Le dossier (PV Adrian)[Phase 1 de ce RP terminée]

Je me retrouvais donc dans ce même bâtiment, mais un mois s’était écoulé depuis mon dernier passage ici. La semaine dernière, j’avais eu une intéressante rencontre avec Adrian. Bon il était aussi coincé qu’à son habitude, mais et c’est là que ça deviens intéressant, il était fin prêt à mettre son piège en place. Je n’ai jamais tout compris les détails de ces conneries, mais apparemment que Brown mordrait à l’hameçon à coup sûr. J’avais fait le trajet pour assisté au truc en direct; comme tout bon directeur, je voulais être là lorsque la guillotine ferait rouler quelques têtes.

Il est à peine 21h lorsque j’arrive devant l’immeuble. Adrian avait commencé quelques heures plus tôt à déployer son piège dans les réseaux du Shiled. Je franchis la porte d’un pas rapide et vif et je ne suis pas le moins du monde surpris de revoir ces deux gros lourdauds déjà assoupis sur leur chaise. Bordel, ils doivent venir à peine de commencer leur quart de surveillance. Je devrais vraiment les renvoyer ! Je me dirige donc directement à l’ascenseur et je sélectionne le sous-sol. J’actionne la machine avec mon badge et je descends.

En moins de deux, les portes s’ouvrent. La scène est identique ou presque. Le gardien est confortablement écrasé sur sa chaise. Même si son visage est caché par un journal, je prétends qu’il doit déjà dormir. En fait, je sais que ce journal est une astuce pour se cacher… Aucun gardien ici n’est assez intelligent pour savoir lire. Le gardien baisse finalement son journal, me démontrant qu’il ne dormait pas. Ah non, il ne dort pas, mais ce mec doit avoir 110 ans. On dirait véritablement Woody Allen coiffé d’une absurde et énorme moustache blanche. On a du le recruter directement à l’asile des vieux cons. Je ne le salue pas et je lui jette un regard rempli de jugement. Il me retourne le même genre de regard et il reprend tranquillement sa lecture. il se prend pour qui! Je suis convaincu que ce mec ignore qui je suis! Décidément ici les gardiens sont d’abord engagés pour leurs incompétences !

Je réutilise mon badge pour déverrouiller la porte et j’entre dans la salle des serveurs. C’est une salle relativement modeste, mais moderne. Le Shield doit en possédé près d’une trentaine voir une cinquantaine  plus ou moins semblable à celle-ci. L’objectif est toujours d’avoir le maximum de redondance afin d’assurer la stabilité, la performance et la sécurité des systèmes du Shield. Enfin, c’est ce qu’Adrian a tenté de m’expliquer la dernière foi, mais au fond, je ne l’ai pas trop écouté. Ce mec m’ennui terriblement, il est trop coincé, il utilise trop de mots et pas assez de figure de style. On devrait faire une virée ensemble, ça le transformerait. Parlant de lui, où est-il ?

Bon, le piège était en place. Restait à voir si tout se passerait comme prévu. En fait… Le « se passer comme prévu » impliquait UNIQUEMENT la capture du « méchant ». Le reste ne pourrait pas manquer d’être bordélique à souhait. Mais j’avais ma petite idée sur le comment cela se passerait. D’abord, faire planter le système électrique. Ensuite entrer, éliminer les gardes dans le lobby, descendre quand le système d’urgence se mettrait en marche, éliminer le garde du sous-sol et venir se servir dans la salle des serveurs. Mais bon. Le directeur Fury ne semblait pas disposé à vouloir mobiliser plus de forces du SHIELD. Ce serait donc… Lui contre je ne savais combien d’adversaire. Quoi? Je sais me battre, oui. Je sais me servir des armes utilisées par le SHIELD. Mais si je me bats… Qui va empêcher ces mécréants de piller nos secrets?

Alors où es-tu Adrian? Où te caches-tu? Dans un centre de commandement improvisé installé à même un local de maintenance, avec un gros tableau de commandes plein de boutons pour activer divers systèmes, redémarrer des trucs, en fermer d’autres… Si notre ennemi veut jouer à « je suis capable de contrôler vos trucs à distance », il va se rendre compte qu’à ce petit jeu, je sais opposer une défense efficace. Quand le directe arrive, je lui fait part à nouveau de mes appréhensions face à notre situation actuelle mais c’est plus une formalité qu’autre chose. L’appât est déclenché depuis bientôt quinze minutes et il ne s’est encore rien passé. Je sais très bien que je vais me faire engueuler par Fury si jamais tout foire et je peux presque l’entendre bouillir jusqu’ici. Il n’est pas très patient le directeur. Et justement. Pile au moment où je sans qu’il va passer un commentaire…

