The Heroic Age
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On Arkham

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Message  Ivy P. Isley Mar 8 Nov 2016 - 19:31


La lumière joue timidement sur les goutes d’eau condensées le long des vitres, dans le creux des feuilles et les plis de l’uniforme d’Arkham Asylum, l’humidité rendue moite par la chaleur. Je regarde tout cela d’un œil absent, les mains ramenées contre mon ventre et les doigts se grattant distraitement, et me perds dans les reflets au-delà du mien. Je suis aussi calme et bien portante que les plantes qui m’entourent. Si mon second séjour m’avait coupée de toute nature, me maintenant dans le vide de la dépression, le troisième est plus adapté à ma condition. L’accès aux jardins et aux serres d’Arkham contribue à ma stabilité et ma coopération en plus d’assurer un entretient exemplaire de ceux-ci même s’il entraine quelques dissensions entre les membres du département médical, qui a autorisé cela, et ceux de la sécurité, qui sont chargés de me surveiller. Je me méfie cependant plus de mon psychiatre que de mes geôliers quand à deviner mes intentions. Roy Westerman est le meilleur docteur du personnel d’Arkham Asylum, c’est tout du moins ce que sa femme lui dit ; son doctorat médical en psychiatrie et son certificat en pathologies méta-humaines en font sans doute le psychiatre le plus à même de me traiter mais je me garde bien de juger de sa qualité. Il n’était pas à l’asile lors de mes précédents internements, étant arrivé deux ans avant le début de mon actuel séjour, mais s’occupe des entrevues d’admission et de l’assignation des patients. Je me demande si c’est un quelconque intérêt pour mon cas qui l’a poussé à s’en charger lui-même. À défaut d’avoir jamais eu accès à mon dossier, je connais la fiche de notes qu’il a rédigée sur moi par cœur :

Numéro de patient : 66181-M
Nom : Pamela Ivy Isley
Classification : Internement
Evaluation de la Menace : Modérée
Réaction au Traitement : 3 – Ambivalente
Coordinateur du Patient : Dr. R.Westerman
Profil médical :
- la physiologie de la patiente est unique et requiert du temps au soleil pour photosynthèse
Profil méta-humain :
- la patiente dispose des capacités classées comme Phytokinésie et Chimiobiose, incluant un contrôle mental basé sur des phéromones
- l’immunité aux drogues de la patiente rend sa médication et sa sédation impossibles
Profil psychologique :
- la patiente accorde la même valeur à la vie humaine qu’à celle des végétaux
Profil comportemental :
- la patiente est une botaniste et une chimiste de bonne éducation
- la patiente a un passif d’utilisation de la manipulation et de la séduction pour obtenir ce qu’elle veut. Elle c’est montrée assez efficace même avec la neutralisation de ses phéromones par collier inhibiteur. ATTENTION : cela inclus le personnel féminin également !
- la patiente a acceptée sa thérapie en échange d’un accès aux jardins et aux serres de l’asile. Cet arrangement est si efficace qu’elle a été intégrée à l’équipe de jardinage de l’asile depuis 2014. ATTENTION : la chercher à la fin de son quart de travail. Ne pas permettre qu’elle garde ne serait-ce qu’une graine sur elle

Ce genre de fiche est utile aux employés d’Arkham Asylum afin qu’ils puissent aisément se familiariser avec les détenus et les informations principales les concernant. J’ai longuement discutée de la mienne avec le Docteur Westerman ; de nombreux points sont discutables et les discuter est un moyen de détourner le sujet lors de nos séances. Le dernier point du profil comportemental, notamment, est excellent pour chipoter. Considérant leur implication dans ma « pathologie », les précédents psychiatres à m’avoir suivie refusaient de me laisser en contact avec des plantes alors que Westerman m’a autorisé à m’occuper de celles d’Arkham. Les craintes de me voir préparer le terrain à une évasion par cet intermédiaire sont peut-être modérées mais ce qui reste potentiellement contreproductif envers ma thérapie est la possibilité d’entretenir mon lien avec ce peuple et de ces enfants qu’elle tente de me faire renier. La vitre tremble et les goutes glissent dessus comme elles le font sur les feuilles, me conduisant à fixer le coin le plus isolé de la serre. Mon visage se plisse d’une certaine tristesse.

Au sein d’un périmètre de sécurité se dresse une plante dont la tige est de l’épaisseur d’une jambe humaine et est bardée d’épines de cinq centimètres tandis que son limbe foliaire, relativement plat et allongé, se fend en trois parties larges. La supérieure et l’inférieure sont garnies de crocs coniques et la médiane est couverte de cavités sensibles et claque nerveusement contre la supérieure. Les Humains ont surnommés cette espèce la Plante Piranha, en référence à un jeu vidéo je crois, mais elle est en réalité basée sur la structure d’un crâne crocodilien auquel a été rajouté un clic palatal similaire à celui de l’écholocalisation humaine et est capable de se mouvoir par rajout de structure musculaire dans sa tige. Disposant d’un fonctionnement proche d’une dionée attrape-mouche, elle repère ses proies au mouvement et fond dessus comme un serpent pour refermer sa « gueule » dès que sa « langue » entre en contact avec l’objet mouvant. D’après mes estimations, une plante mature avec une fleur de 42 à 45 cm serait capable de produire une pression  entre 9 450 et 16 000 N, soit légèrement inférieure à une classe 1 ou à la classe 2, mais le plus grand spécimen observé disposait d’une fleur de 130cm et d’une force légèrement supérieure à la classe 10. Il n’est qu’un seul type de créature qui ne sera pas attaqué, les capteurs linguaux recevant mes phéromones pour éviter de prendre pour cible ceux qui en sont porteurs, qu’il s’agisse de mes alliés ou de moi-même.

La serre tropicale d’Arkham Asylum est l’un des rares lieux au monde à contenir de mes enfants conçus au sein du Nouvel Eden car je suis la seule à savoir comment les faire naitre. Sans même mes pouvoirs, j’ai révolutionnée la botanique par des combinaisons ADN permettant à mes enfants d’hériter de traits animaux et le département recherche d’Arkham tente encore de comprendre comment tout en pouvant exploiter les bienfaits de certains d’entre eux. Les premières générations ont été assassinées par les Vengeurs et j’ai fait mon deuil à présent. De nouvelles verront très bientôt le jour et je les destine à protéger et nourrir les Forêts Primaires et ceux qui en vivent. Arkham Asylum a été une connexion avec le monde tout autant que la compagnie d’armement le fut autrefois, me tenant au courant du génocide entreprit par l’Humanité, et je serais bientôt prête à m’en échapper. Je n’ai plus espoir de créer la paix pour l’heure, trop de temps a été perdu, mais je dois essayer d’arrêter le massacre.

En attendant, j’accorde mon attention à l’agent de sécurité qui se trouve à l’extérieur de la serre, ayant déclenché l’attaque en venant me chercher, et me détourne tristement de cette enfant que je ne peux moi-même plus approcher pour l’heure.

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Message  Ivy P. Isley Ven 11 Nov 2016 - 8:45


Assise sur la table, mains sur son rebord et pieds nus dans le vide qui me sépare de la chaise, je fixe le mur blanc sur lequel se dessine l’ombre des barreaux de l’unique fenêtre de la pièce. Située sur le mur latéral, elle ne m’intéresse pas plus que la porte se trouvant dans mon dos même si je tourne le regard vers la première lorsque la seconde s’ouvre, écoutant les pas s’approcher du bureau. Je connais parfaitement cette pièce et son vide, cela fait cinq ans que je m’y retrouve régulièrement et elle n’a pas plus changé que moi. La chaise dans mon dos se tire puis il s’assoit dessus, déposant sur le plan de travail les rares objets à rejoindre nos passages dans ce lieu afin d’en prendre trace ; un dossier papier, un carnet de notes, quelques stylos… Je n’ai pas besoin de me retourner pour savoir qui se trouve dans mon dos également. Je suis grande et il l’est encore plus, me dépassant de plus d’une tête, tandis que je suis svelte alors qu’il est carré, son torse et ses épaules étant larges. Son costume-cravate remplace la veste noire par une blouse blanche et les seules touches de couleurs sont les quatre stylos dans la poche de celle-ci ainsi que la cravate noire rayée de rouge dispose d’une pince avec pour décoration un smiley jaune clignant d’un œil. Quarantenaire bien portant, ni ses cheveux bruns ébouriffés ni sa barbe en bouc ne sont grisonnant tandis que ses yeux gris, rendu encore plus grand par les imposantes lunettes posées sur son tout aussi imposant nez, n’ont rien perdu de leur détermination ou de leur intelligence. A côté de sa poche et attaché à sa blouse, se trouve son badge d’employé d’Arkham Asylum : Dr. Roy Westerman, employé numéro 38-702, Psychiatre, Département Médical, Habilitation de Sécurité Niveau 3. Il me salut en m’appelant « Mlle Isley » puis prend de mes nouvelles et enfin me demande de reboutonner ma camisole avant de lui répondre. Les jours se suivent et se ressemblent, devenant similaires semaines et rendant les années si oubliables qu’on a l’impression que le temps passe vite.

Vous êtes vraiment le bon docteur en qui on peut avoir confiance, avec une vie de famille équilibrée qu’il ne veut pas mettre en péril et une véritable considération pour les patients qu’il suit afin de les aider au mieux. C’est pour cela que vous côtoyez les monstres de Gotham, sans cela votre vie serait d’un ennui…

Cela fait cinq ans qu’il est mon psychiatre, je commence à le connaitre tout en continuant de limiter mielleusement la connaissance qu’il a de moi ; qu’importe qu’elle soit supérieure à ses prédécesseurs. Poussant sur mes bras, je mets pieds à terre puis me retourne vers lui avant de m’assoir sur la chaise qui me faisait face. Croisant les jambes pour les étendre sous la table et croisant les bras pour les placer sous mon décolleté, je pousse un soupir à l’attention de Roy avant de pencher la tête sur le côté.

