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S'améliorer, une quête éternelle

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Message  Sif d'Asgard Dim 6 Nov 2016 - 8:06


Partie 1 : le Berserker

L’aide de Valerie pour outrepasser les effets secondaires du Berserk a été aussi utile qu’appréciée, me confortant dans sa valeur et mon appréciation de sa personne, mais j’ai tout de même fini par commencer la quête dont je lui ai parlé. J’ignore ce que mon amie en penserait mais son discourt quand à accomplir des actions nous étant nocives pour que d’autres n’aient pas à le faire devrait plaider en ma faveur puisque c’est ce que j’entreprends. Il ne s’agit pas seulement de me battre afin d’accroitre mon adresse, ce n’est pas autant dommageable pour moi que cela l’est pour des Humains, mais de renforcer cet enchantement qui me ronge l’âme. Pour la première partie de mon aventure, j’en suis donc rendue à la recherche de l’arme d’un soldat Asgardien resté sur Midgard après le départ de mon peuple. Des Agents du SHIELD ont pu m’aider en m’aiguillant vers expert dans la Mythologie Nordique du nom d’Elliot Randolph s’étant déjà révélé fort utile lors de la découverte du marteau de Thor à Nouveau-Mexique.

Je suis vêtue comme le veulent les coutumes humaines afin de passer au plus inaperçue possible, portant un Jeans ainsi que des bottes montantes, un t-shirt et une veste légère noirs dont le dos de la dernière contient un fourreau pour ma lame. Si je me suis épargnée les moyens de transport de Midgard, mon arme me permettant de voyager plus aisément, je n’ai réussi à échapper à quelques déconvenues étranges. Dans plusieurs lieux, les portiques d’entrée ont signalée ma présence de manière désagréable et leurs gardes m’ont alors interpelée pour me passer d’étranges barrettes destinées à vérifier si je n’avais pas d’arme. Dans d’autres lieux, c’est directement lesdites barrettes qui m’ont interpellée. Et dans les deux cas, j’ai confirmé que je portais bien une arme sans comprendre en quoi cela posait problème. A mon interrogation sur un éventuel manque de confiance envers moi pour faire bon usage de mon arme, nombre ont répondu qu’elle n’était simplement pas admise dans les lieux et m’ont demandée de la poser. D’autres n’ont pas compris mon questionnement et certains sont même allés jusqu’à ordonner ma reddition. Comme Thor avec Mjöllnir, j’éprouve un attachement à Járnsaxa et, si je puis m’en défaire pour respecter une règle locale même si celle-ci n’est indiquée nulle part, il n’est pas question de me l’enlever par la force. Il n’y a cependant eue aucune violence lors des altercations même si je me doute que l’Alliance des Champions de l’Europe soit au courant de ma venue à présent ; j’envisage une visite de courtoisie une fois mes affaires terminées mais ne me suis pas encore décidée. Peut-être rencontrerais-je des Champions durant ma recherche mais je me concentre sur celle-ci pour l’heure.

Les grilles en ferronnerie de l’Université de Séville, dans la nation d’Espagne du continent d’Europe, ne me posent pas de problème lorsque je les franchis et je m’arrête un instant sur l’édifice dont la façade est scandée par une série de pilastres qui délimitent régulièrement des fenêtres dont certaines sont surmontées de frontons et ornées de balustrades en fer forgé. Il est nombre de personnes pour être là et je suis le couloir sur lequel donne la façade jusqu’à un patio de bonne taille conduisant lui-même à des galeries et à des salles. Les galeries sont volumineuses pour des constructions humaines et le centre de la place contient une belle fontaine richement ornementée. Libre de chercher le professeur que je viens consulter parmi la foule qui se trouve là, je me perds jusqu’à compréhension du plan cruciforme de l’édifice ; plan affiché à un endroit et dont la barrière linguistique est évitée grâce à des traductions en anglais soulignant le langage local. Avoir une représentation architecturale du bâtiment au sein même de celui-ci est une chose qui m’étonne grandement mais c’est plutôt utile, étonnant que les architectes Asgardiens n’y aient jamais pensé.

Ainsi dirigée, je finis par trouver les bureaux des enseignants puis celui de la personne qui m’intéresse. Il y a des bruits de discussion pour me parvenir de l’intérieur et j’attends simplement que la porte s’ouvre sans me manifester, regardant le reste du couloir et des Humains qui s’y déplacent. Lorsque la porte s’ouvre enfin, mon regard se dirige vers l’homme vieillissant vêtu d’un costume gris qui congédie son étudiante, celle-ci étant ignorée alors que mon visage se décompose. Il est tout aussi surpris que moi mais donne le change avant de simplement m’inviter à entrer. J’obtempère froidement et le laisse refermer la porte en détaillant son intérieur personnalisé, le mobilier étant fait de bois massif depuis les bibliothèques jusqu’au siège de son bureau, puis retourne mon attention vers lui lorsqu’il m’invite à m’avancer.

Je me doutais que tu étais l’Asgardienne à avoir rejoint les Vengeurs. Toujours à suivre le Prince d’Asgard sans regarder ce que tu laisses derrière, n’est-ce pas ?

Je n’apprécie pas la remarque, restant sur place à le regarder tout en répondant froidement.

Notre histoire est terminée depuis bien longtemps, tu l’aurais su si tu avais été là. Mais ce n’est pas la raison de ma visite : je viens pour ton arme.