Les lumières s’éteignent. Check. L’alarme se déclenche et meurt presque aussitôt. Check. Le système d’urgence commence à démarrer et nous sommes sous les lumières rouges du système auxiliaire. Check. Je regarde avec ma caméra espionne dans le lobby et je vois que les deux gardes ont été assassinés. Check. Jusqu’à présent, je ne me suis pas trompé et je ne sais pas si je dois être fier ou complètement effaré. Dans quelques instants, l’ascenseur sera au sous-sol et on aura un mort de plus sur les bras. Je vérifie l’état des communications : du rouge partout. Ils bloquent virtuellement tous nos systèmes et nos pare feu sont attaqués de toute part… Mais là où il y aurait dû y avoir une offensive de l’intérieur… Il n’y a rien. J’ai trouvé le virus dans cette section des serveurs et je l’ai purgé. Et ça, ça a dû mettre notre ennemi invisible sur les nerfs.

« Directeur Fury… Loin de là l’idée de vouloir être désagréable ou trop pessimiste mais… Si je me fies à l’équipement de surplus que j’ai déployé, il y a au moins une vingtaine d’ennemis lourdement armés et armurés qui sont soit en transit ici ou qui attendent l’ascenseur. Je peux bien jouer avec l’ascenseur pour les retarder mais je doute que Brown fasse partie de la première vague…

À la rigueur, l’Agent Coulson? Ou l’Agent Treize? Parce que bon, moi je joues avec un tableau de commandes et vous vous affrontez nos ennemis… Ils sont quand même plus nombreux et mieux équipés que nous… Je doute que les regarder méchamment ou leur proposer un cigare constitue une stratégie viable. Euh… Capitaine America, peut-être? On peut faire confiance à Capitaine America. Euh… Vos ordres, directeur Fury? »

J’avais des doutes sur son plan, mais il a visiblement bien anticipé le comportement des pirates. Les premières étapes se passent exactement comme ils me les avaient décrites. Je n’aurais jamais cru que mec brillant comme Brown prendrait une solution aussi vulgaire. Il avait implanté un virus en tout discrétions dans la plus grande agence d’espionnage du monde. Il faut lui donner ça. Mais là il entrait avec un armé dans l’un de nos bâtiments. Brown devait avoir une intention et visiblement la subtilité n’en faisait pas partis. Selon ce qu’Adrian m’a expliqué, il viendrait effacer ces dernières traces et il pourrait ensuite retourner dans l’oubli où il continuerait ces actions criminels.

Dans leur exécution, Adrian panique. Je ne suis pas vraiment surpris. Ce mec ne connaît rien à la guerre. Il a la stratégie militaire d’un chien. Une chance que j’ai pris la peine d’obliger nos trois gardiens à revêtir un gilet par balle. En tant que bon général, je devais bien sûr protéger mes hommes et leur sauvé leur vie.  J’ai volontairement tenu Adrian dans l’ignorance. Il mérite une leçon. Il a monté un plan, mais celui-ci était merdique. Un bon fond, mais il a oublié un millier de trucs que j’ai dut rattraper au dernier moment. Sans moi, nos trois gardiens serait morts. Ces mecs sont des étrons géants, mais ce n’est pas une raison pour les tuer. Surtout pour un virus informatique. J’espère qu’Adrian n’en dormira pas pendant quelques jours.

Adrian est complètement con. Il croit que je vais les repousser avec un putain de pistolet! On sait tous les deux que Brown enverra 15 ou 20 militaires lourdement armés. Il me prend pour un de ces dieux en slip fluo? On sera mort en deux ou trois minutes et ce même si je suis le soldat avec les plus grosse couilles de l’histoire. J’apporterai bien quelques connards avec nous, mais ça changerait rien au résultat : on boufferait les pissenlits par la racine avant le lever du soleil.

Allez up, il nous reste peu de temps. Selon les caméras, la première vague de cyber terroriste est déjà dans l’ascenseur. Elle comporte 10 agents. Une deuxième entre au même moment dans le bâtiment. Elle est aussi composée d’une dizaine de soldat. Il est impossible pour moi de dire si Brown est là ou non, car je ne l’ai jamais vue. En plus, je doute qu’Adrian puisse le reconnaitre, car ces vingt enculés sont vêtus tel un escadron SWAT.

Mon plan est assez simple et j’ai bien sur trop peu informé mon collègue de celui-ci. La salle repose sur un plancher surélevé d’une trentaine de centimètre. Un principe de ventilation couramment utilisé pour les salles de serveurs. On apporte l’aire fraîche sous ce plancher perforé de mini trous et on l’évacue par la ventilation au plafond. Ça permet d’avoir une bonne circulation d’aire et de refroidir ces salles saturé par la chaleur des équipements informatiques. Sous ma demande, Adrian a par contre coupé cette ventilation quelques minutes plus tôt. La première partie du plan n’est pas très glorieux : on se cachera dans ce plancher et on attend caché comme des rats. Une fois tout le monde dans la pièce, on démarrera la deuxième partie. J’ai mis la main sur une bombonne fumigène et le gaz endormira cet armé. Adrian, avec son ordinateur, devra empêcher les mecs d’utiliser l’ascenseur comme porte de sortie. Si tout va bien, il n’y aura aucun mort, aucun coup de feu. Un bon plan comme je les aime.

