The Heroic Age
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Thérapie Divine [Loki]

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Thérapie Divine [Loki] Empty Thérapie Divine [Loki]

Message  Proserpine Dim 6 Jan 2019 - 12:13

New-York, à la frontière du Bronx, centre de réinsertion pour jeunes délinquants. Parfois, les rendez-vous se suivent et se ressemblent. Mais, à d'autres moments, je reçois des sujets follement distrayants, qui ne me font pas regretter mon changement d'activité. La psychiatrie était devenu un terreau de victimes trop fertiles. C'était cruellement simple et ennuyeux. Des gens perdus, souvent minables, venaient à vous dans l'espoir de se trouver des blessures exceptionnelles, d'être revalorisées, de saisir la main qu'une belle femme compréhensive voulait bien leur tendre. L'efficacité, la certitude de la réussite est toujours un plaisir au début. Mais, quand on réalise qu'on se limite à actionner sans cesse les mêmes mécanismes, qu'on rencontre à l'infini des profils identiques, la lassitude arrive. Il faut savoir changer, pour mieux revenir à ses fondamentaux. Je sais que je finirai aussi par me lasser de mes délinquants. Des journées comme celle que je viens de passer m'en donnent même la certitude. Si la facilité produit du mépris, la difficulté peut devenir une forte source de contrariété. Soyons honnête, l'idée de réinsérer des individus qui ont mal tournés avant même de recevoir leur premier baiser pour la plupart est une vaste plaisanterie, comme les humains savent si bien en faire. Dans mon bureau, tout le monde joue un rôle. Moi, celui de la conseillère pleine d'empathie qui croit en eux, et eux, ceux des bons citoyens qui ont compris leurs erreurs et sont prêts à faire des efforts. Beaucoup sont ceci dit assez idiot pour y croire tant qu'ils se trouvent face à moi. Leur esprit est bloqué dans un ultra-présent très peu éloigné d'une pensée animale. Et si un animal se dompte tant qu'on garde un œil sévère sur lui, il ne vous vénère pas. Il existait évidemment des esprits étonnement brillants, des manipulateurs aguerris, de véritables prédateurs qui cherchaient consciemment à tromper leur monde pour mieux poursuivre leurs actes criminels. Avec eux, je pouvais établir un langage secret. Je leur signifiais que j'avais compris, ils comprenaient que nous étions d'une espèce similaire, mais qu'avoir mes faveurs allait leur assurer une bonne tranquillité. Nous pouvions faire affaire, même s'ils ignoraient à quel point je les enroulais dans une toile dont ils ne pourraient pas réellement sortir. Mais peu importait, car il y avait toujours plus d'avantage à servir un Dieu dans son existence comme dans sa mort que d'être ignoré de son vivant et disparaître à jamais dans les limbes.

Malheureusement, ces cas ne sont pas les plus fréquents. Je relativise, bien sûr. Je sais que la rareté fait la qualité. Néanmoins, le nom de Braddley sur ma fiche de rendez-vous me donne des frissons nerveux. Tout d'abord, si l'on oublie ce regard vide qui laisse à supposer qu'aucune âme ne pourrait lui être enlevée (et vous n'imaginez pas à quel point ce genre d'affirmation peut-être vraie, certains êtres sont si inconsistants que leur âme s'évapore presque aussitôt qu'elle s'échappe de leur corps), Braddley est d'un physique repoussant qui vous impose toujours la vue désagréable de quelques boutons trop mûrs sur le visage, et d'un corps difforme dont les sacs graisseux mal placés font peine à voir. La longueur désespérante de nos entretiens me laissait aussi le loisir d'évaluer l'évolution de sa calvitie précoce. Braddley était une brute bouffie d'égocentrisme, qui avait persécuté ses camarades à l'école, et continuait régulièrement de provoquer des bagarres ou de commettre des vols, en se sentait toujours victime d'une profonde injustice. Il n'avait conscience de rien, et il n'y avait rien à sauver chez lui. Vous le grondiez un peu, il s'énervait. Vous lui imposiez des sanctions, il fondait pitoyablement en larmes. Vous lui donniez raison, il parlait de planter les salauds qui avaient osé l'envoyer devant moi. S'il sentait un peu de faiblesse chez vous, son cerveau s'activait miraculeusement pour envisager une manière de vous utiliser. Casse-tête impossible et inutile à résoudre, Braddley me fatiguait. Il est très rare que je me prenne de haine pour un être humain, je vous l'assure sincèrement. Mais celui-ci m'enlevait toute compassion tant il me laissait impuissante et me réduisait à mon rôle misérable de petite fonctionnaire dépossédée de qualités exceptionnelles.

J'avais un corps magnifique, une intelligence assez remarquable pour avoir obtenu à peu près tous les diplômes intéressants de ces derniers siècles, des pouvoirs, une armée, un royaume, et je devais subir régulièrement le dédain de cet abruti récidiviste pour qui je n'étais qu'un personnage ennuyeux, et sans doute un objet de fantasmes sadiques ! Chaque séance usait un peu plus ma patience. Le regard de l'autre est important. Ce regard me réduisait à un néant inacceptable. Je n'avais aucune raison de supporter cela indéfiniment, étant établi que Braddley ne me serait jamais d'aucune utilité et qu'il serait impossible de s'en débarrasser par des voies légales. Mais je l'accueillais cependant avec mon plus beau sourire.

– Bonjour Braddley, je ne vous attendais pas de si tôt…
– B'jour, me fit-il en s'asseyant lourdement sur la chaise.
– Allez-y en douceur, je suis certaine d'avoir entendu le bois se fendre.
– Hmph
L'avantage au moins était que l'on pouvait l'insulter en toute impunité tant que c'était fait avec subtilité.
– Alors… Qu'avons-nous fait de très vilain aujourd'hui ?
– Arrêtez de me parler comme ça !
Oh, une réaction outrée !
– De te parler comment mon petit Braddley ?
– Comme ça !
– De te parler comment mon petit Braddley ?
– Arrêtez ! Sinon, je casse votre sale ordinateur !
Je croise tranquillement les bras en m'appuyant sur le dossier de mon siège.
– Voilà une sérieuse menace. Étant donné qu'un tel exploit me donnerait des rendez-vous supplémentaire avec vous, je vais la prendre en considération.
Ah, j'ai mis trop de mots dans cette réplique. Il me regarde à nouveau bêtement.
– De quel crime accuse-t-on le seigneur Braddley ?
– J'ai rien fait, se renfrogna-t-il.
– Oui, comme toujours… Vous êtes un cas curieux de souffre-douleur comme je n'en ai jamais vu dans toute ma carrière. Pourquoi la police vous persécute-t-elle à ce point ?
– 'Sais pas… Ma tête leur revient pas.
– Délit de faciès, je prends note. Vous faites bien de me le signaler, c'est une faute professionnelle très grave de leur part.
– C'est vrai ! On me provoque et je prends toujours pour les autres !
– Mais, si je peux me permettre un conseil Braddley… Vous devriez penser à acheter, ou voler, comme bon vous semble, une lotion pour le visage. Ça résoudrait peut-être vos soucis.
– C'est-à-dire ?
– Oh, je vois que vous avez même donné quelques coups de couteau, c'est nouveau ça ! M'exclamai-je en ignorant sa question.
–  On m'avait menacé…
– Certainement… Ceci dit, si vous possédiez des lames aussi tranchantes, je m'étonnes que vous conserviez ce duvet ridicule au-dessus de votre lèvre…
– Vous vous moquez de moi ?
Une prise de conscience, enfin.
– Accusation intéressante. Vous me mentez, je dis la vérité et j'essaye même de vous aider. Qui se moque le plus de l'autre à votre avis ?
– Vous avez pas le droit !
– Légalement, en effet. Mais je fais comme vous avec le couteau Braddley, je m'autorise exceptionnellement ce droit, car j'ai décidé en vous voyant franchir le pas de ma porte que ces entretiens étaient une perte de temps.
– Vous avez qu'à changer de boulot.
– Non, non, je vais simplement vous offrir une réelle thérapie, à l'issue de laquelle vous serez déterminé à ne plus nuire à personne.
Enfin, un entretien avec Braddley devient amusant. J'ai profité de l'introduction pour invoquer l'un de mes serviteur fantomatique, dont la présence invisible est toujours profondément déprimante pour les humains. Je l'envoie tourner autour de ma victime.
– Soyons honnêtes une dernière fois. Vous êtes un bon à rien que personne n'aime et qui ne s'est jamais aimé lui-même. Il suffit de voir ce que vous infligez à votre corps et à votre allure vestimentaire pour en être convaincu. Votre faiblesse mentale vous laisse dans une souffrance permanente. Ce monde étant trop complexe pour vous, il vous est nécessaire d'utiliser la violence pour avoir l'impression d'en prendre le contrôle, mais personne ici ne donnera raison à vos pulsions destructrices, même quand elles vous semblent la seule solution pour avancer dans la vie. Votre développement est raté. Il est trop tard pour rattraper quoique ce soit, et peut-être même qu'il était trop tard dès votre naissance. Je suis vraiment navrée, Braddley. Certaines personnes sont perdues pour cette existence, nous ne pouvons rien y faire.
Les larmes coulent silencieusement le long de ses grosses joues. Oh, comme cela fait du bien de dire de temps en temps à voix haute tout ce que l'on pense ! Je sais que je ne devrais pas. Je sais que je risque d'avoir des problèmes, mais je suis fatiguée, j'ai besoin de céder à un caprice qui me tourne en tête depuis trop longtemps.
– Vous avez raison, je suis une pourriture, s'exclame-t-il en reniflant.
– C'est une avancée de le reconnaître.
– Je… Je ne vous embêterai plus. Je n'embêterai plus personne.
– Bien, je vous crois cette fois. Vous pouvez partir.
– M...Merci.
Il se redressa et se dirigea dos voûté vers la porte, qu'il prit le soin de refermer avec douceur. Voyons… Je commençai à compter tranquillement les secondes. A la quinzième, j'entendis un son mat, puis des cris horrifiés. Un sourire glissa doucement sur mes lèvres marquées de rouge, pour disparaître tout aussi lentement lorsque je sentis qu'il n'était pas exactement mort. Même pas fichu de réussir un suicide en tombant du troisième étage. Il avait dû rebondir sur son ventre. J'en soupirai d'ennui. Avec un peu de chance, il serait au moins paralysé, et peut-être définitivement dépressif. Bon… Je devais avoir l'air inquiet et concernée par ce qui venait de se produire. Je me composai un visage préoccupé pour aller prendre connaissance de la tragédie qui venait d'arriver. Alors que j'allais me lever, un coup à la porte me fit légèrement sursauter. Comment, déjà ? Sans doute un collègue affolé qui venait me prévenir.