Vous êtes une bonne personne, Docteur, et je vous souhaite bonne chance dans votre combat pour le rester ; les règles de Gotham s’appliquent ici aussi.

Gotham City a toujours été un savant mélange entre la Chicago des années 30 et la New York des années 70, à mes yeux. Les êtres bons brillent d’autant plus qu’ils sont rares, comme les étoiles d’une nuit noire, mais il est plus d’exemple de corruption que de rédemption. Ce n’est pas pour rien que les Super-Héros de notre ville proviennent et agissent dans les ténèbres.

Roy me remercie de ma considération et me rappelle que je peux également gagner le combat pour être une bonne personne, avec son aide. Penchant la tête en arrière, je me fends d’un sourire et commence à tendre ma jambe supérieure vers son mollet afin que mon pied touche la toile de son pantalon.

Je sais. A combien de mois remonte votre dernière citation comme employé du mois ?

Aout 2015, considérant que nous sommes au printemps 2016 c’est encore récent, et son intention de rester fidèle à ses principes comme à sa famille n’ont pas bougés depuis lors, dommage. Quand à sa remarque concernant le fait qu’il tolère mes tentatives de séduction mais a plus de mal avec mes signes de mépris, voici qui me fait lever les yeux au ciel. C’est insuffisant à ce que je m’arrête, cependant.

Finirons-nous par progresser un jour, Docteur ?

Il me répond avec confiance qu’on progresse, même si je ne m’en rends pas compte : mon intégration a une équipe de travail, comme celle des jardins d’Arkham, est une preuve que je m’améliore dans ma vie en société. C’est un progrès pour lui, un moyen pour moi, et me renvoie les deux pieds sous ma chaise et la tête bien droite. Je n’ai rien à lui répondre, il n’est pas dans mon intérêt de lui faire comprendre qu’il a tord. Néanmoins, ce qui me pose véritablement problème est de savoir s’il y croit lui-même où s’il sait pertinemment que je ne fais cela que dans mon intérêt. Les histoires des autres jardiniers d’Arkham ne m’intéressent pas et, si je n’avais pas le collier inhibiteur autour du coup, je me passerai volontiers de leur main-d’œuvre.

Si vous le dites.

Il m’interroge sur le fait que je ne le crois pas, me déclenchant un automatique sourire en coin suffisant à toute réponse, mais l’insistance de son regard finit par me mettre le doute. Pour lui, ma perception de la vie végétale n’est qu’une partie de mon problème et il pense qu’elle peut être rendue secondaire si j’arrive d’abord à interagir normalement avec mes semblables. Hors, ce point est difficile également.

Si un jour je rencontre quelqu’un semblable à moi, je vous tiendrais au courant Docteur. Pour l’heure, ce n’est pas arrivé. Et, si jamais vous entendiez par « semblables » l’Humanité…

Je ne termine pas mes mots mais mon soupir devrait contenir toute la lassitude et la fatigue que j’ai pour cela. Ce n’est pas parce que je ne souhaite pas la détruire ou l’asservir, voulant lui offrir une symbiose avec la nature qu’elle a perdue depuis bien longtemps, que je me considère comme lui appartenant. Je suis plus proche du monde végétal et c’est lui que j’aspire à protéger même si je ne veux pas le faire au détriment d’autres êtres.

Roy Westerman m’encourage à poursuivre ma phrase, stylo en main et feuille de note sous celle-ci, et me rappelle notre arrangement quand à mon accès aux jardins et aux serres de l’asile. Je le fixe un instant puis avance ma chaise jusqu’à la table, posant mes mains sur le plan de travail avant de me pencher dessus. Mon sourire s’agrandit au trouble qui passe dans ses yeux même si le psychiatre parvient à conserver sa concentration.

Je suis l’enfant de deux formes de vie et j’ai fait mon choix concernant celle à laquelle je veux appartenir. C’est pour ça que vos prédécesseurs n’ont jamais jugé utile de traiter mes interactions avec vos semblables ; pour en avoir de réelles il faudrait que je le veuille d’abord.

Roy se recule un peu sur sa chaise, se redressant pour paraitre aussi imposant qu’il l’est et me forcer à me relever un peu afin de continuer à le fixer, puis remonte ses lunettes avec un sourire confiant. D’après lui, faire mon choix n’implique pas ignorer mon « autre ascendance » et mon cas pourrait être bien pire si je considérais la vie humaine de la même manière que je reproche aux humains de considérer la vie végétale. De plus, même si je cherche à avoir le contrôle de mes interactions, je l’accomplis toujours : le docteur Westerman prend pour preuve mes tentatives de séduction qui continuent envers lui malgré cinq ans d’inefficacité. Mon sourire s’efface et c’est à mon tour de douter.
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Message  Ivy P. Isley Mar 15 Nov 2016 - 15:06


Lorsque j’ai négocié mon accès aux jardins et aux serres d’Arkham Asylum, il ne s’agissait pas de bénéficier des promenades que peuvent accomplir les détenus de la « population générale », par opposition à ceux des soins intensifs ou en confinement solitaire, mais bien de pouvoir participer à l’entretient et au développement des végétaux s’y trouvant. Cela a eu ses effets positifs, tant pour les plantes que pour moi, et, les jardiniers passant après les promenades, mon statu particulier me permet d’être confiée d’une équipe à l’autre avant de finalement être récupérée à la fin de mon horaire par la première. Les officiers de sécurité déprécient cette possibilité qui sonne énormément comme une brèche volontaire dans leur domaine et soutiennent que le collier inhibiteur a ses limites malgré tout : s’il assure que je ne puisse user de mes capacités biochimiques ou psioniques, il n’affecte en rien mes capacités physiques. Ainsi continue-je de pratiquer la photosynthèse comme la chimiobiose et de disposer d’une condition physique supérieure aux athlètes humains, même si le plus important reste l’empathie avec les plantes.

Le printemps est florissant et les détenus autorisés redécouvrent l’éveil naturel de la saison avec leurs accompagnateurs de la sécurité. Je sors de la torpeur de l’hiver également, n’étant certes pas capable d’hiberner mais me montrant bien moins active durant cette saison, et contemple les autres internés se voir accorder l’apaisement de la nature. Cette image est toute aussi ambivalente pour moi que mon traitement car l’écosystème entre les humains et les plantes est peut-être faible ici mais il existe tout de même : les effets positifs des jardins sur les détenus assurent que les plantes qui s’y trouvent comme les serres où elles sont cultivées bénéficient d’un bon traitement, lequel conduit lui-même aux effets positifs suscités. Il n’y a pas une égalité ou une symbiose mais il n’y a pas non plus de massacre ou d’affaiblissement de biodiversité. Arkham Asylum est neutre sur ce que j’aspire à faire, tout comme Gotham d’une certaine façon puisque sa flore est celle d’une grande ville et que ses parcs sont entretenus avec soin ; cela pourrait être mieux, j’essaie de l’entreprendre au sein de l’asile et espère un jour pouvoir en faire de même au sien de la ville, mais cela n’est pas mauvais non plus. Après, sans le respect et la protection des êtres et des individus, des agressions arrivent toujours. Cependant, si elles sont punies entre les humains, elles sont gratuites contre les plantes.

Je marche doucement sur la promenade en regardant les jardins redevenir comme je les aime lorsqu’une sensation diffuse s’attache à mon âme, me faisant oublier ma contemplation pour me concentrer. C’est faible et bref, m’interpelant sans que je comprenne de quoi il s’agit. Je ralentis mon pas et tâche d’être plus alerte, observant les délimitations des voies de passage et des pare-terres végétaux. Je ne vois rien avant que la sensation ne revienne, se répétant régulièrement et me faisant me tendre à mesure que j’identifie ce dont il s’agit. De la douleur. Les scientifiques humains assurent que les plantes ne peuvent souffrir, n’ayant ni système nerveux pour relayer l’information ni cerveau pour la retranscrire, mais je ressens leur peine, leur maladie et leur mort. Les scientifiques humains ont prouvé que les végétaux n’étaient pas des individus comme les humains ou même des êtres comme les animaux mais ils ont tord. Mes yeux s’arrêtent à un détenu de dos assis devant divers fleurs dont les gestes répétitifs me confirment qu’il est lié à la douleur que je ressens. Je me dirige vers lui rapidement, alertant au passage les surveillants par mon attitude, et comprends avec horreur son action : au rythme d’une comptine, il arrache un à un les pétales d’une fleur. Alors qu’il en jette négligemment un au sol, je lui attrape la main et lui tords les doigts. Ma voix est aussi froide que la colère née de son action sadique.

Tu pouvais la regarder, la sentir et la toucher. Tu l’as arrachée, condamnée et défeuillée.

Je force le tourmenteur à se relever avec aisance, le tirant par la main alors qu’il laisse tomber la fleur de surprise, puis attrape sa seconde main de la même manière que la première avant de lui faire face. Les avertissements ne tardent pas à fuser mais je ne leur accorde aucune attention.

T’aime-t-elle un peu ? Beaucoup ? Passionnément ? A la folie ?

