Confidences (Ash)

Spoiler:

Sara soupira. Parfois, elle aurait aimé que Jonathan et Moxley soient deux personnes différentes. Ca n'était pas toujours évident de gérer les échanges: elle n'était jamais sûre de qui allait lire son message ou décrocher le téléphone. Heureusement, en réalité, il lui était impossible de se tromper: sa nature animale faisait qu'elle pouvait reconnaître à coup sûr deux parfaits jumeaux, puisqu'ils ne dégageaient pas la même chose. Jon dégageait une douceur que Mox n'avait pas, Mox respirait l'assurance ce qui n'était clairement pas le cas de Jon. Elle rangea son téléphone - c'était bien une des rares choses technologiques qu'elle maîtrisait à peu près - au fond de sa poche et enfila une veste avant de sortir. Saluant rapidement les gens qu'elles croisa dans l'Institut, elle respirant un grand coup lorsqu'elle se retrouvera dehors. La jeune femme aimait cet endroit, même si elle le considérait difficilement comme chez elle. Elle ne s'était sentie chez elle nulle part depuis qu'elle avait du quitter son Italie natale, elle ne s'était pas réellement liée à qui que ce soit hormis à ces deux énergumènes. Elle n'avait plus croisé Logan depuis des lustres et, hormis quelques entraînements partagés avec d'autres membres de l'Institut, ne partageait que peu avec les autres. Elle ne ressentait jamais de méfiance ou de rancoeur à son égard cependant, c'était ce qui faisait qu'elle se sentait bien ici. Oui, elle aimait cet établissement, pas comme une maison, pas comme une famille, mais elle aimait ce refuge et était très reconnaissante, à sa manière, qu'ils lui offrent un toit depuis plusieurs années maintenant. Régulièrement, elle prenait plaisir à s'enfermer dans les cuisines pour y préparer un petit déjeuner sortant plus ou moins de l'ordinaire, qu'elle déposait sur les tables. Ce matin, elle avait achevé de cuire les derniers croissants et elle en avait porté deux avec elle, histoire que Jon et elle aient quelque chose dans l'estomac car, elle s'en doutait, Moxley n'aurait pas prit le temps de manger avant de partir.

Elle traversa le jardin et sortit de l'Institut. Elle n'aimait pas spécialement New York: c'était beaucoup trop bruyant à son goût et, lorsque Jon et elle se retrouvaient, c'était à Central Park. Elle récupérait deux capuccino au Starbucks du coin puis ils se rejoignaient à une des entrées. Ces retrouvailles ne dérogèrent pas à la règle: moins d'une minute après son arrivée, Jon arriva à son tour. Elle le trouva très fatigué lorsqu'elle le serra dans ses bras pour le saluer et lui tendis son café et son croissant en silence, sentant qu'il ne savait pas très bien comment démarrer sa journée. Ils marchèrent côte à côte un moment, puis, leurs cafés terminés, ils les jetèrent dans la poubelle la plus proche. Sara en profita pour prendre la main de son ami et ralentit le pas avant de s'arrêter.

« Tout va bien? Tu as l'air complètement paumé. »

Elle sentait qu'il n'allait pas fort du tout. Il n 'était pas bavard de base, mais ce matin, c'était carrément une huître qu'elle avait à côté d'elle: renfermé sur lui-même, silencieux et distant, elle avait du mal à le reconnaître. Quelque chose lui pesait sur les épaules. Elle se posa en face de lui et le regarda, souriant légèrement, suffisamment pour lui donner envie de lui répondre, mais pas assez pour lui forcer la main.