– Entrez, dis-je simplement, en préparant rapidement tout ce qu'une psychologue dont le patient venait de se jeter la fenêtre pourrait avoir à dire.
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Message  Loki Odinson Lun 7 Jan 2019 - 6:10


New York City est fascinante. Lorsque je l’ai envahie la première fois, j’étais persuadé que la ville se limitait à l’île et que c’était ses banlieues qui se trouvaient autour. A chercher les clodos pour les ramener à mon frère et aux Vengeurs, j’ai appris beaucoup plus que ce que les médias ont pu m’enseigner ; même si le nombre d’informations à la minute était bien moindre, évidemment. Sa pertinence, en revanche… J’inviterai bien tous ceux qui paient pour voir Carol Danvers à la télévision à rediriger leurs fonds pour obtenir l’avis des sans-abris, d’autant qu’ils auront les mêmes spectacles de violence surhumaine s’ils investissent dans des Morlocks. Toujours étant que si le délai entre ma Lokasenna et ma manifestation de pauvreté devant la Tour Stark a été occupé à réunir les participants suscités, désormais que c’est fait il est temps pour moi de passer à un autre projet. Je m’y prends en avance mais s’il pouvait être prêt pour le 15 juillet, cela me permettrait d’offrir à Diana de Themyscira un beau cadeau pour ses 124 ans. Les 125 seraient peut-être plus symboliques mais je n’ai pas envie d’avoir la patience d’attendre une année supplémentaire. Une année est une quantité négligeable mais j’ai déjà à attendre dans la salle prévue à cet effet d’un centre de réinsertion pour jeunes délinquants et je n’ai pas l’intention de perdre trop de temps avec cela. Disons que l’emprisonnement me donne envie de bouger, à présent. Chose difficile lorsqu’on se doit d’être assis dans cet établissement, disons, raccord avec les gens qui y viennent.

La différence entre le crime et le délit m’est parfois difficile à faire, tant elle change d’une contrée Humaine à l’autre ; heureusement que la langue majoritaire, l’anglais, ne s’embarrasse pas de ce détail. Dans la culture anglo-saxonne, le délinquant semble donc se différencier du criminel par sa différence d’âge. Ce qui signifie qu’en plus d’être dans une catégorie du peuple que je ne suis pas habitué à fréquenter, chose moindre que précédemment cela dit, je suis dans une catégorie d’âge que je ne suis pas habitué à fréquenter non plus. Il faut dire que s’ils ne vivent pas vieux, les Humains évoluent vites ; la maigre différence d’ans est donc largement compensée par celle de maturité. Les Asgardiens ont une maturité différente, développant la sagesse sans perdre la capacité de s’émerveiller, et je m’émerveille de cette nouvelle tranche d’Humanité errante. Après des Humains d’âge moyen malmenés par la vie et majoritairement délaissés par leurs semblables, me voici à observer des Humains d’âge faible descendant sur cette même pente ; une question d’ans pour la plupart. Certains s’en sortiront jusqu’à ce qu’un héros ou autre membre des forces de l’ordre ne leur tombe dessus pour les condamner de la manière dont ils l’ont fait. Reste à savoir qui seront les mieux logés : ceux emprisonnés ou ceux sans domiciles fixes ? J’ai déjà exploré ce sujet avec Thor et c’est le rôle de Luthor de trouver des solutions aux problèmes de sa présidentialité. Dos bien enfoncé dans l’inconfortable dossier et doigts croisés sur mes cuisses, je me contente donc d’attendre à cette frontière sociale.

New York City est fascinante. La différence entre Manhattan et le Bronx fait que, à quelques mètres de distance, tu dois passer d’un pantalon et d’un gilet de toile sur un sous-pull à col roulé et sous un cache-poussière de cuir à un trench-coat, une écharpe, une chemise et un jeans pour passer inaperçu. Bon, changer d’ethnie afin de passer pour un sud-américain ou un afro-américain aide aussi ; un Loki noir, je me demande si certains de mes alter-égo réalitaires s’y sont essayés. Bon, quand on est doué de métamorphose, adopter l’apparence d’une minorité visible tient de la stupidité mais J'onn J'onzz l’a fait donc pourquoi pas nous ? Il faut dire que ça aide de reconnaitre la différence des extra-terrestres lorsqu’ils prennent l’apparence des noirs, tant envers les premiers que les seconds. C’est d’ailleurs pour cela que je ne resterais pas ainsi métamorphosé trop longtemps : je suis un raciste responsable. C’est d’ailleurs pour cela que je mets toute l’Humanité dans la même espèce. Humanité dont l’un des représentants que je m’abstiendrai de décrire sort de sa séance de soutien en y ayant oublié son estime de lui-même.

Le suivant du regard, je suis libre de lui supposer une capacité surhumaine de vol lorsqu’il se dirige par la fenêtre et constate que ma supposition est fausse l’instant suivant. D’après le bruit croustillant de son atterrissage, il n’est pas plus résistant que ses congénères non plus. Et, à en juger par les réactions des témoins, ce n’est pas normal. La curiosité me prend concernant cette histoire mais un regard par la fenêtre m’assure que le jeune Humain n’est pas près de bouger par lui-même et a mieux à faire que de répondre à mes interrogations. Bon, tant pis ; on verra plus tard, si l’intérêt y est encore. Tant de choses à faire en si peu de temps ; j’en soupire. Heureusement que les Humains ne vivent guère longtemps, j’ignore combien de temps ils pourraient tenir à ce rythme dans ce monde mourant. Je m’en moque, aussi. J’ouvre m’en vais toquer à la salle désormais libre.

Difficile de savoir si c’est une invitation, une permission ou un ordre qui m’est donné mais j’ouvre donc la porte pour me présenter sous mon apparence passe-partout, constatant que l’Olympienne est restée d’ethnie européenne même en évoluant dans cet environnement… pas si surprenant que cela au final. Après tout, les divinités des morts doivent gérés les cas sociaux trépassés, Proserpine prend seulement un peu d’avance. Voire fait prendre de l’avance à ses patients, considérant la présence d’un de ses sujets dans la salle ; invisible certes mais emprunt d’une fragrance dimensionnelle que je ne saurais ignorer. Après, soyons franc, c’est la déesse que je détaille. La trentaine, comme souvent chez les immortels, des cheveux sombres pour des yeux bleus, la plus merveilleuse des combinaisons et je sais de quoi je parle, une silhouette en sablier des plus agréables pour une taille d’environ 170cm et un poids d’une soixantaine de kilogrammes d’apparence ; probablement trois fois plus puisque les tissus des Olympiens sont aussi denses que ceux des Asgardiens. Reste à savoir si elle est dans son véritable corps ou a emprunté une chair défunte pour des raisons esthétiques ; qu’évidemment je ne saurais lui reprocher.

« Excusez-moi mais je crois que votre discourt a fait un plat, tout comme votre patient, constate-je, sans que cela soit non plus un reproche, avant de me tourner vers son spectre. Serait-il possible que tu sois un bon mort et ailles réfléchir à ta condition de non-existence derrière la porte ? J’aimerai parler à ta déesse seul à seul. Merci. »

N’ayant pas besoin de tenir la porte au serviteur décharné, je la referme donc puis ouvre mon trench-coat pour me mettre plus à mon aise. Histoire d’en faire de même avec la "propriétaire" des lieux, préférant largement la surprise et l’interdiction à l’inquiétude et l’air concerné, je ne tarde pas à m’approcher de la chaise qui lui fait face.

« Vous autres, les divinités de la mort, m’impressionnerez toujours. Malgré la proportion grandissante d’âmes que vous récupérez, vous allez sans cesse en chercher d’autres. D’ailleurs, ça ne vous rappelle pas trop votre mari d’aider des délinquants ? »

La question est peut-être un peu réductrice pour Hadès mais parfaitement sincère ; remarquez, Proserpine sait ce qu’elle fait avec les cas sociaux considérant le niveau de celui qu’elle a à sa maison. Je ne m’estime pas en droit de discuter des passions des gens, ni n’ai l’intention de m’accorder ce droit présentement. Celui que je risque de m’accorder prochainement c’est de savoir si elle copule également avec ses patients, chose qui pourrait me valoir de signer mais on n’en est pas encore là. Je suis ici pour discuter d’un autre de ses patients, on verra les bonus par la suite.

