Interrogation & Jugement [PV : Ivy P. Isley]

Interrogation & Jugement

« Geya Boldarev regardait l’actualité autour des Last Sons depuis quelques heures, elle avait une démarche plutôt simple. Aller sur Google Actualité et taper immédiatement le nom de l’équipe pour découvrir les nouvelles du groupe. Certains sites sud-coréens et japonais tentaient de recenser toutes les actions des Last Sons ; Ils voulaient soit s’éclairer sur les critères des interventions de l’équipe, soit critiquer l’ingérence des actions de l’équipe par des arguments conservateurs jouant avec la méfiance de la super-sécurité ou soit trouver les membres connus de l’équipe. Plusieurs pouvaient être fan du groupe, trouvant enfin une opposition importante à la médiatisation des Vengeurs, d’autres n’appréciaient pas car, le sentiment nationaliste pouvait s’éteindre par la découverte du visage multiculturel du groupe. Geya ne se bouleversait pas de ces critiques, elle préférait regarder uniquement pour savoir quelles missions pouvaient être connues ou non du grand public. Elle vérifiait pour connaître les erreurs, quelles sont les facteurs que le grand public a deviné l’une de leurs interventions. Pour Geya, le but est des Last Sons est précis : La discrétion est primordiale et essentielle.

Les principaux ennemis des Last Sons étaient actuellement dans le registre du secret et des attaques très camouflées en accident. La plupart des victimes des victimes de la Main avait disparu complètement de la planète, peut-être en visite avec les poissons ou torturés dans l’une de leurs bases. Donc le principal but des Last Sons pour Geya, c’était de déjouer les plans de la Main en étant plus secrets qu’eux. Au moins, certains aspects pouvaient être facilement plus jouables avec la réputation d’un groupe de super-sécurité, dénoncer les partisans de la Main au Japon dans le milieu politique était plus facile afin d’écarter toutes les menaces dans cette communauté aussi artificielle qu’elle était. Geya était souvent perçue d’une autre manière par plusieurs Last Sons, peut-être bourrine dans ses méthodes, mais souvent concentrée dans la fin de la Main, ou au moins son affaiblissement pour laisser le territoire aux Last Sons.

Parce que Geya était au moins lucide de quelques idées autour de la participation des Last Sons sur le continent oriental. La Main était peut-être une organisation dangereuse, mais de nombreux défis étaient encore extrêmement importants à prendre en compte sur le territoire. Les groupes terroristes étaient nombreux : En Chine, le terroriste Amon provoquait encore d’énormes troubles alors qu’en Mongolie, la Marche de Kuvira faisait autant de dommages que la Guerre en Syrie ou encore l’État actuel des îles sauvages à cause des mutants suprématistes. Le calcul de Geya était simple : L’ennemi principal était la Main, les problèmes étaient souvent les autres ennemis, souvent embrigadés par leur extrémisme, faisaient que les Last Sons perdaient leurs temps avec des conflits complètement inutiles. Son père avait toujours une idée assez fixe de son rôle : Il voulait, comme sa fille, l’extermination de la Main, mais il tentait aussi d’autres enjeux. Par la promesse faite à Korra, Sergei de Boldarev devrait faire pression au Gouvernement Chinois pour des excuses et des réparations envers son Peuple. Son père et Alexander travaillaient aussi largement pour un autre sujet que les X-Men aimaient beaucoup : La normalisation des mutants.

Au niveau international, la Justice League a normalisé les mutants par leur combat public de leurs membres pour faire comprendre que des pouvoirs extraordinaires n’étaient pas synonymes aux ambitions extraordinaires. L’Asie était fragile sur ce sujet, et bien que Geya ne partageait pas les mêmes envies de son père, elle pouvait comprendre le méthode de celui-ci pour avoir une ambiance plus facile. Mais à chaque essai de pacification, le revers pouvait être brutal pour plusieurs raisons. Des groupes pro-mutants pouvaient facilement craindre le pire à un gouvernement ou à une population. Dans d’autres cas, il existait toujours des illuminés voulant à tout prix que leur idéologie devienne principale sans se soucier des autres problèmes de la société.