En moins de deux, j’enlève l’une des tuiles et je pousse Adrian dans le trou. Je le suis sans perdre une seconde. J’ai à peine le temps de refermer la tuile que l’ascenseur s’ouvre libérant une dizaine de lions armé. Le gardien n’a même pas le reflex de lever ces yeux de son journal qu’ils l’ont déjà abattu. J’espère que son gilet le protégera.  On est clairement trop à l’étroit là-dessous surtout considérant que l’on partage l’espace avec une bonne bouteille d’oxygène et une bombonne de gaz toxique. Bordel, je rêve! Je suis sûr qu’il vient de me caresser la cuisse. Je lui mettrais une bonne baffe si seulement ma vie n’en dépendait pas.

Je ne comprends pas. Mon plan aurait dû mieux fonctionner. J’ai pourtant passé et repassé en boucle ma simulation et mon modèle et dans l’absolu, le taux de succès était de 86%. Alors pourquoi cet échec? J’aurai tout le loisir de vérifier mes calculs plus tard. Bah oui quoi. Je ne compte pas mourir ici. Trop de travail. Mourir serait contreproductif. Alors me voilà caché dans le plancher, coincé avec le patron. Je ne pensais pas un jour qu’un de mes cauchemars prendrait forme et… Mais il vient de me flatter le bras ou quoi?! Je protesterais bien avec véhémence si je n’étais pas si occupé avec mon ordinateur. Et il commence à faire chaud ici, mine de rien. Quelle idée stupide. Si nous avions tablé sur des renforts nous… Oh tiens, ils essaient de fuir, ces lascars. Hors de question. Le patron a dit que vous restiez ici et ici vous resterez.

Verrouillage des portes de l’ascenseur, je fais monter la cabine d’un demi étage même pas… Et je vérifie le hall. Tout semble à peu près en ordre si ce n’est des gardes morts mais… MAIS?! Il y en a un qui a bougé! J’en suis bien certain. Pas beaucoup parce que l’ennemi est encore là mais cinq sont montés vers les étages, trois essaient de forcer les portes de l’ascenseur et deux montent la garde devant la porte. Mais je les ai vu se faire descendre et… Je fais les gros yeux à Fury qui peut difficilement me voir. Il serait apprécié, la prochaine fois, d’être avisé de ce genre de surprise pour éviter de stresser inutilement. Le stress donne des ulcères d’estomac et contribue à l’apparition de maladies industrielles! Vous parlez d’un patron peu soucieux de la santé de ses employés! Le SHIELD, mesdames et messieurs, dans toute sa splendeur. Affligeant, vraiment.

SOIT. À l’avenir, il s’occupera des plans plus physiques et moi je me chargerai des plans plus intellectuels. À chacun son truc. Je suis convaincu qu’il aurait du mal à configurer un lecteur DVD… Mais bon hein. J’ai du travail. Parce que quelqu’un essaie de me voler le contrôle de l’ascenseur depuis que j’ai repris contrôle du reste. Mais ça ne se passera pas comme ça. Je suis Adrian Carlyle Eversfield et personne ne va me voler le contrôle de ces installations. Prend un pare feu à la figure, vil cybercriminel. Et on va aussi créer des images fantômes de mon poste pour le ralentir… Si Fury connait la guerre, la vraie, il ne connait pas la cyberguerre, moins visible mais encore plus dommageable par contre. Donnez-lui du temps et les nouvelles armes seront les claviers et les écrans. Faites mon confiance, c’est une simple question de temps avant que cela ne se produise.

Donc, je lutte contre une menace externe, probablement installée à l’étage, là où cinq de nos ennemis se sont rendus. Elle s’est déplacée en tout cas car ses attaques sont plus précises. Moins grossières. Mais ultimement… La première vague est neutralisée par le gaz. À Fury de jouer. Moi… J’ai encore du travail à faire. Quoi? Vous pensez qu’il est le seul à avoir droit à l’héroïsme? Que nenni malpoli! On parlera aussi de moi dans les journaux ou je vous garantis que ça va barder. C’est ma peau que je risque parce que le SHIELD est radin! On me dira : mais Adrian, tu es habitué à te faire tirer dessus. Ça ne rend pas l’expérience plus agréable pour autant, croyez-moi sur parole! C’est comme de dire : mais les allergies reviennent à chaque année, ce n’est pas grave. Je vous garantis que finir au bloc opératoire, ce n’est pas un sain passe-temps…