La lumière grignote ma tenue comme mon apparence afin de dissiper l’illusion. De mes mains, j’appui sur le bas du manteau long vert et brun brodé de métal s’étant substitué au trench-coat pour pouvoir m’assoir correctement. Lorsque le pantalon brun de la combinaison lamellée de cuir, de cuivre et de tissu vert se pose sur le siège, le bois de celui-ci émet la protestation logique à soutenir une charge de plus de deux centaines de kilogrammes, se voyant cependant interdire de céder par coup de pouce magique. Toujours paré de son expression d’innocence curieuse, mon visage reprend cette dualité de couleurs similaire à celle de Proserpine, l’ethnie européenne accompagnée de cheveux sombres et d’yeux bleus qui fixent les siens.
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Message  Proserpine Ven 1 Fév 2019 - 17:38

Je ne connais pas l'identité du jeune homme qui passe le seuil de ma porte mais, puisque je ne suis pas tous les cas du centre, ce 'est pas une grande surprise. Il n'a pas l'air d'avoir remarqué le suicide raté de son prédécesseur. Même en admettant que les lieux ne sont pas le rendez-vous privilégié des esprits évolués, il est étonnant qu'il n'ait rien entendu. Serait-il capable d'une absence d'empathie assez marquée pour ignorer le drame qui se déroule plus bas. Je serais extrêmement intéressée s'il ne dégageait pas une énergie trop envahissante pour un humain. Il ne faut pas rêver, les perles rares n'apparaissent pas tous les trois jours chez cette espèce, et elles s'offrent rarement sur un plateau… La déception paraît sans doute sur mon visage. Je n'ai jamais été douée pour cacher toutes les émotions liées à la contrariété. Je crois que je n'en ai simplement jamais saisi l'intérêt. Adieu le beau sourire. Pourquoi serais-je ravie de recevoir un dieu dans mon bureau ? Le déplaisir est d'autant plus grand que l'importun arrive précisément le jour où je me suis autorisé un écart. C'est toujours la même chose. On s'applique à tenir un comportement exemplaire, à creuser son trou, loin des héros et des dieux, et il faut qu'ils surgissent quand on s'emballe. Je devrais savoir, à force, qu'il est vain d'essayer d'être une personne respectable. J'ai une pensée attristée pour tous les « Braddley » avec lesquels j'ai su garder une patience, disons-le, olympienne.
Si j'en crois l'ironie avec laquelle mon visiteur amorce la discussion, il n'est pas venu pour me faire la morale. C'est un bon point, mais je reste sur la défensive. Je ne le connais pas, et la visite d'un dieu n'est jamais bon signe pour ma tranquillité et ma liberté.

– Les prises de conscience ne se font jamais sans souffrance, j'accélère juste le processus.

Malheureusement, il s'en remettra. Le monde ne pourra pas me remercier de l'avoir débarrassé d'un récidiviste en puissance. Il sera peut-être affaibli quelques temps mais… Oui ! Je savais bien que je n'avais pas pu agir ainsi sous la seule pulsion de la frustration. Quand une situation est bloquée, il est nécessaire de sortir de ses schémas habituels pour ouvrir un autre chemin. La chute désespérée de Braddley était évidemment tout ce qu'il me manquait pour accéder à ses émotions. Mon regard s'illumine. Je ne vois plus l'intrus, je relève à peine son impolitesse quand il cherche à éloigner mon garde spectral. Ce n'est pas important après tout, il peut revenir si j'en ai besoin.
Si je me redresse, ce n'est pas pour le rappeler, mais parce que je dois aller voir Braddley. Je dois lui dire à quel point de suis désolée d'avoir été si vilaine avec lui, lui exprimer toute ma tristesse, utiliser mes connaissances de médecine sur lui en attendant l'ambulance, insister pour rester avec lui sur le trajet, lui tenir la main, lui montrer que je me soucie de lui, que je suis la seule personne sur cette terre à me soucier réellement de lui… Son âme est pour ainsi dire déjà mienne. Je dois descendre. Mais le dieu est là, et il parle encore. Je pose des yeux ennuyés sur lui. Je lui ferais bien un cours sur l'utilité essentielle de récupérer des âmes et de repérer de préférence les plus solides, mais il enchaîne sur une question provocante au sujet de mon époux. Je n'aime pas beaucoup sa manière de jouer les innocents en contournant l'objet de sa visite. Il se moque de moi. Ou croit pouvoir le faire. Un sourire en coin glisse sur mes lèvres.

– Il est ma plus belle prise, mais rien n'empêche de chercher à renouveler le plaisir.

Je ne m'emporterais pas pour défendre Pluton. Peu de personnes l'apprécient car peu de personnes le comprennent. On m'a souvent dit que ce genre d'homme n'était pas pour une fille douce et bienveillante comme moi. Je dirais juste que je sais soigner mon apparence sociale. Je déteste être prise en défaut. Je n'aime pas être vue dans le mauvais rôle, je le laisse à Pluton et lorsque je condamne ses actions, ce n'est que pour présenter une belle image. C'est une dualité avec laquelle je compose, celle de Cora et Perséphone, de la vie et de la mort, la lumière et la noirceur. Je m'amuse à joindre les deux, ou plutôt, à dégrader l'un au profit de l'autre. Sur mon bureau, par exemple, mes crayons tiennent dans les artères blanches d'un cœur humain en porcelaine orné de fleurs roses. Un objet fabuleux, ne trouvez-vous pas ?

J'ai tourné une réponse assez fermée. Il n'est pas agréable de ne pas savoir à qui l'on parle ni ce qu'on vient vous annoncer. Pourquoi venir à visage caché d'ailleurs ? Je l'observe en silence s'asseoir en face de moi. Enfin, il se décide à changer son apparence. Loki ? Je plisse doucement les yeux, un genre de tic qui exprime ma perplexité. J'ai rarement l'occasion d'être étonnée. Toute nouvelle information amène surtout des interrogations. Car enfin, pourquoi un dieu Asgardien, avec lequel je n'ai jamais eu de contacts, viendrait me voir ? Quand on y pense, c'est presque triste. J'ai toujours lu avec plaisir les histoires de Loki et ses dernières inventions, mais, en ce qui concerne la partie rencontre, j'ai dû me contenter de Thor et de son gros marteau plutôt efficace sur les entités maléfiques que mon cher mari avait réveillé dans un moment de folie quelque peu exagéré. Je retourne sur ma chaise, la curiosité piquée. Peut-être que Braddley devra attendre ma venue à son chevet. Ce ne sera pas un aussi beau scénario que celui que j'avais imaginé, mais je pense qu'il reste viable. Et concernant Loki… Je suppose que de nombreuses personnes se mettraient précisément sur la défensive en le voyant apparaître devant eux, mais je ne me sens pas inquiétée. Je dirais même que je me détends enfin. Je ne vois simplement pas en quoi Loki pourrait nuire à mes affaires. Maintenant que je sais qui est en face de moi, je peux m'adapter et quitter cette attitude semi agressive de prédateur qui ne sait plus quel masque revêtir. L'inattendu qu'il représente semble annoncer davantage de divertissement que de contrariétés. Quelques problèmes, peut-être, mais s'ils peuvent être stimulants, je n'y suis pas opposée. Je prends une attitude professionnelle qu'un regard plus espiègle dément.

– Dois-je évaluer si tu es aptes à mener la vie d'un bon citoyen ? Besoin d'une lettre de recommandation pour intégrer les Avengers ?

Il n'est pas le seul à savoir feindre l'innocence. Je me débrouille et pourrais mener cette séance absurde d'un bout à l'autre s'il le souhaitait. Je serais d'ailleurs ravie d'écrire la lettre et de l'envoyer. Voilà ce qui représenterait une activité amusante.
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Message  Loki Odinson Mer 6 Fév 2019 - 6:38


Que vois-je, de la déception ? Il y aurait beaucoup à s’interroger sur l’origine de ce sentiment, entre la survie du défenestré et la présence d’un noir immédiatement après mais n’est-ce pas normal ? Une salle d’attente est faite pour attendre la sortie de la personne précédente, pas pour juger ce que ladite personne fait une fois sortie. Dommage que le sourire de Proserpine se fane, heureusement que cela n’affecte en rien le reste de son anatomie. Ni ma réplique, d’ailleurs, dont la réponse est d’une sagesse cynique des plus appréciées. Je la savourerais bien s’il n’y avait cet intru dont la prise de conscience a déjà dû être faite, si l’on suppose qu’il a connu la même envolée que l’Humain venant de quitter la pièce. Plus que d’avoir quitté ce monde, je remercie le spectre de suivre l’exemple de l’Humain suscité ; au moins pour la première partie. Je ne suis pas certain que la défenestration soit très utile mais, pour la science, je veux bien assister un mort dans une tentative de suicide. Plus tard cependant, j’ai mieux à faire maintenant. Surtout qu’il n’est pas impossible que cette expérience rejoigne les raisons qui me conduisent à venir voir la déesse des morts olympiens.