Un sourire narquois se dessine sur son visage vieillissant alors qu’il se déplace dans sa pièce, se dirigeant là où j’ai refusé de le suivre sans perdre sa placidité.

En tant que prétendante de Thor, tu te devais d’être mieux éduquée que ce que tes origines t’auraient permis. Lorsque tu as contrarié son dessein, le Père de Tout a choisi de faire de toi une membre de ses armées. Ai-je raison ?

J’ai fait mes propres choix. Tout comme toi, Eliott Randolph. Maintenant, donnes-moi le Bâton de Berserker.

J’assume mes choix, bons comme mauvais, et tâche de m’améliorer par de nouveaux, bons comme mauvais là encore. Même si ma voix est moindre froide, ma demande n’en reste pas moins impérative. Il s’assoit sur son siège, lequel supporte son poids sans peine, et commence à jouer avec un stylo paré d’or qui se trouvait sur son plan de travail.

Devenir anonyme parmi les Humains était un peu contradictoire avec garder un instrument de destruction venu d’Asgard. D’autant plus que je n’avais plus aucune raison de subir sa magie. Et afin d’en protéger les autres, je l’ai brisé en trois parties et les ai dissimulées.

Je me décide à m’avancer vers lui sans pour autant m’assoir à mon tour, me plaçant face à son bureau pour le questionner.

Où sont-elles ?

Une partie, à l’est du fleuve là où le soleil brille sans fin, est posée sous terre en compagnie des ossements des défunts…

A nouveau, je deviens plus froide et me penche vers lui, posant les mains sur son plan de travail pour le regarder dans les yeux.

Je n’ai pas l’intérêt pour tes poèmes. Dis-moi juste où les trouver.

Il hausse les épaules, stylo toujours en main, puis répond avec flegme.

D’accord. Mais avant, je voudrais savoir pourquoi le Royaume d’Or compte-t-il récupérer cette arme aujourd’hui. Cela fait près de huit de siècles qu’il aurait pu s’en inquiéter.

Je me redresse simplement afin d’être à nouveau droite, faisant face avec calme et résolution.

Elle ne retourne pas à Asgard. C’est moi qui en ai besoin.

Son flegme en prend un coup et il dépose son stylo en me fixant intensément, plus inquiet.

C’est ta défaite contre l’américaine qui te tracasse ? Tu ne devrais pas t’en formaliser, il est plus aisé de se remettre de blessures que de l’influence de ce que tu viens rechercher. Ses effets secondaires sont déplaisants.

J’ai suivi les enseignements d’Aerndis. Je connais les incantations du Berserk et leur prix. Mais leur pouvoir est insuffisant.

Mon discourt l’effraie et il se redresse pour me faire face, se penchant vers moi d’inquiétude. Ses derniers mots me font déglutir.

Qu’est-ce qui a bien pu t’arriver, ma fille ?

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Message  Sif d'Asgard Jeu 10 Nov 2016 - 11:24


Le plus proche emplacement d’un fragment du Bâton de Berserker est la crypte d’une ancienne église, construite sur des ruines romaines et située à Séville même. Je n’ai jamais comprise cette volonté des Humains d’enterrer leurs morts plus ou moins près d’eux plutôt que de les laisser partir vers d’autres lieux et, quand je vois l’étroitesse de cette construction, je suis encore plus perplexe. Qu’elle semble à l’abandon ne m’étonne pas, qu’elle ait été utilisé un jour beaucoup plus. J’aurai aimé être plus petite alors que nous marchons entre les murs de pierre et déchirons les toiles de poussières qui s’accrochent un peu partout et reflètent les faisceaux des lampes humaines ; lampes se passant fort-heureusement de toute flamme puisque les toiles comme les éléments de bois s’embraseraient avec aisance, à mon avis. Mon père passe moins aisément que moi encore, non par la taille mais par le sac en bandoulière qu’il porte afin de contenir le fragment et notre avance en est rendue plus bruyante encore que les échos de nos pas.

Nous ne parlons pas beaucoup, pourtant c’est quelqu’un de bavard. Il ne souhaitait pas que quiconque sache sa présence sur Midgard mais a fini par ouvrir sa « grande gueule » comme il me l’a expliqué. Il n’a été ni capturé ni torturé, il a simplement rencontré une femme qui aimait bien les histoires et il lui en a racontée une à propos du guerrier Asgardien pacifique qui est resté après le départ de son peuple, étant tombé amoureux de la Terre. Il ne pensait pas, à l’époque, que le frère de la femme retranscrirait cela en légende. Et il c’est bien gardé d’expliquer qu’avant de devenir un Berserker, il avait passé des milliers d’années à casser des rochers en tant que maçon ; un anonyme du peuple d’Asgard ayant eu deux femmes et deux enfants puis fini par rejoindre les Einherjar pour voyager. Il n’a pas appréciée ma remarque, pas plus que je n’ai appréciée son accusation quand à mon absence de considération pour ce que « j’ai laissé derrière ». C’est pour cela que nous ne parlons pas plus que le nécessaire.