Et merde! Le plan fout le camp. La stratégie était assez simple. On regroupe les méchants dans la salle, on ferme l’ascenseur, on les gaz et up je retourne au lit rapidement. Mais non, c’était trop simple. L’agent Adrian a séparé le groupe. On a bien gazé la moitié de l’équipe, mais on fait quoi des autres? On attend patiemment qu’il retourne chez eux pour le thé de 5h? J’ai beau retourner cette situation mille fois dans ma tête ça fini toujours mal. Surtout pour Adrian. J’ignore si c’est eux ou moi qui le tuera, mais chose certaine, l’histoire finira mal pour ce con.

Ah puis quoi encore? Je dois rêver! Impossible, ce mec vient de me tripoter le cul! Il est mort! Ah putain, je vais le buter! Je dois absolument sortir d’ici ou je me ferai violer d’une minute à l’autre. Je préfère encore m’intoxiquer avec ce gaz que de resté collé à ce maniaque sexuel. Je sors donc de ma cachette et rapidement je constate que l’air n’a pas ce petit goût aigre caractéristique de ce gaz. La concentration doit être rendu assez faible que je ne risque plus grand-chose. Par contre, mon plan a eu un certain succès, car 10 corps somnolant couvrent le sol. Ils devraient être dans cette état pour encore une heure ou deux. Décidément, si Adrian avait pas tout merdé, on aurait facilement pu les vaincre. Je me dirige vers le vieillard qui me sert de gardien et il est aussi endormi que les autres. Il sera inutile comme aide. En fait même dans cet état, il pourrait être plus utile que le fardeau qui me sert d’analyste. J’en profite du même coup pour prendre son pistolet, ça pourra toujours servir.

Je teste mon cellulaire avec l’espoir d’un nihiliste. Ça ne marche pas. Rien de surprenant, on est plusieurs mètres sous la terre. En plus, nos salles de serveur sont spécialement conçu pour limité au maximum les passages des ondes. C’est une question de sécurité. Je suis donc coincé ici sans possibilité d’appeler des renforts. Ça l’aurait dû être une simple mission de routine, pratiquement un entrainement et là on dirait plutôt le Viêt-Nam. Merci, Agent Chiasse!

Tout en haut, les forces s’organisent. Ils ignorent certainement que leurs coéquipiers sont hors-jeu, mais ils savent que quelques choses se trament dans la salle des serveurs. Sur l’écran du gardien je suis attentivement les actions de ce commando. Ah, putain! Ils sont en train de bourrer la porte de l’ascenseur de C4. On ne peut pas dire que ces mecs rigolent. J’ai certainement surestimé l’insecte qui m’accompagne, mais j’ai aussi sous-estimé ces misérables. La porte volera en éclat dans moins de 30 secondes.

Malgré tout ceci, je me sens bien. Je ne sais pas comment expliquer ça, mais je suis presque excité par tout ça. Enfin, un peu d’action où je vais dérouiller mes vieux os. Ils vont voir que l’on ne plaisante pas avec Tonton Fury! Mon plan B prend lentement forme dans ma tête. Mes méninges s’excitent. J’analyse mon environnement et les objets qui m’entourent. J’émets quelques options, mais aucune ne semble parfaite. Je vais avoir besoin d’un peu plus de temps…

Alerte! Alerte à l’obsédé sexuel! Je préfère encore le gaz ou les balles de l’ennemi! L’horripilant personnage remet cela, il me remet une caresse! Au fou! Au déviant! Laissez-moi sortir je vous dis! Je refuse de rester une seconde de plus ici. Hors de mon chemin, abuseur! Comment voulez-vous travailler de façon optimale dans ces conditions, je vous le demande! Je ferai un rapport et je vous jure qu’il va la sentir passer, directeur du SHIELD ou non. Je sens venir les commentaires acrimonieux tiens… Et puis quel plan de merde son truc. Comme si les ennemis allaient tous nous attaquer en même temps. Il prétend connaitre la guerre et il ne connait pas le concept de vague d’assaut? C’est bien ce que je pensais : ça regarde un ou deux films sur la seconde guerre mondiale et ça se prend pour un général! Bon, j’exagère mais à peine là. Enfin. Un petit peu.

Bon. Mon ennemi dans cette cyberguerre que nous nous livrons perd du terrain. Forcément. Je suis Adrian Carlyle Eversfield, pas un simple analyste du SHIELD. Il est fort, mon adversaire. Juste pas assez fort. Pour preuve, je viens de retourner son attaque contre lui, de percer les défenses de son système et à l’aide d’un subtil subterfuge, je viens de faire griller sa carte mère et une partie de ses systèmes. L’art de la guerre électronique, par Adrian Tzu. Ça sonne bien quand même. Bon je ne me prétends pas un aussi grand stratège que le mythique auteur de l’art de la guerre mais quand même, on pourrait me féliciter de temps en temps non? En fait non, ce serait une technique de gestion intelligente que de veiller au bon moral des employés. C’est trop demander à Fury, ça. Mieux vaut gueuler et menacer comme un gros singe poilu!