J’ignore de qui il parlait et n’en ai cure, me contentant d’appliquer une simple justice : un doigt cassé par pétale défeuillé. J’appuis sur les articulations dans le sens inverse de leur fonctionnement jusqu’à ce qu’elles cèdent en récitant la même comptine que lui à un rythme bien plus rapide du fait de l’approche des officiers de sécurité. Il ne lui reste que les pouces lorsque j’en ai fini, ne le rejetant pas encore à terre ; j’attends le bon moment pour cela et il arrive rapidement, se présentant en la personne du Sergent Emily Parker. Deux ans en tant qu’auxiliaire de justice au bureau du procureur de Gotham puis quatre en tant qu’officier de sécurité à Arkham Asylum et quatre de plus en tant que sergent, l’athlétique brune avec une mèche blonde parait excessivement jeune pour son âge tandis que ses yeux verts ont ce grain de folie qui rappelle les mots d’un ancien procureur : à Gotham, soit tu meurs en tant que bonne personne soit tu vis assez longtemps pour devenir le méchant. Arkham Asylum suit les règles de la ville, toujours, même si on peut considérer qu’on meurt en bon employé ou qu’on devient le patient. Quelque soit son destin, Emily Parker réagit à tout trouble au sein de l’asile avec un taser en main. C’est exactement ce dont j’ai besoin ainsi, si je repousse en arrière mon prisonnier à la menace de ma geôlière, je n’obtempère pas pour autant à ses sommations et ne me retourne vers elle que pour lui répliquer d’un ton froid.

Sergent Parker. Je suppose que votre relation avec Harvey Dent fait de vous la prochaine Harleen Quinzel.

La provocation est moins gratuite qu’on pourrait le penser tant elle est sensée, allant bien au-delà de mon simple énervement quand à la torture de la fleur. Lorsqu’Em Parker cherche à me taser pour me faire taire, j’attrape sa main et la bloque sans effort avant de la renverser brutalement sur le sol, m’accroupissant à son côté sans m’assurer qu’elle soit assez sonnée pour ne pas comprendre ce qui va suivre. Alors que ses subordonnés interviennent à nouveau, j’attrape l’arme à impulsion électrique d’une main et la victime de tout ceci de l’autre puis porte la première à l’encontre de mon collier et pose la seconde contre le sol. La décharge électrique court-circuite l’alimentation de l’inhibiteur et, le temps que celle-ci se refasse correctement, la fleur a fait de nouvelles racines et de nouveaux pétales.

Relâchant l’arme, me reculant et me redressant d’un pas, je lève les mains alors qu’on vient me neutraliser et je laisse les choses se passer, ayant sauvée la vie sans défense que je voulais protéger.
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Message  Ivy P. Isley Dim 27 Nov 2016 - 10:25


Je ne suis pas certaine de pouvoir décrire cela, pourtant les choses se renforcent avec le temps. Je suis dans un endroit qui n’importe pas réellement : le décor est soustrait à ma vue par ce voile boréal aux teintes vertes qui contient autant de distantes lumières blanches que s’il en neigeait tandis que les sons sont rendus sourds par des murmures que je peine à entendre. Je suis dans un état qui n’importe pas non plus : la lassitude me fait baisser la tête et tomber les paupières tandis que la transe m’agite des mèches de cheveux de ses paroles indistinctes. Ce qui importe c’est cette sensation de chaleur autour de moi, comme lors d’un bain de soleil, et cette certitude d’être connectée à quelque chose. Mais il y a des interférences et des perturbations. Il y a la douleur.

La chaleur douillette reste présente mais son aspect rassurant est peu à peu rongé lorsque les vibrations commencent et l’inquiétude grandie à mesure qu’elles s’accroissent ou se rapprochent. Puis elles se font grondement et déchiquètent comme d’innombrables crocs, griffes ou quoi que ce soit réellement. Des choses s’écroulent autour de moi, lourdement et sans un cri, et j’ignore combien de secondes s’écoulent avant que mes jambes ne cèdent à leur tour pour que je m’effondre au mien. La douleur n’est pas mienne mais me cloue au sol et les vibrations continuent leur démembrement. Je suis incapable de me relever, je suis incapable de bouger et la chaleur douillette devient simplement indifférente jusqu’à ce qu’elle soit inexistante.

Je meurs alors et mes yeux s’ouvrent. Le plafond blanc de la cellule d’Arkham Asylum est la première chose que je vois, légèrement éclairé qu’il est par la lumière nocturne en provenance de la fenêtre grillagée, et mon inspiration affolée la première chose que j’entends, d’autant plus importante qu’on se trouve dans le silence. Le reste du mobilier est regardé vivement pour retrouver la familiarité tandis que je reste en apnée, allongée sous les draps fins et délicats de pénitencier. Une fois les quelques mètres carrés de la pièce vue et la réalité retrouvée, je me redresse, serrant mes bras contre moi et recroquevillant les jambes. Mon attention se perd à nouveau alors que je réfléchis.

Ces cauchemars sont anciens et réguliers, troublant mes nuits depuis des décennies, ainsi je doute qu’ils soient uniquement des rêves. Je suis consciente de l’hypothèse Gaïa et envisage depuis longtemps que mon lien avec les végétaux me lie à quelque chose de plus grand. Je ne sais ni quoi ni comment, mon esprit scientifique n’arrivant pas à le rationnaliser par incapacité de l’étudier, mais je sais. Peut-être les choses seraient-elles plus claires sans la douleur mais probablement que c’est celle-ci qui motive les rêves ; un appel à l’aide. Un appel à l’aide auquel je ne peux plus répondre depuis cinq ans, depuis que j’ai été de nouveau enfermée ici. Mes lèvres se pincent de culpabilité et j’enfouie ma tête contre mes genoux. Mon souffle se fait enfin entendre, aussi cassé que je le suis.

Arkham Asylum est reposant. Le temps s’y écoule sans véritablement se faire sentir et ce qui se passe à l’extérieur n’intervient qu’au travers des échappées et des captures des super-criminels si nombreux à Gotham. Les gens connaissent leur rôle et je connais ma place. Malgré les contraintes, c’est dans ce genre d’îlot de solitude que je peux m’épanouir comme je le fis jadis à Robinson Park ou au Nouvel Eden ; je n’aime pas l’idée que mon psychiatre ait raison sur ce point mais les preuves étayent sa théorie quand à mes progrès. C’est à Arkham Asylum que je me suis remise de la plupart des plus grands traumas de ma vie, qu’il s’agisse de ma transformation, de la perte de mes enfants humains ou de ceux du Nouvel Eden, et il y a quelque chose de rassurant à y être. Je ne peux cependant y rester.

J’inspire profondément et souffle longuement. Une fois calmée, je relève la tête et étend les jambes, l’une d’elle s’en allant toucher le sol. Mon second pied nu rejoint rapidement le premier alors que je ferme les yeux sous la froideur du plancher. Lorsqu’ils se rouvrent, c’est lui que je fixe en continuant de m’enserrer dans mes bras et en recommençant à me perdre dans mes pensées.

Ici, j’existe dans une torpeur déconnectée du monde mais chaque instant que je passe à Arkham Asylum condamne plus de plantes au massacre par les humains. Je n’escompte pas arrêter l’exploitation des fruits de la végétation, ils font partis d’un cycle et sont conçus pour nourrir les animaux qui dissémineront par la suite leurs graines dans leurs excréments et permettront un nouveau végétal qui se reproduira et nourrira de la même manière, mais je dois arrêter les génocides destinés à libérer de l’espace à une culture de masse aussi nuisible aux végétaux qu’aux animaux et qu’aux sols. Ma précédente tentative de stopper l’avidité boulimique de l’Humanité devait agit sur l’entièreté de notre planète, créant certes une nouvelle crise de part la nécessité d’adaptation mais sauvant au final tant mon peuple que celui qui m’enferme. J’ai échoué et n’ai ni les moyens ni le temps de recommencer un tel projet. Il me faudra donc agir directement et en personne dans les zones les plus critiques. J’ignore quelles sont mes chances de réussir et j’ai peur de ce qui arrivera mais je dois le faire.

Mon propre reniflement me surprend et je lève l’une de mes mains pour essuyer les larmes qui amoncellent aux coins de mes yeux. Après les avoir étalées entre mon pouce, mon index et mon majeur, je me penche sur le côté et allume la lampe murale se trouvant à mon chevet afin d’y voir plus clair, mon regard détaillant toutes les feuilles scotchées au mur ou entassées au sol. Certains ont des dessins, d’autres des lettres de leurs proches, moi j’ai des rapports d’organisations non-gouvernementales considérant les états écologiques de diverses zones, principalement les trois dernières forêts primaires encore existantes aujourd’hui.

Il y en avait tant autrefois mais aujourd’hui ces civilisations végétales sont en voie d’extinction. Il est trop tard pour celles de l’hémisphère nord, des siècles trop tard, mais celles de l’hémisphère sud sont encore en vie. Pour combien de temps, les avis diffèrent. Je ne crois pas les plus alarmistes les voyant disparaitre pour 2020 mais m’effraie de savoir que très peu de spécialistes les donnent encore existantes à la fin du siècle. Les actions faites pour leur préservation oscillent entre bonnes pensées et hypocrisies, les résultats n’étant pas ceux prévus par les rares accords quand bien même ils ne visaient pas bien haut. L’Amazonie, du fait de sa célébrité, est celle vers laquelle se braquent toutes les attentions et la main est forcée à respecter les engagements du fait, le massacre étant le plus lent dans la plus grande forêt du monde. La Forêt du Bassin du Congo n’a pas cette chance, bien moins connue et bien plus divisées entre des puissances étrangères ayant privatisés tant le bois que les points d’eau et maintenant la population dans la pauvreté afin d’exploiter tant les arbres que les hommes au sein de scieries. Et la troisième forêt primaire, répartie sur les différentes îles d’Indonésie, est la plus maltraitée : les concessions du gouvernement se font jusque dans les parcs nationaux car, la loi interdisant d’y abattre des arbres mais n’obligeant pas à les replanter en cas de destruction, les incendies criminels permettent de défricher de larges zones dans des feux qui durent parfois des mois voir des années.