Même les Incantations du Berserk et le Bâton de Berserker ne sont pas quelque chose que l’on aborde vraiment. Les Berserkers sont une partie spécifique des Einherjar d’Odin, ayant la particularité de combattre dans un état de transe furieuse accroissant leur force  et leur férocité ; la plupart avait suivie, comme moi, une initiation afin de maitriser la magie à l’origine de cette puissance mais celle-ci a également été enchantée sur des armes afin de simplifier l’accès. Rentrer dans cette confrérie permis à mon père de se rapprocher du panthéon auquel mon lien avec Thor m’avait donné accès mais il détestait le pouvoir de la rage. Tout comme moi. Mais, contrairement à lui, je reste fidèle à mes engagements ce qui lui fait dire, une fois de plus, que j’avance sans regarder ce que je laisse derrière. Hypocrite de la part de celui qui est resté sur Midgard.

Nous finissons par arriver là où il a déposé le fragment, un simple contenant de bois usé et quelconque. D’une main, il me demande de rester en arrière et j’obtempère simplement, le regardant déposer son sac et en sorti un drap épais avec lequel il s’empare de la partie brisée de l’arme qui lui fut confiée autrefois. Il ma manie avec précaution afin de l’enfermer au mieux et le détail des destructions apportées fait naitre une question dans mon esprit.

Comment escomptes-tu le réparer ?

Voici qui l’amuse et il ne s’en cache pas. Je le laisse faire une nouvelle fois, attendant simplement qu’il réponde.

La grande guerrière que tu es devenues n’a donc jamais détruites les armes qu’elle portait ?

Non. Ma lame est en Uru.

Oh, voici qui explique. Et bien, ma Dame, saches que les forgerons d’Asgard  prévoient les dommages que les guerriers infligeront à leurs créations et qu’il suffit de rassembler les morceaux ensembles pour qu'elles se reconstituent seules. C’est en tout cas ce que j’ai constaté avec le bâton ; si seulement cela était aussi simple pour tout…

Je ne réponds rien et il termine d’emballer le fragment. Lorsqu’il se relève et me fait face, je soutiens son regard et le silence comble le vide entre nous. Il dure longtemps avant que je ne me décide à parler.

Je te tiens rancune de m’avoir abandonnée. Odin a plus été un père pour moi que tu ne l’as jamais été.

Et je te tiens rancune de m’avoir abandonné. Odin a toujours été plus un père pour toi que je ne l’ai jamais été.

Les choses sont dites. Nous avons, l’un comme l’autre, la sagesse de comprendre notre problème et je crois enfin voir pourquoi il a disparu. Nous avons, l’un comme l’autre également, la sagesse de savoir que nous ne sommes pas prêt à nous pardonner.

C’est moi qui conduis la marche cette fois, revenant sur nos traces qui ne sont pas difficile à suivre dans cet environnement où des siècles d’abandon ont fait leur œuvre. Le silence n’arrive cependant pas à se faire, nos pas raisonnant à travers le lieu.
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Message  Sif d'Asgard Dim 13 Nov 2016 - 13:25


Le second emplacement de fragment du Bâton de Berserker est un monastère en la contrée d’Irlande. Mon père y a passé du temps afin de s’habituer aux Humains, des siècles plus tôt, et leur a confié la tête de son arme. Avec le bas récupéré à Espagne, il ne nous manquera plus que le milieu pour reconstituer entièrement l’artéfact. Nous avons fait le voyage à l’aide de mon arme une nouvelle fois, n’ayant besoin que d’une dizaine de minutes pour finalement arriver à destination. Je regarde ce lieu ancien et isolé avec une certaine appréhension, le temps étant gris et l’air humide, alors que nous sortons de la surface herbeuse dans laquelle nous sommes arrivés pour suivre la voie humaine jusqu’à notre point d’intérêt. Mon père s’arrête pour contempler le paysage et je prends donc de l’avance, marchant sans ménagement. Il n’est personne pour m’accueillir dans la cour qui se trouve entre les différents bâtiments malgré la présence d’une voiture. Les lieux sont silencieux et cela me va, attendant sans rien dire que l’on pénètre dans une bâtisse de bois.

Le bois comme le silence semblent tout régir ici, les couloirs et les arches étant désertes malgré que les réguliers chandeliers sans flamme soient allumés. Tout est calme et épuré, mon père avançant avec confiance pendant que je prends la relève de l’observation du décor. Il connait les lieux et poursuit tout autant que je ralenti et prête attention aux détails à mon tour. Nous sommes similaires, par filiation, mais en incapacité de nous accorder, encore. Aucun de nous n’est revenu sur nos paroles dans la crypte et aucun ne semble avoir l’intention de le faire. Dans un siècle, peut-être, mais pas pour l’heure. Une fois que nous en aurons fini avec le Bâton de Berserker, nous en retournerons à nos vies comme nous l’avons toujours fait ; comme nous nous reprochons de l’avoir fait, d’ailleurs. Connaitre la fin de notre coopération me faire me rendre compte que je n’en connais pas le début.

Dis-moi… pourquoi m’aides-tu ?

Mon père s’arrête de marcher pour soupirer, mettant les mains dans ses poches et continuant de regarder en avant alors même que je viens me placer à son côté.

Pour la même raison que je suis devenu un guerrier, autrefois.

Je bloque ma respiration et fixe son dos, puisque c’est cela qu’il me présente. Nous restons immobiles et silencieux, tout comme ce lieu, alors que notre franchise nous fait percevoir la sincérité de l’autre et l’enracinement de notre rancune. S’il m’aide à courir après la magie d’une arme qu’il a pourtant brisée et caché c’est parce que cela peut nous rapprocher, tout comme appartenir aux Einherjar aurait pu nous rapprocher. Un pas après l’autre, j’avance à son côté et me tourne vers lui pour lui faire face.