Déesse occupée à réfléchir à autre chose jusqu’à ce que je lui rappelle la chose la plus importante dans son environnement immédiat : moi. Son ennui serait insultant si elle avait la moindre idée de qui je suis mais, comme ce n’est pas le cas, je ne lui en tiens pas rigueur. D’autant plus que sa nouvelle réplique est aussi savoureuse que la précédente, s’accompagnant même d’un sourire de mépris qui, j’en suis sûr, s’adresse à Hadès et non à moi.

« Il est ma plus belle prise, mais rien n'empêche de chercher à renouveler le plaisir.

- Je comprends bien. La monogamie est une chose étrange, n’est-ce pas ? »

L’expression perplexe qui fend le visage de Proserpine à découvrir qui je suis est bien plus adéquate qu’une d’ennuie et respectueuse qu’une de mépris, quand bien même je m’intéresse plus à ce qui suivra. Il ne faut pas y voir de l’insensibilité à cette mimique qui rend plus petite encore la partie la plus discrète de son visage, à savoir ses yeux, mais étonner autrui est un peu un talent inné chez moi ; et l’étonnement l’accompagnera régulièrement durant notre discussion, j’en suis certain. D’ailleurs, il commence à m’accoler aussi, considérant qu’elle semble plus détendue par la révélation que la plupart des êtres. Les interrogations de la déesse me conduisent à m’adosser à son pauvre siège, m’amusant.

« Malgré que cela attire leur attention sur toi, que je crois leur idéologie de la "rédemption" comme sélective et que je n’ai pas l’intention d’être citoyen de ce Royaume… et bien, pourquoi pas. »

Je suis sincère, cette expérience peut être amusante et me permettre de trouver la réponse à l’importance question : Proserpine couche-t-elle avec ses patients ?

« Par supposition que cela ne se fera pas en une séance, cependant, je vais me permettre d’aborder la raison de ma venue. Je voudrais t’échanger une âme. »

Après avec conclut en écartant les mains pour signifier ma sincérité, je croise les jambes d’aise et ne tarde pas à en faire de même de mes doigts. Les déposant sur mon genou le plus haut, j’hésite à préciser que j’aurai parfaitement pu aller me servir directement dans son royaume tant cela me semble une évidence. Franchement, s’il avait été question de négocier la chose avec Hadès, c’est ce que j’aurai fait. Les êtres comme lui sont plus intéressants pour Thor, pas pour moi. Proserpine, en revanche… je ne suis pas sans ignorer son alliance de circonstance avec mon frère pour arrêter son mari mais je vais faire une meilleure alliance de circonstance pour arrêter une personne meilleure encore.

« Quel est le prix pour Phobos, demande-je en écartant les pouces de manière similaire à mon geste de main précédent. Evidemment, je comprends qu’en tant que membre de la famille, tu veuilles le récupérer par la suite. Possiblement en un seul morceau. J’ai vu quelques panneaux de location en venant, considère notre affaire de cette nature. »

Cordial sans trop l’être pour ne pas laisser penser à une manipulation plus que ma condition d’existence ne le laisse soupçonner, je suis succinct tant pour expédier cette affaire qu’en passer à la partie inattendue mais possiblement plus amusante ; quand bien même j’escompte profiter de la répartie de Proserpine durant la négociation également. Je ne suis pas certain de savoir ce que vaut l’âme d’un demi-dieu olympien, à part la moitié de celle d’un Olympien comme le suggère l’appellation, qui a été membre de la Justice League, même si je me doute que ce détail signifie qu’il coute plus cher que la moyenne des moitiés, et s’est fait tuer en fonction, exploit notable pour son organisation comme son espèce mais sans lequel je ne serais pas là à discuter avec la femme du gardien des morts.

« Puisqu’il est question de nature, saches que je suis prêt à payer de cette manière comme en service, dépendant de tes préférences. Dans tous les sens du terme. »

Mon sourire et mon regard sont malicieux. S’il est évident que je ne suis pas prêt à accomplir quoi que ce soit de plus difficile qu’aller chercher moi-même l’âme qui m’intéresse dans sa maison de retraite éternelle, je laisse l’occasion à Proserpine de me surprendre à nouveau à travers l’immensité de possibilité que je peux lui offrir. Evidemment, j’ai déjà des idées quand au moyen de paiement mais l’inégalité des sexes, ou galanterie comme les Humains la nomment, m’invite à la laisser faire sa proposition en première. Que ne faut-il pas faire pour être poli en ce Royaume…
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Message  Proserpine Mer 24 Avr 2019 - 11:40

La remarque de l’intrus au sujet de la monogamie me laisse de marbre, et sans doute légèrement méprisante. De quoi me parle donc cet imbécile ? est certainement la question la plus proche de ce qui traverse mes pensées à ce moment. Je dois reconstituer les informations. Nous parlions d’aider les délinquants, que je sache. Ma manière de considérer le couple n’a rien à faire dans cette histoire, sauf s’il faut envisager que je couche avec chaque petite frappe pour lui venir en aide. Un éclair rapide passe dans mon regard terni par la réflexion. Me pense-t-il assez vulgaire pour faire des sous-entendus grossiers quand j’évoque le plaisir ? M’ennuierais-je à jouer les éducatrices ou psychiatres si mon intérêt principal était celui de la chair ? Je cherche des semblables. Je cherche des êtres capables de voir au-delà de ce que je montre, avec lesquels il devient possible d’établir un dialogue, de créer une association, un partenariat, appelez-le comme vous le souhaitez. J’ai éva-lué Hadès comme le meilleur des Olympiens disponible dans ma prime jeunesse. La monogamie n’a jamais été une option pour moi. Que vaut-on soi-même s’il faut estimer qu’un tas de personnes pourraient avoir les qualités requises pour partager votre vie, ou si rien n’est jamais assez, s’il fallait sans cesse ? J’estime avoir une personnalité assez solide pour définir clairement ce que je veux. Et je cherchais une connexion parfaite. Un être qui puisse me satisfaire entièrement, et pour qui je sois tout également. En arrivant aux Enfers, j’ai éliminé une à une mes rivales potentielles. J’ai long-temps été un modèle de fidélité en formant, ironiquement, le pire couple de tous les olympiens, l’exemple à ne pas suivre, en incarnant pour le reste de ma famille l’échec incompréhensible d’une bonne éducation. Avec Hadès, nous étions dans notre monde et ne partagions rien avec l’extérieur. L’extérieur était ennemi. Nous avons été très heureux ainsi. Je regrette que les choses aient dû changer. Une vie à longueur humaine aurait pu me laisser irréprochable, me permettre un chemin parfait, logique et justifiable d’un bout à l’autre. Mais tout est devenu compliqué, bien que je ne considère pas exactement les fragiles humains auxquels je cède parfois comme de réelles tromperies. Ils sont appelés à disparaître, même quand ils possèdent de bonnes capacités de régénération.

« Elle est sans doute étrange pour ceux qui ne savent pas choisir », dis-je simplement avec un froid sourire.

Et, d’une manière bien involontaire, on peut dire que je vise juste. Car il s’avère que je m’adresse à Loki, le dieu aux multiples visages, l’incarnation de la duplicité pour les anciens peuples nordiques. On doit se perdre devant tous les possibles qu’il reste à explorer. Je les perçois, et je trouve plus intéressant de peser le pour et le contre pour m’arrêter à une seule possibilité. Sans doute que Loki perçoit les choses à l’opposée. Ce serait intéressant à examiner… La séance aurait-elle déjà com-mencé ? Il s’installe plus confortablement quand je revêts un rôle plus professionnel par jeu. Les super-héros qui envahissent l’actualité ce dernier siècle n’éveillent pas d’immense fascination en moi. Ils m’ennuient essentiellement. Les humains se renforcent, ils deviennent hostiles à toutes les puissances qui les dépassent et demandent même à être traité comme leurs égaux, comme si cela avait un sens pour un être plusieurs fois millénaire. Comme si leurs pauvres cinquante années d’existence lucide avait une quelconque signification pour nous. Malheureusement, il était vrai que nous ne pouvions plus nous amuser des humains comme j’ai pu le faire à une époque. Je suis bien consciente qu’envoyer une lettre pleine d’ironie au Shield pour confirmer la pleine santé mentale de Loki attirera l’attention sur moi, ou, en tout cas, sur Magdalena, qui peut cependant disparaître dans les limbes aussi vite qu’elle est apparue voilà quelques années.

« Ta venue ici même n’est-elle pas déjà en train de menacer ma couverture ? Mais de toute manière, mes vies sur Terre deviennent de plus en plus courtes. J’ai droit à un coup d’éclat avant de disparaître, tant que je peux choisir le jour de ma mort, cela va de soi. »

Je lui tourne un sourire plus chaleureux. Après éducatrice, que ferais-je ? Je pourrais commencer une vie de héros, moi aussi, après tout. Mais je n’ai sincèrement jamais compris la satisfaction que l’on pouvait éprouver en passant son existence à risquer la sienne pour sauver des personnes dont on se fiche. Ma survie seule m’a toujours semblé la seule chose importante, avec celle de mon époux, évidemment. Cependant, il n’est pas encore temps de savoir de quelle manière je tirerais ma révérence, et l’apparence avec laquelle je pourrais revenir hanter ce monde. Loki préfère ne pas se laisser embobiner par un hors-sujet et en venir directement au but de sa présence ici, chose qui ne m’amuse pas autant sur le moment. Quand une personne qui ne vient jamais vous parler débarque soudain dans votre quotidien, son but est rarement de prendre le thé. Ils ont forcément un service à vous demander, et, presque toujours, il s’agit du genre de service que vous n’avez pas du tout envie de rendre. Voilà pourquoi je préfère les coincer directement dans une conversation imprévue qui ne leur permettra pas de venir m’ennuyer avec leurs réclamations. Echanger une âme ? J’attends silencieusement la suite. Phobos, voyez-vous donc. Juste une location. Je hausse un sourcil. Mon expression s’assombrit au fil de son discours, mais certainement pas pour les rai-sons auxquelles il semble s’être préparé, c’est bien là mon problème. Je le laisse donc terminer et, après un court silence, je me penche un peu plus en avant sur le bureau, d’un air très concerné. Pas pour ce à quoi il pense d’ailleurs. En fait, je n’ai pas du tout réfléchi aux opportunités ou problèmes qu’une alliance avec Loki pourrait me poser. Dans l’immédiat, nous allons avoir besoin de discuter de tout autre chose. Déformation professionnelle, dira-t-on encore.

