The Heroic Age
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Pour quelques coups en trop [Maël]

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Message  Yitzhak Anavim Ven 11 Nov 2016 - 17:45

De l'avis de tous, Bobby McNeal était un connard, le genre arrogant pas très utile qui voudrait persuader le monde du contraire. Comme il peut se rendre invisible, il aime bien se la jouer super espion mais avec un réel problème pour trier les informations. Je vous jure, c'est une vraie plaie de l'entendre palabrer pendant une heure dans l'espoir de récupérer un truc vraiment intéressant dans ses rapports. Puis ça sert pas à grand-chose de lui demander de synthétiser la prochaine fois, il est complètement bouché. On sait jamais hein, que trouver des bretelles dans un laboratoire annonce la création d'une bombe atomique par une succession de connexions. Mais on est pas dans un Agatha Christie, les détails débiles s'associent pas ensemble juste pour faire un scénario trop complexe parfait. Ils restent juste débiles, et font passer pour un gros con celui qui les mentionne. Assommer Bobby, c'est le genre d'envie qui vous prend généralement moins d'une minute après sa prise de parole. Faut se retenir. Bizarrement, ce n'est pas trop dur, parce que devant une intelligence aussi inférieure, on se dirait que ce serait un peu comme frapper un labrador tout fou qui frétille joyeusement pour une raison inconnue de tous, même de lui. J'invoque toujours ce genre d'image pour prendre sur moi. Ça m'évite de prendre au sérieux ses piques à peine voilées sur la prétendue incompétence des autres. Pour Bobby, affirmer son importance à la Confrérie passe aussi par minimiser celle de ses collègues. Et ce soir, je crois qu'il a pas franchement assuré de ce côté. Je suis rentré au QG pour trouver un couloir bien barbouillé de sang frais mais personne, néant. Au début, je dois dire que ça m'a un peu inquiété, je tenais pas à tomber sur un bon camarade mort ou découvrir qu'on était infiltré. Mais quand j'ai butté sur un corps invisible, j'ai tout de suite relativisé. Parce que à force, il fallait bien que quelqu'un refasse le portrait de Bobby.

– Mais qu'est-ce qu'il est con !

Je précise qu'à ce moment, le corps ne me donnait pas beaucoup de signes de vie, mais puisque la mutation restait active, je pouvais en déduire qu'il n'était pas mort, et donc l'insulter. Non parce que, c'est pas très malin de maintenir son invisibilité quand t'as sérieusement besoin d'un médecin. Et il était bien sonné le pauvre. Pas moyen de le réveiller et d'annuler les effets pour admirer sa nouvelle tête. J'ai fini par lui envoyer une décharge électrique dans la poitrine, ça l'a un peu ramené à lui.

– Ah ouais… Quand même.

Le moins qu'on pouvait dire, c'est que son pouvoir d'invisibilité allait lui être clairement utile pour les prochaines semaines, en étant optimiste. Entre le visage tuméfié, la mâchoire défoncée et le torse bien entaillé, il était pas beau à voir, déjà qu'il ressemblait pas à grand-chose de terrible avant. Il essaye de me baragouiner un truc qui se termine en un gémissement douloureux. Pas la peine de causer gros, tu vas juste te péter les derniers os en place. Bon en plus c'est génial, le guérisseur de la Confrérie n'est pas là aujourd'hui, il fallait vraiment qu'il choisisse bien son moment. Je le force à se redresser en lui demandant de pas claquer d'une hémorragie cérébrale ou d'un truc qui se voit pas, et on fait un bout de chemin jusqu'à un canapé. Elle est où la trousse de premiers soins déjà ? Je pourrais le lâcher dans la rue, mais on risque de dire que c'est un mutant qui a fait le coup – ce qui est très fortement le cas, vu la gueule des blessures. Quel mutant du coin est capable de faire ça d'ailleurs ? Ça pourrait être du Sabretooth mais si il s'était énervé comme ça en a tout l'air, j'aurais retrouvé une charpie, et pas un truc vaguement humain.

– T'as encore gonflé quelqu'un pas vrai ? T'es lourd. T'es au courant qu'on avait besoin de toi ce soir ? On perd une occasion là.

Oui, ça aussi ça m'énerve. Je lui avais donné une bonne mission d'infiltration, un truc facile, en plein pendant une réunion de crise chez Stryker, et là c'était mort. J'avais pas de quoi broder en moins de deux heures un autre plan plus complexe. Je me retrouvais juste comme un gland à ouvrir tous les tiroirs du coin pour trouver une bouteille d'alcool à 90 avant de rafistoler notre homme invisible tout cassé. Puis j'ai commencé à entendre du mouvement derrière moi. Je me dis que ça doit être le responsable de l'attaque, s'il a pas eu l'idée de prendre la fuite pour faire porter la culpabilité à quelqu'un d'autre. Et je pense pas beaucoup plus loin quand je me retourne pour l'observer, même si il a l'air toujours passablement bien remonté. Au pire, je suis pas Bobby, je peux le calmer.

– J'ai pas l'habitude de jouer les infirmières mais je dois bien réparer vos conneries, elle est où la pharmacie, t'as repéré un truc qui y ressemble ?

En même temps, c'est pas une tête que je vois souvent, et je le saurais parce qu'un mec ténébreux comme ça qui me regarde avec un air si sauvage, j'aurais forcément trouvé ça inspirant à l'occasion. Son visage m'est assez familier ceci dit. Je l'ai déjà croisé dans les banques de données de la Confrérie et je m'en souviens à cause d'un truc… Quoi déjà ? Un truc cool je crois. Ça va me revenir, mais comme il a l'air un peu hostile, je suis pas sûr que ce soit le moment pour me concentrer sur la question.
Yitzhak Anavim
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