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Commémoration [pv Lucky]

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Commémoration [pv Lucky] Empty Commémoration [pv Lucky]

Message  Ash Lun 6 Juin 2016 - 10:34


Commémoration (Jonathan / Lucy)

« Marseille et son grand soleil d'été. Voilà vingt ans que Jon n'avait plus mis les pieds dans cette ville. Rien ne lui manquait, il était enfant lorsqu'il en état parti et il n'en gardait pas vraiment de souvenirs. Les seuls qu'il avait conservait, c'étaient ceux de sa mère et ils lui étaient douloureux, cruels, sa mère lui ayant toujours beaucoup manqué. Jonathan s'était toujours demandé si sa mère était comme lui, peut-être aurait-elle mieux compris la situation que son père? Car Edouard n'avait jamais vraiment compris son comportement. En même temps, Moxley avait foutu en l'air sa famille, ses relations amicales... seule était restée Jessica, qui lui avait offert les billets pour un aller-retour. Il était ici depuis deux jours et il avait encore quelques jours devant lui. S'il avait accepter de retourner en France, c'était pour la commémoration de l'incendie qui s'était déroulé ici il y avait de ça vingt ans également. L'incendie qui avait précipité leur départ à New York. L'incendie qui avait ravagé un quartier entier, fait plusieurs morts, de nombreux blessés... et qui avait prit la vie de sa mère. Jessica avait voulu l'accompagner pour le soutenir, mais Jon avait refusé. C'était quelque chose qu'il devait faire seul. Il devait ça à sa mère. Il savait pertinemment qu'il allait devoir croiser des gens qui le reconnaîtraient peut-être et surtout, qu'il avait devoir revoir son père. Cela faisait une dizaine d'années qu'ils ne s'étaient plus parlé, parce que Jonathan avait coupé le contact avec lui, craignant de le détruire à cause de Moxley. Son père avait insisté un temps, puis avait fini par laisser tomber, respectant le choix de son fils que de ne plus vouloir de lui dans sa vie, sans jamais le lui avoir reproché. Aujourd'hui, il était temps de reprendre contact. La situation n'avait pas beaucoup changé pour Jon: il était toujours sans le sou, toujours perdu dans des petits boulots pourris et toujours un dealer aux heures perdues de Mox. Son père n'avait pas besoin de le savoir, après tout. C'était un militaire et avoir un fils trafiquant serait un poids trop lourd à porter, puisqu'il avait pas mal de connaissance dans la police également depuis toujours. Lorsque Jonathan arriva à l'entrée du cimetière, il se figea. Aurait-il le cran de passer les immenses portes? Il entendait le brouhaha des gens s'y étant rassemblés. Tous les intéressés devaient être là depuis un moment. Il arrivait tout juste à l'heure, pour parler le moins possible aux gens.

Pour l'occasion, Jonathan avait enfilé un smocking noir de base, que Jessica lui avait loué. Propre, élégant, bien coiffé, il était prêt physiquement. Mais il n'était pas sûr de pouvoir réellement affronter ça. Sentant sa gorge se serrer, il s'apprêta à faire demi-tour, lorsqu'il croisa son reflet dans un rétroviseur. Moxley. Alors qu'il allait détourner la tête, ce dernier lui ordonna « reste ici cinq minutes! » et Jon en fut si surpris qu'il obéit.

« Moxley ? »
« Evidemment, qui d'autre! Tu crois que tout le monde a un reflet qui parle ? »
« Qu'est-ce que tu fous ici ? »
« On partage le même corps, tu t'en rappelles ? »
« Vas-t-en. Cette histoire ne te concerne pas. »
« Désolé, mais je partage ta vie, va falloir t'y faire. »

Jon poussa un long soupir et regarda autour de lui: personne. Tant mieux. Il n'avait pas envie de passer pour un fou, pas aujourd'hui, il n'aurait pas la force de prendre sur lui.

« Qu'est-ce que tu veux, Moxley ? »
« Que tu ailles à la cérémonie. Te défile pas. Si tu te défiles, tu vas pleurer pendant les dix prochaines années et j'en ai ma claque que tu passes ton temps à chialer. Soit tu y vas, soit c'est moi qui y vais. »
« T'es pas sérieux ? »
« Tu veux vraiment tenter le coup ? »

Jonathan soupira à nouveau, puis replaça machinalement sa cravate. Moxley avait raison. Il fallait qu'il s'y rende. Alors, le coeur lourd, il pénétra à l'intérieur du cimetière. Il n'y était jamais entré, mais il trouva très facilement l'allée où se rendre: il y avait du monde en masse, plus ce qu'il aurait cru, plus que ce qu'il aurait voulu. Il jeta un coup d'oeil à sa montre: 9h50. Dans dix minutes, la cérémonie allait commencer. Il s'avança, rejoignant la foule qui était déjà bien installée. Tous les regards étaient tournés vers lui: qui était donc cet homme, venu de nulle part, qu'ils ne connaissaient pas et pourquoi venait-il s'incruster à la cérémonie? C'est alors que Jon le vit: tout au bout de l'allée, près du monument où les noms des victimes avaient été gravés, Edouard Barbier se tenait droit, le visage fermé, les bras le longs du corps, juste à côté du maire. Lorsque leurs regards se croisèrent, ses épaules s'affaissèrent et il poussa un « Oh, mon dieu. » si fort que la foule, surprise, se tut instantanément.

« Oh, mon dieu. » répéta Edouard. « Jonathan? Jon, c'est bien toi? »
« Bonjour, papa. »

Edouard quitta sa place sans réfléchir pour se précipiter vers son fils et le serrer dans ses bras. Jon lui rendit son étreinte, fermant les yeux. Il ne s'était jamais rendu compte à quel point son père lui avait manqué. Il recula un instant, mal à l'aise devant la foule qui les fixait tous les deux. Edouard se plaça à côté de lui et prit la parole.