Donc, je reprends le contrôle total des systèmes et… Ah mais non! Du C4 dans l’enceinte d’un bâtiment du SHIELD! Ils sont fous! Ils vont tout faire sauter! À l’étage, j’entends. Bâtiment classique qui n’a l’air de rien. Ce sont les sous-sols qui sont renforcés. Décidément ces envahisseurs n’ont aucun respect pour les autres. Quoi que… Ils vont utiliser une télécommande pour déclencher l’explosion. Ce qui veut dire qu’un signal part de l’appareil pour activer le détonateur. Ce qui veut dire que si on coupe ce signal, momentanément, on se gagne du temps. Pas des masses de temps car je ne dispose pas de suffisamment de matériel et de gadgets pour bloquer le signal indéfiniment mais… On peut au moins faire avec les moyens du bord. La technologie je vous dis. Futur de toutes les guerres. Et si certains dinosaures ne veulent pas s’adapter, tant pis pour eux.

Maintenant, comment se débarrasser de ces cinq drôles et de potentiels renforts… J’ai bien une idée mais ce serait un gaspillage des ressources du SHIELD. Je doute que le directeur s’en soucie mais bon. Nos gicleurs n’envoient pas d’eau mais bien une mousse épaisse pour pouvoir maitriser les pires incendies. Donc, si ces drôles ont des casques et que leur champ de vision est compromis par quelque chose qui les empêche de voir, ils vont avoir bien du mal à viser adéquatement. Et si on rajoute l’alarme d’incendie par-dessus, ce sera si assourdissant qu’ils auront de la difficulté à rester coordonnés. Reste à voir ce que notre directeur bien aimé a en tête. Lui peut bien vouloir transformer l’environnement en piège, moi je me charge de faire de même avec l’électronique. Je fais d’ailleurs part de ma solution à Fury le pervers en espérant que ce plan fonctionne…

Eversfield me parle, mais je ne l'écoute pas. Sa voix est comme une sourdine désagréable pour moi. Je n’en ai que dalle à faire des paroles de ce geek dégénéré par la pornographie. Je suis bien plus intéressé par les actions des terroristes à l'étage. Calmement, je regarde ces militaires bourrer la porte de l'ascenseur aux C4. Ils se reculent prudemment et amorcent le tout avec leur télécommande. Étrangement, rien ne se passe. Ils réappuient frénétiquement. Intrigués, ils vont réanalysent la bombe. Elle semble correcte. Ils reculent et réessaient. Rien. Ils retour à la bombe. Ce jeu de va et viens dure près d’une minute quand soudainement la bombe explose aux visages de ces mecs. Ah, bien fait pour ces connards! La scène est si burlesque que je ne peux pas retenir mon rire gras. Je devrais sabrer un champagne pour fêter ça! J'ignorerais à ce moment-là que tout ce manège a été orchestré par mon acolyte. Tous les mecs sont au sol et ils agonisent comme de vulgaires asticots. Seul l'un d'entre eux est encore bien debout. Il a dû être plus chanceux que les autres, car il ne semble pas avoir été du tout affecté par le souffle de la bombe. L'explosion a pourtant été puissante, car les portes d'acier de l'ascenseur ont volé en éclat, et ce, autant en haut qu'ici. Sur les dix assaillants du début, il n'en reste plus qu'un. La journée ne se terminera donc pas aussi mal que prévu. Je me couvre légère derrière le pupitre du gardien j'attends donc que le soldat vienne à moi. Je le descendrai facilement avec mon pistolet.