Pavel, Korra et Rose avaient fourni des différents rapports sur une mission en Indonésie où encore le Gouvernement avait presque provoqué un chaos à cause d’une illuminée voulant obliger son idéologie à tout le monde. Après les groupes paramilitaires, les groupes communistes, les groupes religieux et les groupes pro-mutants qui ont tenté de provoquer des troubles importants, l’Asie a reçu la visite de l’extrémisme de l’écologie. Pamela Isley, alias Poison Ivy, avait décidé de foutre en l’air toutes les promotions de normalisation en fonçant directement sur place. Pavel avait noté dans son rapport « Je soupçonne Green Peace d’organiser la deuxième vague. », peut-être en forme de blague, mais Geya considérait encore que Pamela avait provoqué une faute considérable d’intervenir dans un pays fragilisé par la peur des autres et, ayant beaucoup plus de facilités à aller dans un extrémisme considérable dans l’avenir.

Geya s’était proposée de cette manière à aller interroger les raisons de cette illuminée et de son poison dans la société. Elle avait été un problème à Gotham et maintenant elle allait devenir un problème pour l’Asie. Accompagnée par certains militaires, Geya avait trouvé un habit plutôt normatif à sa position de civil, chemise noire, pantalon de la même couleur que sa chemise, ses cheveux étaient attachés en boucle et elle portait un certain calme dans sa démarche. La plupart des cellules était encore vide, mais la protection était à son maximum que cela soit pour un terroriste anarchiste comme Amon ou le Joker, ou encore pour des êtres possédant des mutations liées aux autres dimensions, à une mutation artificielle ou encore à une mutation naturelle.

Arrivant devant la cellule de la prisonnière, Geya se montrait plutôt antipathique, sans sourire et montrant surtout un regard plutôt amorphe envers celle-ci. « Alors, comment ça va? » Elle venait de prononcer les premiers mots en russe, mais c’était fait exprès pour savoir qu’Ivy n’avait pas fait un travail considérable en venant sur le continent. Lui laissant le temps de venir en face d’elle Geya lança les premières hostilités envers Pamela en anglais cette fois-ci.

« Tu as compris quelque chose de ma dernière phrase? Le russe est un langage plutôt complexe, mais vivant sur le territoire depuis presque un millénaire. Est-ce que tu es venue ici sans comprendre les langues et sans comprendre ce qui tourne dans chacun des pays en Asie? Tu es donc venue en Indonésie, sans comprendre les complications de la population sans qu’une illuminée comme toi puisse amener. Tu décides de venir nous faire la morale en intervenant sans réfléchir aux conséquences. Alors, c’est quoi tes excuses? Tu as eu une enfance de merde? Tu te bats pour quelque chose qui dépasse notre entendement? C’est quoi le délire de venir jouer avec ton poison idéologique quand tu ne connais absolument rien du monde autour de toi? »

Geya n’était pas une psychologue d’Arkham, ses domaines étaient le combat et d’organiser des opérations pour les Last Sons, et pour les organisations filières du groupe de son père. Elle s’attendait à un discours d’illuminés, sans réelles connexions avec le monde ou même avec la population. Cependant, Geya était assurée qu’il risque avoir des conséquences assez importantes en Indonésie à cause des actions de cette empoisonneuse. »