« Mesdames, messieurs: Jonathan, mon fils. »

Un brouhaha général se leva dans la foule, auquel Edouard ne prêta pas attention. Jon aurait voulu disparaître: il entendait des phrases fort peu sympathiques à son sujet, certaines hélas très réalistes. Il n'était pas le bienvenu et il le comprenait. C'était un quartier soudé, Edouard y avait toujours été aimé et le fait que lui-même ne soit jamais revenu avait du choquer. Mais son père était heureux malgré la situation. Après tout, c'était tout ce qui comptait. Ils allèrent se placer tous les deux à côté du Maire. La cérémonie allait pouvoir commencer. »
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Message  Lucy "Lucky" Prissy Lun 6 Juin 2016 - 17:42


L’avantage qu’il y a avec les longs voyages en famille, c’est que c’est généralement le moment d’emmerder mes parents à moindre frais. Enfin, à leurs frais plus exactement vu qu’ils paient le voyage. En voiture, j’ai globalement trois activités : la conduite accompagnée, pas le droit à plus de deux heures, la sieste, mon activité naturelle et favorite expliquant qu’il faille éviter de me laisser conduire seule, et l’emmerdement, principalement entre mes siestes et à coup des traditionnels « quand c’est qu’on arrive » et « j’ai envi de faire pipi ». Mes parents le savent bien, ils me connaissent à défaut de me comprendre. C’est pour ça que pour nous rendre à Marseille, on a pris le train. 1 – 0 pour mes vieux et, même si j’adore quand ils me prouvent que je tiens d’eux mon coté d’emmerdeuse, j’ai eu tout loisir de manifester ma mauvaise foi là-dessus. D’accord, le TGV c’est plus rapide et confortable, y’a pas besoin de conduire ou de s’arrêter pour aller aux toilettes, et c’est toujours aux frais de mes parents mais ça signifie aussi « Ta Gueule Vieux » et, sans la sortir aussi directement, l’esprit y était. Bonne perdante oui mais avec de la mauvaise foi ! C’est le pire lorsqu’on considère qu’une mauvaise perdante avec de la bonne foi reconnaitra l’être alors que moi on me pense mauvaise perdante avec de la mauvaise foi.

Hors donc on a une fois de plus quittée la capitale en train et après les cours un vendredi soir, même si cette fois j’ai rien plus sécher puisqu’on est à une vingtaine de jour du brevet que je vais encore rater, afin de pouvoir être sur place dans la soirée et prêt à attaquer dès le lendemain. Sauf qu’à la différence des stages chez Excalibur, dont le premier datait d’avril et le prochain n’attendait que mon échec scolaire définitif, je n’étais qu’une pièce rapportée pour un truc ne me concernant pas dans cette histoire. Okay, je suis aussi une pièce rapportée chez Excalibur mais ça me concerne un minimum et ceux qui ne me croient pas n’ont qu’à interroger ma mauvaise foi. Et pour en revenir au sujet principal, on allait à une commémoration d’un incendie ayant eu lieu en 4 AM. Je ne me sens pas tellement impliquée dans les choses datant de Avant Moi, déjà que la plupart de celles Post Moi me passent au-dessus de la tête, mais je comprends le devoir de mémoire et c’est pour cela que je me retiens de déconner avec le croquemort, une fois sur place. Dommage, j’ai toujours voulu voir si l’humour de ces gens était à mourir de rire car fermement persuadée qu’il leur fallait au moins ça pour qu’ils ne se tuent pas au travail. Et l’avantage d’une mauvaise blague dans un enterrement c’est qu’on ne risquait pas de tuer l’ambiance. Il fallait juste éviter de faire la morte après mais comme j’avais neuf vies je devais pouvoir tenir une bonne demi-douzaine de minutes avant de faire une tête d’enterrement.

Mais pour le coup, l’enterrement ne date pas d’hier et les personnes ont toutes les apparences de circonstance. Même moi : la consigne c’était « du noir et du sobre, et tu me fous pas tes trucs déglingués ». Alors mes trucs déglingués ça s’appelle des vêtements, mes vêtements mêmes, mais j’ai sorti mon seul pantalon neuf qui aurait du le rester jusqu’à la formation d’ACE et ai du en faire de même avec mes chaussures, qui deviennent des bottes souples et montantes. J’ai échappé à similaire processus pour le t-shirt puisqu’il est protégé par la veste de vrai faux-cuir que j’ai toujours sur le dos, une veste où, par contre, y’a pas moyen d’en avoir une neuve malgré qu’elle ait mieux survécu que les pantalons et chaussures. Cela étant, mes mitaines s’en sont très bien sortie aussi et moi j’ai la chance de guérir vite. J’ai aussi la chance d’avoir une excellente régulation thermique, une chose appréciable considérant le climat méditerranéen  de la journée qui change des envahissantes pluies parisiennes. Heureusement que je suis parfaitement concentrée à profiter de ce beau-temps les deux mains sur mon téléphone, textotant en suivant grosso-merdo le mètre quatre-vingt encostumé de Papa et le mètre soixante-dix enrobé de Maman tout en me disant que cela lui fera plaisir quand je lui signalerai avant qu’elle me rappelle qu’on fait le même poids malgré ma douzaine de centimètres de moins qu’elle. En un mot comme en cent, ou plutôt en cent parce que ça m’occupe, je suis toute aussi présente que les gens que l’on vient commémorer aujourd’hui : physiquement je suis là mais l’esprit est ailleurs.

Je lève néanmoins le nez lorsqu’un ami de longue date de Papa, rencontré suite à l’Incendie d’ailleurs, exclame une allocution croyante avec une force suffisante pour attirer l’attention de tout le monde. Du coup, comme tout le monde suscité, je m’en mets à regarder un énième gars en costume qui, à la différence des autres, ressemble à une armoire à glace entrain de fondre de malaise dans son costume normé sous le regard des gens normaux. Faisant des allers-retours des yeux entre Papa, son ami Edouard et celui que tout le monde fixe, j’attends de voir quelqu’un réagir et c’est le second qui le fait en se répétant et présentant la personne à l’interrogative. Personne qui lui répond et déclenche une vieille familiarité attendrissante que je continue d’observer en me disant qu’au moins il y aura eu du positif dans cette journée. D’un certain point de vue, c’est normal que les cimetières ça rapproche : quel meilleur lieu pour se dire qu’on ferait mieux d’être sincère envers nos proches avant qu’ils ne soient plus là ? Bon, ça marche pas avec les gens qui se font incinérer mais on peut jamais avoir l’unanimité.

Ceci étant dit, et la présentation de Jonathan faite, on a droit à un beau procès d’intention public par ledit public à l’encontre dudit Jonathan, envers qui divers reproches sont énoncés de voix bien trop audibles pour ne pas être entendues. Je vais pas faire trop semblant de me souvenir de ce qu’on m’a dit à propos de ce qu’on est venu commémorer ici mais reprocher à quelqu’un d’avoir refait sa vie ailleurs après un drame c’est pas un truc que je trouve super-fairplay ; surtout quand le quelqu’un n’était pas en âge de décider où aller et a simplement souhaité y rester. C’est pas nouveau que les gens sont cons m’enfin ils pourraient être un minimum concentrés aussi, les ragots c’est fait pour être après l’action, pas pendant ni avant. Là, on est avant même si on va pas tarder à être pendant.