Merci.

Son visage vieillissant se fend d’un sourire et le mien ne tarde pas à l’imiter puis nous nous remettons en marche. Nous entrons rapidement dans une chapelle avec ses bancs de prière en épis de maïs et ses décorations religieuses, mon père se dirigeant vers le reliquaire alors que j’observe la charpente et la mezzanine de la pièce.

Est-ce normal que tout soit aussi silencieux ?

C’est un lieu de prière et les quelques moines qui habitent ici faisaient vœux de silence. Je suppose qu’ils ont conservée cette tradition. Voici où se trouve le fragment.

Après avoir déposé son sac, mon père ouvre une partie du mobilier alors que je le surplombe, un pas en retrait. Son immobilisation tend à me faire me pencher afin d’y voir et je constate avec une certaine surprise que le meuble est vide.

Voici qui est facheux.

Allons trouver les…

Je me retourne tout en parlant et ma voix meure à la vue de la silhouette qui se tient derrière la rambarde de la mezzanine, nous surplombant et nous fixant de son visage dont seuls les yeux et les sourcils sont visibles entre le masque et la capuche. La tunique, renforcée de cuir d’un unique côté, ne m’est nullement familière mais assurément pensée pour se battre et la sangle qui traverse en diagonale le torse conduit à un carquois sur l’épaule et au-dessus d’un sabre sur la hanche. Dans une main, l’inconnu tient un petit arc et, après avoir détaillé mon père comme moi, il entreprend de le bander en une seconde. Simultanément, je prends mes appuis et dégaine mon épée.

Ma seconde main attrape la flèche au vol, la maintenant à quelques centimètres de mon visage, alors que mes jambes passent au travers du garde-fou de la mezzanine dans un grand éclat de bois. Je n’impact jamais l'assaillant cependant, ne pouvant le renverser et le prendre au piège sous mon poids, car ses réflexes l’ont écarté de ma trajectoire en une roulade. Alors qu’il se relève, je propulse à son encontre son projectile tout en m’avançant d’un pas vers lui et, alors qu’il esquive, frappe de la pointe de mon arme. Son adresse me surprend dans la contorsion accomplie afin de passer au travers de ma feinte et la taillade horizontale qui s'en suit n’a pas plus d’effet que les assauts précédents. Mais plus que cela, je prends conscience de la présence de deux autres personnes proche de moi. L’une d’elle est identique à celle que je viens d’engager et l’autre est une femme, plus petite et tête à découvert. Elle fait ma taille pour une carrure bien plus fine et ses cheveux bruns encadrent ses yeux d’un marron froid alors qu’elle est tournée au trois quart, interrompue durant son départ. Je n’ai le temps de plus percevoir que mon adversaire premier s’en revient à la charge, ayant dégainé son sabre durant son esquive.

Ma main libre se tend à nouveau pour saisir l’arme qui vise horizontalement ma gorge, déformant l’acier dans lequel elle a été forgée sans le moindre effort, alors que j’avance d’un pas pour porter un coup de poing au torse de mon adversaire et le faire passer par-dessus la balustrade de la mezzanine malgré la faible force que j’y mets, afin d’être certaine de ne pas briser les os à défaut de ne pas les fêler. Prenant une garde à deux mains, bras pliés et lame à l'horizontale en suite du regard, je fais face prête au combat. Fixant la femme et l’homme, je constate que ce dernier tient le fragment du Bâton de Berserker puis que la première, fixant ma lame avec attention, lui interdit d’intervenir d’un geste de sa main gantée et se déleste auprès de lui de son propre arc. Laissant son sabre à la ceinture, elle s’avance d’un pas afin de se présenter comme adversaire sans le moindre mot.

D’un mouvement vif, je fais un pas en avant et change d’appui, relâchant d’une main la poignée de mon arme afin de porter au plus loin avec mon attaque d’estoc à destination du torse de mon adversaire ; qu’elle esquive comme précédemment est parfaitement ce que j’attends puisqu’une rotation du poignet me permettra de la suivre et de l’atteindre. Néanmoins qu’elle esquive en s’approchant de moi, frôlant ma lame et portant ses mains à la fusée de celle-ci, me surprend et la rotation du poignet voit Járnsaxa me glisser des mains alors même que mon adversaire tourne à son tour. Je sens ma chair se trancher au niveau de l’intérieur de ma cuisse et ma réplique de balayage horizontal d’un bras n’a aucun effet, mon adversaire s’étant baissée et tournant dans le sens inverse pour porter ma propre lame à l’encontre de ma gorge. L’impact taillade mon avant-bras, interposé par réflexe, mais je ne peux répliquer car ma jambe précédemment entaillée cesse de me porter et que cet instant d’inattention est plus que suffisant à mon adversaire plus glisser le fil de ma lame le long de mes chairs pour atteindre son objectif premier d’un nouveau mouvement. La surprise se fait dans mon regard alors que je m’effondre complètement, portant par réflexe ma main indemne à ma gorge pour stopper l’écoulement de sang. L’ombre de mon adversaire s’étend au-dessus de moi alors que le bruit du métal jeté contre le bois se fait entendre puis c’est sa voix, froide et sèche, qui raisonne.

Saches ceci avant de mourir, Asgardienne : la force n’importe pas si tu es incapable d’atteindre ton ennemi.

Le noir arrive.