J’ignore combien de temps c’est écoulé depuis que j’ai été enfermée ici, ce que je sais c’est qu’il ne m’en a pas fallu beaucoup pour m’habituer à cette cellule. Peut-être ai-je tord mais je la trouve assez similaire à celles du confinement solitaire d’Arkham, avec son lit au fond résumant la large de la pièce et surplombé d’une étagère, son bloc pouvant servir de table de chevet et de plan de travail, son rangement en hauteur et son combiné toilettes et évier. Tout est d’un blanc cru diffusant la lumière du néon accroché au plafond et seule une paroi est composée de verre, donnant à voir le couloir. Si les gardes qui y patrouillent régulièrement sont la seule source de mouvement à observer, je leur préfère le calme qui règne lorsqu’ils ne sont pas là même si je perturbe le silence en pianotant doucement sur mon collier inhibiteur. Allongée sur le dos, je me dis que les choses auraient pu être pires pour une prison asiatique. C’est surement cloché de les voir moins respectueuses des droits de l’homme que les prisons européennes ou américaines mais, d’un autre côté, certaines de ces prisons ne s’encombrent déjà pas beaucoup desdits droits et je comprendrais parfaitement qu’on me les refuse. Ça n’a pas l’air d’être le cas pour l’heure et je suis curieuse que s’installe la routine pour me faire une meilleure idée de mon séjour ici.

Non, je ne compte pas y rester durant le reste de ma vie mais j’attends de voir comment les choses vont tourner. Je n’ai pas la moindre idée de si je vais avoir un procès ou non, cette fois, ni si je serais transférée ailleurs voir suivie psychologiquement. Je n’ai pas beaucoup de souvenirs de mon procès suite au massacre de Nouvel Eden par les Vengeurs, le choc de la perte de mes enfants comme d’être seule survivante assombrissant tout ce qui s’y est passé. Mon avocat, dont je ne saurais dire le nom mais qui me semblait avoir été payé par une entreprise Wayne plutôt qu’être un commis d’office, a plaidé la folie et c’est arrangé pour que je retourne à Arkham. Je ne vais pas m’en plaindre, Arkham Asylum est sans doute ce qui se rapproche le plus d’une maison pour moi et je n’ai jamais eu droit aux méthodes de choc donc je n’étais pas si mal lotie là-bas. Je ne sais pas si l’on me fera consulter ici aussi, à dire vraie je suis plus concernée par les possibilités de photosynthèse. Le néon n’est pas fait pour cela et je suis bien trop grosse pour m’en contenter ainsi, sans sortie quotidienne comme c’était le cas à l’Asile, je risque de m’affaiblir. J’aurais dû être plus précise dans mes conditions de réédition mais la forêt passait avant moi. Et puis son sort est pire que le mien, je ne pense pas qu’ils essaient de me brûler vive ici. Où que l’on soit, d’ailleurs.

Des pas raisonnent dans le couloir et je n’y prête pas vraiment attention, les yeux toujours clos. Même lorsqu’ils s’arrêtent, ce n’est pas mon affaire. Ce n’est que lorsque j’entends les mots dans une langue que je ne comprends pas que j’ouvre les yeux et tourne la tête sur le côté, découvrant que je suis effectivement destinatrice de ces actions. En tête des militaires du type que j’ai déjà pu observer, il y a une jeune femme plus petite que moi d’une bonne tête portant un accoutrement simple et sobre. J’ignore si elle est avocate mais c’est à cela que sa tenue comme sa coiffure me font penser. Son air aussi, avec son regard qui ne s’implique pas réellement dans ce qui n’est qu’une affaire de plus dans sa vie. J’ai toujours apprécié cela avec les avocats, quelque soit la ferveur qu’ils mettent au tribunal ce n’est que prestation et ils se battent pour ou contre le sort de personnes qui subiront les conséquences de leur action plus longtemps qu’eux se souviendront avoir agir. Ils n’ont généralement pas de jugement sur les actions de leurs clients comme de leurs pairs et, en cela, sont plus tolérants que les gens normaux.

Le silence ce fait et je me lève pour aller faire face à mon interlocutrice, laquelle semble attendre cela d’ailleurs. Face à la vitre, je me tiens droite tout en repliant mes bras pour me prendre les mains au niveau du ventre, les doigts de la gauche se refermant sur le pouce de la droite tandis que l’index de celle-ci vient les gratter.