Moxley avait passé une sale nuit: un de ses combats clandestins l'avait littéralement mis au tapis. Il avait beau être un excellent combattant, chacun avait ses faiblesses et hier soir, il n'était clairement pas en forme. Mais il avait eu besoin de décompresser, alors il était parti s'amuser un peu. Jamais il n'aurait du s'engager à l'aveugle ainsi: son adversaire l'avait écrasé. Sans ses pouvoirs, qu'il avait finalement réussi à enclencher en retirant un de ses gants tant bien que mal, il serait probablement en train d'agoniser dans la rue sombre derrière le bar... aussi, quand le téléphone sonna, il grogna, furieux d'être réveillé alors qu'il était complètement épuisé. Sa colère retomba aussi vite qu'elle était montée lorsqu'il vit que c'était Sara qui réclamait son double. Merde. Jon. Il l'avait totalement oublié, celui-là! Il tourna la tête vers le miroir à côté du lit, posé là parce qu'il n'avait pas la place de le mettre dans la salle de bains et vit l'air renfrogné de ce dernier.

« Désolé mec. J'ai pas assuré hier. »
« Comme si tu assurais en temps normal! »

Moxley soupira et se releva tant bien que mal. Il était couvert d’hématomes.

« Sara te demande si tu veux aller prendre le petit déjeuner avec elle. »
« Si j'arrive à marcher après ce que tu as foutu hier, évidemment que j'y vais. »

Mox eut un sourire en coin et tourna la tête vers le miroir de nouveau. Jon secoua la tête.

« T'es dans un état lamentable... Pourquoi tu souris bêtement comme ça? »
« Tu l'aimes bien, la petite, hein? »
« Toi aussi. »

Il se mit à rire.

« Sara est ma petite soeur, tu le sais très bien. Et tu sais tout aussi bien qu'elle me voit comme son frère. Toi, par contre... »
« Ferme-la et va passer des vêtements corrects. »

Avec un nouveau soupir, mais de meilleure humeur qu'au lever, Moxley fit sa toilette et s'habilla, avant de passer le flambeau à Jon. De toutes façons, il était complètement épuisé, ça ne lui ferait pas de mal de rester en arrière plan. Quand Jonathan récupéra son corps, il poussa un gémissement de douleur. Il n'était que courbatures. La journée allait être longue... Récupérant ses clefs et son téléphone, il jeta un coup d'oeil à ce dernier pour lire le message envoyé par Sara. Son amie s'inquiétait pour lui, ce qui le rassura quant au fait d'aller la voir. Au moins, Moxley ne lui avait pas caché qu'il n'allait pas être en forme...

Lorsqu'il rejoignit la louve à l'entrée de Central Park, toujours la même, son esprit se fit plus léger. Il n'avait jamais besoin de s'expliquer avec elle: peu importait son état, elle l'acceptait comme il était. Là, tout de suite, il avait juste envie de boire son café, manger un morceau, le temps de se réveiller un peu. Il n'eut pas besoin de le lui dire: c'est en silence qu'ils commencèrent leur promenade. Quand ils eurent tous les deux bu leur cappuccino, Sara lui prit la main. Son coeur se serra: Moxley avait raison. Il aimait son amie plus que de raison. Aussi, lorsqu'il sentit l'inquiétude dans sa voix, il ne put s'empêcher de vouloir la rassurer, même s'il savait qu'elle ne serait pas dupe.

« T'inquiètes pas. Moxley est rentré dans un sale état, alors je déguste, c'est tout. »

Voyant que Sara n'était pas dupe, il resserra doucement l'étreinte de sa main et posa l'autre sur le visage de la jeune femme en lui souriant.

« Ca va aller. Je t'assure. On va s'asseoir? Je suis vraiment fatigué. »

Sans attendre sa réponse, il l'entraîna vers un banc à l'écart du monde, à l'abri entre les arbres. Il resta silencieux un instant, observant la nature et profitant du calme. Puis il tourna son regard vers la petite blonde.

« Je suis désolé, pour tout ça. Je sais que j'arrive pas forcément joyeux le matin... »

Sara se laissa entraîner sans rechigner sur le banc. Elle avait vraiment envie de passer du temps avec Jon et c'était visiblement réciproque. Cependant, même s'il tentait de la rassurer, elle sentait bien qu'il avait besoin de relâcher la pression. Elle le laissa gérer, sachant qu'il finirait par lui parler: il avait confiance en elle et quand le besoin s'en faisait vraiment sentir, elle était sa confidente. C'était réciproque, d'ailleurs. Il n'y avait qu'à lui qu'elle parlait vraiment. Aussi, lorsqu'il reprit la parole après un instant de silence, elle n'en fut pas étonnée. Ce qui l'étonna, c'est ce qu'il lui confia! Pourquoi s'excusait-il? Il n'était pas responsable des actes de Moxley! Elle fronça les sourcils en se tournant vers lui.