Dernière édition par Sif d'Asgard le Jeu 8 Déc 2016 - 14:29, édité 1 fois (Raison : changement de couleurs des paroles de Nyssa pour plus de lisibilité)
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Message  Sif d'Asgard Ven 18 Nov 2016 - 7:31


Mes yeux s’ouvrent et je sens sous mes doigts la cicatrice à ma gorge se résorber rapidement. J’ignore combien de minutes se sont écoulées mais ma constitution a stoppé les deux hémorragies avant qu’elles ne me soient fatales et mon père se tient à mon côté, les mains dans les poches. Je le regarde sans comprendre alors qu’il me tend une main avec son flegme afin de m’aider à me relever. Bouche entrouverte et perdue, je le dévisage et le détaille pour constater qu’il ne porte pas plus de trace d’affrontement que le sac lui servant à transporter les fragments du Bâton de Berserker. J’attrape l’aide proposée et tiens sur mes jambes malgré un élancement au niveau de ma seconde blessure, elle aussi encore marquée, avant de chercher à poser les questions qui l’embrument l’esprit sans parvenir à en choisir une. Cela amuse mon père qui reconduit sa main dans sa poche, me faisant face avec son air blasé.

Ligue des Assassins, l’une des rares menaces à avoir jamais pesé sur notre peuple quand nous venions sur Terre. J’ai négocié le fragment du bâton et, comme ils étaient plutôt disposés à le prendre sur mon cadavre, l’emplacement de la dernière partie en échange de ma vie ; ils n’étaient pas très convaincus, ayant les poèmes, jusqu’à ce que je leur signale qu’ils allaient chercher un arbre dans une forêt.

Comprenant la lâcheté de mon père, je me détourne de lui pour m’en aller vers ma lame. Me baisser n’est pas agréable mais la gêne disparaitra bien plus vite que le dégoût pour mon géniteur. Essuyant Járnsaxa sur mon pantalon de toute façon déjà détérioré, j’hésite à prendre la parole et fini par me taire. Un regard suffit à faire comprendre ce que je ne compte pas dire et cela arrache l’exacte même soupire qu’il avait lorsque j’étais enfant et qu’il constatait que je n’apprenais pas de mes erreurs. Mais je ne suis plus enfant et range ma lame dans son fourreau dorsal.

Tu sais, le fait de vivre plusieurs millénaires et d’être extrêmement résistant conduit les Asgardiens à ne pas avoir grande considération pour la mort. Outre que nous savons déjà où nous allons, il est assez aisé de négocier une résurrection ou, comme cela t’es arrivé, de se faire secourir au royaume des morts. Les humains, eux, y pensent beaucoup plus. Ils sont si éphémères et fragiles que la mort est partie intégrante de leur vie et cela leur offre la motivation à faire de leur mieux et à se développer incroyablement rapidement ; c’est l’une des choses plaisantes ici, le changement.

Me rapprochant de lui, je fais face à mon père avec froideur afin de mettre un terme à son discourt magistral.

Viens-en au fait.

Et bien, si les Asgardiens sont plus fort que les Humains, eux sont plus habiles que nous.

Suggères-tu que j’abandonne ?

Oui.

La placidité avec laquelle il énonce les choses m’agace d’autant plus que je vois la vérité qu’elles contiennent.

Si les Humains progressent autant c’est parce qu’ils cherchent à le faire. Après des siècles parmi eux, tu enseignes encore la mythologie nordique qui est tirée de notre culture. Tu aurais pu devenir expert en nombre d’autres choses mais tu te contentes de faire du tourisme parmi eux, changeant de lieu et de vie lorsqu’ils t’ennuient. Je me suis entrainée durant des siècles…

Et des Humains font mieux que toi après une dizaine ou une vingtaine d’années. Chaque espèce a ses avantages et ses inconvénients, ça fait partie de l’équilibre des choses. Accepte tes limites.

Si j’avais fait cela, je n’aurais jamais continué de côtoyer Thor alors qu’il est le Prince d’Asgard. Je n’aurai jamais fait face à Odin puisqu’il est le Roi d’Asgard. Je n’aurai jamais réussi à devenir l’une des meilleures guerrières du Royaume d’Or. Je n’aurai jamais été que la fille d’un anonyme.

Ma fille.

Aucun de nous n’a levé la voix mais tout deux faisons silence lorsqu’il devient froid à son tour. Je l’ai atteint au cœur et je le regrette mais j’ai été franche avec lui, oubliant cependant qu’aucun de nous n’était prêt à reparler de ce sujet pour l’instant. Nous nous radoucissons du fait, l’un comme l’autre.

Je suis désolée.

Une mort inutile n’apporte aucune gloire, je ne pense pas que tu l’ignores.

Ce n’est pas une question de gloire. C’est une question de m’améliorer, de devenir plus forte.

Et tu crois que la mise en lumière des plus profondes ténèbres de ton âme afin d’y puiser une rage destructrice contribue à cela ?

Oui. Parce que mes ténèbres sont justement ma faiblesse, mes limites, toutes ces fois où j’ai été incapable de faire face et où j’ai fait défaut à mes proches. Les Incantations du Berserk réveillent peut-être tous ces souvenirs mais elles m’offrent également la force de les confronter et de faire mieux. C’est pour cela que je suis capable d'endurer les effets secondaires du Berserk et c’est pour ça que, sans aimer sa puissance, je reste prête à l’utiliser. Le Bâton de Berserker me renforcera encore lors des plus extrêmes occasions.