Les larmes s’en reviennent mais je continue de les retenir, la colère ne devant pas l’emporter. Je veux me battre pour quelque chose, non quelque chose d’autre. Je veux construire, non détruire. Je veux sauver mon peuple en apprenant à l’Humanité qu’il peut vivre en harmonie avec, en lui faisant redécouvrir un respect et un équilibre qu’il a depuis longtemps abandonné. Il est suffisamment de gens pour soutenir et parler là-dessus afin que je sois libre d’agir. Je forcerai les choses car il n’y a que comme cela que cela marche.

Les deux premières fois que je suis venue à Arkham Asylum, je n’ai pas été jugée aussi dangereuse qu’aujourd’hui ni n’avais été dotée d’un collier inhibiteur. La première fois, les scientifiques du département recherche avaient découvert ma mutation alors même que je l’ignorais. La seconde fois, j’étais peut-être une méta-humaine mais surtout une citoyenne dérangée et non une super-criminelle comme ils en connaissent tant. Les choses ont changé lorsque j’ai dévastés leurs sous-sols afin de m’échapper à l’aide de mes pouvoirs puis que les autorités m’ont qualifiée d’« éco-terroriste ». Peut-être ne suis-je pas en zone de soins intensifs, comme la plupart des autres Super d’Arkham Asylum, mais je porte ce collier destiné à me réduire au mieux à ce que les humains savent gérer. Il ne sera pas suffisant.

Doucement, je me rallonge et me recouvre de mon drap. Je cale mon dos contre le mur et enfouie ma tête dans mon oreiller. Je cherche de la main l’interrupteur de la lumière de chevet et, lorsque je le trouve, hésite à laisser les ombres envahir encore. Finalement, je ramène mon bras contre moi et me rendors, la petite lampe allumée.
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Message  Ivy P. Isley Sam 10 Déc 2016 - 7:37


La radiance du jour comme les plantes qui en profitent m’apaisent et me font me sentir bien malgré que qui va advenir. Je suis une dernière fois en contact avec les membres de mon peuple qui se trouvent à Arkham Asylum, luttant contre la peur qui m’enserre le cœur et la tristesse de quitter ce lieu, mais je préfère positiver avec ce que je m’en vais accomplir. Peut-être suis-je enfin prête, peut-être ne le serais-je jamais, je ne suis pas certaine que cela importe. Je me suis cependant posée un ultimatum afin d’avancer, afin d’agir, et m’y tiens. Les choses n’ont pas à être plus compliquées que cela, même si elles le sont bien évidemment. Je fixe avec tristesse le grand chêne au centre des jardins. Il est le plus ancien ici, âgé de siècles comme l’est la construction pour laquelle il a été planté, et il est le témoin muet de plus de choses que je ne peux l’imaginer. Ma main contre son écorce, je lui murmure de continuer sa veille, je lui demande de s’assurer qu’on prenne soin de mes enfants comme sur ce que nous avons réussi à instaurer ici, je lui avoue que je ne suis pas certaine de revenir un jour. Ma gorge est serrée mais je parle tout de même, je m’excuse auprès de lui et avoue ce qui va advenir comme je ne l’ai jamais fait à aucun humain.

Je sais que le département de sécurité est capable de remplacer l’eau par de l’herbicide dans le système d’arrosage automatique mais j’ignore si le discret sabotage que j’ai effectué sur ledit système suffira à éviter les dommages collatéraux ou si mes enfants seront capables de supporter la dose qui leur sera infligée grâce aux résistances que je leur ai développées. J’ai peur pour elles, peur de ce qui leur sera fait quand je ne serais plus là ; les bénéfices que les humains peuvent en tirer restent les mêmes mais je crains qu’ils préfèrent les utiliser comme otages et les exécuter face à mon absence de coopération. Abandonner mes enfants est déjà difficile, risquer de les condamner l’est encore plus. Je sais devoir mener mon combat de façon plus violente à présent, seule la violence pouvant protéger de la violence, mais je ne veux toujours pas détruire de vies ; qu’elles soient végétales ou animales. Suis-je un monstre d’ainsi plus m’inquiéter de ceux qui s’opposent à moi que de ceux qui me soutiennent ? Je n’en sais rien mais en suis désolée. Tout comme je suis désolée de partir aujourd’hui.

Mon horaire de travail n’est pas terminé que je me décide de quitter les jardins, bloquant mon cou pour ne pas regarder en arrière, et je marche de façon décidée vers le mur d’enceinte qui les enserre. Mon attitude attire rapidement l’attention de mes collègues comme de la surveillance mais ce n’est pas pour les fuir que j’entreprends de courir, les yeux mouillés de larmes. Je n’ai que quelques minutes tout au plus pour accomplir ce que le département sécurité craignait me voir faire avant qu’ils ne puissent m’arrêter ainsi ne perds-je pas de temps, usant de mes capacités physiques améliorées pour atteindre rapidement et escalader l’enceinte. C’est stupide comme évasion mais je n’ai pas mieux et cela a le mérite de ne blesser personne ; enfin je l’espère. Durant les balades, la surveillance est trop étroite pour accomplir quelque chose d’aussi simple mais pas en tant qu’employée d’Arkham Asylum.

Les avertissements du sergent Parker se font entendre quand je me dresse face au grand vide de l’extérieur du mur et de la falaise à son pied, tout deux se poursuivants jusqu’aux eaux entourant Gotham, je ne sais combien de mètres plus bas. J’hésite à sauter mais les déclarations humaines me convainquent de le faire considérant qu’il ne s’agit pas de me raisonner mais de me menacer, moi et ceux à qui je tiens. J’espère qu’il n’y aura aucune représailles contre mes enfants tout en étant consciente que, comme à Nouvel Eden, elles sont prêtes pour cela. Mes genoux se plissent pour préparer un saut qui n’aura rien de gracieux, les pieds devant s’en aller à l’encontre de l’eau les premiers en considérant que ma résistance me permettra de ne pas trop souffrir de ce saut, mais je perds l’équilibre sous un douloureux impact suivi dans l’instant du bruit d’un coup de feu. Je me rattrape d’une main au rebord, par réflexe, et évite ainsi une chute dont l’atterrissage aqueux aurait été des plus hasardeux tout en réalisant ce qui vient de se passer. J’ai déjà reçues des balles, celles des armes de poing ne font que des hématomes tandis que celles d’armes d’épaule commencent à devenir dangereuses et peuvent même être mortelles si elles sont perforantes ou d’un calibre suffisamment important ; ma seconde main s’en va presser ma cuisse et j’en retire une fléchette anesthésiante avec un certain soulagement puis me tracte sans y penser afin de retrouver une bonne prise. Les deux bras fermement accrochés, je regarde l’agitation que je cause et entends les cris des agents de sécurité.

La sédation est la première mesure appliquée à un patient récalcitrant et elle n’a aucun effet sur moi, expliquant que des gens comme Em Parker ne s’encombrent pas d’elle et aillent directement à l’impulsion électrique. Je crois également que les gardiens des soins intensifs comme du confinement solitaire sont en possession de balles réelles, une chose logique considérant les êtres qui s’y trouvent, mais je n’ai pas l’envie de découvrir s’ils sont prêts à en employer pour moi. Surtout que personne ne pourrait blâmer un accident, considérant la confusion de ma position. La dernière fois, des plantes ont creusé un énorme tunnel jusque sous la cellule pour m’évacuer en secret mais avec dignité. Cette fois, je m’accroche simplement à ce que j’ai gravi alors même que je m’apprêtais à en sauter. Je ne dois cependant pas m’attarder sans quoi mes enfants risquent toujours plus d’en subir les conséquences.

Je ne peux m’empêcher un petit rire satisfait lorsqu’il devient manifeste que le système d’arrosage ne marche pas et c’est cela qui me donne le courage de lâcher et de me laisser tomber. J’entreprends d’inspirer alors que je ne suis plus retenue par rien mais je n’ai pas le temps de finir ou d’en profiter que le choc de l’eau vient faire bien plus mal que le projectile. Ma vision se brouille, l’eau s’engouffre dans ma bouche et mon nez puis la lumière s’éloigne.
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Message  Ivy P. Isley Dim 11 Déc 2016 - 16:20


Les clapotis de l’eau sont seuls à troubler le silence qui m’entoure comme la dureté froide des pierres est seule à accompagner la sensation de froid mouillé qui me mord la chair, maintenu au plus prêt de moi par mes habits. Mon inspiration noyée me surprend et je recrache un peu d’eau avant de relever la tête, constatant que je suis étendue sur le ventre et empêtrée dans les algues qui prolifèrent au sein des eaux. J’ai atteint la rive de la Gotham River néanmoins et entreprend donc de me remettre sur mes jambes, toussant alors que l’étape de la quadrupédie m’est nécessaire quelques secondes avant de pouvoir me redresser. Je tangue un peu et dois faire attention où je mes les pieds, ceux-ci désormais nus tandis que l’uniforme d’interne à Arkham Asylum a viré au vert et est déchiré en de nombreux endroits. La traversée a été plus difficile que je le croyais, les courants ne m’ayant pas surprise mais la chute m’ayant prise au dépourvue. En natation, la pire chose que l’on puisse faire est de paniquer et je ne m’en serais pas sortie sans les capacités physiques améliorées de mon corps. A regarder d’un côté, j’aperçois ce qui doit être le Vincefinkel Bridge, le pont reliant le sud de Gotham au continent, et en conclu que j’ai énormément dérivé vers le sud ; une bonne chose, puisque le New Trigate Bridge passe par l’île d’Arkham et que m’en éloigner reste le plus sage à faire. Que cela m’ait mise dans le mal est un mal pour un bien, c’est une manière de positiver. C’est surement pitoyable mais je ne dois guère avoir l’air d’autre chose pour l’instant.