« Mon cher Loki, je crois deviner que tu as quelques soucis avec les liens familiaux, et que tu ne traiteras certainement pas avec moi comme avec Hela. Je conçois que tu me demandes la location d’un monstre quelconque, mais, penses-tu sincèrement que je suis du genre à louer comme un appartement ou une voiture l’âme du fils d’un de mes cousins ? Et à un étranger qui plus est ? Je l’aurais peut-être fait sans hésiter si j’avais de bonnes raisons de causer des soucis à l’un des miens, et je me tiens plutôt à l’écart de la plupart d’entre eux, je te l’accorde. Mais je n’ai rien contre Arès. Je crois même que les olympiens l’ont fait bien assez souffrir pour qu’il soit nécessaire d’en rajouter. Alors, nous allons devoir reprendre depuis le début. Nous ne parlons pas d’un objet, ni d’un pion, ni d’un outil quelconque, mais d’un membre de ma famille qui, même dans le monde des morts, aura son mot à dire. Pourquoi Phobos, qu’attends-tu de lui ? »

Phobos est un sujet délicat, un jeune homme traité comme un pion pour faire plier Arès. Et même si une certaine justice a été rendue à mon cousin depuis, grâce notamment à la flexibilité humaine des Avengers, toujours plus complaisants dès qu’il s’agit de rallier un être puissant à leur cause, certains torts ne se réparent pas. Phobos n’a jamais été qu’un outil, déjà ramené une fois à la vie pour être tué dans une guerre qui n’avait aucune raison de le concerner. Je n’aime réellement pas l’idée de poursuivre cette sinistre tradition. Si je me tiens à distance des Olympiens et même de la politique des humains, c’est aussi parce que je refuse de participer à leurs pratiques salissantes. Chacun ses limites ou ses valeurs, dira-t-on. Et les miennes se trouvent ici.


Dernière édition par Proserpine le Lun 17 Juin 2019 - 18:39, édité 1 fois
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Message  Loki Odinson Mer 8 Mai 2019 - 10:11


Je crois avoir touché un point sensible avec mon désintérêt pour la monogamie. Les réactions de Proserpine ne sont guère encourageantes face à mes sous-entendus mais je ne m’en inquiète pas. Chacun est libre de penser ce qu’il veut et je ne considère pas ma culture comme meilleure que celle d’autrui, je ne chercherai donc pas à imposer mes valeurs. Parallèlement, il faut admettre que la monogamie est rare dans les panthéons, que cela soit assumé ou que cela soit adultère. Après, peut-on compter les mortels comme de réels partenaires ? Je le fais, tout comme je considère les animaux comme de réels partenaires ; après tout, les Humains sont des animaux. Cependant, une fois encore, je respecterai la différence et comprendrai que mon avis ne soit pas partagé. De toute façon, je ne suis ni Humain ni là pour cela. Ce qui ne m’empêche pas de sourire à la réponse de la déesse, tant par familiarité avec l’étrangeté que par amusement de sa tentative de réplique avec son insinuation.

« D’autant plus que ceux qui ne se limitent pas à un unique partenaire doivent accomplir plus de choix. »

Confirmation, infirmation, quelle importance ? Je me doute ne pas être le bon exemple de polygamie mais je reste sélectif dans mes partenaires. Mes critères sont justes personnels, comme on peut s’y attendre, et parfois utilitaires. C’est cependant hors sujet. Heureusement, nous en abordons une multiplicité et qu’il soit tu un instant ne signifie pas qu’il ne reviendra pas un instant plus tard.

Lorsque Proserpine insinue que ma visite soit une menace à son anonymat, mon expression se décompose pour devenir blasée ; le problème étant que mon interlocutrice est sérieuse. C’est insultant. Comme si l’Initiative, ou quelqu’autre Humain que ce soit, avait une chance de me suivre à la trace. De m’espionner. Peut-être que Victor von Doom en serait capable, cependant je ne vois aucune raison de me rendre dans ce pays que lui ne quitte jamais. Pour en revenir à Proserpine, ses vies sur terre deviennent de plus en plus courtes, comme s’il avait jamais été possible d’y passer plus de quelques décennies sans sembler suspect, et je n’ai pas l’intention de contribuer à ce délai. Enfin, sauf si elle devient réellement insultante. Il ne me semble pas que l’on aille dans une telle direction cependant, quand bien même ma curiosité et mon sens du spectacle éveillent mon intérêt à participer à son "coup d’éclat avant de disparaitre". Aucun problème pour lui laisser choisir le jour, je suis quelqu’un qui sait se rendre disponible. Considérant le sourire chaleureux de la déesse, inutile de le préciser : elle le sait. Sujet suivant, en conséquence.

Phobos, voici qui laisse Proserpine moins de marbre que la polygamie. Sans doute parce qu’il fait parti de la famille. D’un autre côté, chez les Panthéons, la polygamie et la famille vont souvent de pair. De même que la monogamie. Pour l’exemple me faisant face, le mari est à la fois le mari, comme dit, mais également deux fois l’oncle, puisque le frère du père et le frère de la mère. Père et mère, quant à eux, sont aussi oncle et tante, puisque frère et sœur. Et on reste dans un cas relativement simple, je trouve. Pour en revenir à celui qui m’intéresse, de cas, il est donc tout à la fois cousin, puisque fils d’un oncle, et neveu, puisque fils d’un frère. Rien de surprenant à ce que l’expression de mon interlocutrice s’assombrisse, ni même d’inquiétant.

Après un silence pour le suspens, la réponse vient et son cher Loki ne peut s’empêcher de sourire. Moi, quelques soucis avec les liens familiaux ? Voudrait-elle dire que le cycle de réincarnation du Ragnarök rend la généalogie Asgardienne plus complexe encore que celle des Olympiens ? Cela dit, en effet, je ne traiterai pas avec Proserpine comme avec Hela : je n’ai pas encore songé à me taper ma fille. Plus parce qu’elle est un traumatisme d’enfance que parce qu’elle n’est pas agréable à regarder, cela dit. Point qui confirme les compétences de conseillère sociale de Proserpine : elle a compris que ma famille était aussi improbable que la sienne ! Par contre, pour cette histoire de location d’un monstre quelconque, c’est une question de point de vue. Je ne dis pas que Phobos est un monstre, loin de là. Par contre pour le quelconque… Il ne m’intéresse pas en lui-même, c’est indéniable. Tout comme je ne suis pas certain qu’il intéresse vraiment Proserpine, puisqu’il s’agit du fils d’un de ses cousins, mettant en avant l’importance d’Arès qui est aussi son frère. Peu étonnant qu’elle ne veuille pas lui causer du tort, cela attirerait non seulement l’attention des Olympiens mais aussi de l’Initiative. Et puis, c’est vrai, les premiers l’ont déjà bien fait souffrir. Cela sert à ça la famille, être là dans les pires moments ! Le contrat ne précise pas qu’ils ne doivent pas être la cause dudit moment. Un parallèle avec la situation dans laquelle j’escompte embarquer celui qui n’est ni un objet, ni un pion, ni un outil quelconque mais bien un membre de la famille de Proserpine ; comme si tout cela était mutuellement exclusif.

« Si tu as étudié l’histoire récente de ce Royaume, tu dois savoir que les Princesses Diana ont tendance à aller dans le mur. Celle de Themyscira, ta demi-sœur-nièce plutôt impliquée dans la souffrance d’Arès et dans la toute aussi récente mort de Phobos, va rencontrer le sien durant une émission de la Mojovision. Je veux que Phobos la sauve. »

C’est vrai. Une vérité incomplète mais une vérité tout de même. Mes doigts se décroisent.