« N'importe quoi ! »

Elle soupira.


« S'il y en a un qui devrait présenter des excuses, c'est Mox, sûrement pas toi! C'est à cause de lui que tu m'arrives dans cet état régulièrement. Tu sais, j'adore Mox, il fait toujours très attention à moi et il tient parfaitement son rôle de grand frère me concernant. Mais parfois... »

Elle hésita à continuer sa phrase. Mais il l'encouragea du regard. Il avait besoin d'entendre ces mots.


« Parfois, j'aimerais bien t'avoir à moi toute seule. Enfin, je veux dire, ne pas avoir à te partager avec lui quoi. »

Un peu gênée, elle baissa légèrement la tête. Mais plutôt que de laisser un silence pesant s'installer, elle leva les yeux vers lui de nouveau.


« Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée depuis que je suis ici. Sincèrement. Alors ne me présente pas d'excuses. »

Elle passa une main sur le visage de son ami, le regardant un instant en souriant, puis elle vint se blottir contre lui. Ses sens lupins étaient h24 en éveil et elle ressentait parfaitement la tendresse amoureuse qu'il éprouvait pour elle depuis le début. Il n'avait jamais franchi le pas, ayant peur sans doute d'être repoussé. Elle n'attendait que ça, pourtant. Mais si lui avait peur d'aller trop vite, elle avait tout aussi peur de le brusquer. Et puis, elle n'y connaissait rien en relation amoureuse: elle avait toujours été seule. Alors elle se contentait de gestes affectueux qu'on réservait à quelqu'un de trop proche pour être un simple ami et elle profitait de ce qu'il lui renvoyait. Regardant loin devant elle, elle ne dit plus un mot, plongée dans ses pensées.

Les mots Sara le rassuraient toujours. Dès qu'il avait un coup de mou, elle savait comment lui remonter le moral. Ce matin, elle allait plus loin que d'habitude: elle n'avait jamais été explicite sur le plaisir qu'elle avait à rester avec lui. Chez elle, tout ou presque se manifestait par gestes, par regards. Tout était dans son attitude. Bien sûr, elle était câline, souvent à la recherche d'un contact physique avec lui, mais il était tellement peu sûr de lui qu'il n'avait jamais osé penser qu'elle pouvait ressentir autre chose que de l'amitié pour lui. Elle savait probablement ce qu'il en était pour lui: ses sens de louve ne la trompaient jamais, alors, il était probablement grillé depuis des mois. Alors elle ne se manifestait certes pas vraiment quant à ses sentiments à elle, pour autant, elle ne l'avait jamais repoussé... Quand elle hésita à continuer sa phrase, il lui sourit, hocha légèrement la tête, cherchant son regard, pour l'encourager à la terminer. Et il fut soulagé lorsqu'elle le fit: elle allait dans son sens. Elle aussi, elle aurait aimé partager plus de choses avec lui, ne plus avoir peur que ce soit Moxley et pas lui. Alors, quand elle se blottit contre lui, il passa un de ses bras derrière sa nuque et l'attira un peu plus sur son torse, posa sa tête contre celle de Sara.

« Merci. »

Il ne dit plus rien lui non plus l'espace d'un instant, se contentant d'apprécier la présence de la louve. Machinalement, il jouait avec ses cheveux, qu'elle avait laissé détachés. Puis il déposa un baiser sur son front.