Je gravis sans trop de difficulté mais avec une aisance douteuse les pierres couvertes d’algues et de mousse qui séparent la rivière des abords de l’autoroute longeant l’extérieure de Gotham et séparant celle-ci de sa banlieue, regardant autour de moi alors que mon cœur continue de battre rapidement et ne me facilite pas la tâche de réfléchir. J’ignore combien de temps me sépare de mon évasion et sais que, tant que je ne me suis pas débarrassée du collier inhibiteur, je reste vulnérable. Mes pieds foulent une terre poussiéreuse sur laquelle plusieurs camions de transports sont arrêtés et je ramène mes mains contre mes bras pour lutter contre le froid de l’eau comme du printemps en cherchant à passer inaperçue des conducteurs qui font leurs pauses. Beaucoup fument, certains discutent entre eux et d’autres doivent dormir au sein de leur cabine, il en est même pour uriner et éviter tout ces témoins est pratiquement impossible, surtout  dans un découvert comme celui de cette aire improvisée. Un homme est occupé dans le capot de son véhicule, n’en sortant que pour m’apercevoir et que je détourne les yeux pour l’ignorer en accélérant le pas ne m’est d’aucune utilité à l’éviter. Il me demande si cela va et je m’immobilise à côté de la portière, ayant l’occasion d’apercevoir mon reflet dans le rétroviseur. En effet, j’ai l’air pitoyable.

J’enfouis ma tête dans mes épaules et avoue être frigorifiée, continuant d’emplir de perplexité mon interlocuteur qui veut savoir ce qui m’est arrivé. Détournant le regard et entrouvrant la bouche, je réfléchis longuement comme si j’étais incapable de m’en souvenir. Une fois les alentours survolés, je soupire et reviens à mon interlocuteur avec un regard perdu et tremblant des lèvres. Il s’approche alors de moi et j’attrape rapidement la porte pour l’ouvrir à son encontre, consciente qu’il n’y aura aucun témoin pour faire attention à cela. Grimpant dans le camion, je m’installe sur le siège passager et commence à fouiller à la recherche de quoi que ce soit qui pourrait m’être utile. C’est peine perdue : des bombons à la menthe, histoire que l’haleine sente meilleure que tout le reste surement, un GPS et un chargeur de téléphone portable, parce que c’est le nécessaire de base, une arme à feu, pour se défendre, quelques bouquins, afin d’occuper les pauses, une photo de famille, des bibelots de décoration… on voudrait voler ce type qu’il n’y aurait rien d’intéressant à lui soutirer. J’en pousse un lourd soupire alors que je m’adosse pleinement au siège, désespérant qu’il ait préférée une arme à feu à un taser et en venant un instant à espérer qu’il se relève pour lui remettre un coup de portière et ainsi évacuer ma frustration. Mais c’est sans doute l’environnement immédiat et la santé discutable des rares végétaux qui s’y trouvent qui parle à travers moi et, de toute façon, l’inconnu continue d’être parterre à défaut d’être inconscient. J’ai tout loisir de le voir quand je descends du véhicule et m’en vais m’intéresser au capot ouvert et surtout à sa caisse à outil.

Il y a de quoi s’occuper de la mécanique du moteur, enfin je suppose, et je cherche donc de quoi me débarrasser du collier inhibiteur. Les pinces électriques liées à la batterie sont la première idée qui me vient mais elle est fort mauvaise, considérant que je suis entièrement trempée et que l’eau me fera sans doute partager la décharge que je souhaite infliger au collier. Y mettre des coups de marteau ou de tournevis ne me semblent pas non plus une idée valable et il n’est pas la moindre scie, me conduisant de nouveau à soupirer alors que je ramène mes mains sales partiellement couvertes de l’uniforme d’Arkham heureusement méconnaissable à cause de la teinture. Le stress et le froid m’empêchent de réfléchir correctement ainsi donc fais-je avec ce que j’ai sous la main, prenant le tournevis dans l’une et le marteau dans l’autre. Une balle de petit calibre n’étant suffisante à me blesser, je ne crois pas que ce que je m’apprête à faire le pourra et je place la pointe du premier contre le collier puis lui mets des coups du second pour essayer d’endommager l’inhibiteur. Je ripe plusieurs fois, les tremblements n’aidant pas, et je m’allume même la mâchoire d’un coup de marteau mais mes efforts ne sont pas vaincs : la coque du collier finie par céder et la tige de métal s’enfonce dans son électronique. Je ressens rapidement mon lien avec les symbiotes végétaux présent dans mon corps et le sumac vénéneux s’échappe de mon ventre avec de grimper jusqu’à ma gorge et de s’enrouler sur le collier jusqu’à le déchirer de force. Libérée de son poids, j’inverse la croissance de la plante modifiée pour qu’elle retourne en germe et me dirige vers l’homme sonné un peu lui loin alors que ma main droite se couvre de sueur antalgique. M’agenouillant, le lui caresse la joue en lui souriant et finis par lui accorder un baiser, me sentant libre comme je ne l’ai plus été depuis des années. Une fois que j’en ai fini, je me relève et lui demande simplement de me conduire en banlieue de Gotham, de l’autre côté de l’autoroute, ainsi que de prendre une pastille de mente.

Je passe le trajet collée au chauffage intérieur et, une fois arrivée, je lui laisse le collier inhibiteur en souvenir ainsi que le commandement de ne jamais parler de moi. Ce n’est qu’une fois qu’il est parti que j’entreprends de chercher un refuge. Mes actions sont aléatoires non parce qu’elles sont irréfléchies mais au contraire parce qu’elles le sont : mes poursuivants connaissent ma manière de fonctionner ainsi ne dois-je ni chercher à manipuler des gens importants ni chercher à prendre contact avec les Morlocks sans quoi je me ferais prendre au piège. Trouvez aléatoirement refuge chez quelqu’un en banlieue limite grandement les risques de me faire prendre. Et je ne tarde pas à avoir une cible.

Il doit avoir un peu moins de la trentaine, étant déjà arrivé à maturité mais gardant une improbable coupe iroquoise mauve au milieu de ces cheveux bruns rasés à quelques millimètres, et pose des planches de bois afin de dresser une palissade autour d’un espace de pelouse verte mal-entretenu dont le grillage est tordu au mieux et lacéré au pire. Son t-shirt est trempé de sueur et son jeans maltraité par son travail mais cela ne me gêne pas.
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Message  Ivy P. Isley Lun 12 Déc 2016 - 9:21


Les jours se suivent et se ressemblent, mon quotidien n’est guère différent d’Arkham Asylum sur ce point. Même l’usage que je fais de ma liberté de mouvement n’est pas vraiment plus développé que ce que je faisais au sein des contraintes de l’asile. Je l’ai dit à Darshan, lorsque j’ai emménagé : m’avoir comme pensionnaire est proche d’avoir un chat, je fais ma vie comme chez moi et ne viens intervenir dans la sienne que lorsque j’ai un besoin que je ne puis satisfaire toute seule. Je ne suis pas trop contraignante et escompte bien que les autres ne le soient pas envers moi. Je sais être bien tombée avec lui, même s’il m’attriste. Darshan Bapna est un voisin bienfaisant, éduqué selon une religion basée sur la non-violence envers les êtres vivants, travaillant dans une clinique où il est bénévole pour un programme littéraire pour les patients, un peu peureux et maladroit avec les gens mais végétalien et profondément gentil. En résumé, quelqu’un qui n’a rien à faire à Gotham. Je ne sais plus quel Wayne a dit un jour que « Gotham est comme une enclume : elle vous forge ou elle vous brise » ; ce n’est qu’une question de temps avant que Dar ne soit brisé. Ici, soit tu meurs en tant que bonne personne soit tu vis assez longtemps pour devenir mauvais. Hors je ne crois pas que ce jeune homme réussira à devenir mauvais. Il y a une semaine, une de ses collègues a été retrouvée morte dans un placard de leur clinique et, alors même que le GCPD piétine, lui est déjà à réhabiliter un square abandonné en jardin communautaire pour honorer sa mémoire. J’en soupire alors que je m’y dirige, respectant mon mode de fonctionnement et ayant besoin de son aide.

Je suis vêtue d’une de ses chemises et ai lacéré l’un de ses jeans pour qu’il puisse me servir de short sans que nos différences morphologiques ne m’incommodent, bien que les deux vêtements soient trop grands pour moi mais cela ne m’importe pas réellement. Outre que je ne suis pas vraiment disposée à faire du shopping, je ne sors pas beaucoup de sa demeure. Mes pieds nus foulent le trottoir tandis que ma main caresse la haie redevenue sauvage qui se trouve devant les ruines de grillages. Des grognements me parviennent mais je n’y prête pas d’attention, ne tardant pas à fouler l’herbe libre de l’ancien square à la recherche de Darshan, lequel s’efforce de dresser une palissade de bois plus esthétique.

Ton micro-onde est défectueux.

Je l’interrompt dans la pose d’une nouvelle planche de bois et, dès qu’il en a fini, il se retourne vers moi en essuyant son front avec ses lourd gants de bricolage.

Hey, Pam… c’est quoi le problème ?

Je ne sais pas. J’y ai mis les pâtes et…

Les pâtes sèches ?

Oui.

Et bien, je…

Darshan ne sait pas quoi dire mais semble relativement amusé de mon incapacité, chose me conduisant à croiser les bras sans cesser de le fixer. Les grognements se font de nouveau entendre, soutenant assez mon humeur, alors que le jeune homme s’en retourne à ses planches en cherchant ses mots. Ce n’est que lorsqu’il s’apprête à reboucher un large trou au pied du grillage que la source en émerge, prenant la forme de deux chiens musclés, ramassés et pas très haut de taille. L’un des deux pitbulls a un œil manifestement aveugle et tout deux portent des colliers se résumant à des chaines passées autour de leurs cous, limées par leurs efforts et ayant laissée des marques dans leurs chairs. J’ignore ce que ces deux créatures ont traversé mais ni leur environnement ni leurs maîtres n’ont du être tendre envers eux. Maintenant, un autre humain vient troubler leur vie en dressant un mur sur leur territoire ; je comprends leur agressivité. Tout comme je peux comprendre la peur de Darshan, peur sentie et exploitée par les animaux qui attaquent donc. Le gant de chantier est arraché par la tentative de morsure canine comme le réflexe de protection humain.