C'est visiblement un agent très bien entraîné. Si bien entraîné qu'il prend bien soin de lâcher une grenade fumigène. Une épaisse fumée cache en moins de deux la sortie de l'ascenseur. Ensuite, le soldat descend en rappel d’une façon très agile dans l'ascenseur partiellement détruit. Aussi tôt que ces pieds percute le sol métallique du fond e l’ascenseur, j’ouvre le feu. Oui, Hans Solo shot first ! Je dirige vers le nuage 4 projectiles bien sentis. Ce n’est pas l’idéal, mais l’espace est si petit que j’ai mes chances de le descendre. En signe de réponse, l’ennemi me mitraille à la gueule une pluie de plomb. Les balles perdues violent un peu partout dans la pièce multipliant les ricochets. Je me cache sagement derrière mon bureau en attendant que l’orage passe. La fumée se disperse au même moment que les claquements d’un percuteur à vide se font entendre. Le chargeur de la mitraillette doit être vide ou l’arme s’est simplement enraillée. Je sors la tête de ma cachette et je le vois à travers la fumée, je vois la silhouette de notre homme. C’est ma chance. Je tire deux autres munitions sur lui et je l’atteins facilement. Un tire précis, mais pourtant l'homme ne semble pas ébranlé. Manque de chance, il doit porter une combinaison par balle. Le nuage s'estompe totalement. Aussitôt, J’ouvre le feu et  je réalise un gros headshot. On mangera de la cervelle pour souper! Le mec tombe lourdement vers l’arrière et son casque explose. Je sors lentement de ma cachette et avant même que j’ai fait un pas, je constate que l’assaillant tente actuellement de se relever. Putain, ce mec est plus coriace qu’un steak trop cuit. Je ne prends aucune chance et je le canarde. Je vide mon chargeur sur sa carcasse. Allez, crève sale vermine!

La poussière retombe et le bruit infernal des coups de feu s’estompe. Je m’avance prudemment vers le cadavre perforé par plusieurs balles. C’est lorsque je suis a a moins de 3 mètres de lui que l’homme se remet à bouger! Il se tortille un instant et se relève rapidement. Putain, ce monstre est plus tough que le Hulk! Je comprend maintenant pourquoi il a si facilement résisté à la bombe de tantôt. Son visage est lourdement blessé par mes projectiles. Sa mâchoire arraché pendouille telle celle d’un zombi de Walking Dead, mais il ne semble pas en souffrir. Pire, on dirait vraiment que ce con a pris son pied à se faire défoncer la gueule. Il doit être un putain de mutant invincible ou une abomination du même genre. Tel un western spaghetti, nous sommes l’un en face de l’autre. Nous savons tous les deux que nos armes sont vides ce qui ne fait qu’augmenter la tension du duel. Il me sourit comme seul le diable sait le faire et je réalise enfin dans quel merdier je suis.

Ah? Il semblerait que la chance nous sourit enfin. Un peu. Pas beaucoup mais c’est toujours mieux que rien. Sur ce qu’il restait d’ennemis, un seul demeure. Ce n’est pas si mal. Pas si mal étant ici un peu culotté en terme d’observation mais que voulez-vous que je fasse d’autre? La situation est passée de désastreuse à potentiellement gagnante et vous voudriez que je me la joue pessimiste dépressif? Alors non pas question. Et puis bon, Fury le Pervers doit bien servir à quelque chose, non? Qu’il se charge de cet ultime ennemi que nous puissions passer à autre chose. Quand même, nous avons un esprit criminel à capturer. J’entend ici par esprit criminel non quelque créature ectoplasmique mais bien une personne brillante avec un penchant pour le crime. Cela peut porter à confusion, quand même. Donc, un combat Fury contre le dernier des méchants. Ça devrait être vite réglé, quand même. C’est un coriace Fury et…

Ah tiens. On dirait que finalement, le dernier envahisseur est plus coriace que ses camarades. En fait… Beaucoup plus coriace je dirais. Mais c’est qu’il refuse d’abandonner et de mourir, cet odieux personnage! Non, je ne parle pas de Fury. Je parle de l’autre-là qui ne cesse de se relever. Ce n’est pas compliqué de rester au sol et de crever dignement. Je l’ai toujours dit : l’art de la guerre, l’art du combat a été honteusement pervertit avec l’industrialisation de la guerre. De nos jours, il suffit d’appuyer sur un bouton et hop. Le côté artistique a disparu. En un sens je ne m’en plains pas, la technologie moderne me simplifie drastiquement la vie. Je n’ose imaginer faire mon boulot sans satellite, sans réseau, sans cette myriade de ressources à ma disposition. Il n’empêche que cela a perdu de son charme.Et puis à quoi ça rime de… De… Oh…

Ce type n’est pas tout à fait normal.

Je dirais même plus que ce type n’est pas normal du tout.

Bon, est-ce que la technologie peut encore nous sauver? Peut-être. Je ne suis pas certains mais je peux toujours essayer. Alors… Fury va me servir de diversion. Nous allons essayer quelque chose de tout bête : scanner ce monsieur et tenter de comprendre comment il tient debout. C’est que voyez-vous, il y a des détecteurs ici. Enfin pas ici ici mais ici là. Non pas là! ICI! Voilà. Juste après le bureau de la sécurité. Normal, quand même, on ne voudrait pas laisser entrer n’importe qui. Ceci dit si Fury le Pervers pouvait bouger un peu pour amener son adversaire à avancer… Voilà comme ça… Scan en cours… Ce n’est pas un vulgaire détecteur de métal hein ça détecte tout. Vous savez, le bioterrorisme, tout ça… Il faut prendre des précautions. Bon ça c’est bon pour des données générales. Maintenant, le grand Adrian va faire un tour de magie. Si, je suis magicien à mes heures perdues. Pas comme cette chère Zatanna mais…