J’écoute calmement la déclaration en anglais, bien plus compréhensible. Il est évident que je n’ai pas compris la dernière phrase et l’explication qui l’accompagne me laisse tout d’abord perplexe avant que je ne comprenne. Il est malin que de vérifier ma connaissance de mon environnement par un test linguistique même si la jeune femme désamorce seule son piège, chose qui me fait légèrement sourire. Les conclusions qu’elle tire sont cependant suffisantes et le développement s’en va faire une critique. Plutôt que de poursuivre pas des accusations, ce sont mes excuses qui sont réclamées et supposées. Mon sourire s’élargit et je ferme les yeux un instant, les rouvrant cependant pour regarder mon interlocutrice avec douceur lorsque je lui réponds.


Mon précédent passage au tribunal ne m’a pas montrée comme une accusée très coopérative et, si cela a été utilisé pour étayer mon état mental nécessitant traitement, je ne pense pas m’en sortir mieux cette fois. Je n’aime pas qu’on parle à ma place car on me prête toujours des choses qui ne sont pas miennes, car on me normalise et que cela permet d’éviter d’écouter ce que j’ai à dire. Je sais que ce que je déclarerai ne plaidera pas toujours en ma faveur et que je ferais de grossières erreurs ce faisant mais je crois qu’en certains moments la sincérité vaut la peine d’être dite. Tout comme j’admets que le mensonge est généralement plus aisé. Heureusement, si on m’a accusée d’être folle à cause de ma nature et de mon dégoût de l’être humain, on ne m’a jamais accusée d’être idiote. Au tribunal tout du moins.


Je me répète, puisque mes arguments comme mes intentions n’ont pas changé depuis mon arrestation par les Last Sons et que je leur ai dit, néanmoins c’est le meilleur moyen de trouver un interlocuteur. Je comprends qu’on puisse voir l’encouragement de la différence et la démonstration qu’il peut y avoir du mieux comme un poison idéologique. Donner de l’espoir aux gens peut les détruire mais j’espère bien qu’il se réalisera. Je l’espère pour eux et surtout pour la forêt car, même s’ils sont esclaves ensembles, les végétaux sont massacrés par les humains. Oui, le parc national de Tesso Nilo dispose désormais de défenses contre les criminels qui viendraient y allumer des incendies mais cela ne s’applique pas au reste de la forêt primaire et ne s’étendra au travers des îles qu’en cas d’incendie. Je suis vénéneuse, c’est un fait, mais le venin réagit toujours à un contact indépendant de sa volonté ; et j’agis de cette manière.


Je suis restée relativement immobile durant mon discourt, continuant de faire calmement face tout en me grattant les doigts.

Interrogation & Jugement

« Un grand mystère pouvait se multiplier dans l’humanité, cela s’intègre dans un contexte plutôt de la diversité ouverte et allégeant la région ou le pays d’une vision multiculturelle. Geya était souvent dégoutée par l’aveuglément volontaire de quelques fanatiques pouvant émerger par une idéologie dite universelle. Les religions, les idéologies politiques, les désirs de souveraineté ou même la tentative d’avoir de l’argent étaient des facteurs humains pouvant se propager comme de la poussière dans tout ce que l’Humanité aimait profaner et souvent reculer. Les Last Sons devenaient la force d’autorité pour ces petits criminels en quête de grandeur. Ce mystère pouvait dégouter facilement la jeune fille de Sergei par la raison de l’inopportunité de la cause. Oh oui, les pauvres avaient besoin des marxistes violents pour réapparaître dans des sujets de l’actualité indienne, mais tout ce qui devenait politique ou religieux agaçaient énormément Geya, surtout quand ces thèmes tentaient d’empiler sur ce que les Last Sons voulaient réellement combattre.

Et après tout ce bordel à travers l’Asie, après avoir chassé des mercenaires dans la Chine inhabitée ou même de combattre des membres de la Main à Maripoor, des enfants avaient tendance à vouloir avoir plus de visibilités que les autres. Et c’était assez simple de jouer avec les faveurs du gouvernement… son père escroquait déjà une grande partie des gouvernements de l’Asie pour une démesure dans le financement. Les Gouvernements demandaient en retour une plus grande attention envers certains dossiers et là, cela pouvait devenir presque n’importe quoi. Les Last Sons devraient gérer des petites crises dignes des gosses gâtés. C’était épouvantable de voir ces petites crises s’émerger quand Korra aurait pu enfin aider à débusquer Amon ou un autre enfoiré de la Main.