Le soupir de mon père est profond alors qu’il se passe la main dans ces cheveux grisés et qu’il se détourne d’un pas, faisant d’étranges bruits avec sa bouche alors qu’il réfléchit. Lorsqu’il en termine, il claque ses mains devant lui et marque bien son absence d’enthousiasme.

D’accord. Je suppose que tu as une idée de comment vaincre ton ennemie avant de l’affronter de nouveau.

Par la dextérité et l’honneur.

Malheureusement, c’est bien ce que je craignais.

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Message  Nyssa al Ghul Jeu 8 Déc 2016 - 6:07


La force n’importe pas si tu es incapable d’atteindre ton ennemi, c’est ce fait qui rend des menaces semblant invincibles à d’autres accessibles à combattre pour la Ligue des Assassins. Les Dieux Anciens, qu’ils soient originaires d’autres dimensions comme les Panthéons ou des êtres divinisés comme Apocalypse ou Grigori Raspoutine, ont appris cela à leur dépend. Néanmoins, une force bien employée peut également être utile. C’est ce que je cherche à travers la relique Asgardienne connue sous le nom de Bâton de Berserker : le moyen de doter mes assassins d’une force supérieure. Les Asgardiens ont créé un réactif permettant d’accroitre force et férocité mais l’utilisent comme l’arme d’un seul homme alors qu’il pourrait améliorer un certain nombre. Le combat contre la Fraternité ira en s’intensifiant durant les prochains mois, Gibson ne devant pas laisser impunies les attaques contre la partie mafieuse de son culte, et pouvoir disposer d’une force surhumaine confèrerait un avantage non négligeable. Croiser d’anciens propriétaires de l’artefact est un hasard dont je n’ai pas voulu m’embarrasser. J’ignore si la destruction des points vitaux de la Vengeresse a suffit à mettre fin à ses jours et je m’en moque : elle n’a aucune chance de me vaincre. Les révélations de son compagnon nous ont conduit directement au parc national de Trillemarka, en Norvège, même s’il nous a fallut du temps pour nous y rendre.

Les températures estivales n’atteignent pas la vingtaine de degrés et cela me satisfait parfaitement, laissant mes hommes conduire le véhicule à travers la forêt jusqu’à ce qu’il nous faille continuer à pied. Deux rangers du parc ont bien essayé de nous demander ce que nous faisions là mais ces jeunes Bjorn et Neils n’ont pas eue l’occasion de comprendre l’aspect atypique de nos tenues qu’ils étaient déjà morts. Nous n’avons pas de temps à perdre et cela se ressent parfaitement dans ma marche. Je suis plus habituée que mes suivants à ce genre de décor, sans pour autant les distancer, et ils sont habitués à la dangerosité qu’il y a à me contrarier ainsi restent-ils un pas en retrait lorsque nous découvrons l’arbre que nous venons chercher abattu et la figure éphémère de l’Asgardienne vaincue en Irlande se tenir à son pied. J’ignore comme elle est arrivée ici avant moi mais il est évident qu’elle possède la dernière pièce de la relique et elle ne l’a pas plus sur elle qu’elle n’a son épée. Intéressant.

Je suis Sif, Dame d’Asgard. Je viens te lancer un défi pour la possession du Bâton de Berserker.

Je ravise mon jugement sur la Vengeresse : sa mise à mort m’importe à présent. Les Panthéons ne sont pas parmi les êtres les plus rapides d’esprit mais me défier alors qu’il ne m’a pas fallut plus de deux secondes pour vaincre la première fois est un suicide qui dépasse ma tolérance.

Pourquoi t’accorderai-je une mort honorable ?

A part l’agacement, évidemment. La méthode de mise à mort ne m’importe pas, quand bien même je n’ai plus l’acier Asgardien à retourner contre sa propriétaire afin de l’éliminer rapidement. C’est d’ailleurs preuve d’une certaine intelligence que d’être venue désarmée, se protégeant d’une défaite similaire à la précédente. Un effort méritoire mais futile.

Parce que sans cela, jamais tu ne trouveras la pièce qu’il te manque pour compléter l’arme.

Son compagnon doit savoir où elle se trouve et je serais capable de le trouver où qu’il se cache, dans la mesure où la mise à mort de la Dame Sif ne me prenne pas suffisamment de temps pour lui écorcher ses secrets. Je n’ai encore jamais fait subir ce que j’ai subi à une « divinité », à voir si elle endurera mieux que les « mortels ». L’immortalité est une malédiction lorsque la mort est la seule issue.

Enonce les conditions de ton défi.

Enonce ton nom, que je sache qui j’affronte.

Je marque un silence. S’il n’est pas inhabituel de la part des Dieux Anciens d’aimer souligner qui ils sont, après tout c’est ainsi qu’ils fournissent les bases de leurs mythologies, je n’aime pas sa manière de réclamer les choses et n’ai pas pour habitude d’accorder une dernière volonté aux condamnés ; à par celle de mourir, évidemment.

Je suis Nyssa, Fille de Ra’s al Ghul, Héritière du Démon.

Nyssa, Fille de Ra’s al Ghul, Héritière du Démon, je te défie à mesurer nos forces de volonté face à la magie que l’on convoite.