Je vais sortir de ma ceinture un gadget que je vais lancer sur l’ennemi et qui va me dire ce que je veux savoir… HOP! Et maintenant, résultats… WOW! Je ne savais même pas qu’on pouvait être sur autant de drogues de combat en même temps. Mais c’est qu’il va se transformer en torche humaine si ça continue. La douleur le stimule, les pensées agressives le stimule… En fait tout ce qui ferait pleurer un pacifiste le stimule…

« Euh patron, c’est que je crains fort que votre adversaire ne soit prochainement candidat à la combustion spontanée au nombre de drogues et d’éléments divers dans son organisme ce qui… OH! Je ne pensais pas qu’on poussait pousser un tel rugissement avec les cordes vocales aussi ravagées et avec la mâchoire en si piteux état… Si vous avez un petit cinq minutes, je peux essayer de concocter un produit pour neutraliser tout ça avec ma trousse d’urgence… »

Au fond, mon acolyte est souvent une nuisance, mais il est parfois utile. Grâce à lui, on en sait un peu plus sur le zombi que nous affrontons. Ce terroriste serait donc un putain de junkie. Faut dire que j’ai déjà côtoyé plein de mecs qui utilisaient des drogues de combat. Les premières drogues de ce genre sont arrivé lors de de la guerre du Vietnam. Le gouvernement n’avait pas vraiment le choix pour garder le moral des troupes. Le résultat a été infernal et le conflit s’est transformé en horror show et les gouvernements ont enterré le projet en même temps qu’ils signaient les traités de paix. Un moment sombre. Une vraie merde que l’Amérique préfèrerait effacer de son histoire. Avec le temps, les groupes armés indépendant ont mis la main sur le truc et ils ont « amélioré » ces drogues. Aujourd’hui, on a donc une putain de drogue qui peut transformer n’importe qui en machine de la mort. Bref, on est toujours hanté par les démons qui se cache dans notre placard…J’espère qu’un jour ces enfants gâtés qui nous servent de président seront digne de leur responsabilité. A ce moment-là enfin je pourrai me reposé sur une belle plage cubaine au lieu de me fendre le cul à réparer leurs bouses. Oh oui, une putain de plage chaude remplis de jolie nana et de cocktail fluo! Mais non là je suis coincé dans une salle réseau avec un mec si défoncé qu’il risque la combustion instantané.

Adrian me dit d’attendre bien patiemment, car il a un plan. La patience n’a jamais été mon fort, mais je donne une chance au coureur. Notre cher ami n’est par contre pas aussi respectueux face aux consignes d’Adrian. Visiblement, il ne souhaite pas être sauvé. Provoqué par les propos d'Adrian, le mec tente de le charger comme un buffle et je n'ai pas vraiment le choix d'intervenir. Je lui barre donc la route avec mon corps et il me fauche. J’ai l’impression t’être frapper par une voiture en pleine vitesse. Ma carcasse vole dans les airs et je défonce le bureau du gardien. Je suis encore couché parmi les débris lorsque je constate que de l’écume sort de la bouche désarticulée du terroriste. On dirait un véritable chien enragé qui a déjà beaucoup trop mangé de chair humaine. En moins de deux il se jette sur moi, mais par chance, j’ai le temps de le bloquer avec mon pied et  de le projeter par dessus moi. Je sens mon genou se tordre sous le choc, mais ma contre-attaque fonctionne. Il virevolte dans les airs et il frappe le mur solidement.

Assez fier de mon coup je tente de me relever, mais je suis encore assis quand je réalise qu’il est déjà debout prêt pour un second assaut. D’un simple geste, il arrache sa mandibule inférieure et la balance sur moi. Figé par la scène, je ne tente même pas de bloquer le projectile et celui-ci m’atteint au visage. Cette vision est horrifique et elle prouve que cette drogue à détruit tout ce qui était humain en lui. J’ai presque pitié pour lui tant il doit souffrir. La mort sera une délivrance bienvenue. Dans son visage, les veines enflent provoquant des difformités monstrueuses. Son sang doit actuellement bouillir dans celles-ci. Il explosera d’une minute à l’autre. Tous ces organes doivent déjà être détruits. Son souffle couine comme celui d’un cochon que l’on éventre.