C’était une perte de temps, telle que les grandes discussions philosophiques de Pavel pour essayer de la flirter ou pour n’importe quelles pauvres individus faisant de la gente féminine. Et peut-être que Geya était aussi en train de perdre son temps en allant négocier avec la dernière folle de service, faisant cela pour des idéologies vertes. Elle n’était pas la première à vouloir se faire entendre sur le sujet de l’environnement. Répondant à la première réponse par la non-recherche d’excuses, Geya était réellement sceptique à une future réponse logique de cette Pamela.

Au premier point, la femme verte tentait de contrer le premier point d’inculture linguistique poussé par Geya. Elle tentait de considérer un point que les pays ne l’intéressent pas, sa belle petite forêt était plus pertinente. Puis, c’est le temps de sortir son fil d’actualité sur son téléphone portable. Est-ce que Geya venait de tomber sur une activiste vivant dans ce monde et ne voulant que faire des actions en voyant que les commissions écologiques ne soient pas respecter? Peut-être que Poison Ivy tentait de l’endormir par des explications et des logiques la faisant juste avouer un fanatisme aveugle. Après une partie de ce long monologue, Pelageya préférait se foutre un peu de sa gueule. C’était bien trop long et ses justifications ressemblaient aux justifications de collégiens découvrant les cruautés de ce monde. Faisant bouger sa main comme un canard, alors qu’elle prenait réellement trop temps afin de s’expliquer.

« Non. Je ne sais pas si tu as un second pouvoir pour essayer de perdre les gens et de les endormir, afin qu’ils te concèdent tout dans ta gueule comme une enfant gâtée, mais je pense que tu te trompes de planète en discutant avec moi. Alors, ta petite vision que tu représentes le grand Peuple de la Nature devant les méchants industriels, tu peux le garder pour toi. Parce que d’un coté, tu ne représentes pas la nature ou la vie végétale et de l’autre coté, je ne représente pas l’espèce humaine. Tes combats n’ont aucun sens ici et ils ne vont jamais avoir de sens. Si le Wakanda veut nous aider pour de nombreuses thématiques autour de la nature, de la vie humaine et autres, on n’a pas besoin de se faire envahir par une collégienne en manque d’attention, croyant représenter la planète Terre. On a déjà leur chef pour nous aider et lui, il est au moins courant que le Monde ne change pas selon ses aveuglements volontaires…  

Malheureusement pour toi, Il n’existe pas de terrain d’entente, parce que personne ne va négocier avec toi, en tout cas pas sur le sujet de l’écologie ou de la vie végétale. On pourrait cependant te placer en discussion avec un fanatique religieux qu’on a capturé récemment. Il parle pratiquement le même langage que toi : Il ne faisait pas pour lui, il faisait ça pour Dieu, car vu que le Gouvernement Indien voulait enlever quelques monuments pour les replacer à une autre place : L’Inde allait déclencher la colère de Dieu. Finalement, il a décidé de s’organiser une milice et de tenir en otage plusieurs politiciens pour sa petite cause de lunatique. Tu peux bien prétendre que tes causes sont différents, mais vous deux… vous parlez pour des causes que vous réinterprétez et non qui sont réels. »

Pelageya trouvait que Pamela était vraiment idiote de penser de pouvoir faire des changements scientifiques et politiques à cause de ses actions. Elle allait plutôt condamner rapidement tout ce qu’elle défendait en Asie par son fanatisme. Est-ce que c’était possible de faire changer d’avis pour le Gouvernement Indonésien? Non. Parce que le fanatisme amène souvent une réponse violente et elle venait de provoquer une crise, non simplement pour son délire écologique, mais aussi pour les mutants qui souffraient déjà des préjugés du passé.

