Earth-HA ☢ 2000 - 2017

Entropie chaotique et surnaturelle

© LITTLEHARLEEN

Comme le disait le Vieux Ethan de l’Univers de la Old Force, la vie c’est comme Super Mario 2099, c’est un cycle qui se répète indéfiniment et une fois que tu as compris le secret de l’algorithme, il devient plus facile à esquiver les Koopas.  Alors j’étais décidé à me relancer, n’espérant pas fonder une nouvelle Justice League, mais garder contact avec les anciens membres, enfin presque tous les anciens membres car j’avoue que je me sentais toujours mal en présence de Super, même si il était un parfait Boyscout, j’avais vu ses visages les plus terrifiants et ils me restaient marquer en tête. Je m’étais fait alors ma propre ligue, la Solo Ligue d’Ouroboros… Oui je sais, ridicule… Mais cela me permettait de me dire que j’étais malgré tout toujours actif, à veiller sur ceux qui en avaient besoin. Je faisais des actions assez minimes à coté de tous ces groupes qui prenaient place dans le monde, ce qui me laissait plus de temps libres pour mes compétitions, profitant un peu de cette vie dans cette réalité. La première année de cette vie s’était passée plutôt calmement, en faite j’évitais finalement de trop me mêler des affaires qui se produisaient dans le monde, surtout pour éviter de croiser d’autres groupes qui pourraient se demander les raisons de ma présence ou de mes interventions.

Finalement, c’était en recroisant Zatanna que j’avais trouvé un nouvel avenir dans une possible nouvelle famille. Enfin, famille pas dans le sens de la Justice League qui était unique, mais des personnes qui pourraient me comprendre et avec qui je pourrais partager de nouveaux « jeux ». En faite, je pouvais dire que Zatanna m’avait en quelque sorte recruté pour rejoindre le BPRD, le Bureau for Paranormal Research and Defense. Franchement juste le nom c’était l’éclate puis question Paranormal, j’étais un bon client vous ne pensez pas ? En tout cas au début il me fallait trouver ma place parmi tous ces nouvelles rencontres, certaines des plus sérieuses comme Strange, ou d’autres plus hors normes comme Hellboy, mais tous semblaient en tout cas être fiables dans leurs missions. Au début le taff était plutôt assez calme, comme traquer un monstre bizarre qui s’évadait d’une sorte d’urne et se baladait dans les rues de Boston en fracassant tout ce qu’il trouvait sur sa route, où défaire une Secte étrange qui tentait d’invoquer maladroitement un démon et du coup sans le faire exprès attiraient une forme d’entité infernale sur notre plan. Du boulot sympa et assez divertissant, surtout grâce à l’humour du grand rouge sans cornes. Et puis cela me permettait de garder un œil sur Zaty, de m’entrainer avec elle, de la côtoyer tous les jours, ce qui rappelait bien de beaux souvenirs. Bon, bien sur je tentais toujours de rester discret sur l’ampleur de mes capacités ou de mes actions dans le groupe, comme je faisais avec la JL, préférant être utile avec mes talents technologiques comme le piratage informatique. Mais dès fois… Vous savez je fais de temps en temps des bêtises, comme ouvrir une mauvaise faille, du coup un jour au cœur du BPRD j’avais été voir Strange, très calmement et sagement pour venir m’excuser ainsi que lui demander un petit coup de main pour refermer une faille. Certes je savais fermer une faille sans difficultés, sauf que celle-ci avait un tentacule qui s’en évadait. Pas un tentacule de Calamar géant ou d’un animal, mais un de Shuma-Gorath. Croyez-moi, je ne faisais pas le fier devant Strange quand j’avais dû lui annoncer cette horreur qui n’avait pas été facile à faire rentrer dans sa faille avant de la refermer définitivement.

Mais en dehors de ce genre de petit accident, qui malheureusement n’avait pas été le seul, je peux dire que le reste de mon intégration s’était bien passé même si j’avais de temps en temps disparu pour un voyage ou une aventure comme dans le temps. J’espère que je continuerai à me sentir bien dans cette réalité et que le BPRD sera réellement une nouvelle famille. Je crains juste le jour où mes collègues comprendront réellement ce que je suis et ce qu’il y a dans mon stylo. Allez, le reste de l’histoire vous la découvrirez au fur et à mesure.