« C'est la même chose pour moi. Depuis l'apparition de Moxley, je n'ai plus jamais vraiment eu de contact avec l'être humain. Il n'y a que Jessica qui est resté près de moi. Oh, je comprends les gens... c'est trop compliqué à gérer, quelqu'un comme moi... Mais la solitude n'est pas toujours facile à vivre, surtout quand on a été entouré et sociable comme je l'ai été. Avec toi, j'ai retrouvé cette stabilité qui me manquait. Je peux arriver dans n'importe quel état, même fringué comme Mox, tu sais que c'est moi. Merci de ne pas m'avoir foutu à la porte le jour où tu as compris qui j'étais. »

Il se redressa soudainement, prenant garde de ne pas trop bousculer Sara au passage. Il se mit debout devant elle et l'incita à se relever également. Un sourire aux lèvres, il avait soudainement prit un air taquin, qu'il affichait rarement. Il fallait vraiment qu'il soit en confiance pour ça.

« Montres-moi qui tu es! Je ne t'ai jamais vraiment vue à l'oeuvre. On est isolés, il n'y a pas grand monde qui passe. »

Elle écouta attentivement son ami tandis qu'il parlait, appréciant le geste machinal de tendresse qu'il avait pour elle. C'était quelque chose qu'il faisait souvent et, elle en était quasiment certaine, il ne s'en rendait pas compte. Son coeur se serra quand il lui confia à quel point il était seul. Elle le comprenait. Sa différence avait beau être acceptée au sein de l'Institut, puisqu'ils étaient tous différents, elle n'avait jamais pu se lier à quelqu'un. Elle se sentait toujours en décalage. Elle avait besoin d'une meute, d'une vraie, d'autres loups, or elle n'en avait jamais croisés. La seule mutante animale qu'elle avait croisée s'était présentée avec une attaque, pour finir par la laisser filer Moxley et elle à la fin du combat. Elle ne l'avait plus vue depuis. Non pas que l'envie lui manquait, mais elle n'avait aucune idée d'où la trouver et elle n'allait sûrement pas demander à Mox de l'aider: il allait la secouer s'il savait qu'elle aurait aimé la revoir! Alors, quand il lui dit qu'il se sentait lui-même auprès d'elle, elle en fut touchée. Mais alors qu'elle allait lui répondre, il se leva du banc, soudainement joueur. Sara le regarda sans comprendre.

« Te montrer qui je suis? Mais je - » elle leva les sourcils « Oh ! Te montrer qui je suis. »

Elle réalisa alors que s'il savait qu'elle était louve, il n'avait jamais réellement assisté à quoi que ce soit venant de sa part! Elle se leva pour se mettre en face de lui et lui fit sourire en coin, passant sa langue sur ses lèvres.

« Je veux bien te montrer une autre facette de moi, mais tu ne peux déjà pas me cacher grand chose en temps normal, alors une fois mes pouvoirs déclenchés, tu ne pourras plus rien me cacher du tout. » Il acquiesça, visiblement heureux de prendre le risque. « Ne me parle pas quand je suis louve, okay? Je ne comprends pas. Agis comme si tu avais un véritable animal en face de toi et n'aies pas peur d'avoir l'air ridicule. » Il acquiesça à nouveau et elle baissa la tête en fermant les yeux.

Quelques secondes de concentration lui suffirent à changer. Son environnement bascula: elle ne voyait plus les couleurs de la même manière, visualisait les énergies de Jon plus que son corps lui-même, entendait tout ce qui se passait à des kilomètres à la ronde et fut obligée de recentrer son attention sur son ami. Elle pouvait percevoir jusqu'aux battements de son coeur et sentait qu'il était un peu anxieux. Pour faire taire cette anxiété, elle utilisa les codes qu'utilisaient ses congénères animaux: elle baissa légèrement la tête en se décalant sur le côté, puis elle tendit la main vers Jon afin de l'attirer vers elle. En fait, si elle n'avait jamais déclenché ce côté d'elle-même lorsqu'il était là, c'était parce qu'elle ne voulait pas entrer dans son intimité. Ainsi transformée, elle se rendait d'autant plus compte de l'attirance qu'il éprouvait pour elle. C'était perturbant, mais loin de lui déplaire, elle avait envie d'en sentir plus, alors elle chercha le contact physique.