« Je suis certain que, présenté ainsi, ton cousin-neveu acceptera mon offre. Quitte à revoir sa figure maternelle, il vaut mieux que cela soit dans le monde des vivants que dans celui des morts. »

Quand bien même je doute que Diana puisse rester longtemps dans le Royaume de l’Hadès avant d’être ramenée à la vie. Sans m’arrêter à ses alliés qui ont déjà prouvé avoir la puissance pour ne pas respecter les lois qui ne leur plaisent pas, il faut aussi considérer que Mojo la veut ; c’est une attention qui transcende la vie, la mort, l’espace et l’univers. Si je ne suis toujours pas décidé quant à lui livrer ou non la Wonder Woman au terme de cette émission que je fais pour lui, j’ai promis qu’elle perdrait la bataille ; comme tous les autres participants. C’est le principe du jeu. Quant à savoir comment Phobos perdra, de son côté…

« Evidemment, il ne s’agit pas d’un acte désintéressé. Ni même d’un unique retournement de situation imprévisible pour faire de l’audimat. Cependant, pour le reste, le seul fait de savoir ton membre de votre famille en ma possession devrait être une pression suffisante à ce que la Wonder Woman soit capable de se modérer. »

Je dirais bien qu’il s’agit-là de mon objectif mais c’est inexact : ce n’est qu’un moyen de plus, qu’un domino supplémentaire, dans l’enchevêtrement de plans que j’ai mis en place pour cette occasion. Après, je ne doute pas qu’il s’agisse d’un exploit que de réussir à faire taire quelqu’un comme Diana, sans lui porter le moindre coup qui plus est. Mon exploit sera encore plus grand et très certainement inédit. Possiblement même unique.

« Si tu veux, tu auras ton nom dans les remerciements. »

C’est un trait d’humour mais je me devais de répondre au fait que ma venue ici menace sa couverture. Je n’ai jamais envisagé d’user de Magdalena Nightingal comme point de pression sur Proserpine, simplement car je n’ai pas besoin de pression sur elle. A la fin de cette rencontre, je la remercierai ; la signification qu’on donnera à ce remerciement ne dépend que d’elle.
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Message  Proserpine Mar 18 Juin 2019 - 7:02

Accomplir des choix multiples ? Quel intérêt ? Je dois dire que je reste une adepte de la solution parfaite. Cela pourrait sembler idéaliste à certains, mais je suis convaincue qu’il existe pour tout une réponse qui surpasse toutes les autres. Nous envisageons souvent les alternatives pour donner un peu de sel à nos vies, et il ne serait peut-être pas très divertissant d’avoir des réponses absolues à tout, mais chercher à s’en rapprocher est plus intéressant que s’en éloigner pour satisfaire ses caprices d’aveuglement. Trop de possibilités sans aucune hiérarchie, voilà qui est effrayant et qui donnerait un esprit bien evanescent à celui qui applique ce raisonnement. Mais je ne pense pas Loki de ceux-là. Il serait plutôt, dans l’ensemble, du genre à éviter de me donner raison s’il reste des biais à utiliser. C’est une méthode qui fonctionne plutôt bien avec les nombreux esprits mal structurés qui peuplent ce monde. Dès que l’on peut rassembler deux idées sur un point de ressemblance, les gens se sentent piégés par une logique implacable, alors qu’il suffit d’observer dans le détail pour en mesurer toute la supercherie. Il n’est par ailleurs pas difficile de déduire par simple observation l’orgueil de Loki. Sa réputation le précède, bien sûr, et il s’agit d’un trait de caractère plutôt courant chez les races considérées comme divines, mais il est très visible qu’en plus de contourner la contradiction, il déteste encore plus être sous-estimé dans ce qui devrait être sa spécialité. Cependant, il ne faut pas trop m’en demander, même pour satisfaire sa fierté. Nul n’est infaillible et je ne le connais que sur des “on dit” qui ne vont pas toujours en sa faveur. Je n’oserais dire que sa présence ici est tout à fait sûre sans preuves réelles, et encore moins pour donner dans la flatterie gratuite alors qu’il vient, dans tous les cas, troubler ma tranquillité.

Le regard qu’il me tourne quand je le renvoie à ses problèmes familiaux se veut moqueur, et je devine qu’il m’estime mal placé pour le critiquer, ce qui est faux. Je peux affirmer une chose objective sans qu’il soit nécessaire de m’impliquer. Les comparaisons hasardeuses ne marcheront pas. Cependant, je lui accorde que ni lui ni moi ne pouvons connaître dans le détail l’histoire de nos vies, l’essentiel étant figé dans des mythologies terriennes qui manquent d’exactitudes. Mais, je ne crois pas que la version selon laquelle il ait été rejeté d’Odin au profit d’un frère qui représente son exact opposé, et visiblement la figure attendue à laquelle il ne conviendra jamais, soit fausse. Et si j’en crois tout le reste, il est visiblement très difficile de se construire un bel esprit familial quand l’ensemble de votre famille ne veut pas vraiment de vous, sinon, il n’aurait dans tous les cas pas commis cette indélicatesse. Mais je peux admettre que les liens familiaux ne sont pas mon fort non plus. Ce n’est pas parce que je le reprends par respect des convenances que je pourrais me présenter en exemple. Encore faudrait-il être ce en quoi on croit. Et là, on ne choisit pas toujours, mais on peut toujours rester attaché au concept. Ce n’est pas parce que j’ai tourné le dos à ma mère et à l’ensemble des Olympiens hors des Enfers que je ne trouve pas intéressante l’idée de protéger les liens du sang, sauf si ça devait impliquer ma mère. Mais la raison serait simple : j’ai du mal à l’imaginer dans une situation problématique qu’elle n’aurait pas provoqué d’elle-même.

Donc, j’apprends que Diana de Themyscira, aussi surnommée Wonder Woman, serait dans une situation délicate, une habitude, en effet. Quand on parle de personnes qui ont tendance à s’engouffrer dans les problèmes qu’elles créent, il semble que Wonder Woman soit aussi une bonne candidate. Je n’ai aucune raison de me soucier d’elle. Loki, quant à lui, s’amuse actuellement avec l’émission de Mojo. Je n’ai pas à juger les distractions des autres. Ce que je comprends un peu moins, c’est pourquoi se donner tant de mal - aller ressuciter un demi-dieu d’entre les morts - pour une simple émission. Quand Loki m’assure que Phobos sera certainement d’accord si on lui présente bien la chose, j’hoche doucement la tête.

- Sans doute, tout est toujours question de bonne présentation…
Mais le but, qui devrait moins plaire à Phobos si on lui laissait réellement le choix, est à priori de casser Wonder Woman, ou de la “modérer”, pour reprendre ses propos. Quand il me suggère de me dédier des remerciements, ce qui m’attirerait assurément les foudres des olympiens comme les terriens, je constate qu’il reste tout de même sur sa petite vexation première. J’esquisse un léger sourire. Je réponds néanmoins comme si je n’en avais pas relevé l’ironie.

Non, je crois que je pourrais me passer de reconnaissance, surtout si je suis impliquée dans une histoire qu’on ne m’a pas racontée depuis le début. J’aimerais trouver matière à m’en réjouir ou en rire, mais je manque d’éléments. Pourquoi se donner tant de mal pour Diana de Themyscira ?

Notre conversation paisible est troublée par une porte qui s’ouvre à la volée et l’apparition du visage d’une collègue paniqué.

- Magda, personne ne t’a averti de ce qui vient d’arriver ?
J’essaye de me composer un air concerné pour demander avec un calme moins adapté. Intérieurement, je suis beaucoup moins calme. Cette idiote doit partir au plus vite.
- Que vient-il d’arriver ?
- Un de tes patients a sauté par la fenêtre !
- Tu veux parler de Braddley ?
- Oui !
- C’est vrai que je l’avais trouvé assez pâle quand il a quitté mon bureau… C’est terrible…
Cette imbécile restait dans l’encadrement de la porte avec sa figure choquée, encore plus laide qu’à l’ordinaire, et ses yeux exorbités. Elle semblait attendre quelque chose. Quelque chose que je ne faisais pas et sur lequel elle n’était pas capable de mettre des mots. C’était donc qu’elle ne devait pas attendre grand-chose. J’essaye de l’aider.
- Les pompiers sont sur place ?
- Ils vont arriver…
- Et que puis-je faire de plus utile qu’eux ?
- Rien mais…
- Je crois que je devrais reprendre mon rendez-vous dans ce cas. Mon rôle est d’empêcher aux gens de sauter par la fenêtre en général, je crois que j’ai peut-être une chance que ça ne se reproduise pas avec celui-là. Tu ne veux pas que je l’abandonne, j’espère ?
- Non, non..., bredouilla-t-elle un peu confuse. Je te laisse finir la séance, on va faire le nécessaire…
- Merci, tu me communiqueras l’adresse de son hôpital !
Je lui réserve un sourire bien plus enjoué maintenant que je vais être débarrassée de l’importune. Il faut toujours donner une bonne impression finale pour rassurer les gens. Oui, je me ferai un plaisir de me préoccuper de Braddley, quand j’aurai terminé un entretien actuellement plus digne d’intérêt.
Une fois la porte fermée, mon regard revient sur Loki. Je ne pense pas que ma collègue humaine ait eu assez de présence d'esprit pour réaliser quoique ce soit. Je ne peux m’empêcher de lui dire sur un ton moitié professionnel moitié railleur :

- Tu as bien compris, n’est-ce pas ? Même si ça a l’air amusant, il ne faut pas sauter par la fenêtre en quittant mon bureau, tu risquerais de te casser les os.