Je passe mon téléphone en mode avion afin de ne plus déranger alors que tout le monde se met en place, restant auprès de mes parents malgré le fait que cela m’assurait de ne pas y voir grand-chose. Je ne suis pas là pour y voir de toute façon, juste pour respecter un deuil que je ne partage pas mais qui a de l’importance pour de parfaits inconnus. Mains dans les poches à regarder le panorama, je n’écoute pas réellement ce qui ce passe mais fait le silence qu’il se doit. Mais à contempler les souvenirs de pierre de personnes disparues, je ne peux pas m’empêcher de me dire que je n’aime pas les cimetières. Combien, parmi tout ceux qui sont enterrés ici, auraient du rentrer chez eux et ne l’ont jamais fait ? D’un autre côté, en une journée de commémoration d’un incendie domestique, on peut ce dire que même chez soi n’est pas un lieu sûr.

Je prends une profonde inspiration puis pousse un soupire nasal aussi discret que possible, prenant conscience que tout se terminera forcément dans un lieu comme celui-ci. J’aurai aimé que ce ne soit pas le cas mais les mots d’un mort me paraissent encore plus juste dans un lieu qui est consacré aux disparus ; du coup, je finis par écouter la cérémonie afin de me distraire de mon propre fantôme.
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Message  Ash Mar 7 Juin 2016 - 4:00


Commémoration (Jonathan / Lucy)

« La cérémonie était belle. Poignante. Jonathan la suivit du début à la fin, même s'il refusa d'intervenir comme l'avaient fait la quasi-totalité des victimes, parents des victimes ou autres proches des victimes présents. Cela lui valut d'autres regards, mais il n'y prêta plus garde. Il savait que lorsqu'on désertait certains quartiers, on était mal vu lorsqu'on y revenait. Il était tout gosse à l'époque, il n'aurait pas choisir, mais il aurait pu y revenir ensuite, prendre des nouvelles des gamins et des familles qu'il avait fréquentées ici. Il en reconnaissait certaines têtes: cet homme, c'était le père d'un de ses super potes de l'époque et ce joli brin de femme était très probablement sa toute première amoureuse. Elle lui fit un sourire timide, d'ailleurs, qu'il lui rendit. Ce couple là-bas, n'était-ce pas ceux qui, vingt ans en arrière, se disputaient sans arrêt dans le bac à sable? Se remémorant tous les souvenirs qu'il pouvait, sans vraiment s'en rendre compte, Jonathan retint ses larmes. Il regarda son père, qui, droit et fier, tel le militaire dont avait toujours été profondément amoureuse sa mère, ne laissait aucune émotion paraître. Il ne se relâcha que lorsque la fin de la cérémonie fut décrétée. Alors, il se tourna vers Jon.

« Je suis tellement heureux que tu sois venu. » dit-il en le serrant à nouveau dans ses bras. Jon esquissa un sourire, plus sincère qu'il ne l'aurait voulu. « Je suis content d'avoir pu venir. Je n'aurais rien pu faire sans Jessica. C'est elle qui m'a offert le voyage. » Edouard parut surpris. « Jessica? Tu la vois toujours? » Ce fut au tour de Jon d'être surpris. « Bien sûr! Elle ne te l'a jamais dis? » Edouard baissa tristement la tête. « Non. Depuis que tu as décidé de ne plus répondre au téléphone, ni aux lettres, je n'ai plus jamais su ce qu'il advenait de toi. »

Jonathan sentit son coeur se serrer. Edouard et lui ne s'étaient pas toujours très bien entendus à cause de Moxley. Durant toute son adolescence, ils s'étaient disputés, plus ou moins violemment, et, malgré tous les efforts de son père pour établir un dialogue, ils n'y étaient jamais parvenus. Epuisés, ils avaient fini par agir comme deux inconnus, puis par ne plus se parler du tout, lorsque Jon avait perdu son travail et son domicile. Jon ne répondait plus lorsque son père l'appelait, il avait même changé de numéro de téléphone depuis et les lettres n'avaient jamais du arriver à destination, puisqu'il avait été mis à la porte de son appartement, des mois après ne plus avoir payé son loyer. Jon avait pensé que Jessica aurait continué à donner de ses nouvelles, malgré le fait qu'il lui ait toujours demandé de garder le silence à son sujet, de peur que son père ne se morfonde de savoir dans quelle vie pourrie il s'était engagé. Mais elle ne l'avait pas fait. Il lui en était reconnaissant. Edouard regarda sa montre et se pinça les lèvres.

« Je dois être à la caserne dans moins d'une demi-heure. J'aurais tellement aimé te voir plus. »
« Je suis chez Jess pour quelques jours encore. Passe-moi un coup de fil, on ira boire un verre ensemble. »

Les yeux d'Edouard s'éclairèrent. Jonathan lui envoya un message, afin qu'il puisse enregistrer directement son nouveau numéro de téléphone. Puis il planta son regard dans celui du militaire. « Tu m'as manqué, papa. » Ils s’étreignirent à nouveau., puis Ed entreprit de rentrer à la caserne, se retournant une dernière fois, le sourire jusqu'aux oreilles, pour lui faire un signe de la main. Jon entreprit de se promener entre les tombes, à la recherche de celle de sa mère... »
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Message  Lucy "Lucky" Prissy Mer 8 Juin 2016 - 14:14


Il n’y a que moi pour me dire que je préfère être incinérée qu’enterrée en pleine commémoration d’un incendie, je pense. Mais c’est de la faute des associations d’idées et de Dieu car Dieu sait que je fonctionne par association d’idées. Monsieur Gaudin sait très bien vendre son affaire mais c’est normal, je crois qu’il est des Républicains. Les autres parlent beaucoup moins bien et moi je parle pas du tout, ce qui ne m’empêche pas de commenter mentalement tout ce qui ce passe, ce dit et ce fait. Qu’on ce félicite, j’aurai faite la minute de silence un certain nombre de fois et j’espère que cela pourra se reporter sur les prochaines, question d’esprit pratique. M’enfin, je dis ça, je dis rien car je ne dirais rien les prochaines fois pour les mêmes raisons que je ne dis rien maintenant même si d’ordinaire je suis assez bavarde. Logique.