Tant bien que mal, Jon jouait le jeu. Sara sentait qu'il pédalait un peu dans la choucroute quant à savoir comment se comporter avec elle, mais il essayait et elle l'appréciait d'autant plus pour ça. Il n'avait pas eu peur, même si elle s'en doutait, mais en plus, il cherchait une manière de se faire comprendre sans paroles et ça, c'était quelque chose qui lui faisait du bien. C'était reposant pour elle, de se laisser aller à sa nature animale de temps à autre, de libérer cette partie d'elle-même qui vivait en cage la plupart du temps. Elle avait la chance de porter un animal relativement pacifique, qui ne se battait qu'en cas de nécessité. Néanmoins, contenir sa nature était parfois fatigant, et si, de temps à autre, elle pouvait le faire à l'Institut, elle ne l'avait jamais vraiment fais près de quelqu'un et surtout pas de la manière dont elle le faisait aujourd'hui. Elle fut légèrement surprise de l'audace de son ami, qui lui passa une main dans les cheveux et la laissa posée sur son visage, mais elle ne bougea pas, sereine. Peu à peu, elle le sentait se détendre, être plus à l'aise et plus envieux aussi. Plus les secondes passaient, plus il dégageait une attirance profonde pour elle. Il finit par l'attirer contre lui pour la serrer doucement dans ses bras. Elle se laissa faire, posant sa tête contre son torse et ferma les yeux. Sentant son interrogation, elle sourit. Elle fit remonter sa tête de manière à se caler contre le cou de Jon et fit remonter ses mains le long de ses bras. Elle savait pertinemment qu'aucun des deux n'irait plus loin, pas aujourd'hui. Mais elle avait envie de partager quelque chose différent, de plus fort, aussi se faisait-elle plus joueuse, plus câline. Elle recula légèrement, faisant remonter ses mains jusqu'à la nuque de son ami - mais pouvait-elle réellement le qualifier d'ami désormais? et s'y accrocha un instant afin de se détacher pour de bon de lui.

Elle regarda autour d'elle: s'il voulait la connaître vraiment sous cette forme, il fallait aussi qu'il voie de quoi elle était physiquement capable! Repérant un arbre mal en point, elle y bondit pour aller s'accrocher à une branche. En quelques mouvements, elle la fit céder sous son poids. Atterrissant sur ses jambes, elle attrapa la branche entre ses mains et la brisa d'un coup sec sur son genou. Puis elle envoya l'un des deux morceaux à Ash, avant de se mettre en position de défense, l'invitant à venir la tester. Ce dernier comprit immédiatement le message et s'avança, un brin inquiet: face à elle, il n'avait aucune chance, mais Sara n'avait aucune intention de le blesser, juste de lui montrer ce qu'elle savait faire. Aussi, lorsqu'elle envoya le premier coup, ce fut de manière à ce qu'il n'ait aucun mal à le parer. Ils s'engagèrent dans un combat amical, Sara prenant garde à ne pas lui donner de coup, juste à la toucher, à la manière d'un combat d'escrime. Elle savait que Jon avait pratiqué ce sport pendant des années et au fur et à mesure, cela se sentait: il retrouvait ses réflexes de parer les coups, ceux de frapper dès qu'une faille se présentait. Il se battait plutôt bien, pour quelqu'un qui n'avait plus tenu une arme quelconque depuis aussi longtemps ! Cependant, il ne vit pas venir le coup qui brisa son bâton en deux. Une fois qu'elle l'eut désarmé, Sara bondit en avant pour le faire basculer au sol et se plaça à califourchon sur lui. Elle le fixa un instant, un sourire aux lèvres, joueuse, puis se remit d'aplomb et lui tendit la main afin de l'aider à se relever.

Enfin, elle ferma les yeux une seconde et l'instant d'après, ces derniers avaient retrouvé leur couleur verte habituelle. Sans lâcher sa main, elle se rapprocha de lui pour n'être qu'à quelques centimètres de son visage.

« Ce n'était qu'un aperçu. Je pourrai t'en montrer beaucoup plus, un jour, dans un endroit plus tranquille. »

Puis elle se mit à rire, d'un rire cristallin et enfantin, avant de lâcher Jon et de trottiner gaiement un peu plus loin.

« On marche un peu? Ca m'a donné envie de bouger ! »