Je suis souvent infantilisante avec mes patients, mais j’admets avoir quelque peu poussé l’aspect pédiatrique en sachant qu’il ne s’agit pas d’un réel patient. Si ça avait été le cas, j’aurais probablement poussé dans le pathos en profitant du drame que j’avais provoqué pour devenir celle qu’il fallait consoler. Une technique qui faisait souvent ses preuves pour mettre une proie en confiance. Mais ici, le problème est autre. Mieux vaut n'en parler qu'à demi-mot.
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Message  Loki Odinson Sam 6 Juil 2019 - 13:24


Tout est toujours question de bonne présentation… mon sourire se fait plus malicieux à cette confirmation. Elle ne signifie pas que j’ai gagné le droit d’avoir Phobos, elle signifie que Proserpine sait que je gagnerai Phobos. Qu’elle est donc la seule chose entre lui et moi. Enfin, avec la dimension sur laquelle elle règne ; mais les barrières dimensionnelles ne sont guères dérangeantes. J’aurais pu aller emprunter le dieu de la peur sans passer par la déesse des morts, pour ne pas dire que je l’aurais fait si j’avais dû m’adresser au dieu correspondant. Cependant, la curiosité de Proserpine m’a conduit ici. La politesse aussi, officiellement. La lubricité aussi, officieusement. Evidemment, madame ne veut pas être reconnue pour sa généreuse contribution ; d’autant plus qu’elle comprend que je ne raconte que ce qui m’arrange. Tout vient à point à qui sait attendre et, pour le sexe comme pour le reste, mieux vaut trop que pas assez et mieux vaut tard que jamais !

« J’aimerais trouver matière à m’en réjouir ou en rire, mais je manque d’éléments. Pourquoi se donner tant de mal pour Diana de Themyscira ?

- Alors, commence-je avant que la porte ne soit brusquement ouverte dans mon dos, me faisant clore les lèvres et recroqueviller cet index que j’avançais pour soutenir mes propos.

- Magda, personne ne t’a averti de ce qui vient d’arriver ? »

Alors que la concernée se compose au mieux l’air suscité, concerné, j’en fais de même avec un air consterné avant de tourner le visage vers la source de tout cela. Mon doigt, lui, cède la place à ses camarades majeurs et pouces dans une position de claquement de doigts dont l’indélicatesse serait à l’égale de celle de l’interruption ; ou de l’atterrissage dont cette dernière parle. Défenestration… et ce qui va lui arriver à elle, pourra-t-on le qualifier de déportation ? Mon air se transforme en sourire alors que l’échange se poursuit. Mon épaule, alliée au pied opposé, décale ma chaise pour que je puisse faire un minimum face, rien de plus qu’elle n’en mérite mais rien de moins qui ne lui soit suffisant à me reconnaitre, lorsqu’elle sera capable d’aligner plus de deux pensées consécutives. Oui, mon claquement de doigt aurait tôt fait de me dissimuler comme de la pulvériser mais j’ai une autre idée.

Proserpine ne désirant pas de reconnaissance au point de dissimuler qu’elle puisse être plus utile que des Humains, elle préfère reprendre son rendez-vous. Son rôle est d’empêcher les gens de sauter par la fenêtre et elle croit avoir une chance que ça ne se reproduise pas avec moi… c’est d’une saveur, incomparable. Suffisante à ce que l’intruse comprenne sa place et promette de s’en retourner, missionnée. Proserpine lui sourit, je lui en fais de même et la salue de ma main libre, celle prête à claquer des doigts toujours levée derrière ma tête. Entre mon interlocutrice et moi. Sa conclusion ambivalente me conduit à lui refaire face avec un sourire double, amusé et inquiétant.

Ai-je bien compris ? Même si ça a l’air amusant, il ne faut pas sauter quand on risque de se casser les os…

« Déjà essayé avec un trou de ver, dis-je légèrement en levant mes deux mains et mes deux épaules. La durée de la descente ne vaut pas l’attente à la montée. »

M’avançant sur ma chaise, je joins mes mains et en pointe les index vers Proserpine.

« Une question, avant de continuer. Ta "collègue" fait-elle parti de ces nombreux Humains dotés d’un esprit trop étroit pour souffrir du doute ? Je suis certain que tu sauras la convaincre qu’elle m’a halluciné à cause de son état de choc mais… n’est-elle pas, elle aussi, une menace à ta couverture désormais ? »

Je demande cela l’air de rien comme je pourrais ne rien demander. C’est juste une possibilité qui me semble amusante. Le domino que j’ai poussé peut aboutir à tant de choses s’il aboutit à quoi que ce soit, un grain d’aléa dans une rencontre autrement très posée. Je comprends la confiance de Proserpine face à l’Humaine, dans le pire des cas celle-ci connaitra un accident regrettable à l’instar de celui qu’elle est venue plaindre ; y aura-t-il une personne pour venir avertir l’instigatrice de cela à ce moment-là ? Sans doute, les Humains sont interchangeables. Je m’en suis cependant mêlé, et rien n’indique que je ne veuille pas continuer. Rien n’indique que je veuille le faire, d’ailleurs. Tant de choix… sachant on a déjà exprimé notre désaccord sur ce point.

« Je te laisse choisir. Réponds-moi juste, que je n’ai pas à me mêler de cette histoire d’avantage. »

Mes index révolvers s’en viennent clore mes lèvres sur un sourire espiègle, lequel s’étend jusqu’à mes yeux. Puis ils s’en descendent sous mon mentor. Enfin, lorsque je me lève, ils se séparent. L’une de mes mains fait un large geste, tissant une tapisserie d’illusions sur l’un des murs de la pièce. L’affiche est là : Loki’d. Wonder Woman confrontant les Sinister Six au-devant d’une boite ombrée dont le couvercle s’ouvre, avec évidemment votre serviteur qui se tient au-dessus de tout cela tel un joueur d’échec.

« Mojo veut Diana. Point. Partant de là, j’ai proposé de l’inclure à un concept d’émission, Loki’d. Le principe est simple, j’organise une rencontre et j’explique comment je baise tout le monde. Je ne sais pas si on peut parler de se donner tant de mal, ni même de donner tant de mal. »

D’un retour de la main, je dissipe l’image. Bras le long du corps, tête tournée vers Proserpine, je tais les capacités de la Mojovision. Découvrir son existence a été un peu comme me retrouver à devoir échapper à celle de Thanos, si ce n’est que Mojo a plus de possibilités. Des possibilités qui, même moi, m’intéressent. D’où notre accord. Après, il est vrai que venir ici est peut-être un mal superflu mais on tâchera que ça face du bien là où ça fait mal… chose qui devrait porter à l’orgasme le défenestré, quand on y pense.

« Quoi qu’il en soit, pour que tu puisses t’en réjouir et en rire, je peux réclamer un abonnement à la Mojovision, en guise de remerciement. Intéressée ? »
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Message  Proserpine Sam 27 Juil 2019 - 19:48

L'imprévu est une chose que je préfère éviter en général, et que je n'accueille jamais avec grand plaisir, car il demande de changer d'état d'esprit. Il me faut abandonner un sentiment de contrôle parfait pour intégrer l'idée d'un chaos où plus rien n'a d'importance, où tout peut arriver. Dans mes dernières projections, où tout ne dépendait encore que de moi, j'allais amorcer la conquête d'une âme récalcitrante, et passer une fin de journée tranquille, en me réfugiant très certainement aux Enfers. Mais ce n'était plus possible. C'était gâché, ce qui n'avait rien de dramatique en soi. Je prévoyais une occupation aux prochaines heures, on m'en proposait une autre. Cependant, je n'avais plus la moindre idée de la suite des événements. Quand cela arrive, je m'en remets au présent. Je m'adapte. J'accepte les contrariétés à venir, comme l'intrusion de ma collègue dans mon bureau, ou la possibilité qu'elle se fasse désintégrer, téléporter dans une autre dimension, ou je ne sais quel autre événement regrettable pour sa vie, lorsque Loki fait un geste de la main. De toute manière, le chaos s'était invité avant l'arrivée de l'asgardien, lorsque j'ai poussé Brad à se jeter par la fenêtre. Je pensais le contenir, mais c'est un échec visible. Si les événements devaient menacer ma vie terrienne actuelle, je ne pourrais m'en prendre qu'à moi. C'est pour cette raison que je reprends imperturbablement la conversation avec Loki. Je ne m'inquiète pas de ce qui pourra arriver. J'ai arrêté de m'inquiéter. Les choses arrivent. Peu de choses méritent que l'on se batte pour les préserver car l'idée d'un combat signifie déjà que ce que l'on souhaite garder n'est pas fonctionnel, et finira tôt ou tard par être détruit en nous laissant une blessure cuisante. Je préfère simplement changer de stratégie et trouver de nouveaux angles. Alors, quand mon homologue nordique s'inquiète pour ma couverture, je lui souris, je ricane légèrement.

– Ma couverture est menacée depuis ton arrivée, comme je te l'ai fait remarquer. Si nous sommes toujours à discuter, c'est que je n'ai pas jugé cette éventualité assez grave pour te chasser.

Et plusieurs minutes se sont écoulée depuis l'entrée de Loki, c'est bien suffisant pour avoir permis à mon esprit de redistribuer les cartes du présent et d'ouvrir un futur où je ne serais plus assise derrière ce bureau.

