Walter Jensen – Sunshine

21 ans ϟ Demi-dieu ϟ DJ au Marquee ϟ Young Force

Je suis étrangement d'une humeur joyeuse. Je peux m'émerveiller de choses simple et vois de la beauté dans ce qui pour beaucoup reste d'une banalité affligeante. Je suis conscient de mon propre charme, et préfère toujours faire preuve de séduction plutôt que d'agressivité pour arriver à mes fins. Attention, la séduction n'est pas forcément sexuelle : un sourire, un bon mot, une politesse, un clin d'oeil sont autant d'armes qui permettent de rallier autrui à sa cause.

Je juge avant tous les gens sur leurs actes et non sur leurs titres, leurs biens, ou leur appartenance à tel ou tel groupe. C'est aussi pour ça que, même si je sais que l'homme qui m'a élevé n'est pas celui qui ma donné mon code génétique, je le considère comme mon seul père. Je n'ai aucune curiosité quant à mon géniteur et n'ai jamais cherché à savoir qui il était. J'ai un père qui a consacré de nombreuses années de sa vie à essayer de m'apprendre le respect, l'honneur et le bon sens. Pour ça, il a sacrifié beaucoup d'énergie et de temps, et pour ça, je lui suis bien plus reconnaissant que je le suis envers cet autre qui n'a daigné m'offrir que quelques minutes pour ma conception.

Je n'aime pas le mensonge, parce qu'il apporte le quiproquo, qui lui-même apporte la discorde. Il est tellement plus simple de se faire confiance. Et pourtant, je n'aime pas blesser les autres, alors parfois, je ne dis pas tout ce que j'ai sur le coeur. C'est paradoxal, c'est vrai, mais pas le pire de mes paradoxes. Dans le même genre, je pense qu'il est important d'obéir à la fois à sa conscience et à la fois à son honneur et à la loi. Mais alors quand la loi va à l'encontre de ce qui semble bon, que doit-on faire ? Réponse : les deux, une identité pour respecter la loi et une identité pour défendre le bien. C'est cette motivation qui me pousse à rejoindre la Young Force.

Parfois, je peux faire preuve d'un peu de maladresse, souvent involontairement parce que je serais perdu dans mes pensées mais parfois volontairement parce que je pense qu'on ne peut pas être accepté des autres dans notre perfection, mais qu'on a besoin de faiblesses pour offrir à nos amis une place qu'ils pourront occuper à nos côtés, pour nous soutenir et nous apporter quelque chose. Et puis soyons honnête, la maladresse, ça me rend surtout un peu plus "mignon" comme disent les filles.

Je suis plutôt intelligent, bien que loin d'être un génie, mais je n'ai pas assez d'ambition pour me servir totalement de cette intelligence. Je préfère prendre la vie simplement et vivre les expériences comme elles viennent, sans trop penser au lendemain.

Je suis né à Boston dans le Massachusetts. J'étais un beau bébé : 51cm pour 5kg4. Ouep, ma mère a sacrément douillé en fin de grossesse. J'ai quand même réussi à sortir sain et sauf de cette expérience et elle aussi. Apparemment qu'elle aurait récupéré incroyablement vite de toutes ses lésions. Je suis pas particulièrement gros, juste très dense, un héritage paternel apparemment. Mon père, je ne l'ai jamais connu, et quoi qu'il ait pu devenir, ma mère a eu le droit de gérer sa grossesse et sa maternité seule, enfin, jusqu'à ce qu'elle rencontre le véritable homme de sa vie.

Alors que la jeune Emilie Jensen attendait bien sagement sur un banc, pendant que son fils de deux ans vandalisait profitait du parc pour enfant, Bastien Pichon, jeune cadre dynamique fraiche expatrié aux États-Unis vint s'asseoir à ses côté, réfléchissant au sens de sa vie et la direction qu'il voulait qu'elle prenne. De mon coté, je m'évertuais à essayer de déplacer le portique en vain, complètement aveugle au rapprochement qui s'effectuait lentement entre les deux célibataires un peu plus loin. Quelques mois ont suffi à renforcer leur complicité au point qu'un an plus tard, non seulement Bastien venait s'installer avec nous, mais en plus, il ramena avec lui une petite fille qui avait sans doute jugé qu'il était plus trendy de passer par le ventre de ma mère plutôt que par la porte. Ainsi naquit la petite Stéphanie ou Stephany ou Face-de-Nénuphar selon si c'est mon père, ma mère ou moi qui l'appelons. Ainsi la petite famille acheva sa recomposition, en musique, par un mariage entre mon père et ma mère duquel je me souviens seulement avoir noué les lacets de la moitié des convives sous la table.

Je soupçonne mes parents de toujours avoir su que j'étais différent : il était difficile de ne pas se rendre compte que son fils pèse deux fois le poids que sa morphologie devrait lui attribuer. Ils ont toujours fait en sorte de m'éduquer normalement et de m'apprendre à ne pas me croire ni supérieur, ni extérieur aux autres. Par contre, pendant les déménagements, ils étaient bien contents que j'aide, et il n'y avait qu'à l'extérieur de la maison que j'avais le devoir de cacher ma différence. Ca n'a pas dû être simple pour Face-de-Nenuphar qui a quand même grandi en se sentant étrangement trop normale à côté. Elle est maline et elle a compensé avec beaucoup de sérieux et d'application. Elle a toujours été douée à l'école et aucun n'effort ne lui semble insurmontable. Au fond, c'est peut-être moi qui devrait complexer à côté.

L'adolescence... Haaaaa quelle joie de voir son corps de transformer, couvert de boutons, à la fois enfant et adulte, sans aucun respect des proportions esthétiques. J'ai pas connu. J'ai eu la chance de passer tranquillement du stade enfant au stade adulte sans subir tout ça. J'ai vite compris que j'avais un physique avantageux, et sans aucun effort, parce que certains regards ne ressemblaient pas à ce qu'ils étaient quand ils se tournaient vers les autres. J'ai pas cherché vraiment à comprendre, mais j'en ai profité. J'ai eu pas mal d'histoires très courtes, qui n'ont jamais donné quoi que ce soit de sérieux. C'est l'effet boîte de chocolat : quand y'a trop de choix, on arrive pas à se décider.

Et à la fin du lycée, qu'est-ce que j'ai fait ? En fait, rien du tout. J'avais envie de rien, si ce n'est partir m'amuser ailleurs. J'ai donc dit qu'il était temps pour moi de vivre ma vie, j'ai pris des affaires et je suis parti sur NYC. Je voulais prendre des cours à la fac, mais j'étais pas assez assidu, j'ai abandonné. En fait, j'ai trouvé un bon rythme en travaillant en décalé : je fais DJ dans des bars ou des boîtes et quand on a une oreille musicale aussi bonne que la mienne, on tarde pas à être vite apprécié. En ce moment, je mixe au Marquee, une boîte où le fait de parler aussi français est un plus, ça fait plus hipster il paraît.

Finalement, j'ai croisé par hasard un groupe de jeunes qui jouent aux superhéros bon marché. J'ai tout de suite compris que c'était l'opportunité de faire une différence dans ce monde, de participer à quelque chose de plus palpitant que mon petit quotidien confortable. On a établi un contact, j'ai montré ce que je savais faire, et je les ai rejoints. Maintenant, je suis dans la Young Force, et accrochez-vous à vos petites culottes, parce que ça va décoiffer !