Les aboiements continuent alors que Darshan est au sol, se protégeant le visage des bras, et que je décroise les miens pour marcher vers les chiens. Les buissons se sont déformés pour les retenir, les soulevant du sol et les faisant paniquer sous leur impuissance. Les mécanismes de défense qu’ils ont développés les conduisent à continuer leur agression et j’en deviens la cible sans véritablement en faire cas. Ma production salivaire s’entremêle de toxines et je souffle vers les museaux des deux animaux afin que leur flair puisse percevoir les molécules se trouvant dans mon haleine, ne tardant pas à influencer la biochimie de leurs cerveaux afin de les calmer ; les fonctions mammaliennes sont communes à tous les mammifères et leur biochimie est proche, me permettant d’influencer les émotions de ces créatures comme je le ferais d’humains. Je m’agenouille simultanément à l’effort des buissons pour reposer les animaux au sol puis tends la main vers le borgne, lui caressant l’oreille du côté où il voit avant d’apposer mon autre main contre les chaines pour en déverrouiller le mousqueton qui les maintient ensemble.

Darshan ne comprend pas ce qui se passe, regardant autour de lui avec une persistance de peur alors même que le second chien vient vers moi en quête d’affection. Je n’ai que deux mains mais un sourire bienveillant envers ces pauvres créatures, écoutant leur victime comprendre qu’elle n’aura pas de réponse à ses questions puis les identifier comme les animaux de compagnie d’une vieille dame du quartier. Me relevant à cette information, j’encourage les bêtes à retourner à leur maison et entreprends simplement de les suivre, poussant le grillage afin de pouvoir passer au sein des buissons.

Il ne me faut que peu de temps pour arriver à un petit jardin privé dont l’entretient place à égalité le malheur des animaux et des végétaux qui s’y trouvent. Les gamelles sont vides et trainent ça et là, de même que les bidons servant de niche et les chaines usées et élimées originellement destinées à des laisses. Du lierre coure le long des murs et il gagne en santé à mon approche, comme le reste des plantes que j’influence. J’en ressens d’autres à l’intérieur, guère mieux soignées, et toque à la porte-fenêtre de la demeure en appelant poliment. Je n’ai pas à attendre longtemps avant qu’une vieille dame aussi ridée qu’acariâtre ne vienne ouvrir sa porte intérieure pour savoir pourquoi je la dérange et l’écouter parler de ses chiens me dégoute. Sans doute a-t-elle passée sa vie à Gotham mais sa cruauté envers ses animaux de garde attise ma colère. Je prends une grande inspiration et n’en continue pas moins de lui sourire, écoutant l’éventualité de l’euthanasie en me disant qu’il n’y a pas de raison que ça ne s’applique pas aux humains également. Les plantes de la vieille dame répondent à mon appel et de leurs racines grandissent et s’échappent de leurs pots alors même que mon interlocutrice me demande mon nom.

La porte extérieure s’ouvre sous l'impulsion d'une des racines, me faisant me décaler d’un pas pour ne pas l’entraver et pouvoir faire face à la personne qui survécu trop longtemps ici, puis j’élance mon bras pour me saisir de la gorge ridée. Je vois la terreur de ma prisonnière mais toute sa crispation est insuffisante à résister à mon emprise alors que je l’attire vers moi et l’embrasse. Plusieurs secondes plus tard, je la repousse sans ménagement puis m’exprime clairement et sèchement :

A partir de maintenant, tu prendras soins des créatures dont tu es responsable. Elles te défendront non par peur mais par affection et tu leur donneras celle-ci.

Relâchant la gorge de la vieille femme, je me retourne et entreprends de la laisser avec ses nouveaux amours alors que les choses reviennent à leurs places. Darshan se trouve derrière le portail, toujours aussi perdu quand à ce qui vient d’advenir mais sa question m’arrête à son niveau et je le regarde en entrouvrant les lèvres, visage partiellement recouvert de ma chevelure rousse.

C’est normal chez toi d’embrasser les gens quand tu les rencontres ?

Les questions apportent des problèmes, c’est pour cela que je n’ai jamais répondu à aucune des siennes me concernant. Elles s’étaient calmées avec les jours mais je crains fort qu’elles ne reviennent en nombre désormais.
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Message  Ivy P. Isley Mar 13 Déc 2016 - 19:00


J’ai perdu le compte des semaines mais sais que l’été est là à présent. Mon intervention à Gotham ne saurait tarder, j’ai conçu un projet en me basant sur les travaux de Vincent Callebaut dans l’agriculture verticale et l’agriculture urbaine ainsi il ne me manque plus qu’à influencer le conseil municipal ou le conseil d’administration de Wayne Enterprise pour que des aménagements puissent être faits afin d’avantager hommes et plantes au-delà de leurs interactions dans les divers parcs de la ville. Peut-être la situation ici n’est-elle pas catastrophique pour les végétaux, contrairement aux Forêts Primaires dont l’appel n’a cessé dans mes rêves, mais mon attachement à ma ville natale a motivé ce contretemps ainsi ne partirais-je qu’une fois mon action accomplie ; chose qui me permettra de fuir également, au cas où j’ai attirée l’attention de la BatFamily sur ma personne. Tout doit être bien planifié si je veux m’en sortir au mieux et c’est probablement cela le plus long. Assise à la table de la salle principale, je me masse la tempe, coude sur le plan de travail recouvert de feuilles imprimées. J’ai depuis bien longtemps arrêté de me traumatiser de la nature du papier, conscient que cela ne changerait rien d’en utiliser ou non mais appréciant du fait la numérisation des supports. Difficile cependant d’user d’un support numérique sans risquer d’impliquer Darshan comme « complice » de mes actions et je ne le veux pas. Il n’a pas eu le choix, après tout.

Une main se pose sur mes documents alors que son propriétaire s’assoit en face de moi et je me dis qu’à l’ignorer il finira bien par partir. Je ne lui demande pas ce qu’il veut, les questions apportent des problèmes. Les siennes se sont calmées avec le temps et peut-être parce qu’il a trouvées les réponses qu’il cherchait lorsque les médias ont annoncée mon évasion. Je l’ai entendu parler tout seul, déplorant que ce soit l’un des jours où il a l’impression de perdre la tête : il aide une personne dans le besoin, elle est intelligente même si un peu à côté de la plaque, elle est belle même si assez étrange, et quand il découvre que ce n’est pas une fille ordinaire… il n’a jamais terminée sa phrase et je ne lui ai jamais demandé de le faire. Il faut qu’il ce fasse a des rencontres de ce genre, d’autant plus que je suis l’une des criminelles Gothamites les moins dangereuses ; serait-il tombé sur le Joker ou l’Epouvantail qu’il serait déjà mort et pas dans des circonstances plaisantes. Il y a un malaise entre nous, ça ne me gêne pas vraiment. Les tapotements de l’index que Darshan fait sur mon dossier de projet afin d’attirer mon attention le font beaucoup plus. Je prends une inspiration et m’adosse au siège pour regarder simplement le jeune homme. Le silence est long et m’agace mais, quand j’entreprends de recommencer à travailler et recommence à ordonner les feuilles, Darshan agit à son tour et nos mains se touchent ; je me retire promptement, ramenant mes mains contre mon ventre et me saisissant d’un de mes pouces pendant que l’index associé gratte le dos des doigts.

Parle.

Pam… pourquoi tu fais ça ?

Sois plus spécifique.

Me contrôler. C’est pour ça que tu m’as embrassé la première fois qu’on c’est rencontré, alors même que tu ressemblait à une échappée d’asile.

C’est ce que je suis.

Tu ne m’as pas laissée une occasion de t’aider de mon plein gré. Je ne sais même pas si je le fais parce que je le veux ou parce que tu le veux.

Mon contrôle phéromonal te conduit à accepter mes ordres de façon naturelle, il ne te dicte pas tes pensées.

Non, mais tu me dictes mes actes. Tu détruis mon libre-arbitre.

Je pousse un lourd soupire à cette déclaration, passant une main dans mes cheveux pour les remettre en place et tâcher de diminuer la fatigue que me cause cette discussion.

La plupart des gens estiment qu’ils sont doués de libre-arbitre, qu’ils ont la capacité de choisir et décider librement leurs actes, sauf que ça fait maintenant quelques dizaines d’années que des expériences de neuroscience remettent en question cette idée : la décision consciente d’entreprendre une action se produit environ 200 et 250 millisecondes avant le mouvement, du fait de la transmission nerveuse, mais des encéphalogrammes ont prouvé que l’activité électrique cérébrale préparant le mouvement commence à 600 millisecondes avant celui-ci ; soit 350 à 400 millisecondes avant la décision de bouger. Les réactions chimiques de notre cerveau commencent à initier nos actions avant qu’on décide de les faire.

Mes deux parents sont scientifiques, mon grand frère et ma grande sœur sont scientifiques, j’ai toujours eu beaucoup de pression pour suivre leurs pas… mais je n’ai jamais aimées les sciences.

Je ne suis pas vraiment convaincue par cela mais m’épargne une argumentation dans cet axe tant elle me semble futile. Je pourrais aisément le prendre à contrepied en utilisant une approche considérant que ce sont les décisions du cerveau qui résument le libre-arbitre, quelqu’en soit les composantes, afin de continuer de prouver que je me l’approprie plutôt que de le détruire mais au final cela ne changerait pas grand-chose si Darshan refuse la science ; une chose que je ne comprends pas mais dont je ne m’embarrasse pas non plus.