« Et en quoi mon nom ou mon rôle peuvent être intéressant? Je suis une représentante de l’espèce humaine, est-ce que c’est vraiment pertinent qu’une méchante humaine possède un nom ou encore de ce que je représente réellement? » »

La mimique de la main me surprend et m’interpelle, tant par son irrespect que par son aspect enfantin tout deux en contradiction avec la tenue comme le lieu. J’ai eue une formation universitaire et suis capable d’improviser des exposés sans réelle difficulté, simplement car je maitrise mon sujet, mais il semble que ce soit une mauvaise idée face à mon interlocutrice : peut-être avait-elle raison lorsqu’elle se considérait incapable de comprendre, même si elle ne semble pas stupide. Il m’est possible de synthétiser de la mélatonine pour provoquer le sommeil néanmoins c’est hors de propos, ce n’est qu’une manière de m’agresser en développement du geste précédent. Cela serait triste de me "tromper de planète" en discutant avec ma vis-à-vis, elle est la seule interlocutrice qui me soit donnée pour l’instant. Mais une interlocutrice qui parle à ma place, chose qui me lasse déjà.

Je ne représente pas la nature, je me bats pour elle comme d’autres se battent pour les humains, ou l’Humanité avec une majuscule. Mes combats ont du sens non car ils sont amenés à détruire mais parce qu’ils cherchent à construire, à améliorer, de manière analogue à ce que le Wakanda m’a montré possible ; sauf si les Last Sons s’y opposent. Mais je conserve l’espoir en eux, sans quoi ils n’auraient pas attiré d’héros Wakandais en leur sein. L’évocation d’une "collégienne en manque d’attention" me fait sourire, comprenant enfin à quoi me fait penser l’attitude de mon interlocutrice : une adolescente. Bouillonnante, agressive, persuadée d’avoir raison et irrespectueuse pour le principe. Peut-être que ses mots même sont révélateurs de ses émotions, puisque je ne suis certainement pas en manque d’attention sans quoi je n’aurais été arrêtée.

L’exclusion d’une possibilité de discussion me fait perdre mon fin sourire, laissant entrevoir mon erreur sur les Last Sons. Oui, ils ont le Roi du Wakanda dans leur rang et c’est pour cela que je considère qu’un arrangement similaire au Wakanda est possible ; Diana a passé tant de temps à tenter de me faire accepter de travailler avec les autres, de leur laisser une chance, il était clair qu’elle y croit. Je l’ai fait, à ma manière, mais il semblerait qu’elle ait eu tord. Peut-être que c’est de vivre au Wakanda qui lui donne de tels espoirs, là où elle les perdrait bien vite en Asie. J’ai quitté le premier pour la seconde et j’en paie le prix.

Faire le parallèle entre un fanatique religieux et moi peut avoir sa pertinence, puisque je crois en la nature comme certains croient en leur religion, mais la bonne idée de l’adolescente face à moi est sabordée par la suite du discourt de celle-ci : je ne me suis organisée ni milice ni n’ai pris d’otages. Non seulement nos causes sont différentes mais nos méthodes sont différentes également. Et si la colère d’un Dieu Tout Puissant est quelque chose dont je doute également, voir la cause écologique et sociale déclarée comme irréelle est exaspérant. Sans doute le réchauffement climatique est-il également un mensonge des écologistes pour attirer l’attention, à ce compte-là ; sans parler de l’exploitation ou encore des massacres de civils. Je ne connais pas l’Asie mais je suis sure qu’ils ont des exemples, je ne répéterais cependant pas ceux présent en Indonésie considérant la mauvaise foi de l’adolescente.

Adolescente qui continue de prouver qu’elle en est une, parlant de manichéisme et de se contredisant une nouvelle fois ; quel est le point de se déclarer non-représentante de l’espèce humaine afin de m’expliquer que je ne suis pas représentante de la nature dans sa première partie si c’est pour se considérer comme représentante de l’espèce humaine dans sa conclusion ? Au moins, cela me conduit à sourire légèrement, par bienveillance et non moquerie. Peut-être que tout ceci est un test pour mon interlocutrice, mes antécédents doivent laisser penser que je puis servir d’entrainement aux Supers-héros les moins expérimentés ; je ne tue ni même ne maltraite mes prisonniers et je suis sensément dérangée, c’est plus aisé de faire ses armes contre moi que contre des gens comme Bane ou le Joker, à la fois meurtriers mais également d’une grande lucidité sur le monde. Ce ne sont pas des gens auxquels les questions de l’adolescente, ou même le ton qu’elle emploie, serait sans conséquences. Personnellement, je n’y vois pas de mal pour l’heure, pas même de méchanceté ; et je répons avec la douceur qui s’impose.