Edouard intervient, Papa aussi pour parler de son arrivée sur les lieux et de son sentiment en tant qu’extérieur du quartier face aux événements. Tous les témoignages sont touchants mais je reste sur ma position qu’il vaut mieux rire de la vie qu’en pleurer et je note parfaitement les reproches fait à certains par d’autres vis-à-vis de leur intervention ou de leur non-intervention. J’aurai presque l’impression d’être une connasse avec mes aléas mentaux s’il n’y en avait pas pour faire pire en murmurant et en accusant du regard. Le Jonathan aurait sans doute été plus apprécié de ses compatriotes s’il se trouvait parmi les commémorés et c’est assez adhérant à constater. Heureusement que son paternel est là, ça limite le malaise à défaut d’en faire de même pour l’attention portée sur lui.

Je suis curieuse et je suis une sale gosse, c’est très pratique dans beaucoup de situations, mais pour le coup je ne peux pas vraiment entendre les conversations qui se tiennent autour du centre d’intérêt marginal que je me suis trouvée par volonté de ne pas aller dans le même sens que la grande majorité. Si j’aime particulièrement avoir raison, je n’ai aucun souci à avoir tord contre la sagesse du peuple. Ce n’est pas parce que la majorité pense avoir raison qu’elle a forcément raison, sinon la démocratie marcherait beaucoup mieux et les gens ne se plaindraient pas constamment d’un choix qu’ils ont pourtant fait. Mais pour le coup, il s’agit moins d’avoir raison que d’être tolérant et beaucoup de personnes réunies ici ne semblent pas l’être. Ils peuvent reprocher « aux rats d’avoir quitté le navire » mais il ne faut pas oublier que les rats portent la peste et que ce sont les chats qui les en protège ; hors donc, j’invite fortement les uns à suivre l’avis du chat, aka moi, et foutre la paix aux autres qui sont ici pour les mêmes raisons qu’eux. Y’a pas de raison qu’il y ait que les morts qui puissent être en paix, non mais !

Après une nouvelle étreinte à son fils, Edouard s’en va et Papa le salut du coup, faisant profiter toute la famille. Mon téléphone toujours en mode avion, j’en profite pour planer un peu en continuant de regarder l’attroupement se disperser parmi les tombes et les gens se soutenir face à leurs souvenirs en déposant des bouquets de fleurs qui auraient surement fait beaucoup plus plaisir du vivant des personnes que de leur mort. Nan sérieux, je suis pas particulièrement fan des fleurs mais je préfère qu’on me les donne quand je suis en état de les admirer, pas de les manger par la racine. Dans l’idéal, je cracherais pas sur le pognon qu’elles ont couté non plus mais ça c’est pas le sujet. Le sujet c’est qu’il n’y a personne pour être seul dans son deuil à part celui que les autres ne peuvent pas voir et le deuil c’est déjà dur quand on est soutenu alors quand on nous enfonce… Bon, ce deuil là est plus vieux que moi mais je n’ai aucune idée de si le temps aide à l’apaiser ou non et à voir la tête du Jonathan et comment il est paumé je suis pas certaine qu’il l’ait fait.

Il y a une chose que je n’ai jamais comprise dans les trains, ce sont les personnes qui passent leur trajet à te raconter leur vie et leurs problèmes comme si t’étais leur thérapeute ou leur confesseur. Je me dis que c’est peut-être le fait d’être forcé de côtoyer un inconnu qui n’aura aucune incidence sur notre vie qui pousse à pouvoir lui dire des horreurs que tu diras jamais à tes proches comme si c’était parfaitement normal. Je me dis aussi que c’est pas toujours parce qu’on ose pas envoyer chier ces gens qu’on les écoute voir leur répond. Il doit pouvoir y avoir une pointe d’altruisme ou simplement de bienfaisance parfois, même si ça se passe d’intention ou de bienveillance. Est-ce que ça importe vraiment au final ?

Je sais pas et je dois avouer que je m’en tape un peu-beaucoup, je fais les choses comme elles viennent et comme je suis venue en train je vais jouer la bonne poire. Une fois Jonathan stabilisé au niveau d’une tombe, je laisse mes parents à leurs discussions et m’en vais le rejoindre simplement, normalement même. Les mains dans les poches, je ne me cache pas et me place à quelques mètres de lui sans rien dire même si je suis lui accorde un léger signe de tête pour m’assurer que je ne le gêne pas avant de me placer à une distance raisonnable de lui pour regarder la même tombe que lui. Je ne m’attends pas à des mots, nous ne sommes pas dans un vrai train, mais j’espère que ma présence aidera.

Je suis trop jeune pour avoir perdu des gens dans cet incendie et trop conne pour me sentir concernée par ces morts mais je me sens concernée par les vivants, surtout quand ceux-ci n’ont pas grand monde. Je me considère comme un chat : si je n’ai rien à y gagner, je ne ronronnerai ni ne câlinerai mais cela ne m’empêchera pas d’être là. Si ma présence gêne, je me casserai sans rien dire. Si elle aide, je resterai, sans rien dire non plus. Pour l’une des rares fois de ma vie, je n’ai rien à dire et, pire, j’ai le bon sens de me taire.
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Message  Ash Sam 3 Déc 2016 - 12:34



« Le silence était ce qu'il préférait dans les cimetières. Moxley traînait souvent dans ces endroits et c'était bien la seule chose qu'ils avaient en commun. Cette appréciation du calme plat qui régnait dans de tels endroits. Les morts ne pouvaient plus faire de mal à personne et plus personne ne pouvait les déranger... Seuls souffraient les vivants qu'ils laissaient derrière eux, lorsqu'il y en avait. Il n'avait aucune idée d'où était la tombe de sa mère, mais il n'eut aucun mal à la trouver: avec la cérémonie qui venait d'avoir lieu, c'était une de celles qui était la plus fleurie. Alors qu'il s'y posta devant, il ne put s'empêcher d'avoir un petit sourire en coin. Kathleen, de son vivant, disait toujours que couvrir les tombes de décorations était ridicule, puisque les gens s'y trouvant ne pouvaient pas en profiter. Elle avait d'ailleurs fait promettre à son mari de ne jamais rien déposer sur la sienne, le jour où elle partirait. En promenant son regard sur la pierre, Jon vit qu'il avait tenu sa promesse. Rien ne venant de lui n'y figurait. Il reconnaissait quelques noms, certains de manière plus ou moins vague. Il était si jeune... Il poussa un soupir.

« Te vexe pas, maman, mais si Jess n'avait pas insisté pour que je vienne... »

Il jeta un coup d'oeil à une photo la représentant et sursauta lorsqu'il vit le reflet de Moxley lui faire signe.