Si tu préfères, je ne respecte pas moins tes capacités de décision que les gens qui te donnent des ordres. Que ce soit parce qu’ils te sont supérieurs hiérarchiquement ou parce qu’ils incarnent la loi, leur obéir te semble naturel. Mon moyen l’est également, même s’il est différent.

Il est inhumain.

C’est vrai. Mais je le préfère à la violence, même si je sais qu’il y aura nombre de situations où je devrais en faire usage également.

Une idée qui ne m’enchante pas mais que je suis depuis longtemps familière, m’étant déjà battue pour conserver le Nouvel Eden ; j’espère que les choses tournerons mieux au sein des Forêts Primaires. La présence de civils devrait éviter les dommages collatéraux et peut-être pourrais-je rallier quelques défenseurs à ma cause, n’ayant pas réellement démontrée l’étendue de mes capacités pour l’heure.

Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu veux contrôler les gens ?

Je pousse un lourd soupire et croise les bras sur ma poitrine, ayant déjà répondu à cette question. C’est ce que je suis, cela ne valait pas que pour l’échappée de l’asile. Mais ce n’est pas la réponse qu’il attend et il insistera jusqu’à ce qu’il obtienne celle-ci ou que je force réellement son libre-arbitre en lui ordonnant d’arrêter de me poser des questions. J’ignore s’il le fait exprès ou non mais, dans tous les cas, Darshan me fatigue et je parle avec lassitude.

C’est plus simple ainsi. Sécurisant pour eux aussi, puisqu’on ne les accusera pas d’être mes complices. Rassurant pour moi également, car ils ne pourront pas me trahir.

Et pourquoi tu penses qu’on viendrait à te trahir ?

Je baisse les épaules et détourne le regard. Peut-être Darshan ne connait-il pas aussi bien mon histoire qu’il le semblait ; tant pis, ce n’est pas moi qui la lui raconterait. Lorsque j’ai créée la phéromone de contrôle, j’ai prise la décision de ne pas l’utiliser plus avant car qu’on cède à toute mes demandes était peut-être plaisant mais me perturbait, quand bien même j’étais habituée à manipuler pour obtenir ce que je voulais. Une quinzaine d’années plus tard, lorsque j’ai fait le choix de me battre plutôt que de continuer à subir, j’ai privilégié ce moyen pour n’avoir à faire souffrir et à tuer. Je ne comprends pas comment l’illusion d’un choix peut être plus importante que sa propre vie, pourtant c’est ce que semble penser la majeure partie des gens. Peut-être parce qu’elle n’a jamais eue la sensation de mourir. Peut-être parce qu’elle n’a jamais eue la sensation de mourir des mains de la personne qu’elle aimait.

Je me lève d’un coup, laissant là Darshan comme mes travaux, et, lorsque le premier tente de me retenir, ma réponse est triste mais sans appel.

Cette discussion est terminée.

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Message  Ivy P. Isley Mer 14 Déc 2016 - 14:50


Je suis réveillée par la lumière du soleil, ouvrant un œil en serrant plus l’oreiller contre lequel mon visage se trouve. J’ignore l’heure qu’il est et ne trouve pas le téléphone de Darshan sur la table de nuit afin de me l’indiquer, seul s’y tenant le verre d’eau que je prends tous les matins. Du fait de l’absence de chambre d’ami au sein de son appartement, nous avons dû partager le lit double ; cela a toujours été plus perturbant pour le jeune homme que pour moi, peut-être du fait que je dorme nue, mais ses mouvements m’ont jusqu’ici conduite à sursauter de par leur proximité, me réveillant régulièrement. Vraisemblablement, cela n’a pas été le cas aujourd’hui et j’éprouve une pointe de déception. Je lui ai fait confiance tout ce temps, mes phéromones me sont utiles pour cela, mais il semblerait que ça présence commence à m’être naturelle hors cela n’arrive que lorsque j’ai prévu de partir.

Darshan veut en terminer avec mon contrôle phéromonal et il n’est qu’un moyen pour cela : que je parte. Tant que je resterai proche de lui, tant qu’il entendra ma voix et sentira mon odeur, la sensibilisation de son organisme restera effective. En disparaissant de sa vie, il ne lui faudra que quelques mois pour redevenir parfaitement normal ; est-ce le temps qu’il mettra pour m’oublier ? Je ne le saurais jamais et ne le demanderai pas. Moi, je ne pense pas l’oublier ; pas plus que je n’ai oubliées les personnes qui ont partagée ma vie et sont aujourd’hui parties. Leur souvenir m’attriste et je me dis que Roy Westerman avait peut-être raison quelque part, lorsqu’il considérait que mon problème venait de mes interactions avec les gens, mais je n’ai plus personne pour me rattacher à l’Humanité depuis plus de vingt ans. Ce ne sont ni un psychiatre ni un bienfaiteur qui pourront changer cela. Les relations humaines sont compliquées et périssables alors que le cycle de vie végétal est naturel et se renouvelle à chaque saison, moyennant que l’Homme ne le détruise pas. C’est ce dont je dois m’assurer et cela implique que quelques soient les rencontres que je ferais jusqu’à ce que je réussisse ou échoue définitivement, elles seront toujours temporaires. Comme toutes mes relations ont toujours été.

J’aimerai ne pas être triste à cette idée et me lève donc afin de ne pas m’attarder sur de telles pensées, me saisissant du verre d’eau pour le boire. J’en prends une gorgée tout en commençant à marcher et ne m’interrompt que lorsque je réalise que c’est Darshan qui me l’a préparé. Les éclats de verre se dispersent sur le sol à mes pieds, suivis du liquide qu’ils enfermaient lorsqu’ils étaient unis, et je regarde ma maladresse illustrer un sentiment avec lequel je suis habituée à vivre depuis bien longtemps. Je croyais que, à l’instar de l’eau, ce que je ressentais c’était évaporé et désormais je souhaite que cela soit le cas. Ma propre humanité me fatigue parfois. Mon visage triste se détourne de la scène et je reprends ma marche, laissant derrière moi une ultime trace de mon passage ici qui résume beaucoup trop de chose.

Darshan doit travailler à cette heure et il aura tout loisir de constater mon départ quand il rentrera. Je ne lui laisserai ni lettre ni autre témoignage pouvant l’incriminer pas plus que je ne lui laisserai le moindre moyen quand à savoir où je suis partie ou même ce que je vais devenir. C’est normal puisque c’est un départ, seuls les souvenirs restent et on ne peut s’y accrocher pour passer à la suite. Je me prends à espérer que cette histoire le pousse à passer à autre chose, à quitter Gotham avant qu’il ne soit trop tard pour lui comme il l’est pour moi, mais ce ne sont que des pensées parasites sur lesquelles je ne dois plus me concentrer. J’ai trop à faire. Beaucoup trop à faire.

Après avoir récupérée chemise et short, j’en fais de même pour le dossier papier que j’ai mis tant de temps à préparer. Il est complet, il ne me reste donc plus qu’à trouver et influencer les bonnes personnes ; j’ai leurs noms, j’ai leurs adresses, il ne me manque que le difficile moment de les atteindre et de les conduire à faire ce qu’il faut. Je m’arrête dans le salon, regardant le téléviseur qui a tant signalé que j’étais recherchée et la console au-dessous où Darshan aimait passer du temps à assouvir sa passion pour le chant ; il était passé dans Gotham’s Got Talent une fois, il en était ressorti très content de sa performance mais les juges n’avaient vraisemblablement pas eu le même avis. Je soupçonne qu’il continuait ses karaokés pour m’emmerder parfois, la seule proposition de participation qu’il m’ait faite s’étant soldé par une réaction similaire à celles de ses évaluateurs lors de son audition. On considérera que je préfère le classique pour de bonnes raisons.

Ayant mes quasi-inexistantes affaires sur moi, je quitte simplement l’appartement sans me retourner. Combien de temps que je n’avais pas vécu dans similaire demeure ? C’est étrange de la laisser derrière soi, même quand on savait que cela finirait par arriver. Plus tard aurait été mieux mais, comme pour mon évasion, il faut bien que je finisse par agir. J’ai l’impression de m’évader à nouveau et c’est d’autant plus difficile qu’il n’y a rien pour précipiter les choses. C’est aussi plus facile du fait que je suis seule. Abandonner Darshan n’est pas comme abandonner mes enfants, même si j’ai des craintes pour sa vie comme j’ai des craintes pour la leur. Les choses sont confuses mais je n’ai pas besoin de faire le clair ou de l’expliquer, du fait de ma solitude. C’est l’une des choses qui me fait l’apprécier, d’ailleurs.

Je parcours les rues selon le seul trajet qui m’est familier depuis la demeure de Darshan, m’en allant jusqu’aux haies qui se tiennent au pied d’une belle palissade de bois et se courbent puis se soulèvent pour me permettre de voir par-dessus celle-ci le jardin communautaire aménagé et utilisé par le voisinage. Darshan en a une parcelle, de même que la dame aux chiens et dont les deux pitbulls ont participé aux plantations en creusant de leurs côtés même si c’est généralement aux mauvais endroits et pour le grand amusement des témoins, et toutes portent en terre des plantes en devenir. Je le sais pour le sentir tout comme pour les avoir vu agir, ayant même participé en leur apportant de l’eau afin d’être sure qu’aucun d’eux ne me dénonce après m’avoir reconnue. Croisant les bras sur le sommet des planches de bois puis posant le menton sur ceux-ci, je regarde la culture comme les souvenirs que j’ai d’elle avec bienveillance et finis par me décider à laisser un dernier souvenir à ceux qui ont croisée ma route depuis mon évasion. Les plantes à qui ils servent de tuteur seront belles et leurs donneront une belle récolte cette année.