– Mais ne t'inquiète pas, je ne te rejetterai pas la pierre, lui dis-je d'une voix plus douce, un regard plus profond. Tu es simplement arrivé le jour où j'ai moi-même commis une imprudence. La chute de mon dernier patient était possiblement le début de la mienne. Cependant… ma collègue n'est pas un immense problème. La plupart des humains ne veulent pas d'ennuis. Ils ne sont pas durs à convaincre quand on leur présente une réalité plus… rassurante. Elle n'aura que sa parole. Je peux nier. Pourquoi irait-on la croire d'une chose aussi absurde ? Quel intérêt aurait-elle à alerter le reste du monde ? Bien sûr, elle pourrait commencer à me surveiller de plus près et trouver suspect le taux élevé de décès parmi mes patients. Dans ce cas, il me faudrait gagner son amitié pour en passant du temps avec elle, en l'aidant à gravir quelques échelons, en devenant l'être le plus lumineux de son existence... Je pourrais le faire. Je pourrais lui révéler que je suis une déesse et voir si la cupidité la mettra à mes pieds. Je pourrais aussi la tuer afin de ne pas avoir à me préoccuper de l'être sans intérêt qu'elle est.

Et je pourrais aussi la tuer après avoir entamé les deux autres procédés et avoir réalisé qu'ils me demandaient trop d'efforts pour mériter d'être menés jusqu'au bout. J'essaye toujours la voie de la compassion. C'est un vilain défaut. Ou, plus justement, un moyen de me convaincre que la méthode la plus radicale et définitive reste la meilleure. Feindre l'amitié est amusant, voire touchant, au début. Puis, une fois le sentiment d'attente créé, les attentes et exigences deviennent de plus en plus grandes et insupportables. Les gens ne savent pas se contenter de peu. Ils vous font souvent regretter d'avoir réussi à vous en faire admirer. C'est à ce moment que, dans l'idéal, il faudrait pouvoir s'en débarrasser, les effacer de votre vie et donc, les tuer. De la même manière, je n'aime pas révéler mes pouvoirs aux humains. Les voir devenir serviles, soumis, sous un simple argument d'autorité ne me donne même plus envie de capturer leur âme. Un humain que je gagne trop facilement à ma cause est un humain que je ne peux plus souffrir.

Loki se relève ensuite pour reprendre la discussion là où nous l'avions laissée. C'est une chose que j'apprécie. Aucune interruption ne mérite de laisser des questions sans réponses. Comme il se lève, j'en fais de même. Je m'approche de la porte pour en tourner la clé en le voyant débuter une présentation magique. Il serait agaçant d'être de nouveau interrompus. L'affiche qui apparaît sur les murs de mon bureau ne laisse pas le moindre doute quand au goût de la mise en scène, et de la démesure très personnelle de Loki. J'examine sa composition tapageuse avec curiosité. L'exposé est rapide, et ne répond pas vraiment à mes interrogations, mais peut-être que je ne comprendrais jamais ce besoin de se mettre en avant, d'exister aux yeux de l'univers, d'être reconnu et important. Je n'y vois qu'une dépense d'énergie fatigante. Et pourquoi Mojo voulait-il Diana ? Je n'avais d'intérêt ni pour l'un ni pour l'autre, je m'abstiendrais donc d'éclaircissements sur le sujet. Tout en restant debout, je me laisse aller contre le bord de mon bureau en refermant mes mains sur le bois blanc.

– Et comment en vient-on à devenir la star d'un show-télévisé de grand spectacle ? Serait-une une forme de retraite ?

Si Loki estime tout naturel de faire ce qu'il fait, alors je dois trouver un autre moyen d'obtenir des réponses, ou plutôt, de compléter mes informations sur le sujet encore mystérieux de Loki. Après tout, il est normal de trouver une certaine faille dans la cohérence d'un individu qui, autrefois prêt à lever des armées pour l'exécution d'une vengeance, se retrouve à animer une émission extra-terrestre. Nous reviendrons sur ce besoin de se mettre en scène plus tard, et celui de démontrer à une large audience ses grandes capacités de dieux de la ruse. Est-ce un moyen de se rassurer, de reprendre de la confiance, de se racheter, dans son idée, une crédibilité après d'autres échecs ? Je l'ignore et ces questionnements ne trouveront sans doute pas de réponse. Les gens ne sont pas honnêtes avec eux-mêmes. Ils ne disent jamais ce qui est. Et je n'attends pas d'aveu. Je n'attends rien. Je veux juste avoir la certitude de comprendre pour moi seule.
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Message  Loki Odinson Mar 27 Aoû 2019 - 6:41


La couverture de Proserpine est menacée depuis mon arrivée, comme cela a déjà été énoncé ; oui, je sais, je ne laisse personne indifférent. Cependant, il s’agissait d’ajouter une nouvelle variable, pas de se concentrer sur mon unique personne. Certes, je le mérite et suis à l’origine de la nouvelle variable mais il faut bien reconnaitre, modestie oblige, qu’elle n’est plus sous mon contrôle. Je dirais bien qu’elle s’envole par la fenêtre mais ça n’est pas encore le cas. Moi non plus je ne le fais pas, mon interlocutrice ayant été claire sur ce sujet. La déesse ne jettera ni la pierre ni moi, seul son précédent client et sa collègue y ont eu droit, le premier ayant même participé. Moi, c’est à autre chose qu’il m’intéresse de prendre part. Je suis "simplement arrivé le jour où elle a commis une imprudence", espérons que cela continue ; c’est parti pour, vu qu’elle ne me demande pas de partir de mon côté. J’ignore si la chute de son client était le début de la sienne, ce que je sais c’est qu’ils ont tout les deux faits le grand saut.

Cela étant, la "collègue" de Proserpine n’est pas un immense problème ; nous sommes en accord. Dommage qu’elle ne soit pas un petit problème, il n’y a rien de pire que les gens blasés. Ceux qui ne veulent pas d’ennuis ? Non, du tout : ceux-là sont drôles lorsqu’il leur en arrive, des ennuis. Chose qui est inéluctable. Après, force est de constater également leur capacité à choisir ce qu’ils perçoivent de la réalité pour s’en forger une très personnelle. Quant à la raison de croire une chose aussi absurde, parce qu’elle est absurde justement ! Un mensonge se devrait d’être plus élaboré, plus crédible. C’est cependant une question de sagesse, chose qui s’acquiert avec l’âge et qui manque donc cruellement aux Humains. Je comprends Proserpine lorsqu’elle parle d’investir du temps pour s’attirer l’affection de sa collègue, ce n’est pas pour les ans dépensés que cela changera grand-chose… je comprends aussi la méthode simplifiée consistant à écourter l’éphémère en passant à une autre chose inéluctable que les Humains tentent de repousser toujours plus loin de leur réalité sélective : la mort. Je ne suis pas certain que l’anonyme Humaine soit sans intérêt, comme l’énonce la déesse. Je suppose bien qu’on pourrait le lui contester. Je sais en revanche que la vie d’un être humain est courte. Personne ne pourra me dire le contraire.

Assez discuté des Humains, cependant, passons aux choses d’importances. Proserpine se lève à mon rythme et nous enfermes alors que les choses s’accélèrent, d’une certaine manière. Son intérêt est bien placé. Elle en fait de même, la pose plutôt appréciable ; et appréciée. Plus que le duo de questions, toutes amusantes soient-elles. Me retournant vers elle, tapant dans mes mains, dissipant l’image, je réponds.

« Qu’est-ce qui est mieux que moi ? »

Un sourire. Une nouvelle illusion. Un double, où presque. La tenue y est, seulement est-elle portée par Sif. Enfin, son corps. Puis un autre double, avec une tenue différente. Puis un troisième, avec un âge différent. Puis un quatrième. Un cinquième. Autant que l’espace derrière moi est capable d’en contenir.

« Non à la retraite, dit-on tous ensembles, en chœur. Oui à la schizophrénie ! »

Les illusions se dissipent alors que mes mains se séparent. Mon sourire s’agrandit. Mon visage se relève légèrement.

« Après un tel aveu, je suppute bien qu’on se reverra la semaine prochaine, docteur. Si le meilleur divertissement du Multivers ne t’intéresse point, je garde dans l’intention de t’accorder une relation privilégiée avec sa star. »

Je m’avance jusqu’à Proserpine. Ses mains sont refermées sur le bois blanc, les miennes viennent l’encadrer avec les paumes ouvertes. Son bassin est appuyé contre le bureau, le mien lui fait face. Ses yeux me regardent, les miens le lui rendent.

« Serais-tu prête à gagner mon amitié en passant du temps avec moi ? En m’aidant à gravir quelques échelons ? En devenant l’être le plus lumineux de mon existence ? Après tout… l’éventualité n’est pas assez grave pour me chasser. »

Le tour de manège dans ma tête vaut bien plus que l’âme de Phobos… mais je n’en suis pas à demander un paiement en nature. Cela serait insultant pour tous les deux. Devenir l’être le plus lumineux de mon existence le serait également pour une tierce personne mais son absence comme ma tendance à papillonner me pardonneront l’écart. La polygamie également. Cela étant, la barre est placée très haut pour Proserpine. Plus que pour me permettre de gravir quelques échelons en me prêtant Phobos. Plus que gagner mon amitié en m’abandonnant des bribes de temps à l’échelle humaine… sauf si nous ne nous limitons pas à celle-ci. Tant l’amitié que l’échelle humaine. Tant de possibilités. Tant de choix. Et un désaccord pour commencer.

D’un pas sur le côté, je m’écarte pour lui désigner d’une main cette porte qu’elle vient de verrouiller. Elle l’est toujours. Cependant, ma magie lui permettra de s’ouvrir sur un terrain bien différent, si la déesse se lance dans l’aventure. Sinon, je suppose qu’il me faudra m’allonger sur un divan et parler de ma mère. Heureusement que Kratos la connait bien mieux que moi.
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