Je fais de nouveau silence, restant immobile à fixer mon adversaire froidement. Elle a le bon sens de ne pas se mesurer à moi martialement, ayant déjà perdu, ni de proposer un défi de force, qu’il me serait impossible de gagner et donc d’accepter, tout en proposant une chose sur laquelle elle doit considérer son espèce supérieure à la mienne. J’hésite à accepter, consciente que je ne pourrais pas simplement attendre qu’elle amène sa propre pièce de la relique pour la tuer ensuite si j’accepte ; une parole est une parole, nous avons cela en commun. Il est dit que le Bâton de Berserker allume une lumière dans les ténèbres qui se trouvent dans notre âme, je sais déjà ce qui sera éclairé.

Je relève ton défi.

***

Mes hommes ont amené les fragments en notre possession et les ont disposés sur l’arbre abattu et éventré afin de récupérer la pièce qui se trouvait en son sein, la plante ayant manifestement poussée autour. Les deux Asgardiens sont revenus avec les deux armes et celle qui nous intéresse c’est reconstituée d’elle-même, ses bouts se magnétisant avant de ne faire plus qu’un ; intéressante propriété. A présent, mon adversaire et moi nous trouvons à genou, face à face de part et d’autre de la relique. J’enlève mes gants et, conformément au défi, nous la touchons simultanément. Les runes qui courent le long du bâton rougeoient et chauffent mon esprit à blanc.

Les flashs arrivent, s’heurtant à ma volonté. Je me revois, je me revis, entre les mains de l’Hydra et les expériences menées par ses scientifiques au sein des camps de la mort. Ils sont plus douloureux que le souvenir, me faisant me tendre de tout mon corps alors que j’ai l’impression qu’on m’écorche vive. Mais la douleur n’engendre que la haine, une haine qui me consume car tout autant sans fin que les tests de mes capacités de régénération, et le pire n’est pas là : de mes ténèbres jaillissent de nouveaux maux et ma volonté semble inutile face à eux. Les flashs me montrent mon incapacité de mourir mais aussi les disparitions de ceux que j’aime, m’enrageant face à mon impuissance et à ce malheur maladif décharnant les corps et délaissant les cadavres. Les flashs me rappellent l’espoir que mon père vienne me sauver et la haine qui est déjà enracinée en mon cœur s’amplifie par magie. Mes yeux se ferment et je courbe l’échine, ne m’attendant nullement à cela, puis le pire commence. Le reste s’efface et bientôt mon existence ne se résume plus qu’à la haine qui me consume et me fait sombrer dans la folie. Puis, comme c’était le cas sous la douleur autrefois, je perds pieds et le néant est mon unique répit.
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Message  Sif d'Asgard Mar 3 Jan 2017 - 18:55


Les jointures de mes doigts n’étant pas couvertes de mon sang blanchissent tant je serre le manche aux écritures rougeoyantes du Bâton de Berserker. Je m’accroche à lui tout autant qu’il me soutient, reposant contre le sol comme contre mon épaule et dépassant ma silhouette recroquevillée. Je suis assise avec mon pantalon découpé et ensanglanté, tremblant tout en observant l’étendue forestière percée de lacs depuis l’une des hauteurs de sa topographie inégale. J’ai conscience que ce paysage vierge est magnifique mais la seule chose que je ressens envers lui est une envie de le détruire en me laissant enivrer par la rage qui m’anime. Mais je résiste, consciente que j’ai gagnée une magie à double tranchant et que je dois la maitriser sans quoi elle me détruira. J’ai été réellement surprise de la facilité avec laquelle j’ai enduré le Berserk lors de mon défi contre Nyssa Ra’sdóttir car, si je savais que le Bâton éveillerait les mêmes ténèbres que les Incantations, je m’attendais à ce que les sensations soient pires par combinaison des deux ; cela n’a pas été le cas. La rage dégagée ne saurait être aussi bien canalisée que je le fait d’ordinaire et les difficultés de contrôle sont supérieures à la mesure. Ma respiration pourra être tout aussi lente et profonde que je le voudrais, l’épreuve n’en est pas moins là.

Il vaut mieux que je sois seule, j’ai été claire.

Mon père sort des arbres avec son flegme habituel, m’ayant laissée partir avec mon trophée mais m’ayant visiblement suivit. N’a-t-il point assez de sagesse pour voir que, tant que je n’ai pas maitrisé mon état, il est dangereux pour lui d’être auprès de moi ? Je le hais, après tout, du fait de sa disparition. Tout comme il m’en veut de m’être tournée vers d’autres. Sauf que ma rancœur pourrait se solder sur sa mise à mort actuellement, mon regard tout aussi rougeoyant que les runes de l’arme qu’on a tous deux portés avertissant explicitement alors que je le retourne vers celui qui veut se faire nommer Eliott Randolph. Sa seule réaction est un soupir las et triste.

Ce n’est pas là l’héritage que je voulais pour toi.

Comme si tu avais jamais eue l’occasion de faire cela.

Ma colérique parole s’accompagne d’un redressement me conduisant à faire face arme à la main à cet être que, pour l’heure, je hais. Il le voit et l’accepte avec placidité, nullement effrayé ; il devrait pourtant car son attitude ne facilitera pas ma lutte et, quand bien même je le regretterais plus tard, le tuer pourrait être d’un grand soulagement. Seulement, cela signifierait que j’ai échoué à contrôler le Berserk et finirais consumée par lui.

Néanmoins, sans lui, jamais nous ne nous serions revus.

Et cela aurait peut-être été mieux.