Je peine à me relever tellement mon corps a été malmené par cette bagarre. Je saisi une bout de bois qui traine au sol. Il fait un peu moins de 60cm, mais il semble assez solide pour me servir d’arme. On s’analyse un instant. Ensuite, d’un simple regard je le défi tel un matador provoquant un dangereux taureau. Avec autant d’agressivité et si peu de contrôle, mon adversaire réagit promptement et fonce sur moi. Mes déplacements sont si ralentis que ne peut pas l’éviter. Il me plaque et tous les deux nous finissons collé l’un contre l’autre sur le mur opposé. L'attaque a réduit en miette une bonne partie de ma cage thoracique, mais je suis assez content. Contrairement à lui, je ne me suis pas empalé sur un pieu en bois. Alors que je suis sur le point de lui balancé un gros sourire et une bonne vanne bien salasse, il me balance des coups de tête directement dans mon joli visage. Je sens mon crane se déformer sous ces coups. Pire son sang coule de partout et il est si chaud qu’il brule ma peau. Putain, comment fait-il pour être encore debout?!?! Je prends mes dernières forces et je crache ce qui peut ressembler à appel à l’aide. En fait, on peut difficilement faire plus claire comme appel à l’aide que de vomir un mélange visqueux de sang et de dents.

Avez-vous déjà essayé de faire des calculs de mesures et des formules de science dans des conditions où vous pouvez mourir d’une seconde à l’autre? Je vous le déconseille. Il fallait que je sauve Fury et pour ce faire il fallait que je trouve un moyen de neutraliser ce type, sans laboratoire, sans vraie base de données, sans rien de plus que ma trousse d’urgence et mon cerveau. Parce que disons-le, Fury est en train de se faire défoncer la gueule là. Et pas qu’un peu d’ailleurs. Bon sang Adrian, réfléchis, réfléchis… Je ne pense pas avoir eu à prendre autant de décisions en si peu de temps et si l’une d’entre elle, dans mes dosages, s’avérait fausse… On composerait une belle oraison funèbre pour Fury et sans doute pour moi aussi. Autrement dit : merde.

J’avais l’impression d’avoir oublié toutes mes notions de chimie, de toxicologie et du reste tout d’un coup et la panique n’aidait certainement pas à formuler une théorie cohérente autre que on va mourir, on va mourir, on va mourir…

DU CALME ADRIAN! Tu es un Eversfield. Et un Eversfield ne cède jamais face au mal.

Bon une bonne douche froide et une tête aux mêmes températures. Allez Adrian. Tu as déjà vu ça. Obligé. Les types qui nous attaquent ne sont pas originaux. Dans ton cerveau, tu as déjà vu la formule. Tranquillement je commence à voir des schémas, des données techniques, des concordances avec ce que je peux observer sur le terrain. Mes mains se mettent en mode automatique, mixant ceci et cela sans que je ne contrôle rien. Je dois sauver Fury. Pas parce que c’est mon patron. Pas pour lui montrer que je suis le meilleur. Parce qu’un Eversfield ne laissera jamais une puissance maléfique imposer sa loi à ceux qui la représente. C’est un poil idéaliste voire naïf mais je m’en moque éperdument.

Alors que cette abomination est en train de massacrer le directeur Fury, un coup de feu, un seul, retentit. Ce qui jadis fut un homme se fige comme si on venait de le paralyser et tout d’un coup, toutes ces veines qui pulsent à cause d’une chaleur inhumaine semblent aux prises avec un froid intense. La réaction est quasi instantanée. La créature délaisse Fury, m’assène un coup d’une rare violence et après un dernier râle, la créature s’effondre. Morte. Il était bien trop dangereux de la garder en vie. Dommage pour la science mais je ne vais pas risquer la vie d’un homme pour une expérience.

Et merde au plan. Moi j’appelle des renforts maintenant que j’ai repris le contrôle des communications. Je veux au moins deux Vengeurs sur le site, une division d’intervention rapide du SHIELD et des hommes de confiance dont la loyauté envers moi est indiscutable. Je me précipite ensuite au chevet de Fury. Il n’a pas bonne mine et je ne peux opérer dans ces conditions mais je peux au moins le stabiliser. Ma trousse d’urgence a encore assez de matos pour ce faire. Je ne prends même pas connaissance de mes propres blessures tant je suis sur l’adrénaline. Cela me rattrapera plus tard. Il y a la vie d’un homme en jeu. Moi… Je survivrai. Car je suis un Eversfield. Un Eversfield mène le combat jusqu’à son dernier souffle et le mien n’est pas pour aujourd’hui.

« Directeur Fury, je ne sais pas si vous êtes encore suffisamment conscient pour m’entendre. Vous allez être transporté sur l’héliporteur du SHIELD. Dès qu’on m’aura sommairement examiné, je reprendrai la traque de ce salaud déloyal. Et croyez-moi, monsieur. Je vais l’avoir. Son crime ne restera pas impuni. J’ai une nouvelle piste à suivre. Je sais que vous ne m’aimez pas beaucoup mais… Je me rendrai digne de vous. »