J’entends des gens me remarquer et sais qu’ils vont appeler le GCPD mais je n’y réagis pas sur le coup, occupée à regarder pousser ces enfants d’autres humains qui leur veulent du bien. J’aimais cette vie, à Robinson Park, j’aimais cultiver mes plantes au pied des buildings et avec les orphelins, les nourrissants et les protégeant tout en leur apprenant ce que je savais. Ils n’avaient pas peur de moi et avaient appris à ne plus avoir peur des Morlocks non plus puisque nous échangions avec eux et pouvions compter sur leur aide pour passer les hivers. J’aimais voir comment, nous qui ne semblions rien avoir, étions heureux de nos vies. Je me détourne du jardin communautaire, laissant une plantation belle et mature, avant que les policiers n’arrivent pour me forcer à la quitter en menaçant par l’herbicide et les armes.

Mon pas se fait plus rapide et mon écoute s’étend aux plantes alentour, me permettant rapidement de savoir où sont mes poursuivants et vers où me diriger pour ne pas être repérée ou suivie ainsi que trouver une aide adéquate ; heureusement que ce n’est pas difficile pour moi. Je dois disparaitre à nouveau, bien consciente que ce quartier me sera inaccessible à présent considérant les attentions qu’il va susciter, et le fais donc vivement. Etre une fugitive ne m’a jamais intéressé, c’est même plutôt désagréable, mais je pense avoir gardé des réflexes de ma période de criminalité ayant suivie ma première évasion d’Arkham Asylum, au début des années 2000, avant que j’obtienne mon Nouvel Eden.
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Message  Ivy P. Isley Jeu 15 Déc 2016 - 10:25


La criminalité de Gotham est probablement la plus endurcie au monde. Quand les organisations criminelles sont liées au Joker, au Pingouin ou à Double-Face, leur servir de sbires ou d’adversaires implique des capacités à survivre qu’on ne trouvera certainement pas chez des criminels de banlieue ou encore des membres d’organisations classiques. Et je ne parle même pas des monstres qui se trouvent dans les sous-sols d’Arkham Asulym, tels l’homme-crocodile ou le super-zombie ; la criminalité méta-humaine est quelque chose que toutes les grandes villes connaissent mais celle de Gotham est particulièrement folklorique et je pense que la propension d’humains à pouvoir rivaliser avec des supers est bien plus élevée ici que dans la moyenne des métropoles. Un autre point particulier d’ici reste la proximité entre le Gotham City Police Department et certains réseaux criminels, rendant extrêmement facile l’ostension de choses officiellement illégales mais officieusement acceptées par tous. Cela peut avoir ses avantages comme ses inconvénients, surtout lorsqu’on intéresse certaines personnes. J’ignore à qui ils comptent me livrer, que ce soit les forces de l’ordre pour une quelconque prime ou encore un criminel qui saurait faire meilleur usage de mes capacités que je ne le fais moi-même, mais le coup de batte de base-ball me renverse sur le côté, mes mains interrompant ma chute avant que mon visage endolori ne touche le sol. Je grimace, consciente que je ne suis pas blessée mais étant endolorie tout de même, et me plie en deux alors que le morceau de bois s’en vient à la rencontre de mon bas ventre. Un troisième coup au niveau de mes omoplates me conduit à être à terre, tremblante. Le béton est sec, le soleil indifférent s’éloignant toujours plus des ruelles alors que la nuit s’approche, et c’est une chance pour moi puisque cela épargne aux feuilles de mon dossier la destruction sous l’effet de l’eau et de la pollution ordinaire à l’atmosphère d’une grande ville. La criminalité de Gotham est probablement la plus endurcie au monde et qu’elle m’intercepte avant la police ne m’étonne pas ; tant qu’elle ne gâche pas tout, cela me va.

Je tourne la tête et lève les yeux vers la pochette de mon dossier, toujours close et se trouvant à quelques pas de moi, avant qu’on ne me tire les cheveux en arrière d’une main gantée. Je me cabre avec une anormale souplesse sous l’action, regardant les quelques hommes et femmes dont le visage est caché de foulard et les vêtements suffisamment couvrant pour leur assurer une certaine protection contre mon contact me font me demander s’ils me chassent en particulier ou s’ils ont simplement saisie une occasion alors que je cherchais à passer sous les radars. Je n’en sais rien et je m’en moque. Je n’écoute même pas les paroles que celui qui me tient dit à ses compères, elles n’ont pas réellement d’intérêt. En revanche, quand l’un desdits complices s’en va s’emparer de mon dossier, mes muscles se raidissent et je me dis que je n’aime pas ce qui va suivre.

Le symbiote de sumac vénéneux s’échappe de mon dos et de mon ventre, les couvrant et rampant le long de mon corps avant de s’échapper par le col pour grimper dans ma chevelure et se glisser sous la manche afin de répandre son allergène. Toute discrète que soit l’action, le réflexe de me lâcher pour se retirer est bien présent et s’accompagne d’un nouveau coup de batte qui m’heurte le visage et me fait tomber en arrière. Ma tête touche mes mollets dans une contorsion arrière et les boutons de ma chemise sont arrachés alors que de nouveaux tentacules végétaux s’échappent du body créé en premier lieu pour s’en aller infecter les autres humains présents alors même que le premier d’entre eux commence à ressentir les effets. L’éruption cutanée a la sensation d’une brûle et démange, l’activation de la circulation sanguine au niveau de la réaction allergique amplifiant encore celle-ci tout en risquant une surinfection s’ils se grattent jusqu’au sang, et il faudra entre deux et cinq jours pour qu’elle disparaisse fonction de leur sensibilité à l’allergie déclenchée. Les Isley ont veillé à que je puisse me défendre seule en me faisant prendre des cours d’arts martiaux mais j’ai développé des atouts naturels plus utiles.

Je me redresse et me relève avec le naturel d’un corps douloureux d’où s’échappent des tentacules végétaux puis je m’en vais récupérer mon dossier aussi simplement que s’il était tombé par terre ; ce qui est le cas, d’une certaine manière. Je n’ai cependant pas le temps de me baisser que le bois de la batte m’heurte de nouveau, son propriétaire s’y cramponnant malgré la brûlure. Lorsqu’il tente de ramener son arme à lui cependant, il se retrouve à forcer et doit constater que je tiens également son arme. Je relève la tête vers lui alors que mon symbiote rampe sur ma gorge et mon menton avant d’élancer un nouveau tentacule vers le visage de l’agresseur cette fois, celui se trouvant dans mes cheveux s’étendant jusqu’à ses poignets. Je lui arrache la batte des mains et lui en donne un coup en plein torse, l’arrachant à mes excroissances végétales qui ne lui en ont pas moins brûlé visage et avant-bras. Ses alliés ne s’en sont guères mieux sortis, sans doute surpris de la première attaque puis déstabilisés de l’instant de retrait précédant la seconde, et les lianes les ont infectés au niveau du torse ou des membres de telle façon qu’ils continuent de se débattre alors que je les relâches. Les tentacules végétaux se rétractent, récupérant au passage les boutons de ma chemise, jusqu’à disparaitre dans la combinaison symbiotique qui m’enserre une partie du corps et de la chevelure pendant que je suis occupée à regarder mes victimes, une main contre mon ventre afin de recueillir ce que j’ai détruit et réfléchissant à ceux qui m’y ont poussée.

Malgré le réflexe salivaire, je n’ai pas l’intention de les rallier à ma cause. Outre qu’ils seraient plus une gêne qu’une aide en l’état, même si des anti-allergènes pourraient limiter les dégâts, je n’ai surtout pas intérêt à m’enfoncer dans le milieu criminel si je veux continuer à rester en liberté. J’en crains les chefs, indiscutablement, mais j’en crains aussi les prédateurs. Le Batman et les siens auront plus de difficulté à me retrouver si je m’en prends au hasard à un habitant de Gotham que si j’intègre le milieu criminel plus structuré ; ils doivent avoir compris que j’agis sciemment hors de mon mode opératoire, n’ayant pas cherché à influencer des gens importants mais des anonymes, mais il n’en reste pas moins que Gotham compte plusieurs millions d’habitants et que je reste capable d’éviter le GCPD. Rangeant les boutons dans une poche de la chemise à laquelle ils appartiennent, je termine mon chemin jusqu’à mon dossier que je ramasse simplement. Puisque je ne suis toujours pas intéressée à savoir pourquoi ai-je été la cible de ces quelques hommes de main, je m’en reprends simplement ma marche comme avant qu’ils ne m’atteignent et les laisse-là. Qu’ils parlent ou se taisent, ils ne pourront cacher à leur patron ou à la police m’avoir rencontrée et la chasse continuera de plus belle. Je dois trouver un nouvel abri avant la nuit car, si je ne crains pas le GCPD, je ne veux pas me retrouver à découvert lorsque les légendes de Gotham City sortiront de leur grotte.

Je ne comprends pas comment, dans un mon comme le notre, il est des gens pour douter de l’existence de Batman. Je veux bien que des anciens de la Justice League, dans leurs mémoires, aient déclaré qu’il n’existait pas mais il en est également pour avoir déclaré qu’il existait et les extérieurs croient-ils vraiment que Gotham refuserait la protection des Vengeurs s’ils n’avaient pas bien-meilleurs protecteurs ? Des protecteurs que je préfère éviter, personnellement. Ils me font tout aussi peur que certains des criminels qu’ils chassent, même si je suis au moins certaine de m’en sortir vivante contre les Batmen parce qu’ils m’épargneraient, et je n’ai pas l’intention de les laisser saborder mes plans en me renvoyant à Arkham Asylum.

Je dois trouver de nouveaux vêtements également. Outre qu’ils facilitent mon identification puisque faisant parti de mon signalement, ils sont désormais inadéquats même si les trinités de feuilles du sumac vénéneux comblent comme ils peuvent les blessures faites à la chemise, remplaçant les boutons, tout comme les plantes ont toujours comblées comme elles pouvaient les blessures qui m’ont été faites.
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