Il sourit à cette déclaration, se retenant de pouffer un instant avant de le faire en deux occurrences. Je crispe mon corps pour ne répondre à la provocation alors qu’il s’approche de moi, détournant son regard vers les étendues que je contemplais précédemment. L’angle d’attaque est optimal et un unique coup me permettrait de le mettre à mort, ce qu’il sait probablement.

La plupart des Humains cherchent à prolonger leur vie le plus longtemps possible car leur mort semblera toujours venir trop tôt. Malgré mes vies ici, je reste un Asgardien : avoir dépassée la trentaine de siècles me suffit. Si tu dois être détruite par le pouvoir que tu cherches, je préfère ne plus être là pour le voir. Je ne partirais pas sans regret mais c’est normal d’en avoir. C’est… humain.

Tu m’as aidée en sachant que cela finirait ainsi !

Non.

Cette réponse, lancée avec naturel, m’interrompt et m’interpelle. L’enchantement me fait m’enrager de ce que pourrait être une provocation mais j’ai la lucidité de voir que ce n’est pas le cas. Il se retourne d’un quart pour me regarder est continuer de parler avec calme, m’agaçant d’autant plus.

Je t’ai aidé car cela me permettais d’être auprès de toi et j’ai accepté de te montrer ce pouvoir car je crois en toi.

Si tu m’avais laissé le temps, je l’aurai maitrisé !

Oui. Mais tu aurais oublié quelque chose de très important.

Aerndis m’a enseigné que colère et rage sont naturelles…

Qu’il faut les canaliser et non les réprimer…

Tu n’as rien à m’apprendre !

Pourtant, réprimer est bien ce que je fais à défaut d’être déjà capable de canaliser ce que le Berserk m’arrache. Mais je ne peux risquer de libérer pour chercher à canaliser avec une personne auprès de moi sans faire de dommage collatéral. J’ai besoin d’un temps qu’il ne m’a pas donné. Et il se permet de soupirer, me plaçant en position de combat afin de l’avertir.

Je n’ai rien à t’apprendre, juste à t’aider à te souvenir. Dis-moi, Sif, pourquoi as-tu cherché à devenir plus puissante ?

Pour combler ma faiblesse…

Et pourquoi as-tu été faible ?

L’attaquer et le faire taire sont l’une des choses que je souhaiterais le plus au monde actuellement mais je m’en abstiens, jouant son jeu malgré qu’il insiste sur les ténèbres qui m’agitent l’âme.

Parce que je me suis battue et ai été vaincue…

Et pour qui t’es-tu battue ?

Parce que cela me semblait juste, peux-tu le comprendre ?

Et pour qui t’es-tu battue ?

Mon visage se décompose alors que je comprends et je tâche de formuler les paroles sans y arriver. J’ai compris et, effectivement, j’avais oublié. Oublié non-pas pour quoi je me bats mais pour qui je me bats. Enfant, je me battais pour pouvoir être aux côtés de Thor et faire la fierté de mes parents et de mon Roi, adulte je me suis battue pour conserver Thor au point de le perdre et pour aider au mieux mes amis comme pour aider mon Royaume. Ici, je me suis aussi battue pour des amis, des amis qui ne m’ont tenu rigueur de ma faiblesse. Je revois la dégustation de pizza avec Valerie Hopkins et la confiance qu’elle m’a témoignée, comprenant que la lumière au sein de mes ténèbres m’a aveuglée et obtenant un recul que je n’avais jusqu’ici jamais eu.

Je ne dois pas me battre pour devenir plus puissante… je dois devenir plus meilleure pour aider au mieux…

Je fixe mon père en me disant que c’est pour lui que je dois réussir, pas pour moi. C’est pour Valerie, pour Thor, pour Caitlin… pour ceux qui comptent et que j’aiderai au mieux en étant au meilleur.

Je romps ma posture agressive et me redresse, fermant les yeux et parvenant enfin à canaliser l’ardeur enragée de mon âme. Cela ne sera jamais aussi contrôlé que l’état dans lequel je parviens à être avec les seules Incantations mais je parviendrais à me maitriser tout autant que je maitriserais la magie du Berserk, ayant des souvenirs positifs pour m’aider à guider la rage née des négatifs. Mon corps et mon esprit sont peut-être influencés par le comburant de mon âme mais je saurais en garder le contrôle comme je l’ai toujours fait. J’y parviens pour tendre le Bâton de Berserker devant moi puis pour le déposer doucement sur le sol, le lâchant et interrompant d’un mot l’enchantement qu’il est venu doubler.

Me redressant, j’ouvre de nouveau mes yeux noisette vers celui dont je les tiens et je baisse les épaules en lui souriant, exténuée.

Père… malgré toute la rancune que je peux te vouer… saches que je t’aime.

Il me sourit avec bienveillance et sort les mains de ses poches pour écarter les bras alors même qu’il s’avance pour m’étreindre, une étreinte que je lui rends avec bien moins de force du fait de l’épuisement. Je comprends l’importance de sa présence, peut-être plus grande que celle de son absence, et me laisse donc aller comme à une ancienne époque où ma chevelure était encore pure et où je n’avais pas la sagesse de comprendre mes actions tout en les accomplissant instinctivement pour le meilleur, quand bien même il y avait du mauvais également.

La puissance n’est pas la finalité, c’est ce que j’en ferais qui importe et doit importer. Et je fais le choix de la mettre au service de ce en quoi je crois. De ceux en qui je crois. De ceux que j’affectionne.
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