« Putain, tu m'as fais peur! »
« Y a quelqu'un qui arrive derrière toi. »

Jonathan tendit l'oreille et entendit des pas sur le gravier. Effectivement, quelqu'un venait. Sans doute cette personne connaissait-elle sa mère, oui bien était-ce un membre d'une famille qui avait participé à la cérémonie. Bah, peu lui importait. Il n'était pas venu là pour faire connaissance de qui que ce soit. A dire vrai, il avait envie de rentrer chez son amie pour être tranquille. Mais Moxley lui demanda de rester encore un peu. C'est une gamine, qui a l'air aussi motivée que toi d'être ici. lui signala-t-il mentalement. Jon esquissa un sourire et tourna alors sa tête vers la jeune fille, qui en profita pour le saluer. Il lui rendit son salut, mais resta silencieux un moment. Son regard parcourut à nouveau la pierre tombale.

« Je suis sûr que ma mère ne connaissait même pas les 3/4 de ces gens... » fit-il, pensif.

Et c'était probablement vrai. Kathleen était quelqu'un d'adorable et qui parlait facilement avec les gens, de par sa nature souriante et profondément gentille, mais elle avait un cercle d'amis très fermés. Quant à sa famille, qui était en Angleterre au complet, elle avait coupé contact avec tous, lorsqu'elle avait déménagé en France: personne ne l'avait accepté, alors elle avait préféré couper les ponts. Jon ne se souvenait même pas que ses grands-parents aient un jour demandé à faire connaissance avec lui. Il ressemblait beaucoup à sa mère, tant physiquement qu'au niveau du caractère. Avant d'avoir tant de problèmes, Jon était quelqu'un d'enjoué, qui aimait les gens, même s'il n'était réellement proche que de Jessica depuis toujours. Désormais, il était beaucoup plus réservé. A l'heure actuelle, seule Sara réussissait à le sortir de sa tanière. Se sortant de ses pensées, il tourna à nouveau la tête vers la jeune fille à côté de lui.

« Tu es jeune... Tu n'as pas connu l'incendie, je me trompe? »

Il entendit Moxley ricaner, se moquant de son manque terrible de tact. Il ne lui avait même pas demandé son prénom! Bof, il s'en moquait. Il ne la reverrait probablement pas après aujourd'hui, de toutes façons. »
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Message  Lucy "Lucky" Prissy Jeu 8 Déc 2016 - 9:28


Je tourne la tête lorsque Jonathan prend la parole pour lui-même, faisant une estimation qui me fait faire une moue réflexive : ne pas connaitre les trois-quarts des gens de l’enterrement, c’est probable. Entre le voisinage « éloigné », les impliqués de dernières minutes comme mon père et les pièces rapportées comme moi, ça devait faire un bon pourcentage. Après, devais-je y répondre ? Probablement pas. Même si le fait d’être dans un cimetière m’enterrait sous les idées de troll, je n’allais pas ni manquer de respect aux morts ni manquer de respects aux vivants venant présenter les leurs, de respects, aux morts. Du coup, je repars vite dans mon acte de présence silencieux.

Trouver un nouveau sujet de pensée se fait naturel alors que je regarde le panorama et me dis que Marseille a quelques similarités avec Paris, niveau de la criminalité. Outre que c’est le milieu corso-marseillais qui se retrouve à gérer les crimes et délits parisiens, puisque le milieu parisien historique c’est transformé en milieu affairiste spécialisé dans les infractions financières, même s’il y a pas mal de groupes issus des quartiers sensibles ; le 93 reste un bon numéro. Dommage que le loto n’aille que jusqu’à 90. Et que j’ai pas l’âge d’y jouer. Voici qui règle le problème du loto, à défaut d’impacter en quoi que ce soit les quartiers sensibles ou leur criminalité. Et je ne peux plus vraiment le faire non plus. Terrible de ce dire que je vais devoir attendre d’être en âge de jouer au loto pour pouvoir intervenir contre la criminalité sans que personne n’en ait plus rien à foutre alors que c’était pas moral de le faire avant.

Je suis jeune, ouais, ça sonne comme un putain de défaut mais j’y peux rien. Et ça sonne aussi comme une déclaration qui me fait tourner le visage vers celui qui la fait, continuant par une question.

Nope, ça chauffe souvent pour le matricule que j’n’ai pas grâce au sursis mais j’ai encore jamais connu d’incendie.

Beaucoup d’informations en pas beaucoup de mots prononcés beaucoup trop vite, je me reprends rapidement du coup. Levant une main pour désigner du pouce Papa resté à discuter un peu plus loin, je recommence à parler en tâchant d’être plus claire et moins vive.

Je suis la fille du flic là-bas.

En dire plus ne me semble pas vraiment nécessaire, Papa ayant fait son discourt et ayant été montré par mon geste. Ramenant du fait mes mains dans les poches, je reste à regarder le trentenaire dont je trouble le recueillement.

Si j’te gène, j’peux décamper. Je fais parti des trois-quarts que tu citais à l’instant, les gens que ta mère connaissait même pas, mais du coup j’ai aucune raison de t’en vouloir et, si une présence t’aide, la mienne ne doit pas valoir moins que la plupart des leurs.  Si tu préfères la solitude, je comprendrais aussi.

Surtout que la solitude a l’avantage d’être silencieuse, physiquement parlant, alors que moi pas. Je peux l’être, comme l’ont prouvé les instants précédents malgré que mon silence physique s’accompagne de bruits mentaux, mais j’ai arrêté à sa question et ma vivacité peut jouer contre lui comme elle joue régulièrement contre moi. Et autant moi c’est pas grave, autant je préfère éviter les dommages collatéraux dans une commémoration.

Si tu veux parler, je peux t’écouter. Et si tu veux qu’on te parle, je peux monologuer un moment mais ça risque d’être tellement coloré que je crains que ça ne soit pas approprié. A toi de voir ce qui t’aide.

Je me tais et il est grand temps, je crois. Je suis en décalage avec ce qui se passe aujourd’hui et j’en suis consciente, espérant cependant ne pas franchir les limites qui séparent l’irrévérence de l’irrespect, mais peut-être que je peux aider à faire passer la pilule. J’attends donc la réponse de Jonathan, son accord pour rester ou sa préférence à mon départ, avant de prendre une nouvelle initiative et surtout de poursuivre mes paroles.
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Message  Ash Sam 14 Jan 2017 - 14:49



« La fille du flic... l'ami de son père... Jonathan eut un pincement au coeur. Il l'aurait probablement vue grandir s'il était resté ici. Quoique ça n'était probablement pas plus mal que ça ne se soit pas produit, qui sait dans quelles embrouilles il l'aurait peut-être entraînée? Enfin, pas lui bien évidemment, mais Moxley... Il secoua la tête pour se débarrasser de telles pensées. Pour une fois que Mox avait accepté de lui foutre la paix, il fallait qu'il pense à lui! Il soupira avant de rediriger son attention vers la jeune fille.

« Si les choses s'étaient déroulées autrement, nous ne serions pas des inconnus l'un pour l'autre comme aujourd'hui... »

Il lui fit un sourire, à la fois amusé et gêné.

« J'ai évité la taule de peu quand j'étais mineur, grâce à mon père qui a des relations bien placées... C'était souvent chiant de l'avoir sur le dos, mais j'avoue que sur ce coup-là, je lui en suis reconnaissant. »

Il ne put s'empêcher de penser à son comportement à l'époque, à toute l'agressivité dont il avait fait preuve avec lui et il ne pouvait même pas mettre ça sur le dos de Moxley qui, certes, n'était pas un enfant de coeur, mais ne voulait pas vraiment de mal à qui que ce soit. Jon, atrocement perturbé à l'époque, avait été absolument atroce avec son père. Alors bien sûr, il avait rendu son double responsable de tout ça, mais au fond... il savait qu'il aurait pu faire un autre choix. Il avait d'ailleurs été surpris que ce dernier l'accueille aussi bien. Son téléphone vibra soudainement au fond de sa poche, l'arrachant à ses pensées dans un sursaut. Il le lut, laissant un sourire tendre s'afficher sur son visage et y répondit rapidement avant de le ranger, mettant également par la même occasion ses mains au fond des poches de son pantalon.

SMS:

Effectivement, Sara lui manquait. Il avait d'ailleurs failli ne pas partir afin de ne pas la quitter. Il se faisait toujours du souci pour elle - autant que Moxley, d'ailleurs - et avait du mal à s'en détacher. La jeune femme était la seule personne avec qui il se sentait bien, accepté entièrement. Elle ne lui avait jamais reproché ses silences, ni ses attitudes parfois un peu froides ou farouches. Elle lui répétait souvent qu'elle l'aimait pour ce qu'il était et qu'elle faisait parfaitement la différence entre Moxley et lui. Pour elle, ils étaient deux personnes tellement différentes qu'elle ne pourrait jamais les confondre et c'était vrai: elle ne l'avait jamais pris pour lui. Peut-être était-ce aussi grâce à sa nature animale, qui faisait qu'elle sentait la moindre différence entre deux personnes, étant ainsi capable de différencier deux parfaits jumeaux sans la moindre hésitation? Sentant qu'il se perdait à nouveau totalement dans ses pensées, il se redressa et réalisa alors que ni lui, ni son interlocutrice, ne s'étaient présentés.

« Mon père m'ayant affiché devant la foule, tu connais mon prénom. Je préfère Jon, c'est plus court. Sinon, j'ai l'impression de me faire engueuler.  »

N'étant pas à l'aise avec le contact physique, il ne tendit pas la main comme le voulait la politesse, geste qu'il trouvait complètement stupide, d'ailleurs.

« Et tu es... ? »

Taper la conversation dans un cimetière, y avait mieux quand même. Mais allez savoir pourquoi, il se sentait à l'aise avec la jeune fille. Elle était naturelle et c'était quelque chose qu'il appréciait chez les gens. »
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Message  Lucy "Lucky" Prissy Mar 17 Jan 2017 - 10:44


Que je sois la fille de mon père entraine une réaction de refus ; je dirais bien que ça me trouble mais Maman aussi tend à secouer la tête lorsqu’elle énonce ce fait à voix haute donc je suppose que c’est normal. Après, Maman est plus dans le dépit alors que Jonathan est dans la tristesse. Si les choses s’étaient déroulées autrement… je me renfrogne un peu à cette idée, en désaccord mais surtout en conscience que ça n’aide pas de se le dire car on ne peut pas les faire se dérouler autrement. Je comprends cependant le sentiment, pour l’avoir déjà eu. Et puis que Jonathan y trouve une joie ambivalente reste positif.

Evité la taule de peu quand il était mineur, grâce à son père ; voici qui m’alerte bien plus. Ça nous fait un sujet en commun, même si j’étais trop jeune pour aller en prison et donc redirigée vers la maison de correction. Ouep, les parents sont souvent chiants mais qu’est-ce qu’on ferait sans eux ? A oui, notre vie. Chacun se perd dans ses pensées et le réveil sonne sous la forme du téléphone de Jonathan, vibrant pour se signaler et me conduisant à regarder mon vis-à-vis sourire face au message. Mieux, Jonathan ce détendit pas mal après avoir répondu. On dit que « pas de nouvelles, bonne nouvelle » mais les bonnes nouvelles énoncées sont plus compréhensibles ; souvent. Je lève le nez pour voir de quoi il en retourne et choppe nom et message avant que tout ne retourne dans la poche et ne laisse mon interlocuteur dans ses pensées à nouveau.

Mais Jonathan, ou Jon comme il préfère parce que c’est plus court et qu’il a moins l’impression de se faire engueuler, reprend rapidement la parole pour me demander mon nom. Avec un sourire, je ne tarde pas à poursuivre.

S’tu veux vraiment faire au plus court, t’as Jo. Une seule syllabe toujours mais tu gagnes une à deux lettres, fonction de comment tu orthographie John. Et niveau s’faire engueuler, j’te comprends : je sais le niveau d’colère d’mes parents au nombre de prénoms qu’ils utilisent quand ils gueulent. Genre « Lucy », ça va encore, mais « Lucy Camille Innocente Prissy », ça va chier. Et du coup je suis Lucky.

Je suis un chat, je retomber toujours sur mes pattes ; ça me semble toujours logique et c’est là une chose sur laquelle la plupart des gens n’est pas d’accord. Néanmoins, puisqu’il est question de faire la conversation, je la fais. J’en fais la majeure partie aussi, par bavardise.

Ce n’est pas qu’une question de mal prononcer mon prénom, j’ai vu l’orthophoniste pour ça, mais surtout que je suis chanceuse ; du coup c’est marqué dessus. I’m the Lucky One. Et du coup, même si les choses s’étaient déroulées autrement, on s’serait pas connus : née et élevée à Paris nord.

Paris et Marseille, c’est pas la porte à côté ; enfin, techniquement, c’est la même porte que tu prennes la voiture, le train ou l’avion, mais c’est pas à côté quand même. Cela étant, ça a ses points communs, comme Jon et moi. Genre la criminalité.

Tiens du coup, t’as quoi dans ton casier ? Perso j’ai pris d’la maison de redressement avec sursis pour vigilantisme, racket et refus d’obtempérer. J’en reviens pas qu’on puisse encore se faire allumer pour du vigilantisme à notre époque. Sinon niveau racket, c’était plutôt de la redistribution de bien mal acquis pour aider un réseau d’informateurs défavorisés. Enfin le refus d’obtempérer, c’est un nom un peu violent pour la crise d’adolescence.

J’aurais aussi pu manger pour de l’entrée par effraction et de la complicité de chantage mais c’était le procès de la Cour des Miracles, pas de mes actions avec Arlequin ; et comme je ne suis pas fière de celles-ci, j’évite de me la ramener dessus. Le meurtre aussi car, toute en légitime défense et désespoir de cause qu’il ait été, c’est le pire truc que j’ai fait et j’en pince lèvres et cœur à y repenser.

Mes yeux se détournent vers la tombe et j’enterre mon enthousiasme aussi profondément que les restes de la mère de Jon. Je n’ai jamais perdu quelqu’un. J’ai tué quelqu’un. C’est irréel de le penser ainsi. C’est encore plus irréel quand je me rends compte que je ne savais rien de lui malgré la confiance que je lui avais accordée. Qui a trahi qui ? C’est lui qui a voulu s’en prendre à Papa mais il avait ses raisons. Tout comme cela a donné la mienne. Situation de merde.

Mon tour de secouer la tête et d’en revenir à Jon, espérant bien obtenir des informations sur ses conneries de jeunesse ; car ce doit être des conneries de jeunesse pour lui, pas une vocation que tout le monde juge immorale de laisser faire avant la majorité. Comme si un an de différence allait vraiment être important dans ma maturité. Le vrai problème doit être que j’ai trouvée ma voie trop tôt, après tout je vais trop vite pour beaucoup de choses. Enfin Bref.

S’tu veux pas en parler, y’a aucun souci : tout le monde n’a pas mes facilités pour causer de combien la BAC l’a emmerdé alors qu’il n’avait même pas le brevet. Cela dit, si tu risquais de te faire fleurir, tu devais avoir le brevet… et se faire fleurir c’est référence à Fleury-Mérogis, la maison d’arrêt. Ici doit y avoir un autre dicton.

Je suis pas versée dans la culture locale. Cela dit, je suis pas versée dans la culture tout court. Après, pas certaine que Jon connaisse vraiment le jargon délinquant du coin. J’espère pas pour lui. Mais je vais pas tarder à savoir de toute façon, il suffit de lui laisser le temps de répondre ; logique.
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Message  Ash Mar 17 Jan 2017 - 16:27



« La chance, voilà un don dont il aurait aimé être pourvu! Toutes les emmerdes disponibles du moment, elles étaient pour lui: de la plus simple à la plus lourde à supporter, Moxley finissait toujours par les attirer, plus ou moins volontairement. Parfois, il avait l'impression de partager son corps avec un adolescent.

« J'aime bien, Lucky! Ca fait moins enfantin que Lucy. »

Il l'écouta parler, son habituel air tendre sur le visage, cette tendresse qui exaspérait régulièrement son double: ce mec ne savait qu'être gentil, même avec les gens les plus pénibles du monde. Jon était un pacifiste, le bon copain de tout le monde, mais du coup, celui qu'on ne prenait jamais au sérieux parce qu'il ne savait pas imposer ses idées et préférait être d'accord avec les gens, plutôt que de se mettre en travers du chemin de quelqu'un. Un bon gros nounours, quoi. Quand elle lui demanda quel était son casier judiciaire, il mit un petit temps à répondre: Mox en avait fait tellement, qu'il n'était même pas sûr de tout connaître de lui!

« Ouff... La liste est longue... Le premier truc c'était un vol dans une voiture, je crois, dont j'ai explosé la porte... Après y a eu pas mal de vols, puis conduite sous l'emprise de stupéfiants ou d'alcool... Des bagarres qui se sont terminées plus ou moins mal... Je m'en suis toujours sorti parce que mon père est haut placé, j'ai jamais su comment il m'avait évité d'y rentrer le jour où j'ai foutu le feu au gymnase où je dealais, certains en sont pas sortis vivants... Mais je préfère ne pas le savoir, je crois. C'était pas une période sympa de ma vie. Et c'était la pire de toutes pour lui. J'ai grandi dans les rues de New York, ça n'a pas grand chose à voir avec ici. Les prisons sont à la hauteur de la violence qui s'y trame et franchement, je suis content d'y avoir échappé. »

Il réalisa qu'il était surtout soulagé que Mox ne se soit jamais fait choper parce qu'il aurait littéralement brûlé l'établissement... Son double possédait une puissance extraordinaire, mais qu'il utilisait quasiment toujours à mauvais escient. Loin d'avoir cessé tous ces trafics, c'était même grâce à ça que tous les deux vivaient actuellement... mais ça, la jeune fille n'avait pas besoin de le savoir. D'ailleurs, il s'étonnait lui-même de lui avoir confié tout ça: c'était sans doute parce que ça lui semblait extérieur, ça n'était pas de lui dont il parlait, mais de Moxley. Il en était réduit à observer ce dernier agir, sans pouvoir l'empêcher de faire quoique ce soit. S'il l'en empêchait, c'était pire. Au final, Sara était sa seule stabilité. Il rebondit soudainement sur une des remarques précédentes faites par la jeune fille :

« En fait, t'aurais peut-être eu plus d'ennuis que d'avantages à me connaître à l'époque! »

Puisque seule, elle semblait avoir le même don que Moxley pour s'attirer les problèmes, il ne valait mieux pas qu'elle l'ait dans son entourage! Même si ce dernier faisait relativement attention à ne pas entraîner les plus jeunes et les plus fragiles, il considérait que passé un certain âge, tout le monde était capable de répondre de ses actes et d'y réfléchir avant de leur donner vie.

« Ca t'ennuie de marcher un peu? Toutes ces marques d'attention sur la tombe de ma mère, c'est tellement bourré d'hypocrisie que ça me donne la nausée. »

Sans attendre de réponse, il se détourna de la pierre tombale et entreprit d'avancer devant lui. »
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Message  Lucy "Lucky" Prissy Mar 24 Jan 2017 - 8:25


L’enthousiasme à propos de mon surnom me fait plutôt plaisir ; je n’ai jamais vraiment perçu Lucy comme enfantin, l’orthographe anglophone faisait plus tiquer en général, mais pourquoi pas. De toute façon, je reste une grande gamine, ou plutôt une gamine considérant ma taille, donc tout reste marqué dessus. Mais osef, le reste des explications a l’air d’attendrir Jon et de le sortir de ses mauvaises pensées aussi efficacement qu’il m’envoie dans les miennes. Je m’en sors et il me file la main pour rester au-dehors, ayant cependant un peu de mal à parler pas gêne plus que culpabilité ou malaise.

La liste est longue, sans doute parce qu’il n’y a pas eu de procès pour regrouper les conneries en catégories, et commence par du vol avec effraction. Globalement, c’est du vol et des voitures donc des conneries de jeunesse en effet. Les bagarres me parlent déjà plus, même si le vol me connait assez bien du fait de la tendance à considérer le bien d’autrui comme le mien, et qu’elles se finissent « plus ou moins mal » peut devenir très problématique. Après, même avec un père haut-placé, on s’en tire pas avec un homicide donc je déduis que les blessures n’ont jamais engagé de pronostique vital. Par contre, l’incendie criminel est bien plus impressionnant… dans le mauvais sens du terme. Surtout considérant qu’il y a eu des morts et donc que j’ai tord dans ma croyance.

Je me renfrogne, mettant les mains dans les poches alors que mon regard se durci. Je comprends que Jon ne veuille pas savoir s’il a tué quelqu’un, c’est un poids qui ne s’allège pas à chaque fois qu’on y repense. L’ignorance protège bien même si elle est dégueulasse considérant les vies qu’il a pu détruire. Si je peux trouver un réconfort vis-à-vis d’Arlequin, réconfort que je ne trouve absolument pas évidemment, c’est qu’il n’avait personne de proche. Un homme n’ayant plus rien à perdre et c’étant volontairement placée dans cette situation… je n’ai donc détruite qu’une vie, pas fais des dommages collatéraux. Je soupire et me dis que les prisons US sont peut-être à la hauteur de la violence mais que celle-ci est la même partout. Le mouvement Corse-du-Sud s’allume bien à la kalachnikov à Marseille.

En fait, j’aurais peut-être eu plus d’ennuis que d’avantages à le connaitre à l’époque, ça me fait pouffer amèrement.

On n’était pas du même côté de la ligne, t’aurais eu autant d’ennuis que moi s’tu m’avais connue vu que j’aurai essayé de te livrer aux bleus en plus de t’en faire.

La Cour des Miracles avait principalement ciblé les dealers et les receleurs pour des raisons simples : leurs habitudes. Pour le bon fonctionnement de leur commerce, ils ont des points de rendez-vous et des horaires, des choses que les gens du coin connaissent généralement même s’ils ne sont pas intéressés, et ça facilitait beaucoup la chasse. Adolescent ou jeune adulte ne nous aurait pas dérangés pour aller contre Jon, après tout nous étions nous-mêmes ados.

La question vis-à-vis de la marche est rhétorique considérant que Jon entreprend de se barrer dès sa phrase finie. Sortant les mains des poches, j’entreprends de me mettre en route et de me caler à son rythme. Papa et Maman sont habitués à me voir disparaitre et on a des téléphones si jamais ils veulent savoir où est-ce que je suis partie donc, même si on se barre du cimetière, je pense pas que ça posera problème.

J’ai toujours trouvé ça con de fleurir les tombes. Perso, je préfère qu’on me donne des fleurs de mon vivant que dans ma mort ; mais c’est surement pour ça qu’on dit "manger les pissenlits par la racine", même si ce ne sont pas des pissenlits. C’est une image. Enfin, c’est un dicton. Une image dans un dicton. Pis le must resterait de recevoir des cadeaux plus utiles que des fleurs, voir l’argent directement.

Plutôt que de dépenser des fortunes en bouquet pour honorer ma mort, je préfère qu’on me donne directement lesdites fortunes pour que je puisse en faire quelque chose de mon vivant ; je sais pas si c’est du pragmatisme ou de l’avarice. Dans tous les cas, ça n’arrivera pas puisque, après avoir donnés les organes encore utilisables, j’espère bien me faire incinérer. Pas certaine que ce soit le lieu et le jour pour parler de ça de toute façon, très peu des commémorés devaient avoir choisie cette fin avant de la connaitre. Enfin Bref.

Je me place à côté de Jon, mains toujours en accompagnement de mon pas souple et maitrisé. Je suis curieuse de sa période de criminalité mais évite d’interroger sur cette "période pas sympa de sa vie". La criminalité de New York City n’est pas quelque chose qui m’est familier, même si je suppose que cela le serait devenu si j’avais eue l’occasion de collaborer avec la Young Force, mais je comprends bien qu’à grandir dans les rues ont se rapproche plus du modèle délinquant qu’autre chose. Je ne jugerai pas, je n’ai jamais eu besoin de prononcer un jugement pour m’opposer à la criminalité et chercher à la livrer à des gens dont c’est le métier que de le faire.

Jon a eu de la chance que son père soit là pour lui éviter de morfler pour ses conneries. Sans considérer que la Cour des Miracles en était une, je sais que Papa n’a ni cherché à éviter que je me fasse juger ni plaidé en ma faveur lors du procès ; ça n’aurait servi à rien considérant que cette vaste blague était encore plus cynique qu’Arlequin. Après, Papa s’est impliqué dans la non-transgression du sursis qu’est la Section Junior de l’Alliance et m’a tout de même aidée face au système donc je suppose que s’est équivalent. Je retombe toujours sur mes pattes mais je suis pas contre un coup de patte pour le faire, surtout que j’avais bien foirée ma réception sur ce coup-là ; j’avais déjà du bol de pouvoir aller à New York rencontrer la Young Force mais Suzie a eue entièrement raison de me refouler à l’entrée.

C’est pour pas finir dans les pénitenciers de la grosse pomme que t’es devenu bonne poire ? Nan parce que quand on te voit comme ça, c’est dur de se dire que t’as faits des délits et des crimes.

C’est une vraie question, dite naturellement et, même si ce n’est pas le plus diplomatiquement du monde, ça ne se veut pas insultant. Soit Jon cache bien son jeu, soit c’est devenu un ange pour se faire pardonner de ses conneries. Enfin, quand on sait que les anges font aussi des conneries pour pouvoir aider les autres à se faire pardonner, c’est peut-être pas la meilleure comparaison.
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