Cela peut sembler étrange dans la bouche d’une manipulatrice mais c’est vrai. Oui, je tiens considération de la place dans les rouages lorsque je veux faire fonctionner ceux-ci à mon avantage. Néanmoins, je m’intéresse toujours aux personnalités et passifs des individus lorsque j’en ai l’occasion, c’est ainsi qu’on les approche le mieux.


Ce dont je suis plus incertaine c’est que cette ligne directrice guide les Last Sons. T’Challa, comme Diana, est un ancien membre de la Justice League et cela implique des valeurs très humanistes. S’il a joint ce groupe, c’est que lesdites valeurs ne doivent pas en être absentes mais cela ne signifie pas qu’elles y sont prédominantes. Wonder Woman est quelqu’un qui voit le meilleur et cherche à le cultiver, reste à voir si c’est également le cas des Last Sons ; même si cela semble mal parti. Je n’en tiens cependant pas rigueur à mon interlocutrice, sans doute a-t-elle des preuves à faire. Je ne l’interrogerais pas là-dessus, ayant déjà eue l’occasion de m’attirer plus de problèmes que je n’en avais sans obtenir de réponse valable.

Avec calme, je m’assieds sur les toilettes, m’accoude à l’évier et croise les jambes d’aise. Si aucune négociation n’est possible, cette conversation ne devrait pas durer longtemps mais je m’installe tout de même. Tant que la discussion n’est pas terminée, un "non" n’est pas définitif et d’autres solutions peuvent être trouvées. Cela sera plus difficile que de simplement m’imposer sa volonté mais, si les Last Sons n’ont pas besoin de mes phéromones, mon interlocutrice n’a pas l’occasion de me faire taire pour l’instant.


Evidemment, l’aide du Wakanda et l’acceptation du sacrifice de nombreux végétaux le temps que cette aide soit mise en place ont permis de compenser les effets négatifs sur les entreprises afin qu’elles n’aient aucun intérêt à refuser obstinément les évolutions proposées. Enfin, aucun intérêt autre que celui de produire de l’argent sans rien changer. Je ne suis pas stupide, je sais que les humains ne détruisent pas la biosphère par méchanceté, surtout considérant les efforts que cela leur prend. Non, c’est une simple question d’utilitarisme : certaines populations humaines vont tirer un bénéfice largement plus grand qu’une planète artificialisée et cultivée que d’une planète sauvage. Néanmoins, les populations qui sont rendues outil de cette destruction et de cette transformation ne sont pas destinataires de ces améliorations ; c’est d’ailleurs ainsi que je trouve des soutiens, même si l’utilisation de mes phéromones permet de s’assurer qu’ils ne me trahissent pas. La neutralité est cependant restée une option, de même que l’absence de violence quand on me laisse la choisir.


Je suis consciente qu’énoncer tout cela est inutile si les incendies criminels, la corruption du gouvernement, l’esclavage moderne et la déforestation ne sont pas réels. Après, j’espère bien que l’accusation d’absence de connaissance des événements au sein de l’Asie signifie que mon interlocutrice en possède, auquel cas seule la mauvaise foi lui permettrait de nier ces faits. D’un autre côté, elle l’a déjà fait.


Avocate, psychologue, psychiatre, interrogatrice, peut-être même membre les Last Sons… il est temps d’obtenir des réponses sans poser les questions. A mon aise avec les jambes croisées et l’un des bras accoudés, je passe ma main libre dans mes cheveux afin d’en replacer une mèche derrière l’une